Raphaël Glucksmann dit «comprendre le trouble» de ses électeurs mais appelle à «hiérarchiser les périls»

  • il y a 3 mois

Chaque jour, Céline Géraud et ses invités font un point complet sur l'actualité.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

Category

🗞
News
Transcript
00:00Europe 1 13h, la suite sur Europe 1 avec vous Céline Giraud et vous poursuivez le débat avec vos deux chroniqueurs du jour
00:08Charlotte Dornelas, journaliste au journal du dimanche, et Alexandre Malafaie, président fondateur du think-tank Synopia.
00:14Et dans une tribune publiée par le journal Le Monde ce mardi, l'eurodéputé place publique Raphaël Luxman appelle à se mobiliser pour le nouveau front populaire lors des élections législatives.
00:25Face aux risques de l'extrême droite, il demande à ses électeurs de hiérarchiser les périls, il dit aussi la ligne dominante n'est plus celle de Jean-Luc Mélenchon, est-ce qu'il peut reconquérir le cœur de ses électeurs qui ont mal à leur gauche aujourd'hui ?
00:37Écoutez, pour en avoir parlé avec pas mal de camarades qui votent traditionnellement à gauche, du style plutôt PS, ils en ont perdu et ils vont en perdre, parce que je pense quand même que cette faute morale d'avoir accepté de tout mettre sur le même plan,
00:51de s'allier avec Poutou, avec Raphaël Arnault, et puis finalement de faire un programme complètement démagogique qui a qu'un seul objectif, on a bien compris, c'est évidemment de nuire le plus possible aux RN et de faire en sorte qu'ils gagnent le moins possible, très bien.
01:05Mais tout ça, ça laissera des traces très profondes, et il y avait une ligne, alors elle était effectivement peut-être courageuse, elle était peut-être compliquée, c'est celle que défend Bernard Cazeneuve,
01:12et quelques autres, hier il y avait une tribune également qui était effectivement signée entre autres par l'ancien ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui parle de social-démocratie, là il y avait un axe, alors évidemment c'était compliqué parce qu'il y avait toute la nuisance de la machine de guerre de LFI qui évidemment ne se serait pas laissée faire,
01:30ça aurait évidemment entraîné sans doute des duels, peut-être aurait eu lieu un petit peu moins de parlementaires au sortir, mais ils prenaient rendez-vous avec l'avenir.
01:37Alors bien sûr c'est une question d'argent, plus on a de parlementaires, je pense que c'est un coup d'épée dans l'eau, Bluxman en plus il était légitime en fait pour porter ça, mais sauf qu'il n'a pas compris que l'appareil du PS était un appareil condamné à mort.
01:49Charlotte Dornelas, on voit dans les figures socialistes qui ont pris la parole contre cet accord, beaucoup sont déjà entrés en Macronie ou ont été tentés ou étaient prêts à travailler.
01:59En fait, la question qui se pose au Parti Socialiste est un peu la même qui se pose à LR depuis l'avènement d'Emmanuel Macron en 2017, depuis très longtemps, c'est-à-dire comment continuer à exister quand un bloc central est à ce point reconstitué et que les deux blocs se font sur des bases plus radicales, ce qui n'est pas un gros mot dans ma bouche, sur des bases plus radicales dans les propositions de manière générale.
02:19Raphaël Glucksmann dit ce que la gauche a toujours dit au moment de faire l'union, il n'y a pas de pire danger, c'est exactement ce qu'il dit, et c'est par ailleurs ce que dit Bernard Cazeneuve, c'est ce que dit François Hollande, ils disent il n'y a pas de pire danger dans ce pays que l'extrême droite.
02:35Moi la question que j'aimerais leur poser, c'est comment définissent-ils aujourd'hui l'extrême droite ? Raphaël Glucksmann s'est par exemple inquiété dans cette campagne de l'antisémitisme de la France insoumise.
02:45Il l'accusait lui-même, il disait qu'il était traité par certains militants, qu'il était exfiltré des manifestations.
02:53Par exemple ce sujet est quelque chose qui a pesé lourd ces dernières années comme accusation sur l'extrême droite, sur ce qu'ils appellent l'extrême droite aujourd'hui dans le champ politique.
03:01Donc si cette menace est très forte, si l'extrême droite était dangereuse pour cette menace, si aujourd'hui elle se déplace, qui est dangereux ?
03:08C'est vraiment la question qu'il faudrait poser, c'est par quoi se définit aujourd'hui l'extrême droite ? Qu'est-ce qui est réellement dangereux ?
03:13Ou est-ce qu'on fait de la politique fiction en permanence, avec simplement des mots, quitte à les vider de leur sens sur la réalité de l'échec qui est politique aujourd'hui ?
03:21C'est vraiment ce qui m'intéresserait de savoir aujourd'hui.
03:23Et alors on parlait de radicalité, oui ?
03:25Oui, ce que j'entends dire et ce qui m'a toujours intéressé sur ces questions-là, de comprendre, c'est que cette mise sur un même pied d'égalité des deux menaces ferait sens.
03:31On dirait RN et LFI, on considère après tout qu'il faut les combattre tous les deux, très bien.
03:35Mais à gauche, ce qu'on m'explique, c'est qu'en fait, non, non, il n'y a rien à faire, à gauche il y a quand même des valeurs humaines,
03:40qui sont humanistes, d'ouverture, de tolérance, de respect de l'autre, qui sont supérieures,
03:45et donc qui fait que malgré tout, même s'ils sont pires que ce qu'on peut imaginer, ce n'est pas grave, ce sera toujours mieux qu'eux.
03:49Cet argument-là, franchement, je le trouvais...

Recommandée