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L’union des partis de gauche s’est donc faite en seulement quelques jours. Retour sur une semaine d’âpres négociations, de réunions tardives et de déclarations tonitruantes

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00:00Première photo de famille hier pour le Nouveau Front Populaire.
00:04Tous sourirent devant les caméras.
00:07Nous sommes une équipe, nous sommes une team, un collectif, nous sommes une équipe de France.
00:12Il y a tous les visages, il y a toutes les compétences chez nous, il y a des goals, des défenseurs.
00:18Un match lancé par François Ruffin dès dimanche soir.
00:24J'en appelle, dès ce soir, Marine Tondelier, Olivier Faure, Fabien Roussel, Emmanuel Bompard
00:31pour qu'on se range derrière une barrière commune, une barrière Front Populaire.
00:35Front Populaire, l'union vient de se trouver un nom.
00:39Et dès lundi matin, les réunions se succèdent à gauche.
00:44L'enjeu, construire un programme commun et un accord électoral en seulement quelques jours.
00:50On vous a parlé de notre souhait d'un Front Populaire écologique et social le plus large possible
00:56et qui sera évidemment dans un périmètre différent de ce que vous avez pu connaître.
01:00Entre le Parti Socialiste et la France Insoumise, des désaccords il y en a.
01:05L'âge du départ à la retraite par exemple, 62 ans pour les premiers, 60 ans pour les autres.
01:12Pouvez un accord ! Pouvez un accord !
01:15Autre point de crispation, la qualification des attaques du 7 octobre par le Hamas.
01:21Un accord est-il possible ? Les militants font pression.
01:24On est en train de demander à la gauche française, même s'il y a des désaccords qui sont potentiellement importants,
01:30de se réunir parce que c'est notre avenir qui est en jeu.
01:33Quand tout à coup...
01:42Nous l'avons fait, nous avons réussi à nous mettre d'accord.
01:47Encore faut-il s'entendre sur les circonscriptions.
01:50LFI en a perdu 100 au profit du PS avec le bon score de Raphaël Glucksmann aux européennes.
01:56C'est une première étape et nous allons continuer à travailler dans les prochaines heures pour faire en sorte d'être repris.
02:03À peine annoncé, l'Union est mise à rude épreuve.
02:06Glucksmann n'est pas un camarade !
02:12Des désaccords pointés du doigt par leurs adversaires politiques jusqu'au président de la République.
02:18Que vont-ils faire sur l'Ukraine ? Ils pensent le contraire.
02:21Les sociodémocrates et les LFI.
02:24Sur l'Ukraine comme sur Gaza, ils pensent le contraire.
02:28Le RN est... On est chez les fous, c'est pas sérieux.
02:32Les négociations s'accélèrent.
02:36Ça avance, ça avance.
02:40Dans une ambiance presque studieuse.
02:43On bosse, on s'entend plus bosser là.
02:47Avec une grande interrogation, quel candidat pour Matignon ?
02:52Nous sommes plusieurs, bien sûr, j'en fais partie, comme d'autres.
02:55Je m'en sens capable, mais...
02:57C'est-à-dire que vous êtes candidat, mais il faut que les autres acceptent.
02:59Non, non, je suis candidat de rien du tout, je ne m'élimine pas, mais je ne m'impose pas.
03:03Toujours pas de nom, mais le programme, lui, avance.
03:07Abrogation des réformes des retraites et de l'assurance chômage.
03:10Et une mesure phare, un SMIC à 1600 euros.
03:14Finalement, tous les partis signent au bas de la page.
03:17Mais qu'en pense Raphaël Guzman, très discret pendant cette semaine de négociations ?
03:22Ça a été un rapport de force idéologique.
03:25Et je vais vous le dire sans la moindre tentation de mettre la poussière sous le tapis, ça a été dur.
03:32C'est pour ça que j'ai passé 4 jours sans dormir, pour poser des lignes extrêmement claires.
03:40Dernier rebondissement cet après-midi, l'annonce de François Hollande, candidat aux législatives en Corrèze,
03:47qui pose question à François Ruffin.
03:49Est-ce qu'on peut croire que monsieur Hollande s'est converti en une nuit ?
03:54Que d'un seul coup, le voilà favorable à la retraite à 60 ans ?
03:58Que d'un seul coup, le voilà favorable à l'indexation des salaires sur l'inflation ?
04:02S'il a eu une épiphanie, si un miracle est passé par là, j'en suis ravi, mais j'en doute.
04:08Candidature surprise, éviction, dénonciation de purge.
04:13Moins d'une semaine après sa création, le nouveau Front populaire laisse déjà entrevoir des fissures.
04:20Question téléspectateur Christophe Barbier, c'est Pierre.
04:23Comment Emmanuel Macron a-t-il été reçu par ses partenaires au sommet du G7 ?
04:27Comment juge-t-il cette dissolution ?
04:30Par Georgia Melanie, il a été reçu de manière très glaciale, même discourstoise.
04:34On la voit l'accueillir avec une sorte de grimace, de rictus en guise de sourire diplomatique.
04:40C'est à cause de questions sur l'avortement ?
04:43Oui, et ce n'est pas seulement depuis la dissolution.
04:45Dès qu'elle avait été nommée à la tête du gouvernement italien,
04:47il y avait eu des passes d'armes entre la France et l'Italie,
04:50entre le gouvernement français et le gouvernement italien.
04:52Donc c'est un état de fait.
04:54Dans le reste des pays, notamment européens,
04:56il y a eu un accueil un peu étrange parce qu'au moment de la dissolution,
04:59il y a eu quelque chose qui relevait de l'ordre du panache ou du courage
05:02qui a été noté dans les pays étrangers.
05:04Notamment les Allemands ont considéré qu'Olaf Scholz,
05:07qui a subi aussi une grave défaite, n'avait pas le courage de provoquer des élections,
05:11alors que Macron, lui, le prenait pour lui et rendait la décision au peuple.
05:16Ailleurs, ça a été perçu comme un affaiblissement,
05:19et notamment par un personnage très important qui n'est plus au G7,
05:22qui s'appelle Vladimir Poutine,
05:24et qui a signifié son intérêt pour la face qui s'ouvrait en France.
05:27C'était un intérêt qui sentait bon la gourmandise.
05:30On voit bien qu'il se réjouit de voir Emmanuel Macron,
05:33un de ses principaux ennemis en Europe, affaibli par la face politique actuelle.
05:37Au moment même où les Britanniques, qui eux aussi, hors de l'Europe,
05:41sont très investis dans la lutte contre la Russie,
05:43entrent eux-mêmes dans un processus législatif
05:46avec probablement un moment très difficile à passer
05:48pour le pouvoir sortant, les conservateurs.
05:50Donc vous voyez, pour Poutine, la phase actuelle dans l'Europe des démocraties est très bénéfique.
05:54– Gaël Slimane, on a un Emmanuel Macron même démonétisé,
05:57il a donné une conférence de presse, mardi finalement,
06:00elle n'a eu aucun écho et aucun retentissement ?
06:03– Alors, démonétisé, oui, en France, Christophe parlait de l'étranger,
06:08en France, sa parole est très largement contre-productive pour son propre camp.
06:12– Même contre-productive.
06:13– Elle est contre-productive.
06:15Vous savez, cette conférence de presse, honnêtement, à une autre période,
06:20la plupart des partis politiques d'opposition auraient crié au scandale bien plus fort,
06:25auraient dit que c'était scandaleux de voir le Président de la République
06:28s'immiscer dans la campagne, distribuer les bons points,
06:30dire pour qui étaient les gentils, qui étaient les méchants,
06:32les forces du bien, les forces du mal, pour qui il fallait voter,
06:35deux heures comme ça, et dire en plus précédemment
06:38qu'il allait faire ça trois fois par semaine.
06:40Finalement, il a changé d'avis entre-temps.
06:42– Parce qu'on lui a demandé de ne pas apparaître dans la campagne.
06:45– Écoutez-les, Marine Le Pen dit qu'il parle tous les soirs aux 20 heures,
06:48parce qu'en réalité, ce qu'on a observé avant les Européennes,
06:52c'est que chacune des interventions d'Emmanuel Macron dans la campagne
06:55générait de la mobilisation dans le camp adverse
06:58et ne parvenait pas à mobiliser son camp.
07:00On l'a testé dans nos sondages pour le Figaro la semaine précédente,
07:03le scrutin des Européennes, et les Français, pour plus des deux tiers d'entre eux,
07:07nous disaient, il intervient trop dans cette campagne.
07:10Par ailleurs, ils estimaient, pour les trois quarts d'entre eux,
07:14qu'il n'était pas dans son rôle à le faire ainsi,
07:17et quand on regarde ce que ça produit en termes d'impact
07:22sur le vote Ayé et le vote Bardella,
07:24on l'avait déjà observé pour le débat Attal-Bardella,
07:27alors qu'Attal est bien plus populaire qu'Emmanuel Macron,
07:29ça génère plutôt du vote contre lui,
07:31un peu comme s'il réactivait constamment un référendum anti-Macron,
07:35sans se rendre compte, je le disais de Jean-Luc Mélenchon
07:38il y a un instant, pour la gauche et pour Alephi,
07:40qu'il est devenu un poids au sein même de son camp,
07:44plutôt qu'un avantage.
07:46Dernier point, dans notre code d'adhésion et de rejet,
07:49on a aujourd'hui davantage de Français qui éprouvent du rejet
07:53à l'égard d'Emmanuel Macron,
07:55qu'à l'égard de Marine Le Pen ou de Jordan Bardella,
07:57et on a moins de Français qui ressentent du soutien,
08:00de la sympathie ou de l'adhésion.
08:02Donc il eût mieux valu mettre davantage en valeur un Gabriel Attal,
08:05mais qui est un petit peu au fond du trou en ce moment.

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