• il y a 5 mois
Édouard Philippe, ancien Premier ministre et maire du Havre, était l’invité du Face-à-Face sur BFMTV - RMC.

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00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sur AMC et BFM TV. Bonjour Édouard Philippe.
00:03Bonjour.
00:04Merci d'être dans ce studio pour répondre à mes questions ce matin.
00:06Vous êtes bien sûr l'ancien Premier ministre.
00:08Vous êtes aujourd'hui maire du Havre et patron du parti Horizon.
00:12La campagne qui commence officiellement ce matin, puisque ça y est,
00:18toutes les listes sont arrêtées depuis hier soir 18h.
00:20Et on apprend que le RN présente bien 577 candidats,
00:24que le Front populaire présente bien 577 candidats,
00:28mais que la majorité sortante renonce à présenter des candidats
00:31dans 65 circonscriptions.
00:34Vous faites même plus semblant de vouloir gagner.
00:36Non, ça n'a rien à voir.
00:37Ça n'a rien à voir ?
00:38Ah non, ça n'a rien à voir.
00:39Comment c'est compréhensible pour les Français ça ?
00:41L'objectif, c'est de créer une nouvelle majorité parlementaire.
00:44Dans un certain nombre de circonscriptions,
00:46dans un peu plus de 489 circonscriptions,
00:50il y a des candidats qui sont et se présentent sous l'étiquette
00:54Ensemble pour la République.
00:55Il y en a qui se présentent sous l'étiquette Horizon.
00:57On a 80 candidats Horizon.
00:58Très bien.
00:59Et puis il y a une soixantaine de circonscriptions
01:01où les résultats électoraux,
01:03où la situation politique locale
01:05laisse à penser qu'il y a un candidat du Bloc central
01:08qui a plus de chances de gagner
01:10qu'un candidat issu de la majorité ancienne.
01:13Dans ce cas-là, le choix qui a été fait,
01:15c'est de considérer que c'était probablement mieux
01:17que ce soit lui qui porte le combat.
01:19Et ce n'est pas du tout renoncer à gagner,
01:20c'est au contraire se donner les chances
01:22dans une circonscription de ne pas laisser aux Françaises et aux Français
01:25le choix entre Rassemblement national et LFI.
01:29Pas de candidats face à François Hollande.
01:30Pas de candidats face à Olivier Faure.
01:32Pas de candidats face à Fabien Roussel.
01:34Pas de candidats face à Vincent Jambrain
01:36qui va se présenter et qui se présente avec l'étiquette
01:39Ensemble pour la République
01:40et qui n'est pas membre de la majorité présidentielle.
01:42Et moi, je trouve ça remarquable
01:43que ce soit lui qui porte les couleurs.
01:45Il n'est pas de mon parti politique.
01:46Il n'était pas dans la majorité présidentielle.
01:48Il partage un certain nombre de valeurs
01:50et il a envie de s'engager.
01:51C'est parfait.
01:51Mais vous ne m'avez pas répondu sur François Hollande,
01:53sur Fabien Roussel et sur Olivier Faure.
01:54Chez François Hollande,
01:56je crois que le calcul qui a été fait,
01:57c'est de constater qu'il n'y avait pas de candidat
01:59de la majorité qui était susceptible de pouvoir l'emporter.
02:02Voilà.
02:03Et que donc, il valait mieux que ce soit...
02:05Vous dites quoi à vos électeurs qui habitent là-bas ?
02:09De choisir toujours le candidat le plus républicain,
02:11le plus démocrate.
02:11Et face à Olivier Faure et face à Fabien Roussel,
02:14tous les trois, on est bien d'accord,
02:16courent sous les couleurs du Front populaire.
02:20Le Front populaire est votre ennemi.
02:21Je trouve intéressant de parler des endroits
02:23où on n'a pas de candidats,
02:24mais je trouve bien aussi de parler des endroits
02:25où on a des candidats.
02:26Oui, mais vous comprenez quand même
02:28que pour les Français, c'est très étrange.
02:29Je ne sais pas comment c'est lisible.
02:31Il faut en tout cas donner les clés.
02:32Vous en avez visiblement des clés,
02:34mais moi, je n'en ai pas.
02:35Les Françaises et les Français,
02:36ils sont, je vous assure,
02:39au moins beaucoup plus intelligents
02:41que les responsables politiques
02:42et probablement beaucoup plus intelligents
02:43que les journalistes et les commentateurs.
02:45Ils comprennent ce qui se passe sur le terrain.
02:46Donc on arrête tout de suite l'interview ?
02:47Non, pas du tout.
02:48Mais ils comprennent très bien ce qui se passe sur le terrain.
02:49Et ils voient très bien le choix qu'il aurait fait.
02:51Et circonscription par circonscription,
02:52ils auront un choix qui leur est proposé
02:54et ils feront leur choix politique librement,
02:56souverainement, parmi l'offre qui leur sera proposée.
02:58J'ai écouté Bruno Le Maire hier, par exemple.
02:59Bruno Le Maire qui a passé un moment considérable
03:01de l'émission dans laquelle il était présent hier,
03:04à dire à quel point François Hollande
03:06et son association avec le Front populaire
03:08étaient à ses yeux un naufrage.
03:10Et on apprend hier soir
03:12qu'il n'y aura pas de candidats face à François Hollande.
03:14C'est quand même étrange.
03:15Attendez, le choix de François Hollande ?
03:18Vous, vous comprenez le choix de François Hollande,
03:20de partir sous la bannière Front populaire ?
03:21Je le trouve et mon premier réflexe aurait été,
03:26et a probablement été d'ailleurs,
03:28d'abord la surprise, de m'en amuser.
03:30Parce qu'il faut reconnaître que
03:32quelqu'un qui a eu autant de mal avec les frondeurs,
03:34qui s'allie avec eux
03:35pour faire le contraire de ce qu'il a fait,
03:37ça ne tombe pas spontanément sous le sens.
03:38Mais une fois que j'ai dit ça,
03:40qui est ma première réaction,
03:42eh bien je réfléchis un peu
03:44et je me dis que
03:46dans la situation que nous vivons,
03:49se présenter aux élections,
03:51agir plutôt que réagir,
03:53après tout, il ne faut pas s'en moquer.
03:55Vous ne l'avez pas envisagé ?
03:57J'ai réfléchi à ce qui était le plus utile
04:01et j'ai considéré que le plus utile,
04:02c'était pour moi, pendant les trois semaines qui venaient,
04:04de faire campagne extrêmement activement
04:06partout en France pour soutenir les candidats
04:08qui se présentent sous mes couleurs,
04:09pour soutenir les candidats qui s'inscrivent
04:11dans la logique que j'essaie de construire,
04:13celle de la construction d'une nouvelle majorité parlementaire.
04:17Par ailleurs, je me suis engagé en 2020
04:19pour être maire du Havre,
04:21et donc j'ai un mandat.
04:22J'aime être maire du Havre
04:23et je considère que l'enracinement
04:24et l'action politique locale
04:26sont extrêmement précieux
04:28pour réfléchir à la France
04:29sur le plan national.
04:30Pour réfléchir à ce qui s'est passé
04:31et pour réfléchir aussi à la suite,
04:33on y reviendra bien sûr, Édouard Philippe,
04:34mais entre-temps, il y a David
04:35qui vient nous appeler au 32 16
04:37et qui a une question aussi sur le deuxième tour,
04:38me semble-t-il. Bonjour, David.
04:40Oui, bonjour.
04:41David, on vous écoute.
04:43Alors, j'ai une question.
04:44En fait, c'est de savoir
04:45qu'est-ce qui vous fait le plus peur,
04:46réellement, entre l'extrême-gauche
04:48ou l'extrême-droite,
04:49parce que quand on voit,
04:50pour le bien de notre démocratie,
04:51les différents débordements de LFI,
04:54les drapeaux arrachés français
04:56au sein des manifestations LFI,
04:58les slogans scondés contre la France,
05:00je me pose réellement la question
05:01de ce qui vous fait le plus peur aujourd'hui,
05:04l'extrême-gauche ou l'extrême-droite.
05:06Édouard Philippe.
05:06Moi, je vais vous dire, monsieur,
05:08que les Dômes font peur.
05:09Et ce n'est pas une façon de ne pas répondre.
05:10Les Dômes font peur.
05:11Qu'est-ce qui me fait peur aujourd'hui
05:13pour mon pays ?
05:15Une crise financière me fait peur.
05:17Le monde, qui est dangereux, me fait peur.
05:19Qu'est-ce que disent les extrêmes aujourd'hui,
05:22LFI et ses alliés,
05:23ou le Rassemblement national et ses alliés,
05:24dans ces deux domaines ?
05:25Les réponses dans ces deux domaines me font peur.
05:27Je prends le monde dangereux.
05:30Dans le programme de LFI,
05:31enfin, dans le programme de LFI et ses alliés,
05:33il n'y a pas un mot sur la défense.
05:35Rien.
05:36On vit dans un monde à l'intérieur des frontières.
05:38Ce n'est pas comme si, à l'extérieur,
05:39c'était dangereux.
05:40On n'en parle pas.
05:41Pas un mot sur la dissuasion nucléaire,
05:43pas un mot sur le volume des armées,
05:44pas un mot sur nos alliances.
05:46C'est hallucinant.
05:47Et on explique qu'il va falloir désarmer la police.
05:50Ça m'inquiète.
05:51À l'extrême droite,
05:52qu'est-ce qu'on me dit ?
05:54Au Rassemblement national et ses alliés,
05:55qu'est-ce qu'on me dit ?
05:56On me dit, il faut sortir de l'OTAN.
05:58On me dit, la Russie ne va pas rentrer en Ukraine.
06:00Du commandement intégré de l'OTAN, pour être précis.
06:01C'est-à-dire quoi, du commandement intégré de l'OTAN ?
06:03Ça veut dire qu'on ne participe pas aux décisions ?
06:05Mais qu'on est quand même dans l'OTAN.
06:07En quoi ce type de décision
06:09ajoute de la sécurité à la France ?
06:12En rien du tout.
06:13Donc sur ce sujet-là,
06:14les deux me font peur.
06:16Également peur.
06:16Ou peur, plus exactement.
06:17M'inquiète.
06:18Et je pense qu'ils ne servent pas à l'intérêt du pays.
06:20Sur la crise financière,
06:22vous me reconnaîtrez ?
06:24Vous faisiez partie de ceux qui alertaient il y a un mois,
06:27parce qu'en fait, il y a un mois et demi,
06:28on se souvient du coup de tonnerre de Bruno Le Maire,
06:30ministre de l'Économie,
06:31qui dit, au fond, ça ne va pas,
06:33il n'y a plus de sous, il faut trouver 20 milliards d'urgence.
06:36Je fais partie de ceux qui considèrent
06:38que le sujet de la dette est un sujet sérieux,
06:40que la France, depuis 50 ans,
06:42pratique une sorte d'addiction à la dépense publique,
06:47et que le niveau de dette est devenu un sujet sérieux.
06:52Je le dis avec humilité.
06:54Beaucoup de gens pourraient me dire,
06:55oui, vous avez été Premier ministre,
06:56et pendant que vous étiez Premier ministre,
06:58la dette a augmenté.
06:58Je leur fais observer que pendant que j'étais Premier ministre,
07:00pendant deux ans, le déficit a baissé,
07:02et que ça n'était pas facile,
07:04et que j'ai pris des mesures impopulaires
07:05pour garantir le fait que le déficit baisse.
07:07Mais passons.
07:07Ce qui est vrai,
07:08c'est que la situation financière actuelle
07:11nous place dans une situation de fragilité
07:12vis-à-vis de ceux qui nous prêtent de l'argent.
07:15Et des deux côtés du spectre politique,
07:17chez LFI et ses alliés,
07:19comme chez le Rassemblement national et ses alliés,
07:21je vois des propositions qui vont précipiter
07:26et aggraver la faiblesse financière,
07:28aggraver le risque qui pèse sur l'épargne des Français,
07:31sur, je dirais même, la prospérité des Français.
07:36Et ça m'inquiète beaucoup parce que
07:38je sais bien qu'il y a un côté chef de M. Seguin,
07:42quand on parle d'argent public.
07:43La chef de M. Seguin, c'est cette fable
07:45où la chef de M. Seguin croit toujours
07:47que l'herbe est plus verte ailleurs,
07:49elle veut aller ailleurs,
07:50et elle finit par se faire manger par le sou.
07:52On appelle au loup, on dit au loup,
07:54puis à force de dire au loup...
07:55Non, ça c'est Guilou qui crie au loup, mais enfin, pardon.
07:57On dit au loup, on dit au loup...
07:58Le loup et la chef de M. Seguin.
07:59Vous avez mélangé les deux fables, mais c'est pas grave.
08:01Et à la fin, on finit par plus croire...
08:02À la fin, les deux se font manger de toute façon.
08:04Et à la fin, on finit par croire qu'il n'y a plus de menaces.
08:06Moi, je vous le dis,
08:08ceux qui ne prennent pas la question
08:10de la dette au sérieux
08:12disent des bas livernes aux Français
08:14et ne veulent pas voir une fragilité
08:16absolument considérable de notre pays.
08:18Je vais aller au bout de la question de David,
08:19parce que c'est une question qui traverse tous les Français
08:21et qu'on a entendu partout ce week-end.
08:24En cas de deuxième tour,
08:26qui votez-vous ?
08:28Si vous vous retrouvez face à un deuxième tour,
08:30il y a l'Alliance des Gauches d'un côté
08:32et le RN de l'autre.
08:33Je répondrai de façon très claire à cette question
08:35quand elle se posera.
08:36Mais pour l'instant, je suis en campagne pour le premier tour.
08:37Est-ce que c'est possible de ne pas répondre à cette question aujourd'hui
08:39alors que tous les Français se la posent ?
08:41Je viens de le faire, et si vous me reposez la question,
08:42je vous répondrai de la même façon.
08:43Vous vous la posez.
08:44Elle vous a traversée, j'imagine, tout le week-end,
08:46comme tous les Français.
08:47Et j'y répondrai après le premier tour.
08:48Je sais que la meilleure façon de ne pas prendre le premier tour au sérieux
08:50c'est de parler du deuxième.
08:51Moi, je veux prendre le premier tour au sérieux.
08:53Je veux faire en sorte que dans le maximum de circonscriptions,
08:55il y ait un choix pour les Français
08:57et que les candidats que je soutiens,
08:59les candidats qui se présentent sous la bannière Ensemble pour la République,
09:01les candidats qui sont horizon,
09:03puissent être représentés au deuxième tour.
09:05Il y a des endroits où il y a des horizons
09:07et des En Marche face à face.
09:09C'est le cas notamment dans le Val-de-Marne.
09:11Oui, vous en trouverez une.
09:12Très bien.
09:13On peut passer beaucoup de temps sur celle-là.
09:14Non, pas beaucoup de temps.
09:15Je voudrais juste savoir pourquoi.
09:16Pourquoi est-ce qu'il y a un affrontement
09:18au sein même de cette coalition ?
09:19Il n'y a pas d'affrontement.
09:20Il y a une circonscription où ça frotte un petit peu.
09:22Très bien.
09:23Mais dans cette circonscription, vous appelez à voter pour qui ?
09:24Pour le candidat horizon ?
09:25Vous, Édouard Philippe ?
09:26Moi, je fais campagne pour les candidats horizon.
09:28Ça, ça ne m'a pas échappé.
09:29Donc contre le candidat Renaissance.
09:30Et dans les autres circonscriptions,
09:31je fais campagne pour celles et ceux
09:33qui s'inscrivent dans la logique que j'essaie de construire.
09:36Je voudrais, si vous voulez bien, en dire un mot.
09:38Tout à fait.
09:39Moi, je considère que lorsque le président de la République
09:41a prononcé la dissolution,
09:42il a dissous la majorité présidentielle.
09:44C'était son choix.
09:46C'était sa prérogative.
09:47Il y aurait eu d'autres choix.
09:48On sent bien que vous vous dites...
09:49Il l'a fait.
09:50Et on peut passer des heures à discuter du fondement.
09:52Non, non, parlons de ce qui se passe.
09:53L'important, c'est ce qui se passe.
09:54Il y a une élection législative.
09:55Moi, mon souhait, c'est de construire quelque chose
09:57qui n'est pas ce qui a existé.
09:59Qui est quelque chose de nouveau.
10:00Qui est une nouvelle majorité parlementaire.
10:02Plus large dans ses fondements politiques
10:04que ce qui a prévalu jusqu'à présent.
10:06Avec d'autres personnes aussi.
10:08Et l'idée, c'est pour construire cela,
10:11de le dire avant.
10:13Et moi, je construis, j'essaie de construire
10:15une nouvelle majorité parlementaire.
10:17Vous pensez avoir un peu plus de temps pour le dire ?
10:19C'est la vie.
10:21C'est les circonstances.
10:22Les circonstances, vous vous adaptez aux circonstances.
10:24Donc là, vous avez deux semaines au lieu de deux ans.
10:26Pendant ces deux semaines, vous dites quoi ?
10:28Que ça va de Philippe Juvin à Fabien Roussel.
10:31Madame de Maler.
10:32C'est très court, c'est vrai.
10:33Vous avez raison.
10:34Mais en très peu de temps,
10:35il s'est déjà passé beaucoup de choses.
10:37En très peu de temps.
10:38On a vu une tentative, à mon avis,
10:41à mon avis,
10:43honteuse, d'une certaine façon,
10:45de Éric Ciotti,
10:47d'exploser le parti LR
10:49pour lui faire prendre une option
10:50qui n'avait pas été discutée en interne.
10:52On a vu des gens qui se détestaient
10:54pendant la campagne européenne
10:56faire mine d'essayer de se rassembler
10:58à l'intérieur de l'alliance dirigée par LFI.
11:00Ça ne tiendra pas ?
11:01Je ne vois pas comment ça peut tenir.
11:02Ils ne sont d'accord sur rien.
11:04Posez-leur la question.
11:06Est-ce que pour faire face
11:08à la transition écologique,
11:10à la transformation climatique,
11:11il faut ou non s'appuyer sur le nucléaire ?
11:14Ce n'est pas une question théorique.
11:15C'est une question assez simple
11:16avec des investissements considérables derrière.
11:18Que dit LFI et ses alliés ?
11:22C'est quoi leur réponse ?
11:23Vous savez bien qu'à l'intérieur,
11:24il y en a qui sont très partisans du nucléaire
11:26et d'autres qui sont très opposés.
11:27Et d'ailleurs, le nucléaire n'est pas mentionné
11:29dans le programme commun.
11:31Tout ce qui gêne.
11:32Vous avez des trucs assez étonnants
11:33et des trucs importants.
11:35Heureusement, on n'en parle pas.
11:36Marine Le Pen dit qu'elle n'a aucune...
11:39qu'elle n'aura, dit-elle, aucun mal
11:41à constituer un gouvernement
11:43d'union nationale.
11:45Oui, je ne sais pas si ce sera
11:47un gouvernement d'union nationale.
11:48J'ai compris que ce serait
11:49un gouvernement rassemblement national
11:50avec les quelques alliés débauchés
11:52chez M. Ciotti.
11:54Et elle-même ne met pas les deux autres blocs
11:55sur un pied d'égalité.
11:56Elle dit l'abomination.
11:57La vraie abomination, c'est l'ANUP S2.
11:59Oui, et j'imagine qu'elle dit
12:00que ceux qui ne sont pas l'ANUP
12:01sont la fausse abomination.
12:05Le fait qu'elle ne vous mette pas
12:06sur un pied d'égalité ?
12:09C'est de poser lui la question.
12:11Mais je le ferai,
12:12sans aucun problème.
12:14Ce qui est sûr, en tout cas,
12:15c'est que quand vous dites
12:16qu'il y a, en effet, une partie des LR
12:18qui ne se reconnaît pas
12:19dans la décision d'Éric Ciotti,
12:21il y en a d'autres dont ils ont dit
12:22qu'ils ne se reconnaissaient pas
12:23mais qu'en même temps,
12:24si on était dans l'entre-deux-tours,
12:26c'est le cas de François-Xavier Benhamy,
12:27il voterait évidemment pour le RN.
12:30C'est ce que je dis.
12:31Je pense qu'il y a peu de temps
12:33pour ce moment politique
12:34absolument décisif
12:35que nous sommes en train de vivre,
12:37mais qu'en peu de temps,
12:38il se passe des choses.
12:39Il y a des choses qui sont dites
12:41et il y a des décisions qui sont prises.
12:43La décision d'Éric Ciotti
12:45de rejoindre le Rassemblement national
12:49sur des bases
12:51que je ne veux pas connaître
12:53mais qui me paraissent étonnantes.
12:55La décision d'un certain nombre de gens
12:57qui ne supportaient pas la LFI
12:59finalement de dire
13:01qu'ils se mettaient sous son ombrelle.
13:03Et puis, la décision d'un certain nombre de gens
13:05dans le bloc républicain,
13:07dans le bloc central,
13:09d'essayer de construire quelque chose pour la suite.
13:12Ce qui ne sera pas facile.
13:14Ce qui ne sera pas facile.
13:15Mais vous y croyez encore ?
13:17J'y crois complètement,
13:18c'est pour ça que je me bats.
13:19Attendez,
13:20ce n'est pas parce que c'est difficile
13:21qu'il ne faut pas le faire.
13:22Le propre du combat politique,
13:23ce n'est pas que...
13:24Si vous faites de la politique pour dire
13:26quand il y a 80% des gens pour un sujet
13:28et 20% des gens pour le même sujet,
13:30il faut choisir le 80-20,
13:31c'est très bien.
13:32Mais ce n'est pas ça la politique.
13:33La politique, c'est se battre
13:34pour un certain nombre d'idées,
13:35pour un certain nombre de projets.
13:36C'est ce que je fais.
13:37C'est ce que je fais à ma façon,
13:38pas parfaite,
13:39mais c'est ce que je fais.
13:40Il y a une semaine tout pile,
13:41les Français ont voté
13:42et ils ont mis à 30% le bulletin RN.
13:46Ils ont le droit de le faire.
13:47Pourquoi ?
13:48Et est-ce qu'il faut s'arrêter à ça ?
13:49Pourquoi ?
13:50Je voudrais juste savoir pourquoi.
13:51Comment vous voyez ça ?
13:52Est-ce que c'est contre vous,
13:54contre la majorité ?
13:55Est-ce que c'est contre Emmanuel Macron ?
13:57Est-ce que c'est uniquement de la colère ?
13:59Est-ce que c'est de la conviction ?
14:00Comment vous comprenez ces 30% ?
14:02Tout ce que vous venez de dire est vrai
14:03et je suis incapable de quantifier
14:04à l'intérieur de tout ce que vous venez de dire.
14:06Oui, il y a de la colère.
14:07Oui, il y a de la conviction.
14:08Oui, il y a du rejet du président de la République.
14:10Oui, il y a du rejet du gouvernement.
14:11Oui, bien sûr.
14:12Oui, il y a une forme de
14:14« après tout, on n'a pas essayé ».
14:16Bien sûr qu'il y a tout ça.
14:17Est-ce que vous avez des regrets ?
14:18C'est-à-dire, Édouard Philippe,
14:19est-ce que vous vous dites aujourd'hui
14:20quel est le regret que vous avez ?
14:22Vous avez été au gouvernement,
14:24vous avez dirigé le gouvernement de la France
14:27sous Emmanuel Macron.
14:29Aujourd'hui, c'est ce rejet massif.
14:31Qu'est-ce que vous vous dites ?
14:32Quel est le regret ?
14:33Est-ce que vous vous dites
14:34« on aurait dû faire ci ou ça » ?
14:38Ma conviction, c'est que
14:39quand vous êtes un responsable politique,
14:41quand vous êtes un maire,
14:42quand vous êtes un premier ministre,
14:43j'ai été maire, je suis maire,
14:45j'ai été premier ministre,
14:46vous savez, vous apprenez très vite
14:48et si vous ne l'apprenez pas,
14:49alors dans ce cas-là vous êtes un danger public,
14:51mais vous apprenez très vite
14:52qu'entre ce que vous souhaitez
14:53et ce qui est possible,
14:54il y a une énorme marge.
14:56Quand vous avez toujours été dans l'opposition,
14:58vous pensez que si vous souhaitez quelque chose
15:00et que vous le dites,
15:01ça va forcément arriver.
15:02Quand vous avez exercé des responsabilités,
15:04ce n'est pas simplement vrai pour la politique,
15:05c'est vrai pour tout type de responsabilités.
15:07Vous savez qu'entre le réel,
15:08le possible et le souhaitable,
15:10il y a des marges.
15:11Et c'est comme ça, c'est la vie.
15:13Et puis vous savez aussi
15:14que quand vous prenez des décisions,
15:15quand vous en prenez beaucoup,
15:16parfois vous vous trompez.
15:17Parfois vous ne faites pas les choses
15:18exactement comme il aurait fallu les faire.
15:20Et le seul avantage de l'expérience,
15:23le seul avantage de l'expérience,
15:24c'est de savoir ça.
15:25Mais là vous êtes dans la théorie,
15:26dans les faits.
15:27Je ne suis pas du tout dans la théorie.
15:28Quel est le fait que vous regrettez ?
15:29Vous voulez peut-être une petite phrase ?
15:30Mais je ne suis pas du tout dans la théorie.
15:32Je voudrais que vous puissiez vous adresser.
15:34Au contraire, je suis en train de vous dire
15:35ce que 23 ans d'expérience politique,
15:38ce que être maire du Havre,
15:40qui est une ville formidable,
15:43mais qui connaît plein de problèmes,
15:45m'a appris.
15:46Que vous pouvez transformer les choses.
15:48Vous pouvez améliorer les situations.
15:49Mais c'est difficile.
15:50C'est long.
15:51Ce que je veux dire, Edouard Philippe,
15:52c'est que vous êtes en train de dire
15:53des hommes politiques de nombreux bords
15:55pourraient le dire aujourd'hui.
15:56Au fond, vous dites même
15:57un peu la même chose que Lionel Jospin.
15:58Il y a déjà 20 ans,
15:59quand il disait
16:00la politique ne peut pas tout.
16:01Ce que je veux dire,
16:02c'est vous, Edouard Philippe,
16:03aujourd'hui, vous êtes dans cette campagne,
16:05presque malgré vous, je dirais,
16:07parce que cette campagne,
16:08vous l'auriez menée.
16:09Vous l'auriez menée,
16:10mais vous l'auriez sans doute menée dans deux ans.
16:11Ce n'est un secret de Pony Chanel pour personne.
16:13Est-ce qu'aujourd'hui,
16:15vous pouvez vous adresser à ces 30% de Français
16:17en leur disant
16:18maintenant, j'ai compris,
16:19il y a des trucs que j'aurais dû faire,
16:20que j'aurais voulu faire,
16:21que je n'ai pas pu faire.
16:22Et de quoi s'agit-il ?
16:23Il y a forcément des choses
16:28qu'il fait.
16:29Et ce qu'il ne faut pas oublier,
16:30parce qu'il y a beaucoup de gens
16:31qui critiquent aujourd'hui
16:32le bilan de la majorité.
16:33Il y a beaucoup de gens qui disent
16:34qu'il n'aurait pas fallu faire comme ça.
16:35Mais je ne vais pas m'excuser
16:36d'avoir mis en place à partir de 2017
16:38une politique qui a considérablement
16:40baissé le niveau de chômage en France.
16:42Je ne vais pas m'excuser
16:43d'avoir mis en place une politique
16:44qui a fait exploser le nombre d'apprentis
16:46et fait en sorte de régler un problème
16:48dont on parlait depuis des années en France
16:50qui permet à l'apprentissage
16:51d'être la voie royale vers l'emploi.
16:53Je ne vais pas m'excuser
16:54d'avoir mis en place une politique
16:56qui fait qu'il y a aujourd'hui en France
16:58des investissements absolument considérables,
17:01des investissements industriels.
17:02Moi, je suis maire du Havre.
17:03Pendant des années,
17:04j'ai vu des usines fermées au Havre.
17:06Je les ai vues.
17:07Donc quand je vous demande
17:08ce que vous n'avez pas fait,
17:09vous me répondez ce que vous avez fait.
17:10Et j'ai vu le mal que ça a fait.
17:12Je vois aujourd'hui des projets industriels,
17:14des usines qui s'ouvrent,
17:15des milliards d'investissements,
17:16qu'ils soient portuaires,
17:17qu'ils soient industriels,
17:18qui sont en train d'être réalisés.
17:20Et je sais que c'est une bonne nouvelle
17:21parce que c'est bon.
17:23Et je me permets de vous dire,
17:24Madame de Malherbe,
17:25que si LFI et ses alliés gagnent,
17:29ou le Rassemblement national
17:30et ses alliés gagnent,
17:31je ne suis pas certain.
17:32Je ne suis pas certain
17:33que cette attractivité économique,
17:35cette attractivité industrielle
17:37se perpétue.
17:38Et ça m'inquiète.
17:39Qu'est-ce qu'on aurait pu faire autrement ?
17:42On aurait peut-être dû
17:44aborder des questions.
17:46On me parle souvent de sujets,
17:48de décisions que j'ai prises,
17:49par exemple le 80 km heure.
17:51Et j'ai dit que
17:52voilà.
17:53Après, moi je voulais sauver des vies.
17:55On m'a accusé de vouloir remplir
17:56les caisses de l'État.
17:57Ce n'était pas de ça dont il s'agissait.
17:58Je voulais sauver des vies
17:59parce que je pense que
18:00le nombre de morts qu'on a sur la route
18:01en France est complètement dingue.
18:02Bon.
18:03Est-ce qu'aujourd'hui,
18:04compte tenu de ce qui s'est passé,
18:05je ferais de la même façon ?
18:06Probablement pas.
18:07Parce que j'ai appris.
18:08Très bien.
18:09Voilà.
18:10Voilà le genre de choses.
18:11Et je peux le dire dans tous les domaines.
18:12Je peux le dire au Havre,
18:13je peux le dire ici.
18:14J'admets le fait
18:16que quand on fait les choses,
18:22mais pardon,
18:23je sais aussi qu'il faut accepter le risque
18:26en France d'être impopulaire.
18:28Il faut accepter le risque de dire
18:30bien sûr, vous n'avez pas envie
18:31d'entendre cela.
18:32Bien sûr, vous préfériez
18:33que je vous dise exactement
18:34ce que vous avez envie d'entendre.
18:35Mais ce n'est pas l'intérêt de la France.
18:36Laissez-moi juste donner une illustration.
18:38Allez-y.
18:39Dans le programme de LFI
18:40et dans le programme du Rassemblement National,
18:42il y a cette espèce de chose qui plaît.
18:46Écoutez,
18:47on peut vraiment équilibrer
18:50notre système de retraite.
18:51On n'a pas vraiment besoin de l'équilibrer
18:52parce que ce n'est pas si grave
18:53en travaillant moins.
18:54Moi, je dis aux Françaises et aux Français,
18:56vous n'avez peut-être pas
18:57pour certains d'entre vous
18:58envie de l'entendre.
18:59Mais il n'y a aucune chance,
19:00aucune chance
19:01que nous soyons aussi prospères
19:03et aussi puissants
19:05que nos concurrents et que nos voisins
19:07si nous travaillons moins.
19:09C'est mécanique.
19:10C'est mécanique.
19:11Kylian Mbappé.
19:12Et je pense qu'on ne rendra pas
19:14notre pays plus puissant,
19:16plus prospère, plus libre,
19:17plus juste si on se ment à soi-même.
19:19Kylian Mbappé qui fait le job
19:21pour vous en quelque sorte
19:23en disant non aux extrêmes.
19:25Il s'exprime.
19:26Il a le droit de s'exprimer.
19:27Les artistes s'expriment.
19:28Les sportifs peuvent s'exprimer.
19:29Les responsables syndicaux
19:30peuvent s'exprimer.
19:31Il ne fait pas le job pour nous.
19:32Il dit il y a un moment
19:33décisif politique.
19:34Je n'ai pas du tout dit
19:35qu'il n'avait pas le droit
19:36de s'exprimer.
19:37Est-ce que j'ai dit
19:38qu'il n'avait pas le droit
19:39de s'exprimer ?
19:40Il fait le job en disant non
19:42aux extrêmes.
19:43On en déduit donc évidemment
19:44qu'il appelle plutôt à voter
19:46pour un bloc central.
19:47J'imagine que vous le remerciez.
19:51Je suis d'accord avec lui.
19:53Si c'est la question
19:54que vous me posez,
19:55je suis d'accord avec lui
19:56et je pense en effet
19:57qu'un certain nombre
19:58de responsables,
19:59de personnalités
20:00qui sont engagées
20:01dans la vie de la société
20:02et du pays,
20:03qui sont visibles,
20:06sont parfaitement légitimes
20:07en ce moment
20:08compte tenu
20:09du moment décisif.
20:10Vous aimeriez qu'il y en ait
20:11plus qui s'expriment ?
20:12Ils s'exprimeront
20:13ou ils ne s'exprimeront pas.
20:14Encore une fois,
20:15il y a des artistes qui s'expriment.
20:16Il y a des responsables économiques
20:17qui devraient s'exprimer.
20:18J'aimerais bien qu'ils s'expriment.
20:19Il y a des responsables syndicaux
20:20qui s'expriment
20:21et ils l'ont fait
20:22et ils s'expriment
20:23dans le champ politique
20:24et des sportifs.
20:25Très bien.
20:26Je crois que les Français...
20:27Samedi, j'ai passé ma journée
20:31dans la Seine-Maritime
20:32et dans le Calvados
20:33pour faire campagne.
20:36Une des choses que je retiens
20:37des conversations
20:38que j'ai pu avoir sur place,
20:40c'est que les Français
20:42comprennent parfaitement
20:43qu'il est en train
20:44de se jouer quelque chose
20:45d'extrêmement important
20:46et d'extrêmement décisif.
20:48Dans les deux semaines
20:49et trois semaines
20:50qui s'annoncent,
20:51quelque chose de politiquement
20:52décisif
20:53est en train de se jouer
20:54pour le pays.
20:55Décisif, donc,
20:56et la campagne est lancée.
20:57Merci à vous d'avoir répondu
20:58à mes questions,
20:59Edouard Philippe, ce matin.

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