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"Tokyo vice" est une histoire vraie qui raconte comment le reporter américain Jake Adelstein, âgé de 24 ans, intègre le service police et justice du "Yomiuri Shimbun", le plus grand quotidien japonais. Alors qu’il collabore avec la police locale, il est contacté par les Yakuzas.
Pierre Jovanovic qui connait bien le Japon, dresse pour nous le portrait de ce génie du Missouri et démystifie les Yakuzas. Cette mafia est née lors de la démobilisation de 3 millions de Samouraïs au XVIIème siècle.

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01:00Ces fans sont fascinés par ces chemises, mais aussi, surtout pour ces analyses.
01:11Je veux parler de Pierre Jovanovic. Il est avec moi pour ce tour en série.
01:15Nous allons parler de Tokyo Vice. Générique.
01:20Pierre Jovanovic, bonjour. Bonjour Arnaud. Merci.
01:23Merci pour cette invitation. La chemise, on la montre un peu à chaque fois dans toutes les vidéos.
01:28C'est une chemise turque. Celle-là vient de Turquie.
01:31Vous avez deux bonnes raisons de parler de Tokyo Vice.
01:36D'abord parce que vous êtes journaliste et c'est une affaire de journaliste.
01:39Ensuite, vous connaissez très bien le Japon. Très bien, j'ai fait plusieurs séjours.
01:43Et vous faites du rameur. Et c'est sur le rameur que vous regardez des tonnes de séries.
01:47Oui, j'ai ramé jusqu'à Tokyo.
01:50C'est bien. Parlons donc de Tokyo Vice. Ce n'est pas un porno. Il ne faut pas se fier au nom.
01:57Quoique, on n'est pas loin quand même quelque part. C'est une histoire de prostitution quand même à la base.
02:03Un petit peu. On va en parler.
02:06Des taxi girls, ce qu'on appelle, ce que les Américains appelaient au Vietnam, les taxi girls.
02:11On va en parler justement. C'est une série américano-japonaise pour HBO Max.
02:17La saison 2 vient juste de sortir. Je vous lis le synopsis officiel.
02:23Allez-y. Je vous lis le synopsis officiel.
02:26À Tokyo, le reporter américain Jake Adelstein, abgé de 24 ans, intègre le service de police et justice de Yumori.
02:35Alors ça, c'est le problème de tous ces films japonais. C'est que les noms sont impossibles.
02:39Yumori Shinbun. Shinbun, ça veut dire quotidien, journal.
02:44Très bien. Le plus grand quotidien japonais. Alors qu'il collabore avec la police locale, il est contacté par la mafia.
02:51Il devient un acteur locuteur des Yakuza tout en continuant d'être un informateur de la police.
02:57Mais cette position ambivalente n'est pas sans danger.
03:01Bon, alors, c'est une série sur Canal+. Disponible également en VOD à 99, je crois.
03:09C'est une autobiographie de quelqu'un de célèbre.
03:14C'est vous qui m'avez proposé cette série. Pourquoi ?
03:17Parce que c'est l'histoire d'un jeune Américain qui a fait ce qu'on appelle les langues zoos.
03:21Et qui, à 19 ans, a déménagé au Japon et a intégré l'université de Sofia,
03:27qui est l'une des universités les plus prestigieuses de Tokyo.
03:31Et qui s'est spécialisé en ce qu'on appelle littérature japonaise.
03:36Alors, en France, vous savez, quand vous avez nos gamins qui vous disent
03:40« Je vais faire de la littérature du Moyen-Âge », vous vous êtes toujours terrorisés à l'idée
03:44« Comment il va finir garçon de café ? »
03:48« Comment trouver du train ? »
03:52C'est pas évident. En revanche, Jack Adelstein, il est né en 1969.
03:58Et pendant 5 ans, il a étudié le japonais. Il a appris le japonais.
04:04Peut-être que beaucoup ne le savent pas, mais le japonais, en fait,
04:08c'est plus compliqué à la limite que le chinois.
04:11Parce que vous avez ce qu'on appelle deux syllabaires,
04:14c'est-à-dire le katakana et le hiragana, qui sont des syllabaires,
04:18c'est des signes spéciaux, un peu comme des idéogrammes,
04:21mais qui sont utilisés surtout pour les mots étrangers,
04:25c'est-à-dire majoritairement anglais.
04:27Et donc, maîtriser, pour un étranger, c'est-à-dire maîtriser aussi bien
04:33le katakana et le hiragana, et surtout les 3000 idéogrammes,
04:38c'est le minimum syndical, grosso modo,
04:40pour se présenter au concours d'entrée.
04:45– Pour espérer se présenter.
04:47– Exactement.
04:48Et il y a une scène qui est extraordinaire au début du film,
04:51c'est-à-dire qu'en fait, il arrive au rendez-vous,
04:54il y a tous les japonais, et lui, c'est le seul blanc,
04:56c'est le seul occidental.
04:58Et il y a l'hôtesse qui est chargée de barrer les noms.
05:02Elle dit, mais vous êtes trompée de salle, monsieur, c'est pas ici.
05:06C'est vraiment…
05:08Et il lui répond en japonais parfait.
05:11La fille, elle est complètement scotchée,
05:12ce qui est même aujourd'hui au Japon, c'est tout à fait…
05:15Les japonais ne sont pas du tout habitués à ce que des occidentaux parlent leur langue.
05:20Ils sont extrêmement honorés,
05:22parce qu'ils ont ce sens véritable de la grandeur de leur pays,
05:26et quand un occidental s'est donné la peine vraiment d'apprendre la langue,
05:31là, ils sont vraiment très très flattés.
05:35Et ce qui est extraordinaire avec Adelstein,
05:39c'est qu'il a réussi le concours.
05:42Il a réussi le concours à 25 ans,
05:45et c'est le seul occidental dont le japonais n'était pas la langue maternelle,
05:53et qui a été embauché exactement dans un journal,
05:57comme il s'appelait déjà, le Yomiuri Shunbin,
06:03qui est un concurrent de l'Asahi Shinbun,
06:07qui à l'époque, je vous dis ça de tête,
06:09mais à l'époque c'était dans les 20 millions d'exemplaires par jour.
06:13Celui-ci doit être à 5-6.
06:16C'est des tirages absolument colossaux.
06:19C'était des tirages, mais…
06:21Et donc la puissance d'un journaliste japonais,
06:25plus est d'un journaliste occidental,
06:28et qu'on a mis au service police,
06:31c'est-à-dire au service des chiens écrasés,
06:33ce qu'on appelle, nous, dans nos jargons,
06:35police-justice, mais en fait c'est plutôt les chiens écrasés.
06:39Et donc on voit le démarrage de la carrière de ce jeune journaliste,
06:45qui est pris en affection par un inspecteur de police japonais,
06:50on le voit dans la trame de la série,
06:53et on voit, en fait, ce qui est génial dans cette série,
06:56c'est qu'on voit la société japonaise, de l'intérieur.
06:59C'est ça. Il n'y a pas de vivre-ensemble chez eux, là-bas ?
07:02Non, non, là-bas il n'y a pas de vivre-ensemble.
07:06Les Japonais, paradoxalement,
07:09ils tiennent les Occidentaux quand même à distance.
07:13C'est vraiment culturel.
07:15Et surtout, il faut saluer l'esthétique de la direction…
07:21On en parle un peu après, ça.
07:23L'esthétique du Feuilleton est absolument remarquable.
07:26Et ça correspond, en fait, à toutes ces bandes dessinées japonaises,
07:31mais là c'est du réel, c'est du vécu.
07:34Et c'est ça qui est extraordinaire.
07:36Vous savez que les plus grands films, les plus grands succès,
07:40sont en général des adaptations d'histoires vraies.
07:44Et là, on va dire que c'est un amalgame
07:47de tout ce que Jack Adelstein a vécu en tant que journaliste
07:51pendant 15 ans de mémoire
07:54dans un service vraiment important d'un grand journal japonais.
08:00Et c'est très étonnant de voir les différences,
08:03de la manière dont la presse japonaise
08:06suit la police de l'intérieur,
08:10ou même elle est convoquée pour des saisies de drogue, etc.
08:13Alors qu'il ne viendrait pas à l'idée,
08:15au moins ce serait rarissime,
08:17pour une saisie de drogue,
08:20des opérations extrêmement confidentielles.
08:23Si il y a des films qui sont faits,
08:25c'est surtout par la police française ou italienne.
08:28Alors que là, tout est ouvert, c'est très curieux.
08:32J'ai eu l'occasion d'avoir vu, par exemple,
08:37une manifestation,
08:40puisque ça rentre dans tout ce qui est police-justice,
08:43une manifestation à Tokyo.
08:45Je peux vous dire que les Black Blocs
08:47ou les manifestations de la CGT, à côté...
08:51– C'est du pipi de belette.
08:52– C'est du pipi de belette.
08:54J'ai vu ça, j'ai cité, j'ai cru que c'était une armée romaine.
08:58Vous savez, avec les boucliers et tout, en mode tortue,
09:03et allons-y, on tape sur les flics.
09:07Quand on dit que nos manifestants sont méchants,
09:10ils tapent sur la police, allez au Japon, vous allez voir.
09:13Mais c'est uniquement, c'est ça qui est marrant avec les Japonais,
09:16c'est uniquement dans le cadre du manif.
09:18Alors autrement, la police, c'est le grand respect.
09:22C'est tout à fait étonnant.
09:24Il n'y a pas de crime, il n'y a pas de délit au Japon, très très peu.
09:27C'est quasiment inexistant.
09:29– Il y a quand même des Yakuza, on va parler des Yakuza.
09:31– Oui, il y a des Yakuza, mais comme dans tous les pays.
09:33– Alors, Yakuza, qu'est-ce que c'est ?
09:35C'est une mafia, c'est quoi ?
09:37– C'est la célèbre mafia japonaise.
09:39C'est, on va dire, c'est les descendants des samouraïs qui étaient…
09:46– Au XVIIe siècle, qui ont été dissous.
09:48Ils étaient à l'époque 3 millions, 5 millions, 10% de la population.
09:51– Oui, c'est des noms mercenaires à la base.
09:53– C'est ça, des mercenaires.
09:54– Avec le fameux code de l'honneur.
09:57– Oui.
09:59– Il y a d'ailleurs un film qui a été tourné de mémoire,
10:02le dernier des samouraïs, qui était d'ailleurs en occidentale.
10:04Je crois que c'est un Américain.
10:06Je crois que c'est Tom Cruise, d'ailleurs, qui a interprété le rôle.
10:11Et là, Tokiwais, c'est donc deux saisons.
10:14Et si vous avez aimé le film, je crois que de mémoire,
10:17ça s'appelait Toki Rain, avec Michael Douglas.
10:20Eh bien, on est exactement dans la même ambiance.
10:23Sauf que là, c'est tourné dans les plus beaux restaurants japonais,
10:28dans les quartiers de pêcheurs, en province japonaise.
10:33On redécouvre le Japon.
10:34C'est une carte postale du tourisme japonais, alors que ce n'était pas le but.
10:38Et surtout, un plongeon dans la société très masculine, quand même, du Japon,
10:44où les femmes blanches jouent un rôle absolument colossal.
10:49C'est tout à fait extraordinaire.
10:51Et toute la série, en fait, est axée sur ces deux choses.
10:55D'un côté, les Yakuza.
10:56Et de l'autre, les aventures d'une, on va dire, d'une taxi-girl.
11:00Moi, j'appelle ça des prostituées, mais bon.
11:02Des prostituées, si vous voulez, qui ouvrent des salons.
11:05On va parler de ça.
11:06Et qui viennent.
11:07Et donc, ce sont les mésaventures ou les assassinats de ces filles
11:12qu'on retrouve égorgées dans une poubelle.
11:15Voilà, ça, c'est les histoires de Yakuza.
11:18Alors, ils étaient au XVIIe siècle, donc 500 000.
11:21Ils sont combien maintenant ?
11:22Alors, ils sont retombés à 80 000, grosso modo, en 2005-2010.
11:30Et aujourd'hui, à ce jour, d'après les dernières informations,
11:34ils seraient tombés à 20 000 ou quelques 20 000.
11:3628, je crois.
11:37Oui, 28, voilà.
11:38Et parce que des lois ont été votées pour empêcher les Yakuza
11:46d'avoir un pied dans la société.
11:49Oui.
11:50Par exemple, vous allez louer une voiture au Japon.
11:52Vous arrivez à Narita, à l'aéroport, et on vous donne le formulaire
11:57pour louer une voiture.
11:59Eh bien, dans ce formulaire, vous devez certifier
12:02que vous n'êtes pas un Yakuza,
12:04vous n'êtes pas membre d'une organisation criminelle.
12:06Autrement, vous ne pouvez pas louer la voiture.
12:09Et si vous ne cochez pas la case, dans ces cas-là,
12:13vous êtes considéré en fraude et vous pouvez être arrêté.
12:19C'est la même chose quand vous arrivez à l'hôtel.
12:21C'est aussi ridicule quand on va aux Etats-Unis et qu'on doit cocher
12:24« Venez-vous dans l'intention d'assassiner le président des Etats-Unis ? »
12:28Oui, bien sûr.
12:30Vous savez qu'il y a eu un célèbre voyage de presse comme ça.
12:33Je ne me souviens plus, c'était IBM ou Digital,
12:36où il y avait un journaliste comme ça.
12:38C'est la première fois qu'il mettait les pieds aux Etats-Unis.
12:40Et puis alors, l'inspecteur, la douane,
12:44« Est-ce que vous avez l'intention de commettre un acte terroriste aux Etats-Unis ? »
12:48S'il le regarde, il fait une blague.
12:50Mais bien sûr, évidemment.
12:51Vous voyez bien, d'ailleurs, j'ai plein de bombes dans mon sac.
12:54Ils lui sont tombés à 10 dessus.
12:56Ils se sont retrouvés en douleur.
12:57Ils ont mis 24 heures en Twitter pour le sortir de l'appareil.
13:02Ça, c'est parce que les Américains, par-dessus tout,
13:05le mensonge, c'est ce qui est le plus criminel.
13:09Un président des Etats-Unis peut tromper sa femme avec les whisky,
13:14c'est pas très grave.
13:15Mais s'il le cache, c'est beaucoup plus grave.
13:18Oui, j'appelle ça la société de l'hypocrisie protestante.
13:21Donc ça, c'est plutôt mon approche.
13:23Parce qu'il n'y a pas de pire mensonge que la société,
13:25notamment la presse américaine, aujourd'hui.
13:27L'ordinateur de Hunter Biden, je précise.
13:31Alors, Jack Adelstein, lui, explique qu'il y a un consensus dans la presse japonaise
13:39que, par exemple, si une information porte atteinte aux intérêts supérieurs du Japon,
13:45eh bien, ils se mettent d'accord immédiatement pour ne pas en parler.
13:50Donc, c'est silence, comme on dit, silence radio.
13:55Et à cet égard, la série est vraiment passionnante.
13:59Elle est bien, surtout parce qu'elle montre bien, à mon avis,
14:03la culture japonaise qui est vraiment très différente.
14:07Ça me fait penser à un truc, je ne sais pas pourquoi j'en ai pensé à maintenant,
14:11mais il y avait l'ambassadeur du Japon en Allemagne,
14:15qui était, pendant la Seconde Guerre mondiale,
14:17juste avant la Seconde Guerre mondiale,
14:19il est invité à Bayreuth pour...
14:21Le Festival Wagner ?
14:22Pour le Festival Wagner, voilà, c'est ça.
14:24Et alors, je crois qu'il était à Parsifal,
14:27et puis on lui dit « Quelle est la partie que vous avez le plus aimée ? »
14:30Alors, il dit « Est-ce que vous avez aimé ça ? »
14:33Il dit...
14:37« Non, pas ça, pas ça, non, non. »
14:39Là, c'est l'intro.
14:40« Avant ? »
14:41« Non, avant, il n'y a rien, je vous ai chanté les premières mesures. »
14:45Donc, il essaie de comprendre ce qu'il a bien aimé.
14:47Et en fait, ce qu'il avait bien aimé, c'est quand l'orchestre s'accordait.
14:53Ils n'étaient pas encore prêts.
14:55Wagner n'avait pas encore traversé le Pacifique.
14:59Mais, fondamentalement, Pierre Boulez, il n'a pas fait mieux.
15:05Il est dans les carnets d'oseille, je suis d'accord.
15:08Concerto pour une porte et une fenêtre.
15:10C'était annonciateur de l'euro.
15:12C'est vrai, c'est vrai.
15:13Regardez ce qu'on a sur les bureaux, on a des portes et des fenêtres.
15:18Quand même, revenons un peu à...
15:20On chahute là, mais il faut qu'on revienne au Yakuza.
15:22Les Yakuza, c'est quand même, il me semble, un peu différent de la mafia.
15:26Ils n'ont pas d'armes à feu.
15:27Ils ont un code de l'honneur quand même.
15:28Ils ont des sabres.
15:29Ils ont des sabres, c'est ça, voilà.
15:31Ils ont des sabres qui coupent bien.
15:34Qui coupent bien, Shogun.
15:37Parce qu'ils ont tendance à faire des beignets de crevettes de leurs ennemis.
15:41Ils les découpent en tranches.
15:43Non, mais c'est découpé avec...
15:45D'une certaine façon, c'est très artiste.
15:47C'est vrai ?
15:48C'est un peu comme le fameux poisson, le fougou.
15:50Je crois que c'est ça, le fougou.
15:51Vous savez, c'est le poisson qui est empoisonné.
15:54Et donc, si le cuisinier fait juste une seule erreur d'un millimètre à la découpe,
15:59il va empoisonner tous ses clients.
16:01Voilà, c'est le fameux poisson.
16:04Et tous les Japonais viennent tester leur courage pour manger ce fameux poisson qui tue.
16:10Alors, je reviens à mes Yakuza.
16:13On fait toujours des petits détours comme ça.
16:15Les Yakuza, vous disiez, on doit signer un papier en disant qu'on n'est pas un Yakuza
16:24Mais pourtant, c'est une organisation qui, à la différence de la mafia, n'est pas secrète.
16:27Non, elle n'est pas secrète.
16:29Les personnages sont connus, la direction est connue.
16:32Il n'y a même pas besoin d'enquêter, en fait.
16:34Mais attendez, mieux que ça, il passait la télé.
16:36La NHK, entre autres.
16:38Je parle de la NHK parce que c'est l'équivalent de l'ex-ORTF pour nous.
16:42C'est la télévision d'État, un peu comme la BBC.
16:45Et donc, au Japon, vous avez même des journaux, des magazines spécialisés dans les Yakuza
16:54qui vous donnent l'organigramme de chaque groupe, suivant les villes, Osaka, Kyoto, Tokyo, ainsi de suite,
17:02en fonction de ce qu'on appelle les préfectures.
17:05Au Japon, aux États-Unis, vous avez des États différents.
17:12Et eux, ils ont ce qu'on appelle des préfectures qui sont indépendantes.
17:16Et donc, ils sont extrêmement célèbres.
17:19Les Yakuza étaient extrêmement célèbres jusqu'à ce que le gouvernement mette...
17:23Parce qu'ils ont tellement corrompu les ministres, ça nous rappelle quelque chose.
17:27Je ne sais pas pourquoi.
17:29C'est drôle.
17:31Ils ont tellement corrompu de ministres, il y a eu tellement de scandales monumentaux
17:37que, finalement, le gouvernement a décidé de stopper tous ces scandales.
17:42Parce que ça a éclaboussé, évidemment, la totalité.
17:45Puis le gouvernement chutait, et ainsi de suite.
17:48Plus la pression américaine.
17:50Donc, ils ont décidé, véritablement, de mettre le haut là.
17:53Par exemple, vous arrivez dans un hôtel.
17:55Pareil.
17:56Vous êtes obligé de certifier que vous n'êtes pas membre d'un groupe Yakuza.
18:01Autrement, l'hôtelier est en tort, et la personne également.
18:08Les banques.
18:09Aujourd'hui, vous ouvrez un compte en banque au Japon.
18:12Vous êtes obligé de certifier.
18:13Pareil.
18:14Comme en France, maintenant.
18:16Tout est vérifié.
18:17Et donc, si vous appartenez à un groupe criminel Yakuza connu, bien entendu,
18:21vous ne pouvez pas ouvrir le compte.
18:23Et donc, du coup, mécaniquement, ils sont passés de 80 000 à 28 000.
18:27Ou 30 000, je ne sais plus.
18:30Ça a été divisé par trois, grosso modo.
18:32Il n'y a plus tellement de Yakuza.
18:34Alors, ils contrôlent, bien entendu, parce que c'est très important.
18:38En même temps, rappelez-vous, on le voit dans la série,
18:42ils contrôlent toutes les salles de pachinko.
18:47Le pachinko, si vous voulez, c'est un espèce de flipper à l'envers.
18:50Vous avez 200, 300 petites billes blanches qui tombent.
18:57Vous avez des petits obstacles.
18:58On va le voir, on va le montrer.
19:00Et puis, suivant, si vous arrivez, vous allez gagner des lots, etc.
19:04Les Japonais sont fous de ça.
19:06Comme les Chinois sont fous des casinos.
19:08En Asie, c'est leur trip.
19:10Ça fait un boucan, pas possible.
19:12Oui, c'est ça, Macao.
19:14Mais c'est différent.
19:15Donc, c'est eux qui contrôlent tout ça.
19:17C'est eux qui contrôlent tout ça.
19:19On voit un club d'hôtesses dans le film.
19:22Un club d'hôtesses ?
19:24J'appelle ça des hôtesses parce qu'elles font la conversation.
19:28C'est des plantes vertes.
19:30Ça veut dire quoi, ça ?
19:32C'est des plantes vertes.
19:36C'est des escortes ? C'est des putes ? C'est des hôtesses ?
19:40C'est tout ça et rien de tout ça.
19:43C'est très étrange.
19:44Parce qu'elles n'ont pas l'air de coucher.
19:45Ce qui est intéressant, ce que le type demande,
19:48c'est que la fille aide la conversation.
19:50On rejoint le côté geisha.
19:53N'oublie pas, la geisha japonaise traditionnelle
19:56devait savoir jouer du koto.
19:58Koto, c'est un truc en pocha avec trois cordes.
20:02Bling, bling.
20:03Et puis elle chante une chanson.
20:04Voilà, exactement.
20:05Au secours.
20:07Mais elle devait tenir une conversation absolument très élégante.
20:11Elle devait savoir réciter des poèmes d'amour, etc.
20:15Des trucs coquins.
20:16Bref.
20:17Et aujourd'hui, à Tokyo, à Osaka, etc.,
20:19la geisha japonaise n'est plus vraiment là.
20:22Elle a été remplacée par des occidentales,
20:24c'est-à-dire des superbes russes, des superbes ukrainiennes.
20:27Oui, du moment qu'elles sont blondes.
20:31C'est l'idée.
20:32Du moment qu'elles sont blondes avec des très beaux seins, par exemple.
20:37Eh bien, les Japonais vont payer, vont aller dans ces clubs,
20:40discuter avec...
20:42Juste discuter, soi-disant.
20:45Soi-disant ou pas soi-disant ?
20:47La plupart du temps, soi-disant.
20:49Après, si l'hôtesse de la plante verte veut être jardinée,
20:53après, c'est son...
20:55D'accord, c'est son droit.
20:56Grosso modo, c'est son droit.
20:57Mais c'est de la prostitution sans lettres.
20:59On est à la frontière,
21:02comme on est à la frontière avec les geishas, par exemple.
21:05D'accord.
21:06C'est très intéressant.
21:08Mais d'où...
21:10Et toute la série, en fait, repose là-dessus.
21:13Enfin, il y a plusieurs histoires.
21:14Comme dans toutes les séries,
21:15vous avez quatre, cinq histoires qui s'entrecroisent.
21:17Oui, bien sûr.
21:18Ce qui permet justement qu'on soit passionné par...
21:20Plusieurs niveaux.
21:21Voilà, il y a plusieurs niveaux.
21:22Et moi, c'est un truc qui m'avait fasciné au Japon.
21:26Qu'ils aillent dans un club pour discuter avec une Russe ou une Américaine,
21:32je n'aurais pas l'idée d'aller dans un club
21:35pour discuter avec une Russe ou une Américaine.
21:40C'est très étrange.
21:42Mais en fait, il y a le barrière culturelle.
21:46Les Japonais veulent voir comment les Occidentaux réagissent.
21:50D'accord.
21:51Voilà.
21:52On est, vous savez, dans ce feuilleton.
21:54Il y a un feuilleton qui était sorti dans les années 90.
22:00Et c'était l'histoire d'un navigateur hollandais
22:02qui se sont échoués sur une côte japonaise.
22:07Voilà.
22:08Et c'est comme ça que les Japonais ont appris l'existence de l'Europe
22:11et l'existence d'un nouveau dieu qui est arrivé,
22:14qui s'appelait le Christ.
22:16Et donc, quand ils ont expliqué aux Japonais
22:19qu'il fallait manger une ostie dans laquelle se trouvait le dieu,
22:22ils se sont dit, si c'est comme ça,
22:25on va vous découper en tranches et on va vous manger.
22:27Authentique.
22:29À propos de religion, vous m'aviez dit que le journaliste américain en question
22:32est devenu prêtre.
22:33C'est ça ?
22:34Absolument.
22:35Il est devenu prêtre bouddhiste d'une part parce qu'il a eu un cancer.
22:37Un prêtre bouddhiste, d'accord.
22:38Il a eu un cancer et c'est la médecine,
22:42c'est les hôpitaux japonais qui l'ont soigné.
22:45Parce qu'au Japon, il y a une sécurité sociale de protection.
22:49Alors que s'il était retourné aux États-Unis,
22:52cela lui aurait coûté au moins 200 000 ou 300 000 dollars de soins.
22:56Donc, il est resté au Japon.
22:58Et comme il est passé vraiment très près de la mort,
23:01il est devenu prêtre bouddhiste.
23:04Donc, il est capable maintenant, paraît-il,
23:07de célébrer les mariages, les enterrements, etc.
23:10Enfin, toutes les cérémonies officielles.
23:13Donc, c'est vraiment...
23:14C'est ce qu'on appelle un tatamisé.
23:16D'accord.
23:17Vous avez beaucoup de Français, par exemple, qui sont tatamisés.
23:20Ce qu'on appelle tatamisé, par exemple, c'est...
23:25Par exemple, ils sont mariés avec une japonaise.
23:27Oui.
23:28Mais les japonaises parlent un japonais de femme.
23:31C'est-à-dire que nous, en français, on a du mal à...
23:34On a juste...
23:35Je suis parti, avec un E.
23:38C'est peut-être le seul, un des rares endroits
23:40où une femme fait la différence.
23:42En japonais, vous avez toutes sortes de formules
23:44qui font la différence.
23:46Et donc, quand vous avez un tatamisé,
23:48en général, le tatamisé parle comme une femme japonaise.
23:52Alors, ça amuse follement les japonais.
23:58Non, mais pour toutes ces raisons,
24:00c'est un feuilleton...
24:01Non, franchement, c'est vraiment bien fait.
24:04Il est bien noté.
24:05Il est noté quasiment.
24:06En plus, c'est beau.
24:07C'est des belles images.
24:08Oui, je suis d'accord.
24:09Et c'est vrai que c'est totalement dépaysant.
24:11Chaque fois que j'étais au Japon,
24:12je veux dire, c'est une claque dans la...
24:15Je veux dire, Ginza, tout...
24:17Moi, j'étais dans des ryokans.
24:19Vous savez, ces pagodes, là,
24:21où on dort dans des sacs de couchage,
24:26dans des foutonnes.
24:27Oui.
24:28Mais c'est absolument sublime.
24:30Je veux dire, c'est un autre monde.
24:31C'est un autre monde.
24:32On débarque dans un autre monde.
24:34Et la série le montre bien.
24:36Mais alors, elle le montre bien
24:37par le seul écueil, si je peux dire,
24:40c'est-à-dire à travers la Yakuza
24:43et les violences qu'il y a dans ce monde souterrain,
24:47si je peux dire, de Tokyo, d'Osaka ou de Kyoto.
24:52Très bien.
24:53Alors, on va ouvrir une petite parenthèse promo.
24:56On peut vous retrouver où ?
24:57Sur Internet ?
24:59Comment vous suivre, etc. ?
25:01Un peu de promo pro ?
25:02Ah oui, vous êtes adorable.
25:04Écoutez, on va voir,
25:06parce que j'ai des dédicaces, là,
25:07à La Baule à Marseille à Nantes,
25:09donc là, au mois de juillet,
25:12puis surtout à la rentrée.
25:14Voilà, on va le montrer.
25:15D'accord.
25:16Sinon, à la Revue de Presse,
25:17le quotidien.com ou jevanovik.com, tout simplement.
25:20Voilà, parfait.
25:21Et vous pouvez retrouver mes musiques également.
25:24Il y a un lien dans la description.
25:25On se retrouve très bientôt.
25:27Merci à vous.
25:28Pour une autre série.
25:29Oui, absolument.
25:30Il faut vraiment regarder.
25:31Là, c'est vraiment très, très bien.
25:32Là, on a les vacances.
25:34C'est parfait.
25:35Vraiment intéressant.
25:36On apprend plein de choses.
25:37Parfait.
25:38À bientôt.

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