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Écolos, insoumis, socialistes, communistes ont signé un pré-accord en quelque sorte : une seule candidature de gauche dans chaque circonscription. Voilà la gauche réunie, après des semaines de divisions et d'invectives lors de la campagne des Européennes. Pour en parler, Valérie Trierweiler, journaliste à "L'Hémicycle", Xavier Couture, consultant, ex-patron de médias et Carl Meeus, rédacteur en chef au "Figaro Magazine".
Regardez L'invité de RTL Soir avec Julien Sellier du 11 juin 2024

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00:00Aller les grands débats jusqu'à 20h avec Valérie Trierweiler, Xavier Couture, Karl
00:08Meus.
00:09Ce soir on en vient à un nouveau débat, l'union à gauche, mais à quel prix ?
00:12Tard hier soir, écolos, insoumis, socialistes, communistes ont signé un préaccord, en quelque
00:18sorte, une seule candidature, deux gauches, dans chaque circonscription.
00:22Donc voilà la gauche presque réunie, après des semaines de divisions d'invectives lors
00:25de la campagne des européennes, on met les rancœurs sous le tapis et on discute, ce
00:29qui était le cas encore toute la journée.
00:30Mais ce qui n'est pas du goût de Raphaël Glucksmann, qui a obtenu le meilleur score
00:33de la gauche avec sa liste PS place publique dimanche soir.
00:36L'union ne peut pas se faire au prix du renoncement, dit-il aujourd'hui, c'est vrai que sur l'Ukraine,
00:40sur Gaza, sur l'Europe, insoumis, socialistes se sont envoyés des courrues et des boules
00:44puantes ces derniers mois, pour autant on a la sensation que la réconciliation est
00:47en gestation, que tout ça s'est fait extrêmement rapidement et presque naturellement, Valérie
00:52Trierweiler.
00:53Ça veut dire quoi que la gauche n'a pas d'autre solution de toute façon ?
00:54Alors d'abord le mariage a été annoncé, mais le contrat de mariage n'est pas fait
00:58encore.
00:59Il est en train d'être rédigé.
01:00Il est en train d'être rédigé.
01:01On ne sait pas si c'est ça ou pas.
01:02Il n'est pas fait.
01:03Il y a en plus qui apporte quoi dans la dot, c'est-à-dire les circonscriptions des uns
01:07et des autres et je pense que ça va être encore plus difficile que le programme.
01:10Parce que vous savez, dans un programme, quand on écrit on est pour l'Europe, oui on est
01:13pour l'Europe.
01:14Mais on ne précise pas laquelle.
01:15Bien sûr, bien sûr.
01:16Est-ce que c'est une Europe fédérale ? Ce qui irait peut-être à Glucksmann mais pas
01:19aux insoumis.
01:20Donc on va rester flou en fait sur chacun.
01:22On est pour l'aide à l'Ukraine, comme je le disais déjà la semaine dernière, on est
01:27de toute façon engagé pour dix ans dans un contrat de coopération, un accord de coopération
01:31avec l'Ukraine.
01:32Donc finalement, il y a déjà une partie.
01:34Il y a l'histoire de la retraite.
01:35Donc Glucksmann, lui, annonce, si j'ai bonne mémoire, la suppression de la réforme des
01:42retraites, donc le retour à la situation d'avant, donc 62 ans, la suppression de la réforme
01:47du chômage et la suppression, j'en oublie une.
01:51Pas l'arrêt maladie, mais enfin, dans le domaine social, ça va me revenir.
01:55Bon, voilà, sur les retraites, Mélenchon c'est 60 ans.
01:58Alors Manuel Montpart, hier, fidèle lieutenant de Mélenchon, n'a pas parlé des 60 ans.
02:03Donc peut-être qu'il y a de l'eau dans le vent.
02:06Le programme, ils vont y arriver quoi.
02:07Ils vont y arriver, finalement, c'est des choses.
02:09Et puis Glucksmann demande à ce qu'on arrête de s'infectiver, qu'on soit gentil les uns
02:14avec les autres.
02:15Ah ben là, c'est le monde des bisous.
02:16Alors, voilà, c'est vraiment la cinquième condition, c'est que cesse les insultes.
02:20Alors lui, dit-il, de la part des insoumis, il y a eu de part et d'autre.
02:25Bon, voilà, il faut quand même saluer, finalement, la volonté des dirigeants de gauche de chercher
02:31un accord parce que sans cela, de toute façon...
02:33Et c'est l'unique solution ? La gauche est morte sinon ? En tout cas, si elle arrive
02:36à diviser, elle ne pourra pas peser sur le sort du pays ?
02:39Non, sans doute pas.
02:40Alors que là, s'ils obtiennent, je ne sais pas ce que c'est, autour de 120, je crois,
02:46le nombre de députés prévus, c'est beaucoup plus que ce qu'ils ont pour l'instant.
02:52Raphaël Glucksmann, Karl Mayus, est-ce qu'on lui a volé son score des Européennes ? Parce
02:55que c'est vrai qu'à 20h01 dimanche, on se disait, tiens, sa gauche pro-Europe semble
03:00peser.
03:01Peut-être que les lignes sont en train de bouger à gauche, mais il a suffi de l'annonce
03:04de la dissolution pour que cette ligne, elle vole en éclats.
03:06Pardon Karl, juste, mais c'est 14% !
03:08Karl Mayus s'était fait virer pour avoir fait seulement 14%.
03:11On parle d'un score extraordinaire.
03:12Mais c'est le meilleur score à gauche !
03:13Oui, d'accord, mais...
03:14Les communistes sont à 2% et les écolois à 5%.
03:17Oui, mais ce n'est pas la même élection ! C'est vrai qu'en 14%, il n'y a quand même
03:21pas de quoi s'esbaudir.
03:22Karl, et surtout, pour aller dans le sens de la vérité révélère, il ne fait pas
03:25augmenter le total de la gauche.
03:27Parce qu'on aurait pu penser que la dynamique de Glucksmann, on a dit, il reprend des voix
03:32Emmanuelle Macron.
03:33La totalité des voix de gauche, c'est à peu près la même chose.
03:35Parce qu'il contremonte le score historique d'Henri Lefebvre.
03:37Exactement.
03:38Il a pris de Jadot, tout ça.
03:41Oui, Glucksmann, c'est un peu, vous savez, Arpagon qui dit « ma cassette, ma cassette
03:45au voleur, on m'a volé ma cassette », là, on lui a volé sa victoire.
03:47Donc, il pensait, et c'est ce qui se préparait autour de Raphaël Glucksmann, l'idée, c'était
03:53après les élections européennes, on va s'occuper d'Olivier Faure et on va s'occuper du PS.
03:58Et on va casser la NUPS, on va se quitter de l'Eurospace.
04:02Elle était déjà cassée à ce moment-là.
04:04Elle était déjà cassée, mais on avait remarqué qu'à l'Assemblée, il y avait des petits
04:07prémices qui montraient que ça pouvait vite se ressouder, c'est ce qui est en train de
04:10se passer.
04:11Et donc, lui, il est en train de devenir celui qui va compter comme quantité négligeable.
04:19En fait, Olivier Faure a repris la main parce que c'est les patrons de partis qui discutent.
04:23Vous savez, quand on fait la NUPS, c'est un cartel électoral.
04:27Et qu'est-ce qui est important dans le cartel électoral ? C'est ce qu'on appelle la commission
04:30des poètes, c'est ceux qui se répartissent les circonscriptions.
04:34On en revient toujours à ça en politique, c'est combien vous avez de députés, de grandilats
04:40d'abord, parce que ça détermine le financement, ensuite quand vous avez des députés à l'Assemblée,
04:44parce que là, ça détermine votre poids médiatique.
04:46On se demande si cette alliance qui se dessine ce nouveau Front populaire aura, oui ou non,
04:51une dynamique, puisqu'on parle de personnes.
04:53On se demande si Raphaël Glucksmann fera partie de ce Front populaire.
04:56On se demande aussi si Jean-Luc Mélenchon doit en faire partie, parce que c'est une
05:00personnalité qui a crispé.
05:02En prenant des conscients, y compris chez certains insoumis, quelqu'un qui considère
05:06que l'antisémitisme est résiduel, ça n'attire pas tous les bulletins de vote à gauche,
05:10Xavier Coture.
05:11D'abord, il va y avoir la position individuelle de Corbière, de Garrido, de Clémentine Autain,
05:17de Ruffin.
05:18Tout ça, c'est quand même pas gagné pour faire corps avec LFI, ancienne mode.
05:24Ensuite, il y a quand même un petit sujet, c'est que voilà une alliance qui se prend
05:29du jour au lendemain pour sauver des sièges, pour dire les choses, Siotis va chez Bardella
05:36et Olivier Faure, qui n'a pas de téléphone, parce qu'il n'appelle pas Raphaël Glucksmann,
05:41de même que Raphaël Glucksmann qui a oublié le sien pour appeler Laurent Berger.
05:45Mais bon, oublions ces points de détail, on leur fournira des téléphones en temps
05:49utile.
05:50La réalité, c'est qu'on a une alliance qui n'a aucun sens.
05:52Voilà, Madame Tondelier qui va se mettre OK avec Monsieur Roussel, il y a un point
05:58de base, mais sur le nucléaire, c'est pire que jamais, on est dans une crise énergétique
06:06majeure.
06:07Et voilà que Tondelier et Roussel, embrassons-nous Folleville, célébrés par...
06:12C'est un peu l'histoire de la gauche, non ?
06:14Mais c'est pour ça que je pense que cette alliance, et honnêtement je leur veux pas
06:19de mal, Raphaël Glucksmann réinvente la social-démocratie.
06:23On lui marche sur la figure du jour au lendemain pour réinventer une alliance, pour sauver
06:27des sièges, qui tue toute la dynamique qu'avait inventée Raphaël Glucksmann, qui était
06:32la réinvention de la social-démocratie.
06:34Permettez-moi de trouver ça absolument dérisoire.
06:37Oui, mais la difficulté de Glucksmann, c'est qu'il parle à un électorat plutôt bobo,
06:42plutôt CSP+, et qu'il fait 14% à part lui.
06:45Mais c'est une addition, là justement, personne le fait, donc c'est une addition.
06:49Donc pour l'instant, il parle à une catégorie d'électeurs qui ne suffit pas pour augmenter
06:54le nombre de députés et essayer de contrer le Rassemblement National.
06:58Si la gauche veut peser, si la gauche veut...
07:00Là on parle pas d'élection présidentielle, on parle de législative.
07:03On parle de l'obsession qui n'est pas de construire un programme, de construire un
07:07mouvement de gauche cohérent.
07:08On parle d'une obsession, c'est de réunir des forces contraires pour contrer le Rassemblement.
07:14Pour peser et faire face au Rassemblement National, il faut plus de François Ruffin
07:17qui parle à la France rurale que de Raphaël Glucksmann qui parle au bobo ?
07:20Je pense oui, je pense qu'il fait un bon score auprès sans doute des anciens macronistes
07:25de gauche, sans doute d'une partie intellectuelle de la France, d'une partie bobo, d'une
07:30partie de CSP+, de gens plutôt catégorisés de gauche.
07:34Et la France insoumise, elle parle à qui alors ?
07:36Mais je vous rappelle que la France insoumise, au début, Mélenchon vient du Parti Socialiste.
07:40Il est parti en 2008.
07:41Non, il vient pas du Parti Socialiste, il vient du Parti Lambertiste et ça a toujours été un antriste.
07:46Il a passé un long moment, il a passé un long moment.
07:47Jusqu'à ce que Jospin aussi venait de là-bas.
07:49Trotskiste un jour, Trotskiste un jour, Trotskiste un jour, Trotskiste un jour, il a passé sa
07:54vie à être né dans le Parti Socialiste, il est allé au Parti Socialiste et il est
07:59devenu après Premier Ministre pendant cinq ans.
08:01Pas Mélenchon, pas vous, pas ça.
08:03Valérie Travel, Alexandrie Couture, Carmélus, vous ne bougez pas à la suite, c'est un peu
08:06de légèreté dans RTL Bonsoir, tous ensemble on va aider un auditeur ou une auditrice à
08:10gagner un joli cadeau dans le grand quiz de l'émission, c'est la petite respiration mais
08:15rassurez-vous, on continue de parler politique parce que le destin de la France est en train
08:19de se jouer et la journée a été très mouvementée, jusqu'à 21h, Anaïs Bouton
08:23à partir de 20h va refaire le film de la journée avec les éminents membres de notre
08:28service politique, à tout de suite.

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