• il y a 6 mois
Émilie Tran Nguyen reçoit Gaël Sliman pour décrypter le résultat des Européennes. 

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Transcription
00:00 Bonjour Gaëlle Simonne, président confondateur d'Odoxa.
00:03 Emmanuel Macron a pris la parole hier soir,
00:05 annonce la dissolution de l'Assemblée nationale, coup de poker, Paris risqué,
00:08 tout le monde a ses images en tête, il fait tapis le président
00:11 comme s'il n'avait plus rien à perdre ?
00:13 Il est dans une situation extraordinairement compliquée.
00:16 Ce qui m'a le plus surpris c'est un, l'annonce sur le fond,
00:20 et deux, le timing, parce qu'on avait quand même un truc important,
00:25 des gens étaient allés voter,
00:26 il y avait les résultats de ces élections européennes dans toute l'Europe
00:29 et notamment en France, on est complètement passé par-dessus.
00:32 Je participais aux soirées électorales hier soir,
00:34 vous avez vu que le sujet des européennes,
00:37 le score de la liste Renaissance, le score de la liste Bardella,
00:41 du Rassemblement national et de toutes les autres listes
00:43 a été totalement écrasé, coup de poker certainement,
00:48 parce qu'aujourd'hui le rapport de force politique
00:50 est de façon disproportionnée en faveur du Rassemblement national,
00:54 et le score qu'a réalisé le Rassemblement national,
00:56 il l'a réalisé dans un contexte où beaucoup de ses électeurs
00:59 ne sont pas allés voter.
01:01 En termes de profil sociologique, on a un électorat qui est plus âgé
01:06 que ne l'est l'électorat classique du Rassemblement national.
01:08 – Mais justement, si Emmanuel Macron dit sous l'Assemblée,
01:11 lui il dit que justement c'est parce qu'il ne pouvait pas ignorer,
01:13 il ne peut pas faire comme si de rien n'était,
01:16 or on le savait, tous les sondages le disaient,
01:18 d'ailleurs on peut saluer Marie Sandier, je vous salue.
01:22 Quand on voit cette carte de France, on peut la regarder,
01:25 elle est toute bleue, bleue pour le Rassemblement national,
01:27 plus de 90% des communes qui ont voté Rassemblement national,
01:32 avec 51,4% des voix, vous parliez justement de participation,
01:36 c'est quand même un record depuis 1994,
01:38 c'est aussi ça quand même qui joue pour Emmanuel Macron,
01:40 le fait qu'il ne peut pas ignorer.
01:42 – Je pense qu'Emmanuel Macron est dans une situation,
01:47 on avait fait des sondages juste avant l'élection,
01:49 où les gens que nous interrogeons, les Français,
01:52 pour les trois quarts d'entre eux disaient "attention",
01:55 si jamais il veut passer outre le résultat de cette élection,
01:58 on ne sera pas content du tout.
01:59 Donc il était obligé d'avoir une réaction,
02:01 le sujet c'est quelle réaction, quand et comment.
02:05 Je suis étonné qu'il ait eu cette réaction le soir même du résultat,
02:09 qu'il n'ait même pas laissé s'exprimer sa tête de liste
02:13 avant de prendre la parole,
02:14 je suis étonné aussi qu'il annonce cette dissolution
02:18 dans un délai aussi court, il y avait une plaisanterie,
02:21 il y a un instant sur Jordan Bardella écoutant finalement Ayane Kamoura
02:26 à la cérémonie d'ouverture des JO, on va avoir des Jeux Olympiques.
02:29 Être dans une situation où le plus probable aujourd'hui
02:33 sera une cohabitation avec le Rassemblement national,
02:37 c'est tout à fait étonnant.
02:38 – C'est cette image-là à laquelle vous pensez Jordan Bardella,
02:40 Premier ministre avant l'ouverture des Jeux Olympiques ?
02:43 – Il ne faut pas faire de pronostics avant que les campagnes soient lancées,
02:47 mais en tout cas aujourd'hui, c'est le scénario le plus probable,
02:49 le deuxième scénario possible, je dis ça parce que dans les sondages
02:53 qui ont été réalisés sur une hypothèse, pas par Odoxa mais par d'autres instituts,
02:57 sur une hypothèse de dissolution et de législative anticipée,
03:00 on voyait que le Rassemblement national était à la limite
03:02 du nombre de députés qu'il fallait pour obtenir la majorité,
03:05 juste en dessous, peut-être a-t-il franchi cette limite depuis,
03:08 mais si ce n'est pas le cas, on sera devant une chambre introuvable,
03:10 une majorité, ou plutôt je devrais dire une majorité impossible à trouver.
03:15 – Ça vous a étonné quand même ce ralmaré Rassemblement national
03:17 quand vous voyez cette terre toute bleue ?
03:18 – Non, non.
03:19 – Et le vote du Rassemblement national, si on s'arrête dessus,
03:22 en tête chez toutes les classes d'âge sauf les plus de 65 ans,
03:25 où là ils sont ex aequo avec les renaissances,
03:27 et puis en tête chez les jeunes, chez les 18-34 ans ?
03:30 – Non, ce n'est pas étonnant parce que ça faisait à peu près 3 mois et demi
03:33 que le Rassemblement national était dans cet étiage-là autour des 32%.
03:37 – Ça veut dire quoi ? Qu'en France on n'a plus peur du Rassemblement national ?
03:40 On est loin du coup de tonnerre de 2002 ?
03:42 – Oui absolument, ça veut dire que ça fait très longtemps
03:44 qu'il n'y a plus ce que l'on appelle un vote de barrage ou un front républicain,
03:47 quand on pose parfois la question du front républicain
03:51 en demandant si vous avez un duel entre le Rassemblement national
03:54 ou Marine Le Pen par exemple et Emmanuel Macron,
03:56 la part de gens qui disent qu'ils voteraient pour faire barrage au Rassemblement national
04:00 est aujourd'hui inférieure à celle qui dirait
04:02 "moi je vais voter pour un candidat que je n'aime pas, le Rassemblement national,
04:05 pour faire barrage à Emmanuel Macron".
04:07 Donc on est vraiment dans une situation, le monde a changé,
04:09 la France est en train de changer sous nos yeux.
04:11 – Donc trois semaines de campagne, est-ce que les résultats des européennes
04:15 peuvent vraiment être inversés ?
04:17 C'est en tout cas le pari qu'a fait Emmanuel Macron ?
04:19 – Ça va être extrêmement compliqué, je vous ai les scénarios possibles,
04:22 c'est un, une victoire du Rassemblement national avec la majorité
04:25 et donc une cohabitation.
04:27 Deux, un scénario où on se retrouverait avec une assemblée
04:31 finalement encore plus ingouvernable que celle-ci,
04:33 un Rassemblement national en tête mais pas suffisamment pour avoir la majorité
04:37 et donc il faudra essayer de faire une coalition en réunissant pour Emmanuel Macron
04:41 à la fois la gauche avec les Insoumis et la droite avec LR,
04:45 ça paraît très compliqué.
04:47 Donc on est devant une situation inédite dans notre pays pour les semaines qui viennent.
04:51 – Merci beaucoup Gacimane, président cofondateur d'Odoxa.
04:54 – Merci.
04:55 – Et visiblement cette dissolution n'a pas…

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