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Député de la 2e circonscription du Calvados, porte-parole du groupe Parti Socialiste (PS), Arthur Delaporte réagit à la dissolution de l'Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron. Il parle aussi de l'union à gauche pour les élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2024

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Transcription
00:00 - Bonjour. - Bonjour.
00:01 - Je vais vous poser la même question qu'on a posée ce matin
00:03 nos auditeurs et auditrices sur France Bleu Normandie,
00:05 est-ce que vous comprenez la dissolution de l'Assemblée Nationale par Emmanuel Macron ?
00:08 - Je la comprends.
00:09 Elle s'explique par une défaite sans précédent pour le président de la République,
00:13 parce que les élections européennes ont déjugé à la fois sa candidate,
00:17 mais aussi plus largement, on peut le dire, la majorité présidentielle.
00:21 Et donc face à ce désaveu, le président de la République avait probablement deux options.
00:25 La première, c'était de demander à son premier ministre de démissionner,
00:28 ce qu'il lui a d'ailleurs proposé,
00:30 et la deuxième, c'était la plus risquée, celle de dissoudre l'Assemblée Nationale.
00:34 Il a choisi le second risque, on peut considérer que c'est une folie,
00:37 en tout cas, c'est un retour devant les urnes, un acte démocratique,
00:40 et je pense que tout parlementaire, et j'en fais partie, doit s'y soustraire.
00:44 C'est normal, c'est la démocratie, et je suis prêt à repartir en campagne.
00:47 - Une fois de plus, la gauche morcelait en additionnant les scores
00:51 des uns et des autres, des insoumis jusqu'au PS.
00:54 Vous faites mieux que la majorité présidentielle, et vous talonnez Jordan Bardella.
00:57 - Tout à fait, et donc cette "force" de la gauche,
01:01 puisqu'on représente 30% un peu plus des votes recueillis hier dans l'électorat,
01:08 doit aussi être un signal.
01:10 C'est-à-dire que face à l'extrême droite, l'alternance, c'est la gauche,
01:14 et la nécessité de créer un nouveau front populaire.
01:17 - Mais est-ce que vous allez réussir à vous unir,
01:19 comme le réclament à chaque fois toutes les élections vos électeurs,
01:22 qui ont pourtant tous des sensibilités différentes, même s'ils sont de gauche ?
01:24 - En tout cas, il n'y a pas le choix.
01:26 J'ai toujours été un ardent militant de l'union de la gauche.
01:30 J'ai regretté celles et ceux qui ont tout fait pour fragiliser l'union,
01:35 cette union, en préférant se taper dessus,
01:37 plutôt que de se rendre compte que l'alternative que nous devions construire,
01:40 c'était face à une extrême droite qui progressait.
01:42 Aujourd'hui, nous sommes au pied du mur.
01:44 La gauche a quelques heures, quelques jours maximum.
01:47 - Des réunions sont prévues ce matin, socialistes, écologistes, insoumis aussi ?
01:51 - Alors, c'est encore ce qui reste à définir.
01:53 Je ne peux pas annoncer ce qui va se passer.
01:55 En tout cas, j'ai le secret espoir et la volonté infinie
01:59 que nous arrivions à trouver un chemin d'entente.
02:02 Parce que si nous ne le faisons pas, nous perdons des responsabilités,
02:06 nous perdons la possibilité de construire un chemin pour l'alternative.
02:09 Et c'est ce que je souhaite aujourd'hui.
02:10 - Une dernière question Arthur Delaporte.
02:12 Il faudra convaincre aussi les gens, ceux qui ont voté Rassemblement National,
02:16 ceux qui ne sont pas allés voter.
02:18 C'est aussi une bataille d'idées qu'il faut porter dans cette campagne,
02:20 qui sera très courte.
02:21 - C'est une bataille d'idées.
02:22 Je tiens à dire d'ailleurs que la campagne européenne a été impréalable à cette bataille d'idées.
02:26 Moi, j'ai soutenu Raphaël Kluxmann, qui a fait, avec 14%,
02:29 qui talentant la majorité présidentielle,
02:32 a montré que sur une ligne claire, sur des idées claires,
02:35 on pouvait aussi incarner quelque chose.
02:37 Et j'espère que nous aurons ces idées claires dans la campagne
02:40 pour nous guider vers l'alternative.
02:42 Parce que oui, on peut avoir plus de 200 députés de gauche,
02:44 si on est assez intelligent demain.
02:46 Et j'espère que nous le serons, parce qu'il en va de l'avenir du pays.

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