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Liberté d'expression. SCOP-TI - Elections européennes.

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Éducation
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00:00Bienvenue camarades sympathisants du MES 21 pour cette quatrième revue d'actualité.
00:16Nous allons aborder trois sujets assez rapidement, ne vous inquiétez pas, ça ne va pas être trop long.
00:23D'abord celui de la liberté d'expression qui semble menacée, suivant quelques occurrences dont on va parler.
00:33Ensuite un point sur les dix ans de la création d'une SCOP, une société coopérative ouvrière et participative, tout un programme.
00:47Il faut saluer cette réussite sur le plan social et essayer d'en comprendre les implications et les perspectives.
00:57Et enfin très rapidement, un point sur les élections européennes.
01:03Si tout ça vous intéresse, n'hésitez pas à le faire savoir, nous envoyer des commentaires,
01:10et éventuellement nous envoyer un petit chèque qui nous aidera dans notre entreprise d'éducation populaire.
01:27Alors commençons chers camarades avec le problème de la liberté d'expression.
01:35Prenons quelques cas qui illustrent un peu de manière inquiétante les dérives auxquelles on assiste.
01:44Premier cas, celui de Julien Lassange.
01:48Vous savez que c'était le fondateur de Wikileaks et qu'il a révélé, avec des documents extrêmement forts,
01:57les exactions commises par les américains aussi bien en Irak qu'en Afghanistan.
02:06Il a été accusé d'espionnage, il risque pour ça 170 ans de prison.
02:15Alors bien sûr, il s'agit pour l'instant d'empêcher son extradition, de peser politiquement sur ses décisions,
02:27et puis à court terme et à moyen terme d'obtenir sa libération et l'abandon des poursuites.
02:39Moi je voudrais aussi vous inciter à aller voir sur le site Wikipédia consacré à Julien Lassange
02:48certains documents qui montrent la façon dont les américains ont fait la guerre en Irak.
02:58Il y a notamment une vidéo que j'ai regardée qui montre comment des civils sont ciblés dans la population
03:10et soumis, par l'intermédiaire d'un drone je suppose, à une attaque qui fait 18 à 20 morts dans la rue.
03:19Et, ce qui paraît très étonnant même en temps de guerre, au moment où on voit un van revenir récupérer des corps,
03:32c'est les Irakiens qui reviennent récupérer les corps de leurs morts, deuxième attaque sur le van en question,
03:42avec encore une quinzaine de morts, et probablement la présence dans ce véhicule d'enfants.
03:52Tout ça paraît d'un cynisme et d'une cruauté relativement fréquente en temps de guerre,
04:01mais ce que n'a pas supporté l'Amérique, et le Pentagone en particulier, c'est que soit révélé de manière incontestable ce genre de pratiques.
04:12Donc tout ça n'est que de la politique, et il faut soutenir, à notre avis, tous ceux qui révèlent les pratiques de guerre et leur atrocité.
04:27Ça pourra peut-être calmer certains vattes en guerre qui s'expriment beaucoup sur les ondes.
04:35Deuxième point concernant la liberté d'expression, il se passe de drôles de choses à Radio France,
04:40après des mises à pied relativement arbitraires, notamment d'humoristes, on voit qu'il y a une tentative de création d'un holding qui regrouperait plusieurs entités,
05:00et on peut se demander s'il n'y a pas aussi une mise sous contrôle de l'information par le biais politique.
05:11Une autre information qui doit nous alerter aussi, c'est le sort qui va être réservé certainement à l'hebdomadaire Marianne.
05:25C'est un hebdomadaire qui dénote un peu dans le paysage de la presse française, c'est Natacha Polony qui est à la tête,
05:38et qui prône une certaine idée de la France, de sa souveraineté, de la laïcité.
05:44Bon, il s'avère que cet hebdomadaire est détenu par un milliardaire, comme la plupart de la presse française d'ailleurs,
05:53qui s'appelle, ça ne s'invente pas, Kretinsky, et qui a chargé un certain Denis Oliven, un ultra-libéral macroniste,
06:04de vendre, de céder cet hebdomadaire pour éviter ce qu'il appelle une radicalisation, ce qui est vraiment un terme totalement inapproprié en la matière.
06:19Alors j'en rappelle ici, on rappelle le mai 21, que la grande majorité de la presse française est détenue par une dizaine de milliardaires.
06:29Et qu'est-ce que ça signifie ? Ça signifie simplement que la classe dominante veut normer, formater l'information,
06:41et à travers l'information, les cerveaux qui l'écoutent, cette information.
06:49Et notamment, il y a la création de peur. La peur est un élément central, ça a déjà été dit sur cette chaîne, de la docilité de l'opinion publique.
07:07J'ai par exemple entendu récemment Maurice Lemoyne parler de la façon dont le Nouvel Observateur, Le Monde, Libération, rendent compte de ce qui se passe à Cuba, au Venezuela, au Nicaragua.
07:27Tout ce qui est dit dans ces journaux est un tissu de mensonges, un tissu d'affabulation, de fantasmes, pour créer des grands méchants, comme on en connaît beaucoup,
07:43et justifier les interventions de déstabilisation de ces pays.
07:47Pour revenir à Marianne, espérons qu'ils auront la possibilité de se constituer en scope, et ça fera une transition toute trouvée pour la prochaine séquence.
08:01Le MES 21 veut saluer ici les dix ans de la création d'une coopérative, la Scope T, qui a été créée après la victoire des salariés de l'usine Fralib
08:28face à Unilever. Ca fait dix ans qu'ils existent. Cette entreprise est située en Provence, et elle produit des thés et des infusions sous la marque 1336.
08:50Pourquoi 1336 ? Parce que c'est exactement le nombre de jours qui ont été ceux d'une lutte pour préserver l'usine.
09:06Si on refait un peu la chronologie de ces événements, en septembre 2010, le géant Unilever annonce la fermeture de l'usine et son transfert, sa délocalisation en Pologne.
09:23Immédiatement, les salariés et les organisations syndicales se mettent en grève et occupent l'usine.
09:33Et c'est quatre ans après, en mai 2014, après trois plans sociaux successifs qui ont été annulés par la justice, qu'un accord est trouvé.
09:46Unilever ne cède pas la marque Elephant, mais cède les machines pour un euro symbolique et participe au financement de la création de la Scope.
09:59Je rappelle, société coopérative, ouvrière et participative.
10:05Dans cette Scope, tous les employés participent aux décisions de l'entreprise et touchent, par catégorie professionnelle, le même salaire.
10:15Évidemment, les bénéfices de ces entreprises ne vont pas à des actionnaires.
10:23C'est donc un principe résolument anticapitaliste.
10:27C'est toujours assez émouvant d'entendre les ouvriers parler de leur lutte et évoquer certains événements un peu symboliques,
10:40notamment celui de l'occupation illégale de l'usine, qui n'est pas sans rappeler les mouvements sociaux des années 30 en France.
10:51Donc, ils ont pour l'ensemble des concitoyens un message.
10:56Dire que c'est possible, que des travailleurs peuvent créer une entreprise à gérer avec un modèle social radicalement différent du capitalisme.
11:08Il faut qu'on s'en souvienne, qu'on s'en perçoive et qu'on fasse peut-être de ces expériences des exemples à suivre.
11:20Alors, on peut rattacher ces événements à une réflexion plus globale sur le travail.
11:27J'en esquisse quelques éléments, parce qu'évidemment, c'est une notion centrale absolument dans la politique.
11:35On parle beaucoup de souveraineté actuellement, souveraineté commerciale, monétaire, juridique.
11:43Mais il y a souvent un adjectif qui manque, ou un qualificatif qui manque, ce serait de parler de souveraineté au travail.
11:54Une valeur qui a d'ailleurs été évoquée très souvent par Jaurès dans son oeuvre.
12:02Qu'est-ce qui est central dans la question du travail ?
12:04Eh bien, c'est la détermination de la valeur économique du travail.
12:08Qu'est-ce que l'on accorde comme valeur économique à tel ou tel travail ?
12:13C'est une convention sociale.
12:16Et actuellement, nous vivons dans une détermination de la valeur économique du travail
12:24définie par les propriétaires de moyens de production, c'est-à-dire définie par la logique capitaliste.
12:32Est-ce qu'il y a d'autres déterminations possibles ?
12:38Eh bien, dans une optique du socialisme du XXIe siècle, la réponse est oui.
12:44Et il ne s'agit plus dans cette optique de valoriser le capital et d'engraisser les actionnaires,
12:51mais de qualifier économiquement d'abord le travail pour tout le monde,
12:56et en fonction de la valeur d'usage et de l'utilité sociale et des besoins de la population.
13:02Ce qui est complètement autre chose que la valorisation purement économique et financière définie par des critères de la finance.
13:11Je terminerai ces points très importants en évoquant une notion souvent abordée par l'économiste Bernard Friot,
13:21qui est celui du déjà-là.
13:24Il faut se persuader qu'en France, tout particulièrement, nous avons un déjà-là,
13:31un ensemble d'institutions qui sont potentiellement révolutionnaires, pour parler de manière un peu radicale,
13:41et qui doivent nous inspirer dans un processus de généralisation pour proposer un modèle alternatif.
13:51Il y a deux grands axes de ce déjà-là en France.
13:56Il y a la fonction publique, qui est résolument anticapitaliste dans sa structure.
14:04Il suffit de penser, par exemple, au travail qu'a fait Anissé-le-Port en créant la fonction publique territoriale,
14:15qui touchait plusieurs dizaines de milliers de personnes.
14:20Et puis, il faut penser, bien sûr, à la cotisation qui qualifie économiquement l'ensemble des retraités, des chômeurs aussi,
14:32qui sont des travailleurs comme les autres.
14:35Ils sont des travailleurs, comme dirait Friot, libérés de la contrainte capitaliste.
14:43Bon, il s'agit de quelques pistes qu'il faut réfléchir déjà, ne pas comprendre trop vite ces choses-là,
14:50il faut prendre le temps de les comprendre, et d'en trouver le ferment révolutionnaire, en quelque sorte,
14:58celui qui peut être alternatif au capitalisme, dont on voit de nombreuses contradictions.
15:14Pour conclure, un petit point rapide sur les élections européennes, qui auront lieu dimanche 9 juin.
15:27Alors, il y a un débat qui traverse certains champs politiques, qui est celui de savoir s'il faut boycotter ces élections ou y participer.
15:37Au MS21, notre religion n'est pas complètement faite.
15:42Il est vrai que ce Parlement européen, comme il a déjà été dit à maintes reprises, est un Parlement en trompe-l'œil,
15:52qui a très peu de pouvoir en réalité, et qui est une simple caution pseudo-démocratique d'une Union européenne
16:01qui est fondamentalement antidémocratique et qui méprise les peuples, et qui notamment a méprisé le vote des Français en 2005.
16:12Pour la participation, il y a quelques arguments aussi que l'on peut faire valoir,
16:20notamment celui de faire entendre au sein de cette institution des voix alternatives,
16:28comme a pu le faire Niguel Farage pour les Anglais à une certaine époque,
16:35et pour freiner un peu ce fédéralisme européen qui évolue à marche forcée.
16:44Cela nous amène, nous au MS21, à accorder un soutien critique à une liste qui s'appelle Nous le Peuple,
16:55qui est menée par Georges Renard Kosmanovic, et qui a en position 2 Nadia Reymadna,
17:07qui anime le réseau Brigade des Mères, dont l'objet essentiel est de prévenir la radicalisation dans certains milieux musulmans.
17:22Pourquoi cette liste ? D'une part parce que la plupart des fondamentaux qui sont soutenus à l'intérieur de cette liste sont partagés par le MS21,
17:35donc le frein au fédéralisme européen, notamment éviter cet arrêt de la règle de l'unanimité,
17:46auquel risque de substituer la règle de la majorité qualifiée, qui est un gros risque pour la souveraineté de la France.
17:53Après, il y a le soutien très clair à l'idée laïque, qui est au cœur aussi des principes du MS21.
18:03Et puis il y a, à la cinquième ou septième place, je ne sais plus, la présence de Philippe Grégoire, un agriculteur,
18:13qui sur sa chaîne Philippe est dans le pré, que l'on vous recommande d'aller consulter,
18:22qui développe tout un argumentaire sur la condition des agriculteurs actuellement,
18:32et pointe de manière très précise les responsables de la dégradation de cette situation.
18:41Donc si vous allez voter le 9 juin, et bien ayez un petit faible pour la liste Nous le Peuple, menée par Georges Renard Kousmanoïk.
18:54Et bien, chers camarades, c'est fini pour cette quatrième revue d'actualité.
19:09J'espère que ces considérations vous ont intéressé.
19:13Si c'est le cas, n'hésitez pas à nous le faire savoir, éventuellement à adhérer à notre association d'éducation populaire,
19:25et éventuellement aussi à nous faire un petit chèque de soutien pour que l'on puisse poursuivre notre action d'éducation populaire.
19:35Merci.
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