Déclaration de la Ministre de l'Education Nationale
Hôpital : un service dégradé ...
Missak Manouchian
Hôpital : un service dégradé ...
Missak Manouchian
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00:00 [Musique]
00:06 Eh bien bonjour chers camarades, vous savez que l'EMS21 est une association d'éducation populaire
00:13 qui incite, qui organise des conférences et des universités.
00:20 Nous avons décidé de poursuivre un peu cette action d'éducation populaire
00:25 avec quelques revues d'actualité qui seront courtes,
00:31 elles tiendront 20 minutes au maximum et elles donneront un peu l'état de nos réflexions
00:38 sur des sujets d'actualité, qu'ils soient anecdotiques ou qu'ils soient plus structurels.
00:48 Aujourd'hui, nous allons aborder successivement trois points, celui de l'éducation nationale
00:57 à travers les récentes déclarations de la ministre madame Oudia Kastera.
01:05 Nous allons aborder aussi la question de manière un peu anecdotique,
01:12 mais aussi importante de l'état de l'hôpital et de sa dégradation relativement importante
01:23 programmée de longue date et qui commence à produire des effets de tensions sociales majeures.
01:30 Et pour finir, un petit point rapide sur la panthéonisation de Missa Kemenchian
01:37 en évoquant très rapidement l'avis de ce résistant communiste.
01:45 Commençons donc par cette récente déclaration de la ministre de l'éducation nationale
01:58 qui a justifié le fait qu'elle mettait ses enfants dans une école privée
02:05 en invoquant un paquet d'heures non remplacées.
02:11 C'est un peu court comme explication de notre point de vue parce que,
02:17 évidemment, la scolarisation dans des écoles privées, sous contrat ou hors contrat,
02:25 a été instituée en France depuis la loi d'obré de 1959.
02:30 Il ne s'agit pas ici de revenir sur le principe.
02:34 Mais encore faudrait-il que ces deux approches de l'éducation relèvent
02:41 de mêmes cahiers des charges, de mêmes contraintes.
02:45 Or, on peut constater de manière assez objective que la concurrence est largement faussée.
02:54 Prenons quelques exemples. Sous les deux mandats de Sarkozy et de Hollande,
03:04 on a un bilan qui est quand même assez édifiant.
03:07 Il y a eu 28 000 postes supprimés dans l'enseignement public
03:14 et 8 000 postes augmentés, enfin créés, dans l'enseignement privé.
03:21 D'autre part, dans une école privée, il y a une concurrence déloyale aussi
03:30 du fait simplement qu'on peut se séparer d'un élève qui paraît indésirable
03:35 alors que, dans l'école publique, le droit opposable à l'éducation rend la chose impossible,
03:43 ce qui est tout à fait normal.
03:45 Bref, il faut se rappeler que, pour l'oligarchie, pour la classe dominante,
03:53 une notion qu'on évoquera souvent dans le cadre de ces revues d'actualité,
04:00 la liberté invoquée de mettre ses enfants dans une école privée
04:08 et surtout, en camouflage on pourrait dire, celle de contourner la nécessaire mixité sociale.
04:19 Et au MS21, nous sommes très attachés à la République sociale
04:25 et donc à cette nécessité que la jeunesse de tous les milieux sociaux
04:30 soit confrontée à la même structure d'éducation, se connaisse,
04:38 apprécie leur différence d'origine mais apprécie aussi le caractère universel
04:44 de certaines connaissances et constitue leur esprit critique
04:51 en mêlant leur parcours à ceux d'autres citoyens, d'autres citoyens français
04:58 avec les mêmes droits et les mêmes devoirs mais dans un cadre qui les unifie en quelque sorte
05:06 et non pas qui les segmente comme c'est le cas actuellement.
05:11 Abordons maintenant, si vous voulez bien, un autre cas à la fois anecdotique,
05:24 le plus général mais aussi général qui est celui de l'hôpital.
05:31 Une de nos camarades au MS21 a eu besoin récemment de prendre un rendez-vous
05:39 pour aller au service d'ophtalmologie du centre hospitalier de Bourges.
05:48 Alors ça peut paraître simple et anecdotique et relevant des petites vicissitudes de la vie ordinaire
05:56 mais il s'avère que prendre un rendez-vous actuellement dans un service spécialisé dans l'hôpital
06:03 ça relève du parcours du combattant. D'abord c'est impossible par téléphone,
06:09 c'est impossible sur le net et il faut donc se déplacer à une date fixée,
06:18 c'est ce qu'a fait la camarade et le 9 janvier au matin,
06:26 arrivant aux abords de l'hôpital, elle n'a eu pas moins que 300 personnes
06:34 faisant la queue dans le froid pour prendre un rendez-vous pour un service d'ophtalmologie.
06:40 Alors c'est un peu non seulement étonnant mais c'est un peu choquant
06:47 et on peut se poser une question qui est d'ordre général,
06:52 est-ce que la France a les moyens humains, technologiques, scientifiques
07:00 d'offrir à ses citoyens une santé sinon performante,
07:07 du moins une santé des soins dans des conditions décentes,
07:14 dans des conditions de sécurité et de rapidité relativement correctes ?
07:23 Alors on pourrait tenter de dire qu'à court terme c'est plutôt non,
07:30 parce que par exemple l'épisode de la Covid nous a montré qu'on était loin
07:36 d'être en capacité de répondre à des besoins à court terme,
07:40 mais si on prend une perspective un peu historique,
07:43 on peut quand même reconnaître qu'il y a une époque pas si lointaine où c'était le cas,
07:49 où les soins en France et puis le remboursement des soins,
07:54 les deux étant évidemment liés, étaient assurés dans le cadre d'un service public
07:59 de la sécurité sociale.
08:02 Merci Croisa et merci le CNR, mais pourquoi est-ce que ça s'est dégradé à ce point ?
08:12 C'est une question qu'il faut prendre le temps de se poser
08:18 et là je voudrais juste évoquer une piste de réponse.
08:25 Pour qu'un service de santé comme n'importe quel autre service fonctionne,
08:30 il faut qualifier économiquement les agents de ce service,
08:35 c'est-à-dire qu'il faut mettre dans ce service de la monnaie,
08:41 il faut faire un circuit monétaire dédié à ce service.
08:47 Et c'est là que se pose un problème structurel vis-à-vis de la pensée néolibérale,
08:54 c'est que la classe dominante, dont on parlait tout à l'heure,
09:00 mais qui est toujours présente, a peur, a une peur structurelle,
09:05 a une peur permanente de l'inflation.
09:09 Elle a peur que trop de monnaie circule.
09:13 Alors ça peut se comprendre de leur point de vue parce que
09:17 eux ils ont pas mal de représentations de la richesse dans des coffres,
09:23 dans l'équivalent de coffres, ils ont des titres, ils ont des actions,
09:28 ils ont des obligations, ils ont des liquidités,
09:32 qui ne sont pas des richesses mais des représentations de la richesse.
09:36 Et ils ont peur, peut-être à juste titre,
09:40 que ces représentations de la richesse perdent de la valeur.
09:44 C'est une peur structurelle permanente de l'inflation.
09:48 Et je ne vous apprends rien, mais à la Banque Centrale Européenne,
09:53 c'est quasiment leur unique objectif, gérer la monnaie pour éviter l'inflation.
09:59 Mais les moins jeunes d'entre nous se rappelleront que
10:05 dans la génération d'après-guerre, l'inflation était importante, 15-16%.
10:15 Et il faut se rappeler que les classes populaires n'en souffraient absolument pas.
10:21 Donc sans revenir sur les analyses de Keynes et autres
10:26 qui ont bien diagnostiqué que l'inflation euthanasie rentier
10:32 ne gêne pas beaucoup l'ouvrier,
10:36 il faut toujours mettre en perspective cette dégradation des services
10:45 en la mettant en parallèle avec la peur constitutive de la classe dominante
10:52 de voir trop de monnaie circuler et dévaloriser en partie leurs profits,
11:01 leurs magots, si on peut dire.
11:05 On verra ce qu'elle figure, bien sûr, de manière récurrente
11:10 sur l'ensemble des dégradations des services publics auxquels on a assisté
11:15 depuis ces 30 et 40 dernières années.
11:27 Je voudrais maintenant terminer cette petite revue d'actualité
11:31 en évoquant la panthéonisation de Misak Manouchian
11:36 qui aura lieu à la fin du mois de février à Paris, bien sûr.
11:43 Il s'agit, comme vous le savez, d'un communiste résistant,
11:50 rescapé du génocide arménien.
11:54 Il s'agit d'un poète qui a été très attaché à la France,
12:03 même s'il n'en avait pas la nationalité après l'avoir plusieurs fois demandé.
12:09 Nous tenons ici au MS21 à saluer sa mémoire et à rappeler
12:17 que dans une de ses dernières lettres à sa femme,
12:23 il avait spécifié "je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand".
12:30 Cette phrase a été reprise par le célèbre poème d'Aragon.
12:36 Nous pensons que cette phrase devrait faire réfléchir dans le contexte actuel
12:44 tous les vats en guerre qui encombrent nos médias mainstream
12:52 et qui vouent une haine permanente sur le peuple russe,
12:59 alors qu'un tout petit peu de réflexion de perspective historique
13:05 devrait nous amener à penser qu'il faut nouer des relations étroites,
13:13 commerciales, diplomatiques avec la Russie,
13:17 comme ça a été le cas tout au long de l'histoire,
13:21 et que cette tentative absolument absurde de vouloir mettre la Russie à genoux
13:31 est en train de produire des effets pervers très importants
13:40 sur une partie de l'Occident, sur l'Allemagne en particulier, sur la France aussi,
13:47 et qu'il est temps de retrouver un peu de raison et de calme sur ce conflit.
13:53 Eh bien, chers camarades, voilà, c'est fini pour aujourd'hui.
13:58 J'espère que ces quelques considérations vous ont intéressés.
14:02 Si c'est le cas, n'hésitez pas à faire part de vos commentaires,
14:07 de vos éventuels désaccords, argumentez si possible,
14:13 et nous sommes demandeurs en permanence d'échanges sur ces notions politiques
14:21 qui méritent tout un débat.
14:24 Il me reste donc à vous dire au mois prochain,
14:31 et encore une fois, nous attendrons vos réactions
14:36 en utilisant l'adresse e-mail qui va figurer
14:40 pendant de longues secondes après cette vidéo.
14:45 Au revoir et merci.
14:47 [musique]