Mel Gibson, en plus d'être un acteur qu'on ne présente plus, est un réalisateur passionnant, embrassant ses thématiques jusqu'au bout, imposant sa vision bien singulière. Et bien que tout ceci lui ai valu certaines controverses, ça a aussi permis de le hisser au rang de grand cinéaste. Je suis donc très heureux de pouvoir vous parler de son travail dans cette vidéo.
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Musiques (dans l'ordre de diffusion) :
- The Fury from Monomyth - Scott Buckley
- Freedom Uplifting - Scott Buckley
- Library Songs 1 - Full Album
- Fate and Fortune - Scott_Buckley
- -Luminance - Scott Buckley
- -Where Stars Fall - Scott Buckley
- Demised To Shield - Ghostrifter
Sources :
- Making of Braveheart : https://www.youtube.com/watch?v=LqofOGh-i_s&t=627s
- Making of The Passion of Christ : https://www.youtube.com/watch?v=P-ciRIv3ng0&t=1296s
- Making of Apocalypto : https://www.youtube.com/watch?v=qZnaM6Yadfk
- L'interview complète de René Girard : https://www.youtube.com/watch?v=_whSwmXJaAY
- https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9d%C3%A9vacantisme#:~:text=Le%20s%C3%A9d%C3%A9vacantisme%20(de%20l'expression,de%20catholiques%20issue%20du%20courant
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Mel_Gibson
#MelGibson #Retrospective #Braveheart #Apocalypto #LaPassionDuChrist
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- Making of Braveheart : https://www.youtube.com/watch?v=LqofOGh-i_s&t=627s
- Making of The Passion of Christ : https://www.youtube.com/watch?v=P-ciRIv3ng0&t=1296s
- Making of Apocalypto : https://www.youtube.com/watch?v=qZnaM6Yadfk
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Court métrageTranscription
00:30Musique d'ambiance
00:52Un jour j'ai voulu faire découvrir Mel Gibson à une personne qui m'est chère.
00:56Une personne qui n'avait alors jamais vu l'acteur en action.
00:59A la fin du film, et avec tout le recul d'une première découverte, elle l'a décrit comme étant très exubérant et passionné.
01:06Et je pense que je n'aurais pas pu trouver meilleur terme pour résumer son travail en tant qu'acteur, mais surtout en tant que réalisateur.
01:13Parce que oui, avant d'être metteur en scène de génie, Gibson c'est avant tout un des acteurs les plus bankable d'Hollywood.
01:19Cumulant près de 5 milliards de dollars de recettes sur l'ensemble de sa filmographie.
01:23Il travaillera avec les plus grands, apprendra d'eux, se présentera sur un plateau en tant qu'acteur, mais également en tant qu'élève.
01:29Impassionné de mise en scène et essayant de comprendre le fonctionnement de cet art bien particulier.
01:34C'est selon ses dires, George Miller et Peter Weir qui constitueront ses plus grandes inspirations.
01:39C'est auprès d'eux, dans des films comme Mad Max ou Gallipoli, qu'il prendra conscience que le rôle de comédien n'est pas suffisant pour qu'il puisse pleinement s'exprimer.
01:47Il sautera donc le pas en 1993, en réalisant son premier film, L'homme sans visage, grâce notamment à sa toute récente boîte de production, Icon.
01:54Ce drame intimiste sera un timide succès, mais permettra à Miller de se faire la main et d'enchaîner en 1996 avec Bravert,
02:01qui lui signera la consécration de Gibson en tant que cinéaste, salué par le public, par la critique et raflant au passage l'Oscar et le Golden Globes du meilleur réalisateur.
02:11A partir de là, sa confiance est au plus haut et rien n'arrêtera sa vision.
02:15En 2004 sort ce que beaucoup considèrent comme le film le plus controversé du siècle, La Passion du Christ.
02:22Le parti pris est total, Gibson ne se refuse rien et offre au monde un film tourné entièrement en langue morte et mettant en scène un des événements les plus représentés de l'histoire de l'humanité.
02:33Les critiques sont mitigées et le cinéma passe au second plan.
02:36La polémique prend de l'ampleur, un film jugé trop violent, historiquement inexact, antisémite.
02:42Mais malgré tout le lynchage médiatique, ou grâce à lui devrais-je dire, le film est un immense succès commercial.
02:48Que ce soit au cinéma avec plus de 600 millions de dollars de recettes pour un budget de 30 millions,
02:53et même en vidéo vendant près de 3 millions de VHS et de DVD aux Etats-Unis dès sa première journée de commercialisation.
03:00Forcément après ça il enchaîne et nous propose en 2006 son quatrième film, Apocalypto,
03:05qui met en scène des acteurs mexicains et amérindiens totalement inconnus et qui raconte les dernières heures de gloire de la civilisation maya.
03:12Le film est tourné en langue traditionnelle maya et s'avère être totalement sublime, mais n'aura pas le succès qu'il mérite.
03:18Qui plus est, au même moment, ce sera le début de la descente aux enfers pour Gibson, qui retombera dans l'alcoolisme,
03:24divorcera dans la foulée en y laissant 400 millions de dollars,
03:27et sera totalement blacklisté par Hollywood à la suite de plusieurs sorties médiatiques, plus que limite.
03:33Il faudra attendre 2016, soit près de 10 ans après son dernier film, pour qu'il revienne sur le devant de la scène
03:38en mettant tout le monde d'accord avec le film de guerre Tu ne tueras point.
03:42Les critiques seront unanimes, Hollywood sera forcé de lui réouvrir ses portes
03:46et Gibson aura sa revanche grâce à une ténacité à toute épreuve et un talent derrière la caméra que personne ne sera en mesure de nier.
03:54Voilà en gros le résumé de la carrière de Mel Gibson en tant que réalisateur,
03:58et même si la remise dans le contexte fut importante, le but ici ne sera pas simplement de survoler sa filmographie dans l'ordre chronologique, non.
04:04Dans cette vidéo je vais tenter d'analyser ce qui constitue les obsessions du cinéaste à travers 3 thématiques,
04:10car vous allez voir qu'en seulement 5 films, Mel Gibson a su créer une cohérence dans son cinéma,
04:14et même si c'est un être humain à l'esprit difficilement accessible et plutôt imprévisible,
04:18son oeuvre elle se vaut limpide en ce qui concerne son message.
04:22Du coup ne perdons pas plus de temps, entrons dans le vif du sujet et essayons de comprendre ensemble ce qu'est le cinéma de Mel Gibson.
04:35La religion, et plus précisément le catholicisme, semblerait être au cœur de la filmographie de Mel Gibson.
04:41Mais pourtant, quand on y regarde de plus près, on peut constater que c'est la foi au sens large qui prédomine.
04:46La foi en une croyance, en une divinité bien sûr, notamment dans Tu ne tueras point.
04:51Mais aussi la foi en l'amitié, la foi en son pays, la foi en l'amour, et surtout la foi en l'esprit.
04:58C'est là tout le paradoxe du cinéma de Gibson, qui va réussir à se montrer aussi pessimiste que confiant en ce qui concerne le genre humain.
05:05Dans son premier film, L'homme sans visage, Justin McLeod deviendra un paria de la société,
05:10et alimentera les pires rumeurs à cause d'un accident qui le défigurera,
05:13cachant son humanité au monde et le forçant à vivre dans la solitude.
05:17Pourtant c'est sa foi en sa profession, et grâce à l'aide d'une amitié inaliennable,
05:21qu'il va réussir à se montrer aussi pessimiste que confiant en ce qui concerne le genre humain.
05:25Pourtant c'est sa foi en sa profession, et grâce à l'aide d'une amitié inattendue, qu'il reprendra goût à la vie.
05:30Dans Bravert, c'est l'égoïsme et l'avidité qui condamneront William Wallace à un destin funeste.
05:35Mais c'est pourtant la foi que tout un peuple portera en ce dernier, et son sens du sacrifice,
05:40qui permettront à tous de retrouver les joies de la liberté.
05:43Dans La Passion du Christ, c'est une forme de lâcheté, d'incompréhension, voire même de sadisme, qui condamnera Jésus.
05:49Mais Gibson ne le dépeindra jamais comme un être divin. À travers sa mise en scène, il nous fait comprendre que Jésus est un homme.
05:55Il endurera les souffrances d'un homme, et à travers différents flashbacks, vivra l'existence paisible d'un homme lambda,
06:01étant montré comme un simple charpentier, un ami, un fils.
06:05La foi ici, elle n'est pas religieuse. Elle va bien au-delà de ça.
06:08On a la haine, oui, mais aussi le pardon, et le sens du sacrifice.
06:12Et au milieu de tout ça, on a surtout le regard d'une mère, qui arrive à effacer toute la haine et le dégoût qu'on pourrait ressentir face à une telle violence gratuite,
06:19qui laisse place à une tristesse si puissante que c'est l'empathie qui sera notre sentiment prédominant face à tout ça.
06:25C'est la foi en l'amour qui constitue les fondations du film.
06:29Dans Apocalypto, cependant qu'on assiste à la décadence d'une civilisation perdue, dont la luxure est manipulée par ses élus,
06:35que non loin de là, une mère et son enfant gardent foi en la force et la détermination d'un mari et d'un père,
06:41qui fera tout pour échapper à la mort afin de sauver sa famille.
06:44Et c'est ce même homme qui ne tombera pas dans le piège de l'oppression et préférera vivre en harmonie avec la nature
06:49plutôt que de se faire asservir par un peuple, et un peuple chrétien qui plus est.
06:53Et dans Tu ne tueras point, il est autant question d'une foi en la religion pour Desmondos qu'une foi en Desmondos
06:59et donc en l'être humain pour les autres membres de l'armée américaine qui vont puiser dans le courage de ce dernier
07:04pour partir au front et combattre au nom de la liberté.
07:07On n'est donc pas pleinement sur une foi religieuse, mais plus sur diverses croyances en ce que l'être humain a de meilleur en lui.
07:13L'amour, la générosité, le courage, le pardon.
07:16Maintenant il est vrai que ce serait difficile de nier les nombreuses références christiques,
07:21tant celle de Gibson saute au visage.
07:23On a d'abord cette utilisation fréquente du latin, qui est la langue prédominante de l'église catholique
07:28et qui à travers son enseignement permettra à Justin et Norstat de créer un lien d'amitié fort dans l'homme sans visage.
07:34C'est aussi la connaissance de cette langue par William Wallace qui lui conférera une aura encore plus importante
07:39et qui permettra un rapprochement entre ce dernier et la princesse Isabelle
07:43et c'est une des langues qu'il utilisera pour tourner la passion du Christ avec l'hébreu et l'arménien.
07:48Les symboles sont aussi visuels.
07:50La mise à mort de William Wallace fait totalement écho au chemin de croix du Christ.
07:53Déjà parce que bah voilà quoi, ça peut pas être plus clair.
07:57Mais aussi de part la réaction de la foule qui le conspue pour ce qu'il est.
08:00Rajoutez à ça cette réputation d'être quasi divin qu'il s'est forgé en endossant et en assumant son rôle de leader.
08:05Je suis William Wallace.
08:07William Wallace fait sept pieds de haut.
08:09Oui, c'est ce qu'on m'a dit.
08:11Et il tue l'ennemi par centaines, hein.
08:14Bon, la passion du Christ, je n'ai pas besoin de relever quoi que ce soit tant le film est un symbole dans son entièreté
08:19et tu ne tueras point qu'il va voir un enfant voué à une vie de violence trouver Dieu
08:23et grâce à ça devenir un héros en sauvant énormément de vies
08:26avant de lui aussi devenir un leader et mener des hommes à travers sa foi
08:30jusque carrément s'élever dans le ciel durant un plan final
08:33qui finit de confirmer que Mel Gibson éprouve le besoin
08:36de mettre en avant cette obsession qui lui vient de son père
08:39mais dont il a su évaluer la nuance à l'inverse du paternel
08:42qui lui s'engouffrera dans un véritable extrémisme.
08:45Il faut savoir que Mel Gibson est bien né aux Etats-Unis
08:48mais l'année de ses douze ans, sa famille s'installera en Australie
08:51afin de s'éloigner d'une société américaine que le patriarche jugera comme bien trop décadente.
08:56Il grandit donc avec l'image d'un père catholique cédé-vacantiste,
09:00traditionnaliste et un peu antisémite sur les bords.
09:03Et ce sera le combat de Mel durant toute sa vie,
09:06essayer de s'émanciper de cette éducation qui le cisaille en deux,
09:09créant une sorte de démon qui le suivra toute sa vie, le faisant tomber dans les bas-fonds
09:13en atteste de ses nombreuses sorties médiatiques,
09:15sa violence excessive et son alcoolisme.
09:22De ce qui peut être perçu de l'extérieur,
09:24celui que l'on surnomme Mad Mel dans ses pires heures,
09:27a toute sa vie tenté d'aller à contre-courant de l'éducation qu'il a reçue,
09:30essayant de s'ouvrir au monde à travers sa profession,
09:33faisant passer différents messages d'amour et d'acceptation de l'autre dans ses films.
09:37Mais se faisant souvent rattraper par son être profond,
09:39celui qu'on a façonné mais qu'il n'a pas choisi d'être.
09:42Son côté obscur, qui lui fera sans doute sombrer dans l'alcool
09:45et peut-être endosser tous ces rôles où il s'auto-flagellera en permanence.
09:49Dans ses films, on a souvent affaire à une mise en scène qui mêle deux extrémités,
09:53à savoir la pureté de l'amour et la violence la plus viscérale.
09:57Notamment dans La Passion, où la douleur des flashbacks
10:00dénote avec une violence quasi insoutenable.
10:02Ou encore dans Tu ne tueras point,
10:04où la première heure qui se veut être sous le signe de la famille et de l'amour
10:07laissera place à une deuxième heure qui prendra un virage opposé
10:10en montrant de façon ultra-réaliste ce que violence et guerre veulent dire.
10:14Maintenant, là où Gibson vient faire éclater cette bipolarité,
10:17c'est à travers la figure du père qu'il dépeint dans ses films.
10:20On va toujours avoir affaire à deux éducations bien distinctes et totalement opposées.
10:25Dans L'Homme sans visage, Norstat va sans cesse jongler entre un environnement
10:28où la figure paternelle est absente,
10:30du moins très variable au vu du nombre de mariages de sa mère,
10:33et une sorte de cocon où un professeur qu'il apprécie comme un ami
10:36fera au fur et à mesure du récit au fils d'un père idéal à ses yeux.
10:40Dans Braavurt, c'est le père de Wallace, courageux et sage,
10:43qui va dénoter avec le roi Edward,
10:45qui ne voit qu'en son fils que déception et dégoût.
10:48Dans Apocalypto, deux relations père-fils seront développées.
10:51Une qui poussera le fils à respecter l'environnement qui l'entoure
10:54à vaincre ses peurs, ce qui l'aidera dans les pires moments à faire preuve de courage.
10:58Et l'autre qui façonnera le fils dans la violence,
11:00représentée par ce couteau,
11:02qu'on peut considérer comme une sorte d'artefact synonyme de croyance dans le père à foi,
11:06et qu'il transmettra à son fils, que ce dernier acceptera
11:09sans vraiment comprendre le sens et qui engendrera sa perte.
11:12Dans les deux cas, on est sur des valeurs de transmission.
11:15La différence sera les conséquences de cette transmission.
11:18Et je vais bien sûr évoquer la relation très complexe
11:21entre un père et ses fils dans Tu ne tueras point.
11:23Une relation qui sera en permanence ébranlée par des différences d'opinion
11:27et où la frontière entre amour et haine se franchira très souvent.
11:30Cette image du père que développe Gibson dans ses films
11:33et qui oscille entre bienveillance et machiavélisme
11:36démontre un certain tiraillement chez le metteur en scène
11:39qui doit sans aucun doute projeter sa vision d'un père qui l'aime,
11:42qui le respecte, mais dont il ne comprend pas tous les aspects
11:45et qu'il a dû, par ses choix de vie et de carrière,
11:48forcément décevoir.
11:50Toutes ces symboliques très christiques lui seront constamment reprochées
11:53mais Mel Gibson n'en tiendra pas rigueur
11:55et enfoncera le clou, si je peux me permettre cette expression,
11:58à travers le développement de ses personnages.
12:12Le protagoniste chez Mel Gibson va porter un fardeau.
12:15Il va être considéré comme un mythe, un surhomme.
12:18Il va porter sur ses épaules
12:20bien plus que ce que le commun des mortels devrait supporter.
12:23Mais il va être jugé et parfois même condamné
12:26pour ce qu'il est, ce qu'il représente,
12:28pour les valeurs qu'il défend.
12:30Dans l'Homme sans visage, le professeur Justin McLeod
12:33sera victime d'une réputation qu'il ne contrôle pas,
12:35de rumeurs sur sa personne qui le forceront à vivre en ermite,
12:38loin d'une société qui ne supporte pas la différence
12:41et qui le jugera sans aucune forme de procès.
12:43Dans Bravert, William Wallace peut être considéré
12:46comme le martyr par excellence,
12:48mort pour ses convictions, pour ses croyances profondes.
12:51Un peu comme le Christ qui se sacrifiera
12:53pour une cause plus grande,
12:54Wallace acceptera son sort et subira la souffrance
12:57pour que son message d'amour soit entendu et compris.
13:00Malgré la torture, les deux personnages
13:02resteront déterminés à défendre leurs convictions profondes
13:05et surtout à y croire.
13:10Dans Tu ne tueras point, Desmondos va subir
13:12sa condition de croyant en se faisant humilié,
13:15frappé, harcelé et même condamné.
13:18Mais à aucun moment il ne reniera ses valeurs.
13:20Il souffrira pour les avoir défendus au grand jour
13:23mais c'est sa capacité à ne pas renoncer à sa foi
13:25qui lui permettra de sauver d'innombrables vies
13:27et qui tel le Christ, encore une fois,
13:29se positionnera comme un prophète,
13:31celui à travers qui ses camarades
13:33y cuiseront force et courage.
13:35Dos ne mourra pas pour ses idées
13:37mais la souffrance sera un passage inévitable
13:40pour qu'elle finisse par être acceptée.
13:42Ce qui m'amène naturellement à la passion du Christ.
13:51Avec ce film, il n'est plus question
13:53de subtilement faire des références christiques.
13:55Ici, il va être question de les montrer au grand jour.
13:58Ce qui nous amènera à suivre avec douleur,
14:00tristesse et effroi le calvaire d'un homme
14:03qui subira la cupidité, le sadisme
14:05et la barbarie du genre humain
14:07au nom de l'amour et du pardon.
14:09Mel Gibson ne nous laissera aucun répit
14:11à travers sa mise en scène.
14:13Mais au-delà de toute violence et haute évidence,
14:15c'est la puissance de ses personnages
14:17qui prédomine et qui offre à son film
14:19une humanité déchirante.
14:21Ici, la souffrance de Jésus n'est pas ressentie
14:23à travers ses innombrables plaies ouvertes
14:25mais à travers le regard de Marie
14:27campée par l'incroyable Maya Morgenstern
14:29qui parvient à insuffler à son personnage
14:32une sincérité bouleversante,
14:34surtout au niveau du regard.
14:35Car c'est aussi ce qui va caractériser
14:37le cinéma de Gibson, la puissance du regard.
14:40Dans La Passion du Christ, il est omniprésent
14:42que ce soit à travers le regard malicieux du diable
14:44représenté ici comme un être à la fois vicieux et attirant
14:47sans oublier les yeux incroyablement perçants de Jésus
14:50qui seront retouchés numériquement
14:52et qui dégageront une incroyable sérénité,
14:54une grande confiance.
14:55Cependant, c'est le regard de Marie
14:57qui racontera le plus de choses.
14:59Le regard d'une mère qui commence par ne pas comprendre
15:01les raisons de cette violence,
15:03qui subit cette violence par procuration
15:05avant l'acceptation de cette souffrance
15:07qui la conduira à prendre sur elle
15:09et à soutenir son fils jusqu'au bout du chemin
15:11pour finir par cet incroyable regard
15:13qui nous est destiné à nous, les êtres humains,
15:16et qui nous met face aux conséquences de nos actes.
15:19En tout cas, c'est comme ça que moi,
15:21j'ai perçu ce regard.
15:23Au-delà de la violence,
15:24c'est ce que je trouve le plus intense
15:26dans le cinéma de Gibson,
15:27la puissance des regards.
15:29On y ressent chaque émotion,
15:31la peur, la haine,
15:33la souffrance, la détermination.
15:35Et on le doit aussi à la direction d'acteur
15:37exceptionnelle de Gibson
15:39car étant lui-même un comédien expérimenté
15:41et très talentueux,
15:42il parvient à faire ressortir le meilleur de ses comédiens
15:45et à s'avérer être plus que pertinent
15:47sur ses choix de casting.
15:48Je pense notamment à Rudy Youngblood
15:50qui comptera Pat de Jaguar,
15:52acteur alors inconnu à l'époque du film
15:54et toujours aujourd'hui malheureusement,
15:56mais qui parvient à bouffer la caméra
15:58par sa présence incroyable.
15:59Tout passe à travers ses yeux perçants.
16:01Dans un registre différent,
16:03Jim Caviezel qui est d'une douceur envoûtante
16:05et qui livre une prestation inimaginable jusqu'alors.
16:08Malheureusement, le rôle de sa vie
16:10lui aura fermé les portes du succès
16:12et ça, Gibson l'avait pressenti.
16:14Refusant le rôle à l'époque,
16:15en lui précisant que ça signerait la fin de sa carrière
16:18et que même lui, il n'aurait pas accepté.
16:20Il a d'ailleurs refusé le rôle de Jésus
16:2215 ans avant La Passion du Christ
16:23car même lui ne se sentait pas capable
16:25d'assumer un rôle aussi fort.
16:26D'ailleurs, Mel Gibson ne voulait à la base
16:28jouer dans aucun de ses films.
16:30Il le dit lui-même
16:31en parlant de son premier film L'homme sans visage.
16:44Mais à cause d'une certaine réalité économique,
16:47il se devra de jouer dans ses 2 premiers films.
16:50Cependant, après le tournage épuisant de Bravado,
16:52il ne peut pas se perdre sur les deux.
16:54Il ne peut pas se prendre sur les deux.
16:56Il est donc obligé de jouer dans les deux premiers films.
16:59Il ne peut donc pas se prendre sur les deux premiers films.
17:02Il n'a donc pas le choix.
17:04Il n'a donc pas le choix.
17:06Il n'a donc pas le choix.
17:08Il a donc décidé de se prendre sur les deux premiers films.
17:11Cependant, après le tournage épuisant de Bravado,
17:13il se jurera de ne plus jouer et réaliser en même temps.
17:16Sa direction d'acteur est tellement pertinente
17:19que même les enfants qu'il caste parviennent
17:21à dépasser leurs conditions
17:22et à devenir plus que de simples gamins à l'écran.
17:25Nick Stoll dans L'homme sans visage
17:27a un regard si expressif
17:28et fait preuve d'une telle maturité dans son jeu
17:30qu'on en oublie parfois que c'est un enfant.
17:32Pareil pour le gosse qui joue Wallace enfant dans Bravado
17:35et qui se veut être d'une incroyable justesse
17:37faisant preuve d'une honorable dramaturgie.
17:39Sans oublier, bien sûr,
17:40cette petite fille dans Apocalypto
17:42totalement terrifiante.
17:44Je pense que c'est le point fort de son oeuvre,
17:46l'intensité.
17:47L'intensité qu'il parvient à extraire de ses comédiens.
17:50L'intensité de sa mise en scène aussi.
17:52Se positionnant comme un précurseur
17:53des scènes de bataille dans Bravert,
17:55qui proposera une approche inédite à l'époque,
17:57bénéficiant d'un rythme ultra soutenu
17:59notamment grâce au choix judicieux
18:01des combats rapprochés
18:02au milieu des champs de bataille, caméra à l'épaule,
18:04mais aussi de la violence graphique
18:05qui offrira au film une authenticité inédite.
18:08Le Seigneur des Anneaux et Game of Thrones,
18:10entre autres, peuvent le remercier.
18:12L'intensité est également le maître mot
18:14de la mise en scène d'Apocalypto,
18:15qui peut être apparentée au genre de l'action
18:17tant le film vient y piocher sa substantifique moelle.
18:20Ce dernier me fait d'ailleurs beaucoup penser
18:22à Mad Max Fury Road,
18:23réalisé par un des mentors de Gibson,
18:25George Miller,
18:26et qui sortira 9 ans après Apocalypto.
18:28En effet, ici le film démarre
18:30par une scène d'action dantesque,
18:31la caméra des deux cinéastes
18:33étant constamment en mouvement,
18:34nous plongeant d'emblée dans leur univers,
18:37et les deux films utilisent ce principe
18:39de partir d'un point A pour arriver à un point B
18:41avant de revenir au point A
18:43à travers une course poursuite finale
18:45à couper le souffle.
18:46Bref, on peut dire que la boucle est bouclée,
18:48mais là où Mel Gibson excelle en termes d'intensité,
18:51c'est bien à travers
18:52sa représentation graphique de la violence
18:54qui, vous allez voir,
18:55n'est pas si gratuite qu'on pourrait le croire.
19:08La mise en scène de La Passion du Christ,
19:10au-delà de parfaitement gérer son rythme
19:12en nous épuisant volontairement,
19:13offre une violence directe
19:15qui se veut pourtant bien moins insupportable
19:17que beaucoup osent l'affirmer.
19:18Dans le film,
19:19la plupart des gestes physiquement violents
19:21sont entendus et seulement montrés
19:22à travers la réaction de ceux
19:24qui en sont témoins,
19:25ceux qui la provoquent,
19:26et celui qui la subit.
19:28Mais la réputation du film étant son talon d'Achille,
19:30beaucoup viennent faire des suppositions
19:32sur ce qu'ils n'ont pas vu.
19:33Et les autres sont trop occupés
19:34à compter les coups de fouet
19:35et à y voir une sorte de prise à part
19:37des parties religieuses et autres blasphèmes,
19:39là où le message se veut pourtant parler
19:41à tous, croyant ou non.
19:43Encore une fois, je vous confirme
19:44que personnellement,
19:45je ne suis pas croyant.
19:46Mais le message du film,
19:47allant au-delà d'un simple dogme religieux,
19:49je me suis retrouvé à travers lui.
19:51J'ai ressenti tout ce qu'il est possible
19:53de ressentir devant.
19:54Et en ce qui concerne la violence graphique
19:56qui a choqué les plus fragiles,
19:57je trouve intéressant de laisser la parole
19:59à René Girard concernant ce point.
20:01J'ai des réserves au sujet du film,
20:03mais son projet fondamental,
20:05c'est-à-dire d'utiliser
20:07vraiment le cinéma pour montrer
20:09la souffrance du Christ,
20:10ça n'a jamais été fait.
20:12Mais ça a été fait en peinture.
20:14Et personne ne s'insurge aujourd'hui
20:16contre le Christ de Grunewald
20:19à Colmar,
20:21ou personne ne s'insurge contre
20:23l'art espagnol en général
20:25qui montre des Christs
20:28beaucoup plus épouvantables
20:30et effrayants
20:31que celui de Mel Gibson.
20:33Parce qu'au final,
20:34c'est là tout le paradoxe du film.
20:36C'est sa réputation désastreuse
20:38qui en fait un des films
20:39les plus rentables
20:40de l'histoire du cinéma.
20:41J'ai l'impression que celles et ceux
20:42qui se sont rendus au cinéma
20:44pour aller voir La Passion du Christ
20:45l'ont fait comme s'ils auraient ralenti
20:47devant un accident de voiture
20:48pour assouvir leur besoin
20:49de violence primaire.
20:51Ah oui, donc si le film de Mel Gibson
20:52est violent,
20:53je vais aller voir ça par moi-même.
20:54À partir de là,
20:55les gens se sont rendus au cinéma
20:56avec une seule et unique idée en tête.
20:58Pour eux, le film était déjà plié
21:00avant même de l'avoir vu.
21:01Et tout ceci a bien entendu mis de côté
21:03la valeur cinématographique de l'oeuvre
21:05et le message de son auteur.
21:07J'ai découvert ce film
21:08à l'âge de 13 ans
21:09et bien sûr j'ai été marqué
21:10par son parti prévisuel.
21:12Mais je me souviens surtout
21:13avoir pleuré devant
21:14parce que ce que je voyais
21:15était bouleversant.
21:16J'ai revu le film
21:17pour la seconde fois
21:18quelques semaines
21:19avant l'enregistrement
21:20de cette vidéo
21:21soit 14 ans plus tard.
21:23Et c'est la preuve
21:24que la réputation de ce dernier
21:25m'a également atteint.
21:26J'appréhendais beaucoup
21:27de le revoir
21:28mais après avoir sauté le pas
21:29je n'ai eu aucun regret
21:30car avec du recul
21:31c'est toute la puissance
21:32de l'oeuvre
21:33qui s'en est dégagée
21:34bien au-delà des polémiques.
21:35Ce n'est pas mon film
21:36préféré de Gibson
21:37mais c'est indéniablement
21:38celui qui restera
21:39gravé au plus profond
21:40de ma mémoire.
21:41Il est donc temps
21:42aujourd'hui
21:43de remettre
21:44La Passion du Christ
21:45à sa place d'oeuvre artistique
21:46et d'en parler comme telle.
21:47La violence y est représentée
21:48pour une raison
21:49bien particulière
21:50qu'on peut ne pas apprécier
21:51mais qui ne peut
21:52en aucun cas
21:53être condamnée
21:54à la seconde
21:55où celle-ci est justifiée
21:56par une vision artistique.
21:57Redonner sa chance
21:58à La Passion du Christ.
21:59Ne restez pas
22:00sur des idées reçues
22:01et vivez pleinement
22:02ce qu'un auteur
22:03hors pair a réussi
22:04à mettre en place.
22:05Et croyez-moi
22:06je pense qu'il en a fallu
22:07du courage
22:08pour sortir ce film.
22:09Parce que dans Bravert
22:10par exemple
22:11la violence est bien présente
22:12dans les combats
22:13mais pour ce qui est
22:14de la scène de torture
22:15c'est seulement suggéré.
22:16Pourtant cette douleur
22:17cette peine
22:18cette empathie
22:19je la ressens tout autant
22:20devant Bravert
22:21que dans La Passion du Christ.
22:22Et ça c'est dû
22:23encore une fois
22:24à la mise en scène
22:25très pertinente
22:26de Mel Gibson.
22:27Parce que la violence
22:28elle est surtout
22:29donnée par l'être humain.
22:30C'est lui qui la subit
22:31mais c'est surtout lui
22:32qui la subit au début.
22:33Que ce soit physiquement
22:34ou à travers
22:35ses actes de trahison.
22:36Gibson va toujours
22:37surélever la violence
22:38à travers ses décors
22:39afin de la mettre en scène
22:40comme un spectacle.
22:41Un spectacle
22:42que le peuple
22:43se réjouit de voir.
22:44Un spectacle
22:45dont il est à l'origine.
22:46On regarde avec méfiance
22:47le manoir
22:48en hauteur d'un monstre.
22:49On vient assister
22:50à la mise à mort
22:51d'une conviction
22:52que l'on ne partage pas.
22:53On vient faire l'état
22:54des lieux
22:55de la souffrance d'un homme
22:56qu'on juge encore trop faible
22:57et on le suit
22:58dans cette souffrance.
22:59On assiste
23:00à des sacrifices
23:01pour un certain plaisir sadique
23:02et sous prétexte
23:03d'une croyance
23:04aveuglément rassurante
23:05on rejoint
23:06la scène
23:07de cette souffrance
23:08pour y prendre part.
23:09C'est dans ces moments là
23:10qu'on comprend
23:11ce que Gibson conspire
23:12et ça nous ramène
23:13à ce dilemme cité plus tôt.
23:14Il vient nous mettre
23:15le nez dans nos péchés
23:16mais paradoxalement
23:17il est porteur
23:18d'un immense espoir.
23:19La violence
23:20face à l'amour.
23:21C'est comme ça
23:22qu'il construit ses oeuvres
23:23et d'ailleurs
23:24il a affirmé
23:25que pour lui
23:26Tu ne tueras point
23:27est avant tout
23:28une histoire d'amour
23:29plus qu'un film de guerre.
23:30C'est l'amour entre deux âmes sœurs
23:31qui introduit le film.
23:32C'est l'amour
23:33pour son pays
23:34qui pousse le protagoniste
23:35à s'engager.
23:36C'est l'amour
23:37pour ses camarades
23:38qui le poussent
23:39à se surpasser
23:40et à les sauver.
23:41Et pour aller encore plus loin
23:42c'est l'amour
23:43pour un père de substitution
23:44qui pousse un enfant
23:45à voir au delà des différences.
23:46C'est l'amour
23:47avec un grand A
23:48qui pousse un rebelle
23:49à partir en guerre.
23:50C'est l'amour
23:51pour le genre humain
23:52qui conditionne un homme
23:53aux pires souffrances
23:54et aux sacrifices.
23:55C'est l'amour
23:56d'un mari et d'un père
23:57qui offre à un homme
23:58Mel Gibson
24:00met en scène la violence
24:01pour mieux faire passer
24:02son message d'amour.
24:03Maintenant il est vrai
24:04que son cinéma
24:05a gagné en intensité graphique
24:06et en fatalité
24:07au fur et à mesure
24:08des films.
24:09Mais quoi qu'il en soit
24:10ça n'est jamais gratuit
24:11ça permet de contrebalancer
24:12avec un propos pertinent
24:13qui finit de confirmer
24:14pour celles et ceux
24:15qui en doutaient encore
24:16que Monsieur Mel Gibson
24:18est un des tout meilleurs
24:19réalisateurs de son temps.
24:23Que l'on aime ou pas
24:25Mel Gibson
24:26il reste pourtant indéniable
24:26que son cinéma
24:27est tout aussi unique
24:28que marquant.
24:29De l'intimiste
24:30à l'héroïque
24:31en passant par le sensationnel
24:32il aura su
24:33en 23 années
24:34et seulement 5 films
24:35offrir une véritable vision
24:37en se surpassant
24:38et en allant au-delà
24:39du moule hollywoodien
24:40dans lequel il a pourtant
24:41été façonné.
24:42Personnellement
24:43j'aime tous ses films
24:44mais dans cette courte liste
24:45il y en a deux
24:46qui méritent vraiment
24:47leur place au panthéon
24:48du cinéma
24:49de part leur parti
24:50pré-artistique
24:51leur superbe efficacité
24:52leur message
24:53et leur immense réussite.
24:55Je ne peux donc
24:56que vous conseiller
24:57de vous plonger
24:58ou vous replonger
24:59dans la filmographie
25:00d'un metteur en scène
25:01peu commun
25:02qui n'a pas fini
25:03de faire parler de lui.
25:25Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org