EDITO Yves Marc MEDZO du 29 Avril 2024

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00:00 [Musique]
00:20 Faisons simple, l'acte de naissance c'est le document qui prouve de manière légale l'état civil d'une personne, c'est à dire son existence en tant qu'être humain.
00:29 C'est le document officiel le plus important pour chacun d'entre nous parce qu'on en a besoin pour procéder à toutes les démarches tout au long de notre vie.
00:36 S'inscrire à l'école, postuler pour un emploi, se marier, se faire établir une carte nationale d'identité ou un passeport et la liste n'est pas exhaustive.
00:46 Des informations puisées à bonne source révèlent que près de 7 millions de Camerounais vivraient sans acte de naissance.
00:52 A cela il faudrait ajouter les 3 millions de compatriotes qui vivent sans CNI parce qu'en situation de double ou de triple identité.
01:01 Des chiffres qui donnent véritablement froid dans le dos.
01:04 De toute évidence les Camerounais auraient mal à leur citoyenneté.
01:08 On comprend d'alors l'appel du ministre de la décentralisation et du développement local en conseil de cabinet hier jeudi 25 avril 2024 pour faire de la question de l'état civil une véritable cause nationale.
01:21 C'est sans doute conscient de cela que le président de la république Paul Biya a autorisé il n'y a pas longtemps le lancement d'une vaste opération d'établissement de 500 000 actes de naissance dont la première phase à Pratton est en cours d'exécution dans 5 de nos 10 régions.
01:36 Cette opération faut-il le souligner s'inscrit dans le droit fil du programme de réhabilitation de l'état civil au Cameroun inauguré en 2010.
01:44 Une quinzaine d'années après a-t-on véritablement avancé ?
01:48 A la vérité oui et non.
01:50 Oui du fait de la création du bureau national de l'état civil BUNEC dont la principale mission est d'assurer la régulation du système lié à notre citoyenneté.
01:59 Oui parce que certaines dispositions de l'ordonnance du 29 juin 1981 devenues caduc ont été modifiées et complétées avec en prime le rallongement des délais de déclaration des faits d'état civil qui sont passés de 1 à 3 mois.
02:12 Si l'on peut se satisfaire de ces avancées on se montrera moins enthousiaste à l'évaluation du processus d'informatisation du système national de l'état civil.
02:21 L'autre chantier confié au BUNEC et qui avance celui-là à pas de sénateur avec à la vérité des fortunes diverses.
02:29 A la base il s'agissait d'équiper en infrastructures informatiques les 432 centres principaux d'état civil existants dans notre pays et répartis ainsi qu'il suit.
02:38 374 logés dans les communes et communautés urbaines et 58 répartis dans nos différentes représentations diplomatiques et postes consulaires à travers le monde.
02:48 Mais à ce jour, à ce jour, seuls 44 centres d'état civil logés dans nos communes et communautés urbaines sont équipés, soit seulement 10% de l'ensemble des structures.
02:59 Pire, sur 10 agences régionales du BUNEC, seules 2 disposent de l'infrastructure informatique pouvant permettre d'assurer la digitalisation des actes d'état civil.
03:08 Il s'agit en l'occurrence des agences régionales de Maroua dans l'extrême nord et d'Ouala dans le littoral.
03:14 Il est vrai qu'ici et là, divers programmes ont été menés soit sur fonds propres de l'état ou des communes ou alors avec le soutien de la coopération internationale.
03:23 Mais jusque là, on est encore bien loin du compte.
03:26 Moins de 23 000 actes d'état civil digitalisés et autour de 900 000 numérisés à travers le processus de reprise de l'antériorité.
03:34 Pour une population qui a largement dépassé les 25 millions d'habitants, la tâche à vrai dire est encore immense.
03:40 La solution est bien celle-ci, numériser, digitaliser.
03:44 Numériser pour mieux gérer les actes d'état civil, les stocker de manière plus efficace, permettre un accès plus facile avec des gains en temps évident, mieux les préserver pour les générations futures.
03:55 C'est un impératif. Un impératif qui, reconnaissons-le, n'est quand même pas sans risque.
04:01 Parce que cette numérisation doit aller de pair avec la sécurité, la confidentialité des données ayant un caractère personnel.
04:08 Cette numérisation doit également aller de pair avec le respect de l'identité, de la vie privée et des libertés individuelles du fait du caractère sensible de ces données.
04:17 Il est question de faire enfin aboutir les textes qui procurent aux actes d'état civil digitalisés la force probante, ce qui n'est pas encore le cas à l'état actuel de notre législation.
04:29 Mais à tous les égards et tout compte fait, la numérisation et la digitalisation doivent constituer pour l'état civil, comme pour bien d'autres, des chemins de non-retour.
04:39 (Générique)