En route vers les transports de demain _ Bonnes nouvelles de la planète _ ARTE

  • il y a 4 mois
Le transport représente l'une des principales préoccupations dans la lutte pour protéger l’environnement, environ 10 % des gaz à effet de serre étant émis par les camions et les voitures. Cet épisode présente des solutions innovantes en matière d'écologie pour les transports de demain.

À Magdebourg, en Allemagne, des chercheurs entendent rendre les déplacements quotidiens plus écologiques grâce à des vélos cargos électriques qui se déplacent sans conducteur. En France, une chaîne de supermarchés livre la capitale en passant par la Seine : les bateaux transportant plus de marchandises que les camions, ils permettent d’économiser du carburant. Dans la ville portuaire allemande de Rostock, le bac qui traverse le fleuve Warnow fonctionne désormais à l’électricité, grâce à des batteries dotées d’une autonomie élevée et à des panneaux solaires placés sur le toit du bateau.

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00:00 Quand on nous parle de l'état de la planète, c'est presque toujours pour nous annoncer
00:09 des catastrophes.
00:10 Il est temps de voir les choses sous un autre angle.
00:15 Nous vous apportons de bonnes nouvelles de la planète.
00:21 Chaque jour, de nouvelles marchandises venues du monde entier arrivent chez nous.
00:31 Leurs transports encombrent de plus en plus nos routes et polluent l'environnement.
00:34 Alors, des ingénieurs allemands et suédois s'efforcent de rendre les camions plus respectueux
00:42 de l'environnement.
00:43 Une chaîne de supermarchés françaises opte pour un mode de livraison alternatif.
00:49 Afin d'économiser du carburant et de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
00:54 À Magdebourg, des chercheurs veulent rendre les déplacements quotidiens plus écologiques
01:05 grâce à des vélocargos électriques.
01:07 Et la nouveauté, c'est qu'ils se déplacent en ville sans conducteur.
01:11 Le transport est l'une des principales préoccupations dans la lutte pour protéger l'environnement.
01:38 Environ 10% des gaz à effet de serre sont émis sur la route par les camions et les
01:43 voitures.
01:44 Pour faire ses courses, se déplacer avec ses enfants ou partir en balade, la voiture
01:51 reste souvent le premier choix.
01:53 À Magdebourg, en Allemagne, des scientifiques cherchent la solution.
01:57 Pour envisager un avenir serein, il faudrait passer au plus vite à des moyens de transport
02:06 respectueux du climat.
02:07 En particulier pour les trajets courts.
02:09 Par exemple, un pique-nique au parc municipal.
02:16 Pour ce genre de situation, à Magdebourg, un moyen de transport exceptionnel est en
02:21 train de voir le jour.
02:22 Des scientifiques de l'université Otto von Guericke veulent construire un vélocargo
02:32 spécial Grandeville.
02:33 Un modèle inédit, puisqu'il se rend de manière autonome là où on en a besoin.
02:37 Bonjour, alors ça donne quoi ?
02:47 Stéphane Schmidt est à la tête de ce projet.
02:51 Il travaille avec des spécialistes de l'informatique, de la mécatronique, de la mécanique, de
02:56 la psychologie et de la logistique.
02:58 Ils ont baptisé ce projet de vélo de transport autonome Aura.
03:03 Pour compléter l'offre de transport en commun de proximité, l'idée c'est qu'on ait un
03:12 système auquel on peut faire appel depuis n'importe quel endroit de la ville et qui
03:16 viennent directement sur demande.
03:18 On peut alors s'en servir, rouler jusqu'à sa destination et le rendre quand on est arrivé.
03:24 Il s'agit d'un système de location de vélocargo.
03:27 Le défi consiste à faire rentrer tous les instruments pour le pilotage, l'accélération,
03:34 le freinage et l'évitement dans un véhicule qui offre nettement moins de place qu'une
03:38 voiture.
03:39 Pour que le vélo puisse s'orienter, les chercheurs l'ont équipé de plusieurs caméras
03:49 et d'une sorte de radar laser, le tout supervisé et coordonné par un cerveau électronique.
03:54 Après plus de trois ans de recherche, un test important va être effectué sur le terrain
04:05 de l'institut.
04:06 Aora est d'abord pilotée à l'aide d'une télécommande.
04:27 Il doit à présent rouler seul, sans télécommande.
04:37 S'il prend de mauvaises décisions, il peut être stoppé à tout moment grâce à un
04:42 bouton d'arrêt d'urgence.
04:44 C'est le moment de montrer qu'il est capable d'apprécier correctement la distance avec
04:50 les voitures et les buissons à l'aide de sa caméra radar sans provoquer de collision.
04:54 Une condition essentielle pour rouler en ville.
04:56 Aora dispose également d'un GPS et d'un outil de cartographie pour trouver son chemin
05:13 avec le plus de précision possible.
05:15 Comme nous avons des environnements très dynamiques avec beaucoup d'objets, il est
05:28 encore difficile de fournir une image correcte de l'environnement.
05:32 Nous continuons à travailler là-dessus et il y a encore beaucoup à faire.
05:38 Le vélo autonome doit également apprendre le code de la route.
05:43 A propos de vélo, saviez-vous qu'à la fin du 19e siècle, faire du vélo a longtemps
05:53 été considéré comme dangereux pour la santé ? On l'accusait de rendre les femmes
05:58 stériles.
05:59 C'est en tout cas ce qu'affirmaient les médecins de l'époque.
06:02 On le soupçonnait même d'en les dire les femmes.
06:05 Leur visage se caractérisait, soi-disant, par des lèvres minces et pâles, des joues
06:10 très rouges, des rides profondes et des cernes foncées.
06:13 De toute évidence, ces affirmations avaient pour seul but de les inciter à rester à
06:18 la maison pour broder, de préférence dans une tenue décente.
06:22 Malgré ça, de courageuses pionnières ont troqué corsets et jupons contre des pantalons
06:28 bouffants et se sont mises en selle pour profiter de cette nouvelle mobilité et de la liberté
06:33 qu'elle leur offrait.
06:34 À tel point que la militante féministe Suzanne B.
06:38 Anthony a dit de la bicyclette, elle a fait plus pour l'émancipation des femmes que
06:42 n'importe quoi d'autre au monde.
06:44 Dans l'Elbe d'Aume, un laboratoire de Magdebourg, les scientifiques procèdent à des contrôles
06:51 en réalité virtuelle.
06:53 Comment les gens réagissent à ce vélo sans conducteur ? En ont-ils peur ? Ou éveillent-ils
07:00 leur curiosité ?
07:01 Hélène Mathis, psychologue environnementaliste, envoie des sujets test dans ce centre-ville
07:08 virtuel.
07:09 Grâce à des lunettes 3D, ils peuvent se déplacer à Magdebourg.
07:17 La chercheuse ne les a pas informés de la présence d'un vélo autonome.
07:24 Quand nous leur demandons après coup l'effet que ça leur a fait, les gens nous répondent
07:43 que c'est tout à fait intéressant et fascinant.
07:45 Dans certaines études, nous avons aussi été témoins de réactions du genre « comme c'est
07:51 mignon, pourquoi roule-t-il tout seul ? » En général, ils sont plutôt touchés et intéressés
07:58 par cet engin.
07:59 Les réactions des humains à la présence d'Aora sont donc positives.
08:06 Mais comment le vélo autonome réagit-il face aux humains ? Par exemple, lorsqu'un
08:12 enfant traverse tout à coup la route.
08:14 Si Aora est amené à être utilisé au quotidien, il doit pouvoir gérer seul ce genre de situation.
08:22 On peut simuler et évaluer beaucoup de choses en amont, mais pour savoir ce qui va réellement
08:29 se passer, il faut avant tout veiller à ce qu'aucune voiture n'arrive.
08:33 Ce virage est un défi pour voir si tout fonctionne correctement.
08:37 C'est assez stressant.
08:39 Aora doit maintenant faire ses preuves sur le campus, où une situation imprévue peut
08:47 survenir à tout moment.
08:48 Ce qui est une évidence pour un cycliste, doit être
09:08 renseigné au cerveau électronique du vélo-cargo autonome.
09:11 Si l'obstacle est repérable loin, pas de problème.
09:24 Mais que se passe-t-il si un objet inattendu se retrouve sur sa route ?
09:29 Même en cas de collision, le vélo offre un avantage supplémentaire.
09:50 Plus lent et plus léger qu'une voiture, il présente moins de risques de provoquer
09:54 des accidents graves.
09:55 Une fois qu'Aora aura parfaitement intégré les règles de la circulation en ville, il
10:11 pourra avantageusement remplacer la voiture pour transporter quelque chose ou rentrer
10:15 rapidement chez soi avec son enfant.
10:17 Il suffira d'appeler le vélo-cargo en passant par une application.
10:21 Celui-ci attendra tranquillement à sa station jusqu'à la commande.
10:27 Selon une étude, près d'un habitant de Magdebourg sur six serait prêt à utiliser
10:33 ce genre de véhicule.
10:34 Si c'était le cas dans toutes les grandes villes allemandes, 5 millions de tonnes de
10:39 CO2 pourraient être économisées chaque année.
10:41 La bonne nouvelle ? Grâce à cette technologie, le bon vieux vélo peut enfin rivaliser avec
10:55 la voiture.
10:56 De quoi rendre nos centres-villes plus agréables et plus respectueux du climat.
11:02 Paris.
11:08 Pour des millions de touristes, c'est la plus belle ville du monde.
11:13 Mais ceux qui y vivent connaissent aussi sa face cachée.
11:20 En moyenne, chaque automobiliste parisien passe environ 140 heures par an dans les embouteillages.
11:26 Et notamment à cause des livraisons.
11:29 Plus de 2 millions de personnes doivent être approvisionnées chaque jour en aliments et
11:33 en marchandises diverses.
11:35 Paris, dans la matinée.
11:40 Les camions de livraison doivent être à l'heure, car les employés des supermarchés
11:45 les attendent.
11:46 Ils doivent remplir les rayons avant l'arrivée des premiers clients.
11:55 C'est le cas des magasins d'une célèbre chaîne française de supermarchés.
11:59 C'est du temps considérable passé sur la route, dans les embouteillages.
12:12 Effectivement, le stress associé à ça, les accidents possibles toujours sur la route.
12:20 Et puis au final, une perte d'efficacité aussi dans les horaires qu'on propose à
12:25 nos magasins.
12:26 Pour éviter les encombrements, le distributeur a opté pour un autre itinéraire, en passant
12:32 par la Seine.
12:33 Le fleuve traverse Paris sur 13 kilomètres.
12:42 Il communique également avec plusieurs autres cours d'eau, ce qui le rend particulièrement
12:47 attractif.
12:48 Nous avons identifié ce mode de la Seine comme une alternative très intéressante qui
12:57 permet d'éviter beaucoup de kilomètres par la route.
13:01 Ça suppose une organisation importante pour faire arriver le bateau sur des heures qui
13:07 sont les bonnes.
13:08 Les entrepôts sont situés à une quinzaine de kilomètres de la capitale.
13:12 Celui-ci stocke des boissons.
13:15 Seuls les produits n'ayant pas besoin d'être réfrigérés sont transportés par bateau.
13:24 Par exemple, le lait UHT, qui est le premier à être placé dans le conteneur.
13:30 Les grues d'une entreprise de logistique prennent ensuite le relais pour charger le
13:35 bateau.
13:36 Le port se trouve à quelques kilomètres seulement de l'entrepôt, au bord de la Marne.
13:41 Celle-ci se jette dans la Seine peu avant Paris.
13:43 41 conteneurs doivent aujourd'hui partir pour la capitale.
13:57 Tous tiennent sur un même bateau.
13:59 Si le transport avait été effectué par la route, il aurait fallu un camion pour chaque
14:06 conteneur.
14:07 La chaîne de supermarché utilise la voie fluviale depuis 2012.
14:11 Une initiative que le commandant Sébastien Nett soutient avec enthousiasme.
14:17 - Mais bon, en deux heures et demie, pouvoir livrer 41 conteneurs pour aujourd'hui sur
14:25 Paris, ça reste un temps raisonnable.
14:29 Un bateau transporte plus de marchandises qu'un camion.
14:36 Et sans les bouchons, le trajet est nettement moins stressant.
14:39 - On a quand même un plus grand sentiment de liberté.
14:51 On est plus quand même au contact de la nature que d'être en plein centre-ville et encore
14:57 plus dans les embouteillages.
14:58 Au même moment, sur les routes, c'est déjà l'heure de pointe et son lot de tracas.
15:06 La barge est également plus vertueuse que le camion.
15:16 Pour le transport d'une tonne de denrées alimentaires, elle émet environ 75 % de CO2
15:22 en moins.
15:23 Le distributeur estime ainsi réduire ses émissions de gaz à effet de serre de quelque
15:28 300 tonnes par an.
15:29 Et la chaîne de supermarché espère encore s'améliorer dans ce domaine.
15:34 - Aujourd'hui, notre bateau a un moteur qui a été changé en 2018, qui fait plutôt
15:40 partie des meilleurs moteurs des bateaux qui circulent actuellement sur la Seine.
15:44 Mais c'est encore des moteurs gasoil.
15:48 Donc on regarde de très près de nouvelles motorisations, soit type gaz, soit type électrique.
15:56 Passer au moteur électrique permettrait de ne plus émettre de CO2 ni de polluants atmosphériques,
16:05 comme les oxydes d'azote ou les particules fines.
16:07 En plein cœur de Paris, la barge a atteint sa destination, le quai de la Bourdonnay.
16:17 Il y passera la nuit avec son commandant à bord, comme chaque jour de la semaine.
16:22 - A propos de Paris, saviez-vous que la Joconde est en lien direct avec le monde souterrain?
16:35 En effet, c'est sous le Louvre que se trouve le plus grand réseau de froid urbain d'Europe.
16:41 La température de l'eau de la Seine est abaissée à 4 degrés grâce à de l'électricité
16:46 issue des énergies renouvelables.
16:48 Elle est ensuite injectée dans un réseau de canalisation de près de 90 kilomètres,
16:52 qui rafraîchit entre autres l'hôtel de ville et l'Opéra Garnier.
16:55 Ce système de refroidissement centralisé consomme beaucoup moins d'énergie que la
17:03 climatisation classique.
17:04 Au Louvre, il ne rafraîchit pas seulement les visiteurs, mais sert aussi à préserver
17:10 les œuvres d'art.
17:11 Ainsi, même sans clim, la Joconde n'a jamais trop chaud.
17:15 Qui sait, c'est peut-être le secret de son sourire légendaire.
17:19 Le lendemain matin, dès 6 heures, le bateau est déchargé.
17:29 Les plus de 300 filiales de la chaîne de supermarchés qui vont être approvisionnées par ce fret
17:38 sont toutes situées à quelques kilomètres du quai.
17:41 Cette fois, le transport vers ces points de vente est assuré par des camions.
17:49 Le distributeur compte également les équiper progressivement de moteurs écologiques.
17:54 Les camions ne parcourant que de courtes distances dans le centre-ville, ils peuvent éviter
18:01 les axes trop encombrés et la marchandise arrive pile à l'heure.
18:04 La bonne nouvelle, si le transport fluvial peut remplacer les camions, nos villes n'en
18:17 seront que plus agréables à vivre.
18:18 Même si le bilan carbone des traditionnels bateaux de navigation intérieure est meilleur
18:35 que celui des camions, ils posent tout de même un problème.
18:38 En raison de leur propulsion diesel, ils émettent de grandes quantités d'oxyde d'azote
18:43 et de particules fines nocives pour la santé.
18:49 Est-ce une fatalité ?
18:50 En Allemagne, la ville portuaire de Rostock a décidé de s'attaquer à cette question.
18:59 Pendant plus de 20 ans, ce vieux bac équipé d'un moteur diesel a permis aux habitants
19:06 de Rostock de traverser le fleuve Varnau.
19:08 C'était une vieille dame, elle avait des éraflures, on entendait le diesel vrombir,
19:18 ça sentait les gaz d'échappement.
19:19 D'abord, le diesel se mettait à hurler, puis on sentait une légère secousse dans
19:25 tout le bateau.
19:26 Mais la vieille dame en question engloutissait quelques 36 000 litres de diesel par an,
19:35 en contradiction totale avec les objectifs climatiques de la ville.
19:38 Elle a donc été remplacée en octobre 2021.
19:42 A bord du Varnau-Stromer, il y a de la place pour 15 vélos et 80 personnes.
19:49 Le nouveau bateau fonctionne à l'électricité et permettrait d'économiser plus de 95 tonnes
19:57 de CO2 par an par rapport à son prédécesseur.
19:59 Le ventre du bateau accueille des batteries, plus précisément des accumulateurs lithium
20:15 polymère à l'autonomie particulièrement élevée.
20:18 Ces accumulateurs sont en outre alimentés par des panneaux solaires positionnés sur
20:26 le toit du bateau.
20:27 Les données empiriques manquent encore, mais les constructeurs estiment que, partant
20:31 ensoleillés, ils permettent de couvrir environ la moitié des besoins en électricité.
20:35 Ce bac solaire a été construit au chantier naval Ampership à Stralsund, désormais spécialisé
20:48 dans la construction de bateaux à propulsion électrique.
20:50 Le chantier naval a livré son premier bateau électrique en 2012, alors que beaucoup misaient
20:58 encore sur le moteur à combustion.
21:00 Ingo Schillinger rend visite aux ingénieurs.
21:06 Lors de la construction de ces navires, il faut trouver le profil de conduite idéal.
21:12 L'électricité doit être suffisante pour la distance à parcourir sans que les batteries
21:17 et le chargement n'alourdissent trop l'embarcation.
21:20 On a troqué le moteur diesel contre de nombreux ordinateurs qui doivent être mis à jour.
21:28 Le bateau possède différents composants et pour coordonner tout cela, il faut créer
21:34 un logiciel.
21:35 C'est notre problématique principale.
21:37 Toute cette technologie doit trouver sa place à bord.
21:43 Là où auparavant il suffisait d'installer un moteur diesel, des centaines de câbles
21:47 sont maintenant nécessaires.
21:48 Pour l'instant, les spécialistes n'ont construit que des bacs électriques.
21:59 Ce n'est pas par hasard, car ces bateaux se prêtent bien à ce type de propulsion.
22:07 Ils parcourent de courtes distances et peuvent se recharger à quai.
22:11 La capacité des batteries est suffisante pour cela.
22:14 Pour arriver à construire des bateaux électriques plus grands et les faire naviguer plus loin,
22:26 les constructeurs rivalisent d'ingéniosité.
22:28 Depuis septembre 2022, un bateau de 30 mètres navigue sur le lac de Constance.
22:38 Le catamaran solaire MS Inselmaeinao.
22:42 Il peut transporter jusqu'à 300 personnes et fait la fierté d'Ingo Schillinger.
23:00 La particularité de ce bateau, ce sont ses panneaux solaires.
23:05 Nous avons utilisé des modules bifaciaux.
23:08 Cela veut dire que l'énergie solaire peut être absorbée par le haut et par le bas.
23:13 Donc, même si elle est déviée par la surface de l'eau, elle peut quand même être absorbée.
23:17 Cette nouvelle technologie rend l'alimentation électrique des bateaux plus efficace.
23:25 De plus, les batteries sont plus performantes d'année en année et n'ont plus besoin d'être
23:30 rechargées aussi souvent.
23:31 D'ici peu, les bateaux de navigation intérieure transportant des charges lourdes pourront eux
23:38 aussi fonctionner à l'électricité tout en étant rentables.
23:41 À propos de propulsion écologique, saviez-vous que le premier bateau électrique a navigué
23:48 sur la Seine dès 1880 ? Un certain Gustave Trouvé électrifiait à peu près tout ce
23:54 qui lui passait sous la main, de l'oiseau mécanique à la lampe frontale des médecins.
23:58 Au cours de sa vie, il a déposé plus de 300 brevets, dont un pour un bateau qui pouvait
24:05 remonter un cours d'eau à une vitesse de 3,5 km/h.
24:09 Pour cela, il a non seulement conçu un moteur électrique adapté avec hélice, c'est-à-dire
24:15 le premier moteur hors-bord, mais aussi un klaxon électrique.
24:19 Il faut dire que les moteurs électriques avaient déjà à l'époque une caractéristique
24:26 que beaucoup trouvent agréable, mais qui peut s'avérer dangereuse.
24:30 Ils sont si silencieux qu'on ne les entend pas arriver.
24:32 Retour à Rostock, où le Warnhoch-Trommer est utilisé comme moyen de transport public.
24:43 Il effectue l'aller-retour plus de 30 fois par jour.
24:47 Aujourd'hui, prendre le bac plutôt que la voiture, c'est aussi agir pour le climat.
24:52 C'est une bonne occasion de se rendre de l'autre côté de Rostock, et on en profite
24:59 souvent en tant qu'étudiant puisqu'il y a un campus sur l'autre rive.
25:02 Ça fait du bien de prendre l'air en se rendant à l'université.
25:09 Le bac fait partie du plan climatique de Rostock, au même titre que les bus électriques et
25:16 ceux au biométhane.
25:18 D'ici 2035, tous les moyens de transport public devront être climatiquement neutres.
25:23 Ici, quand on met les gaz, on ne sent rien, et bien souvent on n'entend rien non plus.
25:32 En revanche, c'est bien plus beau, plus spacieux et beaucoup plus propre.
25:36 En moyenne, le bac de Rostock doit couvrir environ un quart de ses besoins en électricité
25:44 grâce aux panneaux solaires intégrés.
25:46 Pour le reste, il se recharge la nuit.
25:49 Cette électricité provient également d'une installation photovoltaïque qui appartient
25:54 à la mairie de Rostock.
25:55 La bonne nouvelle ? Certaines villes d'Europe prévoient déjà de remplacer leurs bateaux
26:01 conventionnels par des bateaux à propulsion électrique.
26:04 Acheter beaucoup de nouveaux articles, cela fait partie du mode de vie de nombreuses
26:16 personnes.
26:17 Mais de moins en moins de ces produits sont fabriqués localement.
26:21 Alors il faut de plus en plus en importer.
26:24 En Europe, la plupart des entreprises transportent leurs produits avec des camions diesel.
26:32 C'est le cas pour plus de deux tiers des marchandises.
26:35 Il serait nettement plus écologique de faire rouler les camions à l'électricité.
26:42 L'autoroute A5 est l'un des principaux axes de transport en Allemagne.
26:49 Une expérience a lieu ici, dans le tumulte des poids lourds.
26:55 Oleg Zekilinsky livre chaque jour un supermarché situé près de Francfort.
27:03 A première vue, son véhicule n'a rien de particulier.
27:09 Et pourtant, ce camion baptisé Outteux est différent.
27:15 C'est l'un des sept véhicules hybrides qui testent ici le système de route électrique.
27:19 Pour l'instant, faire rouler des camions à l'électricité pose un problème.
27:25 Principalement parce qu'ils ont besoin de très grosses batteries pour couvrir de longues
27:29 distances, ce qui réduit considérablement le volume de chargement.
27:32 Un tronçon de 5 km de l'A5 sert donc de test pour une idée ingénieuse.
27:43 Alimenter les camions en électricité pendant le trajet, grâce à des caténaires.
27:48 Plus de 200 poteaux électriques ont été installés pour ce projet.
27:54 Deux fils de contact avec un pôle positif et un pôle négatif conduisent le courant.
28:11 Dans un premier temps, les experts proposent d'équiper un quart du réseau afin de couvrir
28:19 les trajets les plus importants.
28:20 Le système a été développé par Siemens, l'université technique de Darmstadt et la
28:28 société Autobahn.
28:29 Pour cela, ils ont eu recours à des méthodes éprouvées.
28:34 On a repris une bonne partie de l'expérience technique du tramway, qui est un concept très
28:41 proche.
28:42 Le tramway est déjà présent dans les rues de nombreuses villes.
28:47 Il a fallu un peu adapter le design pour répondre aux exigences de l'autoroute, notamment
28:54 pour les vitesses élevées.
28:56 Mais la technologie de base est prête et disponible.
28:59 La grande nouveauté, c'est le transfert sur l'autoroute.
29:06 Les caténaires peuvent rendre nos autoroutes plus écologiques.
29:12 C'est aux politiques de décider si elles seront effectivement utilisées une fois
29:16 la phase de test terminée.
29:17 A propos de circulation routière, saviez-vous que dans la Rome antique, des règles de circulation
29:26 très particulières étaient en vigueur ? La priorité y était accordée à ceux qui
29:31 avaient de l'argent et une position prestigieuse.
29:33 Il y avait déjà foule à l'époque, alors pour maîtriser un trafic routier parfois
29:39 chaotique, César a fait piétonniser Rome dès l'an 45 avant Jésus-Christ, du moins
29:44 pendant la journée.
29:45 Il a donc instauré la zone à circulation restreinte bien avant nous.
29:50 De la Rome antique à l'actualité suédoise.
30:03 Dans le nord de l'Europe, on a aussi les énergies renouvelables en ligne de mire
30:08 et on tient à rendre le transport de marchandises plus vertueux.
30:11 A Lund, près de la frontière entre la Suède et le Danemark, on planche sur une autre méthode
30:19 pour électrifier les camions.
30:20 Ce n'est pas un grand groupe qui se cache derrière ce projet, mais une petite start-up
30:28 d'une trentaine d'employés.
30:29 Toby Hornlein, originaire de Bavière, est l'un d'entre eux.
30:38 Anna Wieslander est l'une des ingénieurs principales.
30:43 Bonjour Anna.
30:44 Salut Toby.
30:46 Comment ça va ?
30:47 Très bien.
30:48 C'est très enthousiasmant.
30:50 Je pense qu'à l'avenir, notre environnement va changer, avec des routes électriques et
30:57 plein d'autres nouvelles technologies.
30:59 Et je suis ravie de participer à cette évolution.
31:05 Anna et ses collègues développent un système qui permet de recharger non seulement les
31:12 gros camions, mais aussi tout type de véhicules, y compris les voitures.
31:16 On transpose le rail à la route.
31:21 Et pour ça, on creuse dans la chaussée.
31:23 Ça correspond à environ 40 fois 6 centimètres et demi.
31:26 Et c'est tout.
31:27 Ensuite, on étanchéifie et c'est terminé.
31:30 On peut donc équiper n'importe quelle route et rendre toutes les routes plus intelligentes
31:34 grâce à ce système, sans devoir effectuer de travaux gigantesques ni refaire tous les
31:37 revêtements.
31:38 J'enlève quelque chose, je le remplace et voilà.
31:41 Pour alimenter les rails de cette piste d'essai, les ingénieurs utilisent principalement du
31:49 courant issu d'énergies renouvelables.
31:51 Des bras en métal ont été fixés sous le véhicule d'essai.
31:58 Pendant le trajet, ils tirent l'électricité directement des rails.
32:02 Comme pour les caténaires en Allemagne, il n'y a pratiquement aucune déperdition de
32:11 courant lors de la transmission.
32:12 L'électricité peut donc être utilisée pour rouler, mais aussi pour charger la batterie.
32:17 Ça nous permet de diminuer la taille de la batterie, car il n'y a plus besoin d'une
32:27 grande autonomie.
32:28 C'est très important.
32:29 Grâce à ce système, on peut réduire jusqu'à 80% la taille des batteries et avec elle l'impact
32:35 environnemental.
32:36 Que ce soit les ressources, la consommation, la quantité de lithium, tout ça diminue
32:41 en conséquence.
32:42 Le projet n'est pas aussi avancé que celui des caténaires, mais il est d'ores et déjà
32:48 prometteur.
32:49 Une troisième idée est à l'étude pour électrifier les camions et les rendre ainsi
32:56 plus écologiques.
32:57 Elle vient encore d'Allemagne, et plus précisément du Bas-de-Vurtembert.
33:03 Maximilian Arnold veut lui aussi alimenter les camions en électricité pendant qu'ils
33:08 roulent, mais cette fois de manière cachée, sans que le véhicule ne touche une ligne
33:13 électrique.
33:14 Comme vous le voyez, on ne voit rien.
33:19 Le deuxième intérêt, c'est que ça prend peu de place.
33:22 Et la place pourrait devenir un gros problème ici en Allemagne.
33:29 Maximilian et son équipe ont placé des bobines magnétiques sous l'asphalte.
33:34 Elles chargent les batteries par induction, c'est-à-dire sans contact.
33:38 Pour beaucoup de gens, l'induction sert à cuisiner ou à charger un téléphone portable.
33:43 Alors, peut-on aussi charger son téléphone ici ?
33:47 En théorie, ça pourrait fonctionner.
33:51 La technique n'est pas si éloignée, mais la bobine qui se trouve dans la route vérifie
33:57 la présence ou non d'un récepteur approprié.
33:59 Là, le système détecte un téléphone portable, mais ce dernier est beaucoup trop faible pour
34:06 qu'il se dise "Ok, j'envoie le courant puisqu'il y a un objet à recharger".
34:12 Quand les bobines invisibles détectent un véhicule équipé de cette technique de réception,
34:17 la charge se met en route.
34:18 Ici, il s'agit d'un bus du fournisseur d'électricité écologique NBV qui a été
34:24 converti.
34:25 Tout le matériel est enfoui dans le sol.
34:28 Cette technique n'est pas aussi avancée que les caténaires et les rails électriques.
34:35 Les scientifiques doivent composer avec une déperdition lors de la transmission du courant.
34:40 En revanche, les véhicules ne dépendent ni de caténaires ni de rails.
34:45 Je pense que beaucoup d'expériences que nous effectuons ici avec ce bus sont transposables
34:52 aux camions.
34:53 Ces derniers ont à peu près les mêmes dimensions et un espacement similaire sous le véhicule.
34:58 Ça permet déjà de tirer pas mal de conclusions.
35:02 Bonne nouvelle ! Qu'ils travaillent sur l'induction, les rails électriques ou les
35:08 caténaires, de nombreux chercheurs œuvrent à rendre les transports par camion plus
35:12 vertueux.
35:13 Entre-temps, les caténaires sont quasiment prêts à être commercialisés.
35:17 On le sait depuis des décennies, le train est plus écologique que les camions.
35:35 Et pourtant, à l'heure actuelle, en Allemagne comme en France, il ne représente même pas
35:41 un cinquième de l'ensemble du transport de fret.
35:43 Cela tient notamment à un détail technique dont peu de gens ont conscience.
35:51 Les camions sont à l'origine d'environ 40% des émissions mondiales de CO2 causées
36:01 par le transport routier.
36:03 Le transport par camion a aussi des inconvénients pour les chauffeurs routiers.
36:08 Valentin Delosière en sait quelque chose.
36:11 Être sur la route des journées entières, rentrer rarement chez soi, avoir peu de pauses,
36:17 un sommeil insuffisant, être régulièrement coincé dans les embouteillages, voilà qui
36:22 pourrait expliquer la pénurie de chauffeurs routiers en Europe.
36:24 Une entreprise de Leipzig montre qu'il est possible de soulager les chauffeurs routiers
36:34 et l'environnement, et de faire circuler plus de marchandises sur le rail.
36:38 Pour moi, ça n'a aucun sens de consommer 30 litres de diesel au 100 km sur de longues
36:44 distances avec un camion alors qu'en parallèle, nous avons le train et que nous pourrions
36:51 traiter le tout de manière beaucoup plus efficace.
36:53 Chez Cargo Beamer, les semi-remorques sont hissées sur un train de marchandises.
37:00 Le principe de ce transport intermodal, le camion et le train se partagent les trajets.
37:12 Au lieu de conduire sur des centaines de kilomètres, les chauffeurs de camions transfèrent leur
37:16 cargaison au train.
37:17 Tim Krasovka et ses collaborateurs emploient pour cela une nouvelle technique encore peu
37:35 connue.
37:36 Voilà qui pourrait apporter une bouffée d'oxygène au transport intermodal.
37:46 Car jusqu'à présent, c'est souvent au moment du transfert que le concept échoue.
37:50 Normalement, c'est une grue qui s'en charge.
37:55 Pour que la grue ne risque pas de casser ou de plier la semi-remorque du camion, certains
38:00 véhicules sont équipés de bords de préhension.
38:02 Mais cela entraîne des coûts supplémentaires.
38:07 C'est pourquoi la majorité des semi-remorques n'en a pas.
38:10 Elles sont qualifiées de non-grutables.
38:13 90% des remorques qu'on voit ici et là-bas sur l'autoroute ne sont pas grutables.
38:21 Notre solution permet de nous adresser aussi à ce marché et d'effectuer le transbordement
38:30 de la route vers le rail.
38:33 Cargobimmer n'est pas la seule entreprise à s'être penchée sur ce problème.
38:37 Mais c'est l'une des premières à être en mesure, d'un point de vue purement technique,
38:42 de transférer toutes les semi-remorques au rail.
38:44 Voilà qui pourrait changer beaucoup de choses pour bon nombre de chauffeurs routiers comme
38:53 Valentin.
38:54 Fini de parcourir des centaines de kilomètres à travers l'Europe, il n'a qu'à livrer
38:59 ses semi-remorques au terminal.
39:00 Avec à la clé des horaires de travail normaux et la possibilité de rentrer chez soi le
39:06 soir.
39:07 C'est un employé de Cargobimmer qui s'occupe du transfert, à bord d'un engin qui fonctionne
39:14 à l'électricité.
39:15 Il déplace la semi-remorque de Valentin jusqu'au rail.
39:22 Là, ses collègues ont mis à disposition des palettes spéciales.
39:28 La particularité de ce concept, c'est l'absence totale de grue.
39:39 Il suffit d'appuyer sur un bouton pour que la semi-remorque soit poussée latéralement
39:43 sur le train avec la palette.
39:45 Pour gagner du temps, le train peut même recevoir plusieurs semi-remorques simultanément.
39:59 Dans un terminal conventionnel, on a toujours un débarquement et un embarquement.
40:12 Une grue décharge une remorque, la met de côté et la dépose avant de passer au chargement
40:18 suivant.
40:19 Ça prend en général deux à trois heures, alors qu'ici, on peut le faire en à peine
40:24 cinq minutes.
40:25 Grâce à ce système, l'entreprise économise 85% d'émissions de CO2 par rapport à la
40:33 route, comme le confirme l'organisme de certification TÜV Nord.
40:38 Un train permet d'éviter 36 trajets de camions.
40:43 C'est 36 fois moins de diesel, 36 conducteurs dont on n'a pas besoin, et ça permet de
40:50 désengorger les routes tout en réduisant les émissions de CO2.
40:55 Mission accomplie.
40:56 Ici, ce ne sont pas des chauffeurs de poids lourd qui vont acheminer cette cargaison jusqu'à
41:01 Perpignan, à 1100 kilomètres de là, mais un seul conducteur de train.
41:05 A propos de trains, saviez-vous que le blob, cette étrange créature gluante, est le roi
41:14 de la planification du transport ?
41:15 Des chercheurs ont reproduit une carte de Tokyo et de ses environs avec des flocons
41:20 d'avoine.
41:21 Un flocon d'avoine par ville.
41:23 Lorsque le blob cherche de la nourriture, il déploie des filaments dans toutes les
41:27 directions.
41:28 S'il trouve quelque chose de comestible, il choisit le chemin de transport le plus
41:33 court.
41:34 Les chercheurs ont utilisé ce talent pour vérifier l'efficacité de différents réseaux
41:38 ferroviaires et autoroutiers.
41:40 Dans le cas de Tokyo, le blob a relié les flocons d'avoine dans un réseau qui ressemblait
41:45 beaucoup à celui de la ville.
41:46 Bravo Tokyo ! Et bravo le blob !
41:52 La bonne nouvelle, le transport de marchandises est en passe d'évoluer.
41:59 De particulièrement problématique, il pourrait devenir un élément central de la lutte pour
42:04 la protection du climat.
42:05 Sur le rail, sur l'eau et sur la route.
42:09 Partout, des personnes engagées tentent de trouver des solutions aux problèmes de notre
42:20 planète.
42:21 Et beaucoup de bonnes idées réunies peuvent faire la différence.
42:25 Il est temps d'apporter encore plus de bonnes nouvelles de la planète.
42:33 La planète est en train de se transformer.
42:52 Merci.
43:06 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
43:09 "La planète est en train de se transformer"

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