L’avis de Mathieu Ceschin, ancien éleveur de taureaux, il participé à L’amour est dans le pré sur M6 (diffusé en 2020).
Il est en procédure pour avoir un enfant par GPA.
Face à lui, Ana-Luana Stoicea-Deram. Elle a co-fondé et co-préside la Coalition internationale pour l’abolition de la maternité de substitution (Ciams). Elle milite contre la GPA.
⚠️ Émission datée de mars 2023.
Il est en procédure pour avoir un enfant par GPA.
Face à lui, Ana-Luana Stoicea-Deram. Elle a co-fondé et co-préside la Coalition internationale pour l’abolition de la maternité de substitution (Ciams). Elle milite contre la GPA.
⚠️ Émission datée de mars 2023.
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NewsTranscription
00:00La GPA consiste à louer le ventre d'une femme.
00:04Faux.
00:08Faux aussi.
00:10La GPA n'est accessible qu'aux plus riches.
00:14Relativement faux.
00:16Relativement vrai.
00:18Bonjour, moi je suis Mathieu Séchin, entrepreneur.
00:21J'écris actuellement une pièce de théâtre
00:23et je suis ici en tant que futur papa
00:26d'un enfant issu d'une maternité de substitution.
00:32La GPA est une pratique éthique.
00:34Faux.
00:35Je vais dire...
00:38Faux, comme ça on rentrera dans les détails après.
00:41Bien, bonjour, je suis Ana Luana Stoicha de Ram.
00:44Je suis militante féministe, je pense.
00:47J'interviens aujourd'hui dans le cadre de ce débat
00:50en tant que l'une des trois coprésidentes
00:53de la coalition internationale
00:55pour l'abolition de la maternité de substitution.
01:01Oui.
01:02Vrai.
01:06Oui.
01:08Faux.
01:14Faux.
01:14Faux.
01:19Vrai.
01:23C'est comme moi tout à l'heure, c'est...
01:26On gardera votre hésitation, évidemment.
01:28Faux.
01:34Faux.
01:35Alors si c'était en France,
01:37dans la façon dont je le vois, je dirais vrai.
01:44Faux.
01:45Vrai.
01:51Faux.
01:52Au niveau mondial, non.
01:53Pour ma part, c'est pas...
01:54Bien évidemment que c'est un marché
01:56et que c'est une des raisons pour lesquelles, en tant que féministe,
01:58nous combattons la GPA,
01:59parce que c'est un marché, c'est un marché mondialisé.
02:02Et c'est pas une question de...
02:04À tel ou tel endroit, c'est plus acceptable qu'à tel autre.
02:07Parce qu'encore une fois,
02:08quelles que soient les conditions,
02:10ce qu'on fait à une femme, c'est toujours la même chose.
02:12C'est-à-dire qu'on bourre son corps d'hormones pendant plusieurs mois.
02:16Et qu'il y a des femmes qui sont mortes.
02:18Alors.
02:19Il y a de nombreuses femmes qui sont mortes.
02:21Pendant la grossesse, il y a des femmes qui sont mortes.
02:23Après l'accouchement,
02:24il y a des femmes dont les enfants aujourd'hui sont orphelins.
02:26Et à cette place, ne pourra jamais se trouver
02:30ni Brooke, ni Lydia, ni Irina, ni Natasha, ni Prejila,
02:35ni toutes les femmes qui sont mortes.
02:37Et ça, on le sait très bien.
02:39Et quel que soit le coût, quel que soit le prix qu'on met,
02:42leurs enfants, aujourd'hui, sont orphelins.
02:44Et elles ne sont plus jamais là.
02:46Nous avons posé la question, nous, parce que je représente une coalition,
02:49nous avons posé la question aux Etats
02:51où la GPA est légale, pratiquée, encadrée.
02:56Combien de femmes
02:58qui deviennent mère porteuse,
03:00parce que j'imagine que dans le pays où tu es allée,
03:02la GPA est légale,
03:04est-ce qu'ils savent, est-ce qu'ils ont des chiffres
03:06pour savoir combien de femmes font des dépressions post-partum ?
03:10Combien de femmes perdent leur utérus ?
03:12Combien de femmes ont des problèmes de santé après ?
03:15Aucun Etat à qui on a posé la question, à la Grèce,
03:17parce que c'est l'Europe,
03:19n'a posé la question à l'Ukraine.
03:20Aucun Etat n'a été en mesure de nous le dire.
03:22Ils ont fait les yeux comme ça quand on leur a demandé,
03:24parce qu'ils ont dit, mais ça ne nous intéresse pas.
03:27Donc ce qu'on fait aux femmes, toujours, c'est la même chose.
03:30Quel que soit le prix qu'on met, 2500 euros, 150 000, peu importe.
03:35Et quand on parle de prix et de ce qui est raisonnable, pas raisonnable,
03:38et ainsi de suite, on se réfère à quoi ?
03:40Qui décide de ce prix-là ?
03:42Est-ce que c'est la femme qui décide du prix ? Non, jamais.
03:44Et moi, ça me met mal à l'aise de discuter du prix
03:46parce qu'en fait, on discute du prix de quelque chose
03:49qui aboutit à la production d'un être humain.
03:52Et en fait, c'est la situation de l'enfant qui est au bout,
03:55qui est intéressante.
03:57Alors, je comprends ce que tu dis,
03:59et je ne reviens pas sur les risques d'une maternité.
04:02Je veux dire, ce n'est pas possible de revenir sur les risques d'une maternité.
04:06Même en France, des mamans décèdent.
04:09Donc ça, on est tout à fait d'accord.
04:13Deux choses.
04:15Pourquoi, à ce moment-là,
04:18fort de ce que tu viens de dire,
04:20on n'engagerait pas des discussions,
04:23on enlève ce côté, ce que tu viens de dire,
04:26on exploite la femme, parce que ça, c'est encore autre chose.
04:29Chacun est libre de faire ce qu'il a envie de son corps.
04:31Mais pourquoi, dans un encadrement très serré,
04:34dans un encadrement très serré,
04:36avec un taux d'information le plus élevé possible,
04:40on ne ferait pas ça ?
04:42Je te donne l'exemple de quelque chose.
04:44Aujourd'hui, et ça ne choque personne,
04:47mais le don de rein,
04:50on enlève quand même quelque chose de ton corps,
04:53ce qui est encore plus que de faire un enfant, quand même.
04:56Pourquoi on enlève des reins ?
04:58Attends, attends, attends.
05:00Alors, pour sauver une vie,
05:03et moi je te dirais pour la GPA, pour donner une vie.
05:05Donc on est un peu sur le même tableau.
05:08Moi je me place toujours sur le fait de donner une vie.
05:11Pourquoi ça ne choque personne,
05:13quand on dit je vais donner un rein à quelqu'un pour le sauver,
05:16je vais donner une partie de mon foie,
05:18ça ne choque personne.
05:20Pourtant les dangers, ils restent là.
05:22Vivre avec un seul rein, si il y a 50 ans tu te tapes une dialyse,
05:25tu es dans la mouise.
05:27Donc ça, ça ne choque pas.
05:29Mais parce que ça ne touche pas au sacro-saint
05:33de l'enfance, de l'accouchement, effectivement de la femme,
05:36que je respecte complètement,
05:38mais ça ne choque pas.
05:40Pour moi, c'est le même engagement,
05:42une femme qui décide de donner vie à un enfant pour quelqu'un d'autre,
05:47si c'est hyper encadré en France,
05:50on ne parle pas de l'Ukraine, de la Grèce, tout ça,
05:53encadré en France, comme on le souhaite, etc.
05:56Pourquoi ça ne serait pas plus valable
05:58que le fait qu'une femme, qu'un homme,
06:00décide de donner son rein ?
06:02Parce qu'on n'est pas dans le don d'organes.
06:04Tu as mentionné tout à l'heure le don du rein
06:06et tu as dit toi-même, ce don sauve une vie.
06:09Donc le don d'organes, en général,
06:12est un don qui est fait pour sauver des vies
06:14ou pour améliorer la santé de quelqu'un,
06:17ou la qualité de vie de quelqu'un,
06:19si ce don se fait dans les règles.
06:22Dans la GPA, il ne s'agit pas du tout de ça.
06:24Et tu mentionnes le fait que c'est la production d'une vie.
06:27Et nous sommes tout à fait d'accord,
06:29on produit une vie, on permet à une vie d'advenir au monde,
06:32et c'est très intéressant parce que ça va nous conduire,
06:35et très rapidement, à la question de l'IVG,
06:37de la possibilité de l'IVG.
06:39Et quand on voit aujourd'hui aux Etats-Unis
06:41que les Etats qui interdisent l'IVG
06:43sont des Etats qui pratiquent la GPA,
06:45et d'ailleurs ça pose des problèmes aux agences
06:47qui font des GPA dans ces Etats-là,
06:49on est tout à fait dans cette idée-là.
06:51Le corps de la femme sert pour faire advenir au monde
06:54une autre vie.
06:55Je veux juste revenir sur la question...
06:57Il faudrait que tu reviennes sur l'IVG
06:59parce que je n'ai pas tout compris le rapport avec l'IVG.
07:01On est même dans un rapport français
07:03où on est passé de...
07:07La France est pro-IVG d'une manière incroyable,
07:10je crois que c'est 80%, d'accord ?
07:1280% pour l'IVG.
07:14Je n'ai pas été claire et je voudrais...
07:16Oui, il faudra que tu me le dises,
07:18alors que la GPA c'est pareil, on est passé de 50%,
07:20on est à 75% pour la GPA aujourd'hui en France.
07:22Mathieu, j'aimerais bien qu'on revienne là aussi
07:25sur la manière dont la population est informée.
07:28On n'a jamais entendu, jamais,
07:30sur les dizaines d'heures qu'on a
07:32sur les médias publics concernant la GPA,
07:35on n'a jamais des informations
07:37sur les risques encourus par les femmes.
07:40On a eu des émissions sur France 3
07:42qui non seulement font la propagande
07:44pour la GPA en Ukraine,
07:45en 2019, ils vantent les cliniques à Kharkiv.
07:48Oui, non mais ça...
07:49Nous sommes d'accord.
07:50En mettant à l'écran, à 19h30,
07:52heure de grande écoute,
07:54des publicités de la clinique en question
07:57qui garantissent la production de l'enfant parfait.
07:59L'enfant en parfaite santé.
08:01Là, on est dans l'eugénisme.
08:02Ça, c'est les médias publics en France.
08:04Donc tu m'étonnes qu'après des années
08:06de lavage de cerveau de la sorte,
08:07oui, la population est pour.
08:08On ne parle jamais des risques.
08:10Mais revenons à la situation.
08:11Pour moi, c'est pour ça que j'ai dit tout à l'heure,
08:13la GPA est un marché mondial.
08:15Toi, tu vis en France
08:17et tu as le choix de faire ça
08:19où tu veux dans le monde.
08:20Des Américains peuvent le faire aux Etats-Unis,
08:22comme ils peuvent le faire en Ukraine,
08:24comme ils peuvent le faire en Inde,
08:25comme ils peuvent le faire en Grèce,
08:26ainsi de suite.
08:27C'est une pratique qui n'est pas du tout limitée
08:29à un pays.
08:31Et personne ne peut obliger
08:32les personnes qui souhaitent obtenir des enfants
08:34par la GPA à rester dans leur pays.
08:36On le voit aujourd'hui en Grande-Bretagne.
08:38Ce qui se passe en Grande-Bretagne,
08:39c'est que la pratique est légale
08:41en Grande-Bretagne
08:42et beaucoup de grands bretons
08:44vont partout où ils trouvent
08:46des prix plus intéressants.
08:47Il y a eu quelques années, par exemple,
08:49un couple d'aristocrates
08:50qui sont allés aux Etats-Unis.
08:51Pourquoi ?
08:52Parce qu'aux Etats-Unis,
08:53ils pouvaient choisir le sexe de l'enfant.
08:55Et ils le disent dans les médias.
08:57Ils le disent dans les médias.
08:58Donc, dans tout pays où la pratique est légale
09:02parce qu'admise et encadrée,
09:04elle donne toujours lieu à
09:06« on va ailleurs »
09:07parce qu'ailleurs, on trouve ce qu'on cherche.
09:09Toi, tu cherches une GPA
09:11qui te semble éthique selon tes critères.
09:13D'autres cherchent d'autres critères.
09:14Et chacun est libre de faire ce qu'il veut.
09:16On est entre des citoyens.
09:17On est en démocratie.
09:18Les désirs de chaque citoyen
09:20sont égaux aux autres.
09:21Donc, ils sont en tant que tels
09:23considérés comme étant légitimes.
09:24Donc, dire qu'en France, on va encadrer,
09:26ça ne sert strictement à rien
09:28parce que ce qu'on fait quand on réglemente,
09:31c'est qu'on accepte la pratique en tant que telle.
09:33Pour moi, en tant que féministe
09:35et tout simplement en tant qu'être humain,
09:36la pratique n'est pas acceptable.
09:38Il n'est pas acceptable de faire à une femme
09:40ce qu'on lui fait en GPA.