• il y a 5 mois
Deux ans après son élection, le maire LR de Mamoudzou sonnait le tocsin à la tribune de l’Association des mairies de France en 2022 : "Mayotte est l'île aux enfers". Depuis, la dégradation de la sécurité sur l’archipel a tourné au drame avec les razzias des coupeurs de routes qui attaquent les automobilistes en jetant des bombonnes de gaz dans les pare-brise, les règlements de compte entre bandes de villages à coups de révolver et le caillassage des voitures de police, prises désormais pour cibles à coups de fers à béton aiguisés et lancés comme des javelots pour "se faire du Bleu".
Couvre-feu, corridor de sécurité, expéditions dans les "favelas" n’ont pas suffi à ramener le calme. Apres l’échec de Wuambushu 1 et 40 jours de blocages à l’initiative de collectifs locaux en début d’année, Gérard Darmanin a lancé ce mois-ci la suite du film intitulé "Mayotte place nette" juste avant la campagne des européennes.
Pour l’édile du chef-lieu de Mayotte, il est urgent d’endiguer l’invasion migratoire qui menace l’ile. "On a détourné la tête trop longtemps", reconnait Ambdilwahedou Soumaila. L’Union des Comores, grand pourvoyeur de clandestins anjouanais et d’Afrique des grands lacs, doit être mis devant ses responsabilités. De son côté, l’Etat doit rendre imperméables les frontières maritimes du département ultramarin. Milices, mercenaires et terroristes sont aux portes de Mayotte, martèle le maire de Mamoudzou, convaincu que l’islam mahorais modéré et tolérant, qui concerne 90 % de la population, loin d’être une source de tensions est "une référence pour la République…".

Entretien réalisé par Claude Corse pour TVL en association avec Radio Courtoisie et le magazine L’Incorrect.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 [Générique]
00:24 Monsieur le maire, après la venue et les déclarations très volontaristes du ministre de l'Intérieur
00:30 à l'annonce de l'opération Wambushu 2 qui deviendra Mayotte Place Nette,
00:34 on a senti la ministre des Outre-mer beaucoup plus évasive au cours de sa troisième visite ce mois-ci.
00:39 Faites-vous encore confiance au gouvernement pour éradiquer l'insécurité à Mayotte ?
00:44 Chacun a son job, comme dirait l'autre.
00:49 Le ministre de l'Intérieur, c'est le garant de la sécurité de la nation.
00:54 C'est normal.
00:56 Ici, tous les élus, l'ensemble de la population de Mayotte, demandaient quoi ?
01:01 Qu'il y ait la sécurité, que nous puissions vivre normalement, comme partout au territoire national,
01:08 que quelqu'un puisse se lever chez soi, aller travailler et revenir en toute sécurité, en toute quiétude.
01:15 Donc c'était normal que le ministre de l'Intérieur, garant de notre sécurité, puisse à son niveau apporter cet élément.
01:22 Maintenant, la ministre déléguée aux Outre-mer, qui n'a peut-être pas cette fibre de sécurité,
01:30 prend les gants utiles et nécessaires.
01:32 Dans tout état de cause, nous considérons, comme je l'ai dit, que ce qui est important ici,
01:37 c'est que la méthode soit posée, que l'État, de manière globale,
01:42 puisse entendre ce cri d'alarme, celui de maoraises et de maorais,
01:47 pour dire qu'il nous faut de la sécurité sur le territoire.
01:51 Quand nous déposons nos enfants dans les collèges, dans les lycées, dans les transports,
01:56 il faut que nous soyons sûrs et rassurés qu'ils pourront aller à l'école et revenir dans leur foyer respectif, en toute sécurité.
02:04 C'est ça la demande, c'est ce qui a fait qu'aujourd'hui, les gens ont accepté,
02:09 en tout cas les forces vives ont accepté, à la fois de libérer les routes,
02:14 de nous permettre, nous, les maires et conseils départementaux,
02:19 de pouvoir rentrer dans nos locaux et pouvoir assurer la continuité du service public.
02:25 Il ne faudrait pas que cette confiance qui a été faite soit déçue,
02:32 parce que là, ça inviterait les gens à revenir sur les routes,
02:36 ce qui naturellement aura des conséquences lourdes sur le plan social et sur le plan économique.
02:41 Avant de vous interroger sur la gravité de la crise qui secoue Mayotte,
02:45 un mot sur les entreprises qui ont souffert du mouvement de blocage de l'île par nos compatriotes,
02:50 en réponse à l'insécurité et l'invasion migratoire.
02:53 Quelle doit être la réponse de l'État ? Doit-il venir au secours des plus touchés ?
02:58 Vous savez, après les 40 jours de blocage, la vie de Mamoudou,
03:06 il faut savoir que c'est la première zone économique du territoire de Mayotte.
03:10 Nous sommes très inquiets quand les entreprises sont en difficulté.
03:14 Pourquoi ? Parce qu'avec toutes les crises que nous connaissons,
03:18 si nous rajoutons des crises à la crise sociale, qui est déjà très lourde,
03:23 30% de nos administrés à Mamoudou sont au chômage. C'est compliqué.
03:29 Le fait que des entreprises mettent des salariés ou des ouvriers sur un chômage technique,
03:37 soit quasiment rupture de contrat parce qu'ils ne peuvent pas travailler normalement,
03:43 forcément ça a des impacts forts.
03:45 Et c'est pour cela que nous continuons à les soutenir, les entreprises,
03:49 de façon que c'est utile et nécessaire que le gouvernement réponde à ces attentes fortes de la population,
03:55 qui nous évitera demain des retours sur les barrages.
03:59 La concertation ouverte par Bouveau autour du projet ministériel a déjà mis en évidence
04:03 des points de désaccord défendus par des élus locaux.
04:06 Êtes-vous de ceux qui n'ont pas pu faire entendre toute leur doléance ?
04:10 Nous concernons un certain point où ils pensent que ça ne pourrait pas nécessairement être acté.
04:19 Nous avions demandé par exemple, compte tenu de la bidonvilisation de notre territoire,
04:24 qui est moratoire. Vous savez ici, c'est 1000 titres de séjour qui sont donnés à Bayotte,
04:32 1000 titres de séjour qui sont donnés tous les mois, ce qui fait quelque chose comme 15 à 16 000 tous les ans.
04:39 Qui sont délivrés par la préfecture. Ce que nous disons, ce que nous avons demandé,
04:45 en tout cas pour le compte de la ville, c'est que pour nous éviter que notre territoire,
04:49 en tout cas Mamoudjou, continue d'avoir des bidonvilles punis partout,
04:54 il faut que nous puissions avoir un regard sur quels sont les dossiers qui sont déposés
05:03 pour que les gens justifient leur adresse. Parce que quelqu'un qui vient et qui dit
05:10 "moi j'habite à Mamoudjou, ici, Mamoudjou centre, ici où on est", il faut que la ville,
05:15 en tout cas la commune, puisse dire à la préfecture que effectivement, cette personne
05:21 habite bien à l'endroit indiqué, mais pas sur un bidonville où il viendrait ici
05:26 récupérer une facture en disant "j'habite à telle adresse" alors que la personne a un bidonville là-bas.
05:32 C'est aussi un moyen pour nous de contrôler cette bidonville de la ville.
05:38 Donc nous avons souhaité qu'il y ait un moratoire sur une période assez courte, 5 ans,
05:44 sur la livraison de nouveaux titres. Par exemple sur un sujet comme ça,
05:53 où ils ont pensé que ce serait peut-être pas faisable, c'est un point où nous pensons
05:58 que ça nous serait très utile de faire un état des lieux sur l'ensemble des titres
06:04 qui seraient renouvelés pour que nous puissions effectivement dire à la préfecture
06:10 et donc à l'État que cette personne-là habite dans un bidonville et ce n'est pas acceptable.
06:16 Donc il faut qu'on enlève la personne là où il a pris la facture.
06:21 Je ne comprends pas pourquoi moi je donnerais ma facture pour dire qu'une personne habite chez moi
06:25 et demain je ne puisse pas accepter de reprendre la personne, de la loger chez moi
06:30 parce que c'est moi qui ai donné la facture en attestant qu'elle habite bien chez moi.
06:34 Voilà un certain nombre de sujets comme ça où nous n'avons pas nécessairement un accord
06:38 d'un point de vue mais à toutes les autres causes, nous avons dit ce que nous avions à dire,
06:43 là on verra ce qui sortira après les arbitrages.
06:47 La maison brûle. Le calendrier de la ministre qui s'est donné 11 semaines pour faire place nette vous convient-il ?
06:53 Compte tenu du contexte difficile, on doit accélérer un certain nombre de choses.
07:01 Maintenant accélérer un certain nombre de choses, ça ne veut pas dire imposer n'importe quoi.
07:06 Donc si on accélère par rapport aux propositions faites ici localement sur le territoire, oui.
07:13 Mais pas pour dire qu'il faut qu'on accélère mais finalement il faut que vous adoptiez
07:18 ou vous donnez un avis sur ce que le gouvernement voudra.
07:21 C'est ce qui a fait que la première mouture qui a été faite par l'ancien ministre,
07:26 a été unanimement rejetée par les conseils départementaux.
07:31 Il ne faudrait pas qu'il y ait vice-repetita de cette situation.
07:35 Mais sur l'aspect où on doit aller vite, oui, c'est important parce que le contexte du territoire
07:40 exige qu'on ait des réponses rapides.
07:42 Comme partout, l'insécurité gangrène le territoire du chef-lieu.
07:46 Des bandes de plus en plus violentes descendent des collines armées de machettes
07:49 pour racketter et traquer les habitants.
07:51 Les coupeurs de route coupent désormais pour tuer. Comment les combattre ?
07:55 Ce sujet de violence est un vrai sujet pour la ville.
07:59 Raison pour laquelle nous avons décidé d'augmenter toute la vidéoprotection de la ville.
08:05 Donc, 60 caméras.
08:07 Quand nous sommes arrivés à Stabilité, l'enjeu c'est d'arriver à avoir 200 caméras.
08:11 Et les caméras y compris dans les écoles.
08:13 Parce que nous pensons qu'aujourd'hui, la proportion, le niveau de violence est tel qu'avant,
08:20 ce n'était pas dans les écoles, ce n'était pas dans l'ensemble des écoles.
08:23 Maintenant, la violence va carrément au sein des écoles.
08:26 Nous avons dû débourser plus de 1,2 million d'euros pour la sécurisation de l'ensemble
08:31 de nos 37 groupes scolaires sur la commune de Mamoudou.
08:34 Donc, l'État, en 2022, nous a accordé 1 million d'euros pour nous permettre
08:40 de continuer ce chantier de vidéoprotection.
08:43 C'est un élément important.
08:45 Cette année 2024, nous allons redeposer notre dossier pour que l'ensemble du territoire
08:49 de Mamoudou puisse être émaillé de vidéoprotection.
08:53 Nous pensons que ce sont des mesures importantes de dissuasion et de prévention.
08:59 Deuxième élément, quand nous sommes arrivés ici en 2020, il y avait 37 policiers municipaux.
09:05 Aujourd'hui, on est à 70 parce que nous pensons que c'est utile qu'il y ait des moyens humains
09:11 qui soient visibles pour que nos concitoyens puissent être rassurés.
09:18 Raison pour laquelle, en plus de la police municipale qui est ici en centre-ville,
09:25 nous avons mis aussi en place deux autres annexes à Passamaïkine, vers le sud de Mamoudou.
09:32 Et on aura très prochainement, d'ici la fin de l'année, une annexe de la police municipale
09:37 pour plus de proximité, notamment dans les interventions, parce que nous pensons que c'est utile et nécessaire.
09:43 On ne le sait pas, mais la situation est bien plus dangereuse ici que dans la plupart des villes
09:48 des autres départements français.
09:50 Comment avez-vous organisé la couverture du territoire contre la délinquance et ses coupeurs de route
09:55 qui s'en prennent désormais aux forces de l'ordre ?
09:58 Nous avons une convention de coordination. Nous travaillons en bonne intelligence avec la police nationale.
10:05 Le territoire est très vaste, presque 100 000 habitants, 8 à 9 villages.
10:12 Nous devons être partout.
10:14 Raison pour laquelle nous essayons de travailler, notamment par exemple, je vais vous donner un exemple très précis,
10:19 dans la matinée, parce qu'il faut aussi sécuriser les élèves et les professeurs qui vont dans les établissements scolaires,
10:26 la police nationale assure toute la zone nord du centre de Mamoudou jusqu'à Kawini, les entrées et sorties des élèves,
10:35 et nous, nous assurons toute la partie sud.
10:38 On se répartit aussi les missions dans ce sens.
10:42 Quand l'élève vit par exemple, la police municipale ne travaille pas la nuit,
10:50 nous faisons le dépôt, les caméras, directement la police nationale de là-bas,
10:56 ils arrivent à gérer directement l'ensemble des caméras de vidéo protection qui sont notre propriété,
11:03 mais avec le dépôt qui a été fait dans le cadre de notre convention de coordination,
11:07 ça leur permet eux d'avoir tout de suite la main sur un certain nombre de sujets.
11:10 Voilà un certain nombre de sujets où nous travaillons en bonne intelligence.
11:15 Aujourd'hui, nous sommes dans un territoire où des fois, la violence est telle,
11:20 qu'il faut que la police nationale et la police humaine travaillent ensemble.
11:24 Nous avons accompagné une patrouille de la police municipale dans les quartiers chauds de la ville,
11:28 et l'on a pu échanger avec une unité de la police nationale,
11:31 en maraude dans leur voiture cabossée comme les vôtres, par les caillassages.
11:35 Ils sont unanimes à constater que la situation devient très inquiétante. Un commentaire ?
11:40 Très inquiétante. Vous avez même vu que ça s'est exporté à La Réunion.
11:44 Je le dis ici, les maorais, le peuple maorais, c'est un peuple extrêmement pacifique.
11:53 La violence, nous ne connaissons pas ça. Nous ne savons pas ce que c'est la violence.
11:58 Et quand nous avons nos problèmes avec nos voisins, on les règle devant ce qu'on appelle les 4 DIC.
12:07 Depuis l'immigration incontrôlée qui est sur le territoire, depuis ces 10 000 à moyenne naissances par an
12:21 au centre hospitalier qui est sur la Mouzou ici, centre hospitalier de Mayotte, c'est devenu incontrôlable.
12:30 Une immigration incontrôlée, à moyenne on nous dit quasiment 8 barques qui arrivent sur le territoire de Mayotte par jour.
12:40 À moyenne une trentaine de personnes par barque. À moyenne toujours, c'est, allez on va dire, 2 voire des fois 3 barques seulement interceptées.
12:53 Les 5 autres, ils arrivent, donc immigration incontrôlée. Des naissances où des femmes viennent accoucher juste pour avoir la nationalité
13:03 mais pas s'occuper de leurs enfants. Donc on a affaire à beaucoup de naissances, pas d'éducation, pas d'instruction.
13:12 Des jeunes qui arrivent ici en masse, on ne peut pas tous les scolariser parce qu'on n'a pas suffisamment de salles de classe.
13:20 On s'appelle les rotations ici qui font que la même salle de classe est occupée dans la même journée par deux classes différentes.
13:28 Tout ça, mais bout à bout, font que ces jeunes pour beaucoup désœuvrer, pour survivre la plupart du temps, ils tombent dans ces violences.
13:44 Un autre élément, on est sur un territoire qui est revendiqué par le gouvernement comorien.
13:51 Donc c'est aussi une instrumentalisation du gouvernement comorien qui invite notamment leur population à dire "Allez à Mayotte parce que là-bas c'est chez vous".
14:03 Donc prenez les barques, et ça c'est souvent les dirigeants comoriens qui font ça, sachant pertinemment que le Bradmer entre en juin et Mayotte,
14:15 souvent il y a beaucoup de morts, mais ils incitent quand même leur population à aller dans ce sens.
14:20 Donc comme on est un territoire qui est revendiqué par un pays qui est étranger en l'occurrence au mort,
14:26 cela fait qu'il y a beaucoup de gens qui sont envoyés ici et qui commettent des violences.
14:31 Voilà, donc ce sont des phénomènes dont nous ne nous connaissons pas.
14:35 Moi j'ai fait quasiment toute ma vie après 42 ans ici sur le territoire de Mayotte.
14:41 Je suis parti une fois à Métropole, tout au long de mon enfance, de mon adolescence.
14:47 Nous on avait peur du gendarme, on avait peur du policier.
14:54 Aujourd'hui, cette génération de personnes qui ne sont pas ici, qui ne sont pas natifs du territoire,
15:03 et qui n'ont pas cette culture de vivre ensemble, c'est l'inverse.
15:08 Quand ils voient la police, ils vont les attaquer.
15:10 Donc voilà ce qui fait qu'aujourd'hui on se retrouve dans cette situation.
15:14 Depuis la départementalisation en 2011, Mayotte devrait profiter pleinement de la continuité territoriale et de l'indivisibilité de la République.
15:22 Or, des disparités subsistent avec la métropole, qui plus est a un droit coutumier musulman,
15:27 incarné notamment par les caddies, ces juges civils de l'UMA, cohabitent avec le droit commun.
15:32 Le 101e département français pose un vrai problème aux constitutionnalistes.
15:36 Ça pose problème, on nous a souvent dit qu'en Alsace-Lorraine on a aussi des cas similaires.
15:43 Donc je pense que les adaptations utiles et nécessaires ont été faites.
15:52 Beaucoup de maoris ont dû faire des sacrifices, parce que c'était souvent ce qui nous était opposé.
15:59 Pour avoir la départementalisation, je rappelle que c'est 50 ans de combat,
16:04 il fallait renoncer à un certain nombre de droits locaux.
16:09 Ce qui a fait que beaucoup de compétences, par exemple pour les caddies,
16:16 ils ont perdu leurs compétences.
16:21 On a dû renoncer à beaucoup de choses pour nous permettre d'arriver à cette départementalisation.
16:25 Maintenant, il y a toujours des enregistrements qui sont en droit local.
16:30 L'État, je pense, a reconnu cet aspect spécifique au territoire de Mayotte.
16:38 Ça ne doit pas empêcher la République d'exercer pleinement sa responsabilité sur le territoire de Mayotte.
16:45 Parce que l'éducation, il ne s'agit pas de savoir si on est de droit commun ou de droit local
16:50 pour bénéficier d'une éducation de qualité.
16:52 La sécurité, la question ne se pose pas en termes de droit local ou de droit commun.
16:56 En réalité, tout ce que demande le territoire de Mayotte,
16:59 le développement en termes d'infrastructures,
17:02 il faut que l'État prenne ses responsabilités sur ce territoire et aide Mayotte à se développer.
17:08 La question n'est pas de savoir si on doit se développer dans le droit local ou le droit commun.
17:13 Je pense que c'est un sujet qui a été traité depuis 2011 en érigeant le territoire
17:19 en département français d'Outre-mer, sa unième département.
17:22 Après, en 2014, en neuvième région étrangé périphérique d'Europe,
17:27 la question aujourd'hui ne se pose plus dans ce sens.
17:30 Ça doit être à la marge de certains sujets,
17:33 mais globalement aujourd'hui, c'est le droit commun qui prévaut.
17:37 C'est dans ce sens que nous demandons justement à ce que le droit commun,
17:41 tout le droit commun s'applique pleinement ici, notamment en termes de droit,
17:44 pas seulement en termes de devoirs.
17:46 Il faut savoir que quand vous êtes un retraité maorais,
17:50 quelles que soient les années où vous avez travaillé,
17:54 vous finissez avec pour beaucoup moins de 100 euros de retraite.
17:58 C'est le plus acceptable.
18:00 Raison pour laquelle nous avons demandé à la Messe de tenir compte
18:03 de cette évolution utile et rapide pour que les futurs retraités
18:07 ne subissent pas la même sorte que ceux qui sont à couvre.
18:10 En métropole, la question religieuse secoue, comme vous le savez,
18:15 la société civile face notamment aux menaces islamistes.
18:18 Or Mayotte, département à plus de 90% de confession musulmane,
18:22 s'enorgueille d'un islam modéré, parfaitement compatible
18:25 avec les principes d'une démocratie parlementaire laïque.
18:28 Ce modèle de société est-il en danger face à l'entrisme
18:31 des branches sunnites les plus radicales ?
18:34 Nous, nous avons notre culture.
18:36 Nous avons ce qu'on appelle le saluva, communément c'est des lambas
18:39 où les femmes les portent.
18:41 Généralement ici, c'est le vendredi.
18:45 Donc ça, ça rentre dans notre culture depuis toujours.
18:51 Donc ça, c'est un élément qui est important
18:54 et je pense que la république a bien pris en compte sur le territoire.
18:58 Mayotte, les dernières statistiques disent 90% musulmans.
19:04 Et naturellement, l'État a compris que s'il y a un endroit
19:10 où on peut venir prendre une référence en termes de pratiques religieuses,
19:16 c'est bien ici sur le territoire de Mayotte.
19:18 Un islam modéré, extrêmement tolérant.
19:22 Ici, quand nous avons des manifestations culturelles ou culturelles,
19:27 vous verrez le monseigneur qui a l'église à côté de Grand Kadi
19:34 parce que nous pensons que c'est utile que l'ensemble des religions
19:38 qui subsistent sur le territoire de Mayotte,
19:40 où chacun exerce sa foi pratique, sa foi en toute tolérance.
19:46 Mais je pense que l'islam de Mayotte, la religion de Mayotte
19:49 est l'exemple parfait de ce que la république doit s'inspirer.
19:55 Ici, ce n'est pas un sujet, en tout cas pour ce qui est de Mayotte,
20:00 la pratique religieuse n'est pas un sujet parce que chacun ici sait respecter l'autre
20:05 et chacun le fait.
20:06 Et donc, c'est la raison pour laquelle nous devons continuer à ce que les Kadis
20:10 aient toutes leurs places parce que ce sont eux dans les 17 communes,
20:14 dans les 19 cantons, le 13 plutôt, cantons du territoire de Mayotte.
20:19 Ils exercent cette mission de veiller à ce que l'islam de Mayotte ne dérape pas.
20:28 Et ça, c'est un élément extrêmement important parce que nous connaissons
20:31 l'influence de certaines mouvances qui pourraient amener souvent,
20:39 et on le voit ailleurs, où des jeunes hommes sont embrigadés,
20:44 ils vont porter des bombes parce qu'ils auraient eu la mauvaise interprétation
20:50 de la religion.
20:51 Et ici, les Kadis sont des remparts importants dans cette dynamique,
20:57 raison pour laquelle, aujourd'hui en tout cas,
20:59 ce qui est de Mayotte, ce n'est pas un sujet.
21:01 Au cœur de l'océan Indien, Mayotte fait figure, dit-on,
21:04 de porte-avions à l'entrée du canal du Mozambique, face aux côtes africaines
21:08 qui accueillent le trafic détourné de la mer Rouge
21:10 et d'importants gisements gaziers offshore.
21:12 Les ennemis de la France convoitent cette île stratégique.
21:15 L'arme migratoire pourrait-elle provoquer une guerre civile à Mayotte ?
21:18 C'est vrai que la géopolitique aujourd'hui est complexe.
21:22 Et raison pour laquelle nous disons qu'il faut que la France fasse extrêmement attention
21:29 à ses intérêts sur cette zone du canal du Mozambique,
21:35 à travers ces deux territoires français, donc la Réunion et Mayotte,
21:41 et plus Mayotte qui est tout près du canal du Mozambique,
21:45 où on doit veiller à sécuriser le territoire, à sécuriser nos frontières.
21:51 C'est un élément extrêmement important si la France veut continuer à exercer sa dominance,
21:59 si je peux m'exprimer ainsi, sur l'ensemble de cette zone.
22:04 Et Mayotte, c'est là où on dit que Mayotte est une chance pour la France,
22:09 qui permet d'avoir un regard sur l'ensemble de ce canal
22:14 qui est en tout cas en terme de développement,
22:18 parce que toutes les études démontrent que demain la croissance mondiale est dans cette zone,
22:22 notamment aussi de manière globale la zone ici en Afrique.
22:26 Et la France a tout intérêt à veiller à ce que le territoire de Mayotte ne soit pas déstabilisé.
22:34 Et si les communs continuent à faire ce qu'ils font,
22:40 déstabilisation du territoire à travers la démographie,
22:43 demain ça pourra être la déstabilisation du territoire à travers des mercenaires,
22:48 parce que c'est ce que les Russes savent faire,
22:51 déstabiliser le territoire à travers des mercenaires,
22:54 et il faudrait qu'on soit extrêmement vigilants,
22:57 il faut que le Tat soit extrêmement vigilant sur cet aspect,
23:02 protéger le territoire de Mayotte, protéger nos frontières,
23:05 pour nous éviter des déstabilisations éventuelles.
23:08 Pour terminer, un coup de projecteur sur les Comores,
23:10 qui reçoivent de Paris plus de 150 millions d'euros par an,
23:13 diplomatie ambivalente et aventureuse du quai d'Orsay,
23:16 pour endiguer l'invasion migratoire d'Anjouan.
23:19 Quelle solution voyez-vous pour l'avenir,
23:20 sachant que le président comorien Assali a mis encombrant de la France
23:24 qui revendique la comorianité de Mayotte aux Nations Unies,
23:27 est courtisée par la Chine, la Russie, l'Iran et le Qatar.
23:30 La vigilance, c'est le premier élément.
23:33 Nous l'avons vu, nous l'avons vécu,
23:36 à travers ce qui se passe un peu partout en Afrique,
23:40 où nous voyons des milices qui vont intervenir dans certains pays en Afrique
23:45 pour déstabiliser le territoire, c'est ce que nous disons.
23:48 Il faudrait que la France fasse extrêmement attention.
23:51 La première chose, c'est que la France et les Comores sont des pays amis depuis toujours.
23:57 Mais il ne faudrait pas que cette amitié ait des conséquences négatives
24:02 sur le territoire français de Mayotte,
24:04 raison pour laquelle il faut que le quai d'Orsay,
24:08 en tout cas la diplomatie française,
24:10 puisse péser lourdement à ce que cette amitié française-comorienne puisse continuer,
24:16 mais aussi que les Comores prennent et assument leurs responsabilités
24:20 dans cet exercice de contenir, en tout cas,
24:24 parce que pour rejoindre Mayotte, quasiment tout le monde passe par les Comores.
24:29 Et que les Comores fassent le premier bloc en termes de protection,
24:35 pour qu'après le territoire ne soit pas submergé par, aujourd'hui,
24:40 beaucoup de migrants et que demain, dedans,
24:43 il peut y avoir plein de terroristes, et ça, il faut qu'on fasse attention.
24:46 Ce qui est normal, et donc, nous demandons,
24:49 encore une fois, c'est ce que les Maorais ont toujours dit,
24:51 il faut que nous rendions nos frontières imperméables.
24:54 Malgré toute cette difficulté, nous avons eu l'occasion de dire
24:58 que c'est un territoire magnifique qu'il faut protéger,
25:01 qui s'aménage, un territoire qui bouge,
25:03 et nous espérons que dans quelques années,
25:05 ce sera un territoire totalement sécurisé,
25:07 en France, et dans ce sens, nous sommes pleinement engagés.
25:10 - C'est un territoire !
25:12 C'est une horreur, c'est ça !
25:15 Sous-titrage Société Radio-Canada

Recommandations