La grande interview : Sarah Knafo

  • il y a 4 mois
La numéro 3 sur la liste Reconquête aux élections européennes, Sarah Knafo était l’invitée de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcript
00:00 -Bienvenue et bonjour, Sarah Knafo. -Bonjour, Sonia Mamrouk.
00:02 -Merci de votre présence.
00:03 Vous êtes numéro 3 sur la liste reconquête
00:06 de mariants maréchal aux Européennes.
00:08 Vous êtes aussi énarque, magistrate à la Cour des comptes.
00:10 Vous avez dirigé, je le rappelle,
00:12 la campagne présidentielle d'Éric Zemmour.
00:14 Beaucoup de sujets dans l'actualité à vous soumettre ce matin,
00:17 Sarah Knafo, mais tout d'abord,
00:18 une séquence à Ajax-Ciot, en Corse,
00:20 a suscité une avalanche de réactions.
00:22 Une séquence dans laquelle Éric Zemmour,
00:24 qui est aussi votre compagnon dans la vie,
00:26 est pris à partie par un groupe de militants.
00:28 Il est qualifié, je cite, de raciste de merde, de fasciste.
00:31 Il a essuyé un jet d'oeuf de la part d'une militante.
00:34 Il a réagi. On va le voir à l'image.
00:35 Je le décris à nos auditeurs d'Europe 1
00:37 en s'en prenant ensuite à cette femme
00:39 qu'il a elle-même pris à partie.
00:41 La gauche, l'extrême-gauche, dénonce la violence d'Éric Zemmour
00:45 à l'encontre d'une femme. C'est faux ?
00:47 -Alors, je me permets de vous reprendre.
00:49 Il n'a pas réagi à l'encontre d'une femme.
00:50 Il s'est dégagé d'un agresseur.
00:53 Une personne qui vient,
00:55 qui vous frappe à la nuque par derrière violemment,
00:58 qui vous casse un oeuf sur la tête,
01:00 qui ne réagit pas aux sommations de la police
01:02 et qui, avec ses 12 amis, piétine, comme vous le voyez sur l'image,
01:06 les jeunes femmes qui étaient auprès d'Éric Zemmour,
01:07 ça s'appelle pas une femme, ça s'appelle un agresseur,
01:10 au sens du code pénal.
01:12 Alors moi, ce qui m'a beaucoup étonnée dans cette affaire,
01:14 vous les avez citées,
01:15 c'est l'extrême-gauche qui nous a parlé toute la journée
01:18 de "femme, de femme, c'est une femme, c'est une femme, c'est un totem".
01:21 -D'affaite. -C'est même Jean
01:23 qui, toute la journée, nous dit qu'il n'y a aucune différence
01:24 entre un homme et une femme.
01:26 Et donc là, on est à deux doigts d'entendre Jean-Luc Mélenchon
01:28 nous dire "attention, c'est la jante d'âme,
01:30 il faut leur offrir des roses".
01:31 Moi, je trouve ça ridicule.
01:33 C'est-à-dire que là, ce que fait Éric Zemmour
01:34 et qu'on voit sur l'image,
01:36 ça s'appelle de la légitime défense, au sens du code pénal.
01:38 -Mais que répondez-vous précisément à ce qui a été dit ou écrit ?
01:40 Je cite quelques titres.
01:41 "Éric Zemmour frappe une femme qui lui jette un oeuf,
01:43 Éric Zemmour lève la main sur une femme
01:46 après avoir été visé par un jet d'oeuf".
01:48 C'est pas ce qui s'est passé, c'est pas ce que l'on voit sur l'image.
01:50 -On va les citer.
01:51 Ce que vous venez de citer, c'est France Info et c'est Libération.
01:55 Voilà, comme ça, au moins, ce sera dit.
01:56 Il y a deux journaux qui ont été scandaleux.
01:58 Vraiment, sincèrement, c'est un scandale.
02:00 Mathieu Bock-Côté a dit que ça rappelait les pires régimes soviétiques,
02:04 parce que ça s'appelle une inversion accusatoire.
02:07 Il faut que je vous dise, Sonia Mabrouk,
02:09 qu'Éric Zemmour est l'un des hommes les plus menacés de France.
02:13 Vous le savez aussi, il y a 200 attaques au couteau par jour.
02:15 Quand vous êtes un homme aussi menacé, que vous connaissez l'actualité,
02:19 quand vous vous prenez un énorme coup par derrière,
02:21 est-ce que votre premier réflexe, c'est de demander la carte d'identité
02:24 de la personne qui vous a fait ça,
02:25 ou est-ce que c'est de vous dégager de ce geste ?
02:27 -C'est un acnavo, c'est inadmissible d'être ainsi pris à partie.
02:29 C'est une évidence.
02:30 Pour autant, fallait-il ainsi réagir ?
02:32 Est-ce que ce n'est pas une faute ?
02:33 Est-ce qu'un responsable politique ne doit pas garder en toute circonstance
02:36 son sang-froid ?
02:38 Vis-à-vis d'un homme ou d'une femme ?
02:40 -Si vous me demandez si un homme politique doit être exemplaire,
02:44 je vous répondrai absolument oui.
02:46 Et justement, ce qu'a fait Éric Zemmour ce jour-là,
02:49 je trouve que ça donne l'exemple,
02:50 dans le sens où, quand les Français se font attaquer,
02:53 ils doivent se défendre.
02:55 C'est leur droit.
02:56 Et moi, je n'ai pas envie de vivre dans un pays...
02:57 -Dans le respect de la loi. -Dans le respect de la loi.
02:59 C'est pour ça que je cite la loi, je cite le Code pénal,
03:01 la légitime défense, c'est la loi.
03:03 Et je n'ai pas envie de vivre dans un pays
03:05 où on a le droit de réagir que quand on est mort.
03:08 -Dans l'actualité, Sarah Knafo, les rassemblements pro-palestinien
03:11 ou plutôt anti-israéliens vont-ils faire tâche d'huile ?
03:14 Sciences Po d'abord, que vous connaissez bien.
03:16 Certaines de nos universités, peut-être même dès aujourd'hui,
03:19 des lycées avec en toile de fond LFI et Rima Hassan,
03:22 qui appellent au soulèvement.
03:23 À quoi, selon vous, est-on en train d'assister ?
03:26 -Alors d'abord, Sciences Po, je m'y arrête une minute.
03:30 Vous avez raison, c'est une école que je connais bien.
03:32 J'y ai étudié, puis je suis devenue enseignante il y a quelques années.
03:37 J'y ai même été membre du jury d'admission.
03:40 Et ce que j'aimerais vous dire,
03:42 c'est que quand j'ai posé mon premier pied à Sciences Po,
03:45 je vois d'ailleurs l'entrée de cette école,
03:48 j'étais intimidée.
03:50 J'étais intimidée parce que j'étais la première personne de ma famille
03:53 à avoir Sciences Po et même à le passer, le concours de Sciences Po.
03:57 Et j'étais très fière.
03:58 Et aujourd'hui, quand je vois ça, je suis plus fière du tout, j'ai honte.
04:02 J'ai honte quand je vois cette école que je connais si bien
04:05 devenir une ZAD.
04:06 J'ai honte quand je vois des hippies avec des keffiers
04:09 qui répondent aux appels à l'ordre de Jean-Luc Mélenchon.
04:12 J'ai honte quand je vois que l'amphithéâtre historique
04:15 de Sciences Po, qui s'appelait Boutmy,
04:17 s'est fait rebaptiser Gaza
04:19 et qu'on y a expulsé une étudiante juive.
04:21 Ça me fait honte.
04:22 Est-ce que vous estimez, Sarah Knapho, que tous ceux qui manifestent
04:25 sont idéologisés, gagnés par l'idéologie d'extrême gauche,
04:28 et c'est ce que vous venez de dénoncer,
04:30 ou alors vous comprenez qu'une partie quand même de ces étudiants
04:34 soutiennent une cause qui les attriste, voire qui les touche ?
04:37 Si on soutient la cause palestinienne et qu'on n'est pas idéologisés,
04:41 comme vous dites,
04:42 ça veut dire qu'on doit s'attaquer
04:44 aux responsables de ce que vivent les Palestiniens.
04:47 Et ces responsables, ils portent un nom, ça s'appelle le Hamas.
04:50 C'est eux, c'est le Hamas qui a déclaré la guerre le 7 octobre.
04:54 C'est le Hamas qui détourne l'argent de la solidarité internationale
04:59 et qui ne le donne pas aux populations civiles.
05:01 C'est le Hamas qui empêche tous ces scelle-feux
05:03 en gardant encore des otages, dont des enfants.
05:06 Et c'est encore le Hamas qui met en danger ces populations civiles
05:10 dans le seul et unique objectif d'exterminer Israël.
05:14 Donc ce que j'ai à vous répondre, c'est que si soutenir la Palestine,
05:17 c'est dire que le Hamas est un mouvement de résistance,
05:19 ça, jamais.
05:20 Je ne vous dirai pas que c'est légitime,
05:22 et je tiens à dire que c'est précisément ce que fait Jean-Luc Mélenchon,
05:25 ce que fait Rima Hassan et ce que font tous leurs sbires.
05:28 -Est-ce que votre position à vous et chez Reconquête
05:31 est alignée sur la position officielle de la France,
05:33 qui, je le rappelle, demande évidemment la libération d'abord des otages,
05:37 mais aussi un cessez-le-feu immédiat ?
05:39 Est-ce que vous le demandez aussi ?
05:40 -Si on dit d'abord la libération des otages,
05:43 ce n'est pas un cessez-le-feu immédiat.
05:45 Donc moi, si vous me dites,
05:46 une fois que le Hamas aura rendu tous les otages,
05:48 est-ce qu'il faut revenir un jour à la paix ?
05:49 Je vous dirais oui.
05:50 Tout le monde veut ça, la France veut ça, les Israéliens veulent ça.
05:53 Tout le monde veut revenir à une situation de paix
05:55 une fois qu'il n'y aura plus de danger, oui.
05:56 -Tout le monde, mais je crois que vous êtes l'un des seuls partis
05:58 à ne pas vouloir la solution à deux États, Sarah Knafo.
06:01 Marion Maréchal a dit ceci il y a quelques semaines.
06:04 Le souci aujourd'hui, c'est que créer un État palestinien,
06:06 c'est créer un semi-État islamique.
06:08 Vous êtes d'accord ?
06:09 -Oui, je suis tout à fait d'accord.
06:10 Nous, ce qu'on dit, c'est pas...
06:11 -La paix, c'est pas par un deuxième...
06:12 -C'est pas qu'on ne le veut pas, on dit qu'il faut être réaliste
06:14 dans les relations internationales.
06:16 Et il faut se demander est-ce que c'est encore possible ?
06:18 Vous savez, Tahar Ben Jaloun, c'est par reconquête, a dit
06:21 que le Hamas avait tué la cause palestinienne,
06:23 que le 8 octobre, la cause palestinienne était morte.
06:26 Eh bien, moi, aujourd'hui, la question que je me pose,
06:28 c'est est-ce qu'ils n'ont pas empêché, finalement,
06:29 la solution que certains pacifistes...
06:31 -Et la réponse, la vôtre, en tant que responsable politique,
06:33 n'ont pas de solution à deux États ?
06:35 -Aujourd'hui, j'ai l'impression qu'on devra attendre longtemps.
06:37 -Vous savez que ça rejoint les positions de la droite israélienne
06:41 et que beaucoup d'Israéliens sont pour une solution à deux États.
06:44 Je l'analyse en française et froidement, si vous voulez,
06:47 en regardant ce conflit.
06:48 -Gaza est, en tous les cas, l'un des sujets qui est venu percuter
06:50 Sarak Nafo, la campagne des Européennes,
06:52 tout comme le sujet a percuté la campagne des municipales
06:55 au Royaume-Uni, avec la victoire de candidats indépendants
06:58 qui ont fêté, en tous les cas, pour l'un d'entre eux,
07:01 leur élection en proclamant Alaa Ouagbar
07:03 dans l'une des villes anglaises, celle de Leeds.
07:05 Est-ce que c'est possible en France ?
07:08 Est-ce que ça sera possible en France ?
07:09 -Bien sûr que c'est tout à fait possible.
07:10 Nous, quand on parle de grands remplacements,
07:13 on en voit aujourd'hui au Royaume-Uni les conséquences,
07:15 on en voit les conséquences notamment en France.
07:17 Moi, j'ai grandi en Seine-Saint-Denis
07:19 et je vois ce qu'est devenu par exemple la ville de Stens.
07:21 Vous regardez le conseil municipal et vous voyez qu'on n'a pas,
07:24 malheureusement, à constater le Royaume-Uni
07:29 pour voir ce que ça fait comme effet.
07:30 Tout à l'heure, vous me demandiez à quoi on assiste.
07:32 Est-ce que ça va faire tache d'huile,
07:33 le fait qu'il y ait autant de manifestations ?
07:35 Moi, je vais vous dire ce à quoi on assiste.
07:37 C'est un conflit identitaire.
07:39 Et je vais vous dire, c'est pas Jean-Luc Mélenchon qui l'a créé.
07:41 Jean-Luc Mélenchon, il est en train de surfer dessus.
07:44 Mais ceux qui l'ont créé, c'est Emmanuel Macron.
07:46 C'est ceux qui sont venus avant eux et qui ont laissé rentrer
07:49 tous les ans 500 000 personnes sur notre sol chaque année
07:53 et qui ont laissé se constituer un peuple sur le sol français.
07:56 Ce que je veux vous dire...
07:58 -Emmanuel Macron est responsable de l'importation du conflit
08:00 Israël-Palestinien-Hamas sur notre sol en France.
08:02 -Il est responsable de l'importation de centaines de milliers
08:05 de fans du Hamas sur notre sol en France.
08:07 Donc la réponse est oui.
08:08 -Attendez, chaque immigré est un fan du Hamas ?
08:10 -Ah, pas du tout.
08:11 Mais en tout cas, il y en a des milliers,
08:13 et il y en a des milliers chaque année.
08:15 Ce que je veux vous dire, c'est que Macron,
08:16 avec sa politique migratoire,
08:18 prépare l'islamisation de la France,
08:20 que Mélenchon en profite et que le seul qui la combat,
08:23 s'appelle Éric Zemmour, s'appelle Reconquête,
08:25 s'appelle Marion Maréchal, et que si vous voulez la combattre,
08:27 il faut voter pour Marion Maréchal le 9 juin.
08:29 -Vous parlez beaucoup de ces sujets.
08:31 On va y revenir.
08:32 Sarah Knafo, vous avez aussi beaucoup évoqué le sujet de la GPA.
08:35 Un autre sujet sur lequel on vous entend moins,
08:37 ce sont les préoccupations sociales et économiques.
08:40 Que dites-vous, par exemple, à cette électrice,
08:42 Colombe, qui est électrice du RN, bénévole des Restos du Coeur,
08:46 finalement poussée vers la sortie,
08:48 après avoir fait état de son vote,
08:50 Colombe allait au RSA.
08:51 Sa vidéo a été vue plus de 5 millions de fois.
08:54 Elle n'a pas de solution, Colombe.
08:55 Elle a du mal à vivre, elle a des huissiers à sa porte.
08:59 Qu'est-ce qui, dans votre programme,
09:00 peut aider toutes les Colombes de France ?
09:03 -C'est une très bonne question.
09:04 D'abord, je veux dire à Colombe que je lui apporte tout mon soutien,
09:09 que j'ai été émue et scandalisée
09:12 par l'attitude des Restos du Coeur.
09:15 Je trouve vraiment que c'est indigne de leur part,
09:20 une femme comme ça, qui ne trouve pas d'emploi,
09:22 mais qui a pourtant un intérêt porté à l'intérêt général,
09:26 qui est bénévole, etc.
09:27 Maintenant, qu'est-ce que je peux lui dire concrètement ?
09:29 Cette femme, Colombe, si j'ai bien compris,
09:32 vient des Pyrénées-Orientales.
09:34 Les Pyrénées-Orientales, c'est un département
09:37 qui a connu une perte de 40 000 emplois,
09:39 notamment dans l'industrie.
09:41 Le sujet de la réindustrialisation,
09:43 c'est un des sujets majeurs de reconquête.
09:44 -A long terme. -A long terme.
09:45 Mais ça peut créer des effets assez rapides.
09:49 Je vous réponds aussi sur un deuxième sujet.
09:51 Donc, premier, la réindustrialisation,
09:53 la suppression des impôts de production,
09:54 la baisse des taxes, la baisse des charges,
09:56 la baisse des normes, notamment environnementales,
09:58 qui ont conduit à la fin de toutes ces usines.
10:01 Deuxième sujet, Colombe, c'est une femme qui a 60 ans.
10:04 On la voit sur l'image.
10:05 Et elle dit qu'elle cherche un emploi.
10:06 Elle ne le trouve pas.
10:08 Je crois que ça pose la question
10:09 de l'emploi des seigneurs dans notre société.
10:10 Ça, il suffit d'une loi. Ça peut aller très vite.
10:12 C'est pas quelque chose de long terme qui va prendre 15 ans.
10:15 Dans notre programme, chez Reconquête,
10:16 on a des incitatifs, justement,
10:18 pour que les patrons continuent d'employer des gens,
10:20 y compris à 60 ans, parce qu'on pense
10:22 que ça fait partie de la transmission générationnelle.
10:24 Troisième sujet, Colombe est au RSA.
10:27 Et il faut imaginer ce que c'est, quand on est au RSA,
10:29 de devoir payer une facture d'électricité qui s'alourdit,
10:32 alors que la France était justement
10:34 le pays qui avait l'électricité la moins chère,
10:36 et que là, là encore, on nous le reconnaîtra,
10:39 on a porté ce sujet très tôt chez Reconquête,
10:41 avec la fin du tarif arène
10:43 et la sortie du marché de l'électricité.
10:45 Dernière chose, et je veux dire à Colombe
10:46 que là, on sera les seuls de toute la classe politique.
10:48 Je veux dire à Colombe qu'on serait les seuls
10:51 à lui réserver toute la solidarité nationale,
10:53 parce qu'elle est française,
10:54 c'est-à-dire toutes les aides sociales,
10:56 c'est-à-dire les logements sociaux,
10:58 parce que même le Rassemblement national, aujourd'hui,
10:59 donne le RSA aux étrangers.
11:01 Et pour cette raison, je dis à Colombe,
11:03 nous sommes avec elle et nous la soutenons.
11:04 -Elle est électrice du Rennes,
11:06 et je voulais vous entendre sur ces sujets-là.
11:07 Parlons plus précisément de cette campagne.
11:09 Nous sommes à quasiment un mois du scrutin,
11:11 Sarah Knapho.
11:12 Marion Maréchal a-t-elle raison de penser
11:14 que l'union des droites pourra se faire un jour
11:16 et se faire avec Marine Le Pen ?
11:20 -Alors, l'union des droites,
11:21 c'est un sujet qui est extrêmement important
11:23 pour Éric, pour Marion, pour moi-même,
11:25 pour tout Reconquête.
11:26 Vous savez, c'est nous qui l'avons imposé dans le débat public,
11:27 ça, tout le monde le reconnaît.
11:29 Il se trouve qu'on nous a dit non.
11:32 Le RN, parce qu'ils ne veulent pas de l'union,
11:34 ils veulent du monopole,
11:35 et les LR, parce que, si vous voulez,
11:38 ils n'ont pas encore le courage de se détacher du macronisme.
11:41 Ils hésitent, ils sont entre les deux.
11:43 Ce que je veux dire quand même, et je tiens à le préciser,
11:45 c'est que si les électeurs rêvent d'union,
11:48 il y a un seul vote, c'est Reconquête.
11:50 Parce qu'on sera les seuls, si on est en position de force,
11:52 à réussir à l'imposer.
11:54 Et j'ajoute une dernière chose,
11:56 parce qu'il faut éclaircir ce point...
11:57 -Mais pardonnez-moi, l'union des droites,
12:00 est-ce qu'elle ne se fait pas derrière
12:01 celle qui est en position de force, donc Marine Le Pen ?
12:03 -Justement, j'allais vous le dire, l'union des droites, j'y venais,
12:06 c'est une union, ça se fait toujours dans la différence.
12:11 Si on allie des clones, ça ne sert à rien.
12:12 Nous, on a des différences, on n'est pas le Rassemblement national.
12:16 Et ce que je veux vous dire aussi, c'est que souvent, on nous dit
12:18 "Vous voulez l'union, mais vous les attaquez."
12:20 En fait, la démocratie, c'est justement
12:22 de laisser le choix aux électeurs.
12:24 Et pour leur laisser le choix, il faut éclairer ce choix.
12:25 -Mais moi, je vous présente bien.
12:27 -Est-ce que l'union des droites ne se fait pas logiquement,
12:29 derrière celle qui est en position de force, donc Marine Le Pen ?
12:31 -Bah, manifestement, non, puisqu'elle n'allie pas toutes les tendances.
12:34 -Donc, vous n'êtes pas pour l'union des droites avec le RN ?
12:36 -Ah, on est pour l'union des droites, si vous voulez.
12:38 -Sans Marine Le Pen ? -Non, c'est pas sans Marine Le Pen.
12:40 C'est avec des convictions qui doivent être respectées.
12:42 Aujourd'hui, le Rassemblement national ne respecte pas
12:44 toutes les convictions qui sont celles de Reconquête.
12:46 Et par conséquent, moi, je vous dis, pour avoir des alliés,
12:48 un jour, il faut accepter d'avoir des rivaux.
12:50 Et le Rassemblement national doit comprendre qu'il a des rivaux.
12:53 -Vous ne croyez pas en sa victoire en 2027, si je vous écoute bien ?
12:56 -C'est une question difficile, moi. J'ai pas de boule de cristal.
12:59 -Pas tellement. Parce que vous croyez en une victoire de Marine Le Pen en 2027.
13:02 On la pose très souvent.
13:03 -Alors, je vous réponds, j'ai pas de boule de cristal.
13:07 En revanche, je connais l'histoire de la Ve République.
13:09 Et je connais la liste de tous ceux qui étaient élus 3 ans avant.
13:13 Chaban, Rocart, Juppé, Jospin, Balladur.
13:17 Ils ont 3 points communs, ces gens-là.
13:19 1, ils étaient élus 3 ans avant.
13:21 2, ils étaient les candidats des sondages et des médias.
13:24 3, ils ont jamais été élus président de la République.
13:27 Et même pire, ils ont jamais été au second tour.
13:29 -L'histoire ne se répète pas toujours.
13:31 -Pas toujours, mais ça crée, à mon avis, si je peux répondre sur ce point,
13:34 c'est pas juste une série statistique.
13:37 C'est que le fait d'être élu 3 ans avant, ça induit un comportement.
13:40 Et moi, ce que j'observe aujourd'hui, c'est que Marine Le Pen prend cette pente.
13:43 C'est-à-dire qu'à mon sens, elle n'a plus le feu sacré.
13:47 Elle est sur une pente où elle se dit "il faut plus bouger".
13:49 Et ça, c'est Bardella qui utilise ce mot, et je vais lui reprendre.
13:52 Je pense qu'elle se banalise.
13:54 C'est ce que dit Jordane Bardella sur le vote à l'Assemblée.
13:55 -Se banaliser, c'est peut-être être le métro à 18h pour rassembler.
13:59 -C'est ce qu'a voulu Lionel Jospin quand il pensait être élu d'avance 5 ans avant.
14:02 -C'est intéressant, c'est quoi, se banaliser ?
14:03 Sarah Knafo, Marine Le Pen ne veut pas parler de grand remplacement
14:06 car elle estime que c'est une théorie d'extrême droite.
14:08 Marine Le Pen ne reprend pas la théorie du choc des civilisations
14:11 car comme elle nous l'a dit ici même, au Grand Rendez-vous,
14:14 elle ne pourrait pas dans ce cas parler aux Français musulmans.
14:17 C'est du pragmatisme ou un reniement ?
14:20 -C'est pas du pragmatisme, ça s'appelle de la dédiabolisation.
14:24 Marine Le Pen décide de se soumettre aux médias,
14:27 aux mots des médias.
14:28 Nous, on est beaucoup plus humbles, on se soumet au réel.
14:31 Moi, j'aimerais beaucoup vous dire qu'elle a raison
14:34 et que le grand remplacement, c'est juste une théorie complotiste.
14:36 J'adorerais vous le dire, mais je peux pas vous le dire
14:38 parce que j'ai grandi en Seine-Saint-Denis
14:40 et que j'y retourne tous les week-ends.
14:41 Et que le grand remplacement, c'est pas une théorie,
14:43 c'est un phénomène qui se vit, qui se voit,
14:46 qui se chiffre, qui se mesure.
14:48 J'adorerais vous dire aussi que la guerre de civilisation,
14:51 c'est un concept qui a été inventé dans la tête d'Éric Zemmour.
14:53 -Vous n'avez ni chiffres, ni statistiques,
14:55 ni rien à m'opposer ce matin.
14:56 -J'ai Lola, j'ai Matisse, j'ai Thomas,
15:00 j'ai tant d'autres personnes qui ont subi cette guerre de civilisation.
15:03 -C'était horrible, mais pour autant,
15:04 est-ce qu'on peut affirmer aujourd'hui
15:06 le fait qu'il y a un choc des civilisations ?
15:07 -Ah oui, absolument.
15:08 Absolument, on peut l'affirmer et je pense qu'on y viendra.
15:11 Et que tout le monde l'assumera.
15:12 -Ca raconte des profils, par exemple,
15:13 comme ceux de Malika Sorell, française d'origine algérienne,
15:16 ne se retrouve pas sur votre liste.
15:18 Et vous préférez, par exemple, Jordane Bardella,
15:20 en affirmant s'y retrouver totalement,
15:22 car le RN, dit-elle, je cite cet essayiste,
15:25 "s'adresse aux Français de cœur et d'esprit,
15:27 "quelle que soit leur confession et leur couleur de peau."
15:29 Et donc, vous auriez une lecture racialiste par rapport au RN.
15:33 Est-ce que vous l'assumez ou est-ce que vous le contestez ?
15:36 -Si je peux me permettre de vous reprendre par rapport à Malika Sorell,
15:39 si vous dites qu'elle se retrouve pleinement sur la liste de Jordane Bardella...
15:41 -Elle nous l'a dit ici même.
15:42 -Alors, précisons qu'elle s'y retrouve
15:44 après qu'Emmanuel Macron l'ait refusé dans son gouvernement.
15:46 -Et donc, vous vous dites que c'est opportuniste ?
15:48 -C'est ça, la force des convictions.
15:49 -Vous l'auriez pas acceptée si elle serait venue taper à votre porte ?
15:52 -Si on savait qu'elle avait tapé à la porte de Macron ? Non.
15:54 Maintenant, Malika Sorell, je vais vous dire...
15:56 -Vous parlez même à un sectaire ? Pourquoi ?
15:57 -Sectaire ? Non, ça s'appelle des convictions.
15:59 Elle a évolué en un mois. C'est très fort.
16:01 Bon, alors, je vous réponds sur le fond.
16:03 Je pense que c'est plus important que son cas personnel,
16:06 que, par ailleurs, je respecte,
16:07 et avec qui j'adorerais débattre de ces questions,
16:09 parce que, justement, je sais qu'elle en a écrit beaucoup de livres.
16:11 J'adorerais débattre avec elle. -L'invitation est faite.
16:13 On pourrait vous recevoir sur Europe 1 et C News.
16:16 Je vous laisse répondre.
16:17 -Sur la question, donc, de l'assimilation,
16:20 le fait d'être français de coeur et d'esprit,
16:22 moi, je suis étonnée d'entendre la numéro 2 du RN
16:25 tenir des positions aussi à gauche.
16:28 Comme Malika Sorell, moi aussi, je suis une assimilée.
16:32 Je viens d'une famille juive d'origine marocaine
16:34 qui a fui le Maroc.
16:35 Mais contrairement à elle,
16:37 moi, j'assume que je me suis agrégée à un peuple historique français,
16:41 un peuple de gens qui sont blancs, qui sont de culture chrétienne,
16:44 comme le dit le général De Gaulle.
16:46 Si vous voulez, vous me dites une vision racialiste.
16:48 Je pense qu'il y a un monde...
16:49 -C'est une différence avec Marine Le Pen.
16:50 Marine Le Pen, quand Marion Maréchal est partie,
16:52 avait dit cela, que la différence,
16:54 c'était que Marion Maréchal était tombée, selon elle,
16:56 dans une vision et dans le piège des indigénistes,
16:59 c'est ce qu'avait dit Marine Le Pen.
17:00 -Si vous voulez, je pense qu'il y a un monde
17:01 entre le racialisme, croire à la pureté absolue,
17:05 et le fait de dire "être français",
17:08 comme Malika Sorel, comme Bardella.
17:09 Être français, c'est que le coeur et l'esprit,
17:11 c'est un état d'esprit.
17:12 Ca voudrait dire que si, demain,
17:14 on accueille 10 milliards d'Africains,
17:16 par le coeur et par l'esprit, on leur dit
17:17 "Vous vous transformez en Français en un coup de baguette magique",
17:19 ça, moi, je le crois pas.
17:21 Je le crois pas parce que, pour moi,
17:22 ça veut dire nier le peuple historique français.
17:25 Et moi, il a accueilli ma famille, ce peuple historique.
17:28 Donc je veux pas le nier et je veux qu'il continue d'exister.
17:30 - On va conclure, Sarah Knafoe, avec une question
17:32 sur la campagne des Européennes.
17:34 Est-ce que votre plus grand adversaire, finalement,
17:36 ce n'est pas le vote utile ?
17:38 C'est-à-dire, tout simplement, que beaucoup votent
17:40 pour le Rassemblement national
17:42 et pensent à reconquêtre pour plus tard ?
17:44 - Alors d'abord, la première chose que je veux dire à ces gens,
17:47 c'est que, pour une élection européenne,
17:48 il n'y a pas de vote utile.
17:50 Et que s'ils sentent que leurs convictions
17:52 sont mieux respectées par Marion Maréchal,
17:54 qu'elle les porte brillamment, qu'elle les défend,
17:56 notamment, vous avez cité la GPA,
17:58 mais sur tous les autres sujets, avec courage,
18:00 alors il faut qu'ils votent pour Marion Maréchal.
18:01 Parce que Marion et tous les autres qui sont sur sa liste
18:03 travailleront au Parlement européen,
18:05 ne se tourneront pas les pouces après le 9 juin,
18:07 seront dans un groupe qui va peser au Parlement européen.
18:11 Et pour toutes ces raisons, je pense qu'il faut leur dire
18:12 qu'il n'y a pas de vote utile,
18:13 il n'y a pas de stratégie à avoir.
18:15 Vous choisissez vos opinions
18:16 et vous votez pour Marion Maréchal le 9 juin.
18:18 - Projet contre projet. Merci, Sarah Knafoe.
18:20 C'était votre première grande interview sur CNews Europa.
18:22 A bientôt et bonne journée.
18:24 (Générique)
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