Accès aux HLM: "J'espère que l'intention n'est pas de mettre en péril des personnes qui n'auront pas de solution du tout", affirme Henry Buzy-Cazaux (Institut du management des services immobiliers)
Le gouvernement a présenté ce vendredi les principales mesures du projet de loi relatif "au développement de l'offre de logements abordables". Les principales associations de locataires HLM dénoncent une "chasse au pauvre"
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00:00 personne ne pourra nier, Jean-Baptiste Hérault non plus, qu'il faille qu'il y ait une moralisation des aides publiques.
00:07 Bon, on n'en a pas besoin, eh bien on ne doit pas les percevoir.
00:13 S'agissant des locataires HLM, on veut que les surloyers s'appliquent dès qu'ils dépassent les plafonds, quel que soit leur statut.
00:22 Il y a plusieurs types de HLM, il l'a rappelé très justement.
00:24 Même ceux qui sont les plus modestes, premier euro dépassé, tu paies un surloyer.
00:30 Et la question est, pour moi surtout, est-ce qu'on veut les pousser dehors ?
00:36 Qu'on pousse dehors ceux qui ont les moyens d'aller vers le marché privé, c'est-à-dire de trouver une location privée ou d'acheter, pourquoi pas, c'est normal.
00:45 Aujourd'hui, ceux qui ont une fois et demie les plafonds, deux années de suite, on leur laisse 18 mois, puis on leur dit "tu sors".
00:51 C'est ça la règle du jeu aujourd'hui.
00:52 Ce n'est pas anormal.
00:53 Mais ceux pour qui la marge est trop élevée et qui ne vont pas pouvoir se loger dans le marché privé, la question est vraiment là.
01:01 Donc c'est bien de moraliser, c'est bien de dire...
01:04 Et ça te doit ça ? Elle ne prend pas en compte ceux qui ne peuvent pas se permettre pour autant d'acheter dans le marché privé ?
01:07 Le débat à l'Assemblée et au Sénat va être houleux sur le sujet.
01:11 Le jeu consiste à dire moraliser, oui, mais attention, qui a-t-on le droit de pousser dehors ?
01:17 Et légitimement, on n'a plus besoin de l'aide publique, on ne doit pas en profiter.
01:21 Et qui ne doit-on pas pousser dehors ? C'est la vraie question.
01:25 Les besoins de logements HLM, on sait qu'ils sont considérables, le ministre l'a rappelé, il y a 2 600 000 demandeurs.
01:31 Pour certains, ils sont déjà dans le parc, ils veulent un autre type de logement, pour d'autres, ils ne sont pas dans le parc HLM.
01:35 2 600 000, c'est deux fois plus qu'il y a cinq ans, pour être clair.
01:39 Et on a une construction HLM qui est à peu près à la moitié de ce qu'on aurait besoin de faire.
01:47 On avait programmé 120 000 logements HLM par an, on va finir l'année 2024 à 60 000, en gros.
01:53 Donc on a un vrai sujet. Le vrai sujet, ce n'est pas seulement de moraliser, moi je suis pour moraliser en tant que citoyen,
02:00 mais ce n'est pas de mettre en difficulté des personnes qui n'auront pas de solution.
02:04 Donc il faut mieux cibler.
02:05 Donc je pense qu'il faut être très fin.
02:07 C'est du cas par cas.
02:08 Oui, c'est presque du cas par cas.
02:10 Il y a heureusement d'ailleurs des personnes protégées, plus de 60-50, personnes handicapées,
02:15 les quartiers prioritaires de la ville, il y a un certain nombre de catégories protégées, il ne faut pas oublier de le rappeler.
02:19 Et ça, on ne revient pas dessus.
02:20 Eux, il n'y aura pas de surloyés, etc.
02:21 On ne revient pas dessus, heureusement.
02:23 Mais pour le reste, il faut faire très attention.
02:26 Et je pense que les députés ou les sénateurs vont y être attentifs.
02:28 Ils sont au contact de la population.
02:31 J'espère que l'intention n'est pas de mettre en péril des personnes qui n'auront pas de solution du tout.
02:39 C'est la chasse aux couvres, comme le disent certaines associations.
02:41 Je ne veux pas imaginer ça. Quand j'entends ça, je peux comprendre qu'on ait cette inquiétude.
02:46 C'est l'inquiétude qu'il faut avoir.
02:48 Non, pour moi, il faut faire la chasse, j'allais dire aux riches, à ceux qui sont d'évidence en dehors du besoin de l'aide publique.
02:57 On n'a pas besoin d'aide publique, il ne faut pas y prétendre.
02:59 Personne ne peut dire la même chose.