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Jérôme Bayle, éleveur bovin à Montesquieu-Volvestre, est celui par qui la gronde agricole est arrivée en janvier dernier, avec sa manifestation sur l'A64 à Carbonne (Haute-Garonne).

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Transcription
00:00C'est le 6-9 France Bleu Occitanie.
00:02Nous sommes le vendredi 3 mai en direct sur France Bleu et France 3 Occitanie.
00:06Il est quasiment 8h15, on donne la parole chaque matin à un invité.
00:10Ce matin c'est Jérôme Bail au lendemain de la rencontre entre le président et les représentants du monde agricole.
00:14Une rencontre pour échanger sur les perspectives du secteur et acter la fin de la crise de cet hiver.
00:19Dans ce contexte, on a voulu prendre des nouvelles de celui qui a lancé la contestation en janvier dernier sur l'A64 à Carbone.
00:25Et on est donc avec Jérôme Bail. Bonjour Jérôme Bail.
00:29Bonjour.
00:30Bonjour, je rappelle que vous êtes éleveur bovin à Montesquieu-Volvestre, représentant FDSE en Haute-Garonne.
00:34Vous étiez parmi les premiers lors de cette mobilisation.
00:38Et puis on vous a beaucoup vu ces derniers mois, un petit peu moins ces deux derniers mois.
00:43Vous avez été attentif aux dernières réunions, à Matignon ou à celle d'hier encore à l'Elysée ?
00:49Oui, bien sûr. Je suis toujours l'actualité puisqu'on a monté une association et que nous, on veut continuer à défendre notre métier.
01:04Donc je suis toujours l'actualité et je suis toujours en contact avec le gouvernement pour les aider à avancer et à trouver des solutions
01:13pour que notre métier redevienne un métier d'importance et que les agriculteurs arrivent à vivre simplement de leur métier.
01:22Justement, vous avez eu beaucoup d'attention, les syndicats, les représentants syndicaux,
01:26vous avez eu beaucoup de réunions avec les ministres, le président, la préfecture.
01:30Est-ce que vous avez eu l'impression qu'il y a eu une vraie écoute ? Vous vous êtes senti écouté, que c'était sincère ?
01:36Bien sûr, bien sûr. On le voit, la colère a démarré au sud de Toulouse, à Carbone,
01:43et on n'a jamais vu autant de ministres à si peu de temps venir dans la Haute-Garonne.
01:48Donc ça prouve qu'ils nous écoutent, qu'ils nous respectent et qu'ils nous craignent encore.
01:53Pour vous dire, on a des réunions toutes les semaines avec une administration pour essayer de faire avancer la chose,
02:02pour trouver des solutions, essayer de sortir de cette crise.
02:06Mais comme je l'avais dit au Premier ministre, il n'y a pas plus tard que deux ou trois jours,
02:12je lui ai dit, ne croyez pas qu'on va vous laisser dormir tranquille sur vos deux oreilles.
02:17La crise n'est pas finie. Attendez-vous à ce que la colère remonte rapidement.
02:25Et pourquoi elle remonterait ? On a quand même eu l'impression, Jérôme Bail, que vous avez eu de nombreuses réponses,
02:32qu'il y a eu aussi beaucoup d'aides accordées ces derniers mois, que le gouvernement a fait de nombreux compromis.
02:37Hier encore, le Président disait, par exemple, qu'il veut que la loi EGalim soit revue, corrigée avant l'automne,
02:43le moment où vous renégociez les prix avec les coopératives, les grandes surfaces.
02:49Ce n'est pas suffisant encore, vous pensez ?
02:53Il y a énormément de choses, malheureusement. Le gouvernement actuel paye 40 ans de négligence agricole, on va dire.
03:01Il y a 40 ans que toutes les lois qui sont faites dans le monde agricole vont contre l'agriculture.
03:07Donc ils ne vont pas renverser la courbe à ce moment. La France a une agriculture très, très diversifiée, avec des territoires très diversifiés.
03:16On peut parler, par exemple, de Haute-Garonne, la région Occitanie, où il y a une multitude de productions.
03:22Et au final, tout le monde n'y a pas trouvé son compte. Et le gouvernement a oublié une chose, je le rappelle depuis le début.
03:30Le dénominateur commun, aujourd'hui, de tous les agriculteurs en France, reste l'énergie.
03:36Et dans l'énergie, on peut inclure l'EGNR, on peut inclure le gaz, on peut inclure l'électricité.
03:40Et là-dessus, il y a des corps de métier qui ont des avantages sur ces énergies-là.
03:45Et s'ils veulent satisfaire un peu tout le monde et laisser personne au bord de la route, il va falloir qu'ils revoyent le système de l'énergie française, tout simplement.
03:54D'autres pays le font. D'autres pays le feront.
03:58Pour vous dire, moi, je suis en contact avec des agriculteurs espagnols, avec des agriculteurs allemands, avec des agriculteurs italiens.
04:07Et peut-être qu'ils se prépareront à une action d'amélioration d'ici le mois de juin.
04:12Vous pensez, donc là, aujourd'hui, vous nous dites au lendemain de cette entrevue entre Emmanuel Macron et les représentants syndicaux,
04:17qu'en tout cas à l'échelle locale, les agriculteurs ne sont pas satisfaits, qu'ils envisagent de nouveau de ressortir, de se remobiliser ?
04:24Je n'ai pas dit qu'on n'était pas satisfaits. J'ai dit qu'on a une première satisfaction.
04:30Mais tout n'est pas acté. Voilà, tout n'est pas acté.
04:33Aujourd'hui, la loi EGalim, elle est très bien, mais la loi EGalim, elle est comme les mises à jour des smartphones.
04:38Il y en a une tous les 15 jours ou toutes les trois semaines.
04:41Et on remet à jour, on remet à jour, mais on n'en pique jamais, par exemple.
04:44Voilà, on peut parler des causes de miroirs, tout simplement.
04:49On interdit en France la production de maïs OGM ou de céréales OGM.
04:57Et on en fait rentrer des millions de tonnes ou des milliards de tonnes.
05:00Voilà, c'est tout ça qui n'est pas normal.
05:02Mais il faudra du temps.
05:05Et je pense que tout ça, on a sacrifié, je le dis depuis le début, on a sacrifié l'agriculture française.
05:11Et on s'est servi de l'agriculture française, de mon exchange.
05:14Jérôme Baille, vous êtes représentant FDSEA dans votre canton.
05:22C'est un syndicat qui est proche des jeunes agriculteurs.
05:26La coordination rurale est aussi assez présente dans la colère de ces derniers mois, proche de l'extrême droite aussi.
05:33C'est une réalité aujourd'hui, à l'approche des élections européennes, l'extrême droitisation des agriculteurs français.
05:38Vous le ressentez vous aussi ?
05:40Alors, je vais vous préciser une chose.
05:43J'ai été représentant de ce syndicat, j'ai été à la FDSEA.
05:47Mais malheureusement, depuis le mois de janvier, on va dire que j'ai été écarté de ce syndicat.
05:54J'en ai été écarté suite à ma contestation.
06:00Peut-être qu'on n'a pas respecté la hiérarchie.
06:03Mais nous, on avait envie de vivre et on trouvait qu'ils n'allaient pas assez vite et qu'ils ne défendaient pas assez bien.
06:07Après, pour ce que vous dites sur l'extrême droite, vous savez, aujourd'hui, je ne vais pas parler de politique, moi, parce que ce n'est vraiment pas mon domaine.
06:16Mais je pense que chaque agriculteur a le droit de voter qui il veut.
06:21Et vous dire autre chose, c'est qu'il y a beaucoup de syndicats et je suis très bien placé.
06:28Je suis très bien placé là-dessus.
06:31J'ai été énormément sollicité pour ne pas être sur des listes au niveau européen et qui veulent se servir de l'agriculture.
06:39Mais comme je leur ai dit, nous, on ne veut pas juste se servir d'un pain.
06:46Oui, on l'entend. Merci, Jérôme Bail.
06:48Je rappelle, vous êtes éleveur bovin à Montesquieu-Volvestre et vous étiez donc représentant FDSEA il y a encore quelques mois pour la Haute-Garonne.
06:56Vous retrouvez cette interview sur votre application.

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