• il y a 7 mois
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Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce jeudi 2 mai c'est au tour de l'auteur Yann Moix.
Retrouvez "Le portrait sonore de l’invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-culture
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Transcription
00:00 - Europe 1 Culture Média - 9h30 - 11h - Thomas Hill
00:05 Merci beaucoup d'être avec nous pour la suite de Culture Média.
00:08 Nos deux indispensables du jour nous ont rejoints,
00:10 Héloïse Gouin pour les séries.
00:12 - Salut Thomas, bonjour tout le monde. - Et puis le bouleauteur de Chouquette,
00:16 Olivier Benkemoun.
00:18 - C'est pas bien de balancer, espèce de poucave.
00:21 - Salut à tous les deux.
00:23 J'ai la chance ce matin de recevoir non pas le chroniqueur, ni l'animateur,
00:27 ni même le réalisateur, mais l'auteur, l'écrivain, Yann Moix.
00:31 - Bonjour Yann. - Bonjour.
00:33 - Merci beaucoup d'être là pour parler de votre nouveau roman qui sort aujourd'hui même.
00:36 On est les premiers à en parler ce matin.
00:39 Mais avant d'en parler, on va dresser votre portrait sonore,
00:42 des petits sons pour mieux vous connaître. Et voici le tout premier.
00:45 - Claude François c'est de l'émotion. Claude François c'est de la poésie.
00:49 Voilà ce que c'est Claude. - La poésie c'est plutôt Brassens non ?
00:51 - Tu m'emmerdes avec Brassens toi.
00:53 Votre moustache qui fait rêver couille avec nouille.
00:55 Tu fais peur de ma couille au fond du jardin.
00:59 - Je préfère ça.
01:01 - Non c'est pas au fond du jardin. - Au fond du ravin.
01:03 - Absolument. - C'est moi qui fais la photo.
01:05 - Il y a 20 ans sortait Podium, votre premier long métrage,
01:09 Yann Moix, adapté de votre roman, avec Poul Vord, avec Jean-Paul Roux,
01:13 avec Julie Depardieu, un film devenu absolument culte.
01:16 Un succès qui vous a même un peu dépassé, paraît-il non ?
01:19 - Les succès ça dépasse toujours.
01:21 Heureusement il y a les échecs.
01:23 - Les échecs par contre c'est à soi de les dépasser.
01:25 - C'est joli.
01:27 En tout cas fin 2022, vous étiez en train de préparer Podium 2,
01:31 plutôt autour de la figure de Paul Naref,
01:33 dont le personnage a été Jean-Paul Roux.
01:35 Vous en êtes où de ce projet ?
01:37 - Ça a été abandonné, à la première semaine du tournage.
01:39 - Qu'est-ce qui s'est passé ?
01:43 - In extremis, j'avais l'impression que le scénario
01:47 n'était pas à la hauteur du premier,
01:49 et j'ai préféré changer mon fusil d'épaule.
01:51 Donc là je prépare un film avec Jean-Claude Van Damme.
01:53 - C'est vrai ?
01:55 - Oui.
01:57 - Deux salles, deux ambiances quand même.
01:59 - J'aime beaucoup Jean-Claude,
02:01 et je pense qu'il mérite d'avoir lui aussi
02:03 une grande comédie populaire.
02:05 - Il y aura du karaté ?
02:07 - Oui, il y aura du karaté.
02:09 - Et on ne verra jamais de Podium 2 alors ?
02:11 - Non, jamais, peut-être pas.
02:13 - Mais vous avez eu un coup de stress
02:15 pour arrêter ça trois semaines avant le tournage ?
02:17 - Non, pas du tout.
02:19 J'ai eu la chance de faire un film
02:21 qui s'appelle Cinémane,
02:23 et j'ai senti, quand vous faites un film,
02:25 il y a un petit bruit de fond
02:27 qui vous avertit que tout va bien,
02:29 ou bien que tout va mal.
02:31 Et donc au cinéma,
02:33 il y a un espèce d'effet boule de neige,
02:35 si tout s'enclenche merveilleusement bien,
02:37 vous êtes sûr que tout le monde est sur la même longueur d'onde,
02:39 et le résultat
02:41 est au pro-rata de cet élan positif.
02:43 En revanche,
02:45 s'il y a des petits signaux
02:47 qui vous alertent,
02:49 vous savez que ces petits signaux vont devenir
02:51 graduellement
02:53 des problèmes.
02:55 Comme quand vous achetez un appartement et vous sentez un petit truc,
02:57 vous vous dites "ah, je vais le prendre quand même,
02:59 mais c'est bizarre, il y a un truc qui me plaît pas".
03:01 Et le truc qui ne vous plaît pas grossit de jour en jour.
03:03 Donc j'ai décidé pour l'instant de le mettre...
03:05 - Ah oui, mais c'est pas enterré ?
03:07 - Non, non, non, non, tout le boisseau n'est pas enterré définitivement.
03:09 - Allez, extrait suivant.
03:11 * Extrait de "The Rasmus in the Shadows" de The Rasmus in the Shadows *
03:17 - "The Rasmus in the Shadows",
03:19 c'est la chanson de ce groupe finlandais,
03:21 qui est aussi le générique d'"On n'est pas couché",
03:23 présenté par Laurent Riquier.
03:25 Vous y avez été chroniqueur aux côtés de Léa Salamé
03:27 pendant trois ans, c'était 2015-2018,
03:29 c'est vrai que ça vous a fait beaucoup
03:31 connaître du grand public.
03:33 Qu'est-ce que vous gardez de cette expérience avec un peu de recul,
03:35 maintenant ? - Que de bons souvenirs.
03:37 C'est un privilège de pouvoir avoir
03:39 soi, un premier ministre,
03:41 un député, de lui dire
03:43 ce qu'on pense de lui.
03:45 - Très librement. - Très librement.
03:47 Avec les conséquences que ça implique,
03:49 parce que dans ce genre d'émission,
03:51 lorsque par exemple vous
03:53 dites ce que vous pensez d'un livre,
03:55 d'un disque, d'un spectacle,
03:57 il y a quelque chose, je suis assez naïf,
03:59 contrairement aux apparences, c'est qu'on ne sait jamais
04:01 qui est ami avec qui à Paris.
04:03 Donc vous dites "en toute honnêteté,
04:05 votre livre est mauvais",
04:07 je ne dis pas la personne, mais il faut savoir que les gens, en France en tout cas,
04:09 c'est plus grave d'attaquer une oeuvre que d'attaquer un enfant.
04:11 Une femme vous pardonnera
04:13 de dire que ses enfants sont débiles,
04:15 mais si vous dites que son fils... - Que vous êtes fibres.
04:17 - Oui, mais si vous dites que son roman n'est pas tout à fait réussi,
04:19 c'est la peine de mort.
04:21 - Très sensible.
04:23 - Et donc vous ne savez jamais qui est ami avec qui.
04:25 Et donc vous le comprenez à vos dépens
04:27 quelques semaines, quelques mois, quelques années plus tard.
04:29 - Et vous continuez à fréquenter
04:31 Laurent Ruquier, Léa Salamé ?
04:33 - Léa, je la vois très peu, mais on s'envoie des messages.
04:35 Et Laurent, je le vois très peu, mais on s'envoie des messages.
04:37 Non mais on est...
04:39 Ce sont des amis, mais je ne fais pas partie de leur...
04:41 - De leur petit cercle. - De leur cercle intime.
04:43 - Et vous continuez à dire du mal des livres ?
04:45 - Oui, mais que pour moi.
04:47 - En privé.
04:49 - En fait, de moins en moins, parce que comme je ne lis quasiment que des classiques,
04:51 c'est difficile de dire du mal
04:53 de Nabokov, de Victor Hugo,
04:55 de Joseph Conrad.
04:57 - Allez, encore un petit extrait. - Et Pierre, leur ami.
04:59 - Écoutez cette musique.
05:01 - Je suis une femme, tous les ans nous quittés.
05:03 Souviens-toi des automnes.
05:05 - Vous parlez de cette chanson ou pas ?
05:07 C'est Diane Tell qui chante "Souviens-toi".
05:09 Alors, ce n'est pas son plus grand succès,
05:11 mais c'est vous qui l'avez écrite, cette chanson,
05:13 il y a un mois et demi.
05:15 - Oui, elle m'a demandé d'écrire un...
05:17 - C'est la seule chanson que vous avez écrite ?
05:19 - Elle date de quand, cette chanson ?
05:21 - De il y a longtemps.
05:23 J'en avais écrite pour Ariel Dombal aussi,
05:25 mais c'est très difficile d'écrire des chansons.
05:27 - C'est très dur, pourquoi ? - Je ne sais pas.
05:29 - Ce n'est pas votre truc ? - Non.
05:31 - Votre truc, c'est plutôt les bouquins.
05:33 Celui-ci est très réussible, c'est un dialogue.
05:35 - Il est épais comme une chanson.
05:37 - Il est très léger, mais nous on adore ça,
05:39 parce que ça ne nous prend pas trop de temps.
05:41 Et surtout, c'est un dialogue très enlevé
05:43 dont on va parler dans un instant,
05:45 ça pourrait être du théâtre, ce sera peut-être une pièce.
05:47 Ce livre, "Visa", on en parle dans deux minutes.
05:49 sur Europe 1 tout de suite.