• il y a 7 mois
En 2022, Lily, 10 ans, a dénoncé l'inceste dont elle était victime grâce à un dispositif mis en place dans son école par une association. Son grand-père sera jugé en septembre.

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Transcription
00:00C'est un dispositif qu'on trouve maintenant dans 150 écoles, mais aussi dans des clubs
00:04sportifs ou d'autres lieux que fréquentent les enfants.
00:07C'est 250 boîtes comme celle-ci, en tout, à travers la France, pour dénoncer.
00:11Alors, ce n'est pas forcément aussi grave que l'inceste que vous venez de décrire.
00:14Ça peut être du harcèlement, des violences familiales, des mauvais traitements, et donc
00:16parfois des crimes plus graves encore.
00:19C'était en effet dans l'un, il y a deux ans, et dans une de ces boîtes, Lily, élève
00:22de CM2, dénonce les viols qu'elle subit.
00:26Elle n'avait pas osé en parler à sa famille, ni à ses sœurs, ni à ses cousines.
00:30Seule une camarade de classe était au courant, une copine de son âge, qui lui dit, en entendant
00:35la directrice de l'école présenter ce nouveau système, « c'est pour toi, fais-le ».
00:40Et elle ose le faire, avec courage, vous le disiez, elle écrit avec ses mots.
00:44Résultat, le procès de son grand-père qui s'ouvre en septembre, vous y reviendrez
00:48bien sûr.
00:49Mais comment ça marche déjà ? Qui gère ces petits mots d'enfance ?
00:52Une boîte aux lettres, on le disait, toute simple, à hauteur d'enfant, avec des papillons
00:55rassurants, et ce slogan, « si tu ne peux pas le dire, écris-le ».
00:59Et on peut donc, pour les enfants, y poser son message quand on veut, soit sur papier
01:03libre, soit comme celui-ci, c'est le tout premier qu'ils avaient reçu en 2020, un
01:08formulaire prérempli, pourquoi ? Pour ne pas que les petits oublient d'indiquer leur
01:12nom, leur âge, pour pouvoir les retrouver ensuite, ou s'ils parlent pour eux, ou pour
01:16un copain, parce qu'il y en a aussi qui s'en servent pour dire des traumatismes
01:20ou des actes qu'ils ont vus.
01:22Le contenu de ces boîtes, il est ensuite récupéré par des personnes de confiance,
01:25puis envoyé à l'association Les Papillons dont vous parliez, qui va décider des suites
01:29à donner, après avoir si besoin, contacter l'établissement scolaire pour en savoir
01:33un peu plus écouté.
01:34Le traitement des mots, c'est la promesse qu'on fait et aux enfants et aux élus qui
01:40conventionnent avec l'association Les Papillons, les mots sont traités dès qu'on les reçoit,
01:44dès qu'ils arrivent sur notre boîte mail spécialement dédiée.
01:47Même le week-end, même les vacances, même les soirs, puisqu'il y a parfois des relèves
01:51qui sont faits tardivement, il y a toujours un psychologue qui est entre guillemets d'astreinte
01:55et qui regarde les mots qu'on reçoit.
01:57Il y a urgence à pouvoir donner aux enfants une autre voie pour libérer leur parole.
02:01Ces enfants qui nous écrivent, leur âge moyen c'est 7 ans, 8 ans, donc c'est des
02:05enfants qui n'ont pas de téléphone portable, qui ne vont pas pouvoir appeler 119, mais
02:08au moins ils ont à leur hauteur et qui respectent leur temps une boîte aux lettres Papillon.
02:13L'association digérait chaque année depuis que ça a été mis en place 30 000 mots
02:18déposés dans ses boîtes et une fois signalé, ça peut aller très vite.
02:21Dans le cas de Lili dont on va parler, elle dépose son mot un vendredi, le mardi matin
02:26la maman est contactée par les gendarmes qui entendent sa fille, puis ses cousines
02:30le lendemain et le jeudi le grand-père est interpellé.
02:33Voilà pour la réactivité du dispositif que l'association aimerait maintenant voir
02:37développer dans toutes les écoles de France, pas seulement les 150 dont je vous ai parlé.

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