• l’année dernière
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.

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00:00 [Générique]
00:09 Les informés du matin en direct jusqu'à 9h30 sur France Info avec Renaud Delis. Bonjour Renaud.
00:13 Bonjour Salia.
00:14 Et nos informés du jour, Alex Bouyaguet, éditorialiste politique à France Info Télé.
00:18 Merci d'être là Alex. En ce 1er mai, vous présentez l'interview politique à 7h45 tous les jours.
00:23 Bonjour. Bonjour Salia.
00:24 Et à vos côtés, Adrien Bac, chef adjoint du service politique de France Info. Bonjour Adrien.
00:28 Renaud Delis, c'est le 1er mai, donc la fête du travail, des travailleurs, journée de mobilisation des syndicats.
00:33 Effectivement, alors contrairement à l'année dernière où il y avait une intersyndicale unitaire qui manifestait à Paris,
00:39 en particulier contre la réforme des retraites, des défilés un petit peu partout en France,
00:42 c'est les syndicats qui défilent en ordre dispersé, mais avec au moins une revendication commune qui revient au devant de la scène,
00:49 c'est une revendication salariale, la question de la hausse des salaires qui coïncide avec un engagement pris par Gabriel Attal
00:57 lors de sa nomination à Matignon et lors de son discours de politique générale, celui de dé-smicardiser la France,
01:03 ce qui signifie de contribuer à relever les salaires et notamment les plus bas salaires.
01:11 Rappelons qu'aujourd'hui, 17% des salariés sont au SMIC, le SMIC qui s'élève à 1.398,69 euros net,
01:18 17% donc contre 12% il y a 3 ans, on voit que cette proportion de salariés au SMIC progresse.
01:25 Pourquoi est-ce important de dé-smicardiser la France et à qui la faute ?
01:30 La réponse c'était il y a une dizaine de jours sur ce plateau de la secrétaire générale de la CFDT Marie-Lise Léon.
01:36 Dé-smicardiser, qu'est-ce que ça veut dire ?
01:38 Pour la CFDT, c'est arrêter les politiques sociales low cost des entreprises qui sont totalement biberonnées aux aides publiques,
01:46 aux exonérations de cotisations et qui n'ont pas de politique salariale digne de ce nom.
01:51 Il y a des entreprises qui, parce qu'elles bénéficient de beaucoup d'aides et de beaucoup d'exonérations de cotisations,
01:57 elles ne peuvent pas ou elles ne veulent pas augmenter les salaires.
02:01 Une interview, rappelons-le évidemment qu'il est au micro de Adrien Becq ici présent, quelle heureuse coïncidence.
02:07 Alors pourquoi est-ce que les entreprises ne peuvent pas ou ne veulent pas augmenter les salaires ?
02:14 Le Premier ministre a promis un projet pour libérer un peu plus l'économie, un projet de loi au printemps d'une part.
02:21 Il a promis aussi un certain nombre de mesures justement pour inciter les entreprises,
02:25 notamment en matière d'allègements de charges à augmenter les salaires.
02:29 Est-ce que le gouvernement peut impulser ce mouvement et pourquoi est-ce que les entreprises pour l'instant semblent rechigner ?
02:34 Alex Bouiaguet.
02:35 Il a promis, il a promis, il a promis. Il a lancé un mot, "désmicardisation de la France",
02:40 mais c'est vrai qu'il n'en a pas vraiment précisé les contours.
02:43 Donc il y a quand même une sérieuse explication de texte, y compris parmi les députés de la majorité,
02:49 pour essayer de savoir ce que ça veut dire très très concrètement.
02:52 Il y a un rapport d'ailleurs qui avait été lancé par Elisabeth Borne qui devrait émerger à l'été, qui donnera sans doute des pistes.
02:58 C'est vrai que la difficulté, parce que vous disiez 17% aujourd'hui de salariés au SMIC,
03:04 il faut savoir que c'est le double d'il y a 15 ans.
03:07 Donc c'est vraiment un phénomène qui monte de plus en plus.
03:12 Pourquoi ? Parce que principalement toutes les aides, elles sont axées sur le SMIC.
03:18 Ça veut dire qu'aujourd'hui un employeur, il a quand même assez peu intérêt à faire augmenter le salaire de son salarié.
03:25 Après, il y a des pistes, je ne sais pas si ce seront celles qui seront retenues par Gabriel Attal.
03:30 Il y a le fait de demander aussi de pousser les branches professionnelles à elles-mêmes à générer des meilleurs salaires.
03:38 On sait qu'il y a une centaine de métiers qui sont concernés.
03:41 Il y a aussi la formation professionnelle qui peut permettre à un salarié non qualifié de se qualifier davantage,
03:49 d'acquérir de nouvelles compétences et donc d'avoir un salaire plus avantageux.
03:53 Et puis il y a aussi la politique économique tout simplement et industrielle de la France
03:58 qui peut permettre de créer aussi de nouveaux métiers, de nouvelles formations.
04:01 Mais ça, c'est vraiment un chantier très très long.
04:04 Alors comment désmicardiser la France ? Quelles sont les pistes à envisager ?
04:08 On continue d'en parler juste après le Fil info à 9h10. Mathilde Romanin.
04:12 Les salaires doivent progresser dans notre pays, estiment ce matin Xavier Bertrand.
04:17 C'est une question de justice pour le président LR de la région Haute-France, invité du 8.30 France Info.
04:23 Il plaide aussi pour un droit de grève restreint lors des vacances scolaires en ce 1er mai, journée internationale des travailleurs.
04:31 Les Etats-Unis sont déterminés à obtenir maintenant un accord entre Israël et le Hamas.
04:36 En opération ce matin d'Anthony Blinken, le chef de la diplomatie américaine est aujourd'hui en Israël.
04:41 Pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, il doit s'entretenir avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à Jérusalem.
04:50 L'écrivain américain Paul Oster est décédé, annonce de plusieurs médias américains.
04:55 Ce matin, il avait 77 ans. Auteur de plus d'une trentaine de livres, il est devenu célèbre grâce à sa trilogie new-yorkaise en 1987.
05:04 Le PSG part favori ce soir dans sa demi-finale allée sur la pelouse du Borussia Dortmund.
05:10 Pour la Ligue des champions de football, c'est à partir de 21h.
05:13 Hier soir, le Real Madrid et le Bayern Munich se sont neutralisés de partout, là aussi en demi-finale.
05:19 France Info.
05:23 Les informés. Renaud Dely, Salia Brakia.
05:31 Les informés continuent avec Renaud Dely, avec Alix Bouyagué, aussi chef adjointe du service politique.
05:35 Pas du tout ça, c'est Adrien Beck.
05:37 Adrien Beck, chef adjoint du service politique de France Info et Alix Bouyagué, éditorialiste politique à France Info.
05:42 Un jour je serai chef aussi.
05:43 On continue.
05:46 Adrien Beck, c'est vous effectivement qui avez fait cette interview de Marie-Elise Léon sur France Info.
05:52 On s'en souvient, tout le monde s'en souvient.
05:54 La patronne de la CFDT, on insiste, on le dit parce qu'elle dit quelque chose d'intéressant, Marie-Elise Léon.
05:58 Elle dit "les entreprises elles sont biberonnées aux aides publiques,
06:02 elles bénéficient de ces exonérations de cotisations et c'est ce qui empêche d'augmenter les salaires".
06:09 Alors ça c'est sans doute un langage un petit peu syndical et même un petit peu politique, j'allais dire.
06:13 La réalité c'est que vous l'avez entendu, Marie-Elise Léon elle dit "certaines entreprises ne veulent ou ne peuvent pas".
06:19 Et quand elle dit le mot "biberonner", c'est une réalité mais ça peut être aussi subi.
06:24 Parce que par exemple, quand on regarde une augmentation de 100 euros pour un salaire autour de 1500-1600 euros,
06:32 ça va coûter jusqu'à 500 à 600 euros à l'entreprise.
06:36 Parce qu'en fait avec les allègements de charges qui vont jusqu'à 1,6 mic,
06:40 et bien à chaque fois que vous augmentez, ces allègements diminuent.
06:44 Donc par voie de conséquence, vous n'avez aucun intérêt à être augmenté.
06:48 Aucun intérêt pour le salarié qui perd en prime d'activité,
06:51 aucun intérêt pour l'entreprise qui va se retrouver à payer des sommes relativement astronomiques
06:56 pour finalement une augmentation qui sera assez modeste.
07:00 Donc effectivement, Marie-Elise Léon a raison sur ce point,
07:03 et c'est tout l'objet de ce rapport Vassmar-Bosio qu'évoquait Alix juste avant,
07:09 c'est d'essayer de voir quel curseur bouger pour arriver à ce que ces augmentations puissent être réelles et moins coûteuses.
07:17 Mais dans leur point d'étape qu'ils ont fait il y a 6 jours, très précisément,
07:21 les deux économistes disent qu'une inflexion devra se faire avec prudence et progressivement,
07:27 parce que tout ça peut avoir des conséquences en chaîne, et tout ça peut aussi coûter beaucoup d'argent.
07:31 Donc c'est aussi sans doute ces aspects techniques et ce risque, même j'allais dire,
07:36 qui explique la prudence aujourd'hui du gouvernement.
07:39 Donc on tend vers ce que voulait Bruno Le Maire, à savoir réduire la différence entre le salaire brut et le salaire net ?
07:45 Bien sûr, parce qu'en fait on constate sur cette question des bas salaires,
07:50 toute la difficulté qu'il y a à avoir d'un côté une norme nationale, un salaire minimal, ô combien indispensable, légitime,
07:57 et que nul d'ailleurs ne remet en cause, et puis des disparités liées justement à certaines branches professionnelles,
08:05 à certaines catégories de salariés ou autres.
08:09 Adrien Beck a raison de souligner le poids pour une entreprise d'augmenter même de façon minimale un salarié à partir d'un 1,5 SMIC,
08:18 ou même un de ça, mais même au niveau du SMIC, si je ne me trompe pas,
08:21 une augmentation de 100 euros correspond à un coût de 238 euros pour une entreprise.
08:25 Donc on voit qu'il y a effectivement un enjeu de ce point de vue-là,
08:28 donc de rapprocher effectivement le salaire net du salaire brut, de façon à ce que ça bénéficie aux salariés.
08:34 Donc ça passe aussi par des allègements de charges pour les entreprises.
08:39 Après il y a des tas d'autres outils, d'autres instruments, et pour l'instant on est effectivement au stade des pistes.
08:45 Il y a l'alimentation, comme le disait Alex Bouiaguet à l'instant,
08:48 il y a une proposition qui émane d'ailleurs notamment de Marc Ferracci, député Renaissance,
08:52 proche du chef de l'État et spécialiste des questions sociales,
08:55 d'alimenter davantage le compte personnel de formation des salariés,
08:59 de façon à ce qu'effectivement une meilleure formation leur permette d'accéder à de meilleurs salaires.
09:07 Et puis il y a, et c'est là aussi qu'on attend le Premier ministre au tournant, entre guillemets,
09:10 il a pris l'engagement dans son discours de politique générale,
09:13 il veut inciter, mais inciter c'est pas contraindre encore, et d'ailleurs comment contraindre,
09:18 un certain nombre de branches professionnelles qui payent encore aujourd'hui leurs salariés en dessous du SMIC
09:23 à ne plus le faire évidemment et à remonter les salaires.
09:27 On voit bien que le gouvernement oscille toujours entre l'incitation, les aides,
09:31 parfois effectivement, mais qu'il a du mal parfois à passer au stade de la contrainte.
09:34 Dernier point, ce matin sur Antenne de France Info, il y avait comme invité notamment Jean-Marc Barky,
09:39 qui est le patron d'une entreprise de cols industriels dans le nord de la France,
09:42 qui ouvrait une autre piste que certains ont à l'esprit, je ne parle pas du gouvernement là,
09:47 mais certains évoquent ça parfois, c'est-à-dire peut-être que tout en maintenant un salaire minimal national,
09:54 il faudrait songer peut-être à faire moduler ensuite au-delà le niveau du SMIC, selon les régions.
09:59 - C'est plus ou moins ce qu'a fait Michelin par exemple.
10:02 - Et parce qu'évidemment le SMIC ça ne veut pas dire la même chose selon que vous vivez à Paris par exemple,
10:07 et dans un certain nombre de régions, notamment sur le poste qui est devenu le poste principal pour la population,
10:13 qui est le logement. Le coût du logement n'est pas le même.
10:17 On pourrait imaginer de maintenir un salaire minimal national,
10:20 de façon à garantir que des entreprises n'en profitent pas évidemment pour payer davantage de salariés en dessous du SMIC,
10:26 mais peut-être de faire moduler au-delà le niveau du SMIC,
10:29 et donc d'éventuelles augmentations, notamment dans les régions où le logement est particulièrement onéreux.
10:34 - Michelin qui parle d'un salaire décent, pas d'un salaire minimum,
10:38 là où le gouvernement veut faire augmenter le salaire minimum dans une centaine de branches.
10:44 On entend aussi les revendications des syndicats, et d'ailleurs ils vont le répéter aujourd'hui,
10:49 pour la CFDT par exemple, c'est conditionner les aides publiques aux entreprises
10:55 qui augmentent les salaires en fonction des efforts qui sont effectués.
10:59 Ça, pourquoi ce n'est pas pris en charge par le gouvernement ?
11:02 Pourquoi ce n'est pas pris en considération ?
11:04 - Pour l'instant, on ne sait pas, ce sera peut-être dans l'épice,
11:07 mais je voulais juste rebondir sur ce que disait concernant la formation.
11:11 Le problème aujourd'hui qui existe aussi dans les entreprises,
11:14 c'est qu'avant, quand on rentrait dans une entreprise,
11:16 on pouvait être dans des emplois non qualifiés et espérer à un moment ou un autre,
11:20 par l'ascenseur social... - Il y avait une progression, une évolution.
11:24 - Il y avait une progression. Aujourd'hui, il y a beaucoup de choses qui sont externalisées
11:31 dans les entreprises, je pense à la cantine, je pense aux services de nettoyage,
11:35 et donc ça veut dire que ces emplois non qualifiés restent entre eux
11:39 et continuent d'exercer dans des endroits où il n'y aura pas de perspective.
11:43 Et donc ça aussi, pour que cet ascenseur social continue d'évoluer,
11:48 il y a peut-être aussi quelque chose à voir de ce côté-là.
11:51 - En le cadre d'un mot, il y a quand même aussi une réalité plus politique,
11:54 c'est que le gouvernement, il serre la vis sur le chômage,
11:57 il a serré la vis sur les retraites.
11:59 À un moment donné, c'est bien de parler de travail,
12:02 c'est bien de dire qu'il faut inciter au travail, inciter à la reprise d'emploi,
12:07 mais tout cela passe aussi par les salaires, quand même.
12:11 Tout cela passe aussi peut-être par ce qu'a évoqué,
12:15 ce qui est un accord qui était à deux doigts d'être trouvé,
12:17 notamment avec les syndicats sur le compte-épargne temps universel.
12:20 À un moment donné, il va falloir que le gouvernement soit peut-être en mesure,
12:23 aussi on évoquait la formation, je m'autocoupe la parole,
12:25 mais aussi pour mentionner la formation.
12:27 - Ne vous coupez pas Adrien !
12:29 - Il va falloir aussi que le gouvernement donne un certain nombre d'aspects
12:31 qui soient peut-être un petit peu plus incitatifs,
12:33 et pas seulement, j'allais dire, coercitifs.
12:36 - C'est une question de justice.
12:38 - Oui, c'est aussi une question politique.
12:40 Vous savez, vous ne pouvez pas tenir un discours,
12:42 comment dire, pour l'incitation au travail,
12:45 qui ne marche que sur une jambe.
12:46 Il y a l'acte II, Gabriel Attal l'a confirmé devant les députés hier,
12:50 l'acte II de la réforme du marché du travail,
12:54 entre guillemets, qui doit être évoqué à partir de la rentrée à l'Assemblée.
12:59 Ça peut être l'occasion, peut-être justement,
13:01 d'aller vers des aspects, comme on dit, un peu plus sucrés
13:04 que les aspects très salés qu'on a vus ces dernières semaines.
13:07 - Pour ce qui est de l'action du gouvernement,
13:08 on se passe aussi par ce fameux projet de loi
13:10 de libéralisation d'un certain nombre de pans de l'économie,
13:12 en quelque sorte, les lois Macron II.
13:14 - La suite.
13:15 - Voilà, la suite de celles qu'Emmanuel Macron avait enclenchées
13:17 lorsqu'il était à Bercy, et que Gabriel Attal aussi évoque
13:20 pour les mois à venir.
13:22 Ce qui est clair, c'est qu'on est dans un cycle où,
13:24 à partir du moment où le chômage de masse n'est plus la préoccupation
13:27 première aujourd'hui des Français et du fonctionnement de l'économie,
13:29 l'économie a créé beaucoup d'emplois de ces dernières années,
13:32 le niveau de chômage a considérablement régressé,
13:34 même s'il plafonne maintenant,
13:36 même si il a régressé, dans ces cycles-là,
13:38 traditionnellement, et c'est bien logique d'ailleurs,
13:40 dès lors que l'emploi n'est plus la préoccupation première,
13:43 la question salariale revient au devant de la scène.
13:46 Et c'est logique.
13:48 On ne peut pas d'un côté, effectivement,
13:50 faire refluer le chômage,
13:52 exalter la valeur travail et le sens de la valeur travail,
13:55 sans lui donner un coût,
13:58 enfin plutôt un salaire.
14:00 Et cette question, elle réapparaît légitimement.
14:03 Et le problème du gouvernement, c'est que
14:05 les instruments, comment dirais-je,
14:08 un peu administratifs ne fonctionnent pas forcément.
14:10 Et d'ailleurs, la principale revendication récurrente légitime,
14:13 aussi, de leur point de vue, des syndicats,
14:15 c'est la réévaluation du niveau du SMIC,
14:17 le coup de pouce, le fameux coup de pouce au SMIC,
14:19 sauf que le fameux coup de pouce au SMIC,
14:21 il peut aussi contribuer à accentuer, justement,
14:23 cette SMICardisation de la France.
14:25 C'est-à-dire que si vous donnez des coups de pouce au SMIC,
14:27 ça peut aussi délégitimer un peu plus,
14:29 dans l'esprit d'un certain nombre de chefs d'entreprise,
14:31 la nécessité d'augmenter les salaires au-dessus du SMIC.
14:33 - Ça va être un tassement des salaires au niveau du SMIC ?
14:35 - On va pas lui mettre une trappe à bas salaire,
14:37 c'est bien sûr le risque.
14:38 - Les informés continuent dans un instant,
14:40 juste après le Fil info de Mathilde Romagnan à 9h20.
14:43 - 270 rassemblements prévus aujourd'hui dans toute la France
14:47 pour le 1er mai, journée internationale des travailleurs.
14:50 Entre 120 000 et 150 000 personnes sont attendues dans les cortèges.
14:54 Certains défilés commencent dès ce matin,
14:56 aux alentours de 10h à Strasbourg,
14:58 par exemple, Marseille ou encore Clermont-Ferrand.
15:00 À Paris, début de la manifestation à 14h.
15:03 La police new-yorkaise est intervenue cette nuit
15:05 pour déloger les étudiants pro-palestiniens de l'université de Columbia.
15:09 Ils bloquaient une partie du campus.
15:11 La présidente de l'université demande une présence policière
15:15 sur le site new-yorkais au moins jusqu'au 17 mai prochain.
15:18 C'est le dernier jour aujourd'hui pour s'inscrire en ligne
15:22 sur les listes électorales, pour pouvoir voter aux européennes.
15:25 Mais vous avez encore jusqu'à vendredi, le 3 mai,
15:28 pour vous inscrire en mairie, cette fois.
15:30 Les élections européennes se déroulent le 9 juin prochain.
15:33 Et prudence, ce soir, face aux orages en Ile-de-France
15:37 et autour, 14 départements seront placés en vigilance orange en fin de journée.
15:41 Les 8 départements de l'Ile-de-France,
15:43 mais aussi la Marne, Lyon et L'Aube,
15:45 ainsi que l'Oise, la Somme et l'Aisne.
15:49 [Musique]
15:51 France Info
15:53 Les informés, Renaud Dely, Salia Brakia
15:58 Toujours avec Alix Bouyague, éditorialiste politique à France Info TV,
16:03 avec Adrien Beck, chef adjoint du service politique de France Info,
16:07 et Renaud Dely, le 1er mai, c'est aussi traditionnellement
16:10 l'hommage à Jeanne d'Arc pour l'extrême droite.
16:12 En tout cas, Jean-Marie Le Pen a brandi pendant de longues années
16:16 effectivement cet hommage, cet étendard, cet hommage à Jeanne d'Arc,
16:20 qui a été abandonné par sa fille, Marine Le Pen, et donc le flambeau,
16:25 et repris par sa petite-fille, Marion Maréchal,
16:28 qui elle rend aujourd'hui hommage à Jeanne d'Arc,
16:31 en se rendant où ? Evidemment à Donrémy-la-Pucelle,
16:35 le village de Lorraine, d'où était originaire Jeanne d'Arc.
16:39 Sans doute, Marion Maréchal a-t-elle l'espoir, en s'y rendant aujourd'hui,
16:42 d'entendre des voix, voire même de les récolter,
16:44 parce que cette situation est délicate dans les sondages.
16:46 Elle est à peu près autour du seuil de 5% des intentions de vote,
16:50 un peu au-dessus, rappelons que ce seuil de 5%,
16:53 c'est celui qui est nécessaire pour obtenir des élus au Parlement européen
16:56 le 9 juin prochain. La campagne de Marion Maréchal patine.
17:00 Elle suscite aussi des tensions en interne au sein du mouvement Reconquête,
17:03 d'autant que Marion Maréchal adopte un ton, on va dire, conciliant, indulgent,
17:07 voire amical à l'endroit du Rassemblement national et de Jordane Bardella.
17:10 Voici ce qu'elle disait, ici même, sur ce plateau, il y a une quinzaine de jours.
17:16 Je considère aujourd'hui que dans ces élections, mes adversaires principaux,
17:20 c'est d'abord la gauche, la vraie gauche et la fausse droite,
17:23 incarnée par les LR qui aujourd'hui siègent dans la majorité du Russella-Vanderleyen
17:27 avec les macronistes et avec les socialistes.
17:30 Mon objectif dans cette élection, c'est de construire une nouvelle majorité à droite
17:32 et pour construire aussi cette majorité demain,
17:34 il faudra probablement travailler avec le Rassemblement national
17:37 et d'autres groupes, d'autres nationalités.
17:39 J'ai toujours cru en l'union des droites, je vais pouvoir continuer à la défendre demain,
17:42 ce qui ne veut pas dire évidemment que Reconquête n'a pas des singularités à défendre.
17:45 Il faudra donc travailler avec le Rassemblement national,
17:47 Jordane ne te trompe pas d'adversaire,
17:49 implorait Marion Maréchal il y a quelques jours dans une vidéo
17:52 adressée au président du Rassemblement national.
17:54 Bref, on a presque l'impression que Marion Maréchal incite l'électorat d'extrême droite
17:57 à voter plutôt pour le RN que pour Reconquête,
17:59 si tant est que le phénomène dit de vote utile fonctionne aussi
18:03 de ce côté-là de l'échec qui est politique.
18:05 Comment comprendre la campagne de Marion Maréchal ?
18:07 Est-ce qu'elle peut concurrencer le RN et Jordane Barrières ?
18:12 Pour l'instant, les sondages d'intention de vote indiquent l'inverse.
18:14 - Alice ?
18:15 - Oui, alors est-ce qu'elle peut concurrencer ?
18:17 C'est vrai que là 5-6% versus 30-32%,
18:20 ça semble quand même un petit peu compliqué.
18:22 Après, il faut lui reconnaître un mérite.
18:23 C'est vrai qu'elle dit la même chose depuis 2012.
18:26 Grosso modo, depuis son entrée en politique,
18:28 elle a toujours cru en l'union des droites.
18:30 Et c'est vrai qu'à un moment d'ailleurs au sein du FN puis du RN,
18:34 elle incarnait un peu peut-être la personnalité
18:38 qui pouvait tisser les liens entre la droite
18:42 et briser ce fameux cordon sanitaire.
18:44 Donc aujourd'hui, qu'est-ce qu'elle fait dans cette campagne ?
18:46 Elle poursuit son idée.
18:48 Sauf que le problème, c'est que cette campagne est totalement plombée,
18:51 celle de reconquête, par cette stratégie opposée.
18:54 C'est-à-dire qu'elle, qui effectivement ne cesse de dire
18:57 qu'avec Jean-Darren Banal, ils sont complémentaires,
18:59 qu'à toute façon, un jour, il faudra travailler ensemble,
19:01 qu'ils poussent dans le même sens.
19:02 Eh bien, Éric Zemmour, il dit quand même totalement le contraire.
19:05 Et lui, il bastonne à longueur de journée,
19:07 parce que sa stratégie, c'est un peu celle de Mélenchon, finalement.
19:10 C'est de cliver, d'être hyper radical,
19:13 en se disant "moi, je vais attirer comme ça les électeurs".
19:18 Donc c'est compliqué qu'une tête de liste
19:20 et puis un chef de parti, tout ça, qui n'est pas au diapason,
19:23 ça fait 5-6% dans les sondages.
19:25 La réalité, effectivement, est qu'il y a une espèce de lutte
19:28 au sein de Reconquête, mais une lutte qui s'explique aussi
19:31 à une question de génération.
19:33 Éric Zemmour, il a 65 ans, Mario Maréchal, elle en a 34.
19:36 Et on peut imaginer que Mario Maréchal, effectivement,
19:38 elle se projette aujourd'hui dans une victoire
19:42 à court ou moyen terme du Rassemblement National.
19:45 Et qu'à ce moment-là, peut-être, il faudrait envisager une alliance,
19:48 peut-être pour des législatives, peut-être au sein du gouvernement.
19:52 Alors qu'Éric Zemmour, lui, de toute façon, sa conviction
19:54 est que Marine Le Pen ne sera jamais à l'Élysée.
19:56 Il l'a dit, c'est pour ça qu'il s'est lancé en politique,
19:58 il le pense toujours, il le répète.
19:59 Donc, effectivement, on n'a pas tout à fait la même stratégie,
20:01 pas tout à fait la même temporalité, mais effectivement,
20:04 un parti qui est quand même un petit peu...
20:06 Alors, divisé en deux, ce serait peut-être un petit peu exagéré,
20:09 surtout c'est Mario Maréchal qui est, semble-t-il,
20:12 quand même un petit peu isolé dans cette stratégie.
20:15 Et toute l'équipe d'Éric Zemmour, qui de toute façon continue
20:19 de croire à cette stratégie un peu mélenchonienne,
20:22 j'allais dire, de violence verbale, en tout cas,
20:26 de mots très clivants, et qui continuent sur cette ligne.
20:31 - Il reste un peu plus d'un mois de campagne,
20:33 Sarah Knafo, la compagne d'Éric Zemmour,
20:35 est désormais sur la liste de Mario Maréchal.
20:38 - C'est pour ça que peut-être qu'elle est isolée,
20:39 mais c'est elle qui est tête de liste, Mario Maréchal,
20:41 donc elle s'est visiblement, en tout cas,
20:43 elle a accueilli Sarah Knafo sur la liste,
20:45 pas forcément avec enthousiasme,
20:47 mais c'est bien le problème auquel se heurtent
20:49 aux conquêtes d'aujourd'hui.
20:50 Rappelons que ce scrutin, c'est presque une question
20:51 de vie ou de mort pour les conquêtes,
20:52 qui n'a aucun parlementaire, qui a échoué à tous les scrutins.
20:56 Éric Zemmour avait obtenu 7% à la présidentielle de 2022,
20:59 et on voit bien aujourd'hui ce dilemme stratégique de fond.
21:03 D'un côté, Éric Zemmour qui mène cette campagne,
21:05 qui porte cette ligne de radicalisation,
21:08 de radicalité, en étant plus dur que le RN
21:11 sur les sujets régaliens, les sujets identitaires,
21:13 l'immigration, en dénonçant ce qui sont à ses yeux
21:15 des trahisons du RN par rapport au corpus idéologique
21:19 de l'extrême droite, stratégie qui d'ailleurs,
21:21 avait peu ou prou été suivie par Bruno Maigret
21:23 après l'assition du FN à la fin des années 90.
21:26 Ça n'avait pas forcément réussi, c'est-à-dire l'idée
21:28 de doubler par la droite, en quelque sorte,
21:30 le Front National à l'époque, le RN aujourd'hui.
21:32 Est-ce qu'il y a de la place entre le RN et la droite ?
21:35 - La lumière satellite.
21:36 - On a un peu tendance à se coller au mur,
21:38 et donc en tout cas cet espace, ça n'avait pas fonctionné
21:40 à la présidentielle, mais ça reste la stratégie
21:42 de Bruno Maigret, pardon.
21:44 - D'Éric Zemmour.
21:45 - L'absus révélateur d'Éric Zemmour.
21:47 Et puis Marion Maréchal, qui effectivement adopte
21:49 ce ton extrêmement consignant, comme si elle se voyait
21:52 déjà, effectivement, plutôt en supplétif d'une accession
21:55 de Marine Le Pen et Jordane Bardella au pouvoir demain.
21:59 Rappelons juste un dernier point, Marion Maréchal,
22:01 il y a une dizaine d'années, un peu plus,
22:03 quand elle est arrivée en politique,
22:05 elle avait une forme d'emballement médiatique aussi,
22:07 elle avait bénéficié d'une forme d'image extrêmement
22:10 novatrice, présentée un peu comme la relève justement
22:13 à la succession.
22:14 Si on fait le bilan de ses dix ans en politique
22:16 avec des allers-retours à les partis et à les revenus,
22:18 elle a rejoint Éric Zemmour au moment de la présidentielle,
22:20 au moment où Éric Zemmour a commencé à plonger
22:22 dans les sondages, et là aujourd'hui, ça marche pas très bien
22:25 et sa stratégie est assez, comment dire,
22:27 elle soulève un certain nombre d'interrogations,
22:29 y compris d'abord dans son mouvement.
22:31 On peut se méfier parfois d'un certain nombre
22:33 d'emballements de com ou d'images lorsqu'un produit
22:36 politique nouveau apparaît sur le marché.
22:38 - Et n'est-ce pas le sort de toutes les scissions
22:40 à l'extrême droite ?
22:42 - On reste au sujet pendant encore trois heures.
22:44 - On peut pas continuer les informer malheureusement,
22:47 mais on revient demain.
22:48 Merci à tous les trois, Alex Bouillague, éditorialiste...
22:50 - D'accord !
22:52 - Alex Bouillague, éditorialiste politique à France Info TV,
22:54 je rappelle qu'on vous retrouve tous les matins
22:56 à 7h40 sur le canal 27 pour l'interview politique.
22:59 Merci beaucoup Adrien Beck,
23:01 chef adjoint du service politique de France Info.
23:03 Nous, Renaud, on se retrouve demain.
23:05 - À demain, c'est bien.
23:06 - Et les informés du soir sont de retour ce soir
23:08 à 20h avec Agathe Lambret.
23:10 - C'est ça, c'est ça, c'est ça.

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