PRISON - Qui veut d’une prison près de chez soi ? En tous cas, pas Noiseau, une commune de 5.000 habitants dans le Val-de-Marne qui s’oppose fortement à la construction d’un nouveau centre pénitentiaire de 800 places, projet découlant d’un engagement de longue date d’Emmanuel Macron à lutter contre la surpopulation carcérale.
Samedi 27 avril, des centaines de personnes, à lesquelles se sont greffés quelques agriculteurs avec leur tracteur, ont manifesté contre une « injure au bon sens », particulièrement en ce qui concerne l’emplacement choisi.
L’État planifie une construction de la prison sur des terres agricoles à l’entrée de la petite commune. C’est l’un des principaux arguments des opposants, en plus des craintes quant à un impact sur la qualité de vie.
Samedi 27 avril, des centaines de personnes, à lesquelles se sont greffés quelques agriculteurs avec leur tracteur, ont manifesté contre une « injure au bon sens », particulièrement en ce qui concerne l’emplacement choisi.
L’État planifie une construction de la prison sur des terres agricoles à l’entrée de la petite commune. C’est l’un des principaux arguments des opposants, en plus des craintes quant à un impact sur la qualité de vie.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 [Cris de la foule]
00:05 Qui veut d'une prison près de chez soi ?
00:07 En tout cas, ici à Noiseau, dans le Val-de-Marne,
00:09 on dit non massivement à l'un des nombreux projets
00:11 de construction de centres pénitentiaires en France,
00:14 alors qu'Emmanuel Macron a promis 15 000 places
00:16 de prison supplémentaires d'ici 2027
00:18 pour lutter contre la surpopulation carcérale.
00:20 Tous les élus, quelle que soit leur sensibilité politique,
00:23 sont opposés à ce projet.
00:25 Ce projet de prison est une négation du bon sens.
00:28 Il faut bien construire des prisons.
00:30 C'est l'emplacement qui a été choisi
00:32 qui est une injure au bon sens.
00:33 [Cris de la foule]
00:37 L'État veut créer ici 800 places de prison supplémentaires.
00:41 La construction est prévue à l'entrée de la commune
00:43 de 5 000 habitants, le tout sur des terres agricoles.
00:46 C'est l'un des arguments des opposants,
00:47 en plus des craintes quant à un impact sur la qualité de vie.
00:49 On veut garder notre joli village avec nos agriculteurs
00:53 qui se donnent raison depuis plusieurs générations.
00:55 Aujourd'hui, on rentre dans un mode de réchauffement climatique.
00:59 Donc là, d'artificialiser, ce n'est pas du tout approprié.
01:03 Le coin n'est absolument pas fait pour ça.
01:05 C'est des terres inondables, c'est des zones agricoles.
01:08 Il faut absolument les laisser telles qu'elles sont là.
01:10 Vous criez pour votre qualité de vie aussi ?
01:12 Absolument, bien sûr.
01:13 Une prison dit prison des allées-venues,
01:15 dit des personnes qui ont fait des grosses bêtises, normalement.
01:20 Je travaille moi-même à Lacanbrie.
01:22 C'est-à-dire que tous les jours, je fais sussi, noiseau, Lacanbrie.
01:25 Ça veut dire des voitures supplémentaires,
01:27 ça veut dire un temps de trajet supplémentaire.
01:29 Là, ces vos terres qui sont en jeu, qu'est-ce que ça représente pour vous ?
01:37 Une partie, oui. C'est 11% de mes revenus en moins.
01:41 Mais ils sont bornés, ils sont têtus, mais on sera aussi têtu qu'eux.
01:44 Je suis dans la ferme en tant qu'ouvrier,
01:45 mais je compte la reprendre bientôt, on va dire.
01:49 Pour mon avenir, s'ils commencent à prendre des terres pour la prison,
01:52 ils vont en prendre pour d'autres choses, pour d'autres choses.
01:54 Et puis ça s'en finit pu à la fin.
01:56 C'est seule la île au Vert qui reste quand on sort de Paris,
01:58 et ils vont taper dedans pour...
02:00 Alors qu'il y a 4 200 hectares de fraîches industriels en Île-de-France.
02:03 Donc si vraiment ils voulaient gratter un tout petit peu,
02:06 je pense qu'ils pourraient trouver de la place pour mettre des prisons.
02:07 Non, non, non ! Non à la prison !
02:18 Non, non, non ! Non à la prison !
02:20 Vous êtes un maire de droite,
02:22 c'est normalement une famille politique qui a un discours de fermeté.
02:24 Faut bien les mettre quelque part, ces détenus.
02:26 Je dirais deux choses, c'est que déjà,
02:28 les prisons, y a des maires qui en veulent.
02:30 La deuxième chose, c'est que bien sûr j'ai eu aucune concertation.
02:33 J'ai appris la construction de cette prison par la presse.
02:36 Il y a des fraîches industrielles.
02:38 Pourquoi l'État n'a pas réfléchi
02:40 et regardé si c'était envisageable ?
02:43 Alors moi j'ai ma petite idée,
02:44 c'est que les terres agricoles sont beaucoup moins chères.
02:46 [Musique]
02:53 La surpopulation carcérale est un mal chronique des prisons françaises.
02:56 Le taux d'occupation est actuellement de 125%,
02:59 voire de 200% dans certains établissements.
03:02 L'une des raisons, selon la Cour des comptes,
03:04 c'est le durcissement de la réponse pénale à la délinquance ces dernières années.
03:07 C'est pas forcément en construisant des prisons supplémentaires
03:10 qu'on va régler le problème de surpopulation carcérale.
03:13 Il faut accélérer le rendu de la justice
03:17 pour éviter que des gens qui sont en détention provisoire,
03:19 qui ne sont pas encore condamnés en fait,
03:22 n'occupent des places de prison.
03:24 Il faut aussi beaucoup travailler sur tout ce qui est peines alternatives.
03:27 [Musique]