ENVIRONNEMENT - Le chantier progresse et les tensions aussi. Samedi 8 juin, les opposants à l’A69 ont maintenu la pression contre ce projet d’autoroute reliant Castres à Toulouse, malgré l’avancement du chantier et un fort dispositif policier face à eux.
Des milliers d’opposants écologistes ont bravé l’interdiction préfectorale, réclamée au préalable par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, pour participer à cette mobilisation initiée par plusieurs collectifs locaux et les Soulèvements de la terre. Près du village de Puylaurens (Tarn), situé environ au milieu du tracé de l’autoroute de 53 kilomètres, le rassemblement écologiste a réuni 7000 militants selon les organisateurs, 1600 selon la préfecture.
Comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo, Le HuffPost a suivi sur place cette manifestation émaillée de heurts parfois violents entre opposants et forces de l’ordre. À notre micro, ces militants expliquent pourquoi, selon eux, ce projet d’autoroute est dépassé, en raison des changements climatiques, de l’artificialisation progressive des sols et de l’état de notre biodiversité.
À Saïx, commune de 3500 habitants qui devrait profiter de cette autoroute, nous avons aussi récolté la parole de plusieurs Tarnais sur ce projet qui les concerne.
Des milliers d’opposants écologistes ont bravé l’interdiction préfectorale, réclamée au préalable par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, pour participer à cette mobilisation initiée par plusieurs collectifs locaux et les Soulèvements de la terre. Près du village de Puylaurens (Tarn), situé environ au milieu du tracé de l’autoroute de 53 kilomètres, le rassemblement écologiste a réuni 7000 militants selon les organisateurs, 1600 selon la préfecture.
Comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo, Le HuffPost a suivi sur place cette manifestation émaillée de heurts parfois violents entre opposants et forces de l’ordre. À notre micro, ces militants expliquent pourquoi, selon eux, ce projet d’autoroute est dépassé, en raison des changements climatiques, de l’artificialisation progressive des sols et de l’état de notre biodiversité.
À Saïx, commune de 3500 habitants qui devrait profiter de cette autoroute, nous avons aussi récolté la parole de plusieurs Tarnais sur ce projet qui les concerne.
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00:00A-t-on besoin d'une autoroute de plus ?
00:02Dans le Tarn, le projet de l'A69 déchaîne les passions
00:05entre militants écologistes et automobilistes
00:07qui aimeraient bien relier Castre à Toulouse un peu plus rapidement.
00:10Ce week-end, des milliers d'opposants ont décidé de converger
00:12vers un chancier pourtant déjà bien avancé et fortement protégé.
00:15Ils y voient un projet inutile et dépassé
00:18vu l'état de notre climat et de notre planète.
00:26Pourquoi vous opposez à cette autoroute ?
00:28C'est un projet qui va défigurer complètement le paysage,
00:31qui n'apporte absolument rien.
00:33Moi, ce qui me touche le plus, c'est qu'on détruit la nature.
00:36Mettre du béton partout, ce n'est pas l'avenir dont j'ai envie.
00:38Ce n'est pas la destruction des terres
00:41qui devrait être pour les paysans et pour la nourriture,
00:44pas pour les intérêts marchands de quelques-uns.
00:46L'A69, ce sera donc une 4 voies
00:48qui offrira une alternative à l'actuelle RN126
00:50entre Castre et Toulouse.
00:52Elle traversera 32 cours d'eau
00:54et les milieux naturels d'environ une centaine d'espèces animales protégées,
00:57en plus de supprimer 230 hectares de terres agricoles,
00:59selon l'autorité environnementale.
01:01Sa construction a déjà nécessité l'abattage aussi
01:03de plusieurs arbres centenaires,
01:05à lesquels les militants écologistes se sont accrochés.
01:07Le projet, évalué à 450 millions d'euros,
01:09est financé à 95% par le privé.
01:11Il devra forcément être rentabilisé
01:13pour la société de concession.
01:15Il faudra donc débourser 16,80€ en péage
01:17pour faire l'aller-retour entre Castre et Toulouse.
01:19Ce projet écocide
01:21coche toutes les cases
01:23sur le volet environnemental, sur le volet social,
01:25au regard des tarifs qui vont être pratiqués.
01:27Pour l'artificialisation des terres agricoles,
01:29moi je suis jeune agriculteur,
01:31c'est galère de trouver des terres aujourd'hui en France.
01:33À côté de cette autoroute, il va y avoir
01:35toutes les zones commerciales qui vont avec.
01:37Lutter contre l'artificialisation des sols,
01:39c'est un des enjeux majeurs
01:41pour avoir encore des paysans
01:43qui produisent localement,
01:45pour de la sécurité alimentaire locale
01:47et éviter d'importer d'autres pays.
01:49Près de Castre, les habitants de Saïx,
01:513500 habitants, ont a priori le profil type
01:53pour profiter de cette autoroute.
01:55À partir d'ici, on devrait gagner une vingtaine de minutes
01:57pour relier Toulouse. Car l'objectif du gouvernement,
01:59des élus, des financeurs privés du projet,
02:01qui comprennent plusieurs entreprises locales,
02:03c'est de désenclaver le sud du département
02:05pour favoriser l'emploi.
02:13Pour aller à Toulouse, c'est sûr que ça me servira.
02:15Ça sera plus rapide, bien sûr. Partout il y a des trucs.
02:17Il n'y a qu'ici qu'on est en marche arrière.
02:19C'est une manière
02:21d'améliorer la situation
02:23et de permettre au territoire
02:25de s'émanciper vers les grandes
02:27métropoles régionales.
02:29Si c'est pour gagner un quart d'heure et payer je ne sais pas combien,
02:31non, après c'est dommage
02:33parce que ça a dénaturé notre belle campagne.
02:35Non, je ne suis pas trop pour.
02:37Si jamais je veux aller à Toulouse,
02:39je ne passe pas par l'autoroute. Le prix de l'autoroute
02:41en ce moment, ça augmente partout
02:43et ça ne va faire qu'augmenter. Je préfère prendre
02:45les petites routes. Personne ne l'a.
02:47Ils ont fait croire à tout le monde
02:49que justement, tout le monde
02:51l'a voulu. – Vous avez besoin de faire la route parfois ?
02:53– Je la fais tous les jours.
02:55Le temps, je ne le paye pas. Pour gagner
02:5710 minutes, je ne vois pas quel est l'intérêt d'avoir une autoroute.
02:59– Ces dernières semaines, une dizaine
03:01d'engins de chantier ont été vandalisés
03:03et donc pour ce week-end de mobilisation,
03:05tous les équipements ont été rassemblés ici
03:07avec une douve de 3 mètres de profondeur
03:09tout autour et des forces de l'ordre
03:11qui surveillent le site jour et nuit.
03:13– Je suis dans ma 40e année d'entreprise.
03:15Je n'ai jamais eu à faire un tel rassemblement
03:17de matériel. Les gens travaillent
03:19avec la peur au ventre, regarder
03:21devant, regarder derrière, savoir
03:23s'ils ne vont pas se faire caillasser.
03:25Je ne travaille pas dans des conditions de travail
03:27normales. – Vous trouvez des biens
03:29face à cette autoroute ? – Je suis là
03:31pour réaliser l'autoroute.
03:33Ça a fait l'objet de concertation, ça a fait l'objet
03:35de plein de choses. Maintenant, on doit
03:37réaliser.
03:39– Allez ! Allez ! Allez !
03:59– Un millier de gendarmes sont mobilisés
04:01et comme à Seine-Solenne, il y a un grand nombre
04:03de munitions qui sont utilisées, parfois en plein milieu
04:05de la foule. C'est très dangereux de manifester aujourd'hui.
04:07– Qu'est-ce que ça vous inspire, ce que vous voyez là-bas ?
04:09– Qu'est-ce que vous voulez que ça nous inspire ?
04:11Franchement, c'est répugnant.
04:13Ça n'a même pas de sens.
04:15Cette autoroute n'a aucun sens. C'est parce qu'elle
04:17existe déjà, elle est gratuite. – Encore une fois,
04:19l'État qui défend... Là, on parle de béton,
04:21c'est un tunnel, c'est un chantier.
04:23Est-ce que vraiment ça vaut le coup de mettre
04:25la vie de gens en danger ? Ils vont essayer de terroriser,
04:27mutiler, mais je pense qu'on va gagner
04:29cette lutte et qu'ils feront pas d'autoroutes.
04:37Sous-titrage ST' 501