Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et de la Solidarité, était l'invitée d'Apolline de Malherbe dans le Face à Face sur RMC et BFMTV.
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00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sûr RMC et BFM TV. Bonjour Catherine Vautrin.
00:14Bonjour Pauline de Malherbe.
00:15Merci d'être dans ce studio pour répondre à mes questions, c'est simple.
00:18Vous êtes en charge de tous les dossiers au cœur de la politique de François Bayrou.
00:23Les retraites c'est vous, le travail c'est vous, la santé c'est vous.
00:26On va revenir évidemment en particulier sur cette réforme des retraites avec un conclave promis, une mission flash.
00:33Qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'est-ce qui est possible ? Quelles sont les marges ?
00:36Mais au fond il y a une question politique qui se pose avant même qu'on ne puisse rentrer dans ce que vous pourrez faire ou ne pas faire.
00:42Vous avez fait attention au parti socialiste. Finalement vous n'avez pas réussi à le convaincre.
00:47Et vous êtes peut-être même déjà en train de perdre le RN.
00:51Hier, votre collègue, le ministre François Rebsamen a eu cette déclaration et je voudrais que vous entendiez ensuite immédiatement la réaction du RN
01:00parce que peut-être que tout ce dont on parle ce matin, vous n'allez rien pouvoir en faire. Écoutez.
01:05Je respecte toutes les forces politiques sauf le RN, je le dis ici, mais c'est ma position.
01:10Vous ne respectez pas le RN ?
01:13Non, je ne respecte pas ceux qui portent, pas tous heureusement, j'en connais dans mon département,
01:19mais ceux qui portent des discours de haine et d'exclusion de l'autre, ce n'est pas ma tasse de thé.
01:23Réaction immédiate du RN par la voix de Jordan Bardella.
01:26Le socialiste François Rebsamen déclare ce soir respecter tous les mouvements politiques sauf le RN.
01:31François Bayrou devrait rapidement rappeler à son ministre que le respect du haut 11 millions de Français électeurs du RN est l'une de nos principales exigences.
01:39Est-ce que vous n'êtes pas en train de perdre sur tous les tableaux ?
01:42Vous savez, je crois qu'il est important que nous respections chacun des électeurs
01:47et donc que chaque parlementaire est détenteur de la confiance de ses électeurs.
01:51Ça ne veut pas dire que forcément on est d'accord sur les valeurs,
01:55mais ça veut dire que chaque élu doit être respecté à travers le mandat qui est le sien.
02:00Ce que ça veut dire aussi, c'est que le RN continue à vous tenir en joue, en quelque sorte.
02:04C'est-à-dire que dès qu'il y a une sortie de route de l'un de vous sur le RN,
02:10ils disent attention, dans ces cas-là, on va dégoupiller la censure.
02:12Vous savez, je crois que ce qui est important, c'est surtout qu'on travaille au sujet qui concerne nos concitoyens.
02:17Et là-dessus, on doit trouver des voies d'accord.
02:20Parce que nous sommes en période de vœux, vous rencontrez des gens, moi aussi,
02:27il y a un mot que je n'ai jamais autant entendu, c'est le mot stabilité.
02:30Et je crois qu'il ne devait y avoir qu'un tout petit dénominateur commun entre les uns et les autres,
02:35c'est la stabilité pour le pays, et moi c'est ça le sens de mon engagement.
02:39– Mais est-ce que vous regrettez quand même que François Rebsamen ait fait de la politique hier,
02:43un peu sur le dos du gouvernement ?
02:45– Je pense qu'il est important, François Rebsamen est un élu de territoire,
02:48chacun reconnaît son engagement à Dijon, ce qu'il a fait dans cette ville,
02:52et je le respecte totalement.
02:54Après, je crois qu'il est extrêmement important que les uns et les autres
02:57ont soit en capacité de rassembler et de trouver des voies de passage pour le pays.
03:00– Ce n'est pas tout à fait gagné, visiblement, mais on va y revenir,
03:03parce que je ne lâcherai pas sur cette question-là,
03:06qui au fond vous met dans une situation quand même, on le sent bien, extrêmement délicate.
03:10Mais allons-y, allons-y sur le fond.
03:12– Vous avez raison, mais on va se dire les choses très simplement.
03:15Il y a 11 groupes à l'Assemblée nationale, et il ne vous a pas échappé,
03:19que nous sommes, vous connaissez parfaitement la vie politique de notre pays,
03:23que nous sommes dans un contexte totalement inédit,
03:25puisque par définition, dès lors que nous n'avons pas de majorité,
03:29nous devons composer, et c'est un exercice totalement inédit.
03:33Et chaque jour, nous devons trouver des solutions qui permettent d'avancer.
03:37– Sauf que, Catherine Vautrin, vous pourriez vous permettre, en quelque sorte,
03:41même de vexer l'URN, si vous aviez acquis au moins la certitude
03:45que l'EPS ne vous lâchera pas.
03:47– Mais on ne peut vexer personne, parce que d'abord, ce n'est pas une façon de travailler,
03:50et deuxièmement, parce que dans un contexte dans lequel vous n'avez pas de majorité,
03:55tous les jours, on a le droit de construire autour de textes des éléments.
03:59Et là-dessus, je partage votre commentaire, qui est,
04:02trouvons à chaque fois les voies de passage qui permettent d'avancer.
04:05– Parce que même cause, même effet.
04:07– Sinon, le pays est bloqué.
04:08– Dans ce cas-là, vous vous retrouverez dans la même situation
04:10que Michel Barnier, qui est tombé au bout d'un mois.
04:12– Notre responsabilité, c'est bien pour cela que j'insiste sur ce point,
04:15c'est de trouver des voies de passage qui nous permettent de faire avancer.
04:19Et là, c'est quand même totalement inédit, sous la Ve République,
04:22nous sommes le 15 janvier, nous n'avons pas de projet de loi de finances voté,
04:26nous n'avons pas de projet de loi de finances de la Sécurité sociale voté.
04:29Et ça, ça a un coût pour le pays, ça a un coût autour de la dette,
04:33et ça préoccupe nos concitoyens, ça a des conséquences sur la consommation,
04:37et c'est tout ça que nous avons en responsabilité.
04:39– Alors, rentrons immédiatement dans le concret des dossiers.
04:41Les retraites, la santé, les retraites d'abord.
04:45Remise en chantier, donc, de la réforme des retraites,
04:48ça c'est ce qu'a annoncé François Bayrou hier,
04:50sans pour autant qu'elle ne soit ni suspendue, ni abrogée,
04:53il y aura un conclave après une mission flash de la Cour des comptes,
04:56sans totem ni tabou, pas même l'âge de la retraite.
05:00Quelles sont les marges ?
05:02– Très concrètement, la volonté du Premier ministre,
05:05c'est d'entendre qu'un certain nombre de nos concitoyens
05:08ont aujourd'hui encore des questions,
05:11voire sont en attente de réponses sur des sujets
05:15qui sont des sujets comme l'usure au travail,
05:17comme le sujet de la retraite des femmes,
05:19qui sont des sujets sur lesquels il y a besoin de se remettre autour de la table.
05:24C'est une demande très forte du Parti socialiste,
05:27vous l'évoquiez il y a un instant,
05:28c'est aussi une demande des partenaires sociaux.
05:31Et ce qui est très intéressant,
05:32c'est que les partenaires sociaux ont l'habitude de la négociation,
05:34je voudrais dire que c'est même leur façon de travailler au quotidien.
05:38Donc la proposition qui est faite, qu'est-ce que c'est qu'une mission flash ?
05:41C'est de demander à celles et ceux qui connaissent les comptes du pays,
05:46la Cour des comptes pour ne prendre qu'elle,
05:48peut-être également en parallèle l'INSEE,
05:50toutes celles et ceux qui connaissent la situation du pays,
05:53de faire un point sur l'ensemble des données concernant les retraites,
05:58de façon à ce que le constat soit partagé,
06:00que ce constat soit donné aux Français.
06:03Que tout le monde soit d'accord sur ce qu'on a dans les caisses.
06:06Et le coup à venir,
06:07parce que vous avez vu les chiffres de la natalité qui sont sortis hier,
06:10nous avons aujourd'hui une baisse de la natalité extrêmement forte
06:15et au moment où je vous parle,
06:17nous avons le pourcentage de Français de plus de 60 ans
06:20est supérieur à celui des Français de moins de 15 ans.
06:23Et ça, ça va continuer.
06:24Ce qui veut donc dire que le sujet retraite est un sujet qui va continuer.
06:29C'est le rapport du Premier ministre sur quand les baby-boomers auront 85 ans.
06:33On y est, on y arrive et ça nécessite que le pays soit organisé.
06:37Quand vous dites ça, Catherine Vautrin, vous ne dites toujours pas,
06:40sur quoi vous pourriez revenir ?
06:42Je viens de vous donner deux exemples.
06:44Celui, par exemple, de la pénibilité.
06:46Celui du sujet de la retraite des femmes.
06:49Et donc, à partir de ce constat partagé...
06:51Vous pensez que ça va leur suffire, à la gauche ?
06:53On va déjà finir la méthode, si vous voulez bien.
06:55À partir du constat partagé, on propose aux partenaires sociaux,
06:58syndicats de salariés, syndicats patronaux,
07:01de travailler pendant un délai qu'on estime à trois mois.
07:04Pourquoi trois mois ?
07:05Parce que l'idée, c'est d'être en capacité d'avoir des avancées,
07:08que ces avancées, à ce moment-là, puissent être transposées
07:12et pour être transposées, c'est soit une loi spéciale pour cela,
07:16soit le projet de loi de finances pour 2026.
07:19Ils ont déjà dit non. Vous l'avez peut-être entendu ce matin,
07:21Sophie Binet, la patronne de la CGT, qui dit,
07:23le rendez-vous vendredi matin à Matignon n'aura pas lieu.
07:25Non mais, ce qui va se passer vendredi matin,
07:28le Premier ministre va déjà écrire à l'ensemble des partenaires sociaux
07:33pour présenter la méthode,
07:35et ensuite, il réunira les partenaires sociaux.
07:37Viendront ceux qui veulent venir.
07:39Madame Binet, effectivement, dirige la CGT,
07:43vous avez à côté Marie-Lise Léon pour la CFDT,
07:45vous avez Frédéric Souillot pour l'IFO, je ne vais pas tous les citer.
07:48Si la CGT ne veut pas venir, tant pis pour la CGT, c'est ce que vous dites.
07:50Je ne dis pas ça. Je dis que l'intérêt, c'est que chacun vienne,
07:52c'est que toutes les organisations,
07:54qui sont les organisations représentées au Conseil d'orientation des retraites,
07:58il est important qu'elles soient toutes là,
08:00parce que nous parlons de l'avenir du pays.
08:02Et l'idée, c'est vraiment que tous soient autour de la table,
08:05échanges animés par un spécialiste du sujet,
08:08et qu'il puisse y avoir...
08:09C'est qui le spécialiste du sujet ?
08:10Il va être nommé dans les jours qui viennent.
08:12Vous pensez bien que ça aura un impact ?
08:13Bien sûr que oui, il faut que ce soit quelqu'un qui, par définition,
08:16ait une neutralité qui permette...
08:18C'est pour ça que j'utilise à loisir le terme spécialiste du sujet,
08:21ce n'est pas un politique pour être clair,
08:23c'est quelqu'un qui travaille sur ces sujets,
08:25dont les travaux peuvent, là encore, faire...
08:28Vous l'avez déjà en tête ?
08:29Il y a plusieurs noms, il n'y en a pas un seul,
08:31il y a plusieurs noms qui, potentiellement, peuvent être mis sur la table,
08:34et animer ces discussions, ces débats.
08:36Catherine Votrain, si je vous entends bien,
08:38on a bien compris que, spontanément, il y a deux points sur lesquels
08:41vous vous dites, tiens, il faut vraiment qu'on se remette à bosser,
08:44c'est la question de la pénibilité, la question de la retraite,
08:47et du travail des fonds...
08:48Ça peut être, là, je vais aller au bout, ça peut être...
08:50Mais là, c'est ce que j'allais vous dire,
08:51c'est-à-dire, est-ce que la vraie question fondamentale,
08:53ce n'est pas la question de l'âge ?
08:54Oui, le Premier ministre l'a dit hier, aucun totem,
08:57c'est dans son discours de politique générale,
08:59il a dit clairement, aucun totem, tout peut être réouvert.
09:02Il y a, en revanche, un élément clé,
09:05c'est l'équilibre du régime,
09:06puisque, par définition, l'objectif,
09:08c'est d'aller vers l'équilibre du régime.
09:10Mais il y a cette phrase,
09:11je souhaite que cet accord soit trouvé,
09:14mais si les partenaires ne s'accordent pas,
09:17voilà ce qu'a dit François Bayrou hier,
09:18alors c'est la réforme actuelle qui continuerait à s'appliquer.
09:22C'est sur cette phrase-là que vous avez perdu le Parti Socialiste.
09:25Mais c'est là-dessus qu'il faut être capable de travailler,
09:27en se disant qu'il y a capacité à trouver un accord.
09:30C'est le fondement même du sujet.
09:32Mais s'il n'y a pas d'accord, ils vous disent,
09:33est-ce qu'on ne peut pas reprendre la main aussi à l'Assemblée Nationale ?
09:36Ça, vous dites déjà non.
09:37Mais pourquoi y aurait-il un accord,
09:39là, si les partenaires sociaux ne peuvent pas trouver un accord ?
09:42Pourquoi il n'y en aurait-il un à l'Assemblée Nationale ?
09:45Jusqu'à maintenant,
09:46et le Parti Socialiste, comme d'ailleurs d'autres partis politiques,
09:49ont toujours fait confiance aux partenaires sociaux
09:51qui ont montré dans l'histoire de la République
09:53leur capacité à se mettre d'accord
09:54beaucoup plus forte que celle des politiques.
09:56Mais je vous repose la question quand même sur les partenaires sociaux,
09:58parce que Sophie Binet, en vrai,
10:00elle ne dit pas qu'elle ne veut pas venir,
10:02mais elle dit que vous-même, vous avez déjà annulé la réunion.
10:04Est-ce que ça ne veut pas dire quand même
10:06que vous avez anticipé le fait que, de toute façon,
10:08ça va être un très mauvais départ ?
10:10Non, il n'y a pas de mauvais départ.
10:12Pourquoi est-ce qu'il n'y a pas de réunion vendredi ?
10:14Parce que nous sommes mercredi matin,
10:16qu'un certain nombre de gens ne sont pas disponibles vendredi,
10:19d'où la nécessité...
10:20D'accord, donc c'est une question d'agenda,
10:21ce n'est pas une question politique.
10:22C'est exclusivement une question d'agenda,
10:24d'où l'idée que ce soit,
10:26cette lettre qui soit envoyée vendredi,
10:28il y a donc bien un acte vendredi
10:30et une réunion dans la foulée.
10:32Qu'est-ce qui s'est passé ?
10:34Quand hier matin, ici même,
10:36Olivier Faure dit, on est en train de conclure,
10:38il a même un petit sourire en coin,
10:40il pense vraiment que ça va passer.
10:42Et que le soir, ils disent, le compte n'y est pas.
10:44Qu'est-ce qui s'est passé ?
10:45Qu'est-ce que vous lui avez fait croire ?
10:46Ou qu'est-ce qu'il a de lui-même cru ?
10:48Où était le quiproquo ?
10:51L'ambiguïté même, peut-être.
10:53Nous n'avons pas cherché à faire croire quoi que ce soit.
10:55Nous avons eu des réunions
10:57toute la semaine dernière
10:59avec l'ensemble des différents groupes
11:01de l'Assemblée Nationale.
11:03L'idée, quelle est-elle ?
11:04Elle est réellement de regarder
11:06comment on peut travailler différemment
11:08et comment on peut confier surtout sur ce sujet
11:10tellement important des retraites.
11:11Mais vous vous rendez compte que ça peut être pire ?
11:13C'est-à-dire que si vous humiliez, en quelque sorte,
11:15le Parti Socialiste, ou s'il se sent humilié,
11:17il va se retrouver entre le marteau et l'enclume.
11:19Parce que d'un côté, il a les filles qui vont lui dire
11:21tu vois, tu t'es fait complètement avoir.
11:23Et puis de l'autre, de toute façon, il finira par vous censurer.
11:26Est-ce que vous n'avez pas fait une erreur politique ?
11:28Vous croyez que quand on travaille sur un sujet
11:30aussi important que celui des retraites
11:32pour les Français, on s'amuse à humilier
11:34qui que ce soit ? Le sujet, c'est de se dire
11:36on sait qu'il faut continuer
11:38à travailler sur le sujet. Les Français
11:40attendent des réponses sur différents points.
11:42On vous propose de proposer
11:44à celles et ceux qui sont les référents
11:46en matière de négociation sociale, à savoir
11:48les partenaires sociaux, de travailler.
11:50C'est au contraire une ouverture pour replacer
11:52le débat là où il peut être
11:54entre, finalement, spécialistes de la négociation sociale.
11:56Une dernière question sur les retraites avant qu'on ne passe aussi
11:58aux questions de santé qui étaient très présentes hier
12:00et qui font partie de vos dossiers.
12:02Catherine Vautrin, la proposition
12:04du patronat, et il l'a faite à ce micro
12:06un haut, c'est aussi une plus grande
12:08contribution des retraités en
12:10renonçant à l'abattement fiscal de 10%.
12:12Est-ce que ça peut être une des sources ?
12:14Aujourd'hui, ça n'est pas du tout
12:16dans le texte. Après, je ne vais pas
12:18commencer à dire on ne touche pas à ci, on ne touche
12:20pas à ça. Laissons les partenaires...
12:22Le Premier ministre a dit
12:24pas de tabou. Aujourd'hui,
12:26je ne trie aucune conséquence
12:28sur quoi que ce soit. Je n'annonce surtout
12:30absolument rien sur le sujet.
12:32En tout cas, vous ne vous opposerez pas par principe ?
12:34Vous comprenez bien que
12:36quand on prend une copie de négociation,
12:38on ne commence pas à regarder un ou deux points.
12:40Ce qu'il faut faire, c'est regarder l'ensemble
12:42et c'est répondre aux attentes
12:44de nos concitoyens qui, eux,
12:46sont, un, attachés au système de retraite,
12:48deux, souhaitent que
12:50leur carrière soit reconnue,
12:52y compris, notamment, ce sujet
12:54de l'usure professionnelle et un point très important
12:56sur lequel je veux revenir,
12:58qui est celui de la retraite des femmes. On sait
13:00combien. On a un énorme sujet. Donc,
13:02ouvrons ces sujets, apportez-nous des réponses.
13:04C'est ce qu'attendent de nous, nos concitoyens.
13:06Catherine Vautrin, la santé,
13:08vous avez réussi à récupérer des sous ?
13:10C'était absolument indispensable.
13:12Et quand je dis ça, je ne suis pas là
13:14pour, évidemment, dire qu'il faut
13:16dépenser sans compter. Le sujet,
13:18nous le savons. Vous avez augmenté
13:20le budget, notamment pour les hôpitaux.
13:22Vous avez tout à fait raison.
13:24Vous savez que, dans nos textes, nous avons
13:26d'un côté le projet de loi de finances et
13:28d'autre part, nous avons le projet de loi de financement
13:30de la sécurité sociale. Dans
13:32ce projet de loi de finances de la sécurité sociale,
13:34nous avons l'objectif national des dépenses
13:36d'assurance maladie. C'est ce qui
13:38fixe le cadre.
13:40C'est 250 milliards d'euros, pour
13:42donner une idée de ce que cela représente.
13:44À l'intérieur de cela, nous avons, tous les ans,
13:46la campagne tarifaire des hôpitaux.
13:48C'est ce qui permet de
13:50financer les hôpitaux. La volonté
13:52qui était la nôtre,
13:54c'était de dire, il faut, dans
13:56le contexte inflationniste que l'on a connu,
13:58dans le fonctionnement des hôpitaux, on
14:00a besoin que cette campagne
14:02tarifaire ne soit pas à zéro.
14:04Et c'est la raison pour laquelle
14:06le gouvernement propose
14:08d'augmenter cet objectif national
14:10des dépenses de santé et cette
14:12campagne tarifaire. Et c'est la raison pour laquelle
14:14ce qu'on appelle cet objectif national est porté
14:16à 3,3%, ce qui
14:18veut dire que, concrètement, il y a un milliard de plus
14:20pour les hôpitaux.
14:22Mais vous allez les prendre où ?
14:24Moi, naïvement, je trouvais
14:26ça super. Et puis, en fait,
14:28en vous écoutant, je comprends quand même que
14:30l'enveloppe globale n'a pas augmenté.
14:32Donc, ça veut dire que le milliard, vous allez le mettre sur l'hôpital, mais vous allez
14:34l'enlever ailleurs ? Non, l'enveloppe du projet
14:36de loi de finances de la sécurité sociale
14:38va donc augmenter. Donc, nous allons travailler
14:40là comme ailleurs sur
14:42les économies, puisque tout notre engagement,
14:44c'est un budget. Et là, je fais
14:46le lien PLF-PLFSS.
14:48On a un engagement d'économie
14:50qui est extrêmement fort.
14:52Nous sommes à
14:54plus de 40 milliards d'économies.
14:56Donc, à la fin, il n'y a pas plus d'un milliard. Enfin, il y a plus d'un milliard
14:58sur une des enveloppes au sein du...
15:00Dans le budget santé,
15:02il y a un milliard de plus.
15:04Et ça, ça va pour les hôpitaux. Et pour être très
15:06concrète, ça veut dire 13 000
15:08patients, 13 000 lits
15:10pour un patient dans l'année. En plus,
15:12c'est extrêmement important. Ça veut dire...
15:14Il y aura 13 000 lits de plus dans les hôpitaux.
15:1613 000 patients pris en charge en plus
15:18avec un milliard d'euros. Oui, ça, ce n'est pas 13 000 lits, c'est
15:2013 000 unités. C'est 13 000
15:22patients pris en charge en plus, si vous le voulez
15:24dans un autre sens. C'est important d'être très technique là-dessus,
15:26parce que c'est vraiment extrêmement
15:28concret pour les Français. Pour le dire autrement
15:30aux Français, c'est budgété sur
15:32un an, un milliard, c'est
15:3416 000 soignants. Alors après,
15:36on peut le regarder différemment,
15:38suivant de qui vous parlez, entre une infirmière
15:40spécialisée...
15:42Qu'en est-il du déremboursement des médicaments
15:44qui avaient été annoncés par Michel Barnier ?
15:46On en est où ?
15:48Le gouvernement a décidé de maintenir
15:50la suppression,
15:52c'est ce qu'on appelait le ticket modérateur.
15:54Ce ticket modérateur
15:56est supprimé. Il est supprimé
15:58à la fois pour les médicaments,
16:00il est également supprimé
16:02pour les consultations.
16:04Ça veut dire quoi pour les Français ? Ça veut dire qu'il n'y a pas de changement
16:06pour les Français. Donc les Français ne vont pas devoir
16:08payer plus cher leur santé.
16:10Est-ce que vous demandez aussi aux mutuelles
16:12qui ont annoncé qu'elles allaient augmenter
16:14de 6% leur tarif
16:16de se restreindre ? Les mutuelles
16:18ont déjà augmenté
16:20et donc l'État demandera
16:22aux mutuelles la restitution
16:24de cette somme.
16:26Savez-vous la restitution
16:28à qui du coup ?
16:30À l'État.
16:32Ce qui permettra de contribuer
16:34au financement supplémentaire des dépenses de santé.
16:36Mais on ne sait pas qu'ils vont faire payer plus les Français ?
16:38C'est déjà fait.
16:40Les campagnes pour l'exercice
16:4225 sont déjà installées.
16:44Donc l'argent du déremboursement, vous le récupérez.
16:46C'est les mutuelles.
16:48Mais vous savez bien que les mutuelles
16:50vont répondre que dans ces cas-là, elles vont continuer à augmenter
16:52les tarifs des mutuelles l'an prochain.
16:54C'est quand même un peu une enveloppe.
16:56Vous savez que les mutuelles ont déjà augmenté et donc
16:58vous avez la question qui se pose.
17:00Est-ce que vous laissez les mutuelles avoir
17:02augmenté une somme qui est une somme
17:04qui n'a pas à être compensée
17:06puisque nous ne déremboursons strictement rien ?
17:08Ou bien est-ce que nous considérons que cette somme qui a déjà été prélevée
17:10doit avoir un effet
17:12sur la santé des Français ?
17:14Mais vous savez aussi qu'on travaille
17:16sur des sujets avec
17:18notamment, et je salue les élus locaux,
17:20avec des mutuelles, notamment des mutuelles
17:22communales ou intercommunales
17:24qui permettent d'accompagner nos concitoyens.
17:26Vous êtes en charge de la santé,
17:28de la solidarité. Il y a un point aussi
17:30sur lequel je voudrais vous interroger ce matin.
17:32Parce qu'il est à la croisée de vos deux dossiers,
17:34c'est la question de l'alimentation.
17:36On a découvert ce matin, et c'est une étude
17:38de l'association Foodwatch, que plus le produit
17:40est peu cher, plus il est sucré.
17:42C'est-à-dire que c'est la double peine. Si vous n'avez pas
17:44les moyens d'acheter un produit
17:46de marque un peu plus élevé ou d'un coût
17:48un peu plus élevé, je parle de la mayonnaise,
17:50je parle des boîtes de conserve de petits pois,
17:52je parle des pizzas, je parle des
17:54sauces bolognaises, il y aura
17:56beaucoup plus de sucre donc ce sera moins sain.
17:58Est-ce que vous demandez aux industriels de l'agroalimentaire
18:00de faire un vrai effort
18:02sur cette question-là ?
18:04Non seulement je leur demande de faire un vrai effort,
18:06mais surtout je suis extrêmement vigilante sur les Nutri-Score.
18:08Parce que le Nutri-Score permet
18:10à nos concitoyens, lorsqu'ils achètent,
18:12de regarder la classification
18:14du produit.
18:16C'est la question pour laquelle il faut
18:18aller plus loin sur le sujet.
18:20C'est une question de prévention.
18:22Je vais travailler sur ce sujet, il n'y a qu'un jour
18:24que j'ai été nommé.
18:26Mais c'est clairement
18:28un sujet sur lequel il faut aller.
18:30C'est une question de prévention.
18:32On a beaucoup parlé de dépenses de santé.
18:34Moi je voudrais insister sur la prévention.
18:36Chacun d'entre nous est responsable
18:38quelque part de sa prévention.
18:40Et nous devons aider les Français sur le sujet.
18:42C'est vrai sur des sujets aussi
18:44simples que la vaccination pour la grippe
18:46pour nos aînés, comme sur des sujets d'alimentation.
18:48La natalité, vous le disiez, 1,54
18:50enfants par femme, c'est le taux le plus bas
18:52depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
18:54Emmanuel Macron avait
18:56parlé en grande pompe d'un réarmement
18:58démographique. Rien n'a été fait.
19:00Depuis le discours et les annonces,
19:02rien n'a été mis en oeuvre. Zéro.
19:04Il y a là-dessus un travail à prendre.
19:06Il va sur plusieurs plans d'ailleurs.
19:08Moi je veux travailler...
19:10Il avait promis un certain nombre de points.
19:12Rien n'a été fait.
19:14Il ne vous a pas échappé qu'il y ait une censure.
19:16Je rappelle juste que cette censure,
19:18on a eu la dissolution puis la censure.
19:20La censure, je le dis au passage, ça coûte 175 euros
19:22par Français, rien que sur
19:24cette notion de censure. C'est 12 milliards
19:26d'euros, vous ramenez ça au nombre de Français, ça fait
19:28175 euros par Français. D'où la notion
19:30de stabilité. D'où la notion d'avoir un peu de temps
19:32pour... D'où la notion
19:34de travailler sur des sujets aussi lourds que celui-là.
19:36En un mot, moi je veux travailler sur un virage
19:38démographique. Je commence sur les sujets
19:40de natalité. Vous avez parfaitement
19:42raison. Il y a des sujets de
19:44non-désir d'enfant. Il y a des sujets de
19:46logement. Il y a des sujets d'infertilité.
19:48Je suis désolée, je l'ai mis dans un livre.
19:50Mais bien sûr, ça fait partie des diverses raisons.
19:52Il y a une notion de garde d'enfant
19:54avec le service public de la petite enfance.
19:56Tout ça sont des sujets qu'il faut prendre
19:58de façon extrêmement sérieuse,
20:00rapide pour apporter des réponses.
20:02Parce que vous le voyez, c'est totalement interministériel
20:04et il y a plein de sujets à travailler.
20:06J'insiste sur ce point
20:08parce que nous avons, si vous comparez
20:10à 2010, le nombre de naissances
20:12a baissé de 21%.
20:14C'est dire
20:16si nous avons un enjeu
20:18démographique majeur, la France
20:20va devenir durablement
20:22un pays de seniors, avec toutes ses
20:24conséquences, y compris sur l'emploi.
20:26Parce que cela veut dire que
20:28nous manquerons de bras
20:30dans un avenir extrêmement proche,
20:32qui est un sujet très important pour la compétitivité
20:34du pays. Vous êtes confiante ce matin, globalement ?
20:36Vous pensez que vous allez durer
20:38à votre ministère ? Durer, je n'en sais rien,
20:40mais pleinement engagée, c'est certain. On l'a bien entendu.
20:42Merci Catherine Vautrin d'être venue ce matin
20:44répondre à mes questions. Je rappelle que vous êtes
20:46ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités
20:48et des Familles. Merci à vous.