• il y a 10 mois
Quelques minutes après l'arrivée d'Emmanuel Macron porte de Versailles, quelques dizaines de manifestants présents sur place ont forcé une grille et ont pénétré dans l'enceinte du Salon de l'agriculture. Des bagarres ont éclaté avec le service de sécurité.

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Transcription
00:00 Absolument inédit, c'est le constat que l'on faisait tout à l'heure avec Naila, avec nos invités, par rapport à tous les précédents Salons de l'agriculture que l'on a pu vivre.
00:09 Et Dieu sait s'il y en avait qui étaient musclés. La preuve de cet aspect inédit, nous sommes avec Jean Lefebvre.
00:16 Bonjour monsieur. Vous êtes représentant de la FDSEA de l'Oise.
00:20 Et ce que vous nous racontiez il y a un instant avec Naila, c'est que votre patron, le président de la FDSEA locale de l'Oise, a été embarqué par les CRS, c'est ça ?
00:31 Oui c'est exact. A l'entrée du Salon, nous sommes rentrés de façon plutôt pacifique, certes bruyamment, mais pacifique.
00:36 Les CRS nous attendaient et ils ont embarqué les premiers qui sont arrivés, c'est à dire Jérégis Derumeau, président de la FDSEA de l'Oise, qui est là à l'heure actuelle, là où on se parle, sûrement dans un camion de CRS.
00:46 Juste vous dites "bruyamment, mais pacifiquement", est-ce que vous faites partie des agriculteurs qui ont forcé l'entrée et qui ont conduit à ce que l'on a pu voir, c'est à dire une sorte d'escarmouche, le mot est peut-être léger, entre les agriculteurs d'un côté et les forces de l'ordre de l'autre ?
01:01 Alors ça s'est pas tout à fait passé comme ça. On a des entrées, donc nous sommes rentrés à l'heure qui était convenue, quand on nous a laissé rentrer.
01:07 Effectivement, nous sommes rentrés en groupe. Alors moi je suis pas rentré avec eux, j'étais de l'autre côté, donc j'ai vu la scène.
01:11 Ils sont rentrés en groupe, tout de suite les CRS sont arrivés, ont forcé à arrêter les gens qui rentraient, et les premiers arrivés se sont fait embarquer sur le champ, dont Régis Derumeau, FDSEA 60.
01:22 Et vous avez forcé ? Vous avez essayé d'avancer malgré le blocage des défendants ?
01:26 Quand vous avez un mouvement de foule derrière vous, qu'il y a environ 500 personnes derrière vous, qui veulent tout simplement rentrer dans le salon parce qu'ils ont une place qui a été achetée,
01:32 et qu'ils arrivent dans le salon, et que les premiers arrivés rentrent pacifiquement, donc marchant, se retrouvent face à des CRS, mais poussés derrière eux par les autres personnes,
01:42 ils ne peuvent qu'avancer, ils ne peuvent pas s'arrêter. C'est pas possible.
01:45 Or, il n'y avait pas la place, donc les premiers ont dû arriver au contact des CRS, et ceux-là ont été embarqués.
01:50 Tout de même, Jean Lefebvre, dans les images que l'on voit, un président hué, des slogans "Macron démission" que l'on entend, des bousculades, des responsables syndicaux embarqués par la police,
02:01 ce n'est pas l'image que vous souhaitiez pour ce salon ?
02:03 Evidemment pas, nous étions complètement pacifiques, c'est juste inadmissible, il y a quasiment plus de CRS que d'agriculteurs dans le salon, à l'heure où on se parle.
02:10 C'est juste inadmissible. Il y a des CRS qui sont rentrées par derrière nous, il y a des CRS qui sont rentrées par la gauche...
02:14 C'est pour sécuriser le passage du président de la République dans un salon qui était annoncé comme étant bleu.
02:18 On a toujours dit, madame, que nous étions pacifiques, il n'y avait pas à y avoir de casse, mais du bruit.
02:22 Nous l'avons dit, pour des questions de sécurité, il n'y a pas de casse, il y a du bruit, vous voyez, il y a des animaux qui sont juste derrière nous.
02:27 Là, à l'heure où on se parle, c'est très calme, et le seul moment où ça a été plutôt bruyant, c'est quand les CRS ont plutôt avancé sur nous, et ça n'a pas arrangé les choses.
02:34 Donc il y a plusieurs cordons de CRS pour arriver jusqu'à M. Macron, qui est là-haut, donc c'est juste anormal.
02:39 On avait prévenu, M. Macron a prévenu que lui rajouterait du service d'ordre, il y a un moment, il faut arrêter, enfin on n'est pas là pour se bagarrer, on est là pour discuter.
02:47 On vient d'apprendre, d'ailleurs, que le salon ne sera pas à ses portes, mais que toutes les parties ne seront pas ouvertes au public, ça aussi vous le regrettez ?
02:53 Ah bah évidemment, le salon c'est la vitrine de l'agriculture française. Aujourd'hui, comme vous le voyez, il n'y a plus que des agriculteurs, donc dans le hall dans lequel on est, le hall des animaux, qui est le plus visité.
03:01 C'est malheureux, je vous le dis, il y a autant de CRS que d'agriculteurs, et du coup, malheureusement, les gens qui voulaient rentrer, qui ont acheté eux aussi leur place, ne peuvent pas rentrer dans cette partie du salon à cause des CRS.
03:11 Un tout dernier mot, Jean Lefebvre, dans quelques instants, le président de la République va prendre la parole.
03:16 Est-ce que, compte tenu du niveau de tension, des scènes de violence que l'on a pu voir entre des agriculteurs et des farceurs, est-ce que la déambulation du président de la République reste possible dans ces conditions ?
03:29 Alors je ne maîtrise absolument pas la foule des agriculteurs qu'il peut y avoir ici, il y a plusieurs mouvements syndicaux qui sont là.
03:34 On est tous de la même origine, c'est-à-dire agriculteurs, on fait tous la même chose, on défend notre profession.
03:40 À l'heure où on se parle, je pense que ça va être compliqué pour M. Macron de déambuler dans le salon.
03:45 Parce que concrètement, qu'est-ce qui va se passer ? Il va se faire interrompre toutes les 5 minutes, il va y avoir des huées ?
03:49 Vous avez vu, à chaque fois que les CRS avancent, c'est eux qui viennent au contact des agriculteurs.
03:52 Donc évidemment, ils vont vouloir passer, évidemment ça va arriver au contact, et donc il va y avoir, ce qu'on vient de dire juste avant, des risques de bagarre.
03:59 Ce n'est pas ce qu'on veut, on est pacifique et on ne reculera pas.
04:02 Merci beaucoup, on se retrouve dans quelques instants avec Néla Latrousse et d'autres invités.

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