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Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de Mathilde Panot qui a été convoquée par la justice dans le cadre d’une enquête pour "apologie du terrorisme", d'une proposition de loi pour interdire les grèves pendant les vacances, de la note de la France qui pourrait être dégradée, de l'hypothétique motion de censure de la droite et de l’hyperviolence de certains jeunes.
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Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de Mathilde Panot qui a été convoquée par la justice dans le cadre d’une enquête pour "apologie du terrorisme", d'une proposition de loi pour interdire les grèves pendant les vacances, de la note de la France qui pourrait être dégradée, de l'hypothétique motion de censure de la droite et de l’hyperviolence de certains jeunes.
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NewsTranscription
00:00 [Musique]
00:05 - Bienvenue et bonjour Bruno Rotaillot.
00:06 - Bonjour Sonia Mamouk.
00:07 - Et merci de votre présence.
00:08 Vous êtes le président du groupe Les Républicains au Sénat,
00:11 sénateur de Vendée.
00:12 Après Rima Hassan, c'est au tour de Mathilde Pannot,
00:15 présidente du groupe LFI à l'Assemblée Nationale,
00:17 d'être convoquée par la justice
00:18 dans le cadre d'une enquête pour apologie de terrorisme.
00:21 Vous êtes des adversaires politiques Bruno Rotaillot.
00:24 Malgré tout, est-ce que vous considérez cette convocation
00:27 comme une intrusion dans le débat politique et même électoral
00:30 ou bien est-il normal qu'elle réponde des propos
00:32 et des positions de LFI sur le Hamas ?
00:35 - L'apologie pour le terrorisme,
00:36 c'est quelque chose de très très particulier.
00:38 Il ne suffit pas de glorifier le terrorisme,
00:40 il ne suffit pas de dire tout ça.
00:41 Eh bien, le justifié s'est tombé sous le coup de la loi
00:45 et les violences verbales sont des violences.
00:48 Imagine-t-on par exemple qu'en France,
00:51 certaines femmes politiques, hommes politiques
00:53 n'aient pas voulu qualifier le Bataclan d'acte de terrorisme.
00:57 C'est ce qui s'est passé avec LFI et notamment avec Madame Pannot.
01:01 Donc la justice le dira.
01:02 Mais ce que je constate, moi,
01:04 c'est que cette gauche radicale n'en finit pas de dériver.
01:08 Du wokisme à l'islamisme,
01:11 mais aussi en passant par l'antisionisme
01:13 qui est souvent en réalité un antisémitisme déguisé,
01:17 on a un vrai problème.
01:19 Cette gauche radicale épouse en réalité,
01:22 une à une, tous les combats antirépublicains.
01:24 Jean-Luc Mélenchon a vivement dénoncé cette convocation.
01:28 Il a été accueilli, Bruno Rotaillot, avant-hier à Sciences Po Paris
01:31 pour une conférence.
01:32 Le leader de la France insoumise qui a établi il y a quelques jours,
01:34 je le rappelle, une sorte de parallèle
01:37 dans ces mots entre le président de l'Université de Lille et Eichmann.
01:41 De quoi, Mélenchon, est-il le nom selon vous aujourd'hui ?
01:44 D'un électoralisme.
01:46 Il drague honteusement l'électorat, le vote musulman
01:51 et au-delà du vote musulman, le vote surtout islamiste.
01:55 Donc opportunisme électoral pour vous.
01:57 C'est un opportunisme électoral coupable.
02:00 Coupable, parce qu'on voit bien que ça le pousse.
02:02 Par exemple, je me souviens très bien, en 2019,
02:05 LFI avait battu le pavé parisien auprès d'organisations
02:10 qui sont déjà désormais interdites,
02:12 qui professaient l'islamisme le plus radical.
02:15 L'islamisme, de toute façon, est toujours radical,
02:17 comme vous le savez.
02:18 Mais est-ce que pour autant, il faut interdire une conférence à Lille ?
02:22 Est-ce que pour autant, il faut que la justice convoque des élus ?
02:25 Mathilde Pannot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale,
02:28 est-ce qu'une forme de judiciarisation du débat politique
02:31 et d'interdiction de la prise de parole,
02:33 c'est la meilleure manière de combattre ?
02:34 Vous êtes un adversaire politique, je l'ai rappelé, de telles idées.
02:36 Je suis pour la liberté et je vois la judiciarisation...
02:40 Alors, quelle est la limite ?
02:41 La limite, elle est compliquée à trouver.
02:44 Et ce que j'observe, c'est que LFI, les élus LFI,
02:47 sont les premiers à condamner les uns ou les autres.
02:50 Je me souviens qu'à l'époque, au moment des émeutes,
02:53 j'avais indiqué que dans un certain nombre de quartiers,
02:56 on a vu un problème d'assimilation, en réalité.
02:58 Et on voit bien, désormais, on sait que l'origine étrangère
03:01 d'un certain nombre d'émeutiers a été prouvée.
03:04 Eh bien, Mme Pannot avait été la première
03:06 à vouloir me traiter de raciste, etc.
03:08 Voilà, donc, retour à l'envoyeur.
03:10 Arroseur, arrosé.
03:11 Dans l'actualité, Bruno Rotailleau,
03:13 vous avez dit hier qu'un accord tout autre sujet
03:15 avait été trouvé entre la SNCF et les cheminots
03:17 sur des pré-retraites, des retraites anticipées.
03:20 Ce sont des accords de fin de carrière.
03:22 Vous avez d'ailleurs fustigé sur les réseaux sociaux des concessions.
03:25 Et côté transport aérien, les aiguilleurs du ciel vont faire grève,
03:28 donc demain, et aussi à l'Ascension.
03:30 Est-ce que la SNCF et l'État sont en train d'acheter
03:33 la paix sociale avant les Jeux olympiques ?
03:35 Mais bien sûr !
03:36 Il faut que les Français le sachent.
03:37 C'est une capitulation.
03:39 Bien sûr, c'est une capitulation.
03:41 C'est un accord fort pour un accord...
03:43 Non, le chantage a payé.
03:44 Ah, c'est un chantage.
03:45 Le chantage à la grève a payé, voilà.
03:48 Le chantage a payé, mais la gréviculture a gagné.
03:51 Et en réalité, on a le contournement de la réforme des retraites
03:55 qu'il y a à peu près un an seulement sur des fonds publics.
03:59 D'ailleurs, le secrétaire fédéral de Sudrail l'a dit dans une déclaration.
04:03 Il a dit, d'ailleurs, c'est une compensation en partie
04:07 pour les effets négatifs néfastes de la réforme des retraites.
04:10 C'est tout ce qu'il ne faut pas faire.
04:11 C'est tout ce dont on souffre.
04:13 Un, la France, il n'y a pas assez de quantité de travail.
04:16 C'est pour ça qu'on n'est pas prospère.
04:18 C'est pour ça qu'on a voulu payer avec des chèques,
04:20 à crédit d'ailleurs, l'augmentation du pouvoir d'achat.
04:23 Et c'est ce que l'on fait à la SNCF.
04:25 On a trop de déficit.
04:26 Mais en 2022, c'est près de 20 milliards de subventions à la SNCF.
04:31 Et là, la SNCF achète la paix sociale sur le dos du contribuable,
04:35 sur le dos aussi des usagers.
04:37 Ce matin, notre Vincent Trémolet de Villers, dans Le Figaro,
04:42 et puis sur Europe 1, a affirmé que quand on menace l'État, on casque.
04:47 C'est nous qui payons l'addition ?
04:48 Mais bien sûr !
04:49 C'est nous de deux façons.
04:51 C'est nous à travers nos impôts, puisque je le rappelle,
04:54 la SNCF est financée avec des milliards d'euros.
04:57 Le régime d'ailleurs spécial, le régime propre de retraite,
05:01 nous coûte 3 milliards d'euros par an.
05:03 Mais on le paye aussi à travers les billets de train.
05:05 Vous en connaissez beaucoup, des Français modestes,
05:08 qui peuvent se payer les billets de train sur les grandes lignes,
05:11 au prix fort. Moi, je n'en connais pas beaucoup.
05:13 Mais à leur point, on est vous au pouvoir, très concrètement, Bruno Roteuil,
05:17 avec une telle menace, pendant les jours fériés et avant les Jeux olympiques.
05:21 Qu'est-ce que vous faites ?
05:22 Moi, au pouvoir, d'abord, j'aurais adopté les lois que nous avons fait passer au Sénat.
05:26 Proposition de loi sur l'interdiction des grèves pendant les vacances ?
05:30 Pendant les vacances, j'avais fait moi passer.
05:32 Elle a été aussi votée, pas seulement pendant les vacances,
05:34 mais pendant les heures de pointe au travail.
05:36 C'est bien que les Français aillent en vacances.
05:38 C'est quand même aussi très bien qu'ils puissent aller travailler
05:40 et qu'aux heures de pointe, le matin et l'après-midi,
05:44 on ait un vrai service minimum.
05:46 C'est ce que j'aurais fait.
05:47 Mais surtout, et c'est là le problème,
05:49 et là, je m'adresse au chef du gouvernement, M. Attal.
05:52 Il y a quelques jours, il fustigeait la SNCF
05:55 et il enjoignait les salariés, les cheminots, aux devoirs de travail.
05:59 Mais est-ce que vous croyez un seul instant,
06:01 la SNCF, grande entreprise publique,
06:03 qu'il n'y ait pas eu une information entre M. Farandou,
06:06 le patron de la SNCF, et le gouvernement ?
06:08 Bien sûr que non.
06:09 Vous allez dire qu'ils étaient totalement, pleinement au courant de telle situation.
06:14 Vous avez dit la même chose sur le déficit dont on va parler.
06:17 Mais les avez-vous entendus dénoncer cet accord ?
06:20 Depuis 48 heures, rien. Silence totale.
06:23 Donc vous dites que par peur, justement,
06:25 que tout cela ne s'enflamme avant les Jeux olympiques,
06:27 l'État a capitulé pour reprendre votre mot, Bruno Rottweiller.
06:30 C'est une capitulation de l'État, avec un très mauvais signal.
06:33 Le signal que finalement on peut travailler sans rien faire.
06:37 On vous dit, vous êtes en cessation anticipée d'activité,
06:40 vous serez payé d'abord à 100% et à 75%,
06:43 et puis vous alourdissez la charge de l'État.
06:46 Est-ce qu'on n'a pas suffisamment de déficit ?
06:48 Eh bien justement, c'est dans ce contexte qu'une échéance est attendue d'ici vendredi.
06:51 Ce sont les agences de notation Fitch et Moody's
06:54 qui diront si la note de la France mérite d'être dégradée.
06:56 Une perspective évidemment qui hante le gouvernement.
06:58 Est-ce que pour vous, il n'y a pas de doute, compte tenu de la situation ?
07:01 Est-ce que malheureusement, logiquement, je dis malheureusement pour la situation de notre pays,
07:05 on devrait être dégradés ?
07:07 La dégradation, ce sera un élément de plus.
07:11 Je ne sais pas d'ailleurs si ces agences vont dégrader ou non dégrader,
07:15 mais ça y est, le déclassement de la France, l'appauvrissement de la France,
07:19 ils sont là.
07:20 Nous sommes devenus les cancres de l'Europe.
07:22 Je voudrais vous redire que sur le plan de l'endettement,
07:25 désormais, seule l'Italie et la Grèce font moins bien que nous.
07:29 Et encore, la Grèce est en train de se relever spectaculairement d'un point de vue budgétaire.
07:35 Donc l'Europe est désormais, enfin en Europe, la France est le cancre.
07:39 Nous sommes le pays le plus mal géré d'Europe
07:41 et Emmanuel Macron aura été le président de la République le plus dépensier depuis 1958.
07:48 Voilà où nous en sommes.
07:49 Politiquement, vous ne cessez de menacer le gouvernement d'une hypothétique motion censure de la droite.
07:53 Alors la question est de savoir très concrètement, Bruno Retailleau,
07:56 quand vous êtes en train de dire des mots quand même qui sont graves,
07:59 compte tenu de la situation du pays,
08:01 est-ce que vous allez, c'est un pistolet à un coup,
08:04 voter ou en tout cas présenter cette motion de censure de la droite ?
08:08 La motion de censure, je serais tenté de vous dire, c'est comme de crier au loup.
08:14 En parler le moins possible, en parler le moins possible,
08:17 et le faire dès que possible.
08:20 Vous avez beaucoup communiqué sur ça, en menaçant le gouvernement.
08:23 Et c'est un petit peu retenuement que je suis un malheur.
08:26 Moi, je pense qu'il fera l'affaire.
08:27 Je suis sénateur, je ne suis pas député,
08:29 donc je n'ai pas la main sur la motion de censure, c'est l'Assemblée nationale.
08:33 Mais en tout cas, il y a une chose qui est certaine,
08:35 on le voit bien lorsque Emmanuel Macron, traitant des déficits,
08:39 était totalement dans le déni, il a dit "notre problème,
08:42 ce n'est pas que nous ayons des dépenses excessives, mais de moindres recettes".
08:46 Donc pour lui, le problème, c'est qu'il n'y a pas assez d'impôts.
08:49 Les recettes de l'État, c'est l'impôt.
08:51 Le ministre des Comptes publics le réaffirme.
08:53 Oui, mais justement, mais c'est faux.
08:55 Écoutez, à 57% de la richesse nationale de dépenses publiques,
08:59 on est champion de toute catégorie.
09:01 On a un problème de dépenses publiques.
09:03 Mais la phrase d'Emmanuel Macron ou de son ministre,
09:06 ça veut dire simplement qu'il y a un plan caché après les européennes,
09:10 vraisemblablement pour augmenter les recettes, c'est-à-dire les impôts.
09:14 Et c'est là que vous mettrez votre vétio, si je puis dire.
09:17 Bien sûr, à l'heure même, bien sûr, à l'heure même,
09:20 cette motion de censure serait déposée.
09:22 J'en ai longuement parlé avec Olivier Marlex
09:24 et le patron du groupe LR à l'Assemblée nationale, Éric Ciotti.
09:28 Avec les conséquences que l'on sait, le jour d'après,
09:30 c'est une grande interrogation, une grande inconnue, y compris pour vous.
09:33 Mais ça, c'est la démocratie.
09:35 Et je constate que le pays est dans un blocage.
09:37 Et je pense que dans une démocratie,
09:39 on ne sort de blocage politique que par le haut,
09:41 c'est-à-dire par le recours devant le peuple.
09:43 Il ne faut pas en avoir peur.
09:44 L'autre sujet dans l'actualité, Bruno Rotailleau,
09:46 ce sont les violences, l'hyper-violence de certains jeunes
09:49 avec des couvre-feu décidés notamment à Béziers par le maire Robert Ménard,
09:52 mais aussi annoncés à Nice par le maire Christian Estrosier.
09:56 Est-ce que c'est une bonne piste qu'il faudrait même généraliser, selon vous ?
09:59 C'est une bonne piste.
10:00 Je pense qu'il faut la laisser à la main des maires,
10:02 parce qu'il peut même y avoir dans certaines villes des quartiers,
10:06 on peut l'exiger, d'autres moins, en fonction des violences.
10:10 Mais laissez-moi vous dire que là aussi, j'ai entendu Gabriel Attal
10:13 parler d'un sursaut d'autorité.
10:15 Il n'y aura de sursaut que si le Premier ministre et le Président de la République
10:18 sortent de laxismes qui entravent en réalité leur établissement d'autorité.
10:24 Le laxisme pénal et le laxisme migratoire.
10:27 Ce sont les deux, en tout cas pour le laxisme migratoire, c'est un grand non-dit.
10:32 En début de semaine, Thibault de Montbréal,
10:34 qui est spécialiste des questions de sécurité,
10:36 a affirmé que c'était vraiment le grand non-dit du gouvernement.
10:38 C'est aussi votre avis ?
10:39 Bien sûr, vous savez que c'est le Parquet de Paris
10:41 qui avait indiqué que plus de 70 % des jeunes, des mineurs,
10:45 qui étaient mis en cause, qui étaient déférés devant la justice,
10:48 avaient des origines étrangères, étaient des étrangers.
10:51 Donc la surreprésentation des étrangers dans les actes de linquance
10:55 est désormais statistiquement établie.
10:57 Donc il faut, et malheureusement, vous savez qu'Emmanuel Macron,
11:00 avec la complicité du Conseil Constitutionnel,
11:02 a vidé de sa substance le texte qu'au Sénat, à l'Assemblée, nous avions voté.
11:07 Mais le laxisme pénal est important.
11:09 Et je pense qu'en France, le problème, il est là.
11:11 C'est qu'on veut tout faire pour éviter la pression.
11:13 On parle simplement d'éducatif et jamais de répressif.
11:17 Le Premier ministre en a parlé, de répressif.
11:19 Peut-être que vous jugez ça insuffisant.
11:21 La question des internats, les sanctions,
11:24 tout ce qu'il dit même autour de la laïcité,
11:26 vous pensez que ce ne sont que des mots
11:27 qui viennent peut-être caresser aussi un peu la droite ?
11:29 Ce que je vais vous dire, c'est que depuis 2017,
11:32 nous en sommes au 12e texte politique pénale.
11:36 Et le code des mineurs a été modifié il y a trois ans simplement.
11:41 Je pense qu'il faut réhabiliter la sanction.
11:43 Et il faut inverser.
11:44 C'est la raison pour laquelle je parle de révolution pénale.
11:47 Le lever l'excuse de minorité, totalement ?
11:50 À partir de 14 ans, pour moi.
11:52 Mais ce que je pense, c'est les courtes peines de prison.
11:55 Parce qu'il faut une sanction,
11:57 une sanction qui soit rapide, qui soit lisible et qui soit certaine.
12:00 En France, on laisse les mineurs s'installer dans des parcours de délinquance.
12:04 Eh bien, il faut imiter d'autres pays qui ont réussi,
12:07 comme les Pays-Bas, qui ont des très courtes peines,
12:09 avec des sursis, révocables d'ailleurs automatiquement
12:12 en cas de nouvelle condamnation.
12:14 C'est une vraie paix de la moclasse.
12:15 Mais plus vous allez intervenir tôt dans le parcours de délinquance du mineur,
12:19 plus vous avez de chances, justement, de le récupérer.
12:22 Et surtout, avec des courtes peines de prison,
12:25 vous les coupez de la meute.
12:26 La meute, voilà.
12:27 Parce qu'ils réagissent désormais comme dans une meute.
12:32 Vous avez parlé de la question migratoire, Bruno Rotailleau.
12:34 Elle est liée évidemment à la question européenne.
12:36 Et justement, demain, le Président de la République va tenir un discours
12:39 à la Sorbonne au sujet de l'Europe.
12:41 Ce discours marque-t-il son entrée et son implication dans la campagne ?
12:44 On sait déjà quel sera son discours.
12:46 Vous l'avez déjà lu ?
12:47 Vous l'avez déjà ?
12:48 Ça sera dit "Sorbonne 2".
12:49 Il y a eu "Sorbonne 1", il y aura "Sorbonne 2".
12:52 Vous lui reconnaissez une cohérence, alors ?
12:53 Sur l'Europe, oui. Bien sûr.
12:55 Peut-être même une conviction, alors, si je vous entends.
12:57 Et même une conviction.
12:58 Je veux simplement dire deux choses.
13:00 Un, une nation qui ne tient pas ses comptes ne tient pas son rang.
13:03 On ne peut pas être cancre de l'Europe et faire la leçon aux Français sur l'Europe
13:07 et aux Européens sur l'Europe.
13:09 Et ça, ça nous affaiblit.
13:10 Et deuxième chose, l'Europe d'Emmanuel Macron,
13:12 c'est l'Europe que dénonce la générale de Gaulle, l'Europe chimère.
13:16 L'Europe du fédéralisme clandestin.
13:18 Je voudrais simplement vous rappeler que c'est au nom de ce fédéralisme clandestin
13:21 qu'aujourd'hui on nous interdit d'expulser nos terroristes,
13:24 qu'on nous interdit de refouler les migrants.
13:26 C'est au nom de ce fédéralisme aussi que les députés macronistes au Parlement européen
13:31 ont voté toutes les mesures de décroissance,
13:34 notamment sur la politique agricole française.
13:36 Même si certains vous reprochent une forme d'ambiguïté
13:39 avec votre présence au sein du PPE,
13:41 et quand même une Europe que vous dénoncez, tenue par madame Ursula von der Leyen.
13:46 Je veux dire que notre candidat, François-Xavier Bellamy, l'a dénoncé.
13:50 Et il a eu un succès, puisque madame von der Leyen se présentait,
13:54 il y avait à peu près 800 personnes qui devaient voter.
13:57 Elle était seule candidate et elle a fait qu'un peu plus de la moitié.
14:00 Et c'est grâce à François-Xavier Bellamy.
14:02 Et là on voit bien qu'elle est en train de rétropédaler,
14:04 notamment sur cette décroissance et sur l'Europe fédérale.
14:07 Je vais vous dire, l'Europe fédérale, puisqu'on parle de normes, d'un choc de simplification.
14:11 L'Europe fédérale, c'est l'Europe des normes.
14:13 Parce que quand vous avez un ensemble de pays aussi disparate, aussi hétéroclite,
14:18 il n'y a pas d'autre façon de les tenir par la contrainte, par des normes,
14:22 parce que cet ensemble sinon se déferait.
14:26 Nous on pense qu'il faut une Europe.
14:28 Nous sommes résolument pro-européens, mais nous voulons une Europe qui s'accorde
14:31 avec la force, la puissance des nations.
14:33 En tous les cas, le président de la République va s'impliquer,
14:35 pour sa tête de liste Renaissance, quand les barons LR, semble-t-il, se planquent.
14:40 Je ne parle pas forcément de vous, vous êtes là ce matin, Bruno Rotailleau,
14:43 mais où sont tous les autres qui devraient aider François-Xavier Bellamy ?
14:46 Pourquoi font-ils le service minimum ? Par divergence électorale ou parce qu'ils pressentent un crash ?
14:51 Écoutez, moi je pense qu'il est très soutenu.
14:54 On a une réunion stratégique toutes les semaines, avec un certain nombre de ses barons, comme vous dites.
14:58 Et je peux vous dire que nous soutenons François-Xavier Bellamy,
15:01 parce qu'il a des convictions, il parle clair, il a un bilan, pour lui,
15:05 sur le nucléaire, sur l'agriculture et sur la souveraineté française.
15:09 Alors pourquoi ça ne se colle pas, si tout va si bien ?
15:11 On est à 8, tout simplement parce que...
15:13 Avec une incertitude dans les votes.
15:15 C'est vrai, vous avez raison de le dire.
15:17 On a l'ERN sur notre droite et on a sur notre gauche Macron.
15:22 C'est la tonne d'aile.
15:24 L'Europe que nous voulons et que prend François-Xavier Bellamy, c'est la seule Europe possible.
15:27 L'Europe d'Emmanuel Macron, elle est impossible.
15:29 Les peuples n'en veulent pas. C'est une Europe fédérale.
15:32 L'Europe de l'Aschlag, si j'ose dire.
15:35 Et pour M. Bardella, ce n'est pas d'Europe du tout.
15:38 Donc entre une Europe fédérale, qui est une impasse, et une autre impasse,
15:41 qui est l'anti-Europe de M. Bardella,
15:44 je pense que ceux qui sont vraiment attachés à l'Europe,
15:47 mais qui sont aussi patriotes, qui se sentent profondément français,
15:50 le moyen d'accorder cette Europe...
15:52 Donc le vote patriote, c'est vous, c'est la droite ?
15:54 Je pense que le moyen d'accorder l'Europe, la vision de l'Europe, avec la nation,
15:59 parce que l'Europe ne trouvera de puissance qu'à travers les nations.
16:02 C'est la conviction gaullienne que nous portons, que porte aujourd'hui François-Xavier Bellamy.
16:07 Et vraiment, c'est quelqu'un que j'encourage,
16:10 parce qu'on a beaucoup de chance de l'avoir dans une faillite politique.
16:12 politique. Merci Bruno Roteuilho, c'était votre grande interview ce matin. À très bientôt.