Benoît Gallerey, journaliste BFMTV, décrypte les réactions dans les médias de l'annonce du salaire du DG de Stellantis. Ce groupe réunit quinze marques automobiles dont PSA, Fiat et Chrysler.
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00:00 Avec chaque année, début avril, reviennent les petits bourgeons, l'annonce du salaire de Carlos Tavares et dans les heures qui suivent, l'indignation profonde d'Emmanuel Macron.
00:08 Ça aussi c'est un classique, c'est ce qu'on appelle nous un marronnier chez les journalistes.
00:12 Il y a un an par exemple, quasi jour pour jour, le président visitait un marché dans le Jura et un passant lui demande ce qu'il pense de la rémunération de Carlos Tavares.
00:20 Réponse.
00:22 « Ça choque tout le monde, moi aussi. Ne me dites pas que dans un État de droit, vous ne pouvez pas.
00:27 Si, alors je vais vous dire pourquoi. Nous par exemple quand on est au capital, on vote contre ça.
00:32 On vote contre. D'ailleurs les patrons dans le secteur public, depuis des années maintenant, ils sont limités dans leur rémunération.
00:38 Après qui décide de la rémunération d'un patron dans le secteur privé ? Ce sont ses actionnaires.
00:42 Mais sur ces rémunérations qui sont décidées par leurs actionnaires, comme vous, moi ça me choque.
00:46 Je considère que quand les écarts atteignent cette proportion, vous ne pouvez plus l'expliquer aux gens, vous voyez bien ? »
00:50 Quand les écarts atteignent cette proportion, ils deviennent inexplicables.
00:53 « Déconnexion » s'agacait-il encore. Et l'année d'avant, en 2022, il voulait même encadrer ses rémunérations,
00:59 taxant celles du dirigeant de Stellantis, de « choquantes et excessives ».
01:03 Alors, modeste recommandation que twittait l'ancienne ministre, Cécile Duflo.
01:07 Agir plutôt qu'être choqué chaque année au printemps.
01:10 Parce qu'on peut remonter comme ça les archives jusqu'en 2016, quand un certain ministre de l'économie d'alors,
01:16 Emmanuel Macron, jugeait que le nouveau patron de PSA, un certain Carlos Tavares,
01:20 avait tort de faire abstraction de la sensibilité des Français.
01:24 Qu'on prenait balayer la polémique déjà autour du doublement de son salaire.
01:27 À l'époque, il était passé de 2,5 millions à 5 millions d'euros par an.
01:31 Très loin des sommes actuelles, mais à l'époque, il dirigeait PSA seulement, pas encore tout le groupe Stellantis.
01:36 Bref, 8 ans plus tard, la gauche dénonce toujours un « pognon de dingue ».
01:40 « Il est là », twitte le socialiste Olivier Faure, qui a compté pour 2023.
01:44 « En un an, Tavares va toucher ce que touche un smicard en plus de 2000 ans.
01:48 Il gagne plus en un jour que ses salariés. En un an, calcule encore le LFI Thomas Porte.
01:53 Pas d'innovation ou découverte, dénonce-t-il, juste des licenciements par milliers,
01:56 des millions pour des vies brisées à vomir », twitte-t-il carrément.
02:00 Défense du grand patron pour finir, du Mbappé de l'automobile,
02:03 comme l'appelait Geoffroy Roudbézio au Medef, ce n'est pas lui qui fixe son salaire.
02:07 Comme pour les joueurs de foot, on l'a entendu, il y a un contrat de base, puis un vote, rien d'illégal là-dedans.
02:12 Il conclut d'ailleurs qu'il se pliera de manière démocratique à la vie des actionnaires de Stellantis,
02:17 qui se prononce aujourd'hui.