Regardez Le Journal Inattendu du 13 avril 2024 avec Antoine Cavaillé-Roux.
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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 30.
00:04 [Musique]
00:11 Le journal inattendu d'Aurélie Dupont
00:13 Avec Antoine Cavallero sur RTL
00:16 Dès petite, dès l'âge de 10 ans, on nous amène à ne pas y croire.
00:20 C'est-à-dire que tous les jours, c'est une remise en question, tous les jours on vous dit que vous n'êtes pas assez bonne, pas assez belle, pas assez mince, pas assez de travail, pas assez ceci, trop grosse.
00:28 Donc finalement, on arrive à douter de soi.
00:31 [Musique]
00:33 Cette voix, c'est celle d'Aurélie Dupont, ancienne danseuse étoile de l'Opéra de Paris.
00:37 Elle en fut également la directrice de ballet.
00:39 32 années passées sous les ors du Palais Garnier.
00:42 C'est un parcours hors normes, semé d'embûches, de douleurs, de souffrances, une capacité de travail herculéenne pour arriver au firmament, à l'excellence absolue.
00:51 Bonjour Aurélie Dupont.
00:53 Bonjour.
00:54 On a le trac quand on s'assoit dans le studio de RTL.
00:56 Moins que pour danser à Lac des Signes.
00:59 Vous venez de publier votre autobiographie, ça s'appelle "N'oublie pas pourquoi tu danses".
01:04 C'est très fort, c'est très émouvant, ça m'a beaucoup touché.
01:07 Vous êtes prête pour passer une heure ensemble ?
01:09 Avec plaisir.
01:10 Et bien c'est parti, je vous propose de commencer par informer les auditeurs.
01:14 Vous pourrez réagir, commenter l'actualité de ce samedi 13 avril.
01:18 [Musique]
01:20 Et à la une de votre journal, des vrombissements dans nos rues ce samedi.
01:24 La défense des motards se soulève, ils ne veulent pas du contrôle technique, il devient obligatoire lundi.
01:29 L'actualité c'est également cette météo estivale à la mi-avril, les terrasses font le plein.
01:34 A Bordeaux, le suspect formellement identifié, l'homme qui a poignardé deux personnes mercredi.
01:38 Une attaque au couteau dans un centre commercial de Sydney, elle a fait six morts, la piste terroriste n'est pas écartée.
01:45 Israël et la menace iranienne, les Etats-Unis redoutent une attaque imminente de Téhéran.
01:50 Pour tous les sports, le Paris basket toujours sur son nuage, le club a remporté l'EuroCoupe hier.
01:55 Du foot avec la 29e journée de Ligue 1 de match ce samedi.
01:58 Strasbourg, Reims et Rennes qui reçoit Toulouse.
02:01 Le temps, Caroline Chimot offre un point complet mais là tout de suite une tendance.
02:04 Eh bien, vous l'avez dit, on va profiter de cette journée ensoleillée partout, mais alors de cette chaleur estivale en plein mois d'avril.
02:11 Merci Caroline.
02:12 Le journal inattendu sur RTL.
02:15 Dans deux jours, ils devront faire comme les automobilistes, se plier au contrôle technique et ça ne leur plaît pas du tout.
02:21 Les motards sont en colère, ils le font savoir tout le week-end.
02:24 20 000 motos attendues au total dans une dizaine d'actions.
02:27 Ça risque de bouchonner à Toulouse, à Nevers, à Tarbes, à Paris ou encore à Lille.
02:32 Plus précisément à ce clin où on vous retrouve Antoine Decarnes.
02:35 Bonjour.
02:36 Antoine Decarnes, est-ce qu'il y a beaucoup de blousons en cuir autour de vous ?
02:42 Je crois que nous avons un petit problème de liaison avec Antoine Decarnes qui se trouve près de Lille pour RTL.
02:48 On essaie de le rejoindre dans les prochaines minutes.
02:52 Alors, on va passer au temps, à la météo.
02:54 Nous ne sommes que mi-avril et pourtant, vous nous écoutez peut-être dans votre jardin, sur votre balcon.
03:00 Un déjeuner au soleil qui se prépare, c'est un air très estival qui souffle sur le pays.
03:04 On a gagné une dizaine de degrés en quelques jours, jusqu'à 28 degrés attendus dans la moitié sud cet après-midi.
03:10 On parle bien de température à l'ombre.
03:12 Ça va aussi grimper dans la moitié nord, comme à Paris, 26 degrés attendus, où les touristes se promènent en tee-shirt.
03:18 Ça donne envie de se balader.
03:20 Nous, on va sans doute aller au jardin de Luxembourg avec les enfants.
03:23 On profite du soleil, on est du sud, donc ça ne change pas trop de climat.
03:26 C'est très agréable.
03:27 Vous avez même lâché la veste, Alain ?
03:29 Eh oui, il fait chaud là, maintenant.
03:31 On vient de prendre un petit café, déjà c'était très bien.
03:33 Et après, on va voir pour manger en terrasse.
03:36 C'est une bonne journée, voir toute la ville.
03:40 Il y a beaucoup de choses à faire, c'est mieux et c'est beau.
03:43 Une petite balade en péniche sur la Seine ?
03:45 Oui, c'est prévu.
03:46 On a besoin de soleil, on a des mauvais temps depuis des jours.
03:50 On a envie de se promener, de faire peut-être des piscines chauffées, manger, des criades.
03:58 Un petit barbecue.
04:00 Un barbecue, oui c'est ça.
04:02 Paroles de Parisiens et de touristes.
04:04 Avec ce coup de chaud, les plages du sud-ouest risquent de connaître une belle affluence.
04:07 Attention toutefois, si vous êtes en Nouvelle-Aquitaine, alerte maximale aux baïnes.
04:11 Vous savez, c'est courant marin dangereux pour les baigneurs.
04:14 Guillaume Turpin est le directeur national adjoint de la SNSM, c'est la Société Nationale de Sauvetage en Mer.
04:19 Il appelle à redoubler de vigilance.
04:22 Au mois d'avril, très peu de plages sont surveillées.
04:24 Il va y avoir du monde.
04:25 D'ailleurs, en Gironde, l'hélicoptère de la sécurité civile Dragon 33, il sera pré-positionné à la cano.
04:32 Les conseils à donner aux gens qui voudraient se baigner, déjà, c'est d'éviter de se baigner seul.
04:37 Ne pas aller trop loin, bien sûr.
04:39 Et puis, surtout, ne pas se mettre à l'eau dans des zones qui sont méconnues.
04:43 Les vagues vont être puissantes, ce week-end notamment aujourd'hui.
04:46 Si jamais vous vous faites emporter par une baïne, il ne faut surtout pas lutter.
04:49 Donc pour sortir du courant, il faut essayer de nager parallèlement à la plage.
04:53 Il faut garder son énergie pour flotter, rester en surface.
04:56 Et puis faire des signes aux gens qui sont sur la plage, qui pourraient appeler les secours.
05:00 Les conseils toujours aussi essentiels de Guillaume Turpin de la SNSM.
05:03 Il était au micro-RTL de Mathias Lugin.
05:05 Et vous confirmez, Caroline Chimot, il risque d'y avoir du monde sur les plages cet après-midi.
05:09 Oui, grand soleil encore aujourd'hui, et ce quasiment partout.
05:12 Alors, c'est moins le cas sur les pointes normandes et bretonnes, où les nuages vont s'installer dans la journée.
05:16 Dans la moitié sud, c'est presque l'été.
05:18 Le ciel pourrait se voiler, c'est vrai, par endroit, entre Lyon et Bordeaux.
05:22 Mais ça n'enlèvera rien à l'impression de journée d'été aux abords de la Méditerranée.
05:26 C'est grand ciel bleu.
05:28 Côté température, elles sont bien au-dessus des moyennes de saison.
05:31 On l'a dit, on attend 16 degrés à Carnac, 19 à Honfleur,
05:34 23 pour Dunkerque, Aix-en-Provence ou Saint-Jean-de-Luz,
05:37 26 à Paris, 27 à Saint-Etienne et jusqu'à 28 à Lombre à Montélimar.
05:41 Et on est d'accord, tout ça, Caroline, ce n'est quand même pas très normal.
05:43 Non, pas du tout. On vient d'ailleurs de battre un triste record.
05:46 Il n'avait jamais fait aussi chaud sur les 100 premiers jours de l'année.
05:50 Une moyenne sur tout le territoire de 9,2 degrés.
05:53 Jamais nous n'avions enregistré une température aussi élevée entre le 1er janvier et le 9 avril.
05:57 Alors forcément, avec ce nouveau pic de chaleur du week-end,
06:00 ça ne risque pas d'améliorer nos statistiques.
06:02 Merci Caroline. Caroline Chimot, je crois que la liaison a été rétablie avec l'île,
06:07 avec ce clin très précisément où se trouve Antoine Decarne
06:10 pour couvrir cette manifestation de motards en colère.
06:13 On le rappelle, les motards sont en colère parce que lundi,
06:15 le contrôle technique deviendra obligatoire.
06:17 Est-ce qu'il y a beaucoup de motards autour de vous Antoine ?
06:21 Oui, bonjour. Ils sont déjà très nombreux ici.
06:24 Plus d'un millier à être rassemblés sur ce parking au bord de l'autoroute A1.
06:28 Ils font hurler les moteurs car désormais, l'application de ce contrôle technique est imminent.
06:33 Après plus de 10 ans de contestation, c'est pour cette raison que Christophe Motard,
06:37 depuis 1987, est au rendez-vous.
06:39 Ça fait très très longtemps que j'entends, mais ça ne s'est jamais formé.
06:42 Donc on s'est dit, on va encore passer à l'as.
06:44 Mais il y a un moment, je prends sous les caisses.
06:46 C'est sur l'argent parce que, en réalité, toutes les motos sont en état.
06:48 Contrôle technique pour les voitures, ok, parce qu'il y a cette poubelle qui roule.
06:51 Mais faites le tour de tout le parc ici, vous allez me dire, quelle moto n'est pas en état ?
06:54 C'est quand même notre vie, la sécurité avant tout.
06:56 Pour eux, ce contrôle technique qui est en moyenne devrait coûter 80 euros est inutile.
07:02 La Fédération des motards en colère appelle à boycotter dès lundi les centres de contrôle.
07:06 Mathieu Gillot est secrétaire de la Fédération du Nord.
07:09 L'état de la moto n'intervient que dans 0,3% des accidents.
07:13 On est contre ce contrôle technique et on réclame des mesures compensatrices.
07:17 Nous, on veut rendre obligatoire certains équipements motos,
07:21 parce que c'est ça qui va leur assurer une vraie protection.
07:23 Toutes ces motos vont donc converger au ralenti vers Dunkerque,
07:27 la ville où est élu le ministre des Transports, Patrice Vergrit.
07:30 Ils y seront reçus par le directeur de cabinet de l'agglomération.
07:34 Antoine Decarne, à Soclin, près de Lille, pour RTL.
07:38 Dans l'actualité, il y a également cette enquête qui progresse à Bordeaux.
07:41 Je vous le rappelle, mercredi soir, un homme a poignardé deux personnes au miroir d'eau.
07:45 C'est un lieu très fréquenté de la cité girondine.
07:48 Il s'agissait d'un différent lié à l'alcool et à la religion.
07:51 Bonjour Clara Etchari.
07:53 Bonjour.
07:54 Vous êtes notre correspondante à Bordeaux.
07:56 Et le suspect a donc été formellement identifié.
08:00 Oui, il s'agit d'un Afghan de 25 ans qui a obtenu le statut de réfugié le 14 septembre 2021,
08:06 après avoir fait une première demande d'asile en Grèce en 2019.
08:10 Les analyses ont démontré qu'il n'était ni sous l'influence de l'alcool,
08:13 ni de la drogue au moment de son acte.
08:15 Les enquêteurs ont perquisitionné son logement à Mérignac,
08:19 un appartement de 22 mètres carrés, bien rangé, dit le parquet,
08:22 dans lequel ils ont trouvé une médaille de boxe,
08:25 deux corans et un tapis de prière, en plus de quelques meubles.
08:28 Son téléphone a également été retrouvé sur place.
08:30 Il va être exploité en plus de la vidéosurveillance saisie mercredi soir.
08:34 A noter que le parquet de Bordeaux indique rester en lien avec le parquet national antiterroriste
08:39 dans l'opsique d'une évaluation complète de la situation.
08:43 Clara Etcharia à Bordeaux pour RTL.
08:45 On rappelle évidemment que l'assaillant avait été abattu par la police ce mercredi soir à Bordeaux.
08:52 Une pause et dans un instant l'actualité à l'étranger.
08:55 Deux titres, cette attaque au couteau en Australie a fait au moins six morts
08:59 et cette tension maximale au Proche-Orient, la crainte d'une attaque de l'Iran contre Israël.
09:04 Nous serons à Tel Aviv. A tout de suite.
09:06 Le journal inattendu. Aurélie Dupont, Antoine Cavallero.
09:11 Le journal inattendu sur RTL. Avec Aurélie Dupont et Antoine Cavallero.
09:16 Il est 12h39 et en effet nous sommes en compagnie de l'ancienne danseuse étoile Aurélie Dupont
09:22 et nous continuons de brosser l'actualité du jour, l'actualité à l'étranger avec ce choc en Australie
09:28 après une attaque au couteau.
09:30 Ça s'est passé il y a quelques heures dans un centre commercial de Sydney.
09:33 Un premier bilan fait état de six morts, plusieurs blessés dont un enfant, un homme a été abattu par les forces de l'ordre.
09:40 La piste terroriste n'est pas écartée.
09:42 Écoutez Anthony Cook, c'est le commissaire adjoint de la police locale.
09:46 D'après l'enquête préliminaire, cette personne a agi seule.
09:51 Je suis satisfait qu'il n'y ait plus de menaces à ce stade.
09:56 Mais je n'ai pas plus d'informations sur l'assaillant, je ne sais pas encore qui il est.
10:03 Vous comprendrez qu'il s'agit d'une affaire très complexe.
10:07 Les enquêtes sont récentes et nous continuons à attenter d'identifier le coupable.
10:11 Propos traduits par Simon Marseille.
10:14 La crainte d'une escalade, d'un embrasement au Moyen-Orient.
10:18 Depuis hier, les États-Unis s'inquiètent au plus haut point.
10:21 Joe Biden, le président américain, s'attend à ce que l'Iran attaque bientôt Israël.
10:25 On rejoint Fleur Citruc à Tel Aviv pour RTL. Bonjour Fleur.
10:28 Bonjour.
10:29 Et depuis cet avertissement, on rentre dans une sorte d'escalade, chacun montre les muscles.
10:34 Oui, on apprend ce matin dans le quotidien britannique, le Daily Star,
10:37 qu'Israël pourrait répliquer de manière inédite à une attaque iranienne,
10:40 avec une bombe à impulsion électromagnétique.
10:43 Cette bombe serait capable de détruire tous les systèmes électroniques iraniens,
10:46 sans être létale pour les humains.
10:48 Israël avait déjà brandi cette menace vis-à-vis de Téhéran,
10:51 il y a une décennie, affirmant disposer d'une telle arme.
10:54 Il n'y a pas de confirmation à l'heure actuelle de l'armée israélienne,
10:57 qui déclare que tous les scénarios sont sur la table.
11:01 Les Etats-Unis de leur côté ont confirmé leur soutien sans faille à l'Etat hébreu.
11:05 Ils ont posté un porte-avions en mer rouge, non loin d'Israël,
11:08 qui pourrait intercepter des missiles et des drones tirés par l'Iran.
11:12 Washington exige d'être consulté avant toute riposte israélienne contre Téhéran,
11:16 afin d'éviter une escalade régionale.
11:19 La tension reste forte dans le nord d'Israël,
11:21 où l'OSBOL a annoncé avoir tiré une quarantaine de missiles ces dernières 24 heures.
11:26 Le seul dont on n'entend pas la voix depuis hier, c'est l'Iran.
11:30 Même si les médias arabes rapportent des préparatifs militaires sur son territoire,
11:34 Téhéran doit être déjà satisfait de l'effet de panique qu'il a provoqué dans la région.
11:39 Merci Fleur. Fleur Citruc, correspondante de RTL au Proche-Orient.
11:43 Je rappelle que la France avertit à ses ressortissants.
11:46 Il est recommandé de s'abstenir impérativement de se rendre
11:49 dans les jours qui viennent en Iran, au Liban, en Israël et dans les territoires palestiniens.
11:53 A propos du conflit en Ukraine, cette déclaration du commandant en chef de l'armée ukrainienne,
11:57 la situation sur le front Est s'est considérablement détériorée ces derniers jours.
12:02 Il pointe notamment l'offensive russe en direction de Chassiviar.
12:06 Moscou revendique là, il y a quelques instants, la prise d'un village situé près de la ville d'Avdivka.
12:13 On passe au sport et au football à 12h42.
12:17 Je vous rappelle la victoire de Metz 2-1 face à Lens hier soir.
12:20 Au programme aujourd'hui, la suite de cette 29e journée de Ligue 1.
12:23 Strasbourg-Reims ce sera à 17h, Rennes-Toulouse à 21h.
12:27 Ce sera l'affiche de RTL Foot avec Xavier Domergue dès 20h30.
12:30 Juste avant, c'est "On refait le match", votre émission de foot,
12:34 présentée par Philippe Sanfourche. Rendez-vous 19h.
12:37 Le basket et ce sacre majuscule pour le Paris Basket, un club créé il y a 6 ans
12:41 et qui a remporté hier l'EuroCoupe.
12:44 Victoire contre Bourg-Cambresse 89 à 81.
12:47 Les Parisiens disputeront donc l'EuroLeague la saison prochaine.
12:49 Chez les dames, c'est Villeneuve-Dasques qui brille.
12:52 C'est une première pour une équipe française depuis 20 ans.
12:54 Elles sont qualifiées pour la finale de l'EuroLeague.
12:56 Ce sera demain à 18h contre Fenerbahce.
12:58 Du rugby enfin et les quarts de finale de la Coupe des champions à 16h.
13:02 Bordeaux-Begles reçoit les Harlequins.
13:05 Et à 18h30, La Rochelle face aux Leinster.
13:08 Aurélie Dupont, la danse c'est évidemment une performance physique.
13:12 C'est aussi un don artistique. Est-ce que vous vous considérez comme une sportive ?
13:18 Oui, je pense qu'il y a une part de sport dans la danse puisqu'on pousse à l'extrême son corps.
13:22 Mais après, tout l'art c'est de masquer la douleur ou l'effort.
13:28 Contrairement au sport que vous venez de citer.
13:30 Et on va pouvoir en parler longuement dans les prochaines minutes qui viennent sur RTL dans votre journal inattendu.
13:37 Aurélie Dupont, je vous propose ce modeste portrait.
13:40 Un rappel de votre carrière éblouissante, de votre parcours stellaire de danseuse étoile.
13:45 Pour vous, la danse, ça commence presque sur le tard, vers 9 ans.
13:49 Un peu au hasard, une prof de gym qui vous repère, qui décèle.
13:52 Un talent inné, un don pour la grâce.
13:55 Votre infirmière de mère, votre médecin de père s'interroge.
13:58 Vous aimez le piano, mais vous passez tout de même le concours pour rentrer à l'école de danse de l'Opéra de Paris.
14:04 Vous l'obtenez. Votre adolescence est dédiée à cet apprentissage dur, rigoureux, parfois brutal physiquement.
14:11 Comme psychologiquement l'école de l'excellence.
14:13 Vous vous accrochez, vous vous battez, vous gravissez les échelons un à un.
14:17 Vous êtes née pour être étoile.
14:19 Ce sacre merveilleux arrive un 31 décembre 1998.
14:23 Vous avez 25 ans.
14:24 Il me met étoile. Je crois qu'il n'y a pas de phrase qui me fasse plus plaisir que celle-là.
14:29 C'est si simple et qui représente énormément.
14:32 C'est donc la carrière d'une danseuse étoile qui débute.
14:35 Elle est colossale. Vous jouez pour les plus grands, Pina Bosch, William Forsythe, Roland Petit.
14:39 Le monde entier vous acclame.
14:40 Vous êtes une star, une des figures de la danse française, le classique, le contemporain.
14:45 Peu importe, vous brillez, vous brillez.
14:46 Avant, comme toutes les étoiles, de vous éteindre, de vous retirer de la scène.
14:50 C'est dans le contrat. Il faut s'arrêter à 42 ans.
14:53 Une dernière révérence, c'est le 18 mai 2015.
14:56 - Pendant ce temps, je pensais que ce qui était le plus dur, c'était de faire son premier ballet en tant qu'étoile.
15:01 - Le ballet le plus dur de votre vie, c'est le dernier.
15:05 C'est ce que vous dites.
15:06 Le son n'était pas de très bonne qualité.
15:08 Je préfère remettre les mots.
15:10 Vous le pensez toujours aujourd'hui.
15:12 C'était le plus dur ?
15:13 - Le plus dur pour plein de raisons.
15:15 Le plus dur parce que c'est le dernier.
15:17 - Et que c'est dur de s'arrêter ?
15:19 - C'est pas dur de s'arrêter parce que j'ai continué de danser un petit peu.
15:22 Mais c'est dur de dire au revoir à une compagnie avec qui on a aimé danser,
15:26 à un public devant qui on a aimé danser.
15:28 - Vous avez été acclamée pendant plus de 20 minutes ?
15:30 - Oui.
15:31 - 25 minutes ?
15:32 - Oui, oui. Non, non, j'ai eu beaucoup de chance.
15:33 - Qu'est-ce que ça a fait de sentir cette acclamation, cette flammeur ?
15:37 - C'est émouvant.
15:38 Et puis, finalement, on n'a jamais véritablement l'occasion de vérifier
15:43 ou d'être rassurée sur l'amour que vous porte le public.
15:46 C'est absurde, mais on se dit oui, ça leur plaît ou pas.
15:49 Mais là, ce soir-là et ces soirs-là,
15:51 parce que c'était tous les soirs où je dansais l'histoire de Manon,
15:54 c'est vrai que c'était fou cet amour que j'ai reçu.
15:58 - C'est donc dans le contraire, il faut s'arrêter à 42 ans quand on est danseuse étoile.
16:01 - Oui, pour tout le monde. Même quand on n'est pas danseuse étoile.
16:03 - Dit comme ça, ça sonne étrange.
16:05 - Vous avez fait un peu d'être de père en p'trou, vous auriez aimé continuer ?
16:09 - Oui, j'aurais pu. J'aurais aimé, c'est la règle, donc je ne me suis pas posé la question.
16:14 J'aurais pu, mais ce que je trouve fantastique dans l'idée de faire cet arrêt à 42 ans,
16:20 c'est que tous les danseurs partent à la retraite et ils sont beaux.
16:23 On regrette leur départ. À aucun moment, on espère leur départ.
16:28 - On fait un final en beauté.
16:30 Je reprends le fil de votre portrait, car après la retraite de danseuse étoile,
16:34 vous revenez vite dans la lumière, ou du moins vous vous exposez en prenant la suite
16:38 de Benjamin Milpié à la tête du Ballet de l'Opéra de Paris.
16:40 Vous êtes la directrice de 2016 à 2022. Vous finissez par démissionner à la surprise générale.
16:46 Ce n'est pas un épisode que vous racontez dans le livre, dans ce très beau et fragile récit.
16:51 N'oublie pas "Pourquoi tu danses" sorti aux éditions Albin Michel, Aurélie Dupont.
16:55 Pourquoi cette autobiographie ? Pourquoi maintenant ?
16:58 - C'était le bon timing, ça prend du temps. J'ai tout écrit, ça m'a pris un an et quatre mois
17:02 pour être très précise. Ça prend du temps, ça demande aussi du courage, de l'énergie, du recul.
17:09 Je voulais être apaisée, sereine. Et puis le fait que j'ai quitté l'opéra en juillet 2022,
17:16 je trouvais que c'était un bon moment pour enchaîner et écrire sereinement toute cette épopée.
17:22 - Cette épopée. Est-ce que comme sur scène, vous avez été animée par une quête de la perfection
17:27 dans l'écriture, est-ce que ça a été difficile ?
17:30 - Je ne dirais pas que ça a été difficile, ce n'est pas mon premier métier,
17:34 donc je ne dirais pas que je n'ai pas de technique particulière.
17:37 Mais j'ai écrit dans la joie, du truc, c'était très joyeux.
17:40 Au départ, j'ai eu peur, comme à chaque fois que j'entame quelque chose dans ma vie,
17:44 j'ai toujours d'abord peur, et puis ensuite je me raisonne, et puis ensuite j'avance,
17:47 et puis ensuite je travaille, et parfois ça marche, le plus souvent.
17:51 Mais j'ai écrit dans la joie et ça s'est bien passé.
17:55 Les moments joyeux, je les ai revus avec passion, avec intérêt, avec joie.
18:04 Et puis les moments plus difficiles, ça m'a presque fait sourire, j'ai pris du recul.
18:09 - Vous avez pris du recul sur tous les moments qui ont pu être difficiles dans votre carrière,
18:13 on va y venir évidemment.
18:15 "N'oublie pas pourquoi tu danses", c'est le titre.
18:17 Quand est-ce que vous avez trouvé la réponse, vous ?
18:20 - Je me suis posé la question, qui est essentielle, que tout le monde peut se poser en fonction de leur vie.
18:27 Je me la suis posée lorsque je me suis fait opérer du genou,
18:30 et que les médecins me disaient que je ne danserais plus.
18:32 Et donc pour trouver à la fois l'énergie et la façon de pouvoir redanser malgré un genou qui était très très abîmé,
18:39 il était essentiel pour moi de me dire "si tu reviens, il faut vraiment que tu saches pourquoi tu danses".
18:43 - Vous êtes parfaite Aurélie, parce que c'est évidemment la thématique que nous allons aborder
18:48 dans quelques instants, juste après la pause, vous allez nous raconter ce point de départ du livre,
18:54 cette opération au genou, et ces mots glaçants qu'on vous a assénés,
19:00 "tu ne pourras plus jamais danser", vous allez vous relever,
19:03 c'est le point de départ de ce livre, on a hâte de l'aborder avec vous, c'est juste après ceci.
19:11 Le journal inattendu d'Aurélie Dupont, avec Antoine Cavallero sur RTL
19:17 Le journal inattendu d'Aurélie Dupont, avec Antoine Cavallero sur RTL
19:24 Aurélie Dupont, j'ai dit que vous aviez cessé de briller lors de votre dernier ballet, mais c'est faux,
19:29 vous êtes là, étincelante, dans ce studio RTL, vous l'ex-danseuse étoile de l'Opéra de Paris,
19:34 vous êtes là car vous venez de publier votre autobiographie,
19:38 n'oublie pas pourquoi tu danses, aux éditions Albin Michel, près de 500 pages,
19:42 une plume gracieuse pour compter votre vie d'artiste, vos souffrances, vos sacrifices,
19:47 et tout commence par cet épisode que vous révélez dans ce livre,
19:50 sans doute l'épisode le plus douloureux de votre carrière,
19:53 c'est cette opération, opération au genou, nous sommes en 2002,
19:56 nous sommes trois ans après votre nomination dans ces étoiles,
19:59 au sommet de votre carrière, de votre gloire, et là, votre chirurgien vous dit,
20:04 vous ne pourrez plus jamais danser, qu'est-ce qui se passe à ce moment-là dans votre esprit ?
20:08 - Affreux, surtout qu'il me dit, si vous décidez de vous faire opérer, vous ne danserez plus,
20:12 donc en plus cette décision m'appartient, de ne plus danser, c'est affreux,
20:16 donc évidemment j'ai décidé de continuer malgré la douleur,
20:20 et la douleur elle était, comme les enfants, de 0 à 10, elle était à 8,59,
20:25 et donc j'ai dansé jusqu'à ce que la douleur soit à 10,
20:28 et évidemment, je n'avais pas d'autre choix que de me faire opérer.
20:33 - Vous écrivez ces mots terribles, "mon corps est inutile, je suis devenu inutile"
20:38 - Oui, complètement, c'est-à-dire que j'avais travaillé de l'âge de 9 ans et demi, 10 ans,
20:44 jusqu'à l'âge de ma nomination, 25 ans, mais vraiment bossé tous les jours de ma vie,
20:48 et puis tout d'un coup j'avais accès à mon rêve ultime,
20:51 et ce rêve-là, il s'écroulait en une fraction de seconde,
20:56 donc j'avais l'impression que mon corps, que j'avais travaillé,
20:59 puisque c'est mon instrument de travail, mon corps, c'est lui qui me donne les bonnes choses,
21:02 les moins bonnes choses, qui me fait réfléchir, qui me fait trouver des solutions,
21:08 et donc tout d'un coup j'avais l'impression que ce corps ne servait plus à rien.
21:11 - Cette épreuve, c'est aussi le récit d'une danseuse qui n'abandonne pas,
21:14 qui veut se reconstruire, qui veut exercer à nouveau, qui ne lâche rien,
21:18 où est-ce que vous avez trouvé la force de prendre cette décision de vous faire opérer,
21:22 et puis ensuite de vouloir revenir ?
21:25 - C'est vrai que j'ai un caractère, je ne lâche pas beaucoup,
21:28 mais cependant, après mon opération du genou, j'étais vraiment sûre,
21:33 presque à 100% que je ne redanserais pas,
21:36 pour la simple et bonne raison, c'est que j'avais mal toujours.
21:39 On m'a nettoyé mon genou, mais la douleur était toujours présente,
21:42 donc je m'étais dit "tu ne danseras pas".
21:44 Et ce qui m'a donné espoir, et ce qui m'a permis de réfléchir,
21:48 et d'imaginer peut-être un retour, d'abord dans les studios, avant la scène,
21:52 c'est la rencontre avec Bébert, mon kiné, qui m'a sauvée.
21:55 - Votre kiné qui est formidable, et qui sera avec nous, je le précise aux auditeurs,
21:59 il sera avec nous après 13h, il va se connecter avec le studio RTL,
22:04 et on pourra dialoguer tous les trois.
22:07 Je voulais juste qu'on se concentre un petit peu d'abord sur vous Aurélie,
22:11 donc plusieurs mois après cette opération, après cette rééducation avec votre kiné,
22:16 vous réussissez à remonter sur scène, vous vous dites "danse Aurélie,
22:21 danse comme pour dire adieu".
22:24 - Comme si chaque spectacle était le dernier.
22:28 Donc avec la saveur d'un dernier goût.
22:33 A chaque fois.
22:34 - Et vous vous êtes dit ça pendant des années et des années, jusqu'à votre retraite.
22:37 - Pendant des années jusqu'au dernier.
22:39 - Et vous avez dansé en revanche avec la douleur.
22:42 - Toute ma carrière.
22:43 Toute ma carrière avec la douleur, et toute ma carrière j'ai travaillé, c'était passionnant,
22:48 même intellectuellement j'avais l'impression d'être un ingénieur, un mathématicien,
22:52 un sophrologue, un artisan, j'avais l'impression d'être tout ça.
22:55 Parce que je devais faire du sur-mesure pour pouvoir danser, pas comme avant,
22:59 pour pouvoir danser différemment avec un genou handicapé.
23:02 - C'est ça en fait, ça a modifié votre façon de danser.
23:05 - Oui, en fait j'ai été obligée de tout modifier.
23:08 Tout modifier ça veut dire quoi ?
23:09 Ça veut dire modifier déjà ma silhouette, c'est-à-dire renforcer ma cheville, mon pied,
23:15 mon bassin, mon dos, mes bras, pour alléger au maximum ce genou, cette articulation qui était abîmée.
23:24 Une fois que j'ai fait ça, j'ai travaillé sur la musique, pour essayer d'alléger ma danse.
23:28 Donc être plus souvent en l'air, comme on dit chez nous, ça veut dire surpoindre, ça veut dire en équilibre.
23:33 Donc j'ai travaillé beaucoup mes équilibres.
23:35 J'ai travaillé donc la musicalité, la musculature, j'ai travaillé aussi les appuis,
23:41 j'étais plus souvent sur les bouts de pieds comme un boxeur, plutôt que sur le pied entier ou plutôt vers le talon,
23:47 parce que ça me faisait mal aux genoux.
23:49 Je travaillais la grande majorité du temps avec mes chaussons de pointe,
23:52 plutôt qu'en demi-pointe parce que ça accrochait sur le sol.
23:55 Donc j'ai dû tout revoir.
23:57 - Est-ce que vous diriez que ça vous a apporté un autre style, peut-être plus incarné, plus charnel ?
24:03 - Complètement, c'est ça qui est fou.
24:05 - C'est ce que vous donnez de vous sur scène ?
24:07 - C'est ça qui est fou, c'est que j'en ai voulu à tout le monde, à la vie, de me mettre face à ce défi.
24:13 Et finalement, après, avec le recul et la maturité, je me rends compte que cette blessure m'a certainement rendue plus juste, plus honnête dans ma danse.
24:23 Et puis j'aimais ça.
24:26 À chaque fois que j'y retournais, il y avait des matins où je ne pouvais plus marcher,
24:29 il y avait des matins où je ne pouvais plus aller répéter,
24:31 mais le soir j'étais en scène.
24:33 Et comme on s'est dit juste avant, c'était à chaque fois un dernier spectacle, donc j'en profitais à fond.
24:39 - Est-ce qu'au final, vous n'avez pas été conditionnée avec cette école de danse de l'Opéra,
24:43 conditionnée à supporter la douleur, à être une travailleuse acharnée jusqu'au boutiste ?
24:48 - Je crois que je suis une acharnée et une grosse bosseuse.
24:52 Je pense que j'aurais choisi une autre voie, j'aurais travaillé de la même façon.
24:56 - Vous auriez toujours été là ?
24:58 - Ah oui, je n'aurais rien lâché, je serais allée jusqu'au bout.
25:02 Et puis si ça ne marche pas, ça ne marche pas, je me fais une raison.
25:05 Mais tant que ce n'est pas très clair dans ma tête, je travaille.
25:09 - Mais Aurélie Dupont, pourquoi avoir-tu cette opération, toute cette période, cette douleur, cette épreuve ?
25:15 Pourquoi vous n'en avez jamais parlé au public ?
25:18 - Je n'en ai jamais parlé parce que je devais faire le deuil moi, de mon genou.
25:23 Je devais lui pardonner à cette articulation.
25:26 Et de trop en parler me remettait à chaque fois devant cette réalité.
25:30 Les danseurs, la compagnie, ma directrice de l'époque, Brigitte Lefebvre,
25:34 savaient que j'avais eu une opération du genou.
25:36 Ça restait vague.
25:37 On ne savait pas si c'était les ligaments croisés, on ne savait pas si c'était les ménisques, c'était assez vague.
25:41 Et je n'avais pas vraiment précisé ce qu'on m'avait fait dans le genou.
25:46 - Pourquoi ? Parce que vous ne vouliez pas...
25:49 - Parce que c'est très difficile d'expliquer la douleur que je ressens.
25:53 La douleur que je ressens quand je plie sur ma jambe droite, c'est comme un coup de poignard,
25:56 un coup de couteau assez rapide dans la rotule.
25:59 Donc c'est très désagréable.
26:01 - On peut l'imaginer. - On peut l'imaginer.
26:03 Et c'est vrai que j'ai eu envie de le taire parce que je voulais qu'on arrête de m'en parler.
26:08 Parce que tous les jours on me disait "ça va ton genou, ça va ton genou"
26:10 et c'est vrai qu'au bout d'un moment j'étais complètement obsédée par cette articulation
26:13 que je n'avais d'une certaine façon, psychologiquement, pas réintégrée dans mon corps.
26:17 Donc j'ai dû faire la paix.
26:18 Et je me suis dit "arrête d'en parler et vis avec, c'est ton problème en fait, c'est ton business".
26:23 - On va revenir sur la paix que vous avez pu faire avec votre corps,
26:26 on va revenir sur votre rééducation, sur cette reconstruction.
26:29 Ce sera après les informations de 13h, c'est la tradition de cette émission.
26:33 Donc nous serons avec votre invité, rencontre décisive dans votre carrière,
26:37 votre kiné Bertrand Bonnemé dit "Bébert", personnage truculent, très attachant,
26:43 il va se connecter avec nous.
26:44 Une pause et on revient toujours en compagnie d'Aurélie Dupont
26:48 qui a évidemment fait la sélection musicale de cette émission avec le film "Whiplash"
26:53 et sa bande sonore.
26:55 A tout de suite !
26:56 Le journal inattendu d'Aurélie Dupont avec Antoine Cavallero sur RTL.
27:06 RTL, il est 13h01.
27:11 Le journal inattendu d'Aurélie Dupont.
27:17 13h, les titres de l'actualité.
27:19 Antoine Cavallero.
27:20 Je vous les rappelle, ces principaux titres de l'actualité,
27:23 l'Iran a saisi un navire lié à Israël dans le Golfe, un porte-container.
27:28 C'est ce qu'a annoncé l'agence de presse officielle iranienne il y a quelques minutes seulement.
27:32 Il est en train d'être dirigé vers les eaux territoriales de l'Iran.
27:35 C'est une nouvelle étape dans cette escalade.
27:37 La tension entre l'Iran et Israël, Joe Biden le président américain,
27:40 s'attend à une attaque iranienne imminente.
27:43 L'Iran subira les conséquences d'une escalade, prévient à l'instant Israël.
27:48 La piste terroriste n'est pas écartée en Australie.
27:50 Il y a quelques heures, un homme a mené une attaque au couteau.
27:52 Au moins 6 victimes, plusieurs blessés, dont un bébé de 9 mois.
27:56 Un homme a été abattu par la police.
27:58 Selon le Premier ministre, l'assaillant semble avoir agi seul.
28:02 Chez nous, en France, des manifestations de motards un peu partout.
28:05 20 000 motos attendues au total dans une dizaine d'actions.
28:07 Plusieurs villes concernées, Lille, Toulouse, Nevers, Tarbes ou encore Paris,
28:11 protestent les motards contre la mise en place du contrôle technique de roues.
28:15 Il devient obligatoire lundi.
28:17 Les sports, le foot, je vous rappelle le programme de la Ligue 1.
28:20 Strasbourg-Reims, ça c'est à 17h.
28:22 Rennes-Toulouse, l'affiche à 21h.
28:25 L'affiche dans RTL Foot avec Xavier Domergue dès 20h30.
28:28 Et puis du rugby avec les quarts de finale de la Coupe des champions à 16h.
28:32 Bordeaux-Bregles reçoit les Harlequins à 18h30.
28:36 La Rochelle face au Leinster.
28:38 Aurélie Dupont, c'est la coutume de cette émission,
28:42 vous donnez la météo de cet après-midi. On vous écoute.
28:45 Mon rêve !
28:46 On continue de profiter de conditions anticycloniques très favorables.
28:50 La journée sera ensoleillée partout.
28:52 Seul bémol pour les pointes normandes et bretonnes
28:54 où les nuages risquent d'être plus nombreux dans l'après-midi.
28:56 Partout ailleurs, c'est donc une journée lumineuse qui nous attend
28:59 et les températures continuent de grimper.
29:01 On attend 16° à Brest, 19° à Deauville.
29:05 La maximale sera de 28° à Montélimar.
29:08 Mais il fera bien chaud à Lyon ou à Tarbes où l'on attend 27°.
29:12 Il fera 26° à Paris ou à Tours et 23° à Lille, Nantes, Marseille ou à Biarritz.
29:19 Vous êtes née pour être danseuse d'étoiles,
29:20 vous êtes également née pour donner la météo sur RTL.
29:24 Bravo à vous !
29:25 Biarritz, vous avez fini par cette ville.
29:27 C'est le lieu de votre enfance, de vos vacances.
29:31 Vous décrivez le lieu de l'insouciance à laquelle vous n'aviez pas droit.
29:36 Exactement. C'était un endroit où j'avais une partie de ma famille.
29:41 Nous allions chaque été avec mes parents et mes deux sœurs à Biarritz.
29:45 C'est là où j'ai découvert les premiers petits copains, les bandes,
29:48 sortir au resto, faire du scooter.
29:52 Un trajet en scooter comme on se le disait en rentaine.
29:55 Parce que ça c'est évidemment interdit quand on est un petit rat de l'opéra.
29:59 C'est fortement déconseillé, la peur de se blesser.
30:02 Une adolescence en effet très loin de l'insouciance.
30:06 Vous êtes conditionnée, vous êtes obligée de rester dans ce rôle de danseuse en apprentissage.
30:12 C'est vrai que je n'ai pas eu une adolescence comme tous les autres enfants de mon âge.
30:17 Et en même temps, j'aimais ça.
30:20 J'aimais ma vie, j'aimais ce corps sculpté et j'en prenais soin.
30:26 J'aimais cette petite différence.
30:29 Mais en même temps, j'adorais mes copains Biarrot et ils me dévergondaient un peu.
30:32 Ça me faisait beaucoup de bien.
30:35 On reviendra sur votre adolescence, sur votre jeunesse passée à l'école de l'Opéra de Paris dans quelques minutes.
30:42 Mais là, je vous propose d'accueillir notre reporter Arthur Pereira.
30:45 Il est là en face de vous. Bonjour Arthur.
30:47 Bonjour.
30:48 Vous êtes allé promener votre micro-RTL dans les rues de Paris, devant l'Opéra justement.
30:53 Est-ce qu'il vous a inspiré dans le récit d'Aurélie Dupont ?
30:57 C'est cette épreuve du jour au lendemain.
30:59 On vous dit que vous ne pouvez plus vivre votre passion.
31:02 C'est la question que vous avez posée à des passants.
31:04 Absolument. Autant de passions que de personnes.
31:06 La boxe, le cinéma, le vélo, la peinture.
31:08 La liste est longue, je m'arrête là.
31:10 Et parmi ces passionnés, Mounia.
31:12 Depuis 10 ans, cette Parisienne est tout simplement droguée au yoga.
31:15 J'en fais tous les jours à la maison.
31:17 Une dizaine de minutes le matin, une dizaine de minutes le soir.
31:20 J'ai des cours aussi dans la ville où j'habite.
31:23 Une fois ou deux fois par semaine.
31:24 La semaine prochaine, j'ai un stage de 3 heures.
31:27 C'est quelque chose qui m'a permis de travailler à la fois physiquement, mentalement, spirituellement.
31:33 Et si on vous dit que demain, c'est terminé le yoga ?
31:36 Ça va être très très dur.
31:37 J'ai déjà eu des temps où je n'ai pas pu pratiquer.
31:41 Et franchement, ce n'était pas bon du tout, ni pour moi, ni pour mon entourage.
31:45 Ni pour mes élèves, parce que je suis prof aussi.
31:46 Les craies qui volent dans les salles de classe.
31:48 Les mots dans le carnet de liaison.
31:50 Les nerfs à fleurs de peau.
31:51 Bref, impossible de se passer de sa passion.
31:53 Des passions parfois étonnantes.
31:55 Écoutez Adrien.
31:56 Oui, le baltrap.
31:57 Une fois par semaine.
31:58 Mais c'est plus imbusure parce que ça coûte cher.
32:00 Qu'est-ce que ça vous procure de faire du baltrap ?
32:02 Pourquoi cette passion ?
32:03 Je trouve que moi, ça me détend.
32:04 Je ne pense à rien.
32:05 Juste à tirer et à bien viser.
32:06 Et à chaque fois, c'est dans le 1000 ?
32:08 Ah non, à chaque fois.
32:09 Sinon, je serai au JO.
32:10 Pas question d'abandonner les cibles en porcelaine.
32:14 Au-delà de ces deux Parisiens, la réponse est unanime.
32:16 Et unanimement, que ce soit chez les enfants ou les adultes.
32:19 Impossible de dire stop à ce qui nous fait vibrer.
32:21 Il faut trouver la force, l'énergie et le mental nécessaire.
32:24 Les qualités tout simplement d'un grand ou d'une grande sportive.
32:27 Et je pense que c'est la force de votre récit Aurélie Dupont.
32:31 Merci Arthur.
32:32 C'est qu'il peut parler en fait à tout le monde.
32:34 Taper le fond de la piscine pour remonter à la surface.
32:37 Est-ce que, en l'écrivant, vous vous êtes dit que ça pouvait être inspirant ?
32:41 Je pense qu'en effet, ce livre peut parler à tout le monde.
32:46 Connaisseurs ou non connaisseurs en danse.
32:49 Moi, j'ai eu un très joli compliment il y a quelques jours
32:51 d'un jeune homme qui a acheté mon livre pour sa fiancée qui est fan de danse.
32:55 Qui est journaliste.
32:56 Donc, il m'a interviewée et qui l'a lue avant elle.
32:58 Parce qu'il y avait cette petite urgence d'interview.
33:00 Et il m'a dit franchement, j'y connaissais rien.
33:02 Je pensais que la danse était chiante.
33:03 Et en fait, j'ai adoré.
33:05 Donc, ça m'a vraiment rassurée sur le fait que je pense que ça peut en effet
33:08 parler, toucher, résonner chez les personnes qui ne connaissent pas mon métier.
33:12 Mais c'est très vrai, vous nous faites aimer la danse.
33:14 Alors, vous Aurélie, vous avez donc raconté comment vous vous êtes relevé ce rebond.
33:19 Vous le devez à votre mental hors normes, on l'a dit.
33:22 Mais également à un homme, à Bébert, votre kiné dont vous avez déjà parlé.
33:26 Bertrand Bonhem, avec qui nous sommes connectés.
33:29 Bonjour !
33:30 Bonjour !
33:31 Aurélie, en quelques mots, est-ce que vous pouvez nous raconter votre rencontre ?
33:36 Oui, bonjour Bébert !
33:38 Ma rencontre, elle était dingue.
33:42 Déjà, j'avais commencé avec un kiné qui était un peu mou.
33:44 Je ne le supportais plus.
33:46 J'avais l'impression d'avoir 95 ans.
33:48 Et puis, je suis allée à Saint-Maur retrouver Bébert.
33:50 Où il m'a accueillie.
33:51 J'étais toute seule, très tôt le matin.
33:53 Et ce que j'ai aimé chez lui, c'est qu'il n'en avait rien à faire de savoir
33:58 si j'étais une grande danseuse, une petite danseuse, ou si j'étais sportive.
34:03 Il m'a prise, il a vu un corps abîmé.
34:07 Et pour lui, il fallait le remettre sur pied.
34:10 Bertrand, vous aviez l'habitude de travailler avec des sportifs.
34:14 Qu'est-ce que vous vous êtes dit quand vous avez vu arriver une danseuse étoile ?
34:19 L'anecdote, c'est que je ne l'ai pas vue.
34:23 Ce qui était assez drôle, c'est quand elle est sortie du cabinet pour la première fois,
34:28 j'ai un de mes amis, Malek, qui rentre dans le cabinet,
34:31 il me regarde et me dit "Tu sais qui c'est ?"
34:33 Alors je lui dis "Aurélie".
34:35 "Non, mais Aurélie Dupont, la danseuse étoile."
34:38 Maintenant, je ne connaissais pas.
34:40 Donc c'était comme ça que le lendemain, j'ai commencé à discuter avec Aurélie.
34:45 Elle m'a raconté toute son histoire.
34:47 Et vous l'avez soignée, vous l'avez accompagnée dans cette rééducation.
34:50 Et c'est vous surtout qui lui dites "Mais si tu vas redanser Aurélie,
34:54 tu vas remonter sur scène, qu'est-ce qui vous a fait dire ça ?"
34:58 J'ai eu quelques blessures graves, notamment une où on m'a dit
35:01 que si un jour j'arriverais à marcher normalement, ça serait déjà pas mal.
35:05 Et après, j'ai eu la chance de pouvoir jouer au rugby pendant 20 ans.
35:08 Donc je me suis dit "C'est la même histoire, peut-être beaucoup plus compliquée
35:11 parce qu'on n'était pas au même niveau."
35:13 Aurélie, c'est le top du top, c'est la danseuse étoile, on ne peut pas aller plus haut.
35:18 Donc c'est évidemment très compliqué, mais elle a franchi toutes les étapes,
35:23 un mental de dingue.
35:25 Elle était impressionnante tout le temps, tous les jours, au quotidien.
35:28 Elle s'est battue.
35:29 Elle vous a impressionnée.
35:30 Vous étiez là le soir où Aurélie a redansé pour la première fois sur la scène de l'opéra.
35:35 En quelques mots, qu'est-ce que ça vous a fait ?
35:38 Écoutez, j'ai pleuré.
35:41 Ça vous a ému aux larmes ?
35:43 Oui, exactement, j'ai pleuré.
35:46 C'était une émotion dingue, comme quand j'étais gamin.
35:49 À 6-7 ans, je regardais des matchs de rugby,
35:52 et quand j'entendais notamment Lime Galois, je me souviens, je pleurais.
35:56 J'avais la même émotion, c'était fou, je pleurais.
35:59 Ça vous touche Aurélie, ces mots ?
36:01 Oui, ça m'émeut, bien sûr.
36:03 Là encore, les larmes ne sont pas loin.
36:05 Merci beaucoup Bertrand, vous qui êtes affectueusement appelé "Bébert" par Aurélie Dupont.
36:11 On était ravis de vous avoir avec nous quelques instants.
36:14 C'est gentil.
36:15 Merci Bébert.
36:16 Très bonne journée à vous.
36:17 Merci.
36:18 Aurélie, il y a un deuxième personnage qui vous a accompagné lors de votre rééducation, c'est lui.
36:23 Je voudrais voir le directeur de ce dojo, Monsieur Suzuki.
36:27 J'ai un petit cadeau à lui remettre.
36:29 Bruce Lee !
36:37 Bruce Lee, sois surprenant, on se dit que c'est pas forcément votre univers.
36:41 Ça pourrait, si, si, parce que la précision du Kung Fu,
36:45 c'est quand même pas loin de la précision qu'on nous demande en ballet classique.
36:48 Non, Bruce Lee, en fait, je l'ai rencontré, vous savez, quand vous n'allez pas bien dans la vie,
36:51 vous vous rattachez à plein de petites choses.
36:53 Ça peut être une rencontre, ça peut être quelque chose que vous allez lire,
36:57 un livre, une émission de télé, peu importe.
37:00 Et là, je rencontre Bruce Lee, j'ai le genou en vrac,
37:03 je viens de me faire opérer et je l'écoute, je ne le connais pas, je l'écoute.
37:06 Et en écoutant Bruce Lee, je me rends compte que déjà,
37:09 tout ce qu'il dit sur son art peut être dit pour la danse.
37:13 Donc, le sens du mouvement, l'honnêteté, il dit que c'est très dur d'être véritable,
37:17 d'être vrai sur scène. Il parle de chorégraphie de combat,
37:21 il parle de douleur, il dit la douleur, il faut l'accepter,
37:24 il faut l'intégrer, en fait, dans votre corps.
37:27 Parce que si vous allez contre une douleur, c'est la douleur qui gagne.
37:30 Et donc là, tout d'un coup, j'ai eu une espèce de prise de conscience et de réflexion.
37:34 Je me suis dit, je vais faire comme Bruce, je vais écouter ses conseils,
37:38 on va voir. Et ça m'a bercée, en fait.
37:41 Ça m'a inspirée, je le gardais précieusement.
37:46 Et du coup, je me suis intéressée à son travail.
37:48 Et du coup, j'ai regardé plein d'interviews.
37:50 Et c'était quelqu'un qui était spirituel, c'était quelqu'un qui était extrêmement...
37:53 Moi, qui me fascine assez, qui est mort évidemment trop tôt.
37:57 Mais pour moi, un petit génie.
37:59 Un petit génie, joue là comme Bruce Lee.
38:02 Aurélie, dans un instant, je vous propose de remonter un peu dans le temps,
38:06 d'aborder votre adolescence, une jeunesse dédiée à la danse,
38:09 à cette école de la rigueur, de l'intransigeance.
38:12 A tout de suite.
38:14 Le journal inattendu d'Aurélie Dupont, avec Antoine Cavallero sur RTL.
38:19 Le journal inattendu d'Aurélie Dupont, avec Antoine Cavallero sur RTL.
38:27 « Everything I Wanted », pardon pour mon affreux accent anglais,
38:40 mais c'est l'un de vos choix Aurélie Dupont, c'est Billy Eilish.
38:44 On va justement se pencher sur ce que vous avez toujours voulu.
38:48 On est toujours seule, en solitaire, on n'est que personne,
38:52 on reste dans son petit coin à penser, à travailler, c'est assez dur.
38:56 Alors ça, c'est vous, encore enfant à l'école de danse,
38:58 car cette autobiographie « N'oublie pas pourquoi tu danses »,
39:01 c'est aussi le récit d'année d'apprentissage de Petit Rat de l'opéra « Au statut d'étoile ».
39:05 Un apprentissage long, à la dure.
39:08 Le pensionnat de l'opéra, vous l'intégrez à 10 ans.
39:12 Comment ça se passe ? Vous êtes 150 enfants, vous le disiez dans l'archive,
39:15 qu'on vient d'écouter, on est seul, on reste dans son petit coin à travailler.
39:19 C'est dur quand même d'entendre ça dans la bouche d'une enfant.
39:22 - Bon là, c'est une interview qui est un peu entrecoupée.
39:24 On est seul, parce que de toute façon, qui peut travailler à ma place ?
39:27 Personne. Mon instrument de travail, c'est mon corps,
39:30 et mon corps va me permettre de progresser et d'évoluer.
39:33 Donc c'est vrai qu'il y a quand même une forme de solitude
39:35 où on se regarde dans un miroir parce qu'on se voit nous et on ne regarde pas à côté.
39:39 Et puis on se sent seul aussi parce qu'il y a des examens chaque année,
39:44 il y a beaucoup de renvois, et c'est très difficile de s'attacher à des enfants,
39:49 à des copines et des copains qui se font renvoyer l'année d'après,
39:54 et qui de toute façon, inévitablement, n'auront jamais envie d'avoir de vos nouvelles
39:58 parce que vous, vous restez, et eux, ils partent.
40:00 Donc oui, on se sent seul.
40:01 Est-ce qu'on a des amis à l'école de l'opéra, ou est-ce que ce ne sont que des rivaux, que des concurrents ?
40:06 Moi j'ai eu plein d'amis.
40:08 J'ai eu un truc qui s'est passé, que je raconte dans mon livre,
40:11 une petite crasse où on m'a mis des clous dans mon chausson,
40:14 et finalement j'ai réussi à la retirer.
40:16 C'est pas sympa, mais bon. J'ai eu que ça.
40:19 Sinon, j'ai eu quand même ma promo de ma dernière division,
40:23 donc la première, j'avais 15 ans.
40:25 On était tous très très soudés, et on l'est toujours.
40:27 Est-ce que vous avez des amis, je ne sais pas moi, Eric Monin ?
40:30 Oui, Eric et Natacha, bien sûr.
40:32 Et si je vous disais qu'il est là, juste derrière la porte ?
40:34 Oh non, c'est pas vrai !
40:36 La surprise est totale, on est ravis de vous accueillir, Eric Monin !
40:42 Vous vous envoyez des baisers, comme ça, à travers le studio.
40:47 Je vais vous brasser directement.
40:49 Ça va ?
40:50 Bien, je suis ravi d'être là.
40:52 Comme quoi on peut se faire des amis à l'école de l'opéra de Paris,
40:56 même si ça n'a pas toujours été facile entre vous.
40:58 C'est ça, c'est ce que vous racontez Aurélie ?
41:00 Pas facile par rapport à quoi ?
41:02 Au début, la relation n'est pas simple.
41:05 Oui, au début, je ne l'aimais pas.
41:07 On ne s'entendait pas bien, parce que c'était vraiment Eric,
41:09 c'était le meilleur de la classe.
41:11 Et c'était vraiment celui qui faisait tout bien.
41:13 Et moi, je ne faisais pas partie de ces enfants-là.
41:16 Donc, je les jugeais trop rapidement.
41:20 Vous n'allez pas inviter à la fête, ce n'est pas sympa.
41:23 Oui, c'est ça.
41:24 J'ai fait une fête en première division, la dernière année de l'école de danse.
41:28 J'ai hésité à inviter Eric.
41:30 Mes parents m'ont dit "tu n'invites tout le monde, tu n'invites personne".
41:33 J'ai invité Eric, et il m'a fait la surprise de venir.
41:35 C'est à ce moment-là qu'il y a eu le match amical, et on ne s'est plus jamais quittés.
41:39 Plus jamais, et Eric vous avez toujours été là dans les bons moments,
41:43 comme dans les plus mauvais, en tout cas dans les plus douloureux,
41:46 comme lors de cette opération, de cette éducation.
41:49 On ne fait pas trop le distinguo, on est là, tout simplement.
41:52 On accompagne, on est là quand on en a besoin, ou pas d'ailleurs.
41:56 L'histoire a démarré tard, dans un sens.
41:59 J'avais 18 ans, je ne sais plus si j'avais les corélies.
42:02 On s'est croisés à l'école, et d'un seul coup il y a eu un match.
42:04 Vraiment une histoire d'amour, d'amitié, si on peut dire ça comme ça.
42:08 Et après oui, j'ai suivi son parcours, on n'a pas eu le même.
42:11 Mais j'étais toujours là, quand il y avait besoin.
42:13 On est ravis que vous soyez en tout cas là avec nous.
42:16 Alors, vous aussi, nous dire comment ça se passait dans cette école de l'opéra.
42:22 Comment on survit dans une école aussi élitiste, aussi concurrentielle, Aurélie ?
42:28 Puisque je vois Eric en face de moi, c'est vrai que ce qu'on a en commun,
42:31 ce qu'on a en commun tous les deux, et puis avec d'autres,
42:33 c'est qu'on a cette espèce de secret d'école de danse.
42:35 On sait, nous avec Eric, on a été dans les années 80.
42:38 Donc c'était le siècle dernier, c'était une autre façon de faire.
42:41 Dieu merci, c'était une autre époque, ça a évolué.
42:43 Mais c'est vrai qu'il y a cette espèce de secret qui nous unit aussi,
42:47 parce qu'on sait que ça a été dur.
42:49 Eric m'a vue dans des moments où je souffrais à l'école,
42:53 je l'ai vue dans des moments où il souffrait aussi.
42:55 Et tout ça, c'est des choses qui nous rapprochent, je pense.
42:58 Mais Eric, c'était dur cette école, vous l'avez vécue comment vous ?
43:03 Alors, oui c'est dur, on ne peut pas mentir.
43:05 C'est dur parce qu'on parle d'une école d'exigence, de rigueur, d'élite.
43:10 Qui dit élite dit sélection aussi,
43:13 donc il y a forcément des gens qui restent sur le bas-côté, donc c'est dur.
43:17 C'est dur parce qu'on sait qu'il faut un investissement total.
43:20 On sait quand même à l'école de danse que tous les ans, ça s'est remis en question.
43:24 Toutes les fins d'année, vous avez un examen pour décider de votre sort dans l'école,
43:28 à savoir si vous montez dans la division supérieure,
43:31 si vous restez dans celle dans laquelle vous étiez, donc vous redoublez,
43:33 ou tout simplement si vous pouvez être viré.
43:35 Donc il y a quand même ce truc-là, qui fait que ça, vous savez que...
43:38 Et puis moi je dis toujours, j'ai eu mon petit parcours, etc.
43:40 et mes parents étaient de province, etc.
43:42 Vous avez aussi l'engagement de la famille, qui est très important.
43:45 Mais même pour les parisiens, je dois dire.
43:47 Mais vous avez une double pression un peu inconsciente quand vous êtes gamin quand même,
43:51 c'est de vous dire "les parents ont fait tellement, je peux pas".
43:54 - Je peux pas abandonner quoi. - Je peux pas.
43:55 - Il faut que je m'accroche. - Voilà.
43:56 Après, comme disait Aurélie, je crois que personne ne peut le faire à votre place.
44:00 Les enfants qui font plaisir à leurs parents, ça dure cinq minutes et demi.
44:03 Parce qu'après, c'est pas possible.
44:05 Je veux dire, on n'est pas masochistes.
44:08 Il y a des règles, on les accepte.
44:10 Et après, on est les seuls à pouvoir les assumer.
44:12 Mais c'est vrai qu'il y a ce truc.
44:14 Mais si vous voulez, pour répondre à votre question un petit peu plus tard,
44:18 c'est dur,
44:20 mais je vais peut-être en dire un truc qui va vous choquer,
44:22 mais je n'ai pas été traumatisé.
44:23 Mais par contre, c'est dur.
44:24 - Vous n'avez pas été traumatisé par ? - Non.
44:26 On a des cicatrices, mais j'ai pas le sentiment d'avoir été traumatisé.
44:29 Par contre, c'est une épreuve, une épreuve parfois, oui.
44:33 - Parce que poser la question de se dire si on a été traumatisé, c'est déjà une vraie question.
44:37 - Oui, je pense aussi.
44:39 Mais c'est vrai que je me la suis posée.
44:41 - Pardon, mais dans votre récit, dans votre autobiographie,
44:44 il y a quand même des passages très durs.
44:46 Il y a une litanie, toute une litanie de phrases assassines.
44:49 Vous avez douze ans, l'une de vos profs Aurélie vous dit
44:53 "Tu es nul, tu es moche, tu seras viré l'année prochaine."
44:56 Comment on peut supporter une telle violence à douze ans ?
44:59 - Je crois qu'on la supporte parce que ça arrive à d'autres aussi, ces réflexions.
45:02 D'ailleurs, pas plus tard qu'il y a une semaine, j'ai rencontré une danseuse
45:05 qui est un tout petit peu plus âgée que moi, qui a eu le même professeur,
45:08 et qui m'a dit, elle n'avait pas lu mon livre, elle m'a dit ça,
45:11 et elle a exactement cité les trois phrases que vous venez de lire.
45:15 Donc, comme on sait qu'on n'est pas les seuls, on se dit que c'est normal.
45:18 C'est une forme de normalité.
45:21 - Oui, et puis je crois qu'on se dit que ça fait partie du truc.
45:24 Tout simplement.
45:26 - Je crois qu'il faut faire une toute petite pause.
45:28 On va continuer de parler de votre adolescence, de cette jeunesse passée à l'école de l'Opéra de Paris.
45:35 On se retrouve juste après ceci.
45:37 - Le journal inattendu d'Aurélie Dupont avec Antoine Cavallero sur RTL.
45:42 - Le journal inattendu d'Aurélie Dupont avec Antoine Cavallero sur RTL.
45:49 - Le journal inattendu d'Aurélie Dupont avec Antoine Cavallero sur RTL.
45:52 - C'est par Prince. - Prince Williamson.
46:05 - Une belle voix qui vous surprend, Aurélie Dupont, vous, l'ancienne danseuse étoile.
46:13 On est ravis de pouvoir partager encore quelques minutes avec vous.
46:17 Vous et votre cher ami Eric Monin qui nous a rejoints en studio.
46:22 Aurélie, j'aimerais qu'on continue quand même un petit peu de remonter le fil de cette adolescence,
46:28 de cette adolescence passée à l'école de l'Opéra.
46:32 Je voulais citer une nouvelle phrase que vous avez pu entendre, qui a pu vous choquer.
46:37 C'est la directrice de l'école à l'époque, Claude Bessy, qui a dit de vous
46:41 "Aurélie devrait s'attacher à devenir intéressante, pas seulement jolie".
46:46 - Pas terrible. - Pas terrible quand même.
46:49 - Et puis dit un peu tôt, parce que quand je l'ai lu, je n'ai pas compris.
46:53 Ma mère a essayé de m'expliquer vaguement, mais je me souviens très bien,
46:58 je me souviens même quand j'ai donné mon petit cahier, mon petit carnet à ma mère,
47:02 qui était dans la cuisine, je me souviens.
47:04 Et en fait, ça m'a perturbée parce que je n'avais aucune idée de si j'étais jolie ou pas quand j'ai lu ça.
47:09 Donc je n'étais pas du tout là-dedans, bien au contraire d'ailleurs, j'étais plutôt très complexée.
47:14 Et c'est une petite phrase que j'écite dans mon livre parce qu'elle est importante,
47:18 parce que quand je suis devenue dans "Ces étoiles" et qu'on me disait à la fin des spectacles
47:22 "Qu'est-ce que t'étais belle ce soir", ça me ruinait le moral.
47:26 Je me disais donc qu'il n'y a rien d'autre.
47:28 - Ça vous rappelait cette phrase de Claude Bessy ? - Oui.
47:31 - En 1989, vous avez donc 16 ans, vous arrivez première au concours,
47:36 vous pouvez intégrer le ballet, mais à une condition, que vous ne preniez pas un kilo.
47:42 C'est la goutte d'eau là ?
47:44 - C'est à ce moment-là où j'ai commencé à m'énerver un peu.
47:51 - C'est là que vous vous êtes rebellée ? - Un petit peu oui.
47:54 Je me suis dit "Non, ça part dans tous les sens, c'est un peu trop".
47:56 C'était trop pour moi, oui. Un peu.
47:58 - C'était violent pour tout le monde, non ?
48:00 - Vous aussi, vous avez entendu des phrases assassines ?
48:03 - Non, je parle de son cas. Je parle de l'exemple que vous citiez.
48:06 C'était choquant pour deux raisons.
48:12 Premièrement, parce qu'on a dû attendre trois semaines les résultats après le concours.
48:16 Ce qui était déjà une torture.
48:19 C'est quand même votre avenir. Vous avez passé le concours, vous attendez cette nouvelle.
48:24 C'était déjà affiché. D'habitude, on nous donnait les résultats à l'oral.
48:28 Donc là, vous avez tous les parents, on était au Grand Palais,
48:31 vous avez les parents de 154 gamins qui lisent les résultats.
48:36 Et donc, qui ont lu cette phrase.
48:38 Moi, je trouvais que c'était d'une violence absolue.
48:41 Parce que c'était pas, si vous voulez, à la rigueur.
48:43 Après, c'est peut-être aussi des considérations que j'ai eues plus tard avec l'analyse.
48:46 Mais même gamin, enfin gamin, j'avais quand même 18 ans,
48:49 mais je me suis dit "Ça, ça doit pas se passer en public".
48:53 Et puis, ça n'est pas constructif.
48:56 - Et ce contrôle sur les corps, vous l'avez vraiment subi, ressenti ?
49:02 - Ce contrôle sur le corps, oui.
49:05 Mais moi-même, je l'ai ressenti.
49:06 Mon corps qui change à 15-16 ans, je ne peux pas l'empêcher d'évoluer.
49:10 Donc, je n'avais pas 10 kilos de plus.
49:12 Mais mon corps était en train de changer.
49:14 Il fallait que j'attende, qu'il se mette en place.
49:17 Et je continuais de travailler, bien sûr.
49:18 Mais me reprocher un corps qui devient une jeune femme, c'est compliqué.
49:22 - Et c'est donc là que vous dites "Stop".
49:24 Vous l'avez dit, vous l'avez mentionné, vous le rappelez.
49:27 C'était les années 80, c'était une autre époque.
49:30 Mais est-ce que les choses, elles ont vraiment changé aujourd'hui ?
49:33 - Oui, la société a changé.
49:36 On ne peut plus parler à des enfants de cette façon.
49:39 On ne peut plus s'adresser aux gens de cette façon.
49:41 - Et la parole se libère aussi, de l'autre côté ?
49:43 - Oui, justement, assez rapidement, parce que malheureusement, on n'a plus beaucoup de temps.
49:47 À l'ère de Me Too, la parole se libère dans plusieurs secteurs.
49:49 On l'a vu notamment pour rester dans la culture, dans le cinéma.
49:52 - Est-ce que, dans la danse, vous avez été témoin de scènes de violences sexistes et sexuelles ?
49:58 - Ça m'est arrivé d'entendre des réflexions, oui, bien sûr.
50:03 Oui, oui.
50:04 Parce qu'il n'y a que le dernier, bien sûr.
50:06 - Et aujourd'hui, est-ce que vous pensez que le climat peut être propice à une libération de la parole ?
50:11 - Moi, je suis pour la libération.
50:13 J'ai vu qu'il y avait un hashtag #MeTooHôpital.
50:15 Bien sûr, je pense que si ça doit exister, je respecterai et j'encouragerai, bien sûr.
50:21 - Merci infiniment Aurélie Dupont.
50:23 C'était merveilleux de passer une heure avec vous.
50:26 - Merci Eric.
50:27 - Je vous en prie.
50:28 - Un plaisir également de le partager avec Eric Maudin, votre meilleur ami.
50:32 Je vous souhaite un bon week-end à tous les deux.
50:34 On espère vous revoir très vite.
50:35 Je rappelle quand même le titre de votre livre.
50:37 N'oublie pas "Pourquoi tu danses".
50:39 C'est aux éditions Albain Michel.
50:41 C'est dans toutes les bonnes librairies.
50:42 Dans un instant, c'est entré dans l'histoire.
50:44 C'est présenté par Laurent Deutch.
50:46 Bel après-midi sur RTL.
50:49 Le journal inattendu d'Aurélie Dupont avec Antoine Cavalli.
50:53 [SILENCE]