• il y a 6 mois
À l’Institut français de la mode (IFM), à Paris, 27 étudiants de 13 nationalités différentes présentent leurs extravagants travaux de l’année. L’enjeu est crucial : l’école rivalise avec le prestigieux Central Saint Martins College of Art and Design, à Londres. Paris doit attirer de nouveaux talents internationaux, même si les Français brillent déjà par leur créativité, tels Weinsanto, Pressiat ou encore AlainPaul. Comme le résume Rachida Dati, ministre de la Culture, prenant des libertés avec la logique : "La mode, c’est 100% économie, 100% culture !"

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Transcription
00:00 La liberté de penser.
00:02 Tout à fait, la liberté de penser mais également la liberté d'être tout simplement.
00:07 Sur le campus de l'Institut français de la mode,
00:23 en ouverture des présentations des collections prêtes à porter hiver 2024,
00:27 27 étudiants de 13 nationalités différentes présentent leurs extravagants travaux de l'année.
00:33 L'enjeu est crucial.
00:35 L'IFM rivalise avec la célèbre centrale Saint-Martin slandonienne
00:38 d'où sont sortis des John Gagnano, Stella McCartney ou Kim Jones.
00:43 On attend donc ici, à Paris, les talents de demain.
00:46 Une grande partie de ma collection vient de mon éducation aux Philippines
00:55 où j'ai grandi en tant qu'enfant queer.
00:58 Et quand on grandit en tant qu'enfant queer aux Philippines,
01:01 ce n'est pas vraiment quelque chose qui est accepté, c'est plus toléré.
01:05 Il y a encore des gens qui sont persécutés pour cela publiquement.
01:09 Donc ce que nous voulons faire ici, c'est célébrer l'excellence queer
01:14 dans la façon dont nous faisons des vêtements.
01:17 C'est pourquoi je me suis inspiré de la haute couture,
01:20 une de mes obsessions, pour faire de belles tenues, des tenues vraiment amusantes.
01:25 Et dans l'idéal, pour s'attaquer aux normes qui accompagnent le fait d'être queer.
01:30 Au premier rang, Brigitte Macron, les PDG des groupes LVMH et Chanel,
01:35 une ministre déléguée auprès du ministre de l'économie,
01:38 une ministre de la culture, parce que la mode, c'est 50% économie et 50% culture.
01:44 Oui, alors ?
01:46 Et alors ?
01:47 50/50 ou racionné par toi-même ?
01:49 Non, c'est 100%, 100%, 100% économie, 100% culture.
01:52 Ah, ça fait beaucoup de pourcent.
01:54 Ça fait beaucoup de pourcent, parce que c'est extrêmement important pour la France,
01:57 pour son rayonnement, pour son économie, mais aussi pour sa créativité.
02:01 Et je trouve que, ici, c'est un lieu de création,
02:04 c'est un lieu d'attractivité, c'est un lieu de rayonnement,
02:06 et c'est un lieu aussi où les talents, les passions s'expriment.
02:10 Explosons les pourcentages et creusons la veine des nouveaux talents passionnés de mode.
02:15 Chez Vincent Preciat, de la neige, des vieux pneus, une projection 3D, un violoniste,
02:20 une bande son d'enfer, la collection s'appelle ÉCO.
02:24 Preciat.
02:27 Eh bien, c'est pour faire écho à tout ce qui est l'espoir, l'avenir de tout ça.
02:32 Parce qu'en fait, on a travaillé sur tout un collectif qui a été créatif,
02:37 que ce soit dans le son, que ce soit dans la communication, dans l'événementiel,
02:42 dans la direction artistique, on a voulu créer quelque chose comme un écho à l'espoir,
02:46 qu'on peut être tous ensemble et arrêter d'être individuels,
02:49 et d'arrêter d'aller aussi vite.
02:51 Et c'est pour ça que vous avez un set rempli de pneus et de neige,
02:54 et tout ça, qui est bloqué dans le temps, voilà, c'était l'idée.
02:56 Chez Victor Vaincento, nous assistons au triomphe du burlesque,
03:02 du cabaret et d'une esthétique débridée.
03:09 Pas vraiment d'histoire, c'est plutôt, je voulais rendre hommage à toutes les femmes qui m'entourent,
03:13 et donc c'est pour ça que je l'ai appelée Lady Vaincento.
03:16 C'est le nom de mon chien, ma chienne, que je viens d'adopter.
03:19 Et je voulais un peu parler de toutes les personnes que j'aime, qui m'entourent.
03:23 Et en réalité, c'est vrai qu'en ce moment, c'est une période un peu horrible,
03:28 je pense, dans le monde.
03:30 Il se passe quand même énormément de choses qui sont assez dramatiques.
03:33 Et donc, je n'étais pas forcément d'une humeur très joyeuse,
03:36 et donc je voulais que ça se reflète dans la collection.
03:38 Je voulais donner plutôt une collection qui soit presque triste, en réalité,
03:42 mais avec une touche d'espoir à la fin.
03:44 Mais donc, je voulais quelque chose un peu comme si c'était un deuil,
03:48 avec des femmes voilées de dentelles,
03:51 qui laissent juste transparaître le visage,
03:55 ou qui en deviennent carrément de la lingerie burlesque.
03:59 Je voulais travailler plutôt des personnages, comme d'habitude,
04:04 une qui est plus cabaré, une qui est plus énervée, une qui est plus bouillie.
04:07 Je suis une Alsacienne. J'ai plein de personnages,
04:10 donc la ligne directrice, c'est plus finalement l'émotion.
04:15 Mais sinon, ça part un peu dans tous les sens, comme d'habitude.
04:18 En tout cas, c'est une définition de quelque chose de joli,
04:24 élégant, grandiose, mais plutôt sobre, mine de rien.
04:27 Parce que je trouve que c'est grand, mais ce n'est pas exubérant.
04:30 Et même l'exubérant, ça me plaît aussi.
04:32 La mode, c'est vraiment personnel.
04:35 De toute façon, on fait ce qu'on veut avec ça.
04:38 Et ensuite, si on se sent bien dans ce qu'on porte, c'est la mode.
04:42 Il faut juste se sentir bien dans ce qu'on porte.
04:44 Seconde collection pour Alain Paul.
04:47 L'ex-danseur du Ballet National de Marseille, sous la direction de La Horde,
04:50 s'inspire des tenues du ballet classique.
04:53 Son crédo ? Régaler les sens, exalter la sensualité,
04:56 trouver la jouissance dans la saise.
04:59 Il y a un côté très forte discipline et rigueur que j'ai avec moi-même,
05:04 qui se voit dans la collection, de par le tailleur, les manteaux,
05:09 où je recherche toujours la perfection.
05:11 Et un autre côté où je représente un peu plus les boches,
05:14 avec les looks jersey qui sont un peu en construction
05:18 et qui représentent un peu une liberté du danseur dans la salle de répétition
05:23 versus la scène où on n'a pas le droit à l'erreur.
05:27 J'attache beaucoup d'importance au « parfait », on va dire,
05:31 mais à la fois sans dénaturer quelque chose qui pourrait être imparfait et toucher,
05:37 parce que des fois le trop parfait nous touche moins.
05:42 Ah, quand quelques morceaux d'étoffes, réunis par de simples boutons,
05:51 traduisent en silhouettes la liberté d'être et de penser.
05:55 C'est ça, c'est la liberté d'être.
05:57 ...

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