Retrouvez William Leymergie entouré d’experts, du lundi au vendredi en direct dès 12h30, pour une émission dédiée aux problématiques de notre quotidien.
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00:00 [Musique]
00:05 Il y a des statistiques qui ont été faites sur ce sujet-là.
00:07 On dit que les patients comprennent à peu près 10% des informations fournies dans les épisodes de soins.
00:14 Le vocabulaire, c'est toujours le seul problème.
00:16 Puis, lire les analyses, comme vous avez essayé de dire l'année, il y a des abréviations, c'est un peu obscur.
00:23 Tout d'abord, pourquoi il y a un langage docteur, le langage des bêtises ?
00:28 Ça remonte à 2500 ans.
00:30 Hippocrate.
00:31 Hippocrate, oui.
00:32 Depuis, il y a une espèce de secte qui se promène maintenant avec souvent le col relevé, une blouse blanche, un col relevé, puis un seto autour du cou.
00:41 Et cette espèce de secte a un jargon particulier qui comprend quand même 5000 mots.
00:46 Il y a quand même 5000 mots médicaux.
00:48 C'est-à-dire qu'en fait, 5000 mots, c'est une langue normale, c'est 5000 mots minimum.
00:53 Et ces mots, ils sont difficiles à comprendre pour certains.
00:57 C'est vrai que certains les utilisent, surtout l'ancienne génération, c'était un peu pour dire qui c'est le sachant, quoi.
01:03 Ils n'avaient pas tellement envie d'être compris.
01:05 Ils voulaient se la péter, quoi.
01:07 C'était un club.
01:08 Oui, c'est ça.
01:09 C'est le club des sachants.
01:10 Oui, c'est ça.
01:11 C'est moi qui ai le savoir.
01:12 Ils savaient.
01:13 Et après, c'est vrai qu'avec la jeune génération, ça change un peu.
01:16 Moi, ce que j'aime bien dire, c'est que les anciens médecins parlaient le latin, les nouveaux médecins, maintenant, ils parlent tous anglais.
01:21 Et le bon médecin, c'est celui qui parle la langue patient.
01:25 Et ça, c'est le bon médecin pour moi, c'est celui-ci.
01:29 On ne va pas s'abuser à traduire les 5000 mots en question.
01:31 Oh si, j'étais partie pour.
01:33 Je vais vous poser des questions, je ne sais pas, parmi les plus fréquentes.
01:39 Déjà, ce qu'on retrouve souvent sur une prise de sang.
01:42 Il y a marqué NFS et PCR.
01:46 NFS, je me souviens bien de ça.
01:48 C'est vraiment la prise de sang de base qui est le plus demandée.
01:52 Numération, formule, sanguine.
01:55 Numération, formule, sanguine.
01:57 Même ça, c'est dur à comprendre.
01:59 Numération, on va nombrer. La formule, on va vous donner ce qu'il y a dedans.
02:03 Et sanguine, c'est une prise de sang.
02:05 On n'a pas besoin d'être argent pour ça.
02:07 C'est vraiment le truc de base qui est le plus demandé.
02:09 Mais en fait, ça permet de savoir plein de choses.
02:11 Ça permet de savoir, par exemple, si vous avez une anémie, si vous avez un nombre de globules rouges un peu bas.
02:16 Une anémie, ça veut dire que peut-être que vous saignez quelque part.
02:19 En fait, ces examens-là, ils ne permettent pas réellement de poser un diagnostic,
02:24 mais de savoir s'il faut aller plus loin après pour chercher quelque chose.
02:27 Donc, ça permet de connaître le nombre de globules rouges.
02:30 Ça permet de savoir si vous avez une infection ou pas,
02:33 parce qu'on va aussi compter le nombre de globules blancs.
02:36 Et dans les globules blancs, il y en a plusieurs.
02:38 Il y en a qui vont vous orienter plutôt vers une infection virale.
02:41 Il y en a qui vont vous orienter plutôt vers une infection bactérienne.
02:44 Il y en a qui vont vous dire si vous êtes plutôt à tendance allergique.
02:47 On appelle ça des zéosinophiles.
02:49 Donc, quand le médecin vous dit NFS, il ne vous dit pas prise de sang, d'abord.
02:54 Il vous dit NFS.
02:55 Puis, est-ce qu'il vous dit pourquoi il vous l'a fait, la prise de sang ?
02:58 Oui, en général.
02:59 Est-ce qu'il vous dit, c'est parce qu'on va voir si les globules rouges sont costauds ou pas trop ?
03:04 Est-ce qu'il expliquerait votre faiblesse, etc. ?
03:07 Alors, en général, le médecin, de plus en plus, vous dit quand même.
03:11 Si vous avez une infection, il va vous dire, tiens, on va faire une prise de sang, une NFS,
03:16 pour savoir si c'est plutôt bactérien ou viral.
03:18 Ou si vous êtes allergique, tiens, on va regarder si les globules qui sont le signe de l'allergie sont élevés.
03:25 Normalement, il vous le dit.
03:26 Oui, quand vous êtes fatigué, il va vous demander une formule pour voir s'il n'y a pas une petite baisse du nombre de globules.
03:32 Les plaquettes, par exemple, quand vous vous coupez, vous saignez longtemps, il va dire, tiens, il y a peut-être un petit problème de plaquette, de coagulation.
03:39 Vous voyez ? Non, en général, il vous l'explique.
03:41 Et en général, c'est en gras aussi ?
03:43 Ça, c'est le résultat.
03:44 Ça, c'est pour nous, pour les débiles, pour qu'on sache un petit peu.
03:47 Quand c'est en gras, oui.
03:48 Quand c'est en gras, c'est qu'on se dit, attends, il y a un truc.
03:51 Oui, il y a un truc.
03:52 J'en connais dans cette pièce qui appelle, justement, il y a du gras, Brigitte.
03:56 Qu'est-ce qu'elle fait ?
03:58 Non, mais elle, ce n'est pas pareil. Elle, elle collectionne les analyses.
04:01 Et les examens.
04:03 Non, mais elle adore ça.
04:04 Et les examens.
04:05 Il faut les reconnaître.
04:06 Les examens, et quand c'est gras, hummm.
04:09 Chique, alors, je vais pouvoir appeler le médecin pour le...
04:12 Et il y a un autre, vous l'avez dit tout à l'heure, la PCR.
04:17 Alors, c'est la protéine C réactive.
04:21 Et maintenant, on la demande quasiment à chaque fois qu'on fait une prise de sang.
04:26 Ça va permettre...
04:27 C'est en fait une protéine qui est sécrétée par le foie.
04:29 Et quand il y a une inflammation dans le corps, le taux va augmenter.
04:33 Et par exemple, si vous avez une infection,
04:35 normalement le taux serait en dessous de 6 mg par litre.
04:38 Si, par hasard, ça monte à 100, ça peut être une infection bactérienne.
04:41 Mais ça peut aussi monter dans d'autres maladies.
04:44 Donc, on saura qu'il y a une inflammation.
04:46 Et là, l'idée, encore une fois, ce n'est pas de poser un diagnostic.
04:49 C'est dire, après, on va aller chercher plus loin.
04:52 Si la PCR est très élevée, hop, hop, hop, là, il faut chercher quelque chose.
04:55 Ça peut être une maladie articulée, ça peut être autre chose.
04:58 C'est comme un GPS, ça sert dans quelle direction on va.
05:02 Et puis après, quand on a trouvé la bonne direction, c'est là.
05:05 - Et là, après, on va aller plus loin.
05:07 - Appelez-moi, mais moi, je parle le langage des gens qui...
05:11 - Vous savez ce que je ferai ? Je donnerai votre numéro.
05:14 Comme ça, ils vous appelleront.
05:16 - Oui, oui. Alors, un autre qui est souvent demandé, c'est un ECBU.
05:21 ECBU. - Là, vous savez un peu ?
05:23 - Non, pas du tout. - Est-ce que vous avez fait votre ECBU ?
05:26 - Au moins, on peut dire une chose, c'est qu'ils n'ont pas d'infection urinaire.
05:30 - Alors, faites votre... - C'est ça.
05:32 - Faites votre... Bon, ça va vous plaire, vous.
05:35 Faites votre ECBU d'abord.
05:37 Et puis alors, après, éventuellement, on tente le coup des antibios.
05:40 - Allez, OK. Alors, on y va.
05:42 - Ça veut dire examen sito.
05:45 Sito, c'est les cellules bactériologiques des urines.
05:48 Donc, en général, c'est quand il y a une suspicion d'infection urinaire.
05:51 Les symptômes, ça brûle quand on fait pipi, on fait une petite goutte, c'est tout.
05:54 On a envie, mais on n'y arrive pas. Bref.
05:56 Et là, le médecin, souvent, il vous dit quoi ?
05:58 Il vous dit, vous allez faire une ECBU,
06:01 donc soit à la maison, soit au laboratoire.
06:04 On fait pipi dans un petit pot, c'est tout simple.
06:07 Mais surtout, il vous dit, ne prenez pas les antibiotiques avant.
06:10 - Sinon, ça fausse les résultats. - Exactement.
06:12 - Oui, mais ça, c'est une autre logique.
06:14 - Oui, mais il y a plein de gens qui disent, j'ai mal, je vais quand même le faire.
06:16 Non, il faut surtout faire l'ECBU avant de prendre le traitement.
06:19 Et l'intérêt, c'est qu'après, une fois que le laboratoire aura fait l'analyse,
06:23 qu'il aura trouvé le germe, non seulement il trouve le germe,
06:26 mais en face, il trouve les antibiotiques qui vont marcher sur le germe,
06:32 qui vont être efficaces.
06:33 - Quand vous conseillez à un de vos patients de faire une analyse,
06:37 il reçoit l'analyse chez lui ou son portable, on est d'accord ?
06:40 - Oui. - Il lit lui-même.
06:42 Mais il n'est pas en liaison avec vous en disant, alors, la ligne là...
06:46 - Non, mais normalement, ça, c'est un manque.
06:48 - Ah oui ? - Non.
06:49 - Il faudrait tout comprendre. - On devrait...
06:51 - Mais tu sais prévivre avec un médecin. - Mais oui.
06:53 - Non, mais ça, c'est pas que... Ça n'est pas que Caroline.
06:57 - On la jure au lot, on l'envoie. - Mais c'est tout le monde.
06:59 Comment se fait-il qu'on nous laisse lire les analyses seules ?
07:04 - Non, mais le médecin, il nous appelle s'il y a un problème.
07:07 - Pas toujours. - Les médecins sont toujours envoyés à un médecin.
07:10 - Quand on ne le faisait pas, les patients râlaient parce qu'ils disaient,
07:15 pourquoi vous ne le donnez qu'au médecin et pas à nous directement ?
07:18 Et maintenant, vous râlez parce que vous voulez qu'on vous le donne.
07:21 - En fait, voilà, c'est 100 fois. - Mais il faut qu'on se parle.
07:23 - Oui, mais il faut se parler. Mais le médecin, de toute façon,
07:26 il va avoir lui aussi les résultats. Et puis, vous vous appelez votre médecin.
07:30 En général, vous vous entendez bien avec lui. Enfin, j'espère.
07:32 De toute façon, un médecin, c'est comme un ami. Il faut bien s'entendre avec lui.
07:35 Et avoir confiance et tout ça. Je sais que c'est très difficile en ce moment
07:38 qu'il y ait une pénurie de médecins, mais c'est vrai qu'aller voir un médecin...
07:42 Et bien souvent, d'ailleurs, on parlait tout à l'heure du jargon médical.
07:45 Il ne faut pas avoir peur de lui demander de répéter.
07:48 - Bien sûr. - Et bien souvent, les gens disent
07:50 "Oh, pigne du chien", comme ça. - Oui, parce qu'on est intimidés.
07:52 - Donc l'autre croit qu'il a compris et c'est sans fin. Mais...
07:55 - Mais vous savez, ça arrive dans les journaux télévisés.
07:58 On a fait des statistiques là-dessus. Parce que vous regardez,
08:01 on mettait des gens dans une pièce. Vous comprenez tout ce que dit le journaliste
08:04 là, dans le journal ? Ce mot-là, vous le comprenez ?
08:06 Qu'est-ce que ça veut dire, cette expression ? Ils vont dire "Mouah".
08:09 - Non mais William, dans un couple, c'est pareil.
08:11 Ils ne se comprennent pas. - Je ne sais pas.
08:13 - Vous dites quelque chose, l'autre entend l'inverse. Enfin bon...
08:15 - Oui, mais enfin là, c'est quand même... Vous avez affaire des professionnels.
08:18 - C'est vrai qu'il y a un langage médical. Quand on te dit "sarcopénis",
08:21 tu penses à quoi ? - À "sarcophage".
08:23 - À "pénis". - Non, pas du tout.
08:27 - Sarco, c'est la chair. C'est pour ça que c'est important aussi,
08:32 le latin, le grec, tout ça. Sarco, ça veut dire la chair.
08:35 Et pénis, c'est le manque. Et donc, ça n'a rien à voir avec
08:38 notre ancien président. C'est simplement une diminution de la masse musculaire.
08:42 - Sarcopénie, ce n'est pas un zizi qui est mort.
08:45 - Voilà. - Ça n'a rien à voir.
08:47 - C'est pour vous. - Ce n'est pas ça du tout, sarcopénie.
08:51 - Mais on en refera des chroniques latines.
08:54 - Quand on vous dit "ah, vous avez un petit kyste, quand même".
08:59 - Oui. - Un petit kyste...
09:01 - Un kyste, c'est une qualité qui peut être remplie d'un liquide
09:04 ou de quelque chose de semi-liquide. On peut en avoir partout.
09:07 On peut en avoir dans les ondes, on peut en avoir au sein, dans le sein.
09:09 On peut en avoir absolument partout. Ça peut être au cilié.
09:12 Et ça, c'est très douloureux. Un petit poil qui n'arrive pas à sortir.
09:15 Je vais vous montrer ce que j'ai fait. - Pour la garner.
09:17 - Voilà. Et ça peut faire un kyste pilonidal.
09:19 Et en fait, dessous, ça s'infecte. Voyez le poil ? Hop !
09:22 Il essaie de sortir, il essaie, mais il n'y arrive pas.
09:24 Donc, il reste à l'intérieur, comme ça, et ça va faire un kyste
09:26 qui peut s'infecter. C'est généralement au niveau du pli fessier.
09:30 Et je peux vous assurer que les gens souffrent.
09:33 - Et c'est bien quand on a des médecins qui nous font des dessins aussi.
09:36 - Oui. - Non, mais c'est vrai.
09:38 - Moi, je suis quand même... - Il n'y a pas de choses comme ça.
09:40 - Les docteurs post-it, je faisais tout sur les post-it.
09:42 - Oui, si, si, si. Oui, c'est vrai. Ils font ça, maintenant.
09:45 - Mais c'est vrai. Mettez-nous à notre niveau. Mettez-vous à notre niveau.
09:48 - OK, OK. - Tu comprends quelque chose dans mes chroniques ?
09:50 - Oui. - Donc, voilà.
09:52 - Oui, mais tu fais des schémas, tout ça. Voilà. Tu nous accompagnes.
09:55 - Bon, c'est tout pour aujourd'hui. On reviendra.
09:57 Après, on fera une autre séance avec d'autres élèves.
09:59 Mais enfin, vous êtes bien. - On fera un PET scan.
10:01 - Ils sont bien, les 2. - On expliquera comment ça marche,
10:03 un PET scan. Regardez-là.
10:06 - Une bonne cliente pour les médecins débutants.
10:09 On vous envoie, vous allez voir. Merci beaucoup, docteur.
10:12 - Merci beaucoup, docteur.
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