L'homme que j'aime m'a ruinée

  • il y a 6 mois
Le Jour où tout a basculé - L'homme que j'aime m'a ruinée - E50S1
Transcript
00:00 *Générique*
00:25 Nous découvrons Annie, veuve et mère de Florian.
00:28 Elle rencontre un jour un écrivain qui utilise tous ses charmes pour la séduire.
00:32 - T'es allée tellement vite.
00:34 En même temps, je me disais que c'était peut-être ça le coup de foudre.
00:38 Mais derrière le prince charmant, se cache un escroc qui va lui voler toutes ses économies.
00:43 Annie saura-t-elle se relever alors qu'il l'a ruinée ?
00:48 - Lorsqu'on est amoureux, on est tout feu, tout flamme, exalté, incapable de discernement.
00:57 Ne dit-on pas que l'amour rend aveugle ?
01:00 C'est un lieu commun me direz-vous.
01:02 Eh bien je vous répondrai que pour Annie, c'est une triste réalité.
01:06 Regardons ensemble son histoire.
01:08 Cette histoire est inspirée de faits réels.
01:11 Nous sommes dans le 15ème arrondissement de Paris.
01:14 Un quartier d'habitation plutôt huppé de la capitale.
01:17 C'est ici qu'Annie et son fils Florian habitent depuis quelques années.
01:21 Annie vient d'avoir 40 ans.
01:25 Son mari a péri dans un dramatique accident de moto il y a 6 ans.
01:28 Elle vit dans un bel appartement avec son fils âgé de 16 ans, lycéen en seconde.
01:33 - T'as bien révisé ?
01:40 - C'est la galère ce bac de français, ils me gonflent tous les auteurs.
01:43 - Attends, on te demande pas s'ils te gonflent, on te demande juste de les étudier.
01:46 - Ouais.
01:47 Alors c'était bien ton truc, ton colloque ?
01:49 - Non pas colloque, conférence.
01:52 - Ouais pas mal, mais c'est difficile de s'y retrouver.
01:55 Chacun dit que c'est chez lui qu'il faut placer son argent,
01:58 au résultat tu sais plus qui croire.
02:00 Nous sommes samedi et Annie revient du salon épargne et placement.
02:03 Une conférence était organisée afin d'informer le public des meilleurs investissements.
02:08 - Tu ferais bien de me les confier tes économies.
02:11 Moi je saurais bien te les placer.
02:13 - Ah ouais tu penses, tablettes, MP3, ordi, hein ?
02:16 Pas question.
02:17 Je suis trop crevée pour cuisiner, je vais te faire des pâtes, ça te va ?
02:21 - De toute façon tu vas faire des pâtes, je vois pas pourquoi tu demandes.
02:24 - Allez c'est parti.
02:26 - Ma mère était super top.
02:32 Franchement, quand je regarde les parents de mes potes,
02:34 je me dis que j'avais de la chance d'avoir une mère comme ça.
02:37 Jamais prise de tête.
02:38 Juste un peu chiante pour le bac qui approchait.
02:41 Mais bon, elle avait pas le temps de me filer un coup de cul.
02:44 Annie vit de l'assurance décès que son mari avait contracté il y a longtemps
02:48 et parfois elle assure des remplacements en intérim comme secrétaire médicale.
02:52 Il y a une semaine au salon épargne et placement, Annie a fait la connaissance d'un homme.
02:57 - Oui ?
03:04 Ah oui.
03:06 Oui bien sûr, je me souviens de vous.
03:09 Euh... Oui, pourquoi pas.
03:13 Aujourd'hui ?
03:17 Non, je suis pas préparée.
03:19 Non, c'est que je suis pas...
03:22 Ah, très bien.
03:25 19h.
03:26 Ça faisait environ une semaine que j'étais allée au salon de l'épargne,
03:32 donc je l'avais presque oubliée.
03:33 Il était assis à côté de moi pendant la conférence,
03:36 on avait bavardé quelques minutes à la fin.
03:38 Il avait insisté pour me demander mon numéro de portable
03:41 et en échange, il m'avait donné sa carte.
03:43 Il s'appelait Pascal.
03:44 Pascal Guérin.
03:45 Pas le bon nom.
03:46 Annie est au rendez-vous fixé par Pascal Guérin dans un café non loin des Champs-Elysées.
03:50 Ils en sont à leur deuxième fluc de champagne
03:53 et Pascal semble séduit par Annie.
03:55 Attention, je suis parentière.
04:00 C'est vrai que c'est agréable de pas travailler tous les jours.
04:02 C'est une vraie chance.
04:03 J'en profite pour bien m'occuper de mon fils.
04:05 Et vous, vous faites quoi ?
04:07 Écrivain.
04:08 J'écris des livres.
04:10 Je vis de ma modestie pure.
04:12 C'est la preuve.
04:14 C'est la première fois que je rencontre un écrivain.
04:16 Vous avez écrit beaucoup de livres ?
04:19 Entre 15 et 20, je ne sais plus.
04:23 Vous savez, on oublie souvent ce qui ne marche pas.
04:25 Tenez, d'ailleurs,
04:28 je sais que ça va paraître un peu prétentieux,
04:30 mais je me suis permis de vous en apporter un.
04:32 Comme ça, vous ne repartirez pas de mon vide.
04:35 Je n'ai plus quoi dire.
04:37 Enfin, si. Merci.
04:39 Les aventures du docteur Finlay ?
04:42 Oui, c'est l'histoire de l'équipage d'un navire
04:44 qui s'échoue sur une île peuplée de créatures étranges.
04:47 Ça a l'air passionnant.
04:49 Il y a votre photo au dos. Je suis impressionnée.
04:52 Lisez-le et appelez-moi pour dire ce que vous en pensez.
04:56 Ça me fera plaisir.
04:58 Dépêchez-vous. J'ai hâte de vous entendre.
05:03 Le premier rendez-vous était comme...
05:06 magique.
05:08 Il était courtois, bel homme,
05:10 avec de l'élégance, des bonnes manières.
05:13 Qu'est-ce qu'il parlait bien.
05:15 C'est bien simple, il me faisait rêver.
05:17 Et... vous habitez où ?
05:20 Je vous savais, nous, les romanciers,
05:23 on est toujours d'une ville à l'autre, d'un pays à l'autre.
05:26 Finalement, je me rends compte que je passe ma vie dans les hôtels.
05:30 De luxe, fort heureusement.
05:33 Vous avez une vie passionnante.
05:36 Oui, mais j'ai un seul regret.
05:39 Je ne la partage avec personne.
05:41 Annie se dépêche de finir les dernières pages du livre de Pascal Guérin.
05:50 Le récit d'aventure la fait rêver.
05:52 Mais l'auteur y est aussi pour quelque chose.
05:55 Elle hésite quelques secondes,
05:57 mais ne peut s'empêcher de l'appeler, comme promis.
06:00 Allô, Pascal ?
06:07 Bonjour, c'est Annie.
06:09 Oui, je sais, j'ai...
06:11 Ça m'a fait bizarre, j'avais jamais vu ma mère comme ça.
06:14 J'étais sûr que c'était l'auteur du livre qu'elle lisait.
06:16 Elle arrêtait pas de lui faire de la lèche au téléphone.
06:18 "Vos héros sont super, vos personnages sont beaux, bla bla bla..."
06:22 Annie est toute émoustillée par l'invitation de Pascal Guérin.
06:28 C'est la première fois depuis le décès de son mari
06:30 qu'elle fait autant attention à elle.
06:33 En attendant l'heure du rendez-vous,
06:35 elle cherche sur Internet et trouve un site dédié à Pascal Guérin,
06:39 avec sa photo.
06:41 Euh non mais tu fais quoi comme ça ? Tu t'es pris pour Cendrillon ?
06:50 Tu vas où ?
06:51 Bah je vais déjeuner avec une amie.
06:52 Maman, j'ai plus 10 ans, quand je te vois saper comme ça,
06:54 je sais bien que t'as rendez-vous avec un mec.
06:56 Et alors, j'ai pas le droit ?
06:58 Si, si, t'as le droit.
06:59 Eh, normalement c'est à moi de faire attention à toi.
07:02 Ouais, bah là c'est surtout toi qui devrais faire attention à toi.
07:05 Saper comme ça, tu vas te faire dévorer.
07:07 N'importe quoi, t'es trop mimi toi.
07:09 Eh, je t'aime.
07:11 Ouais, moi aussi.
07:13 C'est dans ce restaurant parisien à la mode
07:19 que Pascal Guérin a donné rendez-vous à Annie.
07:22 Il veut mettre toutes les chances de son côté pour la séduire.
07:26 Vraiment t'adores.
07:27 Un gros compliment, on le prend droit au cœur.
07:29 C'est pas tous les jours qu'on a les retours aussi directs d'une actrice.
07:33 Le nom d'une femme aussi belle que vous, c'est un vrai délice.
07:38 Vous me flattez, je sais plus quoi dire.
07:41 Du champagne.
07:43 Vous aimez ?
07:45 C'est trop.
07:46 Non, non, laissez.
07:47 Ces bulles sont là pour fêter deux choses.
07:49 D'une part notre rencontre,
07:51 qui est pour moi quelque chose de véritablement magique.
07:55 Et aussi l'adaptation d'un de mes livres au cinéma.
07:58 Je viens de l'apprendre juste avant que vous arriviez.
08:00 Au cinéma, c'est formidable.
08:02 Et attention, pas n'importe quel cinéma.
08:04 Je vais être adapté par le cinéma américain.
08:06 Par Hollywood.
08:08 Alors à Hollywood.
08:09 Pascal Guérin explique à Annie que ce film va être un énorme succès aux Etats-Unis
08:14 et qu'il va placer toutes ses économies dans son financement.
08:17 Un placement qui va lui rapporter 22% en deux ans.
08:21 J'étais aussi enivrée par les chiffres que par les bulles de champagne.
08:25 Ce taux de 22% paraissait extraordinaire
08:28 par rapport au taux dont on nous avait parlé au salon sur les placements.
08:32 Cela dit, ce jour-là, c'est pas à l'argent que je pensais,
08:36 mais à l'homme que j'avais en face de moi.
08:38 Il me fascinait.
08:40 Il est 18h. Annie vient de rentrer.
08:44 Elle est conquise.
08:46 Après le déjeuner, Pascal Guérin lui a proposé de se promener.
08:49 Il lui a même offert un parfum qu'elle n'a pas voulu refuser.
08:54 -Alors ? Il était comment, ton Rambo ?
08:56 -Délicieux. Un vrai prince charmant.
08:59 -Prince charmant ? T'es ch'tardée, toi.
09:02 -Mais je rigole. Il est plein de charme. Il est très gentil.
09:05 -Au fait, tu lui as dit que t'avais un fils ?
09:07 Et qu'il voulait pas qu'on vienne l'emmerder ?
09:09 -Bah évidemment, quelle question ?
09:11 C'est même la première fois que je lui parle.
09:13 -C'est pas grave.
09:14 -C'est pas grave ? -Non.
09:16 -C'est pas grave ? -Non.
09:18 -C'est pas grave ? -Non.
09:20 -C'est pas grave ? -Non.
09:22 -C'est même la première chose que je lui ai dite.
09:25 -Florian, c'est pas parce que j'ai rencontré cet homme que j'oublie ton père.
09:29 Il sera toujours dans mon cœur, tout comme toi.
09:31 -J'espère bien. Tu sais, papa, j'y pense tous les jours.
09:35 Même si je te le dis pas...
09:37 Il me manque.
09:40 -Je sais, mon cœur. Je sais, moi aussi.
09:43 [Sonnerie de porte]
09:44 -T'attends quelqu'un ? -Non.
09:46 -Je vais voir.
09:49 -Mme Lebranc ? -Oui ?
09:51 -Ah oui. -Merci.
09:54 -Oh putain ! C'est un rapide, ton mec !
10:03 -Voilà.
10:06 -C'est beau.
10:08 -Ces roses étaient magnifiques, mais...
10:11 Tout allait tellement vite.
10:13 En même temps, je me disais que c'était pas un problème.
10:17 Je me disais que c'était peut-être ça, le coup de foudre.
10:20 Le restaurant, le parfum, les roses...
10:23 Je pouvais pas refuser ces marques de tendresse et d'amour.
10:26 C'est vrai que je me suis peut-être laissée emporter par tout ça.
10:30 -Quelques jours plus tard, Pascal Guérin lui déclare sa flamme.
10:34 Annie est la plus heureuse des femmes.
10:36 Ils profitent pleinement, tous les deux, de cet instant magique.
10:40 -J'ai jamais passé un moment aussi agréable.
10:44 -C'est vrai, avec toi, je trouve enfin mon équilibre.
10:47 Voudrais-tu devenir ma muse ?
10:53 -Ta muse ?
10:55 -Oui, celle qui inspirera mon prochain livre.
10:57 Excuse-moi.
11:02 Oui ? Oui, mec.
11:06 C'est une excellente nouvelle. Vraiment excellente.
11:12 Je connais même quelqu'un qui serait là pour m'intéresser.
11:15 Très bien, je vous tiens au courant. Merci. Au revoir, mec.
11:21 C'était moi, l'avocat.
11:23 Tu sais le classement financier dont je t'ai parlé concernant mon film ?
11:26 -Oui.
11:27 -Il vient d'avoir les Américains et il me dit que je peux en faire profiter quelqu'un.
11:31 -C'est plutôt une bonne nouvelle.
11:33 -Pour celui qui va en profiter, c'est sûr.
11:35 Il sera tous les jours qu'on peut bénéficier d'une telle profondeur.
11:38 -En plus d'être un artiste, un homme d'affaires.
11:41 -Oui, on l'a souvent dit.
11:43 Tu sais,
11:46 on ne se connaît pas depuis très longtemps, mais...
11:49 j'ai une confiance totale.
11:52 -Merci.
11:53 Moi aussi, tu sais.
11:55 -Quand je t'ai rencontrée au salon de l'épargne, tu cherchais bien à placer des fonds.
12:01 -Ah oui ?
12:02 Les taux bancaires sont tellement peu attractifs, on cherche toujours mieux ailleurs.
12:06 -J'ai envie de te faire profiter de ce placement.
12:10 -Oh non, c'est gênant.
12:12 -Fais-moi plaisir.
12:14 Prends-le comme un cadeau.
12:16 -Merci.
12:19 Tout est allé très vite.
12:24 Il y a eu ce coup de téléphone avec cette possibilité d'en faire profiter quelqu'un.
12:28 Quand il me l'a proposé, j'ai pris ça comme un privilège.
12:31 J'ai accepté sans réfléchir.
12:34 De toute façon, j'étais dans un tel état, je pouvais pas refuser.
12:38 -Pascal Guérin se dit terriblement pointilleux sur les contrats et les placements.
12:42 Il tient à faire un point avec Annie sur sa situation financière
12:45 afin de voir avec elle ce qu'elle peut placer sans risque.
12:49 -Voilà.
12:52 Avec ce que j'ai hérité à la mort de mon mari
12:54 et la totalité des placements que j'ai fait en insurances,
12:56 ça me fait un capital de 380 000 euros.
12:58 -Dis-moi, mais ça va être le jackpot.
13:01 Et à 22 % par an, ça te fait un revenu de 83 600 euros par an.
13:07 -Par an ? Tu te rends compte ?
13:09 -Pardonne-moi cette question, mais vu que c'est toutes mes économies,
13:14 t'es sûr qu'il y a aucun risque ?
13:16 -Ma chérie, s'il y avait le moindre risque,
13:18 tu penses que j'aurais mis l'intégralité de mes droits d'auteur dans ce placement ?
13:21 -Ouais, c'est vrai.
13:23 Désolée de t'ennuyer avec ça.
13:27 Tu dois me trouver bébête.
13:29 Tu sais, je suis pas habituée, moi.
13:31 Je sais vraiment pas comment te remercier.
13:36 -Coucou.
13:37 -Voilà enfin celui dont Annie me parle en permanence.
13:40 Bonjour, Florian. Moi, c'est Pascal.
13:42 C'est drôle.
13:43 Il avait beau être souriant, je le trouvais pas très sympathique.
13:46 J'avais l'impression qu'il en faisait des tonnes,
13:49 comme pour cacher quelque chose.
13:51 Il est même allé demander à ma mère si j'avais des économies.
13:54 Et elle, cette buse, elle lui a dit où je les cachais.
13:57 -Deux jours plus tard, Annie déjeune avec Pascal Guérin et son avocat américain.
14:03 C'est Pascal qui a insisté auprès d'Annie
14:05 pour qu'elle soit présente.
14:07 -Enchantée.
14:09 -Je suis très honorée que vous nous rejoigniez
14:12 dans le petit cercle des investisseurs.
14:14 Pascal a dû vous dire, nous sommes très peu nombreux.
14:18 Il a fait profiter surtout sa famille, sa mère et son frère.
14:22 -Je réplais, n'embête pas Annie avec ce genre de détails.
14:25 L'essentiel, c'est de lui faire profiter du placement.
14:27 -Je vous en suis très reconnaissante.
14:29 -Pascal a dû vous parler des modalités.
14:32 -Tout le monde doit déposer son investissement en cash.
14:35 Je veux dire...
14:37 En espèces.
14:39 C'est pour éviter certaines taxes douanières américaines
14:42 qui affaibliraient le rendement.
14:44 -Ca arrive souvent avec les placements et les transactions ultra-tentives.
14:47 -Rassurez-vous, chère petite madame,
14:49 cette façon de faire est très légale.
14:51 Vous n'avez rien à craindre.
14:53 -Pascal et son avocat n'arrêtaient pas de me parler.
14:57 Ils m'annonçaient les revenus que j'allais toucher,
14:59 me faisaient miroiter la possibilité d'une surprime.
15:02 Ils avaient l'air si sûrs d'eux que je me posais pas de questions.
15:06 Dans l'enthousiasme général,
15:08 de toute façon, j'aurais été prête à tout accepter.
15:10 -Pascal fait en sorte qu'Annie ne puisse à aucun moment
15:14 redescendre de son petit nuage.
15:16 Il ne cesse de lui offrir des fleurs ou des petits cadeaux.
15:19 Pour la mettre en confiance, il lui parle de leur avenir.
15:23 -Tu vas être si jolie, madame.
15:27 Elles sont faites pour écrire.
15:29 -J'ai déjà écrit des poèmes.
15:31 -Ah mais c'est super ! Je peux les lire ?
15:33 Je suis sûr que mon éditeur accepterait de les publier.
15:35 -Non, ce sont juste des petits poèmes.
15:38 -Et alors ?
15:39 Je suis même persuadé que tu es capable de te lancer dans un roman.
15:42 Un beau roman d'amour.
15:45 Tu imagines ton nom sur la couverture ?
15:48 Annie, le grand, le best-seller de l'année.
15:56 -Je sais pas.
15:57 -Maman, elle a pété un pont avec cette rencontre.
16:00 Je l'ai bien vu quand elle l'a invité deux fois à la maison pour manger.
16:04 Il arrêtait pas de lui dire qu'elle allait devenir la plus grande écrivaine.
16:07 Il lui a même dit qu'il se débrouillerait pour qu'elle joue dans le film.
16:10 Elle parle même pas un mot d'anglais. C'est vraiment n'importe quoi.
16:13 -Annie a sorti ses plus belles robes en prévision du prochain déjeuner.
16:17 Un moment important car elle va investir tout son capital dans le film
16:21 en présence de deux producteurs américains.
16:23 -Tu vois, j'aime bien.
16:24 Mais si je repassais chez moi entre la signature chez Lavocat
16:27 et le repas chez les producteurs, je pourrais changer de rôme.
16:30 -Maman, je crois qu'on n'aura pas le temps.
16:32 Il va falloir faire vite.
16:34 Tu voudras plutôt mettre la grise.
16:37 Je pense qu'elle ira mieux avec des manteaux de bison de ta mère.
16:40 Tu sais, ceux dont tu m'as parlé avant-hier.
16:42 -J'avais parlé de mes manteaux de fourrure à Pascal.
16:45 Il y en avait trois. Je les tenais de ma mère.
16:48 Comme je les mettais pas, ils étaient en garde chez un fourreur
16:51 pour pas qu'ils se dégradent.
16:52 C'est vrai que j'étais étonnée qu'il insiste pour que je les rapatrie chez moi.
16:56 Mais bon, il avait toujours réponse à tout.
16:58 -T'es sûre ?
16:59 En plus, c'est pas la période de porter un manteau de fourrure.
17:01 Je vais crever de chaud.
17:02 -Oui, je sais bien. Mais les Américains adorent les femmes en fourrure.
17:05 Pour eux, ça représente les immigrants à la française.
17:08 T'auras une classe folle.
17:10 Une des qui ne te trompera pas les yeux.
17:12 Si tu le fais pas pour toi, fais-le pour moi.
17:21 Ça va être un plus pour les producteurs.
17:23 -Bon, si t'insistes...
17:25 -Le jour fixé pour le rendez-vous avec le notaire et les producteurs américains approche.
17:36 Annie veut être très séduisante.
17:39 Pour cela, elle récupère ses trois manteaux de fourrure.
17:42 -Je suis toute excitée, je sais pas si je vais être à la hauteur.
17:48 Je t'avoue que je suis déjà intimidée avec tes gros producteurs.
17:51 En plus, je parle pas un mot d'anglais.
17:53 -Ne t'inquiète pas. Comme ça, ils ne t'embêteront pas avec leurs questions.
17:56 Dis-moi que tu n'as pas eu de problème.
17:58 T'as bien pu récupérer tes avoirs en espèces.
18:01 -Oui, mais heureusement que j'ai prévenu la banque assez tôt.
18:03 Ça a pas été facile.
18:04 Ils aiment pas trop qu'on vide les comptes.
18:07 Ils pensent qu'on va ouvrir un compte ailleurs.
18:09 -Il t'a bien tout mis en sécurité.
18:11 -Ouais, t'inquiète pas.
18:12 Viens voir.
18:15 -Et voilà.
18:16 -Très bien.
18:23 Tu lui trajettes d'œil méfaut.
18:25 -J'ai pas fermé l'œil de la nuit.
18:34 Je voulais surtout pas rater le réveil.
18:37 Je devais partir très tôt de la maison.
18:40 Pascal m'avait pris un rendez-vous.
18:42 Pascal m'avait pris un rendez-vous chez un célèbre coiffeur esthéticien.
18:45 Il voulait que je sois la plus belle, la plus élégante.
18:49 J'allais en avoir pour toute la matinée.
18:52 Je savais que cette journée allait être importante pour Pascal.
18:57 Malheureusement, pas pour les mêmes raisons.
19:03 -Le grand jour est arrivé.
19:06 Annie a rendez-vous chez le coiffeur.
19:09 Pascal l'accompagne en taxi.
19:11 Il doit revenir la chercher afin de la ramener à la maison pour qu'elle se change.
19:15 -Pfff, j'ai plus où donner de la tête.
19:20 -Maman, je y vais.
19:21 J'en ai marre de devoir tourner en rond comme ça.
19:24 Bon déj', et puis je croise les doigts pour vous.
19:26 -T'as bien cours toute la journée, c'est bien ça ?
19:28 -Euh oui, je quitte à 17h.
19:29 Bye. -Bye.
19:31 -Calme-toi. Sois zen.
19:34 Tu vas voir, tu vas passer une journée extraordinaire.
19:37 Tu vas t'en rappeler toute ta vie.
19:40 -C'est bon.
19:41 Il est bientôt midi.
19:54 La coiffure et les soins esthétiques d'Annie sont terminés depuis une heure,
19:58 mais elle attend toujours Pascal, qui n'est pas venu la chercher.
20:02 -J'étais complètement affolée à l'idée d'arriver en retard chez l'avocat et de louper la signature.
20:07 Je me disais que j'allais mettre en péril les affaires de Pascal.
20:10 Mais je savais pas où il était, il répondait pas au téléphone.
20:14 Je me faisais un sang d'encre.
20:16 Au bout d'une heure, j'ai pris la décision de prendre un taxi
20:19 et rentrer chez moi pour me changer.
20:21 C'est pas vrai.
20:29 Mais les fourreurs...
20:30 La télé...
20:32 On est sorties.
20:35 Oh mon Dieu !
20:36 Annie est anéantie.
20:50 Il lui faut plusieurs minutes pour admettre la triste réalité.
20:54 Pascal a profité de son rendez-vous chez le coiffeur pour la cambrioler,
20:58 lui voler toutes ses économies et ses fourrures.
21:01 -Quand je suis rentré du lycée et que j'ai tout découvert,
21:05 j'étais vraiment fou furieux.
21:07 Ma mère, elle tenait à peine debout.
21:10 Les Fnics, ils venaient tout juste de repartir.
21:12 Ils avaient relevé les empreintes de Pascal Guérin.
21:15 Cette enfoirée, il m'avait même tiré mes thunes !
21:17 -J'avais eu la bêtise de confier un double de mes clés à Pascal.
21:21 Ça a dû être un jeu d'enfant pour lui de rentrer chez moi
21:25 et de prendre ce qu'il voulait.
21:27 À aucun moment dans les jours qui ont précédé,
21:32 j'ai senti la moindre chose qui aurait pu m'alerter
21:35 sur ce qui allait se passer.
21:38 Le plus dur dans cette histoire, c'est...
21:43 En plus du vol, c'est que...
21:47 cet homme m'a fait croire au grand amour.
21:50 -Grâce aux empreintes laissées dans l'appartement,
21:54 les policiers de la 4e division de police judiciaire
21:57 ont très vite identifié l'escroc.
22:00 En réalité, il est connu sous le nom de Frank Balto.
22:03 Il est déjà recherché pour le même genre d'escroquerie.
22:06 Sous le coup d'un mandat de recherche,
22:10 l'individu court toujours, prêt à faire de nouvelles victimes.
22:13 -Notre émission est terminée.
22:21 Je vous donne rendez-vous très bientôt pour un nouveau numéro.
22:23 ...