Ma patronne est folle de moi

  • il y a 6 mois
Le Jour où tout a basculé - Ma patronne est folle de moi - E62S1
Transcript
00:00 [Générique]
00:24 Nous suivons Thibault employé dans une entreprise de transport.
00:28 Le mari de sa patronne vient de la quitter et elle jette son dévolu sur le jeune homme.
00:33 Est-ce qu'on va bosser mais on va se détendre aussi ?
00:37 De plus en plus j'étais mal à l'aise mais je savais pas quoi faire.
00:40 Mais celui-ci en aime une autre et repousse les avances de sa présidente.
00:44 Vous allez me payer ça !
00:46 Vous me le paierez !
00:48 Thibault aura-t-il le courage de dénoncer le harcèlement sexuel dont il est victime ?
00:52 Je te dis toujours ce que je veux, tu sais bien.
00:53 [Générique]
00:58 Il n'y a pas que les femmes qui sont victimes de harcèlement sexuel.
01:01 Les hommes aussi.
01:03 C'est plus rare mais ça existe.
01:05 Nous allons vous raconter l'histoire d'une femme, chef d'entreprise,
01:08 qui ne supporte pas que son jeune employé lui résiste.
01:12 Jusqu'où ira-t-elle ?
01:13 C'est ce que nous allons voir.
01:15 Cette histoire est inspirée de faits réels.
01:20 Nous sommes dans une petite ville proche de Lille,
01:22 dans les locaux de la société Tollémaire Transport.
01:25 Une entreprise familiale d'une soixantaine d'employés.
01:28 Bonjour tout le monde !
01:29 Ça va ?
01:30 Après une école de commerce et divers emplois,
01:33 Thibault Pérez est entré dans l'entreprise il y a dix mois.
01:36 Il est chargé de la prospection de nouveaux clients.
01:39 Compétent et sympathique, Thibault est apprécié de tous.
01:42 Il a très vite trouvé sa place au sein de la société.
01:45 Salut ma poule !
01:46 Ça va ?
01:46 Oui, il est bien coiffé ce matin.
01:48 Ah ouais, comme tous les matins.
01:50 Allez !
01:52 Ah !
01:54 [Musique]
02:02 Je savais que c'était toi qui avais égaré le dossier.
02:05 Tu me dois un dej.
02:06 Vincent Marais est responsable des plannings.
02:08 Il est délégué du personnel.
02:10 Il travaille depuis dix ans chez Tollémaire Transport,
02:12 où il a commencé comme chauffeur.
02:14 Gentil garçon, il a l'art d'arrondir les angles
02:17 et de régler les problèmes.
02:18 Alors au fait, c'était bien le bowling ?
02:20 Oui, c'était top, j'ai fait six strikes.
02:23 La dernière, c'est de pas venir.
02:25 C'est parce que j'étais pas là que t'as fait six strikes.
02:27 Du hands !
02:28 Oh le gros ventard !
02:29 Attends, j'étais le dieu sur la piste.
02:31 Le dieu sur la piste.
02:33 En attendant, le dieu des pistes,
02:34 il va prendre son dossier allemand
02:35 et puis il va à La Réunion.
02:36 La patronne nous attend.
02:38 T'es pas un peu jaloux là ?
02:39 Oh, ouais.
02:41 C'est moche.
02:43 Marianne Tollémaire-Jacquet a hérité de l'entreprise
02:46 fondée il y a 50 ans par son père.
02:48 C'est une femme à poing qui dirige seule la société depuis 15 ans.
02:52 Elle a réussi à s'imposer dans un milieu plutôt macho,
02:55 sans renier pour autant sa féminité.
02:57 Elle est mariée depuis 25 ans à Frédéric Jacquet,
03:00 un pilote de ligne très souvent absent.
03:03 Entrez !
03:06 Bonjour Marianne.
03:07 Bonjour.
03:08 Bonjour les garçons, installez-vous.
03:11 Bah, j'espère que vous êtes bien reposés ce week-end
03:14 parce que la semaine va être sportive.
03:16 Moi j'étais sage comme une image.
03:18 Barbecue et barbecue.
03:19 Bah, moi aussi. Enfin, bowling et bonzaine.
03:23 Et boîte de nuit, oui. Oh, on les connaît les célibataires.
03:25 Je vous jure que non. Non, moi ça m'amuse pas les boîtes.
03:28 Oui, je sens. Tu penses que je vais te croire.
03:31 Bon, allez, trêve de plaisanteries.
03:33 On en est où avec l'Allemagne ?
03:35 Marianne, c'était une patronne plutôt sympa.
03:37 Elle tutoyait tout le monde, on l'avoue, vous voyez.
03:40 Bon, elle était dure. Il fallait que le boulot soit fait et bien fait.
03:43 Les transports, c'est quand même un secteur ultra concurrentiel.
03:46 Bon, y a pas question de compter les heures,
03:48 faut être toujours sur le coup.
03:49 Bon, Marianne, elle lâchait rien.
03:51 C'est pas le genre du tout de boss avec qui on peut taper l'angle d'eau.
03:54 Ça, non.
03:56 Mais bon, avec de l'humour, on chambrait souvent.
04:00 Ce soir-là, comme souvent,
04:02 c'est à la nuit tombée après avoir bouclé un dossier urgent
04:05 que Thibault quitte les locaux de l'entreprise.
04:07 Il pensait être seul, mais dans le bureau de la directrice,
04:11 un bruit attire son attention.
04:13 Marianne ?
04:18 Marianne, c'est vous ?
04:20 Entre.
04:22 Ça va pas ?
04:31 Pas fort, non.
04:33 Sors-toi un verre, si tu veux.
04:35 Ça aura l'air moins con si on boit à deux.
04:37 Merci, mais en fait, quoi ?
04:39 30 ans de mariage !
04:44 Et ça vous met dans ces états-là ?
04:46 On aurait dû fêter nos 30 ans de mariage en septembre.
04:49 Mais Hubert me quitte.
04:51 - Ah merde. - Après tout ce qu'on a vécu ensemble.
04:53 Tu sais ce qu'il osait me dire ?
04:55 Il m'a dit que...
04:57 que j'étais plus mariée avec ma boîte qu'avec lui.
05:00 Mais qu'est-ce qu'il aurait voulu ?
05:02 Il aurait voulu que je...
05:04 que j'arrête de bosser et que je l'attende tranquillement,
05:06 en faisant des bons petits ragots.
05:08 54 ballets.
05:12 J'ai 54 ballets !
05:14 Oui, mais alors, vous êtes jeune, Marianne.
05:16 Et puis vous êtes une battante.
05:18 Non, mais moi, je suis sûr que vous allez trouver quelqu'un de bien.
05:20 Besou. Mon petit vieux pour finir mes jours.
05:22 - On va faire si bien. - Mais n'importe quoi.
05:24 Mais n'importe quoi.
05:26 Et puis, vous êtes une très belle femme, Marianne.
05:28 Vous réussissez toujours ce que vous voulez.
05:30 Même si tu le penses pas, c'est...
05:32 - Je le pense. - C'est gentil de me dire ça.
05:34 Je le pense.
05:36 Bon, allez.
05:38 Rentre chez toi.
05:40 J'étais assez emmerdée avec mes histoires.
05:42 Bon, à demain.
05:44 Oui, et puis demain sera un autre jour.
05:46 - Non, mais ça va aller ? - Oui, oui, oui.
05:48 - Sûr ? - Ça m'a fait du bien de parler, tu sais.
05:50 - Allez. - Bon.
05:52 - Ça ira. - OK.
05:54 Le lendemain,
06:00 après avoir déjeuné ensemble,
06:02 Thibaut et Marianne reviennent au bureau.
06:04 Bon, merci pour le déjeuner.
06:06 Ça m'a fait plaisir.
06:08 Tu sais, si t'avais pas été là hier soir, je...
06:10 Mais non, mais faut pas dire des bêtises comme ça.
06:12 Allez, au boulot.
06:14 En fait, Vincent t'a dit ?
06:16 C'est bon pour l'Allemagne.
06:18 Oui, on va se les faire, ces Alsaciens.
06:20 Tu me prépares le délire en anglais ?
06:22 Of course. No problem, boss.
06:24 J'avais été surpris par son invitation à déjeuner.
06:36 C'était pas son...
06:38 C'était pas son habitude d'inviter des collaborateurs.
06:40 En général, elle invite des clients, ouais,
06:42 mais pas de collaborateurs. Enfin, sauf si
06:44 y a les clients et les... Voilà, vous voyez ce que je veux dire.
06:46 Mais...
06:48 Sinon, bah, on s'était raconté nos vies.
06:50 Mais pas trop de boulot.
06:52 C'est ça qui m'avait étonné.
06:54 En fait, elle avait été reconnaissante
06:56 que je lui remonte le moral.
06:58 Mais, bon, sa reconnaissance,
07:02 elle s'est pas arrêtée un déjeuner.
07:04 Donc...
07:06 Tiens, c'est pour toi.
07:08 Qu'est-ce que c'est ?
07:10 Le beeper pour le parking direction.
07:12 Ah, bah, c'est sympa, mais pourquoi ?
07:14 Parce que t'as dû le demander, banane.
07:16 Bah, non, j'ai rien demandé, non ?
07:18 Ordre de Marianne.
07:20 T'as du bol, toi.
07:22 Ce parking, y a que la direction qui a le droit.
07:24 Oui, je sais, mais je n'ai rien demandé.
07:26 Ça fait même pas un an que t'es dans la boîte.
07:28 Moi, ça fait dix ans que j'ai jamais eu le droit à ce type de privilège.
07:30 T'es dans les petits papiers de la patronne, toi.
07:32 C'est pas un problème.
07:34 T'es dans les petits papiers de la patronne, toi.
07:36 Rime, tiens, Thibault.
07:40 Je te présente Rime.
07:42 Elle vient d'être engagée comme comptable en CDI.
07:44 Bonjour, enchantée.
07:46 Très heureux. Et puis, bienvenue chez Tolmère.
07:48 Et puis, bravo pour CDI, hein.
07:50 Merci.
07:52 Vous allez être amenés à bosser ensemble.
07:54 Rime va s'occuper de la comptabilité client,
07:56 et Josy garde la comptabilité fournisseur.
07:58 Très bien. Et tu t'installes où ?
08:00 Je vais prendre le poste de Sonia.
08:02 Bonne première journée, Rime.
08:04 Merci. Thibault.
08:06 Merci, Thibault.
08:08 Ça va, on se calme.
08:12 Allez.
08:14 Merci pour le resto.
08:20 De rien.
08:22 Au fil des jours, une relation extra-professionnelle naît entre Rime et Thibault.
08:24 C'est en toute discrétion
08:26 qu'ils se retrouvent pour des déjeuners en tête à tête.
08:28 Mais pour toi, j'ai fait un effort.
08:30 Sympa.
08:32 Bon, ma voiture est là.
08:34 Ah. Bon, bah, à demain.
08:36 Ouais.
08:38 Bonne soirée.
08:40 Et tu fais quoi, ce week-end ?
08:42 Rien de spécial.
08:44 J'irais bien à la mer, manger des huîtres.
08:46 Et toi ? Ouais, très bonne idée.
08:48 Ça te dit ? J'organise tout.
08:50 Oui. OK. Bon.
08:52 À demain. Ouais.
08:54 Quand je suis rentrée chez Tholmère,
08:56 j'étais trop contente.
08:58 En fait, c'était mon premier CDI.
09:00 Après mon BTS comptabilité,
09:02 j'ai fait pas mal de CDD, de stages.
09:04 C'était pas facile.
09:06 Quand ils m'ont embauchée, ça faisait sept mois que j'étais au chômage.
09:08 Et chez Tholmère,
09:10 y avait une super ambiance.
09:12 J'étais plutôt bien payée,
09:14 et puis... y avait Thibault.
09:16 On s'est tout de suite plu.
09:18 Et...
09:20 On s'est tout de suite plu.
09:22 Et...
09:24 On a plein de points communs.
09:26 C'était marrant parce qu'on était du même quartier, à Lille.
09:28 Ce soir-là,
09:32 Thibault est seul chez lui.
09:34 Il n'attend personne.
09:36 Pourtant, on sonne à sa porte.
09:38 [Bruit de porte]
09:40 [Bruit de porte]
09:42 [Bruit de porte]
09:44 [Bruit de porte]
09:46 [Bruit de porte]
09:48 [Bruit de porte]
09:50 [Bruit de porte]
09:52 Ah, bonsoir.
09:54 Bonsoir.
09:56 Je te dérange ?
09:58 Tu n'es pas seul, peut-être ?
10:00 Ben non, non. Enfin, si, si, je suis seul.
10:02 Mais vous me dérangez pas.
10:04 Je viens de voir pour le dossier Moulina.
10:06 Ah oui, je sais, il est tard.
10:08 Je dois aller voir demain matin.
10:10 Comme il y a des trucs que je ne comprends pas bien dans tes projections,
10:12 je me suis dit que plutôt de t'appeler,
10:14 j'aurais aussi vite fait de passer.
10:16 Non ?
10:18 Oui, je me suis peut-être planté dans mes tableaux.
10:20 Oh, non, non, non, non, non.
10:22 Il y a juste quelques chiffres qu'il faut que tu m'expliques.
10:24 Tu ne me fais pas rentrer ?
10:28 Ah, si, si.
10:30 Mais c'est un peu le bazar.
10:32 C'est pas grave.
10:34 Je vais me mettre à terre.
10:36 Ah, vous voulez boire quelque chose ?
10:52 Un petit whisky, je dis pas non.
10:54 D'accord.
10:56 Whisky.
10:58 Je reviens, je vais chercher des glaçons.
11:06 Ah, j'ai plus de glaçons.
11:16 Mais j'ai du soda frais, par contre.
11:18 Non, non, sec, sec.
11:20 Ça ira très bien.
11:22 Ah, ok.
11:24 Merci.
11:26 Merci.
11:36 Tu...
11:42 Tu viens t'asseoir à côté de moi ?
11:44 Euh, oui.
11:46 Mais je veux pas vous déranger.
11:48 Oh, mais tu ne me déranges pas. Allez, viens.
11:52 Voilà.
11:54 À nous.
11:58 Santé.
12:00 Oh, mais vous ne vouliez pas regarder les...
12:04 Enfin, les tableaux d'amortissement ?
12:06 Euh, si.
12:08 D'accord, t'es bien sérieux, toi, tu sais.
12:12 Euh, bon, bah, écoute, je vais te montrer.
12:14 Non, mais ce soir-là, elle m'a vraiment draguée.
12:20 Non, mais les dossiers Moulina, c'était n'importe quoi.
12:22 C'était un prétexte pour venir chez moi.
12:24 Alors, elle est venue chez moi, elle est restée une heure.
12:26 Elle a pris un whisky, deux whisky.
12:28 À un moment donné, bon, elle est partie.
12:30 Et sur... Enfin, c'était hallucinant.
12:32 En partant, elle m'a fait grosse bise.
12:34 Mais c'était...
12:36 C'était vraiment limite.
12:38 Bon, après, le lendemain, les gens qui suivaient,
12:40 elles m'envoyaient des SMS.
12:42 Enfin, elles faisaient des allusions,
12:44 quand même, limite.
12:46 Oui, mais toi, qu'est-ce que tu veux avec le temps ?
12:48 C'est bien les 20 tonnes que tu veux.
12:50 Non, mais...
12:52 En effet, quelques jours plus tard,
12:54 alors qu'il travaille avec Vincent,
12:56 c'est un MMS d'un genre un peu particulier
12:58 que reçoit Thibault.
13:00 Non.
13:02 Bon, et moi, je veux être une seule solution.
13:04 Alors, c'est de...
13:06 Non, c'est 3 20 tonnes, cette semaine.
13:08 Bon, alors, OK, je vais demander à Pierre
13:10 s'il peut lâcher les siennes 24.
13:12 Ça peut marcher.
13:14 OK.
13:16 Elle est à poil.
13:18 Quoi ?
13:20 Tu reçois des MMS ultra-chauds, toi ?
13:22 C'est qui cette coquine ?
13:24 Je sais pas.
13:26 J'ai pas vu sa tête. C'est qui ?
13:28 Je la connais ?
13:30 Je ne sais pas.
13:32 Tu vas me faire croire que c'est une erreur aussi, non ?
13:34 Allez, vas-y, dis-moi, fais pas ton chien.
13:36 Putain, tu me lâches, OK ?
13:38 Allez, occupe-toi plutôt de tes 20 tonnes.
13:44 -Le MMS a été le début du bombardement.
13:46 Tous les jours et même la nuit.
13:48 Il y a eu des SMS, des MMS,
13:50 des mails, des messages sur mon répondeur.
13:52 Il y a glissé même des post-it
13:54 dans mes dossiers.
13:56 Aussi, elle m'envoyait des cigares chez moi,
13:58 des bouteilles de vin.
14:00 Enfin, de plus en plus, j'étais mal à l'aise,
14:02 mais je savais pas quoi faire.
14:04 Mais elle, ça avait l'air de l'amuser.
14:06 J'arrivais à esquiver, mais pas tout le temps.
14:12 -Rim et Thibault ont désormais une véritable relation amoureuse.
14:14 Ils s'organisent pour n'éveiller aucun soupçon
14:16 chez leurs collègues.
14:18 Dix jours plus tard,
14:22 alors qu'il a refusé l'invitation à déjeuner
14:24 de sa patronne, Thibault la croise
14:26 devant la pizzeria Saint-Marco,
14:28 le restaurant voisin de l'entreprise.
14:30 -J'adore. En tout cas, c'est pas la première fois que j'y vais.
14:34 Ah, tu es là, toi !
14:36 T'as changé d'avis ?
14:38 La fin fait sortir le loup du bois ?
14:40 -Non, je me suis dit que... -Allez-y, vous deux, je vous rejoins.
14:42 Tu t'es dit "Marianne doit avoir fini",
14:46 je vais y aller tranquille, hein ?
14:48 -Pas du tout, mais pourquoi vous dites ça ?
14:50 -Parce que depuis quelque temps, tu me fuis.
14:52 Si, si.
14:54 Tu vas refuser deux déjeuners et un dîner.
14:56 Et je sens que tu vas te défiler pour le séminaire du mois prochain.
14:58 -Pas du tout,
15:00 mais je serai là au tout cas, bien sûr.
15:02 -J'espère bien, oui. Parce qu'on va bosser,
15:04 mais on va se détendre aussi.
15:06 -Ah ouais ? Ça va être super.
15:08 -Je vous laisse, parce qu'ils vont
15:10 terminer le service, là. -Mange pas trop, hein !
15:12 Faudrait pas gâcher tout ça.
15:14 -Une main aux fesses, ouais.
15:22 Comme un mec ! C'est dégueulasse, ça se fait pas !
15:24 Elle devenait de plus en plus pressante,
15:26 moi, je savais pas comment j'allais me défiler.
15:28 Et puis, y avait Rime !
15:30 -Quand y a eu l'histoire d'Aman,
15:32 ça devait faire 15 jours qu'on sortait ensemble.
15:34 On faisait super attention
15:36 à ce que ça ne se sache pas dans l'entreprise.
15:38 Au début,
15:40 quand Thibaut me racontait ce qu'elle lui disait,
15:42 les petits mots doux, ça me faisait plutôt rire.
15:44 Mais à partir de là, franchement,
15:48 ça me faisait plus du tout rire.
15:50 -Quelques jours plus tard, un soir,
15:54 Marianne Tollemère-Jacquet demande à Thibaut
15:56 de rester tard au bureau. Elle a besoin
15:58 de lui pour une conférence téléphonique
16:00 avec des clients polonais. -C'est mon anniversaire !
16:02 Je dois aller rejoindre des amis,
16:04 mais avant, je voulais qu'on fête ça ensemble.
16:06 Champagne ?
16:08 -Ouais.
16:10 Et une petite coupe.
16:12 Ça, c'est les Polonais ?
16:14 -Mais y a jamais eu de Polonais !
16:18 C'était un prétexte
16:20 pour t'avoir pour moi toute seule.
16:24 Allez !
16:30 Détends-toi, y a que nous deux.
16:32 -Bon bah...
16:34 À votre santé, et puis tous mes voeux.
16:36 -Tu peux me tutoyer, tu sais.
16:38 Oh ! T'es venu les mains vides !
16:42 C'est pas grave, tu sais.
16:44 Comme cadeau, je fais juste un baiser.
16:46 -Non, non, non, je ne veux pas.
16:48 Pardon, non.
16:50 -J'obtiens toujours ce que je veux, tu sais bien.
16:52 Si tu passes cette porte,
16:54 tu peux dire adieu à la direction commerciale.
16:56 -Mais je m'en fous ! Je ne peux pas !
16:58 Vous me dégoûtez ! Je ne peux pas !
17:00 -Je te dégoûte.
17:02 Je te dégoûte !
17:04 Eh bah toi, t'es mort ! T'es mort, tu sais !
17:06 Casse-toi, minable !
17:08 -Ça a été super violent.
17:12 Non mais j'avais l'impression d'être un bout de viande.
17:14 Non mais c'est dégueulasse !
17:16 Non mais comment est-ce qu'on peut forcer quelqu'un à faire ça ?
17:18 Alors après, j'ai pas pu rentrer chez moi, je suis allé chez Rime.
17:22 Et la semaine qui a suivi, bah elle a commencé à se venger.
17:28 -Dans un premier temps,
17:30 Marianne l'oblige à quitter son bureau pour l'échanger avec celui de Vincent.
17:32 Elle veut lui faire comprendre que dans l'entreprise,
17:36 ce n'est pas lui qui va évoluer,
17:38 mais son collègue.
17:40 -C'est sûrement provisoire, tu sais.
17:54 Parfois, elle fait des coups comme ça.
17:56 Je comprends pas.
17:58 Je suis désolé, Thibaut.
18:00 -Prends pas la tête, t'es un type pour rien.
18:02 Je sais pourquoi elle fait ça, c'est pour faire chier.
18:04 -Au fur et à mesure, c'était de pire en pire.
18:06 Franchement, elle prenait un malin plaisir à l'millier.
18:08 Il allait au boulot, il pleurait,
18:12 il dormait pas de la nuit, ça m'inquiétait.
18:14 Je suis venue vivre chez lui.
18:16 Et au bout de 2-3 semaines,
18:18 vu que ça n'allait pas mieux,
18:20 je l'ai convaincue d'aller voir un psy.
18:22 Qui voulait pas.
18:24 Le psy lui a prescrit des médicaments.
18:26 Antidépresseurs et somnifères.
18:28 -Mais c'est n'importe quoi, ce planning !
18:32 C'est de la merde !
18:34 T'es nul ! Tu me refais ça pour ce soir, Thibaut.
18:36 Vous deux, vous pouvez y aller.
18:38 Une explication, Thibaut ?
18:42 -Je vais le refaire.
18:44 -Il est nul, ce planning, hein !
18:46 Mais tu vaux bien mieux que ça !
18:48 Vincent, comme commerçant, c'est pas une flèche !
18:52 -Je sais pas, je me suis sûrement trompée.
18:54 Tu sais,
18:56 il ne tient qu'à toi de reprendre ton poste.
18:58 -Si tu veux.
19:00 -C'est ça, vas-y.
19:02 -Je suis revenu, mais attends...
19:06 -Thibaut comprend que sa patronne ne changera pas d'attitude.
19:08 Il est dans une impasse.
19:10 Vincent est délégué du personnel.
19:12 Il lui fait part de son intention
19:14 de porter plainte pour harcèlement sexuel.
19:16 -Pour harcèlement sexuel ?
19:18 Putain, non, écoute...
19:20 -Non, non, ça marchera jamais.
19:22 C'est sa parole contre la tienne.
19:24 En plus, t'es un homme,
19:26 on n'y croira pas.
19:28 T'as pas de preuves ? -Mais si !
19:30 J'ai des SMS, j'ai des e-mails...
19:32 J'ai même un MMS que tu as vu, alors...
19:34 -Oui, mais on voyait pas sa tête,
19:36 ça pouvait être n'importe qui.
19:38 Non, non, attends, Thibaut...
19:40 Porte pas plainte, Thibaut. Fais pas ça et te connerie.
19:42 -Il avait énormément honte.
19:44 Il avait honte et c'était lui la victime.
19:46 Je ne voyais pas comment il pouvait s'en sortir
19:48 en portant plainte.
19:50 Mais tout le monde le décourageait.
19:52 Il avait même vu un avocat qui lui avait dit
19:54 qu'il avait peu de chances de gagner.
19:56 Déjà, pour une femme, c'était difficile,
19:58 alors pour un homme...
20:00 Et que ça risquait d'être encore plus difficile pour lui.
20:02 -Tu as bien fait de venir m'en parler.
20:04 Thibaut, en ce moment,
20:06 il tourne pas très rond.
20:08 Toi, à son poste, tu es parfait.
20:10 Ne gâche pas tout pour des conneries.
20:12 -D'accord, mais...
20:14 -Oh, ne t'inquiète pas !
20:16 Il a du lire.
20:18 S'il te parle encore de ses histoires de plainte,
20:20 tu viens me le dire.
20:22 Hein ? Allez ! Au boulot !
20:24 -Bon, j'étais tout le temps
20:28 de mauvaise humeur.
20:30 J'étais devenu complètement parano, je parlais à personne...
20:32 Je m'étais totalement isolé
20:34 dans la société.
20:36 Et puis là... Je craquais.
20:38 J'ai décidé
20:40 de prendre un arrêt maladie.
20:42 Alors j'ai pris trois semaines.
20:44 J'avais besoin...
20:46 Donc j'ai dormi...
20:48 J'ai beaucoup réfléchi...
20:50 J'ai fait le point, en fait,
20:52 avec la situation, parce que j'en pouvais plus.
20:54 Et là,
20:56 ça commençait à aller mieux. Je me suis dit...
20:58 Bon... Allez, faut se battre !
21:00 Et la veille de ma reprise,
21:04 Marianne est venue chez moi le soir.
21:06 -Arrête ! -Qu'est-ce que t'as mis dans ton sauvetage ?
21:12 -Ah, bah viens !
21:14 -Non ! -J'ai pas fait exprès !
21:16 Attends !
21:18 -Eh bien, ça va mieux,
21:28 on dirait. Tant mieux !
21:30 -Bonsoir.
21:32 -Je suis heureuse que tu reviennes travailler demain.
21:34 On va fêter ça !
21:36 Oh, j'ai été un petit peu
21:38 dure avec toi, mais...
21:40 -Je tiens beaucoup à toi, tu le sais bien.
21:42 -Qui aime bien châtie bien. -On a sonné ?
21:44 -Ah, je comprends mieux.
21:48 Vous allez me payer ça !
21:50 Vous me le paierez !
21:52 -Le lendemain, je suis quand même retourné au boulot.
21:58 Mais je l'ai croisée deux fois,
22:00 elle m'a complètement ignorée. Pas un mot.
22:02 -Moi, pareil. J'ai eu une réunion
22:04 dans son bureau, elle m'a à peine regardée.
22:06 Du coup, je m'étais dit qu'elle avait compris
22:08 et qu'elle allait me ficher l'appel.
22:10 Tu parles !
22:12 -Un recommandé de la boîte.
22:20 -Quoi ? Ouvre !
22:22 -Procédure de licenciement.
22:36 -Quoi ?
22:38 -Faute grave.
22:40 Non...
22:42 -Attends, mais j'hallucine.
22:44 -Vole !
22:46 Elle m'accuse de vol, cette salope.
22:50 -Elle va trop loin.
22:52 -Il y a des témoins.
22:54 -À cause de moi ! Hein ?
22:56 -Ca ne sert à rien de gueuler, tu ne m'impressionnes pas,
22:58 mon petit Thibault.
23:00 Je n'accuse pas sans preuve, j'ai un témoin,
23:02 figure-toi. -Mais c'est n'importe quoi,
23:04 c'est un menteur ! Mais pourquoi vous en prenez
23:06 à elle, hein ? Pourquoi ?
23:08 Ah mais c'est parce que je ne veux pas coucher avec vous, c'est ça ?
23:10 Mais c'est dégueulasse, c'est dégueulasse, mais virez-moi !
23:12 Virez-moi ! -Non.
23:14 Toi, je t'aime, tu le sais bien.
23:16 Je veux te garder près de moi.
23:18 -Mais vous êtes une dingue, une folle !
23:20 -Elle m'a dit que si je témoignais pas,
23:26 elle ne m'emmènerait pas au planning,
23:28 mais qu'elle me ferait descendre à l'entretien,
23:30 aux archives.
23:32 J'en peux plus, moi.
23:34 Je suis un salaud, Thibault.
23:36 -Mais non ! Et puis t'as refusé.
23:38 Rentre pas dans ton jeu.
23:40 -Assieds-toi, Vincent.
23:42 -Elle m'a filé ton job
23:44 pour t'emmerder, pas pour mes qualités.
23:46 Ça fait des années
23:48 qu'elle se fout de moi, qu'elle me mène par le bout du nez.
23:50 J'en peux plus,
23:52 je veux pas devenir dingue.
23:54 Alors si vous portez plainte, je témoignerai.
23:56 Il faut que ça s'arrête. -On va porter plainte, hein ?
23:58 Et puis alors là, tu vois,
24:00 si c'est une justice, on va sortir la tête haute.
24:02 -Oui. -Oui, c'est ce qu'on a fait.
24:04 -Oui. -Oui.
24:06 -On a porté plainte à la fois pour son licenciement abusif
24:08 et le harcèlement sexuel.
24:10 C'était long et dur.
24:12 -Oui, surtout pour Thibault,
24:14 parce que, encore moi, ça a été rapide, sans preuve.
24:16 Elle a même pas fait appel.
24:18 J'ai une grosse indemnité.
24:20 Pour Thibault, comme elle a vu que ça tournait mal,
24:22 elle a voulu arranger ça à l'amiable.
24:24 -Non, j'ai refusé. J'ai trop souffert.
24:26 Ça a duré plus d'un an, quand même.
24:28 -Moi, je voulais vraiment que tout le monde le sache.
24:30 Elle a quand même été condamnée à 6 mois avec sursis.
24:32 C'est pas grand-chose, mais bon, quand même.
24:34 Et puis, j'ai eu une indemnité aussi.
24:36 -Ouais, et avec nos indemnités,
24:38 on a ouvert une boîte de transport.
24:40 -Ouais, on est allés au Touquet, à la mer.
24:42 Je le dis ? -Quoi ?
24:46 -Ah oui ! Je suis enceinte.
24:48 -Ouais.
24:50 J'espère que ça serait une fille, quand même.
24:52 -Ouais.
24:56 -Notre émission est terminée.
24:58 Je vous donne rendez-vous très bientôt
25:00 pour un nouveau numéro.
25:02 ...