• il y a 8 mois
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Chaque vendredi, Eugénie Bastié dévoile aux auditeurs sa «Revue de presse» hebdomadaire et ses idées.
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Transcription
00:00 Nous Pascal, parce que Eugénie Bastier va parler d'un sujet, je pense, qui va lui alimenter les conversations.
00:04 Bonjour Eugénie !
00:05 Bonjour Détry !
00:06 Vous souhaitez revenir aujourd'hui, Eugénie Bastier, sur la loi sur la discrimination capillaire.
00:11 Elle a été votée hier en première lecture à l'Assemblée.
00:14 Oui, Victor Schoelcher, Simone Veil et Robert Badinter peuvent aller se rhabiller.
00:18 Hier, le député guadeloupéen Olivier Servat a fait voter une loi historique au Parlement
00:23 abolissant la discrimination capillaire, ce vestige odieux de l'ancien monde raciste et capillocentré.
00:30 Dans un discours vibrant, l'élu, dont la circonscription est l'une des plus pauvres de France,
00:34 a évoqué le sort des femmes noires qui se sentent obligées de se lisser les cheveux,
00:37 des personnes rousses, victimes de nombreux préjugés, ou des hommes chauves.
00:42 J'en sens certains viser dans cette pièce.
00:44 C'est pas comme parlé !
00:46 Notre pays est-il capillophobe ?
00:49 Alors en réalité, il n'y a pas vraiment d'études sur l'ampleur du phénomène en France.
00:52 Le rapport des députés cite une étude américaine sur les afro-descendants
00:57 et le livre de Michelle Obama, où celle-ci avoue qu'elle s'est lissée les cheveux pendant les 8 ans de mandat de son époux.
01:03 Alors je pose la question, doit-on vraiment changer la loi française en raison des complexes de la première dame américaine ?
01:09 Mais bon, vous savez, si le vélo du progrès n'avance pas, il tombe.
01:13 D'ailleurs je pense qu'il faudrait aller plus loin, cher Dimitri.
01:15 Il faudrait aussi punir la discrimination vestimentaire.
01:19 Ainsi, on ne pourrait plus se moquer de Yann Barthez et de sa peau de mouton synthétique vers cacahuare de zadistes branchés
01:26 qu'il a mise pour aller débattre avec les députés à l'Assemblée nationale.
01:29 Vous avez raison, vous risquiez de tomber pour discrimination avec de tels commentaires.
01:33 Eugénie, vous souriez, mais ce texte sur les discriminations capillaires finalement, il n'enlève rien à personne.
01:39 Enfin, on peut tout de même s'interroger sur l'utilité de cette loi.
01:42 Rappelons qu'il est déjà interdit de discriminer sur le physique dans notre pays.
01:46 Ajouter un critère supplémentaire aux 25 critères de discrimination qui existent déjà,
01:51 c'est un gage supplémentaire de complexité normative pour des employeurs qui n'en ont vraiment pas besoin.
01:56 En fait, on a un peu l'impression qu'à l'Assemblée nationale en ce moment, c'est le concours lépine de la surenchère sociétale.
02:02 Vous voyez par exemple cette autre proposition, la proposition de loi ELV sur le congé menstruel.
02:08 C'est un congé pour les femmes qui ont leurs règles douloureuses.
02:10 Il faut d'ailleurs lire l'exposé des motifs, où l'on parle non pas de femmes, mais de personnes menstruées.
02:16 Et on lit que les douleurs de règles ne concernent pas que les femmes, mais aussi les personnes LGBTQ+.
02:23 Donc si on comprend bien, un homme qui se sent femme pourrait faire valoir un congé menstruel, on nage en plein délire.
02:29 Mais pour la discrimination capillaire, comme pour le congé menstruel, c'est la même mécanique victimaire.
02:33 On prend l'exemple sur ce qui se fait à l'étranger, les États-Unis pour les cheveux, l'Espagne pour le congé menstruel.
02:39 Pour en faire un marqueur sociétal, sans réfléchir vraiment aux demandes profondes des citoyens français.
02:44 Vous trouvez que la loi est détournée de son objectif ?
02:47 Tout cela peut paraître anecdotique, voire même amusant, mais ça révèle un rapport à la loi qui est profondément vicié.
02:53 On attend de l'État qu'il répare les moindres désagréments de l'existence.
02:57 Bien sûr que les propos blessants sur l'apparence physique peuvent être très déplaisants, bien sûr qu'il existe des gens impolis et méchants.
03:03 Bien sûr que les règles, notamment en raison de l'endométriose qu'il faut combattre, sont un enfer pour certaines femmes.
03:09 Mais pourquoi ne pas faire confiance aux entreprises et aux médecins pour gérer au cas par cas ? Elles le font déjà.
03:14 Pourquoi vouloir imposer par la loi ce qui progresse déjà dans les mœurs ?
03:19 Montesquieu disait qu'il ne fallait changer les lois que d'une main tremblante.
03:22 Aujourd'hui, la main de nos députés tremble. Mais ce n'est pas de prudence, c'est de fébrilité.
03:27 Ils veulent tout réglementer. Les caisses de l'État sont vides, l'insécurité explose, on transforme nos écoles en bunkers, mais nos députés pondent des droits.
03:36 La France était la mère des arts, des armes et des lois. Elle devient le pays de l'impuissance régalienne et de l'inflation législative.
03:44 Il y a, je crois, de quoi s'arracher les cheveux.
03:47 Signature européen Eugénie Bastier. Merci beaucoup Eugénie.

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