• il y a 10 mois
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr
Chaque vendredi, Eugénie Bastié dévoile aux auditeurs sa “Revue de presse” hebdomadaire et ses idées.
Retrouvez "Le coup d’œil d’Eugénie Bastié" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video


Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Category

🗞
News
Transcription
00:00 - La 8h48 sur Europe 1.
00:02 Jenny Bastier, vous nous parlez ce matin de ce sondage paru cette semaine dans Libération.
00:06 On en a parlé également dans la revue de presse avec Olivier.
00:09 Sondage qui indique un recul des relations sexuelles chez les jeunes français.
00:13 - Oui, on apprend que plus d'un quart des 18-24 ans ayant été initiés sexuellement
00:17 n'ont eu aucun rapport sexuel au cours de l'année écoulée.
00:20 C'est cinq fois plus qu'en 2006.
00:22 Alors, c'est un phénomène qui ne se limite pas à la France.
00:24 Aux Etats-Unis, il est encore plus accentué.
00:26 On appelle "génération no sex" ou "puritins", contraction de puritain et teenager.
00:32 C'est jeunes qui ne veulent plus avoir de relations sexuelles.
00:35 En 2021, un sondage a même montré qu'en Californie,
00:37 vous savez qui a été le berceau de la révolution sexuelle dans les années 70,
00:41 38% des jeunes de 18 à 31 ans déclarés ne peuvent avoir eu de rapport pendant un an.
00:46 - Comment on explique cette récession sexuelle ? C'est l'expression consacrée.
00:50 - Oui, alors, beaucoup de facteurs peuvent expliquer ce phénomène.
00:53 La révolution du consentement mise en œuvre parmi tout.
00:56 La concurrence des écrans, l'explosion de la pornographie, la dating fatigue,
01:00 cette flemme que produit l'infini des possibles offerte par Internet.
01:04 La cassure que fut le confinement durant l'épidémie de Covid.
01:08 Comme dirait le poète "la chair est triste, hélas, et j'ai surfé sur toutes les applis".
01:12 Mais la logique la plus profonde semble être celle d'un retour de balancier historique.
01:17 Après la libération sexuelle des années 70,
01:20 qui avait remplacé l'injonction à la chasteté par l'injonction à la jouissance,
01:24 nous assistons à un moment de conservatisme sexuel,
01:27 un retour aux besoins de normes et de limites en matière de sexualité.
01:31 Alors, la récession sexuelle suit la révolution sexuelle
01:35 comme le besoin d'autorité succède au "il est interdit d'interdire"
01:39 ou l'appel à la sobriété remplace le vertige de l'abondance.
01:43 - Vous pensez qu'on est en train de faire le droit d'inventaire
01:46 de la révolution sexuelle des années 60-70 ?
01:49 - Oui, et selon moi, un autre signe, c'est l'affaire Benoît Jacot.
01:52 L'actrice Judith Godrech raconte dans un récit saisissant paru dans Le Monde
01:56 la relation qu'elle a eue à 14 ans avec le réalisateur qui en avait 40 dans les années 80.
02:01 Ce qui a déclenché sa prise de parole, c'est l'extrait d'un documentaire
02:04 où Benoît Jacot se confie à Gérard Miller,
02:06 lui-même accusé par 50 femmes d'agression sexuelle,
02:09 sur ce qu'il appelle son "syndrome de barbe bleue".
02:12 Il se dit assez fier de la transgression que constitue le fait de coucher avec une mineure
02:16 et détaille la complaisance du milieu du cinéma pour cette relation.
02:20 L'histoire de Judith Godrech évoque évidemment celle de Vanessa Springora,
02:24 racontée dans Le Consentement.
02:25 Elles sont nées la même année, ce sont toutes les deux des filles des années 70,
02:29 qui avaient toutes les deux 14 ans, lorsqu'à la sortie du collège,
02:31 des hommes bien plus âgés venaient les chercher pour se livrer avec elles à des jeux sexuels.
02:35 L'affaire Jacot, comme l'affaire Maznef,
02:38 ne sont pas que des cas de perversion sexuelle isolée.
02:41 Elles révèlent aussi un climat, une ambiance de permissivité.
02:45 D'ailleurs, dans les deux cas, on est frappés par l'indifférence,
02:47 l'inertie des parents des jeunes filles qui ne disent rien, voire même encouragent.
02:51 Alors bien sûr, il ne faut pas généraliser,
02:53 mais on peut s'interroger sur les dégâts et les dérives
02:56 qu'ont provoqué une libération sexuelle
02:57 qui a été pour les prédateurs la liberté du renard dans le poulailler.
03:01 Je m'étonne d'ailleurs que des féministes qui voient de la culture du viol dans les Walt Disney
03:05 n'en voient pas dans l'éloge d'une sexualité pulsionnelle
03:08 vantée dans Le Sillage de mai 68.
03:10 Autre et dernier exemple de cette contre-révolution sexuelle,
03:14 le film Les Valseuses, qui faisait la promotion de cette liberté sexuelle pulsionnelle absolue.
03:19 Il avait été encensé par la presse de gauche en 1974,
03:22 alors que le pouvoir voulait l'interdire.
03:24 Il est aujourd'hui déprogrammé sur la pression des féministes.
03:28 Le progressisme brûle, ce qu'il a adoré.
03:30 - Signature Europe 1, Eugénie Bastier. Merci beaucoup Eugénie. A vendredi prochain.

Recommandations