François-Xavier Selleret, directeur général de l’Agirc-Arrco, répond aux questions de Lionel Gougelot. Ensemble, ils font le bilan de la 12e édition des Rendez-vous de la retraite qui se sont déroulés du 23 au 29 mars.
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00:00 - Europe 1, il est 6h41.
00:02 - Cela fait 7 mois maintenant que la réforme des retraites a été adoptée.
00:06 Vous êtes nombreux encore sans doute à vous interroger sur les conséquences de cette réforme pour votre cas particulier,
00:11 notamment pour les salariés du privé.
00:13 C'est pour cela que l'Agir Carco organisait cette semaine ses rendez-vous de la retraite,
00:17 une semaine d'information dans toute la France pour les futurs retraités.
00:20 Alors quels en sont les enseignements ? Quel en est le bilan ?
00:23 - Eh bien on en parle avec votre invité, Lionel Gougelot.
00:25 Vous recevez François-Xavier Selleray, directeur général de l'Agir Carco.
00:28 Bonjour François-Xavier Selleray.
00:30 - Bonjour Lionel Gougelot.
00:32 - Merci d'être en ligne ce matin sur Europe 1.
00:34 Vous avez publié hier vos résultats pour l'année 2023.
00:38 Ils sont encore positifs, 4,3 milliards d'excédents.
00:41 On va en reparler dans un instant.
00:43 Mais d'abord, cette semaine d'information sur les retraites,
00:46 vous avez senti chez les futurs retraités qui sont venus à vous cette semaine
00:51 encore des inquiétudes sur les conséquences de la réforme des retraites
00:54 qui a, je le disais, donc 7 mois maintenant ?
00:58 - En fait, quand les personnes viennent nous voir,
01:00 dans 99% des cas, ils viennent pour nous parler de leur future retraite.
01:07 Ils ne nous parlent pas de la réforme, ils ne nous parlent pas des règles.
01:09 Ils viennent faire le point sur leur propre situation.
01:12 À quelques années, souvent, on vient nous voir, vers 58, 60 ans,
01:16 à quelques années de la retraite, pour être sûr qu'ils ont bien compris leur situation,
01:20 pour pouvoir préparer cette étape-là et faire des choix de vie,
01:24 personnelle, professionnelle, quelques années du moment du départ,
01:27 en toute connaissance de cause.
01:29 C'est pour ça que je peux conseiller à vos auditeurs,
01:31 parce que tout le monde, je dirais que c'est la fin des rendez-vous de la retraite,
01:34 alors on est là pour vous, pour tous les salariés du privé,
01:37 pour tous ceux qui, dans leur vie professionnelle,
01:39 ont travaillé dans le privé tout au long de l'année,
01:41 on propose 400 000 rendez-vous tout au long de l'année,
01:43 c'est peut-être d'abord de faire une première étape.
01:46 C'est d'aller sur le site internet de la Gécarco,
01:48 de faire une simulation.
01:50 On a un simulateur qui travaille pour tous les autres régimes de retraite
01:53 qui s'appelle MAREL, M-A-R-E-L,
01:55 et donc, à partir de votre numéro de sécu,
01:57 de votre numéro de sécurité sociale,
01:59 de pouvoir faire en trois clics, c'est gratuit,
02:02 c'est personnalisé, de faire le point sur sa propre situation.
02:04 Et puis, pour ceux qui veulent aller plus loin,
02:06 de prendre un rendez-vous avec nous,
02:08 et de pouvoir alors faire un choix en toute connaissance de cause.
02:11 - Alors, dans tous ces entretiens,
02:13 j'imagine que la question qui est posée par les futurs retraités,
02:17 c'est "Quand et combien ?"
02:19 Combien je vais toucher, c'est ça ?
02:20 - Exactement.
02:21 En matière de retraite, on est à la fois tous uniques,
02:24 et en même temps, on se pose tous les mêmes questions.
02:27 Et effectivement, "Quand et combien ?" ou "Combien et quand ?"
02:30 fonctionnent de la manière dont vous posez la question.
02:34 Et effectivement, notre objectif,
02:36 c'est de permettre à chacun de répondre
02:38 à tout régime de retraite confondu.
02:39 "Quand est-ce que je pourrais partir en retraite ?"
02:41 "Et combien j'aurai ?"
02:42 Et si je travaille un peu plus longtemps,
02:44 "Est-ce que j'aurai davantage ? Combien j'aurai ?"
02:46 Ou si je dois faire un choix de vie,
02:48 je veux prolonger mon activité,
02:49 est-ce que j'ai intérêt à partir en cumulant plus la retraite ?
02:52 J'ai intérêt à partir en retraite progressive ?
02:54 J'ai intérêt au contraire à prolonger mon activité
02:56 dans mon entreprise ou en tant qu'indépendant ?
02:59 Voilà, notre objectif, c'est vraiment d'apporter
03:02 à chacun d'entre nous une réponse personnalisée.
03:05 - Alors, il y a un élément d'actualité,
03:07 François-Xavier Selleray, lundi prochain, le 1er avril,
03:09 le bonus malus de l'AGIRC Arco sera entièrement supprimé,
03:14 enfin le malus, on rappelle que ce dispositif
03:16 récompensait ceux qui prenaient leur retraite après l'âge légal
03:19 et pénalisait les autres avec un malus de 10%.
03:23 Ça veut dire que des milliers de retraités
03:24 vont gagner plus si ce malus est supprimé ?
03:27 - Alors, effectivement, à compter...
03:29 Lundi, c'est le 1er avril et c'est férié,
03:32 donc à compter du 2 avril sur les comptes bancaires
03:34 de 700 000 retraités,
03:37 il y aura donc une suppression du malus.
03:40 Le malus, il est supprimé depuis le 1er décembre
03:42 pour tous ceux qui sont partis en retraite
03:44 depuis le 1er décembre,
03:45 mais pour tous ceux qui étaient partis en retraite
03:47 avant le 1er décembre et qui avaient eu un malus
03:49 du fait de la situation que vous évoquez,
03:51 à compter du 2 avril sur le compte bancaire,
03:55 il n'y aura plus de malus pour 700 000 personnes.
03:59 - Alors, je le disais, vous avez publié hier
04:00 vos résultats financiers pour l'année 2023,
04:02 est-ce que le régime de l'AGIRC Arco
04:05 est encore en bonne santé ?
04:07 Vous avez 4,3 milliards d'euros d'excédent,
04:10 c'est bien ça ?
04:12 - C'est tout à fait cela.
04:13 Effectivement, le régime AGIRC Arco
04:16 est un régime solide, robuste,
04:18 piloté par les partenaires sociaux dans la durée.
04:20 Vous savez, un régime de retraite,
04:22 je dirais que ça se pilote à 15 ans,
04:24 puisque à la fois c'est pour les retraites actuelles,
04:26 mais c'est aussi pour la génération suivante.
04:28 Et notre mot d'ordre à l'AGIRC Arco,
04:30 c'est garantir le paiement des retraites
04:32 à chaque génération,
04:34 sans peser sur les générations futures.
04:36 C'est pour ça qu'à la fois,
04:37 il y a des résultats robustes,
04:38 que vous venez d'évoquer,
04:39 des résultats positifs,
04:40 mais il y a aussi la capacité,
04:42 dans les années à venir,
04:43 grâce à l'existence de réserves,
04:45 nous n'avons pas 1 euro de dette,
04:47 grâce à l'existence de 78 milliards d'euros de réserve,
04:51 de garantir le paiement des retraites
04:53 pour aujourd'hui et pour demain.
04:55 - Quand vous avez entendu en début de semaine,
04:57 François-Xavier Selleret,
04:58 je rappelle que vous êtes le directeur général de l'AGIRC Arco,
05:01 quand vous avez entendu en début de semaine
05:02 l'annonce d'un nouveau déficit public de 5,5%,
05:05 vous avez eu de nouvelles sueurs froides,
05:07 comme l'an dernier,
05:08 quand le gouvernement envisageait de ponctionner
05:10 le régime privé des retraites pour trouver de l'argent frais.
05:12 - Ce qui est vrai,
05:14 c'est que quand on est dans une bonne situation,
05:16 comme aurait dit ma grand-mère,
05:18 ça attise les convoitises.
05:21 Mais déjà, un point aussi,
05:23 un point important,
05:24 et je crois que ce qui a été réalisé l'an dernier,
05:26 c'est que l'ARC Arco,
05:28 c'est la propriété,
05:29 c'est le patrimoine des salariés et du privé.
05:31 C'est déjà le premier élément.
05:32 Pour vous dire qu'on a eu beaucoup,
05:34 de la part de vos auditeurs,
05:35 de la part de l'opinion publique,
05:36 beaucoup de personnes qui nous ont dit
05:37 "mais c'est à nous l'ARC Arco,
05:38 c'est notre bien commun,
05:40 c'est notre future retraite".
05:41 Le deuxième élément,
05:42 mais ça c'est aussi important de l'expliquer
05:43 pour vos auditeurs,
05:45 c'est qu'en fait,
05:46 l'ARC Arco, c'est un régime obligatoire,
05:48 piloté par les partenaires sociaux.
05:49 Et le fait qu'on soit un régime obligatoire,
05:51 piloté par les partenaires sociaux,
05:53 nos bons résultats,
05:54 viennent en déduction des déficits publics.
05:58 Donc ça contribue aussi à limiter,
06:01 je dirais, la situation des déficits.
06:03 Et donc finalement,
06:04 si jamais tel ou tel
06:06 avait à nouveau des idées,
06:07 retenez que malheureusement,
06:08 pour notre pays,
06:09 ça ne changerait pas la situation.
06:11 Ça c'est un des éléments,
06:12 puisque en comptabilité européenne,
06:13 on est comptabilisé dans les comptes de la nation.
06:15 Et donc quand il y a des bons résultats
06:17 à l'ARC Arco,
06:18 ils viennent naturellement
06:19 en déduction des déficits publics,
06:21 sans rien changer aux modalités
06:23 de gouvernance et de pilotage
06:24 par les partenaires sociaux.
06:25 Donc c'est une façon de dire
06:26 que vous participez suffisamment à l'effort.
06:29 En tout cas,
06:30 nos résultats positifs,
06:32 ils sont bons pour les salariés du privé,
06:34 pour le paiement des retraites.
06:35 Ils sont bons aussi pour l'économie française,
06:37 parce qu'ils sont investis,
06:38 ces réserves, elles ne dorment pas,
06:39 elles sont investies en actions et en obligations
06:41 dans les entreprises françaises.
06:42 Mais aussi,
06:43 elles sont positives pour notre pays,
06:45 parce qu'effectivement,
06:46 ça vient bien,
06:47 ça vient déjà en déduction des déficits publics.
06:49 - Merci, merci François-Xavier Selleray.
06:51 Merci d'avoir été en ligne ce matin sur Europe 1.
06:53 Je rappelle que vous êtes le directeur général
06:55 de l'AGR Arco,
06:57 le régime des retraites complémentaires du privé.
06:59 Merci et bonne journée.