Alain de Mendonça, directeur général du groupe Fram, répond aux questions de Lionel Gougelot. À deux semaines des vacances d'été, il livre les tendances en matière de voyag pour la période estivale.
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00:00 - Europe 1, il est 6h40, votre invité Lionel, c'est Alain de Mendoza, directeur général du groupe Fram.
00:05 - Bonjour Alain de Mendoza. - Bonjour. - Alors le groupe Fram est à la fois un tour opérateur et un distributeur de voyages, mais aussi
00:11 leader français de la vente de séjours en ligne.
00:14 Deux semaines on va dire, du début des vacances d'été, vous nous livrez ce matin
00:18 les grandes tendances de cette année. Votre groupe annonçait l'année dernière une hausse des réservations de 30 à 50 % par rapport à 2019.
00:26 Qu'en est-il cette année ? - Alors de façon surprenante, ça sera encore un très bel été, puisqu'on est en croissance de 20 à 30 %
00:33 sur cet été 2023. C'est un peu surprenant.
00:36 - Pourquoi surprenant ? - Avec l'inflation, la guerre en Ukraine, la réforme des retraites, je m'attendais à
00:42 un été un peu moins bon en termes de demande et on sent que les français ont vraiment
00:47 envie de partir en vacances, ça fait plaisir.
00:49 - Et donc d'une certaine façon de ne pas compter pour les vacances, c'est un peu ça ce que vous nous dites ce matin ?
00:54 - Oui, de ne pas compter. C'est vrai qu'avec la période
00:57 coronavirus, avec les confinements, les français ont économisé et je pense qu'une partie d'entre eux
01:04 utilisent ces économies pour se faire plaisir et
01:08 les vacances sont un achat plaisir.
01:10 - Pour le groupe Fram, le panier moyen de cette année sera donc en augmentation pour vos clients ?
01:15 - Oui, en augmentation entre 5 et 10 % selon les destinations. Il est évident que si on part en Asie ou en Amérique,
01:22 ça augmente plus puisque le trajet est plus long, donc les prix de pétrole sont plus élevés.
01:27 Si on part en Europe, les augmentations sont moindres, d'autant plus que
01:31 nous chez Fram, on achète en gros par avance, donc ça nous permet de maintenir les prix assez bas,
01:37 mais il y a quand même des petites augmentations et malgré les augmentations, les clients sont au rendez-vous, c'est une belle nouvelle.
01:43 - Alors justement, comment vous faites pour ne pas trop répercuter sur les prix, les hausses de l'énergie,
01:49 des produits alimentaires ? Vous êtes calé sur l'inflation ?
01:53 - Alors en fait, nous on a une technique qu'on n'a pas inventée, c'est qu'on achète en gros déjà chez Fram et on paye d'avance.
01:59 Vous savez, l'argent aujourd'hui a un coût puisque les taux d'intérêt remontent,
02:02 et donc en fait nos partenaires hôteliers utilisent ces avances pour faire des travaux,
02:06 pour embaucher le personnel et en échange de ça, ils nous permettent de garder des prix plus bas et donc d'éviter de répercuter
02:13 l'inflation à nos clients.
02:15 - Ce qui permet donc à vos clients, aux Français, de s'offrir des vacances à des prix raisonnables.
02:19 Quelles sont les destinations de plus en plus en vogue cette année ? Est-ce que les touristes privilégient principalement les vacances en France ou à l'étranger ?
02:27 - Alors les vacances en France, ça c'est un classique pour les Français, les Français aiment partir en France,
02:30 on peut comprendre s'il fait plus chaud depuis quelques années malheureusement,
02:33 et heureusement on va dire, mais les Français aiment aussi partir à l'étranger, il y a à peu près
02:39 25% des Français qui partent à l'étranger parce qu'ils ont une soif de
02:43 dépaysement, de changement, d'ouverture sur d'autres cultures.
02:46 - Et quelles sont les destinations phares ?
02:48 - Alors les destinations phares cette année, il n'y a pas de surprise, c'est les cinq habituelles,
02:52 l'Italie, en incluant là-dedans la Sicile et la Sardaigne, l'Espagne avec les Canneries et les Baleares,
02:58 la Grèce avec Corfou, Crète, Rhôde notamment, la Tunisie et le Maroc.
03:04 - On est en plein salon de l'aéronautique, Alain de Mardossa, je rappelle que vous êtes le patron du groupe Fram,
03:09 les discours visant à disqualifier les voyages en avion, est-ce qu'il vous inquiète quand vous entendez par exemple un grand spécialiste de l'environnement
03:15 prenez quatre voyages en avion par personne dans une vie, comment vous réagissez à ça ?
03:20 - Voyager c'est un droit, c'est une liberté, c'est vrai quand j'entends qu'on veut contraindre cette liberté,
03:26 on peut aussi dans ces cas-là, c'est pas une personne pourrait dire on va interdire de prendre la voiture,
03:30 puisque faut pas oublier, moi je me dis toujours quand j'envoie les Français en vacances,
03:35 certes pendant leur trajet ils vont un peu polluer mais
03:39 pendant une semaine, pendant deux semaines, ils prennent pas leur voiture, puisque quand on est à la plage,
03:42 on y va à pied on va dire.
03:45 - D'accord mais est-ce que vous avez le sentiment que ça peut mettre en danger finalement le secteur du tourisme,
03:50 notamment du tourisme lointain ?
03:52 - Alors peut-être que les destinations lointaines, si on prend 14 heures d'avion pour aller au Japon,
03:58 en Thaïlande, alors déjà c'est devenu très cher et puis c'est vrai que c'est consommateur, après
04:02 faire une heure et demie d'avion pour aller en Espagne,
04:06 avec en plus on l'espère d'ici 10, 15, 20 ans des avions beaucoup moins consommateurs d'énergie. - Vous y croyez ? - Je pense.
04:13 Forcément, moi j'ai été assez sceptique des voitures électriques.
04:16 Aujourd'hui 40% des véhicules sont électriques en France.
04:20 Quand on voit dans la rue, on constate tous ces véhicules électriques, il y a 20 ans on m'aurait dit que 40% des voitures
04:27 soient électriques, j'aurais été dubitatif.
04:30 Avec les ailes blanches, je pense que ça sera la même chose. - Mais au-delà des
04:34 interdictions qui peuvent être reprenées ici ou là, est-ce que vous pensez pas qu'il peut y avoir aussi un changement tout simplement de mentalité de
04:39 la part de vos clients et puis qui se détournent finalement des voyages lointains ? - C'est pour ça qu'il faut accélérer,
04:44 il faut accélérer l'innovation pour faire que les gens puissent voyager, ce qui est un droit
04:49 pour ceux qui peuvent se le permettre, mais aussi que ça soit pas source de culpabilité
04:53 et j'espère que dans les prochaines décennies on puisse à la fois voyager sans polluer. - Sur vos destinations il y a encore
05:00 des places à réserver, si je peux me permettre votre expression, ou alors
05:05 justement les français ont anticipé leurs vacances et
05:07 finalement les places sont plus difficiles à trouver en ce moment, notamment en ligne ? - J'ai envie de dire, mais ça c'est qu'il faut pas tarder à
05:14 réserver, cette année il reste de moins en moins de places, donc si j'avais un conseil à donner aux auditeurs,
05:20 c'est précipitez-vous pendant les 10-15 prochains jours pour boucler vos vacances,
05:24 parce qu'au mois de juillet
05:26 il y aura peut-être plus grand chose. - Parce que les gens s'imaginent parfois que, et ça a été prouvé d'ailleurs dans le passé, que sur les
05:32 réservations de dernière minute et pas parfois on trouve de meilleurs prix, est-ce que c'est encore vrai ? - Cette année ça sera faux, pourquoi ?
05:38 Parce que pendant les périodes coronavirus, les compagnies aériennes n'ont pas commandé d'avion.
05:43 Aujourd'hui il y a une demande qui est très vive, toutes les compagnies sont en sous-capacité,
05:48 il n'y a pas beaucoup de place, c'est aussi pour ça que les prix montent,
05:52 et donc il faut se dépêcher, je vois que les prix ont tendance à monter et plus ça va aller plus ils vont monter.
05:57 - Merci Alain Natosa d'avoir été en ligne ce matin pour les auditeurs d'Europe 1, je rappelle que vous êtes le patron du groupe Fram,
06:03 tour opérateur et leader français des ventes de séjours en ligne. Merci, excellente journée à vous. - Merci beaucoup.