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00:00 *Générique*
00:12 Bonsoir à tous. Rigueur, vous avez dit rigueur, intentionnelle ou pas, le mot est en tout cas sorti de la bouche de Gabriel Attal à l'Assemblée.
00:19 Alors qu'on sait depuis ce matin que le déficit de la France a copieusement dérapé.
00:24 L'an dernier, on parle de hausse d'impôts, de taxation de super-profits avec l'expert des informés,
00:29 Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'Épargne. Dans un instant, autre alerte sur la sécurité, celle-là,
00:36 après l'attentat de Moscou revendiqué par l'État islamique. Le seuil d'alerte maximale se justifie-t-il en France ?
00:43 Et puis une star du foot en pleure, le racisme est-il en train de gagner la partie ?
00:47 L'attaquant brésilien Duréal, Vénétius Junior, avoue que les insultes racistes diminuent son envie de jouer.
00:55 Notre expert sur ce sujet sera Nicolas Csissmartoff, journaliste au magazine C'est Foot.
01:00 Et pour débattre de tout ça, les informés du jour.
01:02 Audrey Goutard, spécialiste d'effets de société à France Télévisions.
01:06 Laurent Mouloud à côté de vous, rédacteur en chef adjoint à l'Humanité.
01:09 Et Jean-Sébastien Ferjot, fondateur et directeur d'Atlantico. Bonsoir et bienvenue à tous.
01:13 - Bonsoir.
01:14 - On connaît donc désormais le chiffre définitif du déficit pour l'an dernier, 5,5%.
01:22 Très loin des 4,9 escomptés dans le budget 2024 qui a été adopté au mois de décembre.
01:27 On va en parler, mais il y a un mot, Madame Messieu, qui a surgi dans la bouche du Premier ministre.
01:33 C'est le mot "rigueur" à deux reprises cet après-midi.
01:37 Alors c'est évidemment un mot très connoté.
01:38 J'avais juste envie de savoir comment vous l'aviez entendu.
01:43 Gabriel Attal est quand même un homme qui maîtrise sa communication d'habitude.
01:48 - C'est un mot qui peut paraître surprenant.
01:51 Après tout le vocabulaire, au contraire, de lâcher prise quelque part du budget,
01:56 où on a décidé depuis le Covid, on a considéré qu'effectivement, il fallait ouvrir les vannes,
02:01 investir, payer, régler, régler les crises par de l'argent en plus.
02:06 Et là, effectivement, c'est le coup de frein, la rigueur, qui arrive derrière le mot, après pardon, le mot "inflation".
02:14 Donc c'est deux mots en deux ans qui, évidemment, marquent les esprits et vont marquer la population française.
02:20 - C'est un mot qui, dans le vocabulaire politique, a un sens précis.
02:24 C'est-à-dire qu'il se distingue du mot "austérité".
02:26 Après, moi, je pense que c'est un mot piège.
02:28 - Alors allez-y, il faut préciser.
02:30 - C'est-à-dire que le mot "austérité", c'est vraiment serrer la ceinture à tout point de vue.
02:34 C'est vouloir à tout prix n'avoir comme seul objectif quasiment la réduction des dépenses.
02:38 Le mot "rigueur", il renvoie au fait de gérer rigoureusement les budgets.
02:42 - Oui, mais c'est un mot très piège en réalité.
02:44 - Il renvoie à "mourir en 83", on est d'accord, aussi, symboliquement.
02:47 - Oui, mais... - C'est pas que symbolique, d'ailleurs.
02:49 - Oui, mais c'est pour ça que c'est aussi un mot piège, parce qu'il est porteur d'un autre danger politique ou social que le mot "austérité".
02:56 C'est-à-dire que ça renvoie à l'idée que ce que vous faisiez donc avant d'être rigoureux, ne l'était pas.
03:00 - On va poser la question à Philippe Crevel dans une seconde.
03:03 Laurent Mouloud, vous avez entendu comment ce mot-là ?
03:05 - Oui, dans le même sens, il y a un choix de vocabulaire qui est précis.
03:07 Effectivement, pour donner une image aussi de sérieux, c'est ce qu'ils essayent de faire en disant "nous, on tient les comptes".
03:12 Mais évidemment, les faits plaident à l'inverse.
03:14 Donc, c'est ce que j'imagine qu'on va discuter ensuite.
03:16 - Philippe Crevel, bonsoir. - Bonsoir.
03:19 - Vous êtes directeur du Cercle de l'Épargne et vous êtes notre expert sur tout ce débat autour du déficit.
03:25 Le mot "rigueur", vous l'avez entendu peut-être aussi, il vous a frappé.
03:29 Je ne sais pas comment vous l'avez entendu, vous.
03:31 - C'est vrai que "rigueur", ça fait évidemment référence à 1983.
03:36 Donc, après deux années, on va dire, de dépenses budgétaires fortes,
03:41 après la victoire de François Mitterrand en 1981,
03:44 il y avait un impératif à ce moment-là de stopper la dérive du déficit.
03:48 On était autour de 3% du PIB à l'époque.
03:51 Aujourd'hui, on est à 5,5%.
03:53 Et pourquoi il fallait donc limiter la dérive ?
03:56 C'est qu'il y avait déjà la nécessité au niveau européen d'une certaine convergence.
04:01 Il y avait la décision de rester dans le serpent monétaire européen.
04:06 Donc, c'était des impératifs monétaires derrière.
04:08 Et donc, on s'était engagé sur le chemin de la rigueur.
04:11 Là, également, aujourd'hui, il y a l'idée, le principe de converger avec nos amis européens.
04:17 Pourquoi ? Parce qu'on a la même monnaie et il y a une notion de crédibilité de la monnaie en jeu.
04:22 Et la France ne veut pas faire donc cavalier seul en matière de déficit public.
04:26 Alors, on reparlera de ce 3%, mais quand même, c'est vertiginé.
04:29 On s'arrête sur ce chiffre. 5,5% du PIB au lieu des 4,9% prévus.
04:36 La différence, c'est pratiquement 16 milliards.
04:39 Le gouvernement dit qu'en quelques mois, les recettes se sont écroulées.
04:46 Comment ça a pu s'écrouler comme ça ?
04:48 C'est quoi cette baisse subite des recettes ?
04:52 Philippe Crevel, on va retrouver dans un petit instant.
04:57 L'explication du ministre des Finances, elle est simple.
05:02 Il dit qu'on a perdu en recettes fiscales, du fait de l'inflation,
05:06 puisque l'inflation est un dopant pour les recettes fiscales,
05:08 on a perdu 21 milliards.
05:10 Donc, selon le ministre, c'est la répercussion, effectivement,
05:16 de ce manque à gagner de 21 milliards lié aux recettes fiscales
05:21 et au dopé par l'inflation.
05:23 C'est essentiellement dû au contexte macroéconomique.
05:25 Or, à l'effondrement de la croissance, l'inflation, ça joue dans les deux sens.
05:29 L'inflation, ça diminue de facto.
05:31 Je vous donne la version du gouvernement.
05:32 Je suis d'accord avec vous, Audrey.
05:33 Parce que le gouvernement dit que ça diminue à la fois la date,
05:35 mais ça contribue aussi mécaniquement.
05:37 La TVA, plus les prix sont élevés, plus vous avez de rentrées de TVA,
05:42 en tout cas si on raisonne nominalement.
05:44 Mais moi, ce qui m'inquiète, et ensuite je laisse la parole à notre ami Philippe Crevel,
05:48 c'est que l'INSEE a parlé de premiers chiffres,
05:51 laissant entendre que, en réalité, ça sera pire.
05:54 Juste un petit peu, pardon, pour donner la parole jusqu'au bout au ministre des Finances.
05:59 Et je trouve que c'est intéressant, parce que lui, ce qu'il dit,
06:02 c'est qu'il n'y a pas eu plus de dépenses publiques que nous avions dit.
06:05 Il y a eu moins de recettes que prévu.
06:07 Donc, pas plus de dépenses publiques que prévues.
06:09 La question, c'est pourquoi ? Est-ce que les recettes se sont réellement écroulées comme ça ?
06:14 Et derrière la question, il y a ce procès en insincérité qui est instruit par certains.
06:20 Est-ce que le gouvernement a ignoré certaines alertes ?
06:23 Mais quand même, comment vous expliquez que ça s'écroule comme ça, Philippe Crevel ?
06:29 Ce n'est pas un effondrement.
06:31 Les recettes ont augmenté moins vite que le PIB.
06:36 C'est vrai qu'on a l'habitude en France que les recettes augmentent un peu plus vite que le PIB.
06:40 Là, elles augmentent moins vite pour deux raisons.
06:43 Premièrement, la consommation a été relativement étale sur l'ensemble de l'année 2023.
06:50 Les Français ont préféré épargner.
06:52 Il faut savoir que le taux d'épargne l'année dernière a été de 18 %,
06:56 quand avant la crise sanitaire, on était à 15 % du revenu disponible brut qui était épargné.
07:02 C'est trois points de différence.
07:03 Et ces trois points, évidemment, c'est ce qui a été en moins sur la consommation.
07:07 Ça a joué évidemment sur les recettes.
07:10 Autre point, c'est qu'il y a eu moins de création d'emplois.
07:13 On est globalement sur un niveau étal au niveau de la masse salariale,
07:16 donc de moindre entrée au niveau des cotisations sociales, au niveau de l'impôt sur le revenu.
07:22 Et donc, cela a évidemment cumulé, a fait que les recettes ont augmenté moins vite que les dépenses.
07:28 Les dépenses progressent, c'est vrai, plus lentement que dans le passé,
07:31 mais elles continuent à augmenter fortement parce qu'il y a un effet, on va dire, post-Covid,
07:38 il y a l'effet transition énergétique, il y a l'effet guerre en Ukraine.
07:41 Donc, tout ceci cumulé entraîne les dépenses vers le haut,
07:45 quand dans le même moment, les recettes évoluent plus faiblement.
07:49 Et c'est pour ça que ça dévise donc en fin d'année.
07:52 On poursuit cet échange après le Fil info 20h10.
07:55 Thomas Giraudoux.
07:56 Les ministres ne répondront pas aux prochaines questions.
08:00 Au gouvernement du mercredi, seul Gabriel Attal prendra la parole à partir de mercredi prochain.
08:05 Et pour les quatre séances suivantes, un test voulu par le Premier ministre,
08:08 soutenu par son parti Renaissance et par le Rassemblement national.
08:12 Mais deux autres membres de la majorité s'y opposent, les députés Horizon et Modem.
08:16 La chef de la diplomatie allemande s'est rendue à la frontière entre Israël et Gaza aujourd'hui,
08:20 là où les camions d'aide humanitaire, d'aide alimentaire, sont inspectés par les autorités israéliennes
08:25 avant de pouvoir entrer dans l'enclave palestinienne.
08:27 Annalena Baerbock plaide pour faciliter les passages des camions, accélérer les livraisons.
08:31 De son côté, Washington annonce continuer des largages d'aide au-dessus de Gaza,
08:35 malgré les risques pour les Palestiniens.
08:37 12 d'entre eux sont morts noyés en tentant de récupérer des colis.
08:41 Malgré l'ampleur du mouvement #MeToo dans le cinéma français,
08:43 une société de distribution annonce qu'elle compte sortir en salle le prochain film de Roman Polanski,
08:48 sorti prévu le 15 mai, si elle trouve des cinémas prêts à le programmer.
08:51 Le réalisateur visait depuis 1977 par un mandat d'arrêt international de la justice américaine
08:57 pour viol sur mineurs, des accusations que Roman Polanski a toujours contestées.
09:01 [Générique]
09:10 On est de ce soir en compagnie d'Audrey Goutard de France Télévisions,
09:13 Laurent Mouloud de l'Humanité, Jean-Sébastien Ferjou d'Atlantico
09:17 et notre expert Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'Épargne.
09:21 Philippe Crevel, si le gouvernement garde cet objectif d'un déficit à 3% du PIB en 2027,
09:29 ils l'ont répété aujourd'hui, est-ce qu'il peut éviter d'augmenter les impôts ?
09:33 La situation va être très complexe.
09:36 Premièrement, on a une croissance qui se dérobe.
09:38 Le gouvernement avait initialement prévu 1,4%, il a dû réviser à la baisse cette croissance à 1%.
09:45 Il y a de nombreux instituts de conjoncture qui indiquent que cela pourrait être en dessous de 20%.
09:50 Et donc, avec une croissance faible, par définition, ça rend les recettes également faibles.
09:57 Et donc, maintenir l'objectif à 2,7% en 2027, ça va être compliqué.
10:03 Et c'est vrai que l'idée d'augmenter les prélèvements obligatoires est de plus en plus aujourd'hui avancée,
10:09 mais cela va poser des problèmes, évidemment, en termes de croissance également et en termes d'acceptabilité.
10:16 Bon, mais si on vous comprend bien, vous c'est plutôt oui,
10:19 pour Bruno Le Maire c'est toujours non, définitivement non, on l'écoute.
10:23 On peut parfaitement faire des économies sur la dépense publique sans aller piocher dans les poches des Français.
10:29 Et je reste, c'est ma conviction et c'est ma position,
10:33 totalement opposé à toute augmentation d'impôts sur nos compatriotes.
10:37 Laurent Molloud, c'est... Je vois, c'est Bernard Ferjou qui trouve...
10:41 Je la faisais rire, effectivement.
10:43 Alors, pour le coup, il s'était engagé à ne pas augmenter les impôts, mais là, ça devient compliqué.
10:47 Ça devient très compliqué, surtout. Il est dans un dogmatisme qui est assez extraordinaire,
10:51 parce que depuis 2017, les impôts sont le grand tabou sur lequel il ne faut absolument pas toucher.
10:57 Et que depuis toutes ces années, toutes les exonérations fiscales pour les entreprises,
11:03 les niches fiscales, la Flax Tax, etc., il y a eu énormément de cadeaux faits aux plus aisés et aux grandes entreprises,
11:11 qui coûtent des milliards chaque année à la France.
11:14 Non, ça a fait rentrer plus d'argent que prévu dans les 4 étages.
11:17 Ça a coûté l'équivalent de, à peu près, 190 milliards par an en aides fiscales, tout compris pour les grandes entreprises.
11:24 Ce sont des sommes colossales.
11:26 Et aujourd'hui, il se trouve, évidemment, face aux difficultés financières,
11:29 à cette question de dire "est-ce qu'il faut augmenter les impôts ?"
11:31 alors qu'au sein même de sa majorité, la présidente de l'Assemblée nationale,
11:35 Yael Brown privée, dit "peut-être qu'il faut faire un impôt sur les super-profits".
11:41 Jean Pisaniferi, un ex-proche de Macron, qui dit "mais on peut effectivement faire un impôt exceptionnel,
11:48 étalé au moins pour financer la transition écologique, qui nous ramènera au moins 40 milliards d'euros sur plusieurs années".
11:53 Ces gens qui sont très proches et qui font partie du logiciel de la Macronie,
11:56 sont pour et ouvrent ce débat.
11:58 Et on a, en face de ça, un dogmatisme total, une fermeture totale de Bruno Le Maire en tête,
12:03 mais derrière Emmanuel Macron également, sur cette question-là.
12:06 Et franchement, on tourne vraiment au grand n'importe quoi.
12:09 Le dogmatisme est partout, parce que, comme je vous le disais,
12:11 malgré tout, ce qui a été décidé en matière de fiscalité des entreprises
12:14 et ce qui a permis à la France d'avoir plus de recettes que prévu sur les exercices précédents,
12:18 notamment la flat tax, où les rentrées fiscales ont été plus importantes,
12:22 justement, puisque ça a permis à l'activité de se développer.
12:25 Mais moi, ce qui me frappe, c'est surtout l'espèce d'anorexie mentale, en quelque sorte,
12:29 qu'il y a dans le gouvernement et de manière générale en France.
12:32 C'est-à-dire qu'on ne raisonne jamais sur le fait de faire augmenter le gâteau.
12:35 La dette comme le déficit, c'est un pourcentage.
12:37 Il y a deux façons, effectivement, de régler le problème.
12:39 C'est un pourcentage du PIB.
12:40 Oui, mais ce n'est pas juste une vue de l'esprit.
12:42 C'est-à-dire que la croissance, et ne bizarrement pas se donner les moyens
12:46 d'essayer d'aller chercher plus de croissance, ce n'est pas de la pensée magique.
12:49 Les États-Unis, après la grande crise de 2008-2009,
12:52 ont rétrogrossé leur croissance et rentré dans une décennie de croissance à tonne.
12:56 C'est-à-dire qu'avant 2008, on était à peu près synchrone avec les États-Unis.
13:00 Nous ne le sommes plus maintenant, alors qu'eux sont rentrés dans la phase de croissance
13:03 la plus longue et la plus forte de toute leur histoire.
13:05 Donc, ce n'est pas hors de portée.
13:06 Nous sommes en train de nous japoniser.
13:08 C'est-à-dire ce que le Japon a vécu depuis les années 90,
13:10 qui est une logique quasiment déflationniste.
13:12 Et ça, c'est aussi lié à des erreurs de politique macroéconomique,
13:15 notamment au niveau de la politique monétaire menée par la Banque centrale européenne.
13:19 Donc, on peut éviter de s'occuper politique budgétaire et politique monétaire,
13:21 alors que ça n'a pas de sens de disjoindre les autres.
13:23 C'est d'ailleurs pour ça que la pression européenne s'exerce sur la France à l'heure actuelle,
13:25 puisque ce que fait la France d'un point de vue budgétaire
13:27 impacte tout le reste de la zone euro.
13:29 Mais essayer d'aller chercher plus de croissance,
13:31 ne pas augmenter les taux de manière inconsidérée
13:33 quand l'activité est déjà en train de reculer très fortement,
13:37 ce n'est pas non plus...
13:39 Parce que ça serait possible d'aller chercher plus de croissance.
13:41 Et donc, plus de croissance, c'est mécaniquement plus de rentrées fiscales.
13:44 On pourrait déjà taxer les super-profits,
13:46 mais dans d'autres pays, si vous en parliez tout à l'heure...
13:48 Ça n'existe pas les super-profits...
13:50 En tout cas, si...
13:52 Pour le coup, ça n'existe pas, mais beaucoup de gens en parlent.
13:54 Oui, mais beaucoup de gens parlent de beaucoup de choses...
13:56 La gauche qui gère depuis longtemps.
13:58 Et Laurent Mouloud le disait,
14:00 un certain nombre de voix dans la majorité
14:02 commencent à en parler.
14:04 On va écouter dans l'ordre,
14:06 Marine Tendelier, qui était ce matin sur France Info,
14:08 qui, on va dire, dans les historiques,
14:12 qui plaide pour cette hypothèse-là,
14:14 qui est un ministre quand même dans la foule.
14:16 Et d'abord, Marine Tendelier.
14:18 Par exemple, taxer les super-profits.
14:20 Je ne vous dis même pas de taxer les profits,
14:22 ce qui paraît quelque chose de normal,
14:24 mais les super-profits, c'est-à-dire des profits
14:26 qui ne sont pas liés à un investissement supplémentaire
14:28 ou à un talent particulier.
14:30 C'est 10 à 20 milliards par an de rendement.
14:32 C'est-à-dire que toutes les économies
14:34 qui vont aller chercher sur le dos des Français,
14:36 que je viens de vous citer,
14:38 si on taxait les super-profits,
14:40 on pourrait foutre la paix aux Français,
14:42 mais on n'en a pas besoin.
14:44 Réponse du ministre des Comptes publics,
14:46 qui n'exclut pas de prendre chez les plus aisés.
14:48 Vous savez, sur les plus aisés,
14:50 on n'a pas de tabou,
14:52 on l'a dit avec Bruno Le Maire,
14:54 je l'ai dit, je l'ai redit aux parlementaires.
14:56 Quand on constate avec la Cour des Comptes
14:58 que les énergéticiens ont dégagé
15:00 plusieurs dizaines de milliards d'euros
15:02 de super-profits, ce n'est pas un tabou pour nous.
15:04 Vous savez qu'on avait prévu une taxe
15:06 sur leurs super-profits qui n'a ramené
15:08 que 300 millions d'euros.
15:10 On considère que ce n'est pas assez
15:12 et nous, on soutiendra toutes les initiatives
15:14 de la majorité pour aller récupérer
15:16 une partie de cette rente.
15:18 Voilà, le ministre en charge des Comptes publics,
15:20 Thomas Cazenave, Philippe Crevel,
15:22 redites-nous, c'est quoi exactement
15:24 l'ampleur de ce gâteau éventuel,
15:26 ce qu'on peut imaginer quand on dit
15:28 taxer les super-profits ?
15:30 Les super-profits, c'est évidemment
15:32 un mot fantasme. Derrière, on y met
15:34 énormément de choses. On pourrait se dire
15:36 que c'est les profits qui dépassent
15:38 le prix de l'entreprise.
15:40 Une entreprise qui fait
15:42 50 milliards d'euros ou une entreprise
15:44 qui en fait 300, ce n'est pas le même ratio.
15:46 Et puis, d'autre part, le risque,
15:48 c'est évidemment une taxation one-shot.
15:50 L'entreprise qui se fera avoir une fois
15:52 la taxe super-profit l'année d'après,
15:54 elle évitera de rentrer dans la catégorie
15:56 des super-profits. Donc, c'est
15:58 un coût symbolique. Il y a un taux
16:00 d'imposition qui est celui de l'IS,
16:02 qui est de 25 % aujourd'hui.
16:04 On peut débattre, est-ce qu'il faut
16:06 le porter à 33 %, pourquoi pas ?
16:08 Mais taxer les super-profits,
16:10 c'est vraiment de l'affichage pour moi
16:12 symbolique. On pourrait gagner quelques
16:14 milliards d'euros ou mieux et encore,
16:16 pour une année, ce serait du one-shot.
16:18 - On peut donner une définition
16:20 du super-profit. Vous avez raison.
16:22 Il y a plein de choses que l'on met
16:24 dans le super-profit. Mais néanmoins,
16:26 ces grandes entreprises, c'est pour ça qu'on appelle ça
16:28 le super-profit de ces grandes entreprises,
16:30 ce sont les grandes entreprises
16:32 qui enregistrent
16:34 des bénéfices, non pas grâce à des
16:36 innovations ou des gains de productivité,
16:38 mais en profitant
16:40 de circonstances externes. Par exemple,
16:42 les entreprises énergétiques,
16:44 EDF, etc., qui ont profité,
16:46 parce que c'est comme ça,
16:48 de la guerre en Ukraine,
16:50 d'autres ont profité de la
16:52 pandémie pour obtenir
16:54 des bénéfices qu'ils n'auraient jamais
16:56 obtenus en temps normal. Et donc,
16:58 l'idée, c'est de
17:00 taxer ces super-profits,
17:02 qui sont peut-être temporaires,
17:04 mais qui rapporteraient beaucoup d'argent
17:06 aux États. Et d'ailleurs,
17:08 d'autres pays européens le font.
17:10 L'Espagne, l'Italie...
17:12 Avec une fiscalité du capital qui est différente.
17:14 Au-delà de ça, je rejoins totalement ce que disait
17:16 Philippe Creugret, c'est un fantasme.
17:18 Mais Audrey, CMA-CGM,
17:20 qui est un des meilleurs exemples qu'on a,
17:22 CMA-CGM, en sortie,
17:24 donc très grand transporteur
17:26 de containers,
17:28 en sortie du Covid, à cause des fameux
17:30 goulets d'étranglement, d'un seul coup, il y a eu une demande
17:32 énorme. Donc, les prix du fret ont
17:34 explosé. Donc, CMA-CGM a fait
17:36 des profits, je ne me souviens plus, mais ça devait
17:38 être de l'ordre de plus de 20 milliards sur
17:40 un ou deux exercices. - Du fait de la pandémie. - Mais pendant les
17:42 15 ou 20 années qui ont précédé, ils ont perdu l'argent.
17:44 C'est ce qu'on oublie toujours dans l'équation, c'est ce que
17:46 Marie-Antoine Delié oublie. Elle valait les indemnités,
17:48 les entreprises, quand elles font des pertes, y compris quand elles font
17:50 des pertes à cause de décisions politiques. - En fait, la totale
17:52 énergie... - Parce que sur les décisions énergétiques,
17:54 vous voyez bien qu'il y a des décisions qui ont été prises
17:56 par des politiques, qui ont produit,
17:58 parce que les entreprises, elles pourraient dire aussi
18:00 "Mais attendez, vous avez totalement déconné
18:02 dans votre anticipation de nos besoins
18:04 énergétiques, et donc ça a fait exploser
18:06 nos coûts, et donc vous venez nous indemniser
18:08 parce que c'est à cause de vos mauvaises décisions sur
18:10 le nucléaire, par exemple, que nos coûts ont explosé."
18:12 Donc, autant je comprends la logique de dire
18:14 évidemment que dans une période d'efforts, il est
18:16 plus cohérent et plus juste d'aller chercher
18:18 de l'argent du côté de ceux qui en ont
18:20 le plus, ça me paraît d'une évidence absolue,
18:22 autant ça n'est pas une raison pour céder à des facilités
18:24 intellectuelles, parce que le super-profit,
18:26 c'est une facilité intellectuelle. - On continuera
18:28 juste après le Fil info, mais la question
18:30 c'est quand même de savoir dans quelle mesure
18:32 ils doivent ou non contribuer d'une certaine
18:34 façon néanmoins. On entend
18:36 l'historie de chaque entreprise,
18:38 mais c'est après le Fil info, 20h21,
18:40 Thibault, Thomas, Girodot.
18:42 - Le ministre
18:44 des Armées dément la vente à Israël
18:46 de composants de fusils mitrailleurs
18:48 possiblement utilisés contre des civils à Gaza.
18:50 Sébastien Lecornu a réagi à l'enquête
18:52 des sites d'investigation Disclose
18:54 et Mars Actu, il assure que ces pièces ont été
18:56 vendues à un groupe israélien, obligé
18:58 ensuite de les exporter vers d'autres pays.
19:00 Pour le procureur d'Angers, il s'agit
19:02 probablement d'un féminicide suivi
19:04 d'un suicide. Un homme et une femme d'une
19:06 quarantaine d'années ont été retrouvés morts par
19:08 arme à feu à leur domicile dans le Ménéloir.
19:10 Les deux enfants du couple ont été pris en charge.
19:12 Ils n'étaient pas présents au moment du drame.
19:14 La catastrophe de Baltimore aux Etats-Unis
19:16 est due à une perte de la propulsion
19:18 du bateau, indiquent ce soir les autorités portuaires.
19:20 Un porte-conteneurs s'est encastré dans
19:22 le pilier d'un pont de la ville la nuit dernière.
19:24 L'ouvrage s'est effondré. Les secours
19:26 sondent toujours la zone autour du pont
19:28 à la recherche d'au moins six victimes.
19:30 Et puis, gagné pour éviter la spirale négative
19:32 à moins de trois mois de l'Euro de football.
19:34 Après la défaite logique face à l'Allemagne,
19:36 les Bleus ont l'occasion de se racheter
19:38 face au Chili ce soir, 21h, le coup d'envoi
19:40 de cette rencontre au stade Vélodrome.
19:42 *Musique*
19:52 Jean-Sébastien Ferjouella pour Atlantico, Laurent Mouloud pour l'Humanité,
19:54 Audrey Goutard pour France Télévisions
19:56 et Philippe Crevel, directeur du Cercle
19:58 de l'Epagne. Audrey Goutard, vous vouliez
20:00 réagir ? Je voulais réagir sur le fait
20:02 que le super-profit... Non mais pas sur le taxe...
20:04 La taxation des super-profits
20:06 Total Energy par exemple a considéré
20:08 aussi qu'ils avaient fait des super-profits. Alors après
20:10 vous appelez ça comme vous voulez mais ça s'appelle des super-profits
20:12 c'est-à-dire des bénéfices sur le dos
20:14 quelque part de la guerre ou etc.
20:16 Et d'ailleurs, ils l'ont tellement constaté
20:18 qu'ils ont décidé de
20:20 reverser une partie de ces super-profits
20:22 à leurs salariés ou de baisser
20:24 les prix à la pompe. Donc ça veut dire
20:26 que ça existe ces super-profits, ça existe.
20:28 Ça existe de façon peut-être temporaire,
20:30 ça existe de façon peut-être...
20:32 dans un temps
20:34 très court, bon temporaire, mais
20:36 ça existe quand même et on peut effectivement
20:38 en profiter de cette manne
20:40 pour la redistribuer d'une façon ou d'une autre.
20:42 Alors après c'est peut-être pas dans la poche de l'Etat
20:44 mais c'est peut-être dans la poche du consommateur directement.
20:46 Mais ça existe. Dire que ça n'existe pas,
20:48 ça veut dire que...
20:50 Oui mais lorsqu'on dit que ça n'existe pas
20:52 et que c'est imaginaire,
20:54 eh bien du coup on n'aborde même pas le dossier.
20:56 D'un point de vue comptable ça n'existe pas.
20:58 Il n'y a pas que la question des super-profits,
21:00 il y a la question des exonérations fiscales
21:02 des entreprises qui sont un axe
21:04 majeur de la politique d'Emmanuel Macron depuis des années
21:06 qui coûtent des dizaines de milliards d'euros par an.
21:08 Ces exonérations fiscales,
21:10 ce sont des rentrées fiscales en moins
21:12 qui ne sont pas pour l'école, pour la santé, etc.
21:14 Au bout d'un moment on n'interroge pas
21:16 ce système-là ? C'est-à-dire que très bien...
21:18 Si on l'interroge en disant que c'est hyper efficace,
21:20 on sait que ces exonérations fiscales...
21:22 On sait justement que la charge fiscale en France
21:24 tue l'activité économique.
21:26 Non, elle ne tue pas l'activité, c'est pas vrai.
21:28 Ce que je disais tout à l'heure, la flatte avec ça a permis plus de rentrées fiscales
21:30 que avant qu'on baisse le taux d'imposition sur les enjeux.
21:32 Bien joué. L'exonération fiscale en France
21:34 n'est pas le dogme indépassable.
21:36 L'exonération fiscale aujourd'hui...
21:38 Si je ne peux pas en placer une,
21:40 l'exonération fiscale, elle n'est pas
21:42 conditionnée à des résultats
21:44 ni d'embauche, ni etc.
21:46 Il touche ces exonérations fiscales, ces grands groupes,
21:48 sans avoir aucune obligation derrière
21:50 de résultats en termes d'embauche
21:52 ou d'augmentation de salaire, etc.
21:54 Donc c'est de l'argent donné sans aucune garantie
21:56 derrière, qui peut...
21:58 Pas pris par l'État, effectivement.
22:00 Ce sont des rentrées fiscales...
22:02 Vous verrez la différence entre un cadeau donné ou un cadeau pas pris.
22:04 Quand vous devez financer aussi l'emploi des profs,
22:06 on serait bien content de les avoir, ces rentrées fiscales.
22:08 Donc ce que je veux dire, c'est qu'aujourd'hui
22:10 on est dans une situation où on va faire payer.
22:12 Qu'est-ce qui va se passer ?
22:14 Pourquoi il y a un plan de stabilité européen
22:16 aujourd'hui, en fait, et on s'inscrit effectivement,
22:18 comme on le disait au début de l'émission,
22:20 dans un plan de stabilité européen,
22:22 voté au niveau de l'Union européenne, et la décision de Bruno Le Maire
22:24 s'inscrit dans ce cadre-là,
22:26 évidemment. Mais tout cela va se faire
22:28 au détriment de quoi ? Ça va être au détriment
22:30 d'une nouvelle réforme de l'assurance chômage,
22:32 au détriment de la santé avec le non-remboursement
22:34 de certains médicaments. En gros,
22:36 on va faire payer à ceux qu'on applaudissait
22:38 aux 20 heures il y a quelques années
22:40 au moment du Covid, on va leur faire payer aujourd'hui
22:42 l'addition de ça. Et là, on est,
22:44 je trouve ça extrêmement gonflé de se dire "ah ben non,
22:46 il y a certains, ils n'ont rien à craindre,
22:48 ils resteront, ils peuvent continuer leur super profit au nom
22:50 effectivement de l'économie qui tourne bien,
22:52 et puis point barre."
22:54 - Philippe Crevel, quel est le risque
22:56 à taxer alors que certains
22:58 brandissent un départ de
23:00 certaines entreprises ? Est-ce qu'il est réel ce risque-là ?
23:02 - Alors, la France
23:04 bénéficie aujourd'hui
23:06 d'investissements internationaux,
23:08 donc d'investissements
23:10 d'origine étrangère qui contribuent
23:12 à deux choses. Premièrement, à
23:14 moderniser le pays, à pouvoir créer
23:16 des usines en France, et donc à créer des emplois
23:18 industriels. La France, depuis donc deux ans,
23:20 a créé des emplois industriels,
23:22 et puis la France a besoin de capitaux
23:24 extérieurs, il faut bien s'en souvenir,
23:26 pour équilibrer sa balance des
23:28 paiements courants. Nous sommes en déficit
23:30 commercial important, et c'est grâce
23:32 à cet apport de capitaux qui est attiré
23:34 par des conditions, on va dire,
23:36 de compétitivité du pays,
23:38 qui se sont améliorées ces dernières
23:40 années, et donc on a besoin de ces capitaux.
23:42 Et on en a besoin également pour nos entreprises
23:44 et pour l'emploi. Taxer
23:46 davantage, évidemment, ce serait
23:48 dégrader la compétitivité des entreprises,
23:50 et dégrader
23:52 l'attractivité du pays. Donc il faut
23:54 quand même faire relativement attention en
23:56 la matière, et puis il ne faut pas
23:58 oublier que la France a quand même
24:00 le record de l'OCDE
24:02 de l'Union Européenne en matière de dépenses publiques,
24:04 57% du PIB, et un record
24:06 en matière de salaires obligatoires autour
24:08 de 43% du PIB. Donc on n'est
24:10 pas dans un pays où on fait des
24:12 cadeaux à tout le monde en matière
24:14 de fiscalité, et on est également un des
24:16 pays qui consacre le plus de dépenses
24:18 à la base sur les fonctions
24:20 sociales, d'éducation.
24:22 Après la question c'est évidemment l'efficience
24:24 des dépenses publiques, comme
24:26 l'a dit tout à l'heure M. Ferjou.
24:28 Et on aura l'occasion d'y revenir.
24:30 Merci beaucoup Philippe Crevel, directeur
24:32 du Cercle de l'Épargne.
24:34 Jean-Sébastien, vous vouliez réagir ?
24:36 On parle beaucoup de transition énergétique,
24:38 et effectivement c'est un défi qui est majeur,
24:40 et il faut absolument s'en occuper. Mais dans
24:42 un environnement d'incertitude, parce que qui
24:44 sait quelle sera l'énergie, par exemple, de demain ?
24:46 Est-ce que ce sera l'hydrogène ? Est-ce que c'est autre chose ? Ça veut dire qu'il va
24:48 falloir qu'il y ait des investisseurs qui prennent des risques
24:50 beaucoup plus grands que ce qu'ils prenaient avant.
24:52 Donc, quand vous prenez des risques beaucoup plus grands,
24:54 vous avez aussi beaucoup plus de chances, ou de risques,
24:56 de perdre votre argent. Parce que ça existe
24:58 toujours, on pense toujours quand les entreprises ou les investisseurs
25:00 gagnent de l'argent, mais on ne les indemnise pas quand
25:02 ils en perdent. Et c'est normal, puisque
25:04 ils acceptent de prendre
25:06 les fameux risques. Et donc dans un environnement
25:08 d'incertitude toujours plus grand, si vous vous imaginez
25:10 qu'on arrivera à attirer des investisseurs
25:12 en leur disant
25:14 "Bah finalement, si jamais, si tu perds,
25:16 tant pis pour toi, et si jamais tu gagnes, de toute façon
25:18 je te prendrai ce que tu gagnes." Ça n'arrivera pas.
25:20 C'est-à-dire qu'on a besoin, puisque
25:22 les risques vont être toujours plus élevés,
25:24 les risques de choix, d'investissement,
25:26 on a besoin de garantir aux investisseurs
25:28 le fait qu'ils puissent aussi gagner de l'argent
25:30 quand ils en gagnent, parce que mécaniquement,
25:32 ils en perdront aussi beaucoup en faisant les mauvais paris.
25:34 Je vous le disais, notamment, quelles seront les énergies
25:36 dont nous aurons besoin demain.
25:38 Vous évoquez la transition écologique,
25:40 et c'est vrai que ça fait partie des...
25:42 Pour le coup, dans les coupes budgétaires,
25:44 dans ce dans quoi on...
25:46 La transition écologique ne relève pas que de la responsabilité
25:48 d'entreprises privées et d'investisseurs privés.
25:50 C'est pas ce que je veux dire.
25:52 Oui, j'ai l'impression en écoutant que voilà,
25:54 c'est les risques de capital risqueur
25:56 qui vont faire la transition écologique dans le monde.
25:58 C'est un peu une vue de l'esprit sympathique,
26:00 mais c'est pas la réelle.
26:02 Ce n'est pas la réelle.
26:04 Mais quand tu regardes les paris qui se font faire en matière d'énergie,
26:06 on voit ce que ça a coûté à chacun des Français.
26:08 C'est pas le privé qui paye la fusion nucléaire
26:10 ou à Cadarache, etc.
26:12 C'est un développement public.
26:14 Et je pense que le développement du parc nucléaire en France,
26:16 on peut être pour, on peut être contre,
26:18 mais qui a été inavancé en termes d'énergie,
26:20 c'est un développement public.
26:22 Donc il ne faut pas non plus tout confondre.
26:24 - Juste pour clore, demain, Gabriel Attal s'exprime au 21 TF1.
26:26 D'après vous, de tout ce que vous avez compris,
26:28 avec ce mot rigueur qu'on a entendu tout à l'heure,
26:30 il avance vers quoi demain ?
26:32 Il fallait...
26:34 - Ça a été évoqué.
26:36 Il y a une contrainte européenne qui est très forte.
26:38 Et en plus, il y a la note de la France.
26:40 Donc vous savez, est-ce que la France va conserver
26:42 ou perdre son double A ?
26:44 Ça se joue au mois d'avril.
26:46 Je pense que Gabriel Attal, il va certes s'adresser aux Français,
26:48 mais la réalité, c'est qu'il s'adresse aussi
26:50 beaucoup à nos partenaires européens
26:52 et aux agences de notation.
26:54 - Et il y a une petite dramatisation surjouée autour de ce thème-là,
26:56 parce que la France a actuellement
26:58 aucune difficulté à emprunter
27:00 sur les marchés financiers, y compris sur sa dette.
27:02 Et il n'y a pas d'inquiétude
27:04 réelle en ce moment autour de ça.
27:06 Je pense qu'il y a beaucoup
27:08 d'intox
27:10 pour faire passer des frais.
27:12 - Après, les Français s'interrogeront certainement
27:14 de voir qu'on dépense autant,
27:16 alors qu'il n'y a jamais eu autant de pauvres en France.
27:18 Il n'y a jamais eu autant de services
27:20 hospitaliers et d'urgence,
27:22 130 services d'urgence en difficulté,
27:24 l'aide alimentaire qui explose.
27:26 Donc il y a quelque chose quand même qui ne tourne pas rond
27:28 dans la façon dont l'État gère l'argent.
27:30 - Et on y reviendra
27:32 évidemment demain soir,
27:34 après cette interview du Premier ministre.
27:36 C'est 20h30, l'heure de faire un point sur l'info,
27:38 sur France Info.
27:40 (Générique)
27:42 (Générique)
27:44 (Générique)
27:46 - Et bonsoir Emmanuel Langlois. - Bonsoir Ben Roger,
27:48 bonsoir à tous. L'armée israélienne confirme ce soir
27:50 avoir éliminé, il y a deux semaines maintenant,
27:52 le numéro 2 de la branche armée
27:54 du Hamas, Marwan Issa,
27:56 l'un des organisateurs du massacre
27:58 du 7 octobre, selon le porte-parole
28:00 de l'armée de l'État hébreu,
28:02 éliminé dans une frappe à Gaza.
28:04 Le président de la blanche avait déjà annoncé
28:06 son élimination il y a six jours.
28:08 Aux États-Unis,
28:10 c'est une perte momentanée de propulsion
28:12 qui a conduit à la collision
28:14 entre un porte-conteneur et un pont
28:16 autoroutier de Baltimore.
28:18 Tôt ce matin, le pont qui s'est littéralement
28:20 effondré comme un château de cartes.
28:22 L'équipage avait informé auparavant
28:24 les autorités d'un problème d'alimentation électrique.
28:26 Le pont s'est effondré
28:28 entraînant donc la chute de plusieurs véhicules.
28:30 Sept personnes au moins
28:32 sont toujours recherchées.
28:34 Le navire accidenté avait lancé un SOS
28:36 qui avait permis aux autorités de réduire
28:38 le trafic sur le pont.
28:40 Un violeur en série présumé, activement
28:42 recherché par la police à Grenoble.
28:44 Le suspect est âgé d'une vingtaine d'années.
28:46 Il circule sur une trottinette noire
28:48 et suit ses victimes avant de les agresser.
28:50 Il est déjà soupçonné de plusieurs viols
28:52 et agressions sexuelles, d'après
28:54 le procureur de Grenoble.
28:56 C'est un nouveau record. A quelques jours
28:58 de Pâques et des œufs en chocolat,
29:00 le chaos atteint pour la première fois
29:02 les 10 000 dollars la tonne.
29:04 Les fèves sont en effet touchées par des maladies
29:06 causées par d'abondantes pluies en Afrique
29:08 de l'Ouest, où se trouvent les pays producteurs.
29:10 Ce qui réduit l'offre disponible
29:12 sur le marché mondial.
29:14 Enfin le football, victoire impérative
29:16 pour les Bleus ce soir,
29:18 après leur défaite de samedi soir contre l'Allemagne.
29:20 L'équipe de France, même largement
29:22 remaniée, doit s'imposer à Marseille
29:24 pour ne pas laisser le doute s'immiscer
29:26 le match à partir de 21h.
29:28 Et puis l'appartement parisien du couturier
29:30 Karl Lagerfeld, vendu aux enchères
29:32 à Paris, ce trois pièces
29:34 futuristes de 260 m²
29:36 a été adjugé aujourd'hui.
29:38 Plus de 11 millions d'euros avec les frais.
29:40 *Musique*
29:42 France Info
29:44 20h, 21h
29:46 France Info, les informés.
29:48 Bérangère Monte.
29:50 - En compagnie ce soir d'Audrey Goutard,
29:52 France Télévisions, Grande Conversation avec
29:54 Jean-Sébastien Ferjou, l'Atlantico et
29:56 Laurent Mouloud de l'Humanité.
29:58 On parle de
30:00 Vigipirate, de cette alerte
30:02 maximale depuis 48h.
30:04 À nouveau, Vigipirate est remontée
30:06 à son seuil, je vous le disais,
30:08 maximal suite à l'attentat de Moscou, revendiqué
30:10 par l'Etat islamique. Au sommet de l'Etat,
30:12 en quelques heures, vous avez peut-être remarqué qu'on a entendu
30:14 Emmanuel Macron, Gabriel Attal
30:16 et Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur.
30:18 Écoutez.
30:19 - C'est une mesure qui est cohérente
30:21 compte tenu de la revendication de cet
30:23 attentat et du fait que ce groupe a
30:25 plusieurs fois tenté de toucher le sol français.
30:27 - Tous les premiers éléments qui sont à notre
30:29 disposition attestent du fait que
30:31 la branche de l'Etat islamique qui a revendiqué l'attentat
30:33 de Moscou est une branche
30:35 de l'Etat islamique qui
30:37 a développé plusieurs projets
30:39 d'attentats visant des pays
30:41 européens, notamment la France et l'Allemagne
30:43 ces derniers mois.
30:45 - Plusieurs attentats de l'Etat islamique ont été déjoués sur le sol national,
30:47 notamment à la fin de l'année 2022
30:49 à Strasbourg, où
30:51 des personnes avaient été enclenchées sans doute par
30:53 l'Etat islamique pour passer à l'acte et nous les avons
30:55 interpellées avant qu'ils passent à l'acte.
30:57 - Est-ce que ce niveau d'alerte
30:59 pour vous est
31:01 justifié ?
31:03 Basculer au lendemain d'un attentat
31:05 qui n'est pas sur le sol
31:07 français
31:09 justifie
31:11 cette bascule, Audrey Goutard ?
31:13 - Oui, je pense parce qu'il y a
31:15 plusieurs
31:17 causes à cette
31:19 décision. La première c'est que
31:21 oui, à la fin de l'année
31:23 2023, il y a eu
31:25 des profils qui ressemblent à ceux
31:27 qui ont commis l'attentat de Moscou
31:29 qui sont rentrés en Europe, qui ont été
31:31 interpellés en Allemagne et en Autriche,
31:33 parce qu'en 2022,
31:35 nos services français ont interpellé
31:37 un profil ressemblant à un Tadjik
31:39 qui essayait de fédérer autour de lui
31:41 des Tchétchènes pour commettre un attentat.
31:43 Nous avons des services qui fonctionnent bien
31:45 mais qui ne sont pas à le risque zéro,
31:47 vous le savez, n'existent pas, donc il y a cette ambiance.
31:49 Il y a les Jeux Olympiques qui arrivent
31:51 bientôt. Il y a, en fait, si vous voulez,
31:53 plein de faisceaux qui laissent
31:55 penser que nous sommes fragilisés
31:57 aujourd'hui et que nous sommes...
31:59 Et puis il y a évidemment la résurgence
32:01 du groupe État islamique
32:03 avec des capacités qui sont
32:05 de plus en plus importantes, même si,
32:07 heureusement, ils ont du mal encore à se projeter
32:09 jusqu'à la France, ou en tout cas
32:11 à recruter en France,
32:13 puisqu'il y a une très petite
32:15 communauté tadjik en France,
32:17 comparée par exemple à la communauté tchétchène,
32:19 donc ils ont du mal à trouver des soldats
32:21 pour commettre des attentats, mais le risque
32:23 il est là. Et les appels
32:25 à l'attentat en Europe,
32:27 en France, etc., ils existent.
32:29 Donc tout cela
32:31 fait qu'il est important
32:33 que nos concitoyens soient
32:35 vigilants, "vigipirates",
32:37 soient vigilants, soient observateurs,
32:39 et c'est effectivement
32:41 l'œuvre de tous, en plus des
32:43 services de police, que d'essayer
32:45 de contrer ces attaques.
32:47 Même question, Laurent Mouloute, ça sert à quoi ?
32:49 A rendre vigilants
32:51 les Français ?
32:53 La vigilance des Français, oui,
32:55 c'est toujours bien, même après si, moi je ne suis pas spécialiste,
32:57 mais, voilà,
32:59 c'est surtout
33:01 l'organisation des services de l'État, face
33:03 à cette menace qui est un peu perpétuelle
33:05 et permanente désormais,
33:07 qui n'est jamais à prendre à la légère,
33:09 parce qu'elle peut intervenir à tout moment.
33:11 Moi je crois qu'il y a aussi un contexte,
33:13 pourquoi ils ont réagi aussi vite, c'est qu'il y a un contexte
33:15 des Jeux Olympiques qui arrive,
33:17 qui est une échéance mondiale, internationale
33:19 pour la France, qui est évidemment
33:21 un moment extrêmement
33:23 complexe à gérer au niveau de la sécurité
33:25 et qui va être potentiellement pour des
33:27 terroristes une tentation extrêmement forte.
33:29 Et la volonté là de marquer
33:31 un vrai coup,
33:33 on va dire, que ça soit
33:35 une cote de communication,
33:37 mais en tout cas un vrai coup aussi,
33:39 en montrant un peu les muscles aussi, c'est aussi
33:41 une vertu pour dire que la France
33:43 est prête aussi sur la question sécuritaire
33:45 dans l'optique des Jeux.
33:47 Vous êtes d'accord, message au reste du monde,
33:49 Jean-Sébastien Ferjou, en vue des JO ?
33:51 Un message aussi aux Français,
33:53 parce qu'on sait,
33:55 il y a pu avoir une phase où on s'est dit,
33:57 après l'élimination de l'État islamique en Syrie,
33:59 pour le coup, où il y avait
34:01 moins de base arrière pour des actions
34:03 très organisées et donc on connaissait plus
34:05 un terrorisme
34:07 comme on a connu malheureusement avec Samuel Paty
34:09 ou Dominique Bernard, enfin d'action,
34:11 ou Abirak Heim encore, malheureusement,
34:13 il y a peu de temps, très individuel finalement,
34:15 sans avoir beaucoup de logistique
34:17 ni financière, ni humaine
34:19 derrière, là on sait qu'il y a de nouvelles
34:21 menaces, à la fois parce que
34:23 Al-Qaïda s'est reformée, une autre branche d'Al-Qaïda
34:25 s'est reformée, dans le magazine d'Al-Qaïda
34:27 il y a des menaces qui ont été émises
34:29 à l'encontre de la France, parce qu'on sait que le Hamas
34:31 aussi, potentiellement d'ailleurs avec
34:33 l'Iran, il y a des terroristes
34:35 qui ont été identifiés sur le sol européen,
34:37 il semble-t-il, un peu plus en Allemagne,
34:39 enfin on sait qu'il y a aussi une volonté de terrorisme
34:41 un peu plus structurée que
34:43 ces attaques purement individuelles
34:45 donc voilà, oui, c'est utile de rappeler
34:47 à tout le monde que la menace elle existe
34:49 et que la vigilance
34:51 est nécessaire.
34:53 - Juste pour rajouter quand même, c'est vrai que le contexte,
34:55 le fait qu'il y ait eu un attentat en Russie, ça peut aussi pousser
34:57 à un passage à l'acte à des personnes
34:59 aussi un peu déséquilibrées,
35:01 ou des gens qui étaient dans un phénomène
35:03 ou dans une radicalisation en France,
35:05 qui auraient aussi, face à ces images,
35:07 décidé de passer à l'acte, je pense qu'il y a aussi
35:09 une volonté de montrer que les forces
35:11 de police sont en action, pour aussi peut-être
35:13 de couper l'herbe sous le pied à des tentations.
35:15 - Audrey Goutard, vous qui suivez
35:17 beaucoup tous ces sujets-là,
35:19 concrètement ces 4 000 hommes supplémentaires,
35:21 qu'est-ce qu'on sait de...
35:25 Est-ce que les patrouilles sentinelles
35:27 sont dissuasives ?
35:29 - Alors, elles sont, donc ces 4 000 hommes
35:31 qui peuvent être déployés, en plus des 3 000
35:33 qui existent déjà et qui sont dans les gares...
35:35 - Ça veut dire quoi, qui peuvent être déployés ?
35:37 - Ils sont en réserve, prêts à être déployés,
35:39 ils ne vont pas être déployés là,
35:41 il y a 3 000 patrouilles sentinelles
35:43 et 4 000 prêts à être déployés,
35:45 en fonction de l'évolution, etc.
35:47 Donc, oui c'est dissuasif,
35:49 d'abord ça rassure les gens,
35:51 et oui c'est dissuasif pour les actions isolées,
35:53 parce qu'on le voit bien,
35:55 il suffit d'un homme avec un couteau
35:57 et dans une gare, etc.
35:59 c'est dissuasif.
36:01 Mais très honnêtement,
36:03 c'est le travail des services de renseignement
36:05 qui est le plus important.
36:07 Et là, je peux vous dire aujourd'hui
36:09 que les services de renseignement,
36:11 on parle de la nébuleuse terrorisme,
36:13 mais il y a une nébuleuse du renseignement
36:15 qui a énormément progressé depuis 2015,
36:17 qui fait qu'il y a de plus en plus de surveillance,
36:19 ils sont beaucoup plus proactifs,
36:21 notamment sur les réseaux sociaux,
36:23 il y a des analystes qui ont été embauchés
36:25 dans les services de renseignement,
36:27 et qui analysent, qui sont sur les boucles Telegram,
36:29 pour infiltrer les groupes terroristes.
36:33 Et puis il y a cette coopération
36:35 qui est toujours assez étonnante,
36:37 cette coopération souterraine qui se fait
36:39 entre tous les services de police,
36:41 mais y compris avec le FSB.
36:43 On n'a jamais cessé, les services français,
36:45 anglais, espagnols, etc.,
36:47 et russes, n'ont jamais cessé de travailler ensemble,
36:49 malgré la guerre, malgré les crises,
36:51 malgré les désaccords.
36:53 Et donc effectivement, ce travail en commun,
36:55 et d'ailleurs je vous rappelle que ce sont les Américains
36:57 qui ont arrêté, début mars,
36:59 les Russes de l'imminence d'un attentat.
37:01 Donc le travail de renseignement,
37:03 c'est le travail le plus important
37:05 qui fait qu'on arrive
37:07 à éviter énormément d'attentats.
37:09 Il y en a plus d'une, Gabriel Attal
37:11 a annoncé les chiffres,
37:13 74 projets d'attentats déjoués depuis 2015.
37:15 - Et de début de l'année.
37:17 - En France.
37:19 - Est-ce que ce que vous disiez là,
37:21 sur la coopération des services,
37:23 va dans le même sens que les propos d'Emmanuel Macron,
37:25 qui annonce tout de suite après l'attentat,
37:27 qui propose en tout cas son aide,
37:29 et évidemment la collaboration de la France
37:31 à Vladimir Poutine,
37:33 qui est dans le contexte de guerre en Ukraine,
37:35 et peut surprendre.
37:37 - Là pour le coup, on a un seul et même ennemi,
37:39 c'est le terrorisme qui s'attaque à nos populations civiles,
37:41 de façon, voilà,
37:43 et donc ça,
37:45 au-delà de la guerre, effectivement,
37:47 ça a toujours fonctionné,
37:49 ce renseignement, ces échanges ont toujours fonctionné.
37:51 - Après le Fil-Info, on verra,
37:53 enfin, on verra où la France peut progresser dans tout ça.
37:55 D'abord, 20h41,
37:57 Thomas Giraudeau.
37:59 - Le patron des Républicains,
38:01 Éric Ciotti, prévient que l'hypothèse
38:03 d'une motion de censure du gouvernement
38:05 est sur la table après le dévoilement
38:07 des chiffres officiels du déficit public,
38:09 bien plus élevé que les prévisions du gouvernement.
38:11 Nous allons poursuivre une voie de rigueur,
38:13 s'est défendu Gabriel Attal devant les députés.
38:15 Parmi les mesures d'économie envisagées,
38:17 une réforme de l'indemnisation des chômeurs.
38:19 Gabriel Attal préside demain
38:21 un séminaire gouvernemental sur le sujet.
38:23 Un homme de 20 ans, de type européen,
38:25 aux yeux marron, c'est le portrait robot
38:27 du suspect activement recherché à Grenoble
38:29 pour plusieurs viols et agressions sexuelles
38:31 commises sur des jeunes femmes depuis le début de l'année.
38:33 La décision sera scrutée
38:35 par les défenseurs de l'environnement.
38:37 La Cour européenne des droits de l'homme
38:39 rendra le 9 avril prochain ses premiers arrêts
38:41 en matière de dérèglement climatique.
38:43 Trois dossiers sont sur le bureau des juges européens.
38:45 L'un d'entre eux vise tous les pays de l'Union.
38:47 Et puis, après une année 2022 catastrophique
38:49 et la pire crise sanitaire de son histoire,
38:51 la filière canard se porte beaucoup mieux.
38:53 La production de foie gras a augmenté
38:55 de 21% l'an dernier en France.
38:57 Se félicite l'interprofession.
38:59 Les canards commencent depuis l'automne dernier
39:01 à être vaccinés contre la grippe aviaire.
39:03 France Info
39:05 20h, 21h, France Info,
39:07 les informés, Bérangère Bonte.
39:09 Audrey Goutard est là pour France Télévisions,
39:11 Jean-Sébastien Ferjou pour Atlantico,
39:13 Laurent Mouloute pour l'Humanité.
39:15 Alors là où la France peut peut-être
39:17 et doit manifestement progresser
39:19 selon ce spécialiste, ce consultant
39:21 que vous allez entendre,
39:23 Sébastien Pietras-Sainta,
39:25 l'ancien député PS des Hauts-de-Seine,
39:27 aujourd'hui consultant spécialisé
39:29 en intelligence économique, en sécurité,
39:31 en terrorisme, là où la France doit progresser,
39:33 c'est dans le suivi des gens qui étaient
39:35 incarcérés pour radicalisation et qui en sont sortis.
39:37 Écoutez.
39:39 Aujourd'hui, il y a 500 détenus
39:41 qui sont détenus pour des questions
39:43 de terrorisme.
39:45 Il y en a plus de 500
39:47 qui sont sortis de prison depuis 2015.
39:49 Il y a quand même un certain nombre de dispositifs
39:51 qui sont mis en place, notamment
39:53 de suivi de renseignements, d'inscriptions
39:55 dans un certain nombre de fichiers.
39:57 Mais la menace des sortants de prison,
39:59 elle est importante et elle demeure.
40:01 Que ce soit
40:03 les sortants de prison, mais également en milieu carcéral,
40:05 puisqu'il y a déjà eu des attentats en milieu carcéral.
40:07 Là où il faut mettre des moyens,
40:09 c'est davantage dans le service de renseignement
40:11 pénitentiaire qui a été créé au tout début
40:13 2017. Et ces services de renseignement
40:15 pénitentiaires ont eu des moyens à renforcer,
40:17 mais pas suffisamment à la hauteur
40:19 de l'enjeu. On est face à un défi du
40:21 nombre. C'est-à-dire qu'on a beaucoup de personnes
40:23 aujourd'hui radicalisées.
40:25 20 000 inscrits dans le fichier de
40:27 signalement pour la prévention de la radicalisation
40:29 en caractère terroriste, le FSPRT, dont 5 000
40:31 fiches actives. - Voilà, il y a la sortie
40:33 et puis il y a la prison elle-même, Henri Goutard.
40:35 - Oui, parce qu'on s'est rendu compte en plus que
40:37 la déradicalisation, ça ne fonctionne pas vraiment.
40:39 C'est-à-dire qu'on arrive en marge
40:41 à déradicaliser une certaine partie
40:43 des jeunes gens
40:45 qui sont arrivés et qui ont été condamnés
40:47 pour
40:49 association de malfaiteurs en relation avec
40:51 une entreprise terroriste, généralement.
40:53 On n'a jamais l'assurance, effectivement,
40:57 qu'ils sont réellement déradicalisés.
40:59 On a vu dans plusieurs affaires
41:01 que, malgré tout,
41:03 il y a toujours un moment où ils se font reprendre
41:05 à leur sortie et
41:07 ré-endoctriner. Donc c'est extrêmement
41:09 compliqué à gérer.
41:11 Donc ça demande, effectivement,
41:13 une surveillance très importante.
41:15 Après, les progrès technologiques
41:17 font que c'est de plus en plus facile.
41:19 Il est de plus en plus facile de suivre
41:21 quelqu'un,
41:23 de voir
41:25 ses allées et venues, de voir
41:27 qui il rencontre, de quelle manière il circule,
41:29 etc. D'ailleurs,
41:31 je ne lui livre pas de secret. Les détenus sortis
41:33 savent très bien qu'ils sont sous surveillance.
41:35 Ils doivent pointer au commissariat, etc.
41:37 Donc ça, ça fonctionne
41:39 plutôt pas mal. La DGSI
41:41 a plutôt
41:43 l'impression de maîtriser à peu près, mais on n'est
41:45 jamais à l'abri
41:47 d'un détenu
41:49 sorti qui a l'air
41:51 d'être très calme et puis qui, tout à coup,
41:53 a une séparation,
41:55 une déception,
41:57 une dépression, et repart
41:59 dans le
42:01 djihad.
42:03 On n'est jamais à l'abri.
42:05 Le risque zéro n'existe pas, effectivement.
42:07 - C'est très clair. - Deux choses
42:09 sur la déradicalisation. Oui, effectivement,
42:11 ça ne fonctionne pas,
42:13 ou en tout cas, plus exactement, on n'est jamais sûr
42:15 de ce qui a pu fonctionner
42:17 ou non. Après, malgré tout, ne cédons pas
42:19 à l'hubris technologique. C'est l'erreur qui a
42:21 été commise en Israël aussi.
42:23 Et puis, en avoir parlé avec un certain nombre
42:25 d'Israéliens ou d'officiers israéliens,
42:27 ils se mordent les doigts, effectivement, d'avoir un peu
42:29 renoncé au renseignement humain
42:31 ou à ce qui peut
42:33 se passer sur le terrain, en s'imaginant
42:35 que, finalement, des barrières technologiques ou des moyens
42:37 technologiques de surveillance pouvaient suffire.
42:39 C'est absolument nécessaire. Ça facilite
42:41 effectivement le travail. Mais il ne faut surtout
42:43 pas céder à la tentation
42:45 de penser que ça ferait le job
42:47 dans son ensemble. Après, dernier point,
42:49 il y a aussi autre chose où je pense qu'il y a une marge
42:51 de progrès qui est sur l'analyse
42:53 de ces profils hybrides qui sont entre
42:55 le terrorisme et la psychiatrie.
42:57 Daniel Zaguri,
42:59 vous savez qu'un des plus grands experts psychiatres français,
43:01 explique très bien à quel point nous avons
43:03 des services de renseignement
43:05 où la chaîne judiciaire
43:07 a de la peine à appréhender ces profils
43:09 parce qu'on a tendance à soit voir
43:11 la case psychiatrie, soit voir la case
43:13 terrorisme. Et les deux peuvent
43:15 cohabiter. Et là-dessus,
43:17 effectivement, il y a encore, je pense, des progrès à faire
43:19 dans la prise en compte et la compréhension de ces profils-là.
43:21 - Allez, on referme ce dossier-là.
43:24 Leur tournée.
43:26 Laurent Mouloud, vous avez parlé de foot,
43:28 mais de foot, en fait, pas tellement de foot.
43:30 - J'ai préféré la radicalisation.
43:32 - On ne parle pas de France-Chilie qui a lieu ce soir
43:34 à Marseille et qu'on suivra évidemment,
43:36 mais des larmes de Vinicius, l'attaquant brésilien
43:38 du Real Madrid,
43:40 qui joue lui aussi ce soir un match
43:42 amical Espagne-Brésil,
43:44 organisé justement en réponse
43:46 aux insultes racistes
43:48 dont il est fréquemment victime
43:50 depuis son arrivée à Madrid en 2018.
43:52 Et en conférence de presse hier, en évoquant
43:54 le sujet, eh bien, il a fondu en larmes.
43:56 - Je vois ce qui est
43:58 vraiment se passant, que je suis
44:00 plus triste, je suis moins content.
44:02 - En fait, je vois que je suis chaque jour plus triste.
44:04 À chaque fois, j'ai moins envie de jouer,
44:06 mais je dois continuer à me battre.
44:08 - Mais je vais continuer à lutter.
44:10 Désolé.
44:12 Je voulais juste jouer au football.
44:14 - Je suis désolé, je veux juste jouer au football.
44:16 Je veux juste jouer.
44:18 Je veux tout faire pour mon club
44:20 et pour ma famille.
44:22 - Voilà, et pour ceux qui nous suivent
44:24 en radio et pas sur le canal 27,
44:26 il est applaudi,
44:28 mais parce qu'il est au bord des larmes
44:30 et même en larmes.
44:32 Je salue Nicolas Cissmartoff.
44:34 Bonsoir à vous.
44:36 - Bonsoir.
44:38 - Journaliste à Sawfoot, où vous couvrez notamment
44:40 toutes ces questions de racisme,
44:42 un géant de ce calibre-là,
44:44 qui fond en larmes. Vous aviez déjà assisté à ça, vous ?
44:46 - Non, parce que pendant
44:48 très longtemps, les joueurs noirs ont pris
44:50 l'habitude de prendre sur eux, malheureusement.
44:52 Et ça a commencé un peu à évoluer.
44:54 Mais en plus de Catherine Hisswitz,
44:56 c'est singulier, parce qu'il est particulièrement
44:58 ciblé en ce moment et depuis
45:00 deux, trois ans.
45:02 Il est confronté à une
45:04 virulence venant des tribunes,
45:06 qui d'ailleurs n'est pas que le fait,
45:08 c'est-à-dire qui est frappant de franges
45:10 qui peuvent être très violentes et d'extrême droite,
45:12 on les connaît malheureusement.
45:14 Mais il est devenu un cœur de cible pour plein de raisons.
45:16 Il le dit à un moment dans sa
45:18 intervention, il dit "on devient
45:20 raciste même pour me faire mal jouer".
45:22 C'est un arrivé à ce point-là, donc c'est peut-être aussi
45:24 pour ça qu'il est
45:26 déstabilisé. Il dit quelque chose de
45:28 très beau aussi, il dit "je ne partirai pas parce que je ne vais
45:30 pas leur donner raison".
45:32 Il ne parlera pas d'Espagne ou du Réal.
45:34 - L'impression que ça donne, c'est que le racisme
45:36 est peut-être
45:38 en train de gagner un peu la partie, quand on l'entend dire.
45:40 Mais moi, ça m'enlève l'envie de jouer.
45:42 Alors c'est vrai que ça se répète
45:44 depuis 2018.
45:46 Ce n'est pas nouveau.
45:48 L'Espagne est particulièrement
45:50 touchée, Nicolas Axis-Marthoff.
45:52 - Oui, en tout cas,
45:54 d'abord parce que c'est un grand championnat,
45:56 il y a des grands clubs, et forcément quand ça touche des immenses
45:58 joueurs comme Vinicius,
46:00 ça prend une résonance. Mais l'Italie est particulièrement
46:02 concernée, notamment parce qu'il y a une forte présence
46:04 de l'extrême droite dans certains
46:06 groupes de supporters. Mais on a
46:08 des cas similaires en France. Il ne faut pas non plus
46:10 être naïf. On a vécu ça à Lyon,
46:12 on peut voir apparaître ça dans certains
46:14 stades parce que justement,
46:16 il y a ce qu'on appelle des
46:18 firmes, des groupes de Ligue 1 très marqués
46:20 à l'extrême droite.
46:22 Et puis on est dans une société européenne où le
46:24 racisme est en train de se décomplexer.
46:26 Donc dans le football, les choses s'expriment toujours de manière plus
46:28 virulente parfois et profonde,
46:30 mais la société, c'est un acteur.
46:32 Et ce qu'on voit à travers le cas de Vinicius, c'est
46:34 la société telle qu'elle est en train
46:36 aujourd'hui d'avoir des maux de ventre
46:38 et des mals au crâne.
46:40 - La société qui se décomplexe ?
46:42 Vous entendez ça ?
46:44 - Un sondage en Italie prête 20% des
46:46 citoyens italiens estime qu'imiter des cris de singes
46:48 et proférer des injures racistes
46:50 est justifié lorsque c'est en direction des joueurs
46:52 adverses. Donc voilà, quand on parle de
46:54 banalisation du racisme, parce que c'est
46:56 le joueur adverse, on peut
46:58 insulter des joueurs noirs.
47:00 C'est vrai que certains se posaient la question
47:02 de "a-t-on vraiment besoin d'un public dans
47:04 les stades de football ?
47:06 Est-ce que la solution, est-ce qu'on va en arriver
47:08 à un point où il n'y aura plus
47:10 de public pour
47:12 regarder le foot et ça ne se passera qu'à la télé ?
47:14 - Vous voyez, c'est-à-dire que...
47:16 - Ce serait quand même un renoncement...
47:18 - Non mais la question a été provoquée...
47:20 - Il faut lutter effectivement...
47:22 - La question a été provocatrice, évidemment, mais c'est vrai
47:24 qu'on n'y arrive pas. Là, pour l'instant,
47:26 on n'y arrive pas, on n'a pas trouvé les solutions.
47:28 Visiblement, il y a régulièrement
47:30 qui est un NBAPE,
47:32 d'ailleurs a soutenu son coéquipier
47:34 de l'équipe de France, Dajo
47:36 Upamecano,
47:38 récemment, en disant qu'effectivement
47:40 c'était inadmissible. Mais même les plus
47:42 grands joueurs se
47:44 manifestent,
47:46 la police enquête, il y a
47:48 des décisions prises par les
47:50 fédérations et pourtant, ça continue.
47:52 - Et ça ne fonctionne pas.
47:54 Après le Fil info, on vous
47:56 nous dirait peut-être, Nicolas Axis-Martoff,
47:58 ce qui fonctionne ici ou là
48:00 et Laurent Mouloud, promis, je viens vers vous aussi.
48:02 - Vous ne voulez pas me faire parler ? - Si, si, bien sûr que si.
48:04 Le Fil info, c'est Thomas Girodo.
48:06 - Après avoir été rejeté par les sénateurs,
48:10 les députés communistes voulaient inscrire
48:12 à l'ordre du jour de l'Assemblée le CETA,
48:14 le traité de libre-échange entre le Canada et l'Union Européenne,
48:16 avant les élections européennes.
48:18 Mais le gouvernement l'en empêche,
48:20 le texte ne sera pas transmis à l'Assemblée avant le scrutin,
48:22 annonce ce soir le ministre délégué
48:24 au commerce extérieur. Washington
48:26 continue de mettre la pression sur son allié israélien
48:28 après son abstention lors d'une vote
48:30 d'une résolution à l'ONU, appelant à un cessez-le-feu
48:32 immédiat, peu apprécié par Tel Aviv.
48:34 Le ministre américain de la Défense
48:36 a estimé que le nombre de civils morts
48:38 à Gaza est trop élevé, déclaration
48:40 juste avant de recevoir son homologue israélien.
48:42 Il quitte ses fonctions pour des raisons
48:44 de sécurité, d'après son successeur,
48:46 le proviseur du lycée Maurice Ravel,
48:48 dans le 20e arrondissement de Paris, menacé de mort
48:50 sur Internet après avoir demandé à trois
48:52 lycéennes de l'établissement de retirer leur voile.
48:54 Un jeune homme de 26 ans doit être
48:56 jugé dans cette affaire le mois prochain.
48:58 Et puis après les pièces de 2 euros à l'effigie
49:00 des Jeux Olympiques, voici le timbre spécial
49:02 pour l'événement. La Tour Eiffel et la Seine
49:04 sur un fond rose et vert, ils seront mis en vente
49:06 à partir de vendredi prochain.
49:08 [Musique]
49:10 [Musique]
49:12 20h21, France Info,
49:14 les informés, Bérangère Bonte.
49:16 On parle du racisme
49:18 dans le foot avec Nicolas Cismartoff
49:20 de SoFoot, Audrey Goutard
49:22 de France Télévisions, Laurent Mouloud
49:24 de l'Humanité, Jean-Sébastien Ferjou
49:26 d'Atlantico. Laurent Mouloud, vous vouliez
49:28 la parole, alors je vous la donne. - Ah, j'ai la pression
49:30 maintenant. Oui, mais non, je voulais juste quand même
49:32 dire que ces questions de racisme, c'est aussi
49:34 très propre au foot, c'est-à-dire que
49:36 il y a une particularité quand même
49:38 - Par rapport aux autres sports. - Par rapport aux autres sports, on voit
49:40 moins de déchaînements de racisme
49:42 ou d'homophobie, il faut bien le dire aussi,
49:44 dans les tribunes ou les stades
49:46 d'autres sports, même si ça peut arriver, bien sûr.
49:48 Et je crois qu'il y a un problème,
49:50 c'est vrai que c'est le sport, on va dire,
49:52 où se mêlent le plus des questions, à la fois
49:54 identitaires, culturelles, sociales,
49:56 et le foot porte beaucoup ces questions-là.
49:58 Donc, il y a une résonance, on va dire,
50:00 et beaucoup de groupes de supporters,
50:02 s'identifient aussi à une appartenance
50:04 un peu politique aussi dans les
50:06 stades de foot. Il faut savoir
50:08 qu'en Espagne, beaucoup de groupes de supporters sont aussi affiliés
50:10 à des mouvements d'extrême droite, etc.
50:12 Donc, il y a une toile de fond aussi
50:14 chez certains supporters et groupes d'ultra,
50:16 qui aussi favorisent ces passages à l'asile.
50:18 La deuxième chose, c'est que ces insultes racistes,
50:20 qui ne datent pas d'hier, ce n'est pas un phénomène
50:22 nouveau dans les stades, c'est aussi
50:24 utilisé par les supporters pour déstabiliser
50:26 l'adversaire. Là, ce qui s'est passé là,
50:28 on voit comment il est effondré, ce joueur,
50:30 effectivement, il touche à quelque chose
50:32 d'extrêmement dur, et c'est
50:34 une mécanique aussi qu'ils mettent en place
50:36 les supporters pour déstabiliser. Parfois même, dans leur équipe
50:38 propre, il y a plus de joueurs noirs que dans celle
50:40 adverse, ce qui ne les empêche pas de proférer
50:42 des propos comme ça.
50:44 Le stade est devenu une espèce de défouloir
50:46 pendant 90 minutes, et certains
50:48 sociologues ont analysé la question, alors posant la question
50:50 en dehors des stades, et en dehors des stades,
50:52 ces gens-là n'ont pas forcément des comportements
50:54 ouvertement racistes, mais dans le
50:56 cadre du stade et du
50:58 défoulement autour du match, avec les enjeux
51:00 psychologiques qui s'imposent à ça,
51:02 ils en viennent, et à lâcher, et à rentrer
51:04 dans ces processus racistes qui sont
51:06 absolument inadmissibles. – Alors déjà, je note que vous associez
51:08 racisme et propos homophobes,
51:10 il se trouve que
51:12 Vinicius a eu en retour
51:14 de sa conférence
51:16 de presse ce tweet
51:18 de l'ancien gardien du Paraguay, José Luis
51:20 Chilaver, qui
51:22 lui renvoie,
51:24 qui lui dit, le premier à insulter
51:26 et attaquer ses rivaux, c'est lui,
51:28 et je vous le dis,
51:30 comment dire, poliment, mais
51:32 il dit que le football est fait pour les hommes.
51:34 Nicolas Cismartoff,
51:36 comment vous expliquez que le foot soit plus touché que les autres sports ?
51:38 – Parce que c'est sport
51:40 numéro un, parce que d'abord, en fait,
51:42 le foot n'est plus un sport, c'est devenu
51:44 un phénomène de société, c'est devenu quelque chose
51:46 qui dépasse largement ce cadre,
51:48 ça a même envoyé le champ politique,
51:50 je vous rappelle,
51:52 ne serait-ce que la façon dont le président de la République
51:54 essaie de temps en temps d'utiliser,
51:56 mais ou d'employer comme un outil,
51:58 comme un outil de communication, donc le football
52:00 est le sport numéro un, c'est le plus populaire,
52:02 quelles que soient les catégories, les pays,
52:04 même s'il y a des zones du monde qui échappent encore,
52:06 mais pour prendre l'Europe, c'est le sport
52:08 numéro un, donc forcément c'est là que s'exprime
52:10 et que ça prend une tournure beaucoup plus
52:12 forte, j'aimerais que ça soit aussi simple
52:14 qu'un exutoire d'une expression
52:16 de racisme, et en sortant
52:18 du stade, on deviendrait un bon citoyen,
52:20 c'est bien plus complexe
52:22 malheureusement que cela, et on voit notamment
52:24 cette problématique
52:26 de la question de l'identification
52:28 à l'équipe et au stade,
52:30 des choses très fortes qui se manifestent
52:32 et qui sont bien plus profondes simplement qu'un
52:34 délire d'un soir, d'ailleurs dans les groupes
52:36 ultra, il n'y a pas que des groupes ultra marqués à l'extrême droite,
52:38 il faut quand même le préciser, certains se disent
52:40 entre guillemets à politique et le son, d'autres sont marqués
52:42 à gauche, même si c'est beaucoup plus rare,
52:44 donc en fait c'est beaucoup plus complexe parce que le stade
52:46 est un bon
52:48 manière d'analyser la société, si vous voulez
52:50 comprendre une vie, il faut d'abord commencer par aller
52:52 voir un match de foot, donc malheureusement
52:54 ou heureusement, cela dépend des moments, on peut vivre des choses
52:56 magnifiques, mais c'est aussi
52:58 pour cela que le foot est
53:00 un tel réceptacle, je vous explique juste en ce moment
53:02 il y a un débat pour savoir qu'il y a droit ou pas de chanter
53:04 pour l'inauguration
53:06 des Jeux Olympiques, et je ne pense pas que ce soit
53:08 dit spécifiquement au foot, tout ce qu'il peut y avoir
53:10 autour d'Aya Nakamura.
53:12 Voilà exactement, donc le football
53:14 c'est simplement le sport numéro un,
53:16 c'est même plus un sport, c'est devenu quelque chose de bien
53:18 plus important, il y avait un
53:20 entraîneur anglais qui disait que
53:22 le football n'est pas une question de vie ou de mort, c'est bien plus important
53:24 que ça, je pense qu'on en est arrivé là dans nos
53:26 sociétés, et les sociologues parlent de
53:28 fait social total, on est
53:30 vraiment là-dedans, et on est confronté
53:32 à cette problématique, Vénitius
53:34 n'est pas, enfin la question de savoir
53:36 si Vénitius mérite ou pas ce traitement
53:38 c'est surréaliste, Vénitius n'est pas un
53:40 saint, il n'y a pas de victime
53:42 parfaite, jamais, en aucune circonstance
53:44 on ne lui demande pas de lettres, il n'y a juste pas
53:46 à exprimer ce genre de racisme envers une
53:48 personne, quelle qu'elle soit, tout simplement
53:50 ou d'homophobie, ou d'antisémitisme,
53:52 donc voilà, c'est
53:54 vraiment dans ce cadre là qu'il faut se situer,
53:56 Vénitius il est chatoyant, il est provocateur,
53:58 c'est un joueur qu'on peut juger ou pas, ou apprécier ce qu'il fait
54:00 sur un terrain, c'est un très grand joueur,
54:02 le meilleur joueur brésilien pour le moment,
54:04 et on a le droit de le critiquer, ça il n'y a aucun problème là-dessus, pour ça,
54:06 mais pas pour sa couleur de peau,
54:08 le débat c'est pas
54:10 qu'il fasse des tacles appuyés, ou qu'il soit
54:12 c'est un débat récurrent autour du
54:14 Real de Madrid, protégé par arbitrage,
54:16 on n'est pas sur cette thématique là.
54:18 On a raison de s'interroger sur
54:20 le cas Mbappé, qui est quand même annoncé au
54:22 Real Madrid, est-ce que c'est,
54:24 il s'expose au même genre de
54:26 de critiques racistes ?
54:28 C'est fort possible, après
54:32 Mbappé pour l'instant entre guillemets,
54:34 souvent passé sous le radar, pour plein de raisons,
54:36 mais oui, forcément,
54:38 Pourquoi ? En quelques mots ?
54:40 En France, il a incarné autre chose,
54:42 il était l'espoir de la nation,
54:44 le grand joueur, le futur ballon d'or,
54:46 et que son identité a
54:48 longtemps été vécue
54:50 de manière trouble, même si il a toujours été
54:52 très clair sur son engagement contre le racisme,
54:54 il était, comme je disais, des idanes,
54:56 un des Français préférés,
54:58 sauf que bon, il s'en est...
55:00 Le Real de Madrid, je pense qu'il sait très bien où il met les pieds,
55:02 personne ne peut
55:04 nous contester dans l'Espagne, on est un lycée qui va
55:06 affronter dans les stades, personne.
55:08 Merci beaucoup Nicolasxis.
55:10 Nicolasxis Martoff, on vous lit dans
55:12 "Danse au foot", Laurent Mouloud, on vous lit dans "L'humain",
55:14 il y a une demain ? Demain, on va titrer
55:16 "Licencié pour un euro", on revient sur le sort
55:18 d'une dame pipi, qui a été licenciée
55:20 pour avoir pris un euro sur un comptoir,
55:22 et en fait, derrière tout ça, on lève un petit peu
55:24 le voile sur les pratiques pas très propres,
55:26 c'est le cas de le dire, d'entreprises tous elous,
55:28 qui gèrent la plupart des
55:30 toilettes publiques dans les gares de France.
55:32 Dites-nous ce qui fait la une du site d'Atlantico,
55:34 Jean-Sébastien Ferjot. Je vous en parlais
55:36 un peu tout à l'heure, la croissance, on oublie toujours
55:38 que ce qui permettrait de rétablir les
55:40 comptes publics, c'est la croissance
55:42 et que ça n'est pas que un
55:44 objectif irréaliste qui relèverait de la pensée
55:46 magique, c'est atteignable si
55:48 on s'en donne les moyens. Merci
55:50 aussi à Audrey Goutard, demain les Informer,
55:52 9h, c'est Salia Brakliaï et
55:54 Renaud Dely, et nous on sera là dès 20h, bonne soirée.
55:56 !