Les informés de franceinfo du dimanche 4 juin 2023

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00:00 ...
00:06 -20h21, France Info, les informés,
00:10 Olivier Delagarde.
00:12 -Bonsoir. Comment avez-vous célébré la fête des mères ?
00:16 Un bouquet de fleurs, une composition en macramé,
00:19 papier crêpon ou le bon vieux collier de nouilles ?
00:22 Le tournoi de Roland-Garros a trouvé une manière
00:25 beaucoup plus originale. Il a décidé de faire jouer
00:28 les dames en nocturne. Depuis l'année dernière,
00:31 à Roland-Garros, il y a un match tous les soirs,
00:34 à partir de 20h30, une affiche qui attire publicitaires
00:37 et forte audience télé. Nos confrères du Parisien
00:40 ont remarqué que c'était quasi exclusivement des hommes.
00:44 Mais dans un grand élan égalitaire, la direction du tournoi
00:47 a décidé cette année qu'il y aurait aussi un match dames,
00:51 un seul, il ne faut pas exagérer.
00:53 C'est ce soir, le jour de la fête des mères.
00:56 Je ne sais pas si ce choix est si habile que cela.
00:59 En tout cas, aux informés, je vous signale
01:02 que l'égalité est parfaite.
01:04 Bonsoir, Isabelle de Valmain. - Bonsoir, Olivier.
01:07 - Rédactrice en chef du quotidien La Croix, Serge Siminaud.
01:10 - Bonsoir. - Bonsoir.
01:12 - Journaliste politique à France Télévisions,
01:14 Émilie Zapalski. - Bonsoir.
01:16 - Communicante présidente de l'agence Emilie Conseil
01:19 et Carrebourg de Seize. - Bonsoir.
01:21 - Avocat, président de la commission droit de l'homme
01:25 et d'une femme, merci d'être avec nous
01:27 pour une heure de double mix dont le grand vainqueur
01:30 sera l'information.
01:31 Cela va sans dire, et je vais oublier,
01:34 bonne fête à toutes les mamans.
01:36 On parlait de sport.
01:37 Commençons par le football et ce qui s'est passé hier soir
01:41 à Ajaccio, en Math, en marge du match
01:43 qui opposait le club Corse à l'Olympique de Marseille.
01:46 De très nombreux débordements ont eu lieu.
01:49 En dépit d'un important dispositif policier,
01:52 un enfant de 7 ans souffrant d'un cancer
01:55 invité au match a même été agressé avec ses parents
01:58 dans la loge qui avait été mise à sa disposition.
02:01 Écoutez le témoignage de sa maman recueillie
02:03 par nos confrères de France Bleu Provence.
02:06 - Je l'ai poussé pour pas qu'il rentre.
02:08 Il m'a repoussé, je suis tombée.
02:10 Ils m'ont marché dessus, ils étaient 15,
02:13 alors je pouvais rien faire.
02:15 Il a tapé tout le visage sur la barre en fer du siège.
02:18 Ils ont arraché les maillots, ils ont dit "On vous a brûlés,
02:21 fils de pute." On est tous choqués.
02:23 - Un journaliste de France 3 Corse a été agressé
02:26 par des supporters de l'OM.
02:28 Il a été hospitalisé assez grièvement.
02:30 Une affaire évidemment qui choque,
02:33 mais au-delà de l'émotion qu'elle suscite,
02:35 les violences dans le football, c'est pas nouveau.
02:39 Comment se fait-il, Isabelle de Goldman,
02:41 que l'on soit apparemment pas capable d'en venir à bout ?
02:45 - C'est pas nouveau et c'est aussi un peu nouveau.
02:48 On a remarqué que depuis le Covid,
02:50 il y en avait beaucoup plus, surtout qu'il y avait
02:53 des spécialistes des violences dans les rangs des supporters.
02:56 Là, c'est beaucoup plus large.
02:58 Je sais pas ce qui s'est passé pendant le Covid,
03:01 mais une bouffée de violences est arrivée.
03:03 C'est très partagé, comme dans les manifestations.
03:06 Ensuite, c'est vrai que peut-être que les responsables
03:10 des fédérations ne prennent pas assez ça au sérieux.
03:13 Les sanctions ne sont pas à la hauteur de ce qui est fait.
03:16 Notamment en France, on ne fait pas encore
03:18 assez de sanctions individuelles.
03:21 En Allemagne ou en Angleterre,
03:22 plusieurs milliers de personnes sont interdites de stade.
03:26 En France, c'est juste 200, donc très peu.
03:28 On préfère des sanctions collectives.
03:30 - Les Anglais avaient pris des mesures
03:33 anti-oligarques après le match Liverpool-Turin.
03:36 - C'est vrai que nous, on l'a toujours pas fait.
03:38 C'est vrai que c'est sans doute pas pris assez,
03:41 on va dire, au sérieux,
03:43 par l'ensemble des dirigeants des fédérations.
03:46 Ce qui me choque, personnellement,
03:48 c'est peut-être l'attitude des journalistes
03:50 sportifs, qui ont l'air de trouver ça normal,
03:53 que ce soit le bazar dans les gradins.
03:55 - Pas sur France Info.
03:57 - Pas sur France Info, mais je parle
03:59 de journalistes spécialisés dans le sport.
04:01 On a vu à Roland-Garros un public français
04:04 qui se comportait assez mal la semaine dernière,
04:06 qui avait un peu bu, car le problème des matchs en soirée,
04:10 c'est qu'ils en boivent.
04:11 Les gens disaient que c'était normal.
04:14 - On se tape pas dessus encore
04:15 dans les tribunes de la porte d'hôtel à Roland-Garros ?
04:19 - C'était limite, la semaine dernière.
04:21 C'était vraiment très limite.
04:23 D'ailleurs, les joueurs, on en avait marre à la fin.
04:26 Il y a une espèce de violence qui est permise,
04:28 qui est autorisée, et il faudrait faire attention à ça.
04:32 - Vous êtes d'accord, il y a un exutoire, finalement,
04:35 où on a presque le droit d'être violent
04:37 dans le monde du football ?
04:39 - Le droit, certainement pas, mais...
04:41 - Qu'est-ce que je dis ? Le droit, non, non.
04:44 - Mais que ce soit un exutoire, assurément.
04:46 C'est les Jeux du Stade qui sont transposés,
04:50 et finalement, on a toujours considéré
04:54 que la violence dans les stades de foot,
04:57 c'était la responsabilité des gens qui se rendent à ces matchs,
05:02 parce qu'ils s'exposent à cet exutoire,
05:05 et c'est une considération
05:07 qui a longtemps prévalu dans la société française.
05:10 Le sujet, en réalité,
05:11 c'est que la Ligue de football professionnelle
05:14 prend des mesures, mais sur le long terme,
05:17 à l'image des clubs anglais.
05:19 Le deuxième problème, c'est que l'interdiction à vie des stades
05:22 n'est pas possible en droit français.
05:25 - C'est pas possible chez nous, ça.
05:27 - Non, les mesures perpétuelles n'ont jamais de sens,
05:30 pas plus que les obligations.
05:32 - On peut interdire pour 5 ans, par exemple.
05:34 - Oui, vous confirmez ce que je dis, madame.
05:37 Ce n'est pas perpétuel, 5 ans, ce n'est pas une obligation.
05:40 - C'est à mon début, quoi.
05:42 - Mais ce qu'il faut dire à ce petit garçon,
05:44 c'est que son vrai match, c'est contre la maladie,
05:47 et sa dignité, aujourd'hui, assure ses qualités de sportif,
05:51 et on lui souhaite de sortir vainqueur de ce match-là.
05:54 - Ça va s'en dire.
05:55 Y a un problème quand même spécifique avec le football.
05:58 On voit pas ce genre de scènes.
06:00 Roland Garros, Isabelle de Gaullement,
06:02 racontent des trucs incroyables,
06:04 même dans les matchs de rugby.
06:06 - Bien sûr. On a eu les événements l'année dernière
06:09 du Stade de France.
06:11 Il y a eu des multiplications autour du football,
06:13 et c'est dommage, parce que c'est un des sports
06:16 qui est rassembleur, qui crée de la cohésion.
06:19 Il y a pas beaucoup d'événements qui nous rassemblent tous.
06:22 Je suis d'accord, si y a des sanctions personnelles,
06:25 même si elles sont temporaires, ça serait pas mal
06:28 pour éviter ça, pour marquer le coup,
06:30 et pour décourager les gens.
06:32 Après, j'ai l'impression qu'on a eu, ces derniers temps,
06:35 pas mal d'événements comme ça, de violence.
06:38 Avant le Covid, ça a provoqué forcément,
06:40 on le voit dans les rues, un petit accrochage en voiture,
06:43 ça part avec des points dans la figure.
06:45 Je me méfie aussi de l'amalgame qui est fait quelques fois,
06:49 avec les grands mots qu'on sort de "déscivilisation",
06:52 qui appartient à une rhétorique qui relève plutôt
06:55 de l'extrême droite, de mélanger un peu tout.
06:57 - Là, ce serait plutôt de la bêtise
06:59 que de la décivilisation.
07:01 - C'est plutôt de la bêtise.
07:03 Je trouve que de faire l'amalgame,
07:05 ça évite de faire le tri sur ce qui se passe réellement,
07:08 d'éventuellement faire des sanctions personnelles,
07:11 si y a moyen, de voir ce qui se passe ailleurs.
07:14 Ce qui se passe dans le football,
07:15 ça n'a rien à voir avec un malade psychiatrique
07:18 qui s'en prend à une infirmière,
07:20 ça n'a rien à voir avec un accident qui tue des policiers.
07:24 On a tendance à faire l'amalgame.
07:26 La société est violente, on ne peut rien y faire.
07:28 Dans le foot, s'il y a des moyens, même temporaires,
07:32 autant les faire, et que les gens,
07:34 comme vous l'avez dit, puissent se réjouir du match.
07:37 - On va poursuivre le débat, évidemment.
07:39 20h10 sur France Info,
07:41 c'est-à-dire l'heure du Fil Info,
07:43 et c'est avec Elia Bergel.
07:45 - L'armée russe affirme avoir repoussé à l'artillerie
07:48 un groupe armé ukrainien qui tentait de pénétrer
07:51 dans la région frontalière de Belgorod.
07:53 Moscou continue sa campagne de bombardement sur l'Ukraine,
07:57 alors que Kiev prépare une vaste contre-offensive.
08:00 Dans ce contexte de guerre,
08:02 la France a fait ses négociations pour convaincre la Turquie
08:05 de ne plus s'opposer à l'adhésion de la Suède.
08:08 Jens Stoltenberg assure que le pays a rempli ses obligations
08:11 envers Ankara lors d'un entretien de deux heures
08:14 avec Recep Tayyip Erdogan.
08:16 Le chef d'Etat réélu reproche à Stockholm sa mensuétude
08:19 envers des militants kurdes sur son sol.
08:21 Le supporter de Bordeaux interpellé
08:24 pour l'agression d'un joueur adverse lors du match
08:27 Bordeaux-Rhône interrompu avant-hier sera jugé
08:30 pour violence volontaire ainsi que pénétration
08:33 sur une aire de compétition d'une enceinte sportive
08:36 ayant troublé le déroulement de la compétition.
08:39 Le gouvernement se prépare à la 14e journée de mobilisation
08:42 contre la réforme des retraites.
08:44 Demain, à Paris, 4000 policiers et gendarmes
08:47 seront mobilisés dans la capitale.
08:49 11 000 à travers la France, selon le ministre de l'Intérieur.
08:53 Gérald Darmanin annonce aussi 17 interdictions administratives
08:56 du territoire prises pour empêcher certains individus
09:00 de rejoindre les cortèges.
09:01 Plus d'un mois de pluie en moins de deux heures
09:04 sur le sud de Lyon.
09:05 Hier soir, selon Météo France, les précipitations dantesques
09:09 ont fait quelques dégâts matériels,
09:11 mais aucune victime.
09:13 Heureusement, il y a eu jusqu'à 1,5 m de mideau sur certaines routes.
09:17 Après une saison mitigée, l'AS Monaco se sépare
09:19 de son entraîneur.
09:21 Ce soir, Philippe Clément et Lémonne Gascq
09:23 ont fini 6e au classement, qualifiés dans aucune compétition.
09:28 -France Info.
09:29 -20h, 21h, les informés, Olivier Delagarde.
09:36 -Il faut toujours résister à la tentation
09:39 et à la facilité de monter en épingle,
09:41 finalement, à un fait divers isolé.
09:43 Le problème, c'est que l'agression de ce petit Kenzo,
09:46 7 ans, hier, dans les tribunes du stade d'Ajaccio,
09:49 n'est pas un acte isolé.
09:51 Est-ce qu'on vit quelque chose de spécifique ?
09:54 Je me tourne vers vous, Serge Siminaud.
09:56 Dans le monde du football, ou est-ce que, aujourd'hui,
09:59 c'est notre société, plus globalement,
10:02 qui est plus violente ?
10:03 -Je crois que là, on est sur de la philosophie difficile à faire.
10:08 C'est qu'il y a ce pauvre garçon qui s'est fait attaquer
10:13 de manière ultra-violente,
10:14 dans un contexte déjà ultra-violent,
10:17 parce qu'il y avait eu des incidents
10:19 entre les supporters d'Ajaccio et de Marseille.
10:22 Notre confrère de France 3 Corse a été agressé par la suite.
10:25 C'est condamnable. Après, il y a un contexte
10:28 dans le monde du football qui n'est pas lié à la soirée de samedi.
10:32 Avant le Covid, il y a eu des incidents très importants.
10:35 Il y en a eu, après le Covid, peut-être parce que le stade manquait.
10:40 Il y a, depuis des années, des interdictions de déplacement
10:43 pour les supporters quand ils vont à l'extérieur,
10:46 en fonction des équipes qui se rencontrent.
10:48 Je pense que la photographie du foot français
10:51 est dans la violence depuis plusieurs années.
10:54 On a parlé des interdictions administratives ou judiciaires
10:57 qui peuvent aller à 2 ans, voire 3 ans, si quelqu'un récidive.
11:01 Il y a déjà des dispositifs.
11:02 Les interdictions de déplacement,
11:04 on peut se poser la question sur les libertés.
11:07 C'est l'un des moyens qu'ont trouvés les préfets, les ministres,
11:11 pour éviter les affrontements.
11:12 Pour le reste, un stade, c'est aussi un morceau de société.
11:16 Par rapport à ça, on peut constater, vous le disiez,
11:19 depuis le retour dans les stades,
11:21 on voit les petites jauges, les huis clos,
11:23 que la violence s'installe.
11:25 Il faut faire des différences.
11:27 Il y a des ultras, des supporters,
11:29 motivés pour défendre leur équipe.
11:31 Il y a un certain retour en France du hooliganisme
11:33 qu'on pensait disparaître, qui a disparu en Angleterre,
11:37 qui en France semble arriver.
11:38 Il y a des groupes politisés, d'ultra-gauche ou d'ultra-droite,
11:42 qui se donnent rendez-vous dans les stades.
11:45 C'est un mélange de tout ça.
11:46 Mais attention, tout ne se vaut pas l'agression d'Ajaccio
11:50 et de Kikenzo est bien évidemment condamnable et grave.
11:53 Le problème des supporters avant,
11:55 c'est qu'il n'y avait pas assez de gardes mobiles.
11:58 Le maire dit qu'il avait demandé une centaine de gardes mobiles.
12:01 Peut-être sont-ils déjà préparés pour la manif de mardi.
12:04 Il y a beaucoup de choses à regarder.
12:06 La Fédération française de football n'est pas assez volontariste
12:10 pour combattre le racisme.
12:12 - Et la Ligue, on ne les a pas entendues.
12:14 - On ne les a pas entendues réagir.
12:16 - Le suit amateur est aussi très touché.
12:18 - On a vu des propositions sur la lutte volontariste
12:21 contre le racisme, contre l'homophobie.
12:24 Le président de la FFF a autorisé à ne pas porter un brassard.
12:27 Le contexte des professionnels du football
12:30 n'est pas blanc blanc dans cette affaire.
12:32 - Isabelle de Goldman.
12:33 - Pour avoir un peu d'espoir,
12:35 c'est ce qui s'est passé à Lens cette semaine.
12:38 Le club de Lens a eu des plaintes
12:40 portées pour agression sexuelle par des femmes spectatrices
12:43 et a décidé de faire une enquête interne
12:46 et une opération vérité.
12:47 Il y a des violences faites aux femmes.
12:49 Il y a des choses à faire.
12:51 Le club de Lens montre une voie intéressante
12:53 dans le domaine de la prévention, de la transparence,
12:56 qui pourra être suivie par d'autres.
12:59 - Pour en revenir à cette montée de la violence,
13:01 M. Carbon de Cesse, c'est quelque chose
13:04 que vous voyez venir dans la société française ?
13:06 - Pas du tout.
13:08 Tout le monde parle d'une augmentation de la violence
13:11 que les chiffres démentent.
13:12 La société actuelle n'est pas plus violente que la précédente.
13:16 Il y a toujours eu des hooligans
13:18 sur le domaine footballistique.
13:20 Il y a toujours eu des abrutis
13:22 qui ont fréquenté les stades et qui ont semé le désordre.
13:25 D'ailleurs, l'exemple du fait qu'ils aient été à 15
13:28 contre une famille de 4 est très révélatrice
13:31 de leur disposition d'esprit.
13:33 Bon courage avec les Mères-Corse quand ils rentrent chez eux.
13:36 Le vrai sujet, c'est en réalité l'impact de l'information,
13:41 et notamment de l'information continue,
13:44 sur la perception de la violence.
13:46 - La perception de la violence.
13:48 - Oui, c'est-à-dire qu'on est contraint...
13:50 - Toute violence se sait.
13:52 - Toute violence se sait, s'exploite immédiatement,
13:55 sans recul, sur sa réalité,
13:57 sur, par exemple, le préjudice qu'a subi ce petit garçon,
14:01 son traumatisme psychologique,
14:03 celui de sa famille,
14:04 puisque son père a été également passé à tabac.
14:07 - Qu'est-ce que vous nous dites ?
14:09 - Pas du tout.
14:10 Non, ça n'est pas de donner des leçons
14:13 ou imputer une quelconque responsabilité.
14:15 Il ne faut pas être dupe de l'effet du prisme déformant
14:19 que donne l'immédiateté du travail de l'information
14:23 par rapport au recul,
14:24 pour apprécier la réalité de la violence.
14:27 D'ailleurs, on parle de violences qui sont très différentes.
14:31 La constitution d'un Black Bloc qui charge une unité de CRS
14:35 n'est pas comparable avec l'intrusion de supporters
14:38 dans la loge d'une famille
14:40 qui est venue montrer à un enfant malade
14:43 qui est en train de perdre la vue
14:45 et qui a souhaité voir un match.
14:47 On ne parle pas des mêmes violences,
14:49 ça n'est pas la même préméditation,
14:52 la même constitution, la même conception,
14:55 et ça n'a pas le même socle.
14:56 C'est une vue de l'esprit de dire que la violence augmente.
15:00 - Il y a un effet de loupe, forcément.
15:03 Il y a aussi la tentation du quart d'heure de Warhol.
15:06 Comme on peut être sur les réseaux sociaux
15:09 et voir quelqu'un qui passe à l'acte...
15:11 - Quart d'heure de célébrité.
15:13 - ...sur les réseaux sociaux, ça existe aussi.
15:16 Mais je pense qu'il y a une espèce de société qui est électrique.
15:20 J'ai l'impression qu'il y a des gens,
15:22 comme les Gilets jaunes, qui se sentent un peu à côté,
15:26 qui ont besoin de se retrouver dans une identité
15:28 ou une communauté ou quelque chose qui les soutient.
15:32 On voit bien, avec la réforme des retraites
15:35 et toutes ces manifestations, l'écologie aussi,
15:38 qui ne sont pas forcément entendues
15:40 et qui sont prêtes, parfois, à passer à des actes violents,
15:43 pour se faire entendre,
15:45 parce qu'il y a eu des précédents,
15:47 notamment pour les Gilets jaunes,
15:49 de la violence qui a "payé".
15:51 Il me semble qu'il y a quand même ça dans la société.
15:54 Peut-être que ce n'est pas flagrant en termes de chiffrage précis,
15:58 mais de passage à l'acte,
15:59 de gens qui sont tentés d'aller jusqu'à quelque chose de violent
16:03 alors qu'ils ne le souhaiteraient pas,
16:05 par les politiques publiques, les responsables politiques,
16:09 et parce qu'il y a beaucoup de défiance.
16:11 -C'est peut-être aussi qu'on est dans une société
16:14 qui n'accepte plus du tout la violence.
16:16 -Oui, et puis, enfin, moi, je pense qu'on oublie quand même
16:20 aussi le contexte dans lequel on est.
16:22 Je ne mets pas sur le même plan la violence sociale
16:25 et la violence physique,
16:27 mais on a vu pendant les premiers actes
16:29 des manifestations contre la réforme des retraites,
16:32 7 ou 8 manifestations qui se sont très bien passées.
16:35 Ce qui s'est radicalisé, c'est lorsque l'enjeu
16:38 était tellement devenu politique que certains en ont profité.
16:42 Pour autant, sur les gilets jaunes,
16:44 on a eu des moments assez pointus, assez aigus de violence,
16:47 mais sur l'ensemble, ce sont les violences policières
16:50 qui ont été montrées du doigt, avec l'utilisation de flashballs
16:54 ou autres armes parfois qui peuvent être létales.
16:57 Donc, il faut faire attention à...
16:59 C'est ce que vous disiez, on ne peut pas tout mélanger.
17:02 -Vous parliez de la réforme des retraites,
17:05 Serge Simineau. Gardez de salive,
17:07 on va en parler dans la 2e partie.
17:09 -Je parlais des violences pendant les manifestations.
17:12 -On va évoquer... -Je ne déborde pas.
17:14 -Absolument non-violent.
17:16 Ramoni, dans un instant, juste après le fil d'info.
17:19 20h20, Elia Bergel.
17:20 -La circulation des trains sera très légèrement perturbée
17:23 sur le réseau SNCF après demain mardi,
17:26 en raison de la mobilisation contre la réforme des retraites.
17:30 9 trains sur 10 en circulation au niveau national.
17:32 Le président de l'Union des syndicats de pharmaciens
17:36 estime qu'il faut un accès aux soins plus facile
17:39 et de meilleure prise en charge des patients
17:41 face à la hausse des agressions dans les pharmacies,
17:44 +17 % par rapport à 2019.
17:46 366 agressions verbales, physiques, entre autres, l'an dernier.
17:50 Une enquête est en cours.
17:51 Dans le Finistère, plusieurs maires ont reçu
17:54 des tracts racistes et antisémites dans leur boîte mail.
17:57 Le maire de Morlaix, qui fait partie des élus
18:00 qui ont reçu ces messages, a porté plainte.
18:03 Plus de 500 000 lycéens de terminale et étudiants
18:06 en réorientation ont déjà reçu une réponse positive
18:09 à leur vœu d'admission post-bac par Coursup,
18:12 selon le ministère de l'Education nationale.
18:14 Tout au long du processus, de nouveaux candidats
18:17 vont recevoir des propositions au fur et à mesure
18:20 des options libérées par ceux qui ont fait leur choix.
18:23 1,5 million de manifestants dans les rues de Varsovie
18:26 pour dénoncer la politique du gouvernement nationaliste polonais,
18:30 un cortège contre la vie chère et en faveur de l'Union européenne.
18:34 À quelques mois des élections législatives
18:36 de cet automne dans le pays.
18:38 Le Néerlandais Max Verstappen remporte le Grand Prix d'Espagne
18:42 en Formule 1 cet après-midi, sa 5e victoire en 7 courses.
18:45 Cette année, il termine devant Lewis Hamilton.
18:48 ...
18:50 -France Info.
18:51 ...
18:53 -20h, 21h, les informés.
18:56 Olivier Delagarde.
18:57 -Je vous disais qu'on allait parler
18:59 d'un apôtre de la non-violence, de Raoni.
19:01 Pourquoi ? Parce qu'Emmanuel Macron recevait ce soir
19:05 le célèbre chef indigène d'Amazonie,
19:07 qui mène une lutte infatigable
19:09 contre la déforestation de l'Amazonie.
19:12 Un communiqué de l'Elysée fait savoir que cette rencontre
19:15 sera l'occasion pour le président de la République
19:18 de réitérer son attachement au respect des droits
19:22 des peuples autochtones et sa détermination
19:25 à oeuvrer à la conservation des espaces naturels.
19:28 Une ambition que le président de France Nature Environnement
19:32 aimerait bien, lui, voir davantage suivie des faits.
19:35 On écoute Arnaud Schwarz.
19:37 -La France, elle a aussi,
19:39 il faut se rappeler, avec la Guyane,
19:41 un morceau de forêt amazonienne sur son propre territoire
19:45 et quelque chose de très concret à faire à la maison, chez elle.
19:49 Commencer par la protéger,
19:51 c'est ce qu'on essaie de faire en luttant
19:54 contre le payage illégal, mais ce qu'on ne fait pas suffisamment
19:58 contre l'exploitation d'or légalisée.
20:00 Là, il y a des marges de progrès considérables.
20:03 -Elisa Palski, pourquoi recevoir Raoni de la part d'Emmanuel Macron ?
20:08 C'est l'affichage ?
20:09 -Ca fait des belles images.
20:11 C'est quelque chose de prestigieux, finalement,
20:14 d'être avec ce chef.
20:15 On sent un Emmanuel Macron
20:17 qui est sur l'écologie, beaucoup sur la communication.
20:20 Il avait dit, d'ailleurs, au début de sa campagne,
20:24 "Ca sera un quinquennat écologique ou ça ne sera pas un quinquennat."
20:28 Finalement, on en voit la trace plutôt en termes de communication
20:32 plutôt qu'en termes de fondement, ce que disait le monsieur du FNE,
20:36 c'est-à-dire d'actions concrètes sur le terrain.
20:39 On a eu un plan qui a été déroulé par Elisabeth Borne.
20:42 Il y a des questions de financement.
20:44 J'ai l'impression qu'on a un Emmanuel Macron
20:47 qui s'en sert en termes de communication
20:50 parce que ça a un coût, l'écologie,
20:52 et on l'a vu avec le rapport de France Stratégie,
20:55 Jean Pisaniferi, qui dit qu'il faut taxer les plus riches,
20:59 il faut trouver 50 milliards d'euros par an.
21:01 C'est difficilement conciliable avec des ambitions politiques,
21:05 même si Emmanuel Macron ne se représentera pas
21:08 puisqu'il n'a pas de 3e mandat à suivre.
21:11 On sent qu'il n'y a pas un véritable attachement.
21:14 Il fait plutôt des coups.
21:16 Il n'y a pas beaucoup d'incarnation de son ministre,
21:19 en lançant des mesures ici ou là.
21:21 Je ne sais pas si vous vous souvenez,
21:23 sur Internet, on va mettre des RER
21:25 dans les 10 métropoles en dehors de Paris.
21:28 C'est un peu des coups, plus de la communication.
21:31 Je pense qu'aujourd'hui, même si c'est utile,
21:34 ça ressemble plus à des belles images
21:36 et une forme de plan de communication très vert.
21:39 – C'est de la com', Serge Giminaud ?
21:41 – Si vous me permettez, c'est l'arbre qui cache la forêt.
21:44 – Je vous permets, tous les mauvais jeux de mots,
21:46 vous pouvez les faire ici.
21:48 – C'est un peu comme ça, je crois, en 2019.
21:50 Et là, on est dans la préparation de deux sommets
21:53 où, entre autres, la question de la forêt amazonienne sera posée.
21:56 Après, c'est un haut dignitaire de la défense de la forêt amazonienne,
22:01 donc presque un chef d'État.
22:03 Donc, ça peut se comprendre que le président de la République
22:06 le reçoive.
22:07 Après, pourquoi ? Je rejoins ce qui a été dit.
22:10 On ne peut pas dire qu'en France, Emmanuel Macron
22:12 soit considéré comme le porte-drapeau de l'écologie.
22:15 Ça fait partie du jeu, il le reçoit.
22:17 Il y a un sommet important, je crois, les 22 et 23 juin,
22:20 puis il y a un autre cet été.
22:22 – Il va recevoir l'Oulà, le 22 juin prochain.
22:25 – Et là, peut-être qu'ensemble, ils pourront parler
22:27 de l'après Bolsonaro, puisqu'il y a encore des actes au Brésil
22:30 qui portent des traces, hélas pour la forêt,
22:33 des bolsonaristes, avec la réduction des terres.
22:35 Donc, il y a un vrai travail à faire,
22:37 mais doit-on comparer l'Emmanuel Macron et l'écologie en France
22:42 ou en Europe et celui-là ?
22:44 Voilà, on est dans un jeu assez classique,
22:46 mais s'il y a de la com' et derrière, il y a de l'argent, why not ?
22:50 Pour l'instant, ce n'est pas ce qu'on voit, en tout cas,
22:52 dans l'action du président Macron dans son premier,
22:55 dans le début de son deuxième quinquennat.
22:57 – Isabelle de Gaullemin, on se dit qu'à priori,
22:59 le sauvetage de la forêt amazonienne,
23:01 ce n'est pas complètement du registre du prison de la République française.
23:04 – Non, mais c'est quand même du registre de nous tous,
23:08 parce qu'on sait très bien le rôle que joue la forêt amazonienne
23:12 pour l'ensemble du planète.
23:14 – Qui s'en préoccupe, moi ça, moi ça ne me fait pas.
23:16 Et ce qui est d'ailleurs marrant, c'est que quand on interviewe Raoni,
23:19 lui et son staff, ils sont très admiratifs de l'Europe.
23:23 Ils disent toujours "en Europe, vous êtes formidables,
23:25 si on avait ça chez nous, etc."
23:28 Pour nous, l'homme blanc, il n'est pas du tout comme en Europe.
23:30 – Vous savez qu'il y a plus de forêts aujourd'hui en France qu'au Moyen-Âge.
23:33 – Oui, non, donc pour revenir à votre question,
23:38 moi ce que je pense, c'est qu'effectivement,
23:40 le premier quinquennat de Macron a été un peu loupé
23:42 au niveau de l'environnement, puisqu'il avait tout misé
23:44 sur une augmentation des prix du carbone,
23:46 et puis il y a eu le gilet jaune, il y a eu le Covid, donc voilà, on sait.
23:48 Le deuxième quinquennat, quand même, se présente mieux,
23:51 ne serait-ce qu'à cause de l'Ukraine, puisqu'il faut, du coup,
23:54 on commence à parler d'énergie renouvelable,
23:57 d'un peu plus diversifier et assurer notre souveraineté en matière énergétique.
24:02 Et puis, il y a surtout ce qui se fait au niveau européen,
24:04 c'est quand même important.
24:06 L'Europe est quand même le premier territoire
24:09 qui arrive à concilier un petit peu croissance et décarbonisation.
24:13 Donc il y a quand même des choses qui se font,
24:15 à mon avis, ça se fait plus à cause de l'Europe
24:17 qu'à cause d'une volonté propre de Macron, mais en tout cas ça se fait.
24:20 – Carbone de 16 ?
24:22 – Oui, le problème des symboles, c'est qu'ils parlent.
24:25 Et Raoni est le symbole de ce drame de la forêt amazonienne depuis 40 ans,
24:30 et la forêt continue de brûler.
24:33 Et c'est à ça que renvoie la visite du chef Raoni, c'est à cette impuissance.
24:38 Quant à l'intervention européenne, il faudrait peut-être la mesurer,
24:42 parce que, en réalité, la seule chose que fait l'Europe,
24:44 c'est de décarboner, mais en délocalisant les entreprises polluantes
24:47 dans les pays du Sud.
24:49 Donc il faut quand même…
24:50 – Oui, pas que…
24:51 – Mais si, Madame.
24:52 Et quant à la France, je vais terminer ma démonstration, je vous assure.
24:56 – Mais vite !
24:57 – Ce qui n'est pas tant, ce n'est pas la responsabilité du président Macron
25:02 qui n'y est pour rien, mais si vous voulez,
25:03 moi ce qui me fascine toujours tant au stade européen que français,
25:06 c'est qu'on est doté d'une diplomatie culturelle,
25:09 d'une diplomatie politique et donc une diplomatie environnementale.
25:14 Donc ça veut dire que la volonté n'est pas là.
25:16 – Allez, on est dimanche soir,
25:18 on va parler évidemment de cette semaine sociale qui souffle,
25:20 ce sera juste après la pause, vous restez bien avec nous.
25:24 [Musique]
25:30 – Bonsoir à tous, une semaine qui s'annonce à la fois instable au Sud,
25:36 calme au Nord et chaude quasiment partout.
25:40 Demain matin, on se réveille avec une France généralement dégagée,
25:43 quelques entrées maritimes le long des côtes de la Manche,
25:46 sur le golfe du Lyon, sur le Pays Basque,
25:48 des averses le matin sur la Corse, la côte d'Azur et de nouveau,
25:51 cette instabilité qui se met en place au Sud plus particulièrement,
25:54 depuis le Massif central jusqu'aux Alpes et les Pyrénées.
25:58 Au Nord, quelques nuages élevés à peine, histoire de décorer le ciel,
26:02 un flux de nord-est à 50 km/h
26:05 et de la douceur dès le matin de 8 à 18 et dans la journée.
26:08 On parle de chaleur puisqu'on prévoit 28 à Paris ainsi qu'à Strasbourg,
26:12 29 degrés sur de nombreuses villes de la façade atlantique,
26:16 24 à Biarritz, la maximale pour Caen sera de 16 degrés.
26:20 [Générique]
26:32 Le flash sur France Info, toute la journée,
26:34 les condamnations se sont multipliées après l'agression d'un jeune garçon
26:37 fan de l'OM par des supporters du club d'Ajaccio.
26:40 Le petit Kenzo, 8 ans seulement, est atteint d'un cancer.
26:43 Il a été bousculé par plusieurs individus.
26:46 Magit Kiat.
26:47 Kenzo, 8 ans, en larmes dans les bras de sa maman
26:51 à la suite d'un match de football.
26:54 L'enfant atteint d'un cancer du cerveau était invité à assister
26:57 à la rencontre entre l'OM, son club de cœur et le club d'Ajaccio.
27:02 La fête s'est transformée en cauchemar lorsque le petit garçon et son père
27:06 ont été pris à partie par des supporters corse.
27:09 Ils sont rentrés et après, ils m'ont bousculé.
27:13 J'ai dit au premier monsieur qui a essayé de rentrer,
27:16 "Vous vous rendez compte, on réalise le rêve d'un enfant malade,
27:19 c'est un enfant qui a le cancer, vous n'allez pas lui faire ça."
27:22 Il m'a regardé dans les yeux, il m'a poussé, il est monté.
27:25 Il y a eu Kenzo qui a été poussé sur une barre en fer.
27:29 Ils ont demandé à son papa le maillot de l'OM, donc il a enlevé.
27:34 Ils lui ont mis deux coups de poing dans le visage,
27:36 ils ont brûlé le maillot, ils ont crié "On vous a brûlé, fils de pute."
27:41 Choqués, Kenzo et ses parents sont mis à l'abri dans les couloirs du stade.
27:46 Ils reçoivent le soutien du milieu de terrain marseillais maté au Genbusi.
27:51 Dans un communiqué, le club d'Ajaccio a réagi.
27:55 Même la plus extrême bêtise ne saurait excuser ses comportements.
27:58 Le club condamne avec la plus grande fermeté ses actes inqualifiables.
28:03 Une enquête pour violences en réunion a été ouverte par le parquet d'Ajaccio.
28:07 Le match s'annonçait sous haute tension entre supporters olympiens et Corse.
28:10 600 Marseillais avaient fait le déplacement.
28:13 Des violences ont eu lieu avant et après la rencontre.
28:17 En fin de soirée, des supporters marseillais s'en sont pris à des passants
28:21 dans une station service.
28:22 Un journaliste de France 3 Corse présent sur place a également été agressé.
28:27 France 3 a annoncé sa volonté de porter plainte.
28:31 11 000 policiers et gendarmes mobilisés dans toute la France.
28:34 Ce sera mardi pour de nouvelles manifestations contre la réforme des retraites.
28:38 C'est Gérald Darmanin qui l'annonce sur Twitter.
28:40 14e journée de mobilisation contre ce texte.
28:44 Écoutez ce représentant CGT.
28:47 Comment se fait-il qu'une loi aussi violente que celle-ci,
28:49 qui vole deux années de nos vies, puisse ne pas être votée ?
28:52 Plus on sera nombreux le 6 juin, plus il y aura de chances
28:54 que ce projet de loi puisse aboutir et qu'enfin le Parlement puisse s'exprimer.
28:59 Le deuxième élément, c'est pour que le gouvernement et le président
29:03 retirent cette réforme.
29:04 On est dans une situation similaire à celle du CPE,
29:07 c'est-à-dire que la loi a été adoptée, promulguée pour partie,
29:10 mais il faut qu'elle ne soit jamais appliquée.
29:12 On espère, comme Chirac en 2006, qu'il retire sa loi,
29:16 puisque malgré l'adoption de la loi, elle ne peut pas être adoptée.
29:20 Et surtout, les mobilisations continuent.
29:22 La hiérarchie est respectée à Roland-Garros,
29:25 avec tout d'abord la victoire de Carlos Alcaraz,
29:27 le numéro 1 mondial face à l'italien Lorenzo Musetti.
29:30 L'Espagnol l'emporte facilement 6-3, 6-2, 6-2, et file en quart de finale.
29:35 Il affrontera soit Tsitsipas, soit l'Autrichien Sébastien Hofner.
29:40 Autre victoire, celle de Novak Djokovic,
29:43 qui lui a battu facilement le Péruvien Juan Pablo Varias.
29:46 6-3, 6-2, 6-2, le même score donc que Alcaraz.
29:51 Et puis un petit mot de la plus grande star française,
29:53 Mylène Farmer, qui a lancé sa tournée des stades hier soir à Lille.
29:56 Un show XXL, 2 heures de concert pour mettre en valeur son album L'Emprise.
30:00 La prochaine étape, ce sera à Nantes.
30:02 Il y aura aussi Genève, Lyon, le Stade de France le 30 juin et le 1er juillet.
30:06 600 000 spectateurs sont attendus.
30:08 Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
30:12 Je vous dis à la semaine prochaine.
30:14 Je vous souhaite une très bonne soirée sur France Info.
30:16 (Générique)
30:19 (Générique)
30:22 -20h, 21h, les informés, Olivier Delagarde.
30:26 (Générique)
30:28 -Et toujours en compagnie ce soir,
30:29 Isabelle de Gaullemin, rédactrice en chef de La Croix,
30:32 Serge Chimineau, journaliste politique à France Télévisions,
30:34 Émilie Zappalcky, communicante, présidente de l'agence Émilie Conseil,
30:39 et puis Carbone de Cèses, avocat, président de la commission
30:41 Droits de l'Homme, au barreau de Paris.
30:43 Venons-en à cette semaine sociale qui s'ouvre
30:46 avec une nouvelle contestation sur la réforme des retraites.
30:50 Première étape, ce sera mardi, 14e journée d'action,
30:53 grève, manif.
30:55 Écoutez Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT.
30:58 -J'appelle toutes les personnes qui regardent la télévision actuellement
31:03 à se mobiliser le 6 juin prochain en nombre
31:06 avec leurs collègues, leurs voisins, leurs familles,
31:09 parce que c'est ça qui permettra d'être entendu le 8 juin
31:12 à l'Assemblée nationale et c'est ça aussi qui permettra
31:14 d'ouvrir des perspectives de progrès.
31:16 Nous demandons, par exemple, l'ouverture de négociations
31:19 dans toutes les entreprises, dans toutes les branches
31:21 pour augmenter les salaires, améliorer les conditions de travail,
31:24 permettre des départs anticipés, par exemple,
31:26 et c'est à ça que sert le rapport de force
31:28 de la manifestation du 6 juin.
31:30 -Voilà, Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT sur BFM.
31:33 Est-ce qu'il n'y a pas tout de même, Serge Chimineau,
31:35 un gros risque pour les syndicats que la mobilisation
31:39 mardi ne soit pas au rendez-vous, pas autant qu'espérée ?
31:43 -La mobilisation, je ne sais pas, mais on a bien senti
31:45 dans les réponses de Sophie Binet qu'elle avait du mal
31:48 à considérer que ce n'était pas un baroud d'honneur,
31:50 même si le terme est assez vexant pour ceux qui vont quand même
31:54 se mobiliser et dire non à cette réforme.
31:56 Ils essayent de rebondir, clairement, à la tentée d'évoquer
31:59 que l'intersyndicale tenait toujours, même si chacun défend
32:02 des fois des choses différentes, et puis elle renvoie
32:04 des négociations à venir pour dire à Mme Borne,
32:07 si c'est toujours elle qui est Première ministre,
32:09 dans les semaines qui viennent, on aura un moyen de négocier
32:12 avec vous avec ce contexte social assez tendu.
32:16 -Elle est presque déjà dans les dossiers d'après.
32:18 -Oui, ce qui laisse entendre que celui-là est réglé.
32:21 Après, mardi, n'insultons pas l'avenir,
32:24 ce sera une manifestation sans doute quand même conséquente,
32:28 mais pas forcément qui fera changer d'avis
32:31 le président de la République, car la balle est dans son camp uniquement.
32:33 Après, je pense qu'on en parlera, il y aura le rendez-vous
32:36 de l'Assemblée nationale, qui est d'un tout autre ordre,
32:39 mais bon, en tout cas, les gens auront l'occasion de dire
32:42 à nouveau qu'ils sont contre cette réforme,
32:44 que ça ne sert à rien, je ne sais pas,
32:45 mais en tout cas, ils auront l'occasion de le dire,
32:47 souhaitons qu'on puisse manifester librement dans ce pays
32:51 sans qu'il y ait trop de violence, c'est ce qu'on disait tout à l'heure.
32:53 -Emilie Zapalski, qu'est-ce qui se joue mardi, finalement ?
32:56 -J'ai l'impression que la réforme des retraites, c'est un peu derrière.
32:59 J'ai l'impression que cette stratégie qu'a choisie Emmanuel Macron,
33:01 un peu bulldozer, à marche forcée, d'ailleurs, c'était ses termes
33:03 le 22 mars, finalement, elle a fonctionné.
33:06 Alors, elle a un coût, parce qu'il a distribué
33:08 des milliards de ci, de là, pour le lycée professionnel,
33:11 les enseignants, enfin, il y a eu comme ça, l'industrie,
33:14 beaucoup d'annonces, mais quelque part,
33:16 ce rouleau compresseur, il a plutôt fonctionné, il me semble,
33:20 et quelle que soit la mobilisation, ça ne fera pas changer son avis,
33:24 on l'a bien vu avec les histoires de la proposition de loi.
33:27 Il reste les factures, mais il ne reste pas que ça.
33:28 Je pense que ça va laisser... -Les fractures et les factures.
33:30 -Les fractures, pardon. Les factures, oui, j'en ai parlé,
33:33 mais les fractures aussi, et ça, c'est même plus que les fractures,
33:36 c'est une espèce d'opposition à cette manière d'exercer le pouvoir,
33:40 à cette façon décidée sans tenir compte quasiment du Parlement,
33:44 sans tenir compte de la population, et ça, ça va laisser des traces,
33:48 d'autant plus qu'Emmanuel Macron est toujours quand même
33:50 dans une impasse au niveau du Parlement,
33:52 on voit bien que c'est très compliqué
33:53 de travailler avec les Républicains,
33:55 on le voit bien sur le projet de loi immigration,
33:56 où on n'est même pas parti, et pourtant, ça fait des mois
33:59 qu'on pense qu'on est parti, et ça va être encore très difficile
34:02 de se mettre d'accord, même au sein de la majorité,
34:05 donc il y a une espèce d'impasse politique.
34:07 La chance qu'il a, Emmanuel Macron, dans tout ça,
34:09 c'est qu'il n'y a pas d'alternative politique en face.
34:12 Il y a des groupes éparses, et c'est pour ça que c'est juste
34:14 la proposition de loi de ce petit groupe liotte
34:16 qui peut rassembler des voix à l'extrême droite,
34:19 des voix à l'extrême gauche, il n'y a pas une alternative
34:22 qui pourrait se rassembler pour faire face à Emmanuel Macron.
34:25 -Bon, alors là, vous allez déjà très, très loin,
34:27 jeudi et même après, pour en rester à ce qui va se passer
34:30 mardi, Isabelle de Goldman, qu'est-ce qui se joue, finalement,
34:33 pour les syndicats, pour soi ?
34:34 -Il se joue... C'est marrant, parce qu'effectivement,
34:36 Sophie Binet l'a bien dit, elle a déjà parlé de l'après,
34:38 donc il se joue pour eux la capacité de continuer
34:42 à être des interlocuteurs du gouvernement
34:43 pour d'autres réformes sociales, et ça me paraît intéressant.
34:46 Il faut quand même dire, s'il n'y a même que, entre guillemets,
34:49 400 000 personnes mardi dans les rues,
34:51 c'est quand même énorme, après six mois, quand même,
34:53 de manifestations, donc on sent que l'opposition, elle est là,
34:57 et moi, je suis d'accord avec Émilie, ce qui va rester aussi,
35:00 c'est une forme de ressentiment, c'est exactement
35:03 ce que Cynthia Fleury dit, c'est ce ressentiment-là
35:07 qui, ensuite, fait le lit du populisme,
35:08 c'est-à-dire de gens qui vont se sentir frustrés,
35:10 pas écoutés, à tort ou à raison, mais en tout cas,
35:13 on peut dire que cette réforme-là, elle a été menée
35:15 de manière assez maladroite, et en fait,
35:18 il va en rester, effectivement, des traces importantes.
35:21 -Le carbone de 16 ?
35:22 -Oui, je vous rejoins complètement, c'est pas seulement
35:24 des fractures, c'est des plaies ouvertes qui vont rester.
35:27 Parce que c'est là qu'on s'approche d'une crise démocratique,
35:31 si vous voulez, quand les Français disent,
35:33 dès le départ, on est contre au deux tiers,
35:38 et on est les deux tiers à être convaincus
35:40 que ça va être adopté, il faut se rappeler
35:44 l'abstention aux législatives, il faut se rappeler
35:46 l'abstention à la présidentielle, qui devient un vrai bloc,
35:49 et en réalité, c'est celle-là, l'opposition
35:52 dont parlait Émilie Zapalski, c'est que maintenant,
35:54 on a une opposition politique qui dénonce le fait
35:57 qu'on ne tienne aucun compte du dialogue social
36:00 et que la Ve République prend un virage autoritaire
36:03 qui déplaît souverainement à toute une partie de l'électorat.
36:07 -Un virage autoritaire ? -Bien sûr, et on en aura
36:10 l'illustration tout à l'heure avec ce qui arrive
36:12 au groupe Lyoz, parce que la manifestation
36:14 de mardi prochain, elle est peut-être intéressante
36:18 symboliquement, mais elle n'est intéressante
36:19 que symboliquement, puisque la loi a été promulguée
36:22 et les décrets d'application de l'article le plus décrié
36:26 ont déjà été pris.
36:27 -Aujourd'hui, publié au week-end.
36:28 -Et publié aujourd'hui, c'est-à-dire l'article
36:31 qui porte de 62 à 64 ans exactement,
36:34 le décret d'application a été pris,
36:37 donc il n'y a plus de sujet de discussion,
36:39 mais en rappelant qu'il n'a jamais été voté,
36:44 surtout là-dessus.
36:45 -On va continuer à débattre et parler de l'étape d'après,
36:49 donc jeudi prochain, et de l'examen de ce projet de loi
36:53 porté par le groupe Lyoz, tout cela juste après
36:56 le Fil info 20h40.
36:57 Elie Bergel.
36:58 -La Russie assure avoir repoussé à l'aide de son artillerie
37:02 un groupe armé ukrainien qui essayait de pénétrer
37:04 dans la région frontalière de Belgorod,
37:06 qui a préparé une vaste contre-offensive,
37:08 tandis que l'armée russe poursuit ses bombardements
37:10 sur l'Ukraine. La guerre dure et bouleverse
37:12 les équilibres géopolitiques.
37:14 Le dirigeant de l'OTAN tente toujours de convaincre
37:17 Recep Tayyip Erdogan de ne plus bloquer
37:19 l'adhésion de la Suède à l'alliance.
37:21 Le pays a rempli ses obligations envers la Turquie,
37:24 estime Jens Stoltenberg, lors d'un entretien
37:26 avec le président turc Ankara.
37:28 Reproche à la Suède sa mensuétude envers des militants kurdes
37:32 sur son sol. Emmanuel Macron confirme
37:34 qu'un projet de traité contraignant pour réduire
37:36 la pollution plastique sera présenté d'ici novembre.
37:39 Les pays négociateurs ont discuté cinq jours à Paris
37:42 cette semaine et s'étaient engagés sur cette échéance.
37:45 "Nous accélérons", se félicite le président.
37:48 Le supporter des Girondins, qui a poussé un joueur adverse
37:51 pendant le match de Ligue 2, Bordeaux, Rodez,
37:53 avant-hier, sera jugé en novembre par un tribunal correctionnel.
37:57 Le quadragénaire est poursuivi, notamment pour pénétration
38:00 sur une aire de compétition d'une enceinte sportive
38:02 ayant troublé le déroulement de la compétition
38:04 ainsi que violences volontaires.
38:06 5 000 manifestants dans les rues de Paris cet après-midi,
38:09 selon les organisateurs de cette marche
38:11 en hommage à Clément Méric, le jeune militant antifasciste
38:14 tué il y a dix ans par des skinheads d'extrême droite.
38:17 Le défilé a eu lieu dans le calme.
38:19 A Roland-Garros, le numéro un mondial,
38:21 Carlos Alcaraz, file en quart des finales
38:24 après sa victoire en 3-7 contre l'italien Lorenzo Muzetti.
38:27 Novak Djokovic fait également respecter la hiérarchie.
38:29 Le Serbe se qualifie facilement au dépend du Péruvien
38:32 Juan Pablo Varias.
38:34 ...
38:36 -France Info.
38:37 ...
38:39 -20h, 21h, les informés, Olivier Delagarde.
38:44 ...
38:45 -On passe au 2e acte de cette semaine sociale
38:48 chargée sur le front des retraites.
38:50 Ce sera donc jeudi l'examen du projet de loi
38:54 du groupe Liop...
38:55 De la proposition de loi, d'ailleurs,
38:57 du groupe Liott visant à annuler le recul
38:59 de l'âge de départ à la retraite à 64 ans.
39:02 A priori, l'article 40 sera dégainé
39:04 par la présidente de l'Assemblée.
39:06 Cette disposition ne sera pas examinée
39:09 pour la plus grande fureur de Marine Le Pen.
39:12 Elle était l'invitée de nos confrères de France 3.
39:14 Ecoutez-la.
39:15 -Je lui demande de laisser l'Assemblée nationale voter
39:19 parce que nous sommes les représentants du peuple français.
39:21 On a le sentiment que la Macronie a peur du vote
39:24 parce qu'en réalité, la Macronie a peur du peuple.
39:27 -C'est ce que disent toutes les oppositions.
39:28 -J'ai toujours dit qu'il y avait une majorité
39:30 pour s'opposer à cette réforme des retraites.
39:32 A l'Assemblée nationale, ça tombe bien
39:35 puisqu'il y a aussi une majorité de Français qui y sont opposés.
39:38 Or, nous n'arrivons pas à voter.
39:40 -Serge Chimineau, je me tourne un nouveau vers vous,
39:42 journaliste politique à France Télévisions.
39:44 Cette loi, a-t-elle une chance d'être votée ?
39:48 -Elle peut être votée
39:49 si il n'y a pas le premier article qui abroge la réforme.
39:54 Le problème est réglé.
39:56 C'est ce qui s'est passé.
39:57 La proposition de loi a été vidée de la substance,
40:01 c'est-à-dire de l'abrogation de la loi
40:03 qui permet le recul de l'âge.
40:04 -Il y aura un débat.
40:06 -Ils vont déposer un amendement en ce sens.
40:08 -Le PS doit déposer un amendement
40:11 pour rétablir l'abrogation.
40:12 -Est-ce que cette disposition
40:16 qui prévoit le passage de 62 à 64 ans
40:19 a-t-il une chance de passer ?
40:21 -L'article 4 de la Constitution va être dégainé à nouveau.
40:24 Logiquement, quand vous passez une loi pareille,
40:26 si vous faites des dépenses supplémentaires,
40:29 vous devez équilibrer.
40:30 Le principe est le même.
40:32 On disait que cette loi n'a jamais été votée.
40:34 On va peut-être avoir un épisode d'un texte
40:37 proposé dans la niche parlementaire
40:39 par l'anachronisme le plus connu de ces derniers mois,
40:42 qui est Lyott.
40:44 Ca ne va pas être voté.
40:45 Donc tous les 49.3 ne se ressemblent pas.
40:47 Tous les articles 40 ne se ressemblent pas.
40:50 Le contexte fait que, vous le disiez,
40:52 le contexte démocratique dans lequel cette réforme...
40:55 Je ne parle pas du fond, mais de la forme,
40:57 qui est très importante.
40:59 Tout le film de la réforme des retraites
41:01 a été une gifle donnée à la démocratie.
41:04 Il y a des 49.3 qui sont utiles.
41:05 C'est pas le débat.
41:07 Il ne s'agit pas de refaire la Constitution.
41:09 La méthode employée a été un déni de démocratie.
41:12 C'est ce qui se passe quand on parle des fractures.
41:15 L'adhésion au projet n'existe pas.
41:17 Le président de la République l'avait dit
41:19 lors de sa dernière intervention.
41:21 Il l'a reconnu lui-même.
41:23 Elle ne va pas arriver par l'application du texte.
41:26 Ca, il va falloir le régler politiquement.
41:28 On ne parlera plus de la réforme des retraites,
41:31 des fractures, des plaies, des cicatrices,
41:33 mais ça, ça va rester.
41:34 Jusqu'où ? 2027, ça fait long.
41:36 Il faudra s'en défier.
41:38 - Carbone de 16, Serge Siminaud parle de déni de démocratie.
41:41 Tout s'est pourtant passé dans les règles.
41:43 - Oui, dans les règles.
41:45 On voit bien à l'air que vous prenez en posant la question
41:48 que ça incite...
41:49 - Je ne prends pas d'air. Je pose des questions.
41:52 - J'ai l'impression, quand même, de temps en temps.
41:55 Oui, tout a été fait dans les règles.
41:57 La preuve en est validation par le Conseil constitutionnel.
42:00 Il ne faut pas être dupe de la portée juridique
42:03 de ce que dit une procédure parlementaire
42:06 et de son appréciation.
42:07 Le droit parlementaire et le droit constitutionnel
42:10 sont des droits politiques.
42:12 Preuve en est l'application de cet article 40
42:14 dans l'histoire de la Ve République,
42:17 usée très rarement comme un frein
42:21 à ce qui est, qui plus est, une proposition de loi.
42:24 Un projet de loi émane du gouvernement,
42:26 une proposition de loi émane de l'Assemblée.
42:29 - C'est pour ça que je me suis revenu.
42:31 - Vous avez eu raison.
42:32 Ca jette un éclairage cruel sur le caractère démocratique.
42:36 Ce qui est délétère, c'est que c'est pour des questions
42:38 de procédure parlementaire qu'on interdit le débat.
42:42 Et ça, si vous voulez, c'est ça aussi
42:44 qui laisse une cicatrice profonde.
42:46 C'est-à-dire qu'en réalité, on use
42:48 de ce que les Français considèrent comme un artifice,
42:51 c'est-à-dire le droit parlementaire,
42:54 c'est-à-dire les arcanes, les règlements,
42:56 pour interdire un débat qui est réclamé
42:58 par leurs représentants,
43:00 qui doivent s'exprimer en leur nom.
43:02 Quand je vous parlais tout à l'heure de dérive autoritaire,
43:05 je vous ai dit que ça va être perçu
43:07 et que ce n'est pas complètement faux,
43:10 puisque l'appréciation de l'article 40 dans l'histoire
43:13 sur la question des charges,
43:15 c'est-à-dire la possibilité d'évacuer,
43:17 la commission des finances l'a accepté,
43:19 la commission des affaires sociales a vidé
43:21 la proposition de loi de sa substance.
43:24 Il y a déjà un antagonisme entre les filtres
43:26 que le gouvernement a mis en place,
43:29 mais surtout, ce qui va rester,
43:31 c'est le fait que l'Assemblée nationale
43:33 veut débattre et que le gouvernement,
43:35 via des arcanes, réussit à empêcher
43:38 l'Assemblée nationale de débattre.
43:40 Et ça, ça révèle un problème de méthode
43:42 qui est constant ces derniers temps,
43:45 c'est-à-dire qu'en réalité,
43:47 le gouvernement préfère procéder par décret
43:49 que par la loi, ce qui est le signe
43:52 d'une dérive autoritaire.
43:53 -Isabelle de Goldman ?
43:55 -Je vais me faire un peu la défonceuse
43:57 du gouvernement, si vous permettez.
43:59 -Je vous permets.
44:00 -Je suis d'accord avec ça.
44:02 En même temps, les torts sont largement partagés
44:05 au niveau de l'Assemblée nationale.
44:07 Des groupes ont empêché que le débat se tienne
44:10 à un moment où il pouvait se tenir.
44:12 -Parlez de la France insoumise.
44:14 -Il y a aussi l'Aliotte...
44:16 Aujourd'hui, on a maintenant Charles de Courson
44:18 qui a toujours défendu une rigueur budgétaire
44:21 et une augmentation des retraites
44:23 qui prend une position inverse.
44:25 On est dans un paysage extrêmement brouillé,
44:28 une droite qui ne sait pas où elle habite.
44:31 Le gouvernement s'y est mal pris.
44:33 Je suis d'accord avec vous.
44:34 Mais de l'autre côté, ça n'a pas été très sérieux.
44:37 De manière générale, à l'Assemblée,
44:40 ça n'a pas été sérieux.
44:41 Cette proposition de loi, même si elle était votée,
44:44 elle n'a aucune chance d'aboutir.
44:47 -J'ai l'impression que la façon dont a procédé
44:49 le gouvernement, la majorité, c'était à ciel ouvert.
44:53 Toutes ces discussions, "on déclenche l'article 40
44:56 "et on repose ça sur les épaules d'Eric Coquerel",
44:59 j'ai trouvé que c'était assez ridicule.
45:01 S'ils avaient décidé, comme pour le 49-3,
45:04 qu'ils ne voulaient pas de vote, autant qu'ils l'assument.
45:07 Ca a fait un feuilleton qui a été dramatique.
45:10 Ce qui s'est passé en commission a été aussi dramatique
45:13 parce qu'on a eu des parlementaires qui se tapaient dessus.
45:17 Certains pourraient être remplacés.
45:19 Ca fait beaucoup de malignances.
45:21 Il y a un non-respect de l'activité parlementaire,
45:24 ça, depuis un certain temps, et ça se voit beaucoup.
45:27 C'est vrai, une tenue au niveau des parlementaires
45:30 qui est légère. En face d'entendre Marine Le Pen,
45:33 qui n'a pas eu une activité débordante
45:36 pendant la réforme des retraites...
45:38 -C'est ce qu'on a dit beaucoup.
45:40 -Elle essaie de récupérer...
45:42 -Ce sont les grands bénéficiaires de cette séquence politique.
45:46 -Il faut aller plus loin que ça.
45:48 Je pense que c'est vraiment de la truanderie
45:50 parce que leur projet a varié beaucoup.
45:53 Il n'est pas forcément plus financé
45:55 que celui de la NUPES ou de quelqu'un d'autre.
45:58 Elle essaie vraiment de tirer des lignes
46:00 pour récupérer des votes à terme.
46:02 Il faut aller plus loin.
46:04 Elle s'est fait très discrète, et eux, tous, très discrets,
46:08 pendant la réforme des retraites et les débats.
46:10 Il faut démonter leurs arguments.
46:12 -C'est archi-mignon.
46:14 -Le point de départ, c'était le choix du véhicule législatif
46:17 qui n'a pas donné assez de temps.
46:20 Peut-être qu'il y aurait eu un vote,
46:22 peut-être que derrière, ça aurait pu être voté.
46:25 -Le problème, c'est que la majorité n'a pas de majorité.
46:28 -C'est la fête des maires, la maire des réformes,
46:31 la réforme des retraites.
46:32 Il aurait fallu donner du temps au temps.
46:35 On parle de dérive autoritaire, de déni de démocratie,
46:38 mais ce n'est pas des commentaires partisans.
46:41 C'est un constat factuel que la fracture,
46:43 elle est aussi dans le regard que peuvent avoir les Français
46:47 sur leurs représentants et sur le chef de l'Etat.
46:50 -On va continuer à débattre de cette fête des maires,
46:53 des réformes, copiera avec Serge Siminaud.
46:55 Juste après, le Fil info, 20h50, Elia Bergère.
46:59 -Le père de Kenzo, 7 enfants de 8 ans,
47:01 fan de l'Olympique de Marseille, atteint d'un cancer
47:04 à portée pleinte après l'agression subie par son fils
47:07 en marge du match entre Ajax et Marseille en Corse.
47:10 La famille a été violemment prise à partie par des supporters corse.
47:14 Le papa assure avoir retrouvé son fils sanglotant et tremblant.
47:18 Les violences dans les pharmacies sont en hausse de 17 %
47:21 depuis 2019.
47:22 366 agressions verbales et physiques,
47:24 entre autres l'an dernier.
47:26 Il faut un accès aux soins plus facile
47:28 et une meilleure prise en charge des patients,
47:31 estime le président de l'union des syndicats de pharmaciens.
47:34 Le gouvernement se prépare à la 14e journée des mobilisations
47:38 contre la réforme des retraites, après-demain, mardi, à Paris.
47:41 4000 policiers et gendarmes vont être mobilisés dans la capitale,
47:45 11 000 partout dans le pays,
47:46 selon le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
47:50 annonce aussi que 17 interdictions administratives du territoire
47:53 ont été prises pour empêcher certains individus venus de l'étranger
47:57 de rejoindre les cortèges.
47:59 Cette journée de lutte sociale n'aura pas beaucoup d'impact
48:02 sur le trafic SNCF.
48:03 L'entreprise annonce de légères perturbations.
48:06 9 trains sur 10 rouleront au niveau national.
48:09 La S-Monaco se sépare de son entraîneur Philippe Clément.
48:12 Le club l'annonce, les Monegasques terminent la saison 6e
48:15 sans qualification pour les places européennes.
48:19 ...
48:21 -France Info.
48:22 ...
48:23 -20h, 21h, les informés, Olivier Delagarde.
48:28 -Avec, finalement, une grande question, ce soir,
48:31 qui nous préoccupe, est-ce que la contestation
48:34 autour de la réforme des retraites est en train de vivre ses derniers feux
48:38 ou bien va-t-elle connaître et va-t-on assister
48:40 à un réveil d'un retour de cet incendie social ?
48:43 Question qui se pose à la veille d'une semaine importante
48:47 pour le gouvernement et pour l'opposition.
48:49 On a entendu Marine Le Pen il y a quelques instants.
48:52 Tenez, écoutez Clémentine Autain, députée de la France insoumise.
48:56 Elle était sur RTL.
48:57 -Vous vous rendez compte de la situation dans laquelle on est ?
49:01 Vous avez un pouvoir qui est capable d'utiliser toutes les manipulations,
49:05 toutes les magouilles, toutes les fourberies parlementaires
49:08 pour empêcher l'Assemblée de voter.
49:10 Ca veut dire que le pouvoir redoute ce vote ?
49:13 -Il sait qu'il est minoritaire dans l'enceinte de l'Assemblée nationale
49:17 et donc il ne veut pas symboliquement se voir défait.
49:21 -Clémentine Autain,
49:22 exactement sur les mêmes arguments que Marine Le Pen.
49:25 Isabelle de Gaullemin, clairement, l'exécutif joue depuis maintenant
49:30 quelques mois le bourrissement.
49:32 Est-ce que, et c'était ce que nous disait Emilie Zabalski,
49:35 est-ce que finalement il n'est pas en train de gagner son pari ?
49:39 -En tout cas, il gagne factuellement et il gagne à court terme.
49:43 L'histoire de la notation de la France,
49:45 qui n'a pas été dégradée,
49:46 ça donne raison à Macron.
49:48 C'est-à-dire qu'ils ne l'ont pas dégradée,
49:51 notamment à cause de la réforme des retraites
49:54 et d'autres réformes.
49:55 Mais c'est sûr que ça donne raison à Macron.
49:58 Donc peut-être qu'à court terme, les Français vont se dire
50:01 qu'il fallait le faire, etc., il va remporter.
50:04 Mais de fait, ce qui, à mon avis, le guette,
50:08 c'est cette espèce de colère qui gronde
50:11 de gens qui ont le sentiment de ne pas être compris,
50:14 de ne pas être bien représenté, que la politique ne sert à rien.
50:18 Et ça, c'est mauvais pour les prochaines élections.
50:21 -Il y a cette colère à gauche,
50:23 mais à droite, on entend aussi une autre petite musique
50:26 en disant que Macron est le seul et le premier
50:29 à avoir tenu face au syndicat.
50:31 -Oui, je pense que c'était un choix d'y aller à marche forcée.
50:34 C'est un choix qui, a priori, était plutôt positif.
50:37 Je suis d'accord que c'est du court terme,
50:40 mais on a commencé à réformer juste par décret,
50:43 en se passant de la loi, des parlementaires.
50:45 On avait déjà, au précédent quinquennat,
50:48 des syndicats, des élus.
50:50 C'est compliqué, au bout d'un moment,
50:52 et ça ne satisfait pas à long terme la population.
50:55 On le voit bien, la situation dans l'hôpital ne change pas.
50:58 C'est un président qui veut avancer à marche forcée
51:02 pour des résultats à court terme et qui a du mal
51:05 à afficher les résultats à court terme.
51:07 Il y aura forcément une espèce d'insatisfaction
51:10 de la population.
51:11 Je pense que cette contestation va probablement péricliter,
51:15 mais il y aura sûrement des espèces d'explosions,
51:17 comme on a connu et qui a été furtive,
51:20 qui est arrivée une éruption, comme les Gilets jaunes,
51:23 parce qu'il y a des gens, toujours,
51:25 qui ne rentrent pas dans ce modèle pro-libéral
51:28 et très axé sur la compétitivité,
51:31 sur la croissance que nous propose Emmanuel Macron.
51:34 Je pense que ça, il va y avoir du monde
51:36 au-delà de l'aspect de défiance qui s'installe,
51:39 en effet, vis-à-vis des politiques.
51:42 -Serge Chimineau, Emmanuel Macron n'est pas en train
51:45 de gagner son pari ?
51:46 -Il l'a peut-être gagné, mais le but d'un président
51:49 de la République, c'est de gagner seul face aux Français ?
51:52 Il n'y a pas d'échéance tout de suite,
51:55 parce que les Européennes ne seront pas un juge de paix.
51:58 -Ca sera intéressant, les Européennes.
52:00 -Je parle de la conclusion que pourrait en tirer
52:03 un président qui, on le rappelait, n'aura pas à se représenter.
52:07 Est-ce qu'il a gagné un pari seul face aux Français ?
52:10 Si on parle que la réforme des retraites...
52:13 -Il remonte dans les sondages.
52:15 -Vous avez vu que c'est l'électorat de droite
52:17 qui le fait remonter.
52:19 -C'est ce que je disais.
52:20 -A droite, on entend des gens qui disent,
52:23 "Macron a tenu."
52:24 -Ils sont passés à autre chose.
52:26 Ils sont déjà sur le débat parlementaire sur l'immigration.
52:29 Il a peut-être repris la main, mais la main droite.
52:33 Pour le reste, ce sont les élections
52:35 qui font la différence.
52:36 Si les gens se déplacent pour voter...
52:38 Je le disais tout à l'heure,
52:40 on parle de fractures, de plaies, de cicatrices.
52:43 Est-ce qu'il n'a pas fracturé profondément le pays
52:46 en gagnant sur la réforme des retraites ?
52:48 On est toujours dans l'équation des législatives,
52:51 une majorité relative.
52:52 -Carbon de 16.
52:54 -Imputer tout cela au président de la République,
52:56 c'est étonnant.
52:58 Ca permet de boucler la boucle avec votre 1er débat.
53:01 On vit dans un pays qui s'étonne de la violence,
53:03 mais dont tous les mythes fondateurs sont fondés sur la violence.
53:07 La prise de la Bastille,
53:09 toutes les révolutions du 19e siècle,
53:11 les émeutes du 20e siècle,
53:13 tout est fondé sur le culte de la violence.
53:15 Aujourd'hui, on dit que la violence n'est pas propre.
53:18 De même qu'aujourd'hui, on reproche au président de la République
53:22 de mépriser l'Assemblée nationale,
53:24 toute la Ve République s'est bâtie sur le mépris de l'Assemblée.
53:28 Nous avons le Parlement des démocraties occidentales...
53:31 -Vous y allez fort.
53:32 -Il est le moins doté...
53:34 -Particulièrement ces dernières années.
53:36 -Il est le moins doté de pouvoir.
53:38 Ce système antiparlementaire, de facto,
53:41 a été instauré sur la base d'un référendum
53:43 qui a permis d'adopter la Ve République.
53:46 -Proposé par le général de Gaulle, Elisabeth Pelski ?
53:49 -On dit vainqueur, mais vainqueur pour une réforme des retraites.
53:53 C'est le début du quinquennat.
53:54 C'est une réforme qui va avoir des incidences fortes,
53:58 surtout pour les Français,
53:59 mais ce n'est pas un chantier révolutionnaire.
54:02 Depuis le mois de janvier...
54:04 -Les Ukrainiens nous regardent
54:06 avec un air un peu d'incompréhension.
54:08 -Oui, mais du coup, cette victoire,
54:10 c'est une petite victoire de la part d'Emmanuel Macron.
54:13 Oui, il a réussi son pari,
54:15 mais ce n'est pas sur un chantier
54:17 qui va changer totalement la face de la France,
54:19 ni sur un chantier qui va réunir et rassembler la France.
54:23 Je pense qu'il y a un problème.
54:25 Ce n'est pas un dossier porteur.
54:27 -C'est une petite victoire.
54:28 -Attendons. -C'est une toute petite victoire.
54:31 -On ne va pas attendre la fin des 100 jours.
54:33 On n'a pas le temps. C'est terminé.
54:35 On ne va pas se quitter sans découvrir
54:37 la lune de la croix de demain.
54:39 -Elle est très intéressante. -Comme toujours.
54:42 -Ukraine, la contre-offensive se précise.
54:45 -On lira tout ça dans la croix.
54:47 Merci à vous quatre, vous êtes extrêmement brillants.
54:50 Demain soir, c'est la mi-jean François-Achili
54:52 que vous retrouverez ici, en lieu et place.
54:55 D'ici là, portez-vous bien et restez avec nous.
54:58 L'info continue, vous êtes sur France Info.

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