Le déficit explose : le chiffre officiel est tombé ce matin, 5,5% du PIB, alors que le gouvernement misait sur 4,9. Patatras. Il faut trouver environ 20 milliards d'économies. Alors comment faire ?Comment sauver les comptes sans augmenter les impôts ? Qui va payer la note ? Est-ce que le serrage de vis aura un impact sur votre quotidien ? Pour répondre à toutes ces questions, RTL accueille l'économiste de référence, Elie Cohen.
Regardez L'invité de RTL Soir du 26 mars 2024 avec Julien Sellier.
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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Vélo.
00:04 Julien Célier. RTL bonsoir jusqu'à 20h.
00:07 Allez RTL bonsoir, votre émission continue, on va détailler l'addition maintenant, voici notre invité pour tout comprendre.
00:12 Le déficit explose, le chiffre officiel est tombé ce matin, 5,5% du PIB.
00:18 Le gouvernement misait sur 4,9%, patatras, il faut trouver environ 20 milliards d'économies.
00:25 Alors comment faire ? Bruno Le Maire, le ministre de l'économie, a déjà écarté une piste,
00:29 c'était ce matin sur RTL.
00:31 On peut parfaitement faire des économies sur la dépense publique sans aller piocher dans les poches des français.
00:36 Et je reste, c'est ma conviction et c'est ma position, totalement opposée à toute augmentation d'impôt sur nos compatriotes.
00:44 Alors comment sauver nos comptes sans augmenter les impôts ?
00:47 Qui va payer la note ? In fine, est-ce que le serrage de vie sera un impact sur votre quotidien ?
00:52 Pour répondre à toutes ces questions, on accueille l'économiste de référence, Eli Cohen, bonsoir.
00:56 Bonsoir.
00:57 Alors, écarté d'emblée les hausses d'impôt, comme Bruno Le Maire l'a fait ce matin, on l'a entendu à l'instant.
01:03 Est-ce que c'est réaliste ? On y arrivera vraiment sans y toucher, c'est possible ?
01:06 Non, ce n'est pas réaliste, parce que, si vous voulez, le déficit constaté est un déficit qui vient de loin.
01:12 Ce n'est pas un déficit accidentel.
01:14 Et le déficit structurel s'explique par la croissance constante des dépenses de protection sociale
01:21 et des dépenses de redistribution sociale, et par la multiplication des chèques
01:26 chaque fois que les Français font face à une difficulté.
01:29 Bruno Le Maire a déjà dit, par exemple, puisqu'on évoque l'épice, que les collectivités allaient devoir participer au redressement.
01:35 Les collectivités, elles financent notre quotidien.
01:38 Ce sont nos écoles, nos collèges, nos lycées, nos routes, nos salles de sport, nos associations, j'en passe.
01:42 Ça veut dire qu'on va forcément sentir passer l'addition près de chez nous, même si les impôts n'augmentent pas ?
01:47 Vous savez, les collectivités locales n'ont pas le droit au déficit sur les dépenses de fonctionnement.
01:53 Donc, deux choses. L'une, ou bien elles renoncent à certaines dépenses.
01:59 Et compte tenu de la pression locale et compte tenu de la pression des électeurs,
02:04 je les vois difficilement remettre en cause la mise à niveau d'une école ou la fermeture d'une piscine.
02:10 Donc, comme d'habitude, chaque fois qu'on demande aux collectivités locales de se serrer la ceinture,
02:15 elles se serrent la ceinture sur les investissements, c'est-à-dire sur les dépenses d'avenir.
02:19 Dans la transition écologique, numérique, on ne peut pas souhaiter une baisse des investissements.
02:24 Bruno Le Maire, ce matin, entre autres choses, il n'a pas exclu une sécu à deux vitesses
02:28 où les riches paieraient plus cher leurs médicaments.
02:30 Est-ce que ça, pour vous, c'est une vraie piste ou ça ne rapporterait pas grand-chose, en fait ?
02:34 Ah non, si on change de modèle de protection sociale, c'est-à-dire si on va d'une situation
02:40 où en gros, en matière de dépense de santé, tout est à peu près couvert à un modèle
02:45 où le reste à charge pour les particuliers reste important,
02:49 alors là, on entre dans un monde nouveau.
02:51 Mais là, c'est une réforme très importante.
02:53 Ça veut dire qu'il y aurait un panier de soins qui serait défini.
02:57 Ce panier de soins serait couvert totalement pour les gens qui ont un niveau de revenu inférieur à certains montants.
03:05 Et au-delà, le reste à charge serait plus important selon votre niveau de revenu.
03:10 Mais ça, c'est une réforme majeure.
03:12 Il y a autre chose qui se dessine aussi, c'est le durcissement des règles de l'assurance chômage.
03:16 Ça, ça serait une économie conséquente ?
03:18 Alors ça, c'est une espèce d'obsession du gouvernement actuel,
03:22 qui d'ailleurs se contredit beaucoup là-dessus.
03:24 On avait cru qu'on avait trouvé la solution en ayant une solution intelligence avec des bonus/malus,
03:31 c'est-à-dire en fonction du niveau de chômage, on accroît ou on diminue les prestations
03:36 pour inciter les gens à revenir à l'emploi ou à ne pas le quitter.
03:40 Donc on pensait que ce système allait être mis en œuvre progressivement.
03:45 Mais voilà que le gouvernement veut en fait remettre en cause les conditions d'indemnisation,
03:49 et en particulier pour les chômeurs seniors,
03:55 avec l'idée qu'éventuellement en baissant leur indemnisation,
03:59 on les inciterait à retourner plus rapidement sur le marché de l'emploi.
04:02 Je ne suis pas très convaincu de l'efficacité de ce type de mesure.
04:05 Mais en tout cas, c'est clairement le type d'idée que le gouvernement travaille
04:09 et qu'il a déjà commencé à mettre en œuvre.
04:11 Et comment on en est arrivé là, Elie Cohen ? A qui la faute à la fin ?
04:15 C'est le gouvernement qui s'est trompé, c'est ce que dit l'opposition,
04:17 ou qui n'a pas été tout à fait sincère ?
04:19 Non, ce n'est pas ça. Ce qui s'est passé au cours de l'année écoulée, ça ne vous a pas échappé,
04:24 c'est que les conditions de la croissance se sont beaucoup dégradées.
04:27 Il y a eu la panne chinoise, il y a eu les événements géopolitiques que vous connaissez.
04:32 Il y a eu même pendant deux trimestres une croissance négative en Allemagne.
04:36 Donc une moindre croissance, une moindre productivité, c'est des rentrées fiscales en moins.
04:41 Alors ce qu'on peut dire, c'est que peut-être le gouvernement aurait pu anticiper de quelques mois.
04:45 Il ne peut pas feindre la surprise totale là tout de suite.
04:49 Il y a peut-être un petit retard à l'allumage, mais la raison fondamentale,
04:52 c'est que la croissance n'était pas au rendez-vous au cours de 12 derniers mois.
04:55 Merci beaucoup Elie Cohen, vous l'économise d'avoir détaillé la facture en quelque sorte avec nous.
05:00 Ce soir, on y voit plus clair grâce à vous.
05:02 RTL, bonsoir, la suite c'est dans une seconde.
05:04 Vous ne bougez pas, le retour du match le plus déséquilibré depuis France-Belgique en Coupe du Monde.
05:09 Isabelle versus Alex Ovisorek, votre derby.
05:12 Des infos pour briodiner.
05:13 Après 19h également, restez avec nous.
05:15 François Siville, le chouchou du cinéma français, sera notre grand invité.
05:18 Vous l'avez adoré en d'Artagnan.
05:20 Il revient au cinéma en prof de français et c'est un rôle très fort sur notre école, sur notre jeunesse.
05:24 Vous ne bougez pas.
05:26 Julien Sélier, Isabelle Choquet et Cyprien Sénier.
05:29 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org