Migrants et JO / Déficit : comment faire des économies ? / Menace attentats sur les JO

  • il y a 6 mois
Mettez vous d'accord avec Régis de Castelnau, avocat (blog : « Vu du droit »), Auteur de « Une justice politique » (L'artilleur) et membre de la rédaction Front Populaire, Remi Branco, vice président du département du Lot et auteur de "Loin des villes loin du coeur" (Editions de l'Aube), Michel Taube, fondateur du site d'information Opinion Internationale, fondateur « d'Ensemble contre la peine de mort » et Matthieu Baccialone, communicant, président de M2B Conseil

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00:00 (Générique)
00:05 Et en compagnie aujourd'hui, nos quatre débatteurs, vous pouvez nous suivre sur les réseaux sociaux et réagir en direct également.
00:11 On accueille tout de suite Régis de Castelnau. Bonjour Régis !
00:15 Bonjour Christine !
00:16 Comment ça va ?
00:17 Ça va bien, on est sous la pluie en Provence mais bon, c'est pas si mal.
00:22 C'est prévu à peu près pour tout le monde.
00:24 A Paris aussi.
00:25 Il y a la pluie, attention, du côté de l'Hérault aussi, ça souffle très fort, donc vagues, submersions, faites attention.
00:31 Et je pense d'ailleurs à un super moment qui va se dérouler du côté de Sète, c'est l'escalade à Sète des milliers de bateaux anciens qui vont arriver,
00:38 je crois qu'ils arrivent demain ou aujourd'hui, pour tout le week-end de Pâques.
00:41 Voilà, petit étour par nos belles régions. Régis de Castelnau, avocat, votre blog "Vu du droit", auteur de "Une justice politique",
00:49 je rappelle c'est aux éditions de l'Artilleur et membre de la rédaction de Front Populaire.
00:53 Rémi Branco, bonjour Rémi !
00:54 - Bonjour !
00:55 - Vice-président du département du Lot et auteur de "Loin des villes, loin du cœur", aux éditions de l'Aube, Michel Taubes, bonjour Michel !
01:02 - Bonjour !
01:03 - Ça va bien ? Fondateur du site d'information "Opinion internationale" et fondateur d'"Ensemble contre la peine de mort".
01:08 Et Mathieu Bastiallone, bonjour, je vais dire "rebonjour" mais vous étiez là hier.
01:11 - On se quitte plus maintenant.
01:12 - On se quitte plus, mais c'est avec grand plaisir, communicant et président de M2B Conseil.
01:17 Alors le menu du jour, eh bien il est assez indigeste concernant le déficit public, puisque nous dépassons, nous la France, les 5,5%.
01:26 On nous avait promis 4,9%, voilà, patatras, ce matin l'INSEE a publié son déficit pour l'année 2023, 5,5%.
01:34 La dette publique, elle va un tout petit peu mieux, mais elle est quand même à 110,6% du PIB.
01:40 Voilà, alors qu'est-ce qu'il faut faire ? Le "quoi qu'il en coûte" est-il terminé ?
01:44 On va nous parler de faire des économies, d'une réforme de l'assurance chômage, des coups de rabot sur les dépenses de santé ou l'apprentissage.
01:51 Ou alors, comme certains le poussent aussi, faut-il aller taxer du côté des riches ? Faut-il augmenter les impôts ?
01:58 C'est un vaste débat qu'on va ouvrir tous ensemble.
02:01 D'ailleurs, à propos des dépenses de soins médicaux, Bruno Le Maire, ce matin, se dit ouvert à des discussions pour un remboursement des soins médicaux en fonction des revenus des Français.
02:12 Le débat est ouvert, nous dit le ministre du Budget. Il y en a certains dans ce plateau qui commencent déjà à lever les yeux au ciel.
02:19 Et puis, ça fait partie des discussions qui sont sur la table avec Gabriel Attal, qui sera demain soir pour donner ses orientations au JT de 20h de TF1.
02:30 L'urgence attentat, vous le savez, depuis l'attentat de Moscou, a été relevé à son plus haut niveau en France.
02:36 Avec des craintes aujourd'hui, on a appris d'ailleurs que le groupe Etat islamique qui avait commis l'attentat en Ukraine était à l'origine aussi d'attentats en France.
02:47 Il y a des menaces sérieuses, deux attentats déjoués depuis le début de l'année, un en région parisienne, un du côté de Marseille.
02:52 Question toute simple, est-ce qu'il faut mentir tel quel la cérémonie d'ouverture des JO de Paris aujourd'hui ?
02:57 6 km de Seine à sécuriser, 360 000 spectateurs, c'est 4 stades de France.
03:03 Est-ce que tout ça est bien raisonnable ? On va se poser la question tous ensemble.
03:06 Et puis enfin, si on y arrive, parce qu'on a beaucoup de sujets, le Rassemblement National qui organise les états généraux de l'immigration aujourd'hui à la Maison de la Chimie à Paris,
03:14 sur le modèle de ce qui s'était fait dans les années 90 par le RPR de l'époque, c'était Alain Juppé qui menait les débats, le RN qui lorgne aussi sur les voies du DLR.
03:24 Voilà pour une partie du menu aujourd'hui, on va commencer avec vous quatre sur les coups de cœur et les coups de gueule.
03:33 Régis, vous avez dû entendre le maire d'Orléans ce matin, un coup de gueule. Le maire d'Orléans qui était d'ailleurs chez Jean-Jacques Bourdin tout à l'heure,
03:40 et c'est assez édifiant ce qu'il nous a raconté.
03:43 Alors je ne voudrais pas être désagréable avec Michel Taubes qui, avec un volontarisme bigneux d'éloge,
03:52 non, non, mais moi je reçois opinion internationale sur ma boîte e-mail et ils se donnent du mal pour dire "mais attendez, ces Jeux, il faut que ça se passe bien,
04:02 c'est formidable de les organiser, etc." Malheureusement, donc je rends hommage à sa constance,
04:09 mais malheureusement je pense que les nuages s'accumulent.
04:14 Bon, alors on apprend, et ça c'est quand même très déplaisant, on apprend que on va probablement,
04:21 et c'est ce que dit Serge Groire, qui est de temps en temps sur ce plateau, Serge Groire, le maire d'Orléans,
04:27 qui nous dit qu'on délocalise les migrants, ceux qui occupent la colline du Crac,
04:33 ceux qui traînent dans les rues de Paris, villes un peu défigurées à cause de ça,
04:38 et on les installe dans ces villes de province, une quinzaine de jours, trois semaines à l'hôtel,
04:46 et ensuite débrouillez-vous, c'est-à-dire qu'on les retrouve dans les rues, on les retrouve effectivement à la charge de ces villes,
04:53 c'est-à-dire que pour que les Jeux se passent bien, on est en train de vider la capitale des choses qui ne sont pas très jolies à voir,
05:02 on ne prévient pas les maires, on fait, moi ça me rappelle le fameux match de boxe organisé par Mokhtou à Kinshasa,
05:10 qui avait également nettoyé Kinshasa avant que ce match de boxe se déroule, avec Mohamed Ali bien sûr,
05:17 donc je trouve que ça en dit long sur notre état de dégradation.
05:23 - Alors, je rajoute qu'il y a le maire d'Orléans, puisqu'on l'a eu ce matin dans l'émission de Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio,
05:31 mais il y a aussi des associations qui dénoncent ce problème de récupération des personnes qui sont...
05:39 alors que mon téléphone se met à sonner...
05:41 enfin, on nettoie les rues de Paris.
05:44 Rémi, ça pose question sur ce qu'on prépare en amont, ce qu'on veut faire de Paris,
05:51 et de la gestion aussi de toutes ces personnes, parce qu'on ne fait que dépasser un problème,
05:55 on ne déplace pas comme ça non plus des personnes qui sont déjà en situation de précarité ?
06:00 - Oui, là, on met un pansement sur un problème qui est gigantesque et qui ne date pas de six mois,
06:05 qui n'est pas lié simplement au GIO, qui est à la question de l'intégration en France des populations nouvellement arrivées.
06:10 Moi, je trouve incroyable qu'on concentre sur certaines zones de France, en particulier de Paris,
06:15 toutes ces populations qui, je le rappelle, pour beaucoup d'entre elles, viennent de territoires ruraux de leur pays.
06:19 Ils ont échappé à la guerre en Afghanistan, ils sont paysans soudanais, afghans, etc.
06:23 et on les entasse tous dans des immenses villes dans lesquelles ils n'ont aucun repère.
06:27 Et moi, je trouve qu'on a raté quelque chose, évidemment depuis 30 ans,
06:30 ce n'est pas l'immigration qu'on a raté, j'en suis issu comme portugais, c'est l'intégration.
06:34 Et c'est cette intégration qu'il faut aujourd'hui travailler, y compris avec ces migrants nouvellement arrivés,
06:38 partout en France, dans chacun des départements, on devrait organiser cette venue des populations parce qu'on en a besoin.
06:43 - Alors, je rajoute également qu'il avait été décidé en mars de l'an dernier des SASS régionaux,
06:49 il y en a 13 en France, puisqu'aujourd'hui, il y a aussi du côté de Strasbourg,
06:53 on parle de ces SASS régionaux, de l'arrivée de ces personnes qui viennent, on va dire,
06:59 de la région parisienne ou du centre de Paris, 13 SASS régionaux,
07:03 mais avec des SASS régionaux qui sont eux-mêmes déjà un peu chargés, Mathieu ?
07:08 - Oui, Régis a raison de mettre l'accent sur ce dispositif, où on voit en réalité qu'il faut faire place nette,
07:15 il y a un côté Village Potemkin un peu là-dedans,
07:18 on exclut un peu la misère pour montrer une image glamour, sympa à l'international.
07:23 - Le "Evilly in Paris" quoi !
07:24 - Et en fait, exactement, c'est ça, et ça pose question sur ces événements,
07:27 normalement les Jeux Olympiques, et comme tous les événements sportifs, sont censés être, si je prends les plaquettes,
07:32 des événements populaires, inclusifs, et plein d'autres mots formidables,
07:36 et en réalité, on voit bien qu'ils se font de plus en plus sans les populations, voire contre les populations.
07:43 Et je voulais justement en profiter pour parler d'un collectif qui s'appelle "Le Revers de la Médaille",
07:48 qui existe depuis plusieurs mois, qui est un collectif qui alerte depuis longtemps sur les dérives pré-JO,
07:55 avec effectivement des populations qui sont déplacées, des populations déjà précarisées,
08:02 qui sont déplacées, qu'on ne veut pas voir, et qui doivent faire place nette, pour que la fête soit totale.
08:09 - Oui, parce que Michel est présent. Michel, on attend tous !
08:14 - Alors, ma réponse, je ne veux pas créer de dichotomie, ou de guéguerre, nord-sud, entre régistes de Castelnau.
08:23 Et moi d'abord, merci d'avoir parlé de ma rubrique "Opinion Paris 2024",
08:27 que j'ai lancée à la Une d'Opinion Intentionnelle, pour effectivement saluer l'arrivée des Jeux Olympiques,
08:31 et parler des vrais sujets, comme on va le faire, rubrique qui est animée par Frédéric Brindel,
08:36 qui est, je crois, bien connu des auditeurs de Sud Radio.
08:39 Mais non, très sérieusement, sur le fond, je me souviens que, quelques jours après qu'Angela Merkel
08:48 eut ouvert les portes de l'Europe aux réfugiés syriens, en 2015, il y a un homme politique,
08:55 qui s'appelle Jean-Pierre Raffarin, qui avait proposé un matin, que chaque village de France
09:00 accueille une famille de réfugiés, et l'après-midi, il a retiré sa proposition,
09:07 suite à la montagne d'attaques qu'il avait subie.
09:11 Et en fait, si vous voulez, il y a deux problèmes.
09:14 Bien entendu que c'est une forme de lâcheté, de déplacer comme cela des migrants,
09:19 mais c'est pas que les migrants, on le fait avec des centres de domicile fixe,
09:22 on le fait avec beaucoup de catégories de populations qui vivent dans la rue.
09:26 Si vous vous promenez dans les rues de Paris, vous avez de très nombreuses rues
09:30 dans lesquelles il y a des tentes de migrants ou de demandeurs d'asile, tout simplement,
09:35 ou de sans-papiers, c'est peut-être aussi des Français.
09:38 Donc il y a une forme de lâcheté.
09:40 Mais en même temps, c'est vrai qu'il y a une telle pression migratoire,
09:43 qui est devenue tellement importante, et les Jeux Olympiques imposent tellement de règles de sécurisation.
09:49 Je rappelle que le Parlement a voté l'année dernière une loi spéciale Paris 2024,
09:53 qui prévoit de toute façon des dérogations aux règles de droit dans plein de domaines.
09:58 Sauf un, le politique n'a pas osé imposer l'interdiction du droit de grève pendant les Jeux Olympiques.
10:04 Ça, ils n'ont pas osé.
10:05 Mais en revanche, modifier la législation sur notamment les données cryptées,
10:12 sur des conditions de transport, etc., ça, ils y sont allés.
10:16 Mais effectivement, il y a un problème de gestion des flux migratoires
10:19 qui va être très très important à l'approche des Jeux Olympiques.
10:22 Voilà, on va y revenir sur ce sujet-là évidemment,
10:24 parce que les JO, on va parler de la question de la sécurité tout à l'heure avec vous quatre,
10:29 sur Sud Radio, dans un instant on continue notre débat avec les coups de cœur et les coups de gueule des débatteurs du jour.
10:35 On va parler du rapport de la défenseur des droits.
10:38 C'est pas brillant aujourd'hui.
10:39 A tout de suite après l'info sur Sud Radio.
10:42 Sud Radio, parlons vrai.
10:46 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord. Christine Bouillaud.
10:53 Avec Régis De Castelnau, avocat, auteur d'Une justice politique
10:56 et membre de la rédaction de Front Populaire,
10:58 Émi Branco, vice-président du département du Lot
11:00 et auteur de Loin des villes, loin du cœur,
11:02 Michel Taubes, fondateur du site d'information Opinion Internationale,
11:05 fondateur d'Ensemble contre la peine de mort
11:08 et Mathieu Bachalon, communiquant, président de M2B Conseil.
11:12 On en était à notre tour de table des coups de cœur et des coups de gueule.
11:16 Mathieu, un coup de gueule, je le disais avant l'info de 11h,
11:19 c'est le rapport de la défenseur des droits qui a été publié ce matin.
11:22 Alors rappelez rapidement, jusque, qu'est le défenseur des droits ?
11:25 C'est effectivement une autorité indépendante qui remet chaque année un rapport
11:29 qui est un petit peu le baromètre de l'état des droits en France.
11:33 Et il est mauvais, alors en fait, il est mauvais malheureusement quasiment tous les ans.
11:39 Et d'ailleurs, la défenseur des droits dit qu'il y a une tendance d'accélération,
11:43 de remise en cause de l'état de droit et des droits dans le pays.
11:47 Effectivement, on le voit, et Michel Taubes en a parlé tout à l'heure
11:51 avec la fameuse loi sur les Jeux Olympiques, mais on peut élargir effectivement,
11:54 sur les dix dernières années, dans un climat effectivement marqué par les attaques terroristes,
12:00 par la montée de l'insécurité et par toutes, effectivement, les peurs qu'il y a attenantes à ceci,
12:06 il y a une dérive des pouvoirs publics de faire des lois qui sont de plus en plus liberticides.
12:13 Et on le voit aussi avec les Jeux Olympiques.
12:16 Deux focus, un focus sur les relations qu'ont les Français avec les pouvoirs publics
12:24 et l'exercice de leurs droits.
12:26 Beaucoup de Français n'arrivent pas, en fait, à faire valoir leurs droits.
12:31 Et c'est un vrai sujet, ce sujet de l'accès aux droits.
12:34 On voit un pays fragilisé où les colères montent et il semblerait que cela pourrait être une solution
12:41 de rendre effectifs ces droits.
12:44 Et la deuxième chose, il y a un focus sur les violences lors des manifestations.
12:49 On l'avait vu, on l'avait pressenti lors des Gilets jaunes,
12:52 où il y a eu quand même des dérives des forces de l'ordre.
12:55 Et vous en parliez hier, justement, Christine, aussi, avec la manifestation concernant la 69,
13:00 où une conseillère de France 3 a été violentée.
13:03 Le Défenseur des droits revient sur ces questions-là en disant que la déontologie policière n'est pas toujours parfaite.
13:11 Voilà, le rapport, je vous invite à le lire, il est publié sur le site.
13:15 Un gros rapport qui est effectivement en ligne et que tous les Français peuvent lire avec attention.
13:20 C'est très bien sourcé.
13:21 Et on rappelle aussi que le Défenseur des droits peut être saisi pour tous les sujets qui vous concernent, si c'est votre cas.
13:29 Michel, on les avait un peu oubliés, mais les agriculteurs...
13:33 Non, justement pas, on ne les oublie pas.
13:35 Non, mais dans l'actualité, ils sont sortis des radars parce qu'ils y travaillent.
13:38 Mais c'est surtout l'ouverture aujourd'hui du congrès de la FNSEA du côté de Poitiers-Franc.
13:43 Oui, le congrès de la FNSEA va se tenir cette semaine à Dunkerque, qui est la plus grosse organisation d'agriculteurs en France.
13:52 Et c'est une semaine importante, non seulement à cause de ce congrès, mais aussi parce que vendredi, à son retour de son voyage d'État au Brésil,
14:02 le Conseil des ministres va adopter le projet de loi d'orientation agricole promis depuis les premiers jours de la colère agricole
14:12 qui était attendue initialement avant le salon de l'agriculture, qui a été reporté.
14:17 Voilà, c'est une semaine importante, et c'est tout simplement pour dire, je sais que ceux de Radio étaient très présents pendant le salon de l'agriculture,
14:24 voilà, nous sommes à leur côté, il faut les soutenir, il y a une colère agricole légitime à laquelle il faut répondre,
14:31 et sur laquelle je pense qu'à ce jour, le gouvernement n'a pas encore répondu, ni l'Union Européenne d'ailleurs,
14:36 ni la France et l'Union Européenne n'ont suffisamment répondu, et donc voilà, c'est une semaine importante,
14:42 et je suis sûr que le congrès de la FNEC qui se tient à Dunkerque sera un moment de rappel à l'ordre des politiques sur "il faut entendre, écouter et aider nos agriculteurs".
14:55 Et nos ruraux. Et nos paysans.
14:58 On va avoir encore une belle séance de kynothérapie sans doute du ministre et du gouvernement,
15:02 on l'a eu au salon de l'agriculture parce qu'il ne fallait pas trop quitter le débordement, résultat, il y en a eu quand même,
15:06 on va en faire à la FNSEA au congrès, mais il y aura ça au débordement, pourquoi ? Parce qu'entre-temps, qu'est-ce qu'on a fait ?
15:11 C'est sorti des radars, c'est vrai, l'agriculture pendant 15 jours, et bien la majorité a fait voter l'accord de libre-échange avec le Chili,
15:16 pour faire venir du poulet, est-ce qu'on en a besoin ? Je ne suis pas sûr, du bœuf, est-ce qu'on en a besoin ? Je n'en suis pas sûr,
15:21 bref, des produits qu'on a déjà ici, qu'on va faire venir, je n'ai pas mesuré en termes de kilomètres combien ça fait, mais c'est comme la Nouvelle-Zélande,
15:27 ça doit faire 10 000-15 000 kilomètres, faire venir des produits moins chers qui vont concurrencer les nôtres avec des normes qui n'ont rien à voir,
15:33 qu'elles soient sociales ou environnementales, avec les nôtres. Il est temps qu'on arrête ces traités de libre-échange,
15:38 qu'on ne continue pas de "close miroir", c'est-à-dire quand on ne demande pas aux autres la même chose qu'on demande à nos agriculteurs.
15:43 Et ça, que vous fassiez tous les congrès, les FNSEA que vous voulez, tous les beaux discours, toutes les lois,
15:47 tant qu'on maintient ce déséquilibre et ces injustices, vous aurez des manifestants, des agriculteurs sur les ronds-points, sur les barrages de France.
15:53 Et ils auront raison, parce que cette hypocrisie, elle a trop duré.
15:55 Oui, mais est-ce qu'on n'a pas besoin du lithium chilien, par exemple ?
15:59 Ah ben, c'est une vraie question, mais la question c'est qu'est-ce qu'on met en face ? Et vous remarquerez que dans la plupart des débats,
16:06 le Mercosur, c'est "vendons des voitures allemandes au Brésil", très bien, et en échange, on sacrifie quoi ?
16:11 Nos agriculteurs. Vous remarquerez, c'est tout le temps nos produits agricoles qui sont sacrifiés.
16:15 Monsieur Brancourt, vous êtes un social-démocrate.
16:17 Oui.
16:18 Vous savez très bien que, contrairement à ce que disent certains qui veulent jouer sur la démagogie, qui font du populisme sur le dos des agriculteurs,
16:27 c'est qu'on a besoin aussi pour nos paysans français d'être ouverts sur le monde.
16:33 Donc si vous voulez, moi je suis pour un libre-échange raisonné et organisé.
16:38 C'est pas le cas, vous êtes d'accord ?
16:40 Je sais pas, je suis pas rentré dans les détails des clauses.
16:42 Oui, mais le Chili c'est quand même un des pays d'Amérique latine qui est le mieux organisé,
16:46 où ils ont aussi des exigences environnementales.
16:48 Après, si y'a pas de clauses miroirs, si y'a pas de clauses...
16:51 Oui, moi j'ai plus confiance dans les Chiliens qui ont aussi des pressions et un pouvoir qui est plutôt très à l'écoute des questions environnementales.
17:00 Donc voilà, mais je suis d'accord avec vous, sous réserve de ces clauses miroirs, il faut pas non plus fermer les frontières.
17:04 Mais on est bien d'accord. Je ne suis pas du tout pour fermer les frontières, y compris parce que nos agriculteurs ont besoin d'exporter.
17:08 Alors, Régis, parce que vous êtes à distance, je vous vois fulminer.
17:13 Mais non, je fulmine pas, parce que c'est une situation...
17:17 Enfin, je veux dire, un libre-échange raisonné, nous dit Michel.
17:21 Bon, ça peut s'appeler le protectionnisme raisonné.
17:24 Oui, bien sûr.
17:25 Ah, mais ça c'est l'horrible mot, le protectionnisme.
17:27 Non, pas du tout.
17:28 Donc, on est ratagé.
17:30 La souveraineté, c'est la souveraineté.
17:32 On est ligoté par des normes, des normes qui sont en général européennes.
17:36 Et donc, effectivement, on se retrouve en déséquilibre.
17:42 Ce sont des traités inégaux, comme disaient les Chinois au 19e siècle.
17:48 Ce sont des traités inégaux.
17:50 J'ajoute, petit détail aussi, c'est que le Sénat a voté contre...
17:55 Alors, il n'a pas un pouvoir direct normatif, le Sénat, mais il a voté contre le traité CETA,
18:01 je crois que c'est comme ça qu'il s'appelle avec le Canada.
18:04 Et Mme Ayer, tête de liste de renaissance, c'est-à-dire macroniste,
18:10 est venue dire "Oh, mais ça c'est pas grave, on appliquera quand même".
18:12 Bravo.
18:13 Les Français adorent ce genre de situation.
18:16 Non, je crois que ces traités, c'est un véritable problème.
18:20 Et Michel, ça n'empêche pas la qualité, y compris l'histoire de notre agriculture,
18:30 n'empêche pas d'être ouverte sur le monde.
18:32 Simplement, on est ligoté par des réglementations que les partenaires n'appliquent pas.
18:38 Bon, c'est déséquilibré, c'est tout.
18:41 On y reviendra cette semaine sur cette loi agricole et sur ce congrès de la FNSEA.
18:46 On va rester sur encore un coup de gueule, finalement, un peu tout le monde aujourd'hui.
18:52 Vous n'avez pas trouvé de coup de cœur, c'est dommage.
18:55 Si, moi, mon coup de cœur, c'était pour les paysans.
18:58 Ah si, si, si.
19:00 Les paysans, mais on les a pombés.
19:02 Vous avez des doutes sur la loi ?
19:04 Non, non, mais c'était la coup de cœur.
19:06 Il y avait du cœur.
19:07 Il y avait du cœur.
19:08 Alors, il me reste 30 secondes avant de faire la pause.
19:10 On me fait signe, on va la faire, Rémi, et puis on va s'intéresser à votre coup de gueule.
19:14 On va parler de la loi Grand âge.
19:16 Elle est promise depuis un petit moment.
19:18 2018.
19:19 Voilà, il faudra encore attendre un peu.
19:21 Allez, à tout de suite.
19:22 Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
19:26 Vous êtes vraiment une radio exceptionnelle et merci à vous de donner la parole aux auditeurs
19:30 puisqu'on en a vraiment, vraiment, vraiment besoin.
19:32 Sud Radio, parlons vrai.
19:34 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Christine Bouillaud.
19:41 Compagnie de Régis De Castelnaud, Rémi Branco, Michel Thauve, Mathieu Bachialon.
19:45 Alors, on en était au dernier coup de cœur, au coup de gueule autour de cette table, Rémi.
19:50 Donc, on parlait de, vous vouliez revenir sur la loi Grand âge.
19:53 Enfin, revenir.
19:54 Vous l'avez espéré.
19:56 J'aurais aimé faire un coup de cœur sur le lancement de la discussion du vote de la loi Grand âge la semaine dernière.
20:01 Comme il n'a pas eu lieu, ce sera un coup de gueule.
20:03 Je viens du Lot, vous l'avez rappelé, d'un petit village Puy-l'Évêque où il fait très bon vivre.
20:07 D'un département, le Lot, où il fait très bon vivre et même très bien vieillir.
20:10 On a des populations qui vieillissent en très bonne santé dans le Lot.
20:12 Et on a même des retraités qui viennent d'Île-de-France et d'ailleurs vivre dans le Lot
20:16 parce qu'il fait bon vivre.
20:17 Il y a une qualité de vie extraordinaire.
20:19 Le résultat, c'est que j'ai aujourd'hui 39 ans.
20:21 Quand j'en aurai 80, on sera trois fois plus nombreux à avoir plus de 80 ans.
20:25 À l'échelle de la France, on est aujourd'hui un peu plus de 20 %, à avoir plus de 60 ans.
20:29 Enfin, pas moi en particulier, mais on sera 30 % en 2030.
20:33 C'est demain.
20:34 Donc, on voit le mur du vieillissement qui arrive, un enjeu considérable,
20:38 avec des générations qui sont nées dans l'immédiat après-guerre.
20:40 Est-ce qu'on est prêt pour faire face à ça ?
20:42 Je le dis clairement, non.
20:43 Vous demandez à n'importe quel directeur d'État dans France,
20:45 en particulier dans les départements ruraux comme le Lot,
20:47 si tout va bien financièrement, c'est la catastrophe.
20:49 Vous demandez à n'importe quelle association ou entreprise d'aide à domicile
20:52 s'il arrive à recruter ?
20:54 Absolument pas.
20:55 Vous avez aujourd'hui, par exemple, dans le Lot,
20:57 150 emplois non pourvus pour des aides à domicile.
20:59 Donc, pour aller voir des gens en situation, aujourd'hui, de perte d'autonomie, de dépendance.
21:03 Demandez aujourd'hui à des familles de résidents en EHPAD
21:06 s'ils ont les moyens de payer le reste à charge pour leurs parents.
21:08 C'est-à-dire que là, vous avez des actifs qui ont fini de payer les études des gamins,
21:11 par exemple à Toulouse, quand vous êtes dans le Lot,
21:13 et vous commencez maintenant à payer l'EHPAD des parents.
21:14 Donc, c'est des situations qui sont insupportables et intenables à terme.
21:18 Qu'est-ce qu'on espérait tous depuis 2018 ?
21:20 Pourquoi 2018 ?
21:21 C'était Emmanuel Macron qui avait dit qu'il ferait une loi sur le grand âge
21:24 et qu'il faudrait d'ailleurs 9 à 10 milliards d'euros.
21:26 Il a raison, c'est vrai que c'est un énorme investissement
21:28 compte tenu de la situation des finances publiques.
21:30 Que s'est-il passé il y a un an ?
21:32 Les députés se sont réveillés, les parlementaires, en se disant
21:34 "Mais qu'est-ce qui se passe ? On n'a toujours pas de loi."
21:36 Consensus à l'Assemblée pour dire "il faut faire voter une loi".
21:38 Je dis bien consensus.
21:39 Novembre 2023, Elisabeth Borne.
21:41 Je dis bien Elisabeth Borne, première ministre de la France.
21:44 Dit "Oui, nous allons nous engager sur une loi,
21:46 elle sera co-construite au cours du premier semestre 2024
21:48 et votée par la suite, une loi de financement pluriannuel."
21:51 Qu'est-ce qui se passe depuis le changement de gouvernement ?
21:53 Plus rien.
21:54 Et on se retrouve la semaine dernière à l'Assemblée avec un débat,
21:56 rappelez-vous, sur "allons-nous autoriser des chiens et des chats dans les EHPAD ?"
22:00 Mais ce n'est pas de chiens et de chats dont on a besoin dans les EHPAD.
22:03 On a besoin d'infirmières, on a besoin d'aides à domicile,
22:06 on a besoin de revaloriser tous ces métiers qui sont occupés,
22:09 je le rappelle, principalement par des femmes à hauteur de 80%,
22:12 pour que demain on puisse s'occuper de nos aînés.
22:14 Aujourd'hui, on court à la catastrophe.
22:16 Et c'est un problème d'intérêt général.
22:17 Ce n'est pas simplement pour nos aînés, c'est pour leurs enfants,
22:20 c'est pour nous tous qui allons vieillir.
22:22 Et c'est aujourd'hui un défi qui est gigantesque.
22:24 Et on regarde d'ailleurs, je salue le travail de députés
22:26 comme Jérôme Gueige ou Christine Pires-Bonne,
22:29 qui s'engagent dessus depuis longtemps, avec d'autres,
22:31 de tous les partis politiques.
22:32 Il faut absolument qu'on mette la pression sur ce sujet,
22:34 parce que demain, c'est-à-dire en 2030,
22:36 on sera vraiment dans une situation intenable
22:38 de situation de non-assistance sans personne en danger.
22:40 - Juste, très vite, moi je salue ce choix que vous avez fait.
22:44 Malheureusement, lorsqu'on tirera le bilan des années Macron,
22:48 10 ans, une décennie,
22:50 je pense qu'un des points les plus négatifs
22:53 aura été de n'avoir pas abordé et traité cette question du grantage.
22:58 Il a fait pire le chef de l'État.
22:59 Il a annoncé, peu avant la fin de son premier quinquennat,
23:03 la création d'une cinquième branche de la sécurité sociale
23:06 pour la dépendance.
23:08 Il a réuni tous les acteurs de la dépendance en disant "je crée".
23:11 Sauf que ça n'a pas été suivi, ni par une loi,
23:15 ni par, évidemment, la question des financements.
23:17 Donc ça a été un pur effet d'annonce
23:19 et ça a véritablement, mais profondément déçu tous les acteurs.
23:23 Et puis, deuxième point que je voudrais dire
23:25 à chaque fois que j'entends parler du grantage,
23:27 il faut vraiment bien se dire,
23:29 malheureusement, ou c'est comme ça,
23:32 notre avenir, c'est le grantage.
23:35 Pour des raisons sociologiques et démographiques, plus exactement.
23:38 Et donc, si on n'aborde pas cette question,
23:42 comme étant non pas qu'une question de coûts et de financements,
23:46 mais comme étant une économie à venir,
23:48 une société à venir, de la vie,
23:51 parce qu'heureusement, nous vivons, on critique beaucoup le monde dans lequel nous vivons,
23:54 mais une des grandes avancées, c'est qu'aujourd'hui,
23:57 lorsqu'on a 60, 70 ans,
23:59 on a encore de belles années à venir, à vivre devant nous.
24:01 Ce qui n'était pas le cas dans le passé.
24:03 Et donc, si on ne prend pas cette question du grantage
24:07 comme étant aussi une chance extraordinaire
24:09 de vivre, de se développer, de créer des richesses,
24:11 de continuer à travailler, de créer des entreprises,
24:14 de devenir paysan ou d'aider ses enfants, etc.
24:17 et bien, on n'y arrivera pas.
24:19 Donc, traitons le problème et prenons-le comme une chance,
24:22 comme un moyen d'investissement,
24:24 et pas comme une question uniquement de coûts, de maladies, de santé, etc.
24:28 - Alors, puisqu'on parle de coûts, messieurs,
24:31 je ne résiste pas à vous parler du dérapage des comptes publics.
24:35 L'INSEE, à 7h30 ce matin, vous avez tous eu des alertes sur vos téléphones.
24:40 Le déficit public de la France dépasse les 5%.
24:43 On est à 5,5% du PIB au lieu des 4,9% qui avaient été prévus par la loi de finances.
24:50 Alors, Bruno Le Maire, ce matin, dit qu'il est déterminé à repasser sous les 3% en 2027.
24:55 Oui, mais comment on y arrive ?
24:57 On doit faire des économies ?
24:59 Est-ce qu'on coupe dans les dépenses, notamment sociales ?
25:03 Ou est-ce qu'on décide d'augmenter les impôts ?
25:06 C'est un peu binaire ce que je vous propose comme débat,
25:09 mais on en est un peu là, Régis, quand même.
25:12 - Bon, moi je vais rajouter quelque chose.
25:14 - Vous êtes dans quel camp, Régis ?
25:16 - Ma chère Christine, je vais rajouter quelque chose.
25:18 Moi, je suis dans le camp du 3ème âge où je suis rentré,
25:21 en attendant le 4ème.
25:22 Bien, donc, je suis entièrement d'accord avec ce qui a été dit précédemment,
25:26 c'est très bien, ça s'enchaîne, parce que c'est quand même aussi...
25:29 Et Michel a raison, il y a une dimension culturelle quasi-anthropologique,
25:33 avec cette vie, l'espérance de vie qui augmente,
25:37 mais c'est une question d'allocation de ressources aussi.
25:40 C'est une question financière.
25:42 Et, première observation que je me fais, mais qui sont ces gens ?
25:46 C'est-à-dire qu'il a fallu que les sénateurs aillent à Bercy
25:49 se faire expliquer les choses et ressortent épouvantés.
25:52 On a des gens dont on a l'impression qu'ils n'avaient rien prévu,
25:56 qu'ils sont incapables de gérer, aujourd'hui, les finances de l'État.
26:01 Et nous avons...
26:03 Ça a été sur une autre chaîne, j'ai vu que Bruno Le Maire s'était fait interpeller,
26:10 mais ça fait 7 ans que vous êtes ministre des Finances.
26:13 Il passe son temps à dire "Vous inquiétez pas, l'emploi revient,
26:16 vous inquiétez pas, il n'y a pas d'inflation, vous inquiétez pas,
26:19 notre déficit, il sera contenu."
26:20 Ce type est un titre, il faut lui dire les choses comme elles sont,
26:24 c'est extraordinaire, il est totalement déconsidéré.
26:27 Alors, je ne vais même pas revenir sur ce qu'il nous avait dit de l'économie russe,
26:31 mais comment se fait-il que ces gens, là, tout d'un coup,
26:34 il faut que l'on tire la sonnette d'alarme,
26:36 alors que tout ça aurait dû, en tout cas, être prévisible.
26:41 On est dans une situation extrêmement difficile.
26:44 Alors, pour la fin du mandat d'Emmanuel Macron, qui n'est pas renouvelable,
26:49 rappelons-le, il va falloir qu'il aborde cette question.
26:55 Alors, hop, diminution des dépenses sociales et augmentation des impôts.
26:59 Quelle jolie perspective.
27:01 C'est vrai que le macronisme s'étend doucement.
27:04 Sur les dépenses sociales, visiblement, tout le monde est un peu d'accord là-dessus,
27:08 mais sur les impôts, non, on n'est pas trop dans le camp de la majorité présidentielle.
27:13 Il n'y en a pas des moindres.
27:15 François Bayrou, la présidente de l'Assemblée nationale,
27:17 qui dit qu'il faut augmenter les impôts.
27:19 Est-ce que vous voyez quoi, vous, comme porte de sortie pour amener tout ça ?
27:25 Je crains qu'on ait les deux, en définitive.
27:28 On ait à la fois la baisse des dépenses sociales et l'augmentation des impôts.
27:32 Moi, je trouve effectivement qu'on a un Bruno Le Maire qui parle beaucoup,
27:37 qui est là depuis 7 ans, et en réalité, le bulletin de note tombe,
27:42 et l'élève parle beaucoup, mais les résultats ne sont pas là.
27:46 Pourquoi je parle d'élève ? Parce qu'en fait, derrière tout ça,
27:49 il y a les agences de notation qui vont, d'ici quelques semaines,
27:55 donner la fameuse note concernant la France.
27:58 Vous savez, Standards and Poor's, Fitch, Moody's.
28:01 Et j'ai l'impression d'avoir au gouvernement, M. Cazenave, M. Le Maire,
28:06 qui sont des petits enfants apeurés, qui attendent fébrile,
28:10 les notes de ces agences de notation.
28:12 Alors, on aurait pu faire un coup de gueule là-dessus,
28:14 et rappeler que c'est des agences de notation dont l'indépendance
28:18 est un petit peu contestée, qui ne sont élues par personne,
28:23 et qui dégradent à foison les notes.
28:29 Alors certes, le déficit de la France est en mauvais état,
28:34 - Abyssal. - Abyssal, mais je pense qu'il y a
28:37 une surréaction, comme toujours, de la part des pouvoirs publics,
28:42 vis-à-vis d'un temps médiatique qui leur est imposé.
28:45 Et donc là, on ouvre une séquence, qui est la séquence de
28:49 "il n'y a plus d'argent", "ça coûte un pognon de dingue",
28:52 et on va rouvrir cette séquence-là jusqu'à ce qu'il y ait autre chose.
28:55 Et effectivement, ça fait sept ans que les politiques économiques
29:01 sont censées être menées, sont censées être sur des rails,
29:04 et on se retrouve avec cette situation-là, et je crains, malheureusement,
29:07 que les Français payent l'addition doublement,
29:10 et dans un contexte social déjà très compliqué.
29:13 - Alors, le Premier ministre sera demain soir sur TF1,
29:16 mais j'avais une question très rapide, comme ça, qui a dit
29:18 "ça ne peut pas être open bar" ? Qui a dit ça ?
29:21 - Bruno Le Maire ? - Bravo Michel !
29:23 - Ah bah j'ai pas fait trop ! - On y revient !
29:24 C'était la déclaration du ministre de l'Economie et des Finances,
29:27 ce matin chez les confrères, et on y revient dans un instant,
29:30 on va savoir pourquoi il a dit ça, à propos du déficit,
29:33 des comptes publics du déficit, qui est à 5,5% du PIB,
29:36 depuis 1974, nous vivons en déficit.
29:40 C'est terrifiant. Allez, à tout de suite !
29:44 Sud Radio, le 10h30, mettez-vous d'accord, Christine Bouillot.
29:49 Sud Radio fête son arrivée à Lyon sur 105.8 FM.
29:53 Toute la journée du 28 mars, Sud Radio sera en direct
29:57 du salon Made in PME à Lyon Aurore Expo,
30:00 avec Jean-Jacques Bourdin, André Bercoff, Cécile Domenibus et Philippe David.
30:04 Et le 29 mars, retrouvez Patrick Roger dès 6h30
30:08 pour un grand matin Sud Radio spécial à Lyon sur le 105.8.
30:13 Sud Radio, le 10h30, mettez-vous d'accord, Christine Bouillot.
30:19 En compagnie de Mathieu Bachelion, Michel Taubes, Rémi Branco, Régis De Castelnau.
30:24 Nous étions donc à cette petite phrase, puisqu'on parle de notre déficit public,
30:29 mauvaise note, on est à plus de 5,5%.
30:32 C'est l'INSEE qui publie son chiffre ce matin.
30:36 Et donc, question, faut-il renier sur les dépenses ?
30:40 Il faut augmenter les impôts ou les deux ?
30:42 Alors, la petite phrase de Bruno Le Maire ce matin,
30:44 ça ne peut pas être open bar à propos des remboursements des soins médicaux.
30:47 Il se dit ouvert à la discussion autour de cette question du remboursement
30:52 en fonction des revenus, la fin de l'universalité face aux soins finalement.
30:59 Ça fait partie des pistes envisagées et sur lesquelles il veut ouvrir le débat.
31:04 La TVA sociale aussi était dans les tuyaux.
31:06 Ce matin, chez Jean-Jacques Bourdin, l'invité politique Clément Beaune,
31:10 l'ancien ministre des Transports, redevenu député,
31:12 souhaite lui un débat autour de la fiscalité et de l'impôt sur le revenu,
31:18 en tous les cas l'impôt des plus riches.
31:19 Ce débat-là est ouvert.
31:20 On sent bien que toutes les pistes sont ouvertes.
31:23 Mais y a-t-il un cap pour redresser les comptes publics ?
31:27 Régis Saint ?
31:29 - Payez plus !
31:31 - Ces soins médicaux, on va commencer par le début.
31:33 - Alors là, si vous voulez...
31:35 - Ça vous...
31:37 - Mais je trouve ça tellement choquant.
31:39 C'est d'abord démagogique.
31:42 On va faire payer les riches.
31:45 Je voyais Raphaël Duduxman faire scander ça.
31:50 Faisons payer les riches.
31:52 Ce sont en général des pansements sur des jambes de bois.
31:55 Parce que c'est un système qui ne fonctionne pas.
31:58 Et puis y a des principes.
32:00 Ceux de l'égalité devant les charges publiques.
32:03 C'était comme quand on voulait restreindre,
32:06 en fonction des revenus,
32:08 on voulait restreindre les allocations familiales.
32:11 Ou des choses comme ça.
32:12 Non !
32:13 Égalité devant les charges publiques,
32:14 parce que c'est le choix des uns et des autres.
32:16 Effectivement, si vous avez des revenus plus importants,
32:19 c'est aussi parce que vous avez peut-être un certain nombre de mérites
32:23 qui vous le permettent.
32:25 Moi, je suis d'accord pour la proportionnalité.
32:30 On va commencer par les impôts qui sont non seulement proportionnels,
32:34 mais progressifs.
32:35 Mais il y a des principes devant les charges publiques.
32:39 Il ne faut pas clicher à ce genre de choses.
32:41 C'est le modèle de l'universalité française.
32:44 C'est comme ça.
32:45 Donc aujourd'hui, on va faire des segmentations.
32:48 Parce que vous gagnez plus, vous gagnez autant.
32:51 Et puis comment va-t-on calculer ?
32:52 Moi, je suis totalement opposé.
32:54 Parce qu'y compris, on porte atteinte à des principes,
33:00 et ensuite, ce seront des pansements sur les jambes de bois.
33:03 - Avec Bruno Le Maire qui rappelle que la franchise médicale de 50 centimes
33:06 est passée à 1 euro pour les médicaments,
33:09 et qui surtout explique que les Français ont trop de médicaments dans leur pharmacie,
33:15 et que ça pèse sur les comptes publics.
33:18 Le doublement de la franchise médicale a rapporté plus d'un milliard d'euros à l'État,
33:22 a expliqué le ministre, alors pas des comptes publics, mais du budget.
33:26 Michel.
33:27 - Mais je trouve cette question des médicaments quand même extraordinaire.
33:30 Parce qu'effectivement, il est choquant de remettre en question
33:34 ce principe d'universalité, de gratuité des soins.
33:37 Gratuité qui n'est plus tout à fait le cas,
33:40 puisqu'encore une fois, il y a cette franchise,
33:42 et il y a d'autres petites entourloupes.
33:44 Mais quand même, on est quand même dans un système extraordinaire,
33:47 qui est un des meilleurs au monde en termes de gratuité des soins.
33:50 En revanche, si on prend la question de cette boîte de médicaments,
33:55 plutôt que d'augmenter la franchise, ou de dérembourser certains médicaments,
33:59 moi je préférerais que l'État impose à certains industriels,
34:04 non pas la boîte de 50 pilules, dont on sait très bien qu'on va en consommer que 5 ou 10,
34:10 et que donc, comme dans certains pays,
34:13 les médicaments soient donnés à l'unité ou par groupe de 5 ou de 10,
34:17 pour que là, mécaniquement, on fasse des dizaines de milliards d'euros d'économie,
34:22 et ce petit exemple-là, on peut l'appliquer à des centaines de secteurs de l'économie.
34:27 C'est-à-dire qu'effectivement, il faut quand même reconnaître
34:30 qu'on s'est habitué à dépenser beaucoup, sans toujours réfléchir à l'utilité de la chose.
34:35 La deuxième chose que je veux dire, c'est qu'on commence à payer très fort une chose,
34:39 c'est que les taux d'intérêt ont explosé.
34:41 Et en fait, on a vécu, l'État français a vécu pendant des années,
34:45 sur une illusion de l'argent, non seulement gratuit,
34:49 mais même qui rapportait, parce que les taux d'intérêt étaient négatifs.
34:52 Donc en fait, si vous voulez, prêter à la France,
34:55 emprunter, ça nous rapportait de l'argent.
34:57 Mais là, c'est terminé, les taux d'intérêt ont augmenté,
35:00 et donc la dette publique augmente de façon extrêmement importante.
35:03 Et donc, on est dans une forme d'impasse, qui va à mon avis, durer un certain temps.
35:08 Et le troisième point, la grande question, c'est,
35:10 effectivement, où est-ce qu'on va faire des économies ?
35:12 Où, à mon avis, qui va bien vouloir faire des économies ?
35:16 Qui va consentir à réduire de quelques milliers,
35:20 dizaines de milliers le nombre de fonctionnaires ?
35:22 Oui, mais dans quelle administration ?
35:24 Quelles dépenses on va renier ?
35:26 Et ça, personne ne veut y répondre.
35:28 - La question, on le disait tout à l'heure avant la pause,
35:30 depuis 1974, on est en déficit,
35:32 ça ne nous a pas empêché quand même d'avancer.
35:35 Donc est-ce que c'est si grave que ça, docteur, finalement ?
35:37 Je prêche le faux, ou en tous les cas, je pose la question intelle,
35:41 de cette manière-là, ou est-ce que ça handicap aussi nos investissements ?
35:44 Puisqu'aujourd'hui, il faut faire tourner la machine de l'État,
35:47 avec une dette, mais notre capacité d'investissement,
35:50 c'est pourquoi on s'endette ? Dans quel but ?
35:52 - C'est pourquoi on s'endette, et puis il faut regarder les choses de façon plus globale.
35:55 Une dette importante quand on a des actifs importants,
35:58 ce qui est le cas de la France, c'est moins grave
36:00 qu'une dette importante quand on n'a pas de moteur de production,
36:03 qu'on n'a pas d'industrie, qu'on n'a pas...
36:05 - Parce qu'on sait collecter l'impôt en France, c'est pas un sujet, là.
36:08 - Et les agences de notation n'ont parlé, Mathieu,
36:10 et ils font encore confiance à la France, parce qu'elles savent
36:12 qu'on a aujourd'hui encore un potentiel pour lever l'impôt.
36:14 Moi, ce que je trouve incroyable dans ce débat,
36:16 c'est le côté pompier-pyromane.
36:18 On a un ministre, Mathieu l'a dit, depuis 7 ans maintenant,
36:21 qui nous explique aujourd'hui que c'est la panique,
36:24 on n'a plus de recettes. Je rappelle que depuis 2017,
36:26 depuis qu'il est arrivé au pouvoir, on a diminué les recettes fiscales
36:29 de 60 à 70 milliards d'euros.
36:31 On peut juger que c'était positif, c'était négatif,
36:33 on a supprimé une partie de l'ISF,
36:35 on a supprimé les impôts sur la production,
36:37 je ne ferai pas toute la liste, mais on a baissé des impôts
36:39 depuis 7 ans sous Emmanuel Macron.
36:41 Et aujourd'hui, on se réveille et on se dit "ah mince,
36:43 il nous manque tant dans l'équilibre financier".
36:45 Donc attention, il faut être responsable de ce qu'on a fait aussi
36:47 depuis 7 ans. Ensuite, il y a la question des dépenses publiques,
36:49 c'est vrai, il faut la regarder.
36:51 Moi, si je regarde par exemple le crédit impôt recherche,
36:53 est-ce que le crédit impôt recherche, aujourd'hui,
36:55 n'a pas d'effet d'aubaine ? Tout le monde sait que oui,
36:57 qu'il faut regarder dans le détail, et peut-être sans doute
36:59 le modifier. Je prends cet exemple pour dire
37:01 qu'il y a des impôts sur lesquels il va falloir les regarder,
37:03 mais par contre, si vous me dites aujourd'hui
37:05 "est-ce qu'on va les prélever sur l'hôpital ?"
37:07 Je ne suis pas sûr. "Est-ce qu'on va prélever sur l'école ?"
37:09 Je ne suis pas sûr.
37:11 On a prélevé déjà sur les universités.
37:13 Sur les universités, exactement. Moi, je crois aujourd'hui
37:15 qu'il faut lever le tabou de la fiscalité,
37:17 à la fois parce qu'on a su baisser les impôts
37:19 depuis 7 ans, donc on pourrait les réaugmenter.
37:21 Par contre, il y a un cap, vous parliez de cap,
37:23 il y a deux caps qu'il faut privilégier.
37:25 Le premier, c'est de ne pas peser sur les ménages
37:27 qui aujourd'hui sont en train de craquer. Je peux vous dire que moi,
37:29 dans mon village de 2000 habitants,
37:31 s'alimenter, se nourrir, se loger, ça devient exorbitant.
37:33 Il y a des inégalités dans ce territoire
37:35 entre des gens qui doivent prendre la bagnole tous les jours
37:37 pour aller bosser, pour aller voir leurs parents, etc.
37:39 et ceux qui habitent en ville et qui prennent les transports.
37:41 Il y a des inégalités incroyables en termes d'énergie.
37:43 C'est deux fois et demi plus cher de se loger
37:45 quand on a une maison, par exemple, chauffée au fioul
37:47 dans mon village que quand on est dans un immeuble à Paris.
37:49 Il faut faire attention à ça, préserver quand même
37:51 le pouvoir d'achat des plus modestes. Et puis le deuxième cap,
37:53 c'est la croissance. Si on brise la croissance
37:55 avec une fiscalité mal adaptée, là on perd
37:57 la troisième source d'économie. Parce que vous avez
37:59 paré les dépenses, vous avez paré les recettes,
38:01 mais si on n'a plus de croissance, on a encore moins de recettes
38:03 et c'est ce qui est en train de se passer. Donc pour ça,
38:05 il faut aller taper, pardon de le dire comme ça,
38:07 mais là où ça va faire le moins mal. Et pardon,
38:09 mais on a quand même quelques pistes. Régis
38:11 le critique, Raphaël Buxman,
38:13 dans les meetings, évidemment, on se tente
38:15 de taxer les riches, mais il y a des propositions
38:17 sérieuses derrière ça. Aujourd'hui,
38:19 vous avez des prix Nobel, vous avez des parlementaires
38:21 européens de tous bords qui avancent sur,
38:23 par exemple, les taxations sur les transactions financières,
38:25 qui avancent, par exemple, sur la taxation
38:27 sur les héritages les plus élevés. On sait que
38:29 les héritages les plus élevés sont sous-imposés
38:31 aujourd'hui, par des mécanismes
38:33 X ou Y qu'il faudrait modifier. On sait
38:35 aussi que si on prend 1% des plus
38:37 fortunés de ce pays, ils détiennent à peu près
38:39 un quart du patrimoine. Bon, si on taxe
38:41 à hauteur de 2%, ça va pas faire
38:43 grand mal. On sait qu'une taxation
38:45 à 2%, qu'il faudrait faire au niveau
38:47 européen, ça représenterait, ne serait-ce que pour
38:49 la France, 60 à 70 milliards.
38:51 C'est exactement le chiffre que je vous donnais au début
38:53 de la fiscalité qui a manqué depuis 2017.
38:55 Et j'en parle au niveau européen parce que si on le fait
38:57 qu'au niveau français, on sait comment ça va se passer.
38:59 On sait que certaines fortunes vont partir en d'autres paradis
39:01 fiscaux, y compris en Europe.
39:03 Donc on a besoin d'avancer sur ce sujet. Je rappelle
39:05 qu'il y a une initiative européenne, avec
39:07 une consultation et un référendum européen
39:09 initié par Aurore Laluc, qui est en cours de route.
39:11 C'est sur ça qu'il faut qu'on avance aujourd'hui.
39:13 Je suis d'accord, ça ne résoudra pas
39:15 tous les problèmes, mais c'est une façon de faire
39:17 d'accepter derrière une progressivité
39:19 de l'impôt qu'il faut remettre pour tous les Français.
39:21 Moi je fais partie de ceux qui pensent que l'impôt sur le revenu
39:23 doit être payé par tous les Français.
39:25 Augmenter les impôts, c'est un tabou,
39:27 c'est un totem pour la Macronie, c'est pas possible d'y toucher.
39:29 Le tasser les plus riches,
39:31 les dividendes, l'IHF...
39:33 J'ai du mal à saisir et à comprendre la Macronie
39:35 à certaines fois, donc je ne peux pas vraiment
39:37 vous répondre.
39:39 Il y a eu les annonces
39:43 qui ont été faites, le catalogue à l'après-verre
39:45 que vous nous avez énuméré.
39:47 J'ai pas tout dit, parce qu'il y en a beaucoup.
39:49 On sait que Clément Beaune, sur cette antenne ce matin même...
39:51 Parce qu'il y a des dépenses encore continues.
39:53 Pardonnez-moi Mathieu, il y a encore des dépenses
39:55 qui sont programmées, 450 millions
39:57 d'euros pour les agriculteurs qui ont été
39:59 annoncées, les 3 milliards à l'Ukraine.
40:01 Moi je dis que c'est pas assez.
40:03 3 milliards de soutien à l'Ukraine.
40:05 Malgré la situation, je pense que c'est pas assez.
40:07 Parce que
40:09 beaucoup sont en danger de vie
40:11 ou de mort, et ça suffit pas.
40:13 Je le dis en tenant compte
40:15 de tout ce qu'on dit sur le problème des dépenses publiques.
40:17 Qui va avoir le dernier coup ?
40:19 On a d'un côté le GO du Club Med qui dit
40:21 que ce ne sera pas open bar,
40:23 et de l'autre côté
40:25 l'Elysée, effectivement, qui va vouloir continuer
40:27 à les agriculteurs...
40:29 Les primes pour les fonctionnaires
40:31 pendant les GO ?
40:33 Ce que je veux dire par contre, ce qui m'inquiète,
40:35 c'est dans ce climat, avec des élections
40:37 européennes qui arrivent,
40:39 avec une tension sociale qu'on perçoit.
40:41 On l'a vu chez les agriculteurs,
40:43 et Rémi en parlait très bien, il y avait quand même
40:45 énormément d'endroits où les gens sont...
40:47 les fins du mois se comptent
40:49 à l'euro près.
40:51 Et arriver dans ce contexte-là, en énumérant
40:53 je sais pas si ce sont des ballons d'essai
40:55 ou si c'est vraiment des vraies pistes,
40:57 ça peut être très inflammable, je trouve.
40:59 - Ces ballons d'essai... - Je voudrais faire une remarque mesquine, Christine.
41:01 - Oui, oui, Régis, allez-y !
41:03 - Une remarque très mesquine. - Mais non, jamais !
41:05 - Il y a une dépense...
41:07 Il y a une dépense importante
41:09 qui a été pointée par la Cour
41:11 des comptes, c'est un milliard,
41:13 je ne me rappelle plus exactement le nombre
41:15 de milliards d'euros, ce sont
41:17 les honoraires
41:19 versés au cabinet de conseil,
41:21 McKinsey et autres,
41:23 ils sont très forts ces cabinets de conseil,
41:25 parce qu'ils nous ont conseillés,
41:27 c'est-à-dire qu'on a externalisé
41:29 un certain nombre de choses, plutôt
41:31 de les confier aux fonctionnaires nombreux
41:33 dont nous disposons, et
41:35 moyennant quoi on voit très bien pour quel
41:37 résultat. On en avait
41:39 parlé lorsqu'il y a eu le scandale
41:41 après la commission parlementaire,
41:43 depuis ça dort paisiblement,
41:45 y compris dans les aspects judiciaires,
41:47 le contrôle fiscal de McKinsey,
41:49 la soi-disant enquête préliminaire
41:51 du PNF, on ne bouge plus.
41:53 Moi je pense que
41:55 il y aurait peut-être là
41:57 un endroit, avant de chercher les responsabilités
41:59 pénales, il y aurait peut-être un endroit
42:01 où on pourrait faire
42:03 de grosses économies.
42:05 - Un dernier commentaire avec vous Rémi et Michel.
42:07 - Dans les leviers, il y en a quand même
42:09 un qui s'appelle le courage politique.
42:11 Michel parlait des agriculteurs. Aujourd'hui la situation
42:13 des agriculteurs, elle est injuste entre agriculteurs.
42:15 Vous avez aujourd'hui des grands céréaliers
42:17 qui bénéficient du système de la PAC de paiement à l'hectare.
42:19 On avait essayé du temps de Stéphane Le Foll,
42:21 et on l'a fait, de mettre une surprime
42:23 pour les petites et moyennes exploitations jusqu'à 50 hectares.
42:25 De 10%. Il faut
42:27 accentuer ça. Il y a une redistribution à faire
42:29 aujourd'hui des très grandes exploitations,
42:31 qu'il ne faut pas non plus surcharger, mais qu'on peut davantage
42:33 imposer pour redistribuer vers les petites.
42:35 Deuxième élément, et ça ne coûte pas cher,
42:37 on a fait une loi EGalim. Elle est très bien
42:39 cette loi, mais elle n'est pas appliquée, parce qu'il n'y a pas assez de contrôle aujourd'hui
42:41 dans la grande distribution et dans l'industrie
42:43 agroalimentaire. Il faut contrôler ses marges. Regardez
42:45 aujourd'hui la situation de Leclerc, qui va
42:47 enfin, je dirais, passer devant le tribunal, parce qu'il n'a
42:49 pas respecté cette loi. C'est pas...
42:51 Alors ça demande peut-être l'emploi de quelques fonctionnaires
42:53 à la DGCCRF pour aller faire ses contrôles,
42:55 mais là je peux vous dire que c'est de l'embauche
42:57 des dépenses publiques utiles et qui va rapporter à l'Etat
42:59 derrière si on réduit ses marges ou qu'on pénalise
43:01 ceux qui ne les respectent pas.
43:03 - Pour terminer, Michel, et rapidement. - Oui, juste pour me dire
43:05 deux petites choses, comme disait Régis sur les
43:07 camionnettes de conseil. Il y a autre chose, le Premier ministre
43:09 dans son discours de politique générale a annoncé
43:11 qu'il faudrait dissoudre
43:13 tous les comités
43:15 théodules qui tournent autour
43:17 de l'Etat, et qui ne se
43:19 réunissent jamais. Ceux qui ne se réunissent pas
43:21 au moins une fois par an seraient supprimés.
43:23 - Vous en avez entendu parler, non ?
43:25 - Ça on n'en reparle pas du tout,
43:27 mais je peux vous dire qu'il y en a
43:29 des centaines, il n'y en a pas des dizaines,
43:31 il y en a des centaines, et à mon avis ça pourrait représenter
43:33 déjà des dizaines
43:35 de millions d'euros, voire des centaines de millions d'euros
43:37 d'économies. Et le deuxième point que je voudrais dire,
43:39 je ne vais pas créer une nouvelle dichotomie avec Régis,
43:41 je ne sais pas si il sera d'accord, mais
43:43 moi je suis partisan
43:45 que toutes les dépenses
43:47 liées à l'économie
43:49 de guerre qui se met en place aujourd'hui
43:51 avec l'Ukraine,
43:53 pour l'Ukraine, soient sorties
43:55 du calcul des déficits publics
43:57 tant au niveau européen qu'au niveau national.
43:59 Parce que c'est une situation exceptionnelle
44:01 et ça n'a pas à impacter
44:03 les agences de notation notamment
44:05 parce que c'est des dépenses évidemment
44:07 exceptionnelles et elles sont nombreuses.
44:09 Elles se chiffrent en milliards d'euros rien que pour la France.
44:11 - Allez, on va tourner la page
44:13 économique
44:15 de cette émission.
44:17 On va parler du relèvement
44:19 du niveau de sécurité
44:21 dans le pays
44:23 après l'attentat de Moscou.
44:25 On va se projeter sur les semaines qui viennent
44:27 parce qu'hier on a appris que deux attentats importants
44:29 avaient été déjoués en France
44:31 donc quelle sécurité pour les Jeux Olympiques à Paris
44:33 et d'une manière générale en France.
44:35 On voit ça avec nos débatteurs dans un instant.
44:37 A tout de suite.
44:39 - Sud Radio, le 10h midi,
44:41 mettez-vous d'accord, Christine Bouillaud.
44:43 Le 10h midi,
44:45 mettez-vous d'accord, Christine Bouillaud.
44:47 - Toujours en compagnie de Régis De Castelnau,
44:49 Rémi Branco, Michel Thaube, Mathieu Bachalon.
44:51 Alors on est dans notre dernière ligne droite.
44:53 On n'aura pas le temps d'écluser tous les sujets
44:55 mais celui de la sécurité.
44:57 Cette France en alerte au niveau d'urgence.
44:59 Atatat a donc, vous le savez, été relevé
45:01 à son maximal.
45:03 On revoit donc les forces sentinelles
45:05 partout, dans les gares,
45:07 dans les lieux publics, avec cette
45:09 menace à grande échelle qui s'est produite
45:11 vendredi, cette menace d'attentat à grande échelle
45:13 à Moscou.
45:15 Et on a appris également hier que le groupe
45:17 qui avait revendiqué le groupe
45:19 Daesh avait lui aussi
45:21 menacé la France par le passé
45:23 et que deux projets d'attentat ont été
45:25 déjoués en France. L'un du côté de
45:27 Marseille, un jeune radicalisé arrêté
45:29 en janvier, soupçonné de vouloir
45:31 cibler des Juifs ou des membres des
45:33 clients d'une boîte de nuit LGBT
45:35 et puis un projet également d'attaque
45:37 d'une église
45:39 en région parisienne avec un partisan Daesh
45:41 qui a également été arrêté.
45:43 Alors, beaucoup s'inquiètent
45:45 sur la sécurité par rapport aux JO
45:47 mais on peut élargir, il n'y a pas que les JO dans la vie
45:49 il y a toute la sécurité des Français
45:51 on le voit bien, mais est-ce bien raisonnable
45:53 aujourd'hui de maintenir
45:55 cette, par exemple, cérémonie d'ouverture
45:57 sur une longueur
45:59 de 6 kilomètres sur la Seine
46:01 350 000, je crois
46:03 spectateurs
46:05 ces 4 stades olympiques, ces 4 stades
46:07 de France
46:09 alors on a des forces de sécurité mais est-ce que
46:11 comme disait, je ne sais plus qui ce matin
46:13 c'est un peu qui tout double
46:15 sur ça, on ne va pas jouer à la roulette russe
46:17 pardonnez-moi l'expression
46:19 - A mon avis pas tout à fait parce qu'ils ont quand même pris une décision très importante
46:21 il y a 15 jours, c'est que les
46:23 350 000 invités
46:25 seraient tous invités par les partenaires
46:27 des JO, c'est-à-dire qu'en fait
46:29 ce seraient des invitations nominatives
46:31 donc si vous et moi voulons aller
46:33 assister à la cérémonie d'ouverture
46:35 on ne pourra pas y aller sauf si
46:37 on est invité - The place to be quoi
46:39 - Donc il y aura des...
46:41 évidemment on nous dit qu'il y a des
46:43 millions, des centaines de millions
46:45 de gens, 1 million de personnes qui vont être cryptés
46:47 donc tel partenaire ou partenaire
46:49 d'un partenaire des JO
46:51 qui invitera 50 personnes
46:53 - Non mais d'accord, Michel ok, ça c'est le jour J
46:55 mais là, qui dit que
46:57 on peut sécuriser d'ores et déjà
46:59 on voit bien
47:01 que les attentats planifiés c'est des choses
47:03 qui sont, voilà, est-ce bien raisonnable ?
47:05 Est-ce qu'on joue au Asperper ?
47:07 Je ne sais pas très bien comment
47:09 se récapituler à mon sens
47:11 que de
47:13 renoncer à ce qui a été prévu
47:15 j'ai la faiblesse de penser que
47:17 les autorités
47:19 ont fait le maximum et ont travaillé sur ce sujet
47:21 et savent comment gérer
47:23 en termes de sécurité, donc j'aurais
47:25 tendance à faire confiance aux pouvoirs publics
47:27 sur ce sujet et renoncer
47:29 à ce qui a été prévu serait
47:31 un signal désastreux envoyé
47:33 à nos ennemis qui sont
47:35 quédahèches
47:37 je vous rappelais
47:39 hier l'euro 2016
47:41 il y avait eu la même problématique
47:43 il y avait eu les attentats
47:45 l'horreur du 13 novembre et déjà à l'époque
47:47 on se disait mais
47:49 l'euro, on va accueillir l'euro dans 6 mois
47:51 est-ce qu'on va être capable de le faire ?
47:53 ne faudrait-il pas annuler ?
47:55 l'euro s'est merveilleusement
47:57 bien déroulé, je fais le souhait que ça se passe
47:59 également comme ça pour les bio
48:01 on le souhaite tous bien évidemment
48:03 à mon sens il faut ne pas être naïf
48:05 il faut
48:07 renforcer la sécurité, tout faire
48:09 pour accueillir
48:11 le public qui va venir du monde entier
48:13 dans les meilleures conditions mais renoncer
48:15 serait un signal désastreux
48:17 - Régis ?
48:19 - Alors moi je...
48:21 - Est-ce que vous êtes inquiet de ce qui se passe de la séquence ?
48:23 - Oui, oui, moi je suis très
48:25 inquiet
48:27 essentiellement
48:29 sur les jeux mais en général parce que
48:31 c'est vrai qu'on a tendance
48:33 un peu à oublier
48:35 ce qu'a été le Bataclan, moi ça me l'a fait
48:37 remémorer ce qui s'est passé à Moscou
48:39 où j'ai passé la soirée
48:41 à chercher mes enfants pour savoir où ils étaient
48:43 donc
48:45 c'est un...
48:47 je m'en suis évidemment remis
48:49 mais c'est quand même un trauma
48:51 il y a... ce qu'on a un peu
48:53 oublié aussi c'est ce qui est arrivé aux Espagnols
48:55 vous vous rappelez, la gare d'Atracha
48:57 avec des bilans monstrueux
48:59 c'est-à-dire que
49:01 et donc
49:03 la tragédie actuelle du Moyen-Orient
49:05 n'est pas de bonne augure
49:07 parce que chaque fois que ça se réjouit des enfants
49:09 ça s'était articulé
49:11 avec ce qui se passait par exemple
49:13 au Moyen-Orient
49:15 le problème de la cérémonie d'ouverture
49:17 c'est qu'elle a été imposée par le chef de l'État
49:19 c'est ça le problème
49:21 c'est que c'est la première fois
49:23 qu'on fait un truc aussi mirabolant
49:25 alors certes Michel, il y aura des invitations
49:27 etc. mais
49:29 les spécialistes
49:31 et les responsables de la sécurité
49:33 sont vents debout
49:35 contre cette décision
49:37 la préfecture de police
49:39 de Paris était totalement
49:41 contre depuis le début
49:43 ils sont furieux de ce qui s'est passé
49:45 et c'est le chef de l'État qui a imposé
49:47 quelque chose de terriblement dangereux
49:49 ça c'est sur le... ponctuellement
49:51 le problème
49:53 mais plus généralement
49:55 c'est vrai que Moscou nous a fait
49:57 prendre conscience parce qu'on l'avait
49:59 un peu oublié, il n'y a pas eu
50:01 l'affaire de Nice, rappelez-vous, les années
50:03 terribles, on avait un peu oublié
50:05 quelle était la situation
50:07 et que
50:09 ces groupes existaient encore
50:11 même si en France
50:13 bon, on n'a pas eu
50:15 depuis le 7 octobre
50:17 on n'a pas eu de problème
50:19 on n'a pas eu d'attentat, on n'a pas eu
50:21 de fou comme celui qui a été
50:23 semble-t-il arrêté à Marseille, qui avait envie
50:25 de s'en découdre, mais
50:27 je suis personnellement
50:29 inquiet et ce d'autant
50:31 que les Américains
50:33 nous ont dit, expliqués
50:35 que beaucoup des armes qui ont été
50:37 envoyées en Ukraine ont disparu
50:39 et
50:41 sont passées par les Balkans
50:43 ont été ensuite réparties
50:45 dans les différentes mafias, les différentes
50:47 groupes
50:49 il faut peut-être savoir
50:51 et imaginer qu'il y a
50:53 pas mal de choses qui sont oubliées
50:55 il n'y a qu'une chose que
50:57 Régis a dit qui n'est pas vrai du tout, excuse-moi
50:59 de
51:01 évidemment pas fait exprès
51:03 il s'est quand même passé une chose depuis 7 octobre
51:05 il y a eu l'assassinat
51:07 de Dominique Bernard, le 13 octobre
51:09 une semaine après le 7 octobre
51:11 et qui a été commis
51:13 qui a été commis, parce qu'il y a quand même une chose
51:15 on oublie et
51:17 il faut quand même le rappeler, qui a été commis
51:19 par un ningouche, qui est un
51:21 russe, de nationalité russe
51:23 d'origine ningouche, je rappelle
51:25 que Samuel Paty
51:27 a été assassiné
51:29 par un russe tchétchène
51:31 et que entre ce qui s'est
51:33 passé à Moscou, ces assassinats
51:35 terribles, d'autres tentatives d'assassinats
51:37 qui ont eu lieu en France, c'est qu'il y a malheureusement
51:39 quand on dit le djihad islamique
51:41 on dit toujours, on croit que c'est
51:43 en fait des islamistes qui sont
51:45 à Raqqa, en Irak, en Syrie
51:47 mais c'est beaucoup plus compliqué que cela
51:49 vous avez une filière du
51:51 Caucase, tchétchène pour aller vite
51:53 ningouche etc, qui existe
51:55 depuis 30 ans et qui remonte
51:57 à la guerre que l'URSS
51:59 a menée par l'Afghanistan, puis
52:01 aux deux guerres tchétchène dont la deuxième
52:03 a été conduite
52:05 attend je vais terminer, qui a été
52:07 conduite par Vladimir Poutine
52:09 et le problème ça nous concerne ici en France
52:11 pourquoi ? Parce qu'il y a eu beaucoup de réfugiés
52:13 tchétchène et ningouche
52:15 en France, dont les enfants
52:17 qui sont en France se sont
52:19 islamisés comme beaucoup d'autres
52:21 et donc tout cela est parfaitement lié
52:23 mais malheureusement depuis le 7 octobre
52:25 le français est affranchi par le terrorisme
52:27 pour terminer, il reste une minute
52:29 juste un mot, je parlais de terrorisme de masse
52:31 c'est ce que craignent les services
52:33 de renseignement, évidemment
52:35 Samuel Paty, c'est clair mais
52:37 c'était des douze solitaires probablement
52:39 ce que l'attentat de Moscou nous rappelle
52:41 c'est qu'à aucun moment il faut baisser la garde
52:43 ce qui s'est passé en Russie, c'est que les services de renseignement
52:45 étaient beaucoup plus préoccupés par l'Ukraine
52:47 s'ils avaient passé moins de temps, s'ils n'avaient pas déclenché cette guerre
52:49 et qu'ils étaient restés concentrés sur la menace anti-terroriste
52:51 sans doute cet attentat ne serait-il pas
52:53 arrivé. En France, la garde
52:55 elle est, Mathieu l'a rappelé, depuis les attentats de
52:57 2015, au maximum. On ne l'a pas baissé
52:59 on a même gagné en expérience. Vous dites que
53:01 la cérémonie, ces quatre terrains, quatre
53:03 salles de France, je pense qu'il est plus facile de sécuriser
53:05 un espace unique, équivalent de
53:07 quatre salles de France, que tous les terrains de foot, de rugby
53:09 ou autres qu'on doit sécuriser
53:11 chaque week-end partout sur le territoire. Donc moi je suis
53:13 paradoxalement assez confiant
53:15 surtout dans le force de sécurité et de renseignement.
53:17 Merci à tous les quatre
53:19 pour ce débat riche et
53:21 passionné, passionnant. Belle journée
53:23 à vous dans un instant après l'info de midi
53:25 sur Sud Radio. Vous retrouvez comme tous les jours
53:27 André Bercoff. Je vous souhaite
53:29 une belle journée et à demain.
53:31 Parlons vrai.
53:32 Parlons vrai.
53:33 Sud Radio.

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