• il y a 9 mois

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, il parle de l'annonce du cancer de Kate Middleton, et du déroulement de la lutte contre la maladie au quotidien.

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Transcription
00:00 Bertrand Descaires, vous le connaissez, il est chroniqueur royal et le professeur David Cahillat. Bonjour messieurs.
00:07 - Bonjour. - Bonjour.
00:08 - Ils sont avec nous dans ce studio pour évoquer la princesse Kate qui a annoncé vendredi dans une vidéo être atteinte d'un cancer,
00:13 sans en préciser la nature. C'est évidemment un coup de massue pour la famille royale britannique.
00:18 Est-ce qu'on sait, monsieur Cahillat, le cancer dont souffre la princesse Kate ?
00:25 - Non, et je dirais que c'est un peu dommage parce que où on va dans la transparence et on dit qu'on a un cancer et on peut dire de quel cancer il s'agit, il n'y a pas de secret,
00:33 où on ne le dit pas. Mitterrand ne l'a pas dit, je comprends qu'on ne le dise pas quand on est une personnalité publique.
00:40 Mais à partir du moment où on veut parler de transparence, non, alors quelles sont les hypothèses ?
00:44 Bien sûr, tout ça c'est suite à une intervention sur l'abdomen, sur le ventre, donc par ordre de fréquence ça serait un cancer du côlon,
00:54 sauf qu'ils ont un peu flouté parce qu'ils disent au départ qu'on pensait que c'était bénin, puis deux mois après on constate que c'est un cancer.
01:00 Or c'est rare qu'on opère un cancer du côlon sans savoir que c'est un cancer du côlon, puisque normalement on fait une coloscopie avant,
01:06 et on fait une biopsie pendant la coloscopie et on sait au moment où on opère si on a à en faire un cancer ou pas.
01:12 Ensuite, le deuxième cancer auquel on peut penser, c'est un cancer de l'ovaire. C'est une femme, elle a un peu l'âge des cancers de l'ovaire, c'est un peu plus jeune que les cancers du côlon,
01:22 et à ce moment-là c'est vrai que des fois on opère pour ce qui semble être un case bénin de l'ovaire, et puis à la napate, c'est-à-dire quand on regarde tout ça au microscope,
01:30 on voit qu'il y a en fait au milieu des cellules cancéreuses, et à ce moment-là c'est un cancer de l'ovaire, on révise notre stratégie, et à ce moment-là effectivement il faut faire de la chimio.
01:40 Donc le problème c'est que si c'est un cancer de l'ovaire, il faut réopérer pour enlever tout le reste, l'utérus et tout ça, ce qu'elle ne fait pas.
01:49 Moi je dis, tout à l'heure dans une discussion de tous les deux, avec M. Descarce, pareil pour le prince, pour le roi, où on dit qu'on a un cancer, où on ne le dit pas, mais bon c'est un peu bizarre cette histoire.
02:02 Vous venez régulièrement nous voir, et c'est vrai que c'est un sujet qui passionne à chaque fois les auditeurs, c'est vrai que le cancer même s'il y a des progrès,
02:11 effectivement vous les avez vus, puisque depuis tellement d'années vous avez vu les choses évoluer, il n'empêche qu'il n'y a pas une semaine sans qu'on apprenne le décès d'une personne qu'on connaissait.
02:21 La semaine dernière c'est Laetitia Krupa, journaliste, qui est parfois passée par Europe 1, c'est également Frédéric Mitterrand, dont on dit qu'il est décédé d'un cancer de la prostate.
02:31 Et je me disais, je fais juste une parenthèse, tous les cancers de la prostate sans doute ne se ressemblent pas j'imagine ?
02:37 Absolument, les cancers de prostate se guérissent très très bien, il y a bien sûr encore des morts et c'est ce qui est le plus insupportable.
02:43 Alors ça veut dire quoi lorsqu'on apprend que quelqu'un est mort d'un cancer de la prostate ? Ça veut dire qu'on l'a appris trop tard ? Il l'a appris trop tard plus exactement ?
02:49 Alors c'est une hypothèse, on l'a appris trop tard et à ce moment là il est devenu très agressif, mais le plus souvent on l'a appris au début,
02:54 on lui a fait un premier traitement, ça a marché pendant 2-3 ans, puis un second traitement pendant 3-4 ans, 2-3 ans et chaque fois,
03:01 traitement après traitement, puis à un moment donné on n'a plus de traitement qui marche, les cellules du cancer...
03:05 Là c'est pas le cas parce qu'il avait annoncé sa maladie il y a un an, Frédéric Mitterrand.
03:09 Il l'a peut-être pas dit tout de suite quand il l'a eu, mais la plupart des cancers de prostate on les dépisse plutôt tôt,
03:14 aujourd'hui de nos jours, parce qu'on fait un dosage de PSA dans une prise de sang comme ça banale, et à ce moment là on traite ce cancer de prostate,
03:22 malheureusement comme tous les cancers il a tendance à revenir, ce qu'on appelle les rechutes, ces rechutes elles se caractérisent par le fait qu'il y a des métastases,
03:29 c'est-à-dire que le cancer est allé dans les os, enfin ailleurs que dans l'organe initialement touché, et à partir de là on va commencer des traitements médicaux.
03:37 Et ces traitements médicaux ils vont permettre, alors contrairement à Keït où on a fait un traitement préventif, là on fait un traitement quand il y a des métastases,
03:45 ça marche, ça marche pendant 2-4, Mitterrand 14 ans quand même, donc ça peut marcher très longtemps dans la prostate, puis à un moment donné ça marche plus,
03:53 et là malheureusement ça finit mal. - C'est le premier cancer pour les hommes ? - Oui, c'est à peu près 60 000 cas et encore à peu près 11 000 morts chaque année en France.
04:01 - Ah c'est... - C'est pas rien. - Alors c'est 60 000 cas, 11 000 morts... - Mais la durée de vie, non non mais la durée de vie, même avant la mort...
04:07 - C'est une personne sur 6 hein ? - Oui, c'est ça à peu près une personne sur 6, enfin une sur 6 atteinte qui va mourir, mais c'est un homme sur 9 qui atteint d'un cancer.
04:16 - Combien de personnes, combien d'hommes auront dans leur vie statistiquement un cancer ? - Environ un sur 9, comme pour le sein à peu près, chez les femmes.
04:24 - Je pensais que c'était plus que ça. - 60 000 cas, les femmes c'est 58 000 à peu près, donc c'est à peu près pareil.
04:30 - Je pensais qu'il y avait plus de cas de cancer de la prostate. - Alors attendez, je fais une correction. Il y en a beaucoup plus mais on le sait pas.
04:36 Si on fait les autopsies des gens qui meurent d'accidents de la route, d'infarctus, on voit que 60% des hommes de 60 ans et 80% des hommes de 80 ans ont un cancer de la prostate,
04:45 dans leur prostate, mais il s'est pas révélé du tout. - Vous pouvez répéter ce chiffre que je trouvais extraordinaire ?
04:52 - Il est facile à retenir, 60% des hommes à l'autopsie pour autre chose, on est d'accord, des gens qui meurent d'autres choses, quand on fait des autopsies,
04:59 60% des hommes de 60 ans et à peu près, 80% des hommes de 80 ans, on va leur trouver des cellules cancéreuses dans la prostate, mais ça veut pas dire qu'ils allaient...
05:07 Enfin, ce cancer dormait, c'est le propre des cancers de la prostate. - On peut avoir des cancers dormants ? - Ah oui, il y a un tiers des cancers de la prostate en France, aujourd'hui.
05:14 - On peut traverser la vie avec un cancer dormant ? - Attendez, il y a un... - Donc on a un cancer mais... - Oui, il bouge pas sur la prostate, c'est très particulier.
05:20 - Mais alors quand vous faites par exemple ce qu'on appelle un PET scan, que vous voyez un cancer, comment vous savez si le cancer est dormant ou pas ?
05:26 - Parce que vous faites une biopsie de la partie qui fixe sur le PET scan, donc le cancer, vous le biopsiez, vous le prélevez un petit bout, vous le regardez au microscope,
05:34 et c'est le microscope qui va vous dire "agressif" ou "dormant". - Et si il est dormant, par exemple, vous faites rien ?
05:39 - Eh ben je vous dis, un tiers... - Vous dites au patient "vous avez un cancer dormant, mais ça se fera rien". - Oui, on va le regarder, on va le surveiller tranquillement, vous inquiétez pas.
05:45 Un tiers des cancers de prostate en France, chaque année, un tiers des 60.004 cancers de prostate dont j'ai parlé, on fait ce qu'on appelle en anglais du "watchful follow-up",
05:54 c'est-à-dire une surveillance armée, on leur fait des dosages, des IRM, régulièrement, mais on ne touche pas.
05:59 - Écoutez, merci, à chaque fois que vous venez, moi j'ai mille questions, parce que je pense que les uns et les autres sont passionnés par ce sujet-là, qui nous concerne tous.
06:08 On marque une pause et on va parler de la princesse Kate Middleton avec Bertrand Dekers. A tout de suite.
06:13 - Et pour réagir avec Pascal Praud de 11h à 13h sur Europe 1, vous composez ce numéro.
06:18 - Appelez Pascal Praud au 01 80 20 39 20.
06:22 - Nous sommes donc avec Bertrand Dekers. Bertrand, que chacun connaît, vous suivez la fois famille royale, toute la... c'est une facilité de langage, peut-être chez les journalistes,
06:31 j'ai entendu "tout le week-end", "onde de choc", "pays à triste état", c'est une réalité ?
06:36 - Absolument, absolument.
06:37 - Ce ne sont pas que des mots ? "Onde de choc" ?
06:40 - Non, non, absolument pas. Alors, on ne revient pas sur le fait que tous les tableaux de l'Oïde, tous les journaux, tous les programmes, moi, interrompus leur programme édition spéciale.
06:48 On ne revient pas sur ça. Surtout, surtout, ce qui est interpellant, ce que l'on peut toucher du doigt, c'est que dans un monde où tout zappe, où tout lasse,
06:57 dans un monde de Kardashian, il y a Kate Middleton. Elle rassure. Pourquoi ? Parce que tout lui réussit. Tout.
07:05 Elle est issue de la roture, c'était une petite anglaise que personne ne connaissait, son père était pilote d'avion, sa mère hôtesse de l'air.
07:11 Elle parvient à intégrer le clan le plus fermé, le plus prestigieux du monde, les Windsor. Elle fait des enfants qui semblent tout droit sortis de Mary Poppins, tant ils sont parfaits.
07:20 Tout lui réussit.
07:21 - Ah, le petit Georges, il est turbulent.
07:23 - Il est petit.
07:24 - Il est surtout dévasté.
07:25 - Ah non, c'est pas le petit Georges, c'est le petit Louis.
07:27 - C'est Louis, Louis, Louis. Et sous za, patatra, voilà, cette annonce qui nous rappelle atrocement qu'en effet, voilà, la maladie n'épargne personne, même ceux à qui tout réussit.
07:37 Elle est un exemple pour les anglais, tout le monde connaît Kate Middleton, comme elle est quasiment dans les journaux, ils la connaissent mieux que leurs frères, leurs soeurs, leurs cousins, leurs cousines.
07:45 Donc ils ont vraiment l'impression, les anglais, que c'est un membre de leur famille à qui on vient d'adapter.
07:49 - Elle avait quand même masqué au départ avec une communication qui, sans doute cette annonce est-il ou est-elle le résultat du couac.
07:59 Avant, non ?
08:01 - Moi je pense que ce n'est qu'une interprétation personnelle, vous savez, on a su dans les derniers jours qu'il y a eu une tentative de hacking.
08:08 On a tenté d'ouvrir le fameux dossier médical à la London Clinic de Kate Middleton.
08:13 On a tenté de le lire, si je peux dire ainsi, pour venir avoir des nouvelles, des informations, pour prendre connaissance des informations et éventuellement les vendre à des journaux.
08:25 Il se dit qu'ils ont eu peur qu'en effet on soit parvenu à ouvrir ce dossier médical et qu'ils ont souhaité reprendre la main sur la communication.
08:32 - Comment garder un secret ? Je peux demander à M. Kayat, mais à votre avis, combien de personnes sur un patient sont au courant en direct ?
08:41 - C'est énorme ! Les ambulanciers, les infirmières, les aides-soignantes, les agents hospitaliers, les médecins, les anesthésistes...
08:50 - L'ambulancier est au courant du cancer ?
08:52 - Oui, à peu près, il sait des choses.
08:56 - Rien ne filtre pour autant, vous aurez remarqué, car par ce qu'ils ont voulu nous dire pour l'instant, rien ne filtre du tout.
09:02 C'est peut-être aussi le but de choisir la London Clinic qui est la plus prestigieuse d'Angleterre et du monde, probablement.
09:07 - C'est une fondation ?
09:08 - C'est une fondation absolument.
09:09 - Parce que les gens ont dit "mais comment ça se fait, ils vont dans un hôpital privé ?" Non, c'est une fondation.
09:14 - On pourrait imaginer par exemple que Kate Middleton fasse appel à des spécialistes qui ne soient pas anglais ?
09:22 - Oui, pour moi, peu probable, mais ce serait possible.
09:26 - L'Angleterre est très forte en cancérologie, avec une médecine à deux vitesses, mais dans le secteur privé, la cancérologie est vraiment du plus haut niveau,
09:34 l'équivalent de la meilleure cancérologie française.
09:36 Après, dans le NHS, ce n'est pas tout à fait la même chose.
09:39 Mais beaucoup de chefs d'État font appel à des cancérologues étrangers pour donner un deuxième avis.
09:45 - Bertrand Descartes, qu'est-ce qui va se passer ces prochains jours ?
09:48 - Il n'y a pas de boule de cristal.
09:50 - Le prince a réduit, si j'ai bien compris, ses sorties, il s'occupe de ses enfants, ce qui est bien normal.
09:57 Le roi lui-même, alors le roi ne fait plus rien.
10:00 - On ne le voit plus beaucoup aussi, alors il reçoit quelques ambassadeurs dans un salon, très loin d'un photographe en effet,
10:05 alors on nous donne quelques clichés pour tenter de nous rassurer.
10:07 - C'est le cancer de la prostate, Charles.
10:09 - Ah non absolument pas, c'est lors d'une intervention de la prostate qu'on a découvert des cellules cancéreuses.
10:15 On ne sait absolument pas quel organe, si je peux me permettre de m'exprimer ainsi, a été touché.
10:21 Donc, les Anglais sont inquiets. Ils sont tristes et ils sont inquiets indiscutablement,
10:26 parce que c'est presque toute la monarchie qui est remise en question.
10:28 Parce que si Charles III ne fait plus son job, ça devrait être William,
10:31 parce que William s'absente parce qu'il est aux côtés de Kate.
10:33 Et surtout, on ne se réjouissait pas de la maladie de Charles, pas du tout, pas du tout,
10:37 mais on se disait, dans le fond, ce sera peut-être l'occasion de passer au règne de personnes jeunes un peu plus rapidement.
10:45 Mais en réalité, avec William, qu'est-ce qu'on attendait surtout ?
10:48 C'était Kate Middleton que l'on attendait.
10:50 William va être très bon d'un point de vue constitutionnel, pour faire un travail de bureau, de bureaucratie.
10:55 Il est très bien préparé à cela.
10:57 D'un point de vue image, c'est Kate Middleton que l'on attend.
11:00 Et la monarchie aujourd'hui, c'est une monarchie constitutionnelle, ce n'est plus que de l'image.
11:04 - Attention, parce qu'effectivement, dans l'ordre de succession, nous avons Charles,
11:08 ensuite, par définition, nous avons le prince William,
11:11 et après c'est le prince George.
11:13 Mais quel âge il a, George ?
11:14 - Il a 11 ans, c'est ça ?
11:15 - Il a 11 ans au mois de juillet.
11:16 Donc, dans ces cas-là, il y a une régence.
11:19 - Il y aurait alors une régence qui devrait, en effet...
11:21 Oui, mais alors William, pour le coup...
11:23 - Ça voudrait dire que William, évidemment, ne soit plus de ce monde.
11:25 Mais on ne le souhaite évidemment pas.
11:27 - Moi, je me gausse un tout petit peu et je me dis que Harry et Meghan, vous savez,
11:30 doivent quand même se mordre les doigts à l'heure qu'il est.
11:32 Parce qu'ils sont partis, parce qu'ils disaient qu'ils étaient la 6e, 7e, 8e roue du carrosse.
11:36 S'ils avaient peut-être attendu un peu, on aurait vu qu'elle aurait été presque reine, Meghan.
11:41 - Que voulez-vous dire, David ?
11:43 - Il y a un aspect particulier de ce qui se passe en ce moment,
11:46 c'est le retour à l'humanité du corps du roi et de la famille royale.
11:51 Parce qu'ils sont censés être désignés, touchés par la main divine,
11:56 ils sont censés être quelque chose au-dessus des autres hommes.
12:00 Or, le fait d'avoir un cancer, les deux prouvent qu'ils sont des êtres humains comme les autres,
12:05 même s'ils sont roi ou princesse.
12:07 - On va être avec Karine, puisque Karine qui est chef d'entreprise
12:11 et qui voulait, pourquoi pas, échanger avec M. Kayad,
12:15 puisque Karine, vous avez eu un cancer du sein il y a quelques années de cela.
12:19 Bonjour, Karine.
12:20 - Bonjour, Pascal. Bonjour à toute l'équipe.
12:22 - Bonjour.
12:23 - Est-ce que vous pouvez nous raconter cette expérience douloureuse que vous avez vécue ?
12:28 - Écoutez, moi en 2016, âgée de 39 ans, autopalpation à la maison,
12:36 découverte d'une boule au niveau du sein.
12:39 Et tout s'est très vite enchaîné.
12:43 Je dirais que dans mon esprit, j'ai senti tout de suite qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas.
12:48 Je crois que le corps ne trompe pas.
12:52 J'en ai suivi évidemment visite chez le médecin traitant,
12:58 et mammographie, alors que j'étais suivie déjà auparavant tous les deux ans,
13:05 parce que j'avais pas des antécédents familiaux de ce côté-là,
13:12 mais j'avais une anatomie au niveau des seins qui, mon médecin me disait,
13:17 ils vont mieux suivre. Deux ans par avant, rien du tout, et puis là, ça vous tombe sur la tête.
13:25 Et s'enchaînent tous les examens, biopsy, qui, quand vous lisez le compte-rendu, ne trompe pas non plus.
13:35 J'ai eu la chance d'être suivie par une équipe médicale qui était au top, dans un hôpital public.
13:42 Découverte au mois de février, tous les examens, une équipe qui m'a dit "il faut continuer à vivre".
13:52 Alors oui, il faut continuer à vivre, effectivement, et j'ai eu la chance d'être entourée aussi au niveau familial.
13:58 À cette époque-là, j'avais une fille, enfin j'ai toujours ma fille, mais elle était âgée de 16 ans,
14:03 pleine étude, lycéenne, un mari qui était auprès de moi, et puis l'opération, les traitements qui s'en sont suivis,
14:14 à titre, comme la princesse Kate, à titre préventif. J'avais le cancer le plus agressif possible,
14:22 un trinégatif, qui arrive bien souvent aux personnes jeunes avant 40 ans, et ablation de la tumeur.
14:31 J'en ai suivi 6 séances de chimio tous les 3 semaines, puis 38 séances de radiothérapie,
14:38 et puis je suis là aujourd'hui, je vous parle et tout va bien, tout va bien.
14:42 Avec quelles conséquences, pour votre physique ?
14:46 Alors au niveau physique, je dirais, pas évident. J'ai perdu de l'audition,
14:54 donc si je vous fais répéter les choses, c'est une des conséquences de mes chimios.
15:00 Des douleurs articulaires actuellement qui sont compliquées, musculaires, la fatigue, elle est là,
15:10 on a beau se dire "Allez, on y va, on y va", voilà, moi j'ai eu aussi, entre guillemets, le malheur,
15:18 c'est qu'on ne m'a pas identifié le ganglion sentinelle qui alimentait ma tumeur,
15:23 donc j'ai eu un curage axiliaire de 13 ganglions du côté droit, donc du sein,
15:31 qui engendre à l'heure actuelle, je ne peux plus porter plus de 5 kilos au niveau de mon bras droit,
15:37 au risque de provoquer le syndrome du gros bras, comme on dit.
15:42 Karine, je vous interromps pour 2 secondes, parce qu'on doit marquer une pause,
15:46 et le docteur Kayad pourra évidemment donner son avis précisément sur tout ce que vous venez de dire,
15:53 j'imagine que vous êtes suivie, quoi qu'il arrive, aujourd'hui,
15:57 - Oui, tout à fait, tout le temps. - Et que vous êtes, alors on dit "phase de rémission",
16:01 même 8 ans plus tard, parce que ça date de 2016.
16:04 - Ben là, je suis même guérie, voilà, aux yeux médicalement parlant, au bout de 5 ans, on est guérie,
16:13 mais on a toujours cet épée au-dessus de la tête, il ne faut pas...
16:17 - On en parle après la pause, on en parle tout de suite après la pause, tout de suite.
16:20 - Un mot de réponse, avant d'être avec Stéphane Bern, de M. Kayad,
16:30 puisque Karine témoignait du cancer qu'elle a eu, cancer très agressif du sein, en 2016,
16:37 et dont elle est aujourd'hui guérie.
16:39 - Absolument, plus le cancer est agressif, plus on peut parler taux de guérison,
16:43 donc comme elle avait ce qu'on appelle un triple négatif, c'est-à-dire un cancer relativement agressif,
16:48 passé 8 ans, vraiment, on peut parler de guérison, effectivement.
16:51 - Alors, il y a les triples négatifs, et puis il y a les triples positifs,
16:54 et c'est notre ami Stéphane Bern qui est un triple positif.
16:58 Bonjour, cher Stéphane. - Bonjour, cher Pascal, bonjour, professeur.
17:02 - Bonjour, Stéphane. - Je mets un peu de légendé dans nos échanges,
17:05 alors qu'effectivement, il n'y en a pas beaucoup ce matin, avec la princesse Kate,
17:09 qui a annoncé vendredi dans une vidéo, être atteinte d'un cancer.
17:12 Comment vous avez analysé, décrypté cette annonce, Stéphane ?
17:17 - C'est-à-dire que j'ai surtout vu, cher Pascal, la montée en puissance des complotistes sur les réseaux,
17:25 suite évidemment à des erreurs de communication avec une photo qui avait été retouchée,
17:30 puis ensuite des apparitions en public furtive,
17:33 donc il a fallu faire le jeu de la transparence,
17:37 et c'est ce qu'a fait ce que les communicants de Buckingham Palace et de Kensington Palace ont suggéré à la princesse de Galles,
17:43 ce qu'elle a fait dans une vidéo, je l'ai trouvée tout à fait bouleversante,
17:48 elle avait des mots très justes, très simples, elle a dit qu'elle allait bien,
17:52 que c'est après cette opération qu'on a découvert qu'en fait il y avait des cellules cancéreuses,
17:57 et qu'elle allait devoir faire une chimiothérapie préventive,
18:01 c'est-à-dire, je suppose, mais là le professeur Cahill peut mieux répondre que moi,
18:05 faire en sorte qu'on puisse éviter qu'il y ait eu des métastases,
18:09 ou en tout cas que des cellules cancéreuses autour aient pu être propagées,
18:13 et qu'elle se sentait bien, que dès que possible elle allait reprendre le chemin du travail, en quelque sorte.
18:20 Elle a choisi le moment des vacances scolaires, c'est-à-dire où ses enfants sont sortis de l'école de Windsor,
18:25 et où ils ne sont pas confrontés au regard des autres,
18:28 mais ce que j'ai trouvé le plus intéressant, c'est qu'à la fin, comme pour son beau-père,
18:32 avec qui il s'est beaucoup entretenu ces derniers jours,
18:35 qui avait révélé son hypertrophie de la prostate, puis après son cancer,
18:40 ça a provoqué en Grande-Bretagne, au Royaume-Uni, une inflation heureuse d'ailleurs de dépistage,
18:48 et je crois que c'est ça qui est le message important,
18:51 cette communication permet, alors qu'on sait qu'une personne sur deux au Royaume-Uni sera confrontée à la maladie,
18:57 de se dire que oui, comme une jeune femme de 42 ans, belle, rayonnante, etc.,
19:03 il faut se dépister, il faut aller faire des tests,
19:07 je sais que c'est un mot qui fait peur, mais plus c'est pris, les anglais ont dit "early stage",
19:12 plus c'est pris tôt, plus on a de chances de dérison, et ça c'est très important.
19:17 - Eh bien merci beaucoup Stéphane Bern, merci d'être intervenu sur l'antenne d'Europe 1,
19:22 on vous retrouvera évidemment sur la plateforme. - 15h, 16h, historiquement votre.
19:26 - Et puis peut-être sur les antennes du groupe France Télévisions ces prochains jours,
19:30 avec un programme que vous pouvez nous annoncer peut-être ?
19:33 - Écoutez, un secret d'histoire, et puis là je pars préparer l'Eurovision qui arrive au mois de mai,
19:39 - Mais non ! Mais vous savez que ça c'est un de nos gimmicks l'Eurovision,
19:44 parce qu'on ne l'a plus gagnée depuis 1977, comme vous le savez.
19:47 - Retenez l'année 2024, parce qu'elle vous verrait.
19:50 - Mais alors je veux dire, je serais très triste, très content si on gagnait l'Eurovision,
19:54 mais j'aime tellement entendre Marie Myriam chaque année,
19:57 "Mon enfant, nos yeux de lumière"
20:01 Je trouve que cette chanson est tellement belle, et tellement merveilleuse,
20:05 et puis elle me replonge, j'avais 17 ans, non 77, j'en avais même 13,
20:09 donc je trouve que c'est bien.
20:12 - Et cette année, c'est quel est notre... ? - Slimane !
20:15 - Ah oui ! Slimane, c'est bien.
20:17 - Oui, c'était formidable, une très bonne voix.
20:20 - Très bon chanteur, très belle voix, je l'ai dans ma playlist.
20:23 Bon, merci Stéphane Bern ! - Merci beaucoup !
20:26 - 11h30 de Suisse. - Au revoir.
20:28 11h13, Pascal Praud sur Europe 1.
20:31 - Karine est toujours là, bien sûr, qui est chef d'entreprise,
20:35 et qui a annoncé, qui nous parlait tout à l'heure de sa maladie, de son cancer du sein,
20:39 mais ce que disait Stéphane Bern est intéressant,
20:42 c'est-à-dire que Kate Middleton a parlé,
20:45 et j'imagine professeur qu'à chaque fois que quelqu'un a un cancer, il vous dit
20:48 "Est-ce que je dois le dire à ma famille, à mes amis,
20:52 et dans mon univers professionnel ?"
20:54 Il y a 40 ans, c'était honteux, c'était quasiment...
20:58 T'annonçais aux autres que t'allais mourir,
21:01 et aujourd'hui tu le dis. Je sais pas s'il faut le dire ou pas,
21:04 notamment dans un métier public, parce qu'après le regard des autres change,
21:08 et t'as peut-être pas envie, toute la journée, d'être regardé comme quelqu'un en sursis.
21:13 - C'est exact, et c'est vrai qu'il y a encore 15 ans,
21:17 on parlait d'une longue et douloureuse maladie quand les gens mourraient d'un cancer,
21:20 et aujourd'hui on commence à parler du cancer. Faut-il l'annoncer ?
21:23 Ça dépend vraiment de chaque cas, du type de travail, du milieu dans lequel on évolue.
21:28 Je voudrais faire une réflexion par rapport à ce qu'a dit Stéphane,
21:31 c'est que vous savez, à cause du Covid, pendant deux ans,
21:34 les gens ne sont pas allés faire le dépistage.
21:36 Ce qui fait qu'aujourd'hui on a des cancers plus graves qu'en 2019.
21:40 Et bien ça, ça va rattraper le retard, c'est le fait que tout le monde se met à faire du dépistage
21:44 à cause de l'annonce de ses personnalités.
21:47 C'est vraiment une bonne chose. Faut-il l'annoncer ?
21:50 Il faut savoir que quand on a fait le plan cancer,
21:52 on a fait voter une loi qui a permis aux gens qui ont tué un cancer
21:55 de pouvoir obtenir une assurance, avec une surprime pas trop forte,
21:58 ce qu'on appelle le droit à l'oubli, à 10 ans.
22:01 Puis ensuite il est passé à 5 ans, et là il y a quelques jours,
22:03 il y a une grande compagnie d'assurance française qui a dit droit à l'oubli le premier jour.
22:07 C'est-à-dire qu'on vous diagnostique un cancer,
22:09 vous pouvez quand même prendre un prêt sans surprime.
22:12 Donc les choses sont en train d'évoluer, mais bien évidemment ça prend du temps.
22:16 - Bertrand Descartes est avec nous bien sûr pour évoquer Kate Middleton.
22:20 C'est vrai que dans cette trajectoire du prince William,
22:23 cet homme qui perd sa mère lorsqu'il est adolescent,
22:26 à un moment évidemment toujours difficile de la vie,
22:29 qui aujourd'hui a son épouse qui a 42 ans,
22:33 et qui est malade,
22:36 c'est vrai qu'il y a dans cette famille Windsor,
22:40 non pas une malédiction, parce que ça arrive dans toutes les familles,
22:43 c'est pas la famille Kennedy non plus,
22:46 c'est pas des morts tous les 6 mois,
22:49 mais plaines quand même depuis la mort de la reine d'Angleterre.
22:53 - C'est vrai que le cas de William est particulier,
22:55 parce que vous évoquez évidemment la perte de sa mère à très très jeune,
22:58 vous évoquez évidemment le cancer de son épouse,
23:00 entre temps il a appris le cancer de son père, dont il est l'héritier quand même.
23:04 Vous savez Charles III c'est un chef d'entreprise,
23:07 William en quelque sorte c'est vraiment son successeur,
23:09 et entre temps il s'est disputé, il s'est brouillé à mort avec son frère Harry,
23:14 à qui il ne parle plus du tout,
23:16 ça fait quand même pour un seul homme beaucoup de poids.
23:19 - On ne sait pas si Harry a passé le plus de fil à ça.
23:22 - On sait, parce qu'Harry et Meghan nous ont fait un communiqué,
23:24 dans lequel ils ont dit qu'ils étaient tristes d'apprendre le cancer de Kate Middleton,
23:28 et ils ont fait ce communiqué au moment où on a dévoilé la vidéo,
23:31 donc c'est vraiment la preuve qu'il n'y a plus de contact entre Harry et William,
23:36 et on rappelle quand même que dans son fameux livre "Sperre",
23:38 Harry disait que Kate Middleton est complètement légère et stupide,
23:42 "le cerveau d'un moineau" disait-il, pour reprendre son expression.
23:47 Donc vous voyez on est quand même dans une famille où il y a de nombreux conflits.
23:51 - Effectivement, pour les 10 000 familles c'est compliqué,
23:53 quand la belle-sœur a dit au beau-frère "c'est un cerveau de moineau".
23:57 Une dernière chose sur la forme de cette vidéo,
24:01 j'ai l'impression que c'était fait avec un téléphone portable, un smartphone.
24:05 - Mais c'est volontaire ça pour le coup.
24:07 - Oui ça j'entends bien, alors elle est où ? Elle est dans un jardin ?
24:09 - Elle est dans le jardin d'Adelaide Cottage,
24:11 on est dans la campagne de Windsor,
24:13 on est à quelques kilomètres du célèbre château de Windsor,
24:16 très exactement à 40 kilomètres du centre de Londres,
24:19 et en effet elle apparaît beaucoup moins apprêtée qu'à l'ordinaire,
24:22 normalement elle est en performance en robe Alexander McQueen.
24:25 Je voulais peut-être dire une toute dernière chose,
24:27 la presse anglaise nous dit, c'est vrai qu'est-ce qu'il n'y aurait pas peut-être,
24:30 alors on aime les belles formules, mais une malédiction princesse de Galles,
24:34 la dernière princesse de Galles c'était Diana,
24:37 on connaît le destin de Diana, c'est terrible,
24:39 et on se dit que la prochaine princesse de Galles c'est la petite Charlotte,
24:44 qui aujourd'hui a 7-8 ans,
24:46 et c'est vrai que c'est terrible, ça va être un titre qui va être un peu lourd en tout cas peut-être.
24:50 - Oui on espère effectivement, surtout que les choses iront mieux ces prochains jours,
24:56 elle est habillée avec une marinière et un jean,
24:59 très simplement comme une jeune femme d'aujourd'hui.
25:02 - Deux minutes vingt d'intervention, donc moins d'une chanson dans le fond.
25:06 - Merci beaucoup Bertrand Dekers,
25:08 merci également à David Kayat, médecin oncologue,
25:12 et puis merci à Karine qui était avec nous.
25:14 Merci Karine, vous êtes au travail en ce moment ?
25:16 - Je suis à la maison, je me suis libérée justement pour votre émission Pascal,
25:21 et franchement je voudrais remercier toute l'équipe de leur bienveillance,
25:27 nous avons avec mon mari, nous vous suivons tous les soirs sans faille à la télé,
25:35 ma fille qui est fan aussi de Stéphane,
25:41 elle était heureuse de l'entendre là,
25:45 et j'espère un jour pouvoir vous rencontrer et qu'on puisse échanger ensemble,
25:51 car vous êtes vraiment quelqu'un de formidable.
25:53 - Vous êtes gentille.
25:54 Bah écoutez, en tout cas vous êtes gentils.
25:56 Ça fait plaisir. 11h41.

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