Selon les prévisions de Bercy, le déficit public pour l'année 2023 pourrait dépasser les 5%. Alors qu'Emmanuel Macron a assuré qu'il faudra "compléter" l'effort budgétaire face à la "dégradation des finances publiques", Bruno Le Maire a affirmé que les impôts n'augmenteront pas"
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00:00 Vous faites quoi avec un tel déficit ? Vous vous dites "c'est pas grave, on laisse couler, on se débrouille"
00:05 ou alors vous actionnez tous les leviers possibles et peut-être des augmentations d'impôts pour essayer de combler, aller chercher cet argent ?
00:12 Je crois que c'est très facile de le trouver cet argent. C'est le CAC 40, 153 milliards de bénéfices, 68 milliards qui seront répartis entre les actionnaires.
00:25 C'est 100 milliards de fraude fiscale. Le gouvernement est super content, il a récupéré 15 milliards, c'est ridicule sur 100 milliards.
00:32 Franchement, les milliards ça ruisselle de partout, sauf que le fond du problème, c'est que dans les richesses qui sont créées dans ce pays comme ailleurs,
00:43 avec toutes les crises, toute la volonté du grand patronat, des grands capitalistes, des grands actionnaires, etc.,
00:51 c'est de réduire constamment la part de ces richesses qui revient aux travailleurs pour augmenter celle qui revient aux actionnaires,
00:59 à ceux qui vivent sur le dos de ceux qui créent la richesse, de ceux qui travaillent.
01:02 Ce n'est pas les actionnaires qui créent la richesse, c'est ceux qui travaillent, c'est le travail qui crée la richesse.
01:07 Les autres, ils spéculent dans leur lit s'ils veulent, au bord de la plage, au bord de la piscine, comme ils veulent.
01:11 La spéculation, la fraude fiscale, c'est là qu'il faut aller chercher les milliards ?
01:15 C'est une porte d'entrée, effectivement, mais il faut rappeler aussi une chose qui est importante,
01:19 c'est que l'un des succès d'Emmanuel Macron, c'est l'attractivité de la France.
01:24 Il a permis aujourd'hui à des entreprises étrangères de s'installer en France, de créer de l'emploi en France.
01:29 On ne peut pas lui enlever ça.
01:31 Si aujourd'hui la France part seule avec une taxation sur les milliardaires que vous évoquiez tout à l'heure,
01:37 c'est évident que ces entreprises se détourneront de la France.
01:40 Mais si elles se mettent au niveau européen ?
01:41 Ah bien c'est bien sûr, c'est la solution et c'est d'ailleurs la solution que veut porter effectivement le ministre de l'Économie.
01:47 On ne peut pas faire une différence entre la France qui a déjà le taux de prélèvement obligatoire le plus élevé de l'Union européenne,
01:54 on ne peut pas taxer encore davantage les entreprises.
01:57 Encore une fois, oui, je suis d'accord avec vous, ce sont les salariés qui créent de la valeur, parce que ce sont eux qui travaillent.
02:03 Mais des salariés sans entreprise, ça ne donne rien, ça ne donne juste que des chômeurs supplémentaires.
02:08 Bien sûr que si, s'il n'y a pas de...
02:10 On réquisitionne les entreprises.
02:12 On nationalise les entreprises, on voit bien ce que ça donne.
02:14 Excusez-moi.
02:16 Mais aujourd'hui, quand vous regardez le CAC 40, si le CAC 40 est aussi florissant, c'est parce que ce sont aujourd'hui des entreprises privées qui gèrent bien leurs dossiers.
02:24 Et aujourd'hui, le problème de la France finalement, c'est qu'aujourd'hui la France a une très mauvaise gestion.
02:29 Et bien peut-être que si la France était gérée comme une entreprise, on n'en serait pas là aujourd'hui.
02:33 Le niveau des dépenses publiques a atteint quasiment 60% du PIB.
02:39 Donc oui, il faut faire entrer des recettes supplémentaires, c'est évident.
02:43 Mais il faut absolument revoir aussi les dépenses de la France.
02:47 Il y a aujourd'hui beaucoup trop de dépenses.
02:49 Il faut faire absolument cette revue des dépenses publiques pour voir quelles sont celles qui sont essentielles et quelles sont celles qu'ils ne le sont pas.
02:57 Et c'est la moindre des choses que l'argent de la France, que le budget de la France, il serve à la population.
03:02 Oui, mais il n'est pas équilibré.
03:03 On a plus de dépenses que de recettes.
03:05 Il y a un tiers qui sert aux entreprises en subvention.
03:08 Ce sont les entreprises qui créent l'emploi encore une fois.
03:11 Mais bien sûr que non.
03:12 Si une entreprise ne fait le chantage, si elle fait le chantage,
03:17 "Vous m'appuyez des impôts, je vais ailleurs", eh bien on réquisitionne et on garde l'entreprise.
03:22 Et elle fonctionnerait ?
03:23 Mais bien sûr que non.
03:24 Regardez dans les économies communistes, ça ne fonctionne pas, pardonnez-moi.
03:27 Il n'y en a pas dans les économies communistes.
03:29 Il n'y en a jamais eu.
03:30 Il n'y en a jamais eu, il n'y en a pas.
03:32 Par contre, le fond du problème aussi, c'est que dans ce système capitaliste, il n'y a pas de solution.
03:39 Il n'y a pas de solution dans ce système.
03:40 Parce que personne ne gère rien au niveau de l'économie.
03:43 Les gouvernements, je ne savais pas, il y avait un déficit important.
03:46 Personne ne gère rien.