Regardez Lenglet-Co du 22 mars 2024 avec François Lenglet.
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00:02 RTL Matin
00:06 Il est 7h37, Langley Co avec vous François Langley.
00:09 Bonjour à tous.
00:11 François, la situation budgétaire de la France est extrêmement sérieuse et un exercice
00:14 redoutable ce profil, faire des coupes dans les dépenses publiques.
00:19 C'est vrai, un exercice d'autant plus difficile qu'il n'a jamais eu lieu depuis la première élection d'Emmanuel Macron en 2017 parce que
00:27 voilà sept ans que l'exécutif vit avec des circonstances exceptionnelles qui lui ont permis de dépenser sans retenue.
00:33 D'abord la baisse des taux d'intérêt qui a allégé la dette, puis l'aide considérable qu'a apporté la Banque Centrale Européenne
00:40 pendant le Covid en rachetant nos emprunts.
00:42 Et puis la reprise économique du siècle après les confinements qui a fait rentrer massivement les impôts dans les caisses de l'État. Tout ça est fini.
00:50 Il faut maintenant réduire les dépenses pour réduire l'un des déficits les plus élevés de l'Union Européenne et
00:56 c'est pas une partie de plaisir. - Qu'est ce qui vous fait dire tout cela ?
01:00 - Vous savez la France est un pays où la dépense publique a atteint un tel niveau, et en particulier sous présidence Macron, que ça a
01:07 complètement déformé l'économie de notre pays et aussi notre psychologie.
01:12 Revenir là-dessus, bon courage, l'exemple des allocations logements est particulièrement illustratif. - Ah bon ? Qu'est ce qu'il a de particulier ? Expliquez-nous.
01:18 - Il s'agit de subventions versées par l'État à plus de 5 millions de ménages à faible revenu.
01:24 C'est vraiment les premiers déciles de revenus afin de payer leur loyer HLM ou privé.
01:30 L'allocation moyenne c'est de l'ordre de 200 euros par mois par ménage et le budget total est supérieur
01:36 à 15 milliards d'euros par mois. C'est une sacrée somme. Il y a quelques jours,
01:41 effectivement des informations de presse ont fait état d'un projet de réduction de réforme de ces allocations logements,
01:47 immédiatement démentie par le ministre du budget Thomas Cazenaves parce que le sujet est hyper sensible.
01:54 Bien que la réforme soit nécessaire. - Alors expliquez-vous un peu.
01:57 - En fait cette aide,
02:00 elle a un effet pervers qui a été pointé par l'INSEE dès 2014 dans une étude.
02:06 Indirectement, elle provoque la hausse des loyers parce que les propriétaires savent bien que leur locataire profite d'une aide gouvernementale et ils en profitent pour
02:15 augmenter le prix qu'il leur demande. Et c'est particulièrement vrai des logements étudiants.
02:20 16% des bénéficiaires de l'aide au logement sont des étudiants, boursiers ou non.
02:24 D'ailleurs l'aide est indépendante des revenus des parents, ce qui est une aberration.
02:29 C'est l'INSEE qui le dit, je cite "l'augmentation des aides pour le secteur locatif privé aurait
02:35 principalement entraîné une hausse du prix des loyers". Un comble, le marché locatif
02:42 s'est réorganisé autour des aides. - François, pour autant, est-ce que ça veut dire qu'il faut les supprimer ces aides ?
02:48 - C'est impensable de le faire d'un jour à l'autre parce que les loyers ne baisseraient pas pour autant. Et on a
02:53 exactement le même problème avec les taxis
02:56 qui vivent du transport des malades payés par la sécu. Transport payé par la sécu.
03:00 Plus de 6 milliards par an quand même. Tous les médecins hospitaliers vous le diront, il y a des abus considérables. Certains patients
03:06 profitent de cette facilité sans retenue alors qu'ils n'en ont pas besoin.
03:10 Abus contre lesquels la sécu veut aujourd'hui lutter, ce qui rend furieux les taxis parce que ça entame
03:16 leur revenu. Le marché des taxis en province s'est lui aussi
03:20 organisé autour des remboursements de la sécu. Et c'est pareil encore pour les constructeurs auto dont les voitures sont subventionnées par des bonus.
03:27 Autant dire que si on veut couper dans les dépenses publiques, il va falloir prendre de front tout un pays qui vit de la redistribution.
03:34 Le gouvernement en aura-t-il le courage ?
03:37 - J'ai l'impression que vous nous suggérez la réponse. Merci beaucoup François.
03:41 [SILENCE]