La bande de "Julie jusqu'à minuit" évoque la prévision du déficit public, qui sera "supérieur à 5%" selon le gouvernement
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00:00 Christophe Barbier, à vous de prendre le pouvoir avec cette question, la France pourra-t-elle vraiment éviter une hausse d'impôts ?
00:06 Alors le déficit budgétaire est pire que ce que l'on croyait. On devait faire 4,9% sur 2023 pour aller vers 3,7% en 2027.
00:15 Un sénateur LR s'est présenté à Bercy avec son droit de contrôle sur place et sur pièce. Il a obtenu donc les chiffres que l'INSEE devrait confirmer
00:23 en les corrigeant peut-être un peu lundi soir. Ça sera 5,6% sans doute de déficit pour le budget 2023 et on va aller peut-être jusqu'à 6% à l'horizon 2027.
00:34 On explose tous les curseurs, on ne rentre pas dans les clous. Alors il va d'abord y avoir une procédure européenne de sanction contre la France
00:40 et puis il faut qu'on trouve des solutions. La Cour des comptes avait dit qu'il manquait 50 milliards d'ici 2027, il en manquera sans doute plus.
00:47 Qu'est-ce qu'on fait ? Là, il va y avoir une belle bataille. Au sein du gouvernement, il y a ceux qui sont pour relever certains impôts,
00:52 notamment les taxes sur les plus riches ou éventuellement d'autres plutôt à moindrir certaines prestations sociales.
00:59 D'autres encore disent non, il suffit de désindexer les revenus des fonctionnaires et des retraités de l'inflation pour avoir un petit amortisseur.
01:05 Au sein du gouvernement, certains se répondent que c'est les riches.
01:07 Oui, au sein du gouvernement, on commence à avoir des voix. Vous savez, la gauche de la Macronie n'a pas été complètement attiboisée par le remaniement
01:16 et donc vous avez encore des voix qui se portent là-dessus. Par exemple, les représentants du MoDem.
01:20 Jean-Paul Matéi, qui dirige le groupe MoDem à l'Assemblée, porte depuis longtemps une taxe sur les super-profits.
01:26 Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, même si on ne le consulte pas beaucoup là-dessus, s'il en demandait son avis,
01:30 il serait sans doute pour une taxe sur ces super-profits provisoires, équilibrés, mais quand même.
01:35 D'autres sont pour la baisse des prestations sociales. D'autres, comme Gérald Darmanin, paraît-il évolu,
01:39 ils ne sont pas pour une rigueur qui aille frapper les plus faibles parce qu'ils craignent la colère sociale.
01:43 Et donc, il y a un débat dans le gouvernement. Il y a un débat dans la majorité, je l'ai expliqué.
01:47 Il y aura un débat aussi avec les oppositions parce que les LR qui disent, comme Éric Ciotti,
01:51 « on devient la Grèce, ce qui est faux » et qui veulent un redressement des comptes publics,
01:54 sont aussi ceux qui proposaient des tas de dépenses l'automne dernier pour aider les gens à lutter contre l'inflation.
02:01 Tout le monde va être mis au pied de ses responsabilités et devant ses contradictions.
02:03 Ça va donner un débat sur la loi de finances 2025 passionnant. Il n'y a pas de majorité,
02:08 donc ça sera soit une majorité qui se construit, soit un 49-3. Et alors, est-ce qu'il y a une motion de censure ?
02:13 Est-ce que droite, extrême droite et gauche, nupes, s'allient pour faire tomber le gouvernement sur son budget impossible de 2025 ?
02:20 Et donc, dissolution, ça nous emmène vers Noël avec des législatives. Qu'est-ce qu'il en sort ?
02:25 — Dissolution pas obligatoire, Christophe, vous savez bien. — Pas obligatoire, mais un gouvernement qui se fait retoquer
02:29 son motion de censure, son budget, qui ne fait pas de dissolution, c'est plus un gouvernement.
02:33 — Quand on vous dit que c'est pas la Grèce, ça peut vite devenir... Parce qu'on a aussi des agences de notation qui vont sans doute...
02:38 — Bien sûr, mais... — ...qui vont sans doute dégrader si ça continue comme ça. Et une dégradation, c'est automatiquement
02:44 une augmentation du poids de la dette. — Mais on a un pays qui sait collecter les impôts.
02:49 Et on a une économie quand même plus solide que la Grèce. Ça sera pas la spirale infernale de 2008 en Grèce.