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Adrien Quatennens, député La France insoumise du Nord, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de l'opération de grande ampleur mise en place à Marseille contre le narcotrafic avec la visite d'Emmanuel Macron, du "racisme systémique dans la police" dénoncé par le député LFI Thomas Portes, du soutien à l'Ukraine et du problème de la dette qui explose en France.
Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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Adrien Quatennens, député La France insoumise du Nord, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de l'opération de grande ampleur mise en place à Marseille contre le narcotrafic avec la visite d'Emmanuel Macron, du "racisme systémique dans la police" dénoncé par le député LFI Thomas Portes, du soutien à l'Ukraine et du problème de la dette qui explose en France.
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NewsTranscription
00:00 Bienvenue et bonjour Adrien Quatennens.
00:03 Bonjour Sonia Mabrouk.
00:04 Et merci de votre présence.
00:05 C'est votre grande interview ce matin sur CNews et Europe 1.
00:08 Vous êtes député de la France insoumise du Nord.
00:10 Ce matin, justement, dans le journal Les Echos,
00:12 c'est le patron des Républicains, Éric Ciotti,
00:14 qui tire la sonnette d'alarme au sujet de la dette.
00:17 "Nous empruntons, dit-il, le même chemin que celui de la Grèce."
00:21 Et il ajoute, Adrien Quatennens,
00:22 que cette situation dramatique des finances publiques
00:24 constitue la première menace sur l'avenir de notre pays.
00:28 Il a raison ?
00:29 Non, je crois que cela est fait pour faire peur.
00:32 D'ailleurs, on entend, vous auriez pu citer également,
00:34 Bruno Le Maire qui nous fait son numéro de père à la rigueur.
00:37 Je crois que tout cela n'est pas sérieux.
00:38 D'abord, première chose, avant de parler de la dette en tant que telle,
00:40 qui la creusait le plus ?
00:41 C'est ça qui est important.
00:43 Bruno Le Maire qui nous parle sans cesse de la dette
00:45 et qui a l'air d'en avoir peur
00:47 est le ministre de l'économie et des finances
00:49 qui, sur ses 15 dernières années,
00:51 l'a creusé le plus, la dette, de plus de 810 milliards.
00:54 Alors, il pourrait nous dire,
00:55 "Oui, mais il y a eu la période du Covid."
00:57 C'est à peu près 200 milliards.
00:59 Si on les retire de ce qu'il a creusé,
01:01 c'est de toute façon quand même lui qui détient le record.
01:03 Donc, voir ces personnages qui ont, en quelque sorte,
01:06 favorisé des politiques de réduction des dépenses publiques, d'un côté,
01:10 venir nous dire qu'aujourd'hui, il y a un problème de dette,
01:12 alors qu'en réalité, ils ont beaucoup creusé ce déficit et cette dette,
01:15 voilà, c'est assez...
01:16 Pompier pyromane, diriez-vous, de Bruno Le Maire ?
01:19 Oui, mais ce qui est surtout insupportable,
01:20 c'est que voyez-vous, quand Bruno Le Maire, par exemple,
01:22 ou d'autres responsables de droite,
01:24 nous parlent de la dette et du déficit,
01:26 ils disent "Voilà, la France est accro à la dépense publique",
01:29 et en quelque sorte, ce qu'ils nous disent, c'est qu'il faudrait donc la réduire.
01:32 Et bien évidemment, quand ils parlent de réduire la dépense,
01:34 ils parlent de réduire la protection sociale.
01:36 Alors, on ne sait pas dans quoi ils vont encombrer...
01:37 Eric Ciotti dit "Plafonnement de la somme des allocations perçues",
01:39 plus largement cette musique selon laquelle, Adriaen Quintenze,
01:41 on ne peut pas vivre de la solidarité nationale de façon permanente.
01:45 Stop à la gratuité aussi.
01:47 Je suis bien d'accord avec certains points.
01:48 Alors d'abord, la gratuité, pardon,
01:50 mais il faudrait peut-être rappeler à Bruno Le Maire
01:51 qu'il n'y a rien de gratuit dans ce pays.
01:53 Les prestations sociales, elles sont le fruit de cotisations,
01:56 c'est-à-dire que vous payez pour une sorte d'assurance,
01:58 et la redistribution se fait par l'impôt.
02:00 En revanche, s'il y a une dépense publique qui coûte un pognon de dingue,
02:03 qui n'est jamais évoquée...
02:04 Laquelle ?
02:05 Et bien, plutôt que de dire "La France est accro à la dépense publique",
02:08 ce que Bruno Le Maire devrait dire, c'est "Les riches sont accros aux cadeaux fiscaux
02:13 qui ont été faits de manière massive depuis le début du quinquennat,
02:16 des deux quinquennats d'Emmanuel Macron.
02:18 Il y a 100 milliards de fraudes et d'évasion fiscale,
02:20 on ne voit pas que Bruno Le Maire ait l'intention de mettre le paquet
02:22 pour l'en empêcher.
02:23 Et puis aussi, en France, on a un système qui est tout à fait particulier,
02:26 c'est que les grands groupes, les grandes entreprises,
02:28 vous avez vu dernièrement les chiffres records, une nouvelle fois,
02:31 du CAC 40, 153 milliards de bénéfices, 67 milliards de dividendes,
02:35 ces entreprises sont biberonnées, accros, c'est le cas de le dire, aux aides publiques.
02:40 Donc en réalité, plutôt que de parler sans cesse de la protection sociale...
02:43 Ce sont vos pistes d'économie, parce qu'hier, le ministre de l'Economie
02:46 vous a interpellé à l'Assemblée nationale, il vous a dit
02:48 "Allez-y, bancaux, donnez-moi une première piste d'économie."
02:51 Eh bien, je lui en donne plusieurs.
02:53 D'abord, M. Bruno Le Maire rétablissait l'impôt de solidarité sur la fortune.
02:56 - Vous avez plus de 70%... - Ça faisait longtemps, M. Quatennens.
02:58 Oui, mais, sauf que ce n'est pas ma brogue.
03:00 Regardons l'efficacité de la mesure, parce que, a priori,
03:03 ça n'a pas été fait pour faire plaisir aux riches,
03:05 en tout cas, ce n'est pas ce qui nous a été dit.
03:07 Ça a été fait pour favoriser l'investissement et le retour à l'emploi.
03:10 Est-ce que ça a été fait ? Non.
03:11 Vous avez même des établissements et des organismes gouvernementaux,
03:14 par un soumis, qui ont étudié l'efficacité de la politique fiscale
03:17 d'Emmanuel Macron, qui a consisté à redistribuer le plus à ceux
03:20 qui avaient déjà beaucoup, pour dire "ça va ruisseler, vous vous en souvenez".
03:23 Eh bien, en fait, ce qu'ils nous disent, c'est que ça n'a eu aucune efficacité
03:25 du point de vue économique.
03:27 La seule chose que ça a provoqué, c'est qu'il y a une part
03:29 toujours plus importante de richesse qui se concentre entre quelques mains.
03:32 Sonia Mabrouk, aujourd'hui, en France, vous avez 5 milliardaires
03:36 qui, compte tenu des cadeaux fiscaux qui ont été faits
03:38 par Emmanuel Macron et M. Bruno Le Maire,
03:40 perd la rigueur, qui nous dit qu'il y a trop de dépenses publiques,
03:42 5 milliardaires, aujourd'hui, se partagent autant,
03:45 si vous ne m'accrochez pas votre ceinture, que 27 millions de Français.
03:48 Je m'accroche et je vous rappelle aussi, comme ça vous vous accrochez
03:50 à la vôtre, M. Katniss, que pour certains d'entre eux,
03:52 ils ont, comment dire, suscité et généré des milliers et des milliers d'emplois.
03:57 Ça, vous le passez sous silence ?
03:58 Non, mais c'est une évidence.
03:59 Vous savez, quand Bruno Le Maire nous parle de la gratuité
04:02 et dit "il faut arrêter la gratuité pour tout",
04:04 le capitalisme tout entier repose sur l'idée de gratuité.
04:07 Vous savez laquelle ? La gratuité du travail.
04:09 On ne vous paye pas, comme salariés, à hauteur de ce que vous produisez.
04:12 C'est d'ailleurs la différence entre ce que vous produisez et ce qu'on vous paye
04:15 qui s'appelle le profit.
04:16 Donc tout le système dont Bruno Le Maire est le premier ambassadeur
04:19 repose précisément sur l'idée de gratuité.
04:21 Voilà, je pense que ces gens-là sont de piètres économistes
04:24 et qu'eux qui ont creusé le déficit et la dette pour faire des cadeaux
04:28 toujours eux-mêmes, n'ont pas donné des leçons aux Français,
04:30 dont vous savez très bien qu'aujourd'hui, ils souffrent beaucoup.
04:32 La principale préoccupation des Français, on le voit,
04:34 c'est la question du coût de la vie, c'est la question du prix de l'énergie,
04:37 c'est la question des loyers.
04:38 Il y a une situation de carmonde qui s'étend en France,
04:41 pendant que de plus en plus, vous avez une concentration de richesse
04:44 entre quelques mains du fait de leurs politiques qui sont inefficaces.
04:47 Vous avez cité le pouvoir d'achat, la pauvreté, la précarité.
04:50 On peut ajouter aussi l'insécurité, les trafics.
04:52 À ce sujet, à Marseille, lors d'une visite surprise hier,
04:54 le président de la République a promis à Edrien Quatennens
04:57 une "lite implacable" face au narcotrafic,
04:59 refusant, dit-il, tout discours défaitiste
05:02 et affirmant que l'objectif était de rendre, je cite sa phrase,
05:05 "la vie des dealers impossibles".
05:07 Alors, c'est un vœu pieux, ou alors vous y voyez une vraie volonté politique ?
05:10 Hier, à Marseille, j'ai l'impression qu'on a plus assisté, nous tous,
05:14 à un tournage d'un grand film de cinéma
05:17 qu'à une véritable opération de justice et de police.
05:20 On avait l'impression de voir un mauvais numéro
05:22 d'une émission chez une chaîne concurrente,
05:25 "Enquête d'action".
05:27 Je pense, Emma Brouk, que les Français en ont assez
05:31 des opérations de communication d'Emmanuel Macron.
05:33 Ils aimeraient peut-être le voir moins, mais que leur vie change plus.
05:36 Aujourd'hui, ce que l'on voit, et notamment ce qu'on a vu hier à Marseille,
05:39 enfin, pardon, mais une grande opération "Place net XXL",
05:42 et à la fin, on arrive sur quoi ? Je crois que c'est 8 kilos de cannabis
05:45 qui ont été saisis et 300 grammes de cocaïne.
05:47 - Plus de 80 interpellations. - C'est absolument ridicule.
05:50 Et des trafiquants qui font la publicité sur leur retour, déjà,
05:53 sur les points de deal.
05:54 Est-ce qu'il faut, par exemple, je vais vous laisser terminer,
05:57 il y a un point qui a été évoqué hier par Emmanuel Macron,
05:59 c'est la sanction, ou en tous les cas, pointer la responsabilité
06:01 des parents de délinquants mineurs.
06:03 - D'abord, première chose. - Quelque chose d'aurable.
06:04 Ces gens sont au pouvoir depuis quelque chose comme 7 ans, maintenant.
06:07 M. Darmanin, c'est 5 ans de guerre à la drogue.
06:10 Pour quels résultats ? La consommation continue d'exploser.
06:12 Nous sommes un des pays, la France, qui a le modèle le plus répressif
06:16 et qui a le plus de consommateurs.
06:17 Et on le voit, ça ne cesse d'augmenter.
06:19 Je crois qu'en réalité, la politique du chiffre,
06:22 qui est menée dans la police, des opérations de court terme,
06:25 comme celles qu'on a vues hier, sont à rebours de ce qu'il conviendrait de faire.
06:28 Comme le dit régulièrement mon collègue Bernalicis,
06:30 qui est à l'Assemblée, s'occupe de ces questions,
06:32 il faudrait au contraire mettre le paquet dans le long terme,
06:34 dans la police judiciaire, dont vous savez d'ailleurs
06:37 que la réforme de M. Darmanin l'a mise en grande difficulté,
06:39 dans le fait d'avoir du renseignement sur place
06:42 et des enquêtes de long terme.
06:43 Je crois, Sénérabrouque, que les opérations de démantèlement de trafic
06:46 et de police les plus efficaces sont celles que l'on voit
06:48 et que l'on entend le moins.
06:50 - On peut être d'accord avec vous, Adriana Catanz,
06:52 mais quand vous dites le système le plus répressif,
06:54 ce n'est pas ce que disent les policiers quand ils voient,
06:56 le lendemain j'exagère, mais quelques jours après,
06:59 les mêmes trafiquants, les mêmes dealers, revenir sur les points de deal.
07:01 - Vous avez raison. Alors, fixons-nous deux objectifs
07:04 comme responsables politiques vis-à-vis de la drogue.
07:07 D'abord, il y a une question sanitaire, il faut le rappeler.
07:10 J'attire votre attention sur le fait que dans de nombreux pays d'Europe,
07:13 la question de la drogue est sous la compétence du ministère de la Santé
07:17 et pas de l'intérieur.
07:18 C'est-à-dire que les consommatrices, les consommateurs de drogue,
07:21 là, je ne parle pas des trafiquants, je parle de ceux qui consomment,
07:23 doivent, à mon avis, être plutôt appréhendés sur la question sanitaire,
07:29 comme des personnes malades qu'il faut aider, accompagner,
07:31 plutôt que comme des criminels.
07:32 - On peut faire les deux ?
07:33 - Alors, bien évidemment, on peut faire les deux
07:35 et sur un certain nombre de trafics, on doit le faire.
07:37 En revanche, je crois, et nous le disons depuis un certain temps,
07:40 que sur la question du cannabis qui surcharge la police,
07:44 qui surcharge notre tribunal...
07:45 - On connaît votre position.
07:47 - Oui, mais il faut la dire.
07:48 Parce que vous savez, il y a beaucoup de pays qui viennent...
07:50 - Vous êtes favorable à une dépénalisation ?
07:52 - Alors, pour toutes les drogues, on pense que les usagers doivent être,
07:56 en effet, dépénalisés.
07:57 Il ne faut pas pénaliser l'usage, pas criminaliser l'usage.
07:59 Il faut l'entreprendre sous la question de santé.
08:01 Pour le cannabis, en revanche, comme beaucoup de pays...
08:04 Regardez le Portugal,
08:05 est-ce que ça a donné en termes de baisse de la consommation ?
08:08 Il y a les Allemands.
08:09 Le 1er avril, les Allemands vont légaliser.
08:11 - Combien de morts ?
08:12 - Bien sûr.
08:13 - Je vous ai posé une question sur la responsabilité des parents,
08:15 vous n'avez pas répondu.
08:16 - Alors, il faut tarir le trafic, vous en êtes d'accord ?
08:18 C'est ça, le but, dans ces quartiers ?
08:19 - Il faut sanctionner les parents d'élincants mineurs.
08:22 - D'abord, je vous posais la question de savoir s'il faut sanctionner les parents
08:25 pour savoir si c'est efficace pour tarir le trafic.
08:27 On est d'accord, le but, c'est de tarir le trafic.
08:29 Je crois que pour tarir le trafic,
08:30 si, en effet, par exemple, le cannabis est légalisé, est contrôlé,
08:33 eh bien, je pense que c'est une des solutions pour tarir le trafic.
08:36 Et puis, après, il faut se poser aussi la question.
08:39 Place nette XXL pour la drogue,
08:41 moi, ce que je vois surtout dans ces quartiers,
08:43 c'est que ça a été, sous l'effet des politiques menées par Emmanuel Macron,
08:46 place nette aux services publics qui n'existent plus,
08:49 aux bureaux de poste qui ont fermé, aux écoles qui ferment.
08:51 - Aux commissariats, parfois, aussi.
08:53 - Aux commissariats, parfois.
08:54 Vous savez que, par exemple, on a été ceux qui ont proposé
08:56 qu'on remette en état les commissariats de France,
08:58 qu'ils soient en état d'élabrer.
08:59 - Encore faut-il qu'il ne soit pas attaqué,
09:01 puisque sur place, Emmanuel Macron a rappelé à Adrien Quatennens
09:03 que l'ordre républicain doit régner
09:05 après l'attaque du commissariat de la Courneuve
09:07 à tir de mortier d'artifice quatre jours, on le rappelle,
09:10 après la mort d'un jeune escouteur dans le cadre d'un refus de tempérer.
09:13 Est-ce que vous condamnez l'attaque de ce commissariat ?
09:17 - Vous savez, l'ordre républicain, Sonia Mabrouk,
09:19 ce n'est pas simplement la police et la matraque.
09:23 L'ordre républicain, c'est, je le disais à l'instant,
09:25 le fait que les services publics...
09:26 - Vous parlez de qui, la matraque ?
09:28 - Souvent, vous êtes d'accord avec moi,
09:30 souvent, dans la bouche des responsables politiques,
09:32 on parle d'ordre républicain, à quoi on pense ?
09:34 Vous savez très bien qu'en général...
09:35 - À maintenir l'ordre, à ne pas avoir des commissariats
09:38 attaqués par des tirs de mortier.
09:39 - Pour moi, par exemple, les services publics qui ferment,
09:41 la population qu'on laisse dans une situation de dénuement,
09:43 c'est du désordre républicain, ce n'est pas de l'ordre républicain.
09:45 - Nous sommes d'accord, mais ma question, c'est
09:46 est-ce que vous condamnez l'attaque d'un commissariat ?
09:48 - Ce que je condamne d'abord et avant tout,
09:49 parce que l'attaque du commissariat a l'air de plus
09:52 vous susciter votre émotion que la mort du jeune Ouanis.
09:56 - Je condamne, on ne peut pas avoir de l'émotion pour la mort,
09:59 mais ma question, est-ce que vous condamnez l'attaque d'un commissariat ?
10:01 - D'abord, ce que je veux dire, c'est ma solidarité avec la famille
10:04 de ce jeune homme qui est décédé, un de plus,
10:07 après un refus d'obtempérer.
10:09 Juste vous dire que ça fait des années que nous disons à la France Insoumise
10:13 qu'il y a un problème avec l'organisation de la police.
10:15 Notre discours n'est pas un discours anti-police dans ce genre de situation,
10:18 c'est un discours anti-meurtre.
10:19 - Monsieur Thomas Porte a dénoncé le racisme systémique dans la police.
10:22 Ce n'est pas un discours anti-police.
10:24 - On ne peut pas nier, y compris, vous avez des policiers qui disent
10:27 qu'il y a un problème systémique dans la police.
10:29 - Ce n'est pas ce que dit Monsieur Porte.
10:30 Là, j'entends une nuance de votre parole.
10:32 - Non, il n'y a pas de nuance, on a une difficulté.
10:35 - Mais je connais la langue systémique.
10:39 - Ce qui vous intéresse, c'est pas la polémique,
10:41 ce qui vous intéresse, c'est quelles solutions politiques.
10:43 - J'aimerais bien savoir si vous reprenez les mêmes propos que votre collègue.
10:46 - Vous ne voulez pas que je réponde à votre question précédente, d'abord ?
10:48 Sur ce qu'on fait pour le rapport entre la police et la population ?
10:51 - J'ai des questions simples.
10:52 Est-ce que vous condamnez l'attaque ?
10:53 Est-ce que vous êtes d'accord pour dire qu'il y a du racisme ?
10:55 - Nous ne pouvons jamais être d'accord pour que l'on s'attaque
10:57 à des biens ou des personnes, Sénérabrouque, ça va de soi.
10:59 En revanche, permettez-moi de dire que le fait que quelques pétards
11:03 soient mis en danger dans un commissariat si grave que ce soit...
11:05 - Pétards, monsieur Quatennens ?
11:06 - Mais attendez, Sénérabrouque, un jeune homme est mort.
11:08 Indignez-vous, indignez-vous !
11:10 - Mais indignez-vous aussi que des policiers soient mis en danger
11:14 et que leur vie soit mise en danger.
11:15 - Je ne suis pas d'accord avec le fait que quiconque,
11:17 et y compris spécialement des policiers...
11:18 - Il y a une enquête sur la mort du jeune homme.
11:19 - Oui, il y a une enquête.
11:20 Par contre, il y a neuf mois, c'était...
11:21 - Je sais que vous respectez la présomption d'innocence.
11:23 - Oui, bien sûr, mais il y a neuf mois, c'était Nahel, Sénérabrouque.
11:26 Surtout, regardez encore une fois les politiques publiques menées
11:29 en termes de relations entre la police et les citoyennes, les citoyens.
11:33 Sénérabrouque, en Allemagne, ce n'est pas tous les jours
11:35 que je prends l'exemple allemand,
11:36 comme je l'ai fait plusieurs fois ce matin sur votre plateau.
11:38 En Allemagne, il y a eu un mort pour refus d'obtempérer en dix ans.
11:42 En France, on a quasiment un mort par mois depuis un an et demi.
11:47 Donc quand nous disons, y compris que du point de vue législatif,
11:49 il y a des choses à améliorer, par exemple, cette loi CASE 9
11:51 qu'il faut abroger sur le refus d'obtempérer, ce que ça permet,
11:54 c'est aussi pour améliorer la relation entre la police et la population.
11:57 De même qu'hier, avec la visite de M. Macron à Marseille,
11:59 on a revu venir sur le débat public la question de la police de proximité.
12:03 Nous y sommes hyper favorables.
12:05 Une police qui, justement, connaîtrait les habitants,
12:07 peut tisser un lien avec.
12:08 J'entends.
12:09 Mais j'entends que vous dites ce matin pas la même chose que M. Thomas Porte.
12:13 C'est-à-dire ?
12:14 Vous dites, certains policiers, et d'ailleurs dans toute institution,
12:17 il peut y avoir du racisme, il faut le dénoncer,
12:19 mais lui dit qu'il y a un racisme systémique,
12:20 c'est-à-dire que c'est généraliste.
12:22 Un racisme systémique, ça veut pas dire que tous les policiers sont racistes.
12:24 Ça veut dire qu'il y a un système qui produit et reproduit.
12:28 Donc une institutionalisation du racisme.
12:29 Écoutez, il y a beaucoup d'écrits, il y a des gens qui ont compris,
12:31 qui ont fait des études, qui ont participé à la police
12:35 et qui ont été dans les effectifs, et qui écrivent,
12:37 et c'est assez documenté.
12:38 Encore une fois, il ne s'agit pas de mettre tous les policiers dans le même panier.
12:42 C'est de dire qu'on a, oui, un problème, à mon avis systémique dans la police,
12:45 qu'il faut régler par une autre organisation.
12:47 Adrien Quatennens, toujours à Marseille, hier,
12:49 Emmanuel Macron évoquait beaucoup de sujets,
12:51 beaucoup de sujets, y compris internationaux,
12:53 notamment sur l'Ukraine.
12:55 Et quand vous, vous parlez de la paix, de négociation sur ce sujet,
12:59 la majorité vous répond, comme hier, d'ailleurs, à ce micro,
13:02 Valérie Ayé, tête de liste Renaissance,
13:04 elle vous répond "Esprit minouquoi, renoncement, soumission, rédition".
13:08 Que répondez-vous à cela ?
13:09 D'abord, il faudrait que ces gens-là prennent quelques cours d'histoire
13:12 sur les différences, y compris entre les conditions
13:15 dans lesquelles la guerre de 14-8, celle de 39-45 se sont menées.
13:18 Mais au-delà de ça, qu'ils aillent jusqu'au bout de leur démarche
13:21 et qu'ils disent quelle est leur proposition.
13:23 C'est quoi ? C'est d'aller faire la guerre, d'aller jusqu'à Moscou
13:26 et d'engager la France dans une guerre nucléaire
13:28 avec une autre puissance nucléaire ?
13:30 Tout cela n'est pas raisonnable.
13:32 Tout le monde sait que la solution à ce conflit
13:34 sera une solution diplomatique tôt ou tard.
13:37 Et que la France doit pouvoir intervenir en ce sens.
13:40 Il existe des organismes internationaux
13:42 qui permettent ce genre de discussion.
13:45 Par exemple, l'OSCE. Voilà ce qu'il faudrait faire.
13:48 C'est véritablement prendre l'initiative diplomatique.
13:51 On ne voit pas aujourd'hui que l'escalade guerrière
13:53 va pouvoir nous mener où que ce soit.
13:55 Il a été question également de Gaza.
13:58 Et d'ailleurs, à ce sujet, il y a eu une habitante
14:00 qui a interpellé le président et qui lui a reproché
14:02 un deux poids deux mesures. Autrement dit, d'être très ferme
14:04 vis-à-vis de Poutine et puis d'être, j'allais dire,
14:08 plus, en tout cas, estime-t-elle, plus laxiste vis-à-vis de Netanyahou.
14:11 Est-ce que vous reprenez à votre compte cette comparaison ?
14:13 C'est le moins qu'on puisse dire.
14:15 Les mêmes qui revendiquent le droit international
14:19 pour les Ukrainiens à juste raison
14:21 et des sanctions pour Vladimir Poutine à juste raison
14:24 sont très timorés quand il s'agit de défendre les Palestiniens
14:28 et de réclamer des sanctions contre le gouvernement de M. Netanyahou, évidemment.
14:31 Et depuis que la Cour de justice internationale...
14:35 J'entends, il y a le langage des petits polémistes de plateau télé,
14:40 mais il y a aussi le langage du droit international.
14:42 Depuis que la Cour de justice internationale a statué sur le fait
14:45 qu'il y avait à Gaza un risque génocidaire,
14:47 cette décision n'est pas juste un effet d'annonce.
14:50 Elle oblige les signataires de la Convention contre le génocide.
14:53 Donc la France doit agir.
14:55 Emmanuel Macron était relativement absent du débat hier
15:00 lorsqu'il a été interpellé très justement par cette femme qu'on a vue très triste.
15:03 Qu'attend Emmanuel Macron pour poser un acte fort ?
15:06 La reconnaissance de l'État de Palestine.
15:08 Qu'attend Emmanuel Macron pour imposer des sanctions à Israël ?
15:10 Par exemple, vous savez, Senator Brooke,
15:12 que la plupart des armes qui se retournent contre les civils à Gaza,
15:15 y compris des armes françaises, il faut un embargo sur les armes.
15:19 Ce qui est en train de se produire à Gaza...
15:21 Un embargo sur les armes ?
15:22 Oui, il ne faut plus livrer d'armes.
15:24 Il ne faut plus que la France livre d'armes à Israël
15:27 parce que ces armes se retournent contre les civils.
15:30 En quatre mois, 31 700 civils tués.
15:33 Plus de 13 000 enfants, Senator Brooke.
15:36 C'est plus en quatre mois qu'en quatre ans de conflits à travers le monde entier.
15:40 Voilà la réalité aujourd'hui.
15:41 Et il serait bon qu'on vienne s'en rappeler
15:43 parce que pour le moment, ce qu'on a surtout vu parmi les politiques
15:46 et les responsables publics en France,
15:48 c'est un soutien inconditionnel à une puissance
15:50 qui aujourd'hui clairement est en train de pratiquer une forme de génocide.
15:53 Beaucoup condamnent ce qui se passe et la situation à Gaza
15:56 tout en réaffirmant aussi et en rappelant ce qui s'est passé le 7 octobre
16:00 et en dénonçant clairement les attaques terrorisées à Gaza.
16:02 Mais c'est une évidence que ce qui s'est produit le 7 octobre
16:05 et nous avons d'ailleurs été les premiers à condamner les actions du Hamas...
16:08 Mais pas les plus clairs, en reconnaissant-le.
16:09 Bah, je ne crois pas.
16:10 Non, mais attendez.
16:12 Si vous avez quelque chose à redire de précis...
16:14 Non, non, c'était simple.
16:15 Jean-Luc Mélenchon a été le premier responsable politique...
16:17 Le Hamas n'est pas considéré comme une organisation terroriste,
16:19 mais vous connaissez le débat qui dure depuis...
16:20 Alors, son mode opératoire est terroriste, c'est indéniable.
16:23 Et nous l'avons toujours dit, nous l'avons dénoncé.
16:25 En revanche, en effet, du point de vue du droit international,
16:28 pas de la langue qui fait plaisir sur les plateaux de télé,
16:30 le Hamas en tant que tel n'est pas reconnu comme une organisation terroriste.
16:34 Vos collègues de l'AFP, par exemple, que vous n'allez pas suspecter de je ne sais quoi,
16:38 ne qualifient pas le Hamas d'organisation terroriste.
16:40 Non, mais c'est un débat.
16:41 Non, non, on peut non pas suspecter, mais interroger
16:43 quand un média ou un politique ne qualifie pas une organisation terroriste de terroriste.
16:47 Alors, attendez, on va faire un peu de droit, juste un instant, du coup, si vous le voulez bien.
16:51 Regardez.
16:52 Vous ne connaissez peut-être pas ces résolutions de l'ONU.
16:55 Résolution des Nations Unies, numéro 2708.
16:58 Elle reconnaît la légitimité de la lutte qui mène les peuples coloniaux
17:01 et les peuples sous domination étrangère pour l'exercice de leurs droits à l'autodétermination
17:05 et à l'indépendance par tous les moyens nécessaires dont ils disposent.
17:09 C'est l'ONU, Mme Abrouk.
17:10 Et elle dit également, réaffirme la légitimité de la lutte des peuples
17:13 pour se libérer de la domination coloniale et étrangère.
17:16 Y compris par...
17:17 Quand il y a des massacres par une organisation terroriste...
17:19 Attendez, attendez, Mme Abrouk, moi je parle la langue du droit international.
17:24 Est-ce que je suis en train de vous dire, ça pèse peut-être moins pour vous que ces news et radio J,
17:28 mais ça s'appelle les Nations Unies, d'accord ?
17:30 Et les Nations Unies reconnaissent cette légitimité.
17:33 Pour autant, évidemment, Mme Abrouk, évidemment, le mode opératoire du Hamas le 7 octobre,
17:38 lui, tombe sous le coup de la loi,
17:40 et ce sont des actes qui ne sont pas acceptables,
17:42 qui sont des crimes de guerre, qui sont des actes terroristes,
17:44 et ça nous n'avons pas de difficulté à le dire.
17:46 Merci Adrien Quatennens, on est arrivé au bout...
17:48 On n'a pas du tout le temps de parler des élections européennes.
17:50 Mais Manon Brice sera notre invitée au grand rendez-vous.
17:52 Permettez-moi juste de dire un seul mot, alors pour conclure.
17:54 Si vous avez voté pour Jean-Luc Mélenchon en 2022 ou pour la NUPES en juin 2022,
17:58 refaites-le le 9 juin prochain en votant pour la liste conduite par Manon Brice.
18:02 Merci d'avoir été notre invité, je vous dis à bientôt Adrien Quatennens.
18:04 A bientôt, merci.