• il y a 9 mois
La commission électorale russe salue ce lundi le score "record" de Vladimir Poutine, réélu sans surprise et avec plus de 87% des suffrages. Six ans de plus au pouvoir, donc. Ce nouveau mandat est scruté à l'international, et pas seulement au sujet de l'Ukraine. Pour en parler, le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU.
Regardez L'invité de RTL Midi du 18 mars 2024 avec Agnès Bonfillon et Eric Brunet.

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00:10 La chaîne de télévision russe qui annonce la victoire de Vladimir Poutine alors que la commission électorale russe, salue elle aujourd'hui, son score record.
00:20 Plus de 87% des suffrages. Vladimir Poutine réélu sans surprise pour six années de plus au pouvoir. Bonjour Nicolas Burnan.
00:28 Bonjour.
00:29 Vous êtes l'envoyé spécial de RTL en Russie. Un nouveau mandat, mais pourquoi ? Qu'est-ce que le président a promis au peuple russe lors de son discours hier soir ?
00:37 Pas grand chose. Il s'est d'abord contenté de saluer les électeurs pour leur soutien lors de ce scrutin sans meeting, sans opposition et sans programme.
00:45 Au final, ce qui compte c'est le score de la réélection de Vladimir Poutine, souris, Galia, croisée devant le Kremlin.
00:52 J'ai suivi les résultats à la télévision.
00:55 Est-ce que c'est un score de dictateur ?
00:57 Mais non, ce n'est pas une dictature. On pouvait dire cela dans les années 90, lorsque l'on vivait en Union soviétique.
01:03 Mais aujourd'hui, le peuple russe soutient démocratiquement Poutine. Et c'est pour cela que notre pays est très très fort.
01:09 Pas un mot sur l'inflation, l'augmentation des prix, le manque de main d'œuvre ou l'économie.
01:15 Le président russe a déjà promis des milliards de roubles d'allègements fiscaux ou d'investissement dans les infrastructures publiques.
01:21 Roman dirige une petite entreprise de distribution de courriers.
01:25 Il faut qu'ils soutiennent le rouble, car actuellement le dollar et l'euro sont bas.
01:30 J'ai déjà une petite entreprise, j'ai déjà reçu des subventions lorsque j'ai commencé de la part du gouvernement.
01:36 Il faut continuer à le faire pour que nous puissions encore développer notre économie.
01:40 En chef de guerre, il a en revanche répété que les objectifs de l'opération spéciale militaire en Ukraine seront accomplis.
01:49 Daniel a 20 ans, il est prêt à aller se battre pour le président.
01:53 Je n'ai pas peur d'être mobilisé. S'il faut y aller, j'irai.
01:58 Je ne suis pas spécialiste, mais pour l'instant ça va.
02:01 L'armée russe a suffisamment d'hommes en Ukraine.
02:04 C'est le destin, si je dois être blessé ou tué, c'est mon pays, je suis patriote.
02:10 Vladimir Poutine reste le maître absolu du Kremlin jusqu'en 2030,
02:15 avec la possibilité d'un mandat supplémentaire de 6 ans grâce à une modification sur mesure de la Constitution.
02:22 Merci Nicolas Burdan, direct de Moscou pour RTL.
02:25 Et ce nouveau mandat, bien sûr, il sera scruté de très près par la communauté internationale
02:30 et pas seulement à cause de la situation en Ukraine.
02:32 Bonjour Dominique Trinquant.
02:34 Bonjour.
02:35 Vous êtes général, ancien chef de la mission militaire française auprès des Nations Unies.
02:38 6 ans de plus, donc, avec Vladimir Poutine à la tête de la Russie.
02:42 Faut-il s'attendre à voir de nouveaux fronts s'ouvrir ?
02:45 Écoutez, oui, je pense qu'il y a deux fronts qui vont s'ouvrir.
02:50 Un front intérieur dans lequel le président Poutine va renforcer son pouvoir.
02:55 Il installe le pays dans la guerre, ce qui lui permet de tenir avec une poigne de fer tout le monde,
03:00 y compris d'éliminer l'opposition s'il y en a encore.
03:05 Ça, c'est le premier front.
03:07 Le deuxième front, c'est que je pense que, fort de cette position,
03:11 et pour maintenir son pays dans la guerre, il doit monter des fronts extérieurs.
03:17 C'est-à-dire qu'au-delà de l'Ukraine, il y a des points qui peuvent l'intéresser,
03:21 en particulier en Afrique, au Moyen-Orient, mais aussi sur les frontières de l'Europe,
03:26 avec l'enclave de Kaliningrad ou la Transnistrie à côté de la Moldavie,
03:32 qui peuvent être des points sur lesquels la Russie peut essayer de déstabiliser l'Europe.
03:37 Le grand débat du moment, c'est est-ce que finalement,
03:41 Poutine s'en prend aux marches de la Russie, comme on dit en géopolitique,
03:45 c'est-à-dire aux pays qui sont limitrophes avec la Russie, pour sécuriser ses frontières,
03:50 ou est-ce qu'il a vraiment des ambitions impérialistes qui pourraient le conduire,
03:54 un jour, à attaquer un pays de l'Europe ou un pays de l'OTAN ?
03:57 C'est quand même une question à laquelle il est difficile de répondre, Dominique Tracan.
04:01 C'est-à-dire que, comme vous le savez, la Russie n'a pas de frontières,
04:05 c'est le président Poutine lui-même qui le dit.
04:07 En revanche, s'attaquer à l'OTAN, c'est difficile.
04:10 Et donc, je ne crois pas à une attaque frontale.
04:12 D'abord, il faudrait déjà que l'Ukraine soit vaincue, ce qui n'est pas le cas.
04:16 Depuis deux ans, elle n'a pas réussi.
04:18 Mais en revanche, des attaques ce qu'on appelle asymétriques,
04:22 je veux parler en particulier de Kaliningrad, qui est au cœur de l'Europe,
04:26 entre la Lituanie et la Pologne, et qui offre une possibilité d'action déstabilisatrice
04:31 dans laquelle il pourrait chercher à prouver que l'Europe n'est pas aussi forte qu'elle le prétend.
04:36 La Transnistrie également, aux portes de la Moldavie.
04:40 Il y a d'ailleurs eu des incidents assez étranges qui se sont passés hier en Transnistrie.
04:46 Et comme vous le savez, la Transnistrie demande l'aide de la Russie.
04:50 C'est un peu ce qu'avait fait le Donbass aussi.
04:52 Donc, je crois plutôt à des actions marginales comme ça, que des attaques de front,
04:57 parce que, évidemment, le président Poutine ne peut se permettre une attaque contre l'OTAN.
05:01 La situation en Ukraine, vous l'avez évoquée d'un mot,
05:05 mais à quel encourage Vladimir Poutine a continué dans cette voie-là ?
05:09 Ou est-ce qu'au contraire, après plus de deux ans de guerre,
05:13 ce conflit a montré aussi les limites de l'armée de la puissance russe ?
05:17 Oui, elle a montré la limite de la puissance russe, puisqu'elle n'a pas atteint ses objectifs.
05:22 Mais aujourd'hui, il a en quelque sorte un blanc-seing pour continuer ses attaques.
05:27 Et ses attaques, on le voit bien quand on regarde la carte du front,
05:30 ce sont des grignotages sur la frontière du Donbass,
05:33 et en particulier de Louens et de Donetsk,
05:38 où en fait la Russie veut atteindre les objectifs déclarés il y a déjà un an et demi
05:43 par le président Poutine, qui avait déclaré qu'il allait annexer ces oblastes.
05:47 Les deux autres, Zaporizhia et Kersten, ça me paraît plus difficile.
05:51 Mais pour les premiers, il cherche à montrer que finalement,
05:54 ce qu'il a dit il y a un an et demi, se réalisait.
05:57 Et un autre sujet, c'est que Poutine a maintenant un blanc-seing à cette élection.
06:00 87% lui va peut-être le libérer, ça il faudrait le redouter.
06:04 Et puis surtout, il travaille la société russe au corps, depuis des années et des années.
06:08 Une société russe qui est ultra patriote, nationaliste,
06:12 beaucoup de citoyens sont des vattes en guerre,
06:15 parlent de la suprématie de la Russie, le plus grand pays du monde.
06:19 Peut-être que ça va déclencher encore plus de violence tout ça.
06:23 Alors, tout ça, ça renforce la propagande du président Poutine
06:30 sur cette force de la Russie.
06:32 Et je crois qu'à un certain moment, il faut arriver à faire comprendre
06:36 que d'abord, la Russie n'a été forte, du moins Poutine n'a été forte que par nos faiblesses.
06:41 Donc, lui montrer que nous sommes forts, nous aussi.
06:44 Et vis-à-vis de la population russe, il y a une opération de communication
06:50 extrêmement difficile à faire, pour leur montrer que finalement,
06:55 s'il y a tant de pays qui veulent rejoindre l'Europe, c'est qu'il y a du bon en Europe.
06:59 Et que la liberté et la démocratie, c'est quelque chose qui est plutôt souhaitable.
07:04 Merci beaucoup, Général Dominique Trinquant.
07:07 Je rappelle que vous êtes ancien chef de la mission militaire française auprès des Nations Unies.
07:11 Dans un instant, l'argent, l'argent de poche,
07:13 comment apprendre aux enfants à gérer leur argent ?
07:15 On en parle tout de suite.
07:16 SELINE LANDREAU, ÉRIC BRUNET
07:18 RTL midi
07:21 et de la vie.

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