Emmanuel Macron au théâtre hier soir

Europe 1

ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Chaque matin dans son édito, iVincent Trémolet de Villers, revient sur l'actualité politique du jour. Ce vendredi 15 mars, il revient sur l'allocution théâtrale d'Emmanuel Macron sur l'Ukraine du 14 mars. Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00 7h-9h, Europe 1 Matin

00:02 L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Vincent Trémolet de Villers.

00:06 Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour Attos.

00:09 Vincent, hier soir Emmanuel Macron était l'invité de TF1 et France 2 pour exposer aux français sa vision de la situation en Ukraine.

00:15 Intervention empreinte de gravité,

00:18 habité d'un grand souci de pédagogie.

00:20 Également le président, Vincent, vous a-t-il convaincu ?

00:23 Si j'ai bien compris la pensée complexe d'Emmanuel Macron, il s'agissait de nous expliquer que nous n'avions pas compris

00:28 ce qu'il avait dit sur l'envoi de trop au sol en Ukraine,

00:31 et que d'ailleurs il n'avait rien dit de tel, et qu'il était volontairement flou, mais que compte tenu de la situation

00:37 il avait raison de l'avoir dit, et que d'ailleurs il pourrait encore le dire.

00:40 Il a cherché à se montrer churchilien et à renvoyer ceux qui en doutent dans les bras de Daladier et de Chamberlain.

00:47 En fait c'est le même roulement de tambour depuis dix jours, et si l'on s'en tient à la politique intérieure,

00:52 Emmanuel Macron persiste dans sa stratégie fondée sur la peur, l'effet drapeau, et la poutinisation

00:58 de Marine Le Pen. Cela fait deux semaines, Dimitri, que la politique tourne autour de cela, et je ne voudrais pas

01:03 transformer cet exercice éditorial en tour de manège, donc ce matin je vous propose un pas de côté.

01:08 Je voudrais essayer de comprendre pourquoi un président qui avait fait du silence la condition de l'autorité, qui avait à juste titre

01:16 critiqué la présidence bavarde de François Hollande, a décidé de parler partout,

01:21 toujours et tout le temps. - Il faut dire qu'à chaque fois qu'il parle,

01:25 Emmanuel Macron fait de grosses audiences, ça veut quand même dire qu'il intéresse les Français. - Il est président de la République et il aborde des

01:31 questions d'une extrême gravité, une épidémie mondiale, une guerre.

01:33 Il est logique et même rassurant que les Français l'écoutent pour savoir à quelle crise ils vont devoir faire face.

01:38 Mais au-delà des allocutions indispensables, il y en a tellement qui sont accessoires.

01:43 Je ne crois donc pas être le seul Français à m'interroger sur ce phénomène du Macron-Rama.

01:48 L'écrivain François Seureau, il y a quelques jours, a même plaidé pour un carême républicain, c'est-à-dire une forme de jeu de médias

01:55 médiatiques d'assaises commémoratives pour ceux qui en abuseraient. On peut croire qu'il pensait Emmanuel Macron. - Comment expliquez-vous cette omniprésence présidentielle, Vincent ?

02:03 - Le macronisme, a dit un jour Jérôme Jaffray, c'est une pyramide qui tient sur la pointe.

02:07 Cela ne repose que sur un seul homme, Emmanuel Macron. Il y a donc une logique politique évidente à cette omniprésence.

02:13 La société médiatique ensuite est insatiable, il faut donc la nourrir, c'est une autre explication évidente.

02:18 Mais il y a d'autres causes. Un jour, un ministre qui sortait d'un conseil des ministres, qui avait largement débordé, m'avait confié au sujet

02:25 du chef de l'état. Ça le rassure de s'entendre parler, ça l'inquiète quand il doit se taire.

02:30 Et je repense là, à la conférence de presse du mois de janvier, vous vous souvenez ?

02:34 Emmanuel Macron avait demandé, je voulais guimer, que le théâtre devienne un passage obligé à l'école, parce que cela donne confiance.

02:41 Le théâtre, c'est une passion pour Emmanuel Macron, et c'est peut-être cela la clé. En sept ans de présidence,

02:47 le chef de l'état aura enfilé tous les costumes, joué tous les rôles, arpenté tous les décors.

02:52 Le théâtre, c'est un texte, c'est un comédien, c'est un public et c'est un décor. Et à travers ce carré magique,

02:58 vous pouvez faire une rétrospective de la présidence actuelle, comme Tintin est au Tibet ou Martine est à la plage.

03:04 Vous avez Macron devant un hôpital de campagne pendant le Covid, sur le tarmac pendant la guerre d'Ukraine.

03:09 Il aura aussi épuisé tous les formats, le grand débat jusqu'au bout de la nuit, les allocutions, les hommages et les commémorations.

03:15 Et puis, au centre du motif,

03:18 le président bravache qui vient de me chercher, le président ému qui ralentit le rythme et fait trembler la bouche,

03:23 le président confiant qui rejoue le grand oral de l'ENA, le président grave qui voudrait avoir des accents tchurchilien,

03:30 le comédien qui pointe sous le président, c'est peut-être ça le secret du macronisme.

03:35 L'édito politique sur Europe 1, merci Vincent Trémolet de Villers-Array.

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