• il y a 7 mois
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Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce mercredi, il s'intéresse à la campagne des élections européennes qui tourne finalement autour d'un éventuel face à face entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
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Transcription
00:00 - Les Dix Hauts politiques sur Europe avec Le Figaro, bonjour Vincent Trébolet de Villers.
00:04 - Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:06 - Vincent, ce matin vous souhaitez exprimer votre ras-le-bol et vous faire,
00:10 vous m'avez dit ça juste avant d'entrer dans le studio,
00:12 le porte-voix des français que l'on n'entend pas.
00:14 Mais quel est le motif de votre colère ?
00:16 - Macron-Le Pen, Le Pen-Macron, Bardella-Attal, Attal-Bardella,
00:20 la politique réduite à un duel stérile et prévisible, la campagne électorale
00:25 limitée aux matchs entre le plus grand nombre de selfies et la meilleure punchline.
00:29 L'enfermement de la vie civique dans un entre-deux-tours qui n'en finit pas
00:33 où les uns crient au retour du fascisme et les autres à la revanche du peuple.
00:37 Cela fait près d'une semaine que l'on spécule sur un possible débat
00:41 entre le président de la République et Marine Le Pen.
00:43 Mais à quel titre ? C'est une élection présidentielle ?
00:46 C'est un référendum sur le pouvoir en place ?
00:48 Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont-ils tête de liste ?
00:51 Alors on me dira qu'ils représentent les deux grandes forces politiques en France.
00:54 Je répondrais que c'est deux forces.
00:55 Au premier tour de l'élection de 2022, cela fait 50,9% des suffrages.
01:00 Cela veut dire que l'autre moitié des Français ne se sent pas représentée par ces deux figures.
01:05 Pourquoi priver ces citoyens d'une vraie campagne européenne ?
01:08 Pourquoi la gauche radicale, les sociodémocrates, la droite libérale, la droite conservatrice
01:13 seraient-ils sommés de choisir un camp entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen,
01:17 entre Gabriel Attal et Jordan Bardella ?
01:19 - Mais Vincent, on pourra vous dire que ce sont les Français qui ont installé ce duel et personne d'autre.
01:23 - L'élection présidentielle, c'est indiscutable.
01:25 Mais si l'on regarde les sondages des élections européennes, c'est beaucoup moins évident.
01:29 Jordan Bardella est loin devant.
01:31 Mais l'écart entre Valérie Ayé et Raphaël Glucksmann est dans la marge d'erreur.
01:34 Pourquoi le candidat socialiste est-il exclu du duel ?
01:37 Et si l'on regarde le Parlement européen, la configuration médiapolitique de notre campagne
01:42 n'a absolument aucun sens.
01:44 À Bruxelles, c'est le clivage gauche-droite qui structure la politique.
01:48 Le Parlement européen, ce sont aussi des rapports de force
01:50 qui contredisent tout ce que l'on vit chez nous.
01:52 Jordan Bardella peut faire un score gigantesque à Paris.
01:55 Il sera isolé à Bruxelles, puisque le groupe idée auquel il appartient est exclu du jeu.
01:59 Valérie Ayé, dont le parti est au pouvoir, devrait rejoindre un groupe minoritaire.
02:03 En revanche, François-Xavier Bellamy, à qui l'on prête aujourd'hui un score modeste,
02:06 peut peser fortement sur le PPE, la force pivot du Parlement.
02:09 Et même chose pour Marion Maréchal, qui rejoindrait le groupe des conservateurs,
02:13 mené par Giorgia Meloni et courtisé par Ursula von der Leyen.
02:16 C'est ce Parlement qui va voter sur des sujets aussi graves que la fin de l'unanimité pour les 27,
02:21 ou le maintien ou non de l'interdiction à la vente des voitures thermiques en 2035.
02:25 Mais apparemment tout cela est moins intéressant que l'épisode 72 du débat Macron-Le Pen.
02:29 - Mais qu'on le veuille ou non, Vincent, la politique c'est aussi un spectacle.
02:33 - Et vous croyez que c'est des débats lancés comme des défis,
02:35 cette forme cravatée de la battle entre Booba et Carice, ça passionne les foules ?
02:39 On est plutôt dans du mauvais Guy Debord, l'inoubliable auteur de la Société du spectacle.
02:44 Je vous rappelle, Dimitris qui écrivait Debord,
02:46 "Le spectacle préfère l'image à la chose, la représentation à la réalité,
02:51 l'apparence à l'être. Ce qui est sacré pour lui ce n'est que l'illusion.
02:55 Mais ce qui est profane c'est la vérité.
02:57 L'abstention, la fatigue démocratique montrent que le spectacle intéresse de moins en moins.
03:02 Et la politique, elle, ressemble de plus en plus à un train qui roule à toute vitesse,
03:05 sans chauffeur et sans destination.
03:08 Par sa suractivité médiatique, Emmanuel Macron alimente cette fébrilité
03:11 et finalement ouvre un boulevard à la force qu'il dit vouloir combattre celle de Marine Le Pen.
03:16 Et le problème est que le RN dans cette élection a pour seule proposition d'arrêter le train.
03:21 Le RN nous dit "ce scrutin c'est stop ou encore pour le pouvoir en place".
03:25 Mais ce ne sont pas des mi-termes, c'est une élection européenne.
03:29 Le 9 juin ne stopera rien en France et les électeurs qui croyaient l'inverse
03:33 découvriront le lendemain qu'ils ont encore été trompés.
03:36 L'édito politique sur Europe 1, merci Vincent Trémolet de Villers.

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