Vendredi 16 février à 18h30 : Cours de cinéma par Myriam Mellouli, docteure en études cinématographiques.
Qu’apporte le regard féminin au film de boxe ? Explorons l’histoire du cinéma à la rencontre de la fidèle compagne du boxeur ou de l’incarnation féminine de la virilité et voyons pourquoi les films de boxe conjugués au féminin constituent une révolution à l’écran.
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Court métrageTranscription
00:00:00 Bonjour à tous, bonjour à toutes, bonjour à tous, le sujet qui nous intéresse toutes
00:00:13 et tous aujourd'hui est le film de boxe et il se trouve que je suis une chercheuse,
00:00:18 comme l'a très bien dit Anne, sur le film de boxe. Cette affirmation paraît être de
00:00:24 l'ordre du constat, un fait et pourtant cela est loin d'avoir été une évidence pour
00:00:29 moi et je pense que ce n'est pas un hasard si ma thèse s'intitule "Le film de boxe,
00:00:35 le combat d'un genre". Voilà pourquoi j'ai choisi aujourd'hui l'angle du regard, car
00:00:41 parler du regard et de ce qu'il implique m'a paru important dans cette sélection
00:00:45 "Fair Play". Je tiens d'ailleurs à remercier Anne de m'avoir conviée au forum des images
00:00:56 et il faut savoir que la notion de "Fair Play" rentre en ligne de compte dans la question
00:01:02 du regard. Alors, est-ce qu'on est "Fair Play" dans le monde de la recherche sur le
00:01:06 film de sport, notamment sur le film de boxe ? Ma réponse sera ambivalente, vous le verrez
00:01:13 tout au long du cours, elle est à l'image du genre même du film de boxe. En effet,
00:01:19 si l'on choisit l'approche du regard dans le film de boxe, c'est parce que celui-ci
00:01:23 est porteur d'une idéologie conservatrice dans bien des cas, toutefois dans sa réappropriation,
00:01:31 il peut être source de réinventions, d'idées nouvelles. Avant toute chose, d'un point
00:01:38 de vue conceptuel, je me suis inspirée pour ce cours de l'ouvrage d'Iris Bray, "Le
00:01:44 regard féminin, la révolution à l'écran". Elle y adopte une approche phénoménologique,
00:01:50 elle y développe à la suite de Laura Mulvey qui théorisa dans une approche psychanalytique
00:01:56 le "male gaze", donc le regard masculin au cinéma. Laura Mulvey développe les caractéristiques
00:02:05 de ce qu'on appelle le "female gaze", soit le regard féminin. L'approche féminine
00:02:12 de la boxe, en effet, réinvente et reconstitue, reconfigure les codes et l'esthétique du
00:02:19 film de boxe. En effet, selon Iris Bray elle-même, le regard est porteur d'une esthétique,
00:02:25 d'une esthétique autre selon le genre, mais pas que, c'est surtout selon l'approche.
00:02:31 D'ailleurs, quand elle mentionne le filmage insistant sur les fesses de femmes dans "Make
00:02:37 to my love" de Kanto Uno, réalisé et sorti en salle en 2017, la critique de cinéma
00:02:48 explique la nécessité de réfléchir sur le "male gaze" théorisé par Laura Mulvey
00:02:53 donc, étant donné que celui-ci se situe au sein du plaisir cinématographique traditionnel.
00:03:00 Alors, quel est le rapport, vous allez me dire, entre le "male gaze" et le film de
00:03:06 boxe ? Eh bien, tout simplement, parce que c'est généralement un genre cinématographique
00:03:13 qui est réalisé par des hommes à destination d'un public masculin. Donc, je reprends
00:03:17 les mots d'Iris Bray, je la cite donc, "interroger le "male gaze" d'un film, c'est réfléchir
00:03:24 à la manière dont un ou une cinéaste met en scène le corps féminin et imaginaire
00:03:29 lié aux femmes. Ce n'est donc pas s'opposer au désir d'un cinéaste de filmer des femmes
00:03:33 comme des culs, elle parle du film d'Abdel Latif Kichiche, mais interroger la façon
00:03:37 dont ces culs sont filmés et ce qui résulte du regard que porte le ou la cinéaste sur
00:03:42 les êtres. L'utilisation de ce terme ne sert qu'à questionner l'esthétique d'un
00:03:46 film, non pas à le censurer". Et ça c'est vraiment très important dans l'étude du
00:03:51 film de boxe en général, il ne s'agit pas de dire qu'un film de boxe doit être censuré
00:03:57 parce qu'il porte une certaine idéologie, simplement il s'agit de le noter, de l'indiquer.
00:04:01 Je continue sur les mots d'Iris Bray "Où s'oppose la caméra ? Quel cadre est utilisé ? Quel
00:04:10 mouvement est opéré ? Quel sens induit la mise en scène ? Comment se crée le plaisir
00:04:14 du spectateur ? Le regard d'une cinéaste ou d'un cinéaste est-il genré ? La question
00:04:20 du "male gaze" n'est pas un questionnement sociologique sur une oeuvre, c'est l'analyse
00:04:23 d'une esthétique. Alors cette question justement de la différence entre l'approche sociologique
00:04:33 et l'approche phénoménologique, elle pose question dans le film de boxe parce qu'on
00:04:38 ne peut pas extraire le film de boxe de son contexte social. D'ailleurs dans l'exercice
00:04:44 de style du film de boxe, qui est donc comme on l'a dit, historiquement typiquement masculin,
00:04:49 le regard féminin constitue un écart esthétique. Je reprends ici les termes d'Hans Robert
00:04:56 Jaws sur son esthétique de la réception. Et le film de boxe conjugué au féminin donc,
00:05:05 qui plus est quand le film est réalisé par une femme, peut considérablement s'éloigner
00:05:11 de l'horizon d'attente du film de boxe traditionnel tel qu'on connaît aujourd'hui, certes avec
00:05:20 les Rocky qui reste un modèle encore très fort aujourd'hui, mais aussi celui du film
00:05:26 noir où l'ambivalence morale prédomine. Ainsi, il est important pour nous de considérer
00:05:36 davantage la subjectivité dans ce cours, il s'agit moins de parler du film de boxe
00:05:42 dans son entièreté, parce que comme vous pouvez le voir, les limites chronologiques
00:05:49 de ma thèse sont très très larges. Les premiers films de boxe ont été filmés dans les studios
00:05:56 d'Edison dans les années 1890 et encore aujourd'hui de nombreux films de boxe sont produits. Donc
00:06:05 Iris Bray parle de la subjectivité et c'est cet angle là qui est important. Et il est
00:06:09 aussi important pour nous de noter que la subjectivité féminine dans le film de boxe
00:06:18 ne peut aussi être portée par des hommes. Et c'est pour ça que pour le premier extrait
00:06:22 que nous allons diffuser, j'ai choisi de diffuser "Boxing Gym" de Frédéric Weisman.
00:06:28 Donc Frédéric Weisman est un documentariste qui en fait utilise ce qu'on appelle la fiction
00:06:35 réaliste et il permet justement de donner un regard, une subjectivité aussi à ces
00:06:43 femmes boxeuses, à ces femmes filmées. Nous allons donc regarder l'extrait de "Boxing Gym".
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00:08:41 Comme vous avez pu le voir dans cet extrait, la caméra se situe aux côtés des boxeuses,
00:08:47 qu'elles soient des boxeuses plutôt confirmées ou des apprenties boxeuses. On a vu au début
00:08:53 la petite fille qui regardait une autre boxeuse s'entraîner. Il y a aussi le rapport au
00:08:58 son et au rythme qui est très important. La caméra de Frederico Weissmann tout au long
00:09:05 du documentaire de boxe fait une sorte de pot à pot avec non seulement le corps des boxeurs
00:09:11 mais aussi avec le rythme pugilistique et ça c'est très intéressant à ce niveau concernant
00:09:16 la subjectivité qu'elle soit féminine ou autre. Dans ce sens là, le regard féminin
00:09:23 est en quelque sorte reconstitué. Le regard et aussi la voix car dans le film de Frédérico
00:09:30 Weissmann, la voix de tous les boxeurs et boxeuses est écoutée et entendue. D'ailleurs
00:09:37 ce qui est intéressant dans l'exercice de style finalement du film de boxe, c'est qu'en
00:09:44 fait on peut vraiment se le réapproprier. Dans le cas de Frédérico Weissmann, il use
00:09:52 et reconfigure en quelque sorte l'approche sociologique qui est très forte et qui est
00:09:58 très liée au film de boxe qui est celle de l'observation participante. Donc l'observation
00:10:07 participante c'est finalement faire de la boxe et ensuite prendre des notes et tirer
00:10:15 des analyses de cette participation et de ce double statut de sociologue et de pratiquant
00:10:24 de la boxe. Ici, Frédérico Weissmann par sa caméra qui est plus un double qu'un miroir,
00:10:32 de façon très intéressante, parce que si vous avez pu remarquer qu'en fait il y a
00:10:38 beaucoup de plans où on voit la boxeuse de dos ou les boxeurs de dos, comme si la caméra
00:10:44 doublait finalement le regard de la boxeuse ou du boxeur. Donc quelque part il y a une
00:10:51 participation observante qui est très forte chez Frédérico Weissmann, il crée une fiction
00:10:56 réaliste grâce à son regard au montage tout en étant au plus près de ses sujets de documentaire.
00:11:02 D'ailleurs les femmes dans le documentaire de Frédérico Weissmann et surtout leur discours
00:11:07 sont un témoignage d'existence non pas à part mais avec les autres, dont les hommes
00:11:12 qui sont en majorité dans la salle de boxe, dont le réalisateur filme le quotidien. En
00:11:17 cela, il y a deux plans qui sont très intéressants dans le film, l'un qui ouvre littéralement
00:11:22 le film, une statue de femme boxeuse qui est dans une matière un peu délabrée ici, qui
00:11:29 est un peu fragile et ensuite on a à la fin du film de boxe l'un des derniers plans, c'est
00:11:38 celui d'une femme filmant un combat de boxe. Finalement c'est elle qui se réapproprie
00:11:43 le regard et qui filme elle-même aussi un combat de boxe. Il marque finalement ce passage
00:11:50 de la possibilité de l'idée de la femme boxeuse à son incarnation. Encore plus d'ailleurs
00:11:56 que son incarnation, cette focalisation sur le regard derrière la caméra sous-entend
00:12:01 la subjectivité, la position de la femme comme sujet de film de boxe à part entière.
00:12:07 D'ailleurs ce regard féminin porté sur la boxe, à votre avis est-ce qu'il est nouveau
00:12:13 dans la salle, rapidement ? Non, il n'est pas nouveau, effectivement, mais il est davantage
00:12:21 mis en avant aujourd'hui, il est davantage médiatisé, on va dire les choses comme ça.
00:12:28 En effet le témoignage des premières spectatrices des images de boxe témoigne d'un regard déjà
00:12:33 porté sur la boxe et ce notamment à l'occasion de la Corbett Festivus Fight qui fut en 1897
00:12:39 le premier long métrage de l'histoire du cinéma. Dans une étude très riche de l'historien
00:12:46 du cinéma, Dane Schreiber, ce dernier cherche à attirer, pour l'historien, les premiers
00:12:55 combats de boxe, cherche à attirer la spectatrice, la spectatrice féminin, c'est un peu tautologique
00:13:02 ce que je dis, afin d'atteindre une respectabilité bourgeoise. En effet la présence des femmes
00:13:07 indiquait une certaine classe sociale et une certaine respectabilité bourgeoise à l'époque
00:13:16 où la réputation de la boxe n'était pas très bonne car associée au monde des paris
00:13:23 et à une classe ouvrière qui était méprisée. Donc les distributeurs du film de boxe instaurent
00:13:31 des matinées de projection destinées aux femmes que des croque-niqueuses relatent dans
00:13:38 les journaux, elles relatent les combats dans les journaux et comme l'indique l'illustration
00:13:43 que je vous mets là, il y a justement une dichotomie, une ambivalence aussi dans le
00:13:49 statut de la femme qui montre déjà qu'il y a une complexité du statut de spectatrice.
00:13:56 Donc la matinée girl est le stéréotype de la groupie, c'est une femme ciblataire
00:14:02 qui apprécie la mise en scène de cette violence masculine et Alice Eriks qui est une de ces
00:14:09 journalistes vient contrecarrer cette affirmation, cette généralisation sur le statut de la
00:14:14 femme dans le film de boxe, elle affirme un désintérêt pour la boxe chez les Sanfranciscaines
00:14:20 parce qu'il faut savoir que le Sanfranciscain James J. Corbett était défait, donc finalement
00:14:27 elle redonne une individualité à la femme qui va voir un combat de boxe et en même
00:14:35 temps elle replace aussi la spectatrice dans son contexte social et d'autres affiliations
00:14:43 communautaires, tout simplement au San Francisco. Et le compte-rendu d'Alice Eriks met à mal
00:14:49 le stéréotype de la femme passionnée de cinéma et vivant dans ses fantasmes. D'ailleurs
00:14:54 l'une des premières images de boxe, comme dirait Diane Schreiber, le terme image de
00:14:58 boxe n'est pas de moi, il met en scène les Gordon Sisters qui pratiquent la boxe scientifique
00:15:03 comme elle l'affirme même si disons qu'à l'époque dans les années 1890, pendant
00:15:09 très longtemps d'ailleurs, elles font davantage figure d'exception, voire de freak pour reprendre
00:15:16 le titre du film de Todd Browning. Donc on va regarder ensemble l'extrait de la version
00:15:22 colorisée des Gordon Sisters boxing.
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00:16:59 Bon, comme vous le voyez là, on est encore loin de la subjectivité féminine, les boxeuses
00:17:06 ici font davantage partie finalement du décor, il y a des éléments décoratifs et pourtant
00:17:13 c'est dans les tout premiers films d'Edison, le combat de boxe est l'un des meilleurs mais
00:17:22 dans la mise en scène il y a vraiment cet élément de décoration autant dans le vêtement,
00:17:28 dans l'aspect vestimentaire que dans le décor et cet aspect esthétique ressort davantage
00:17:38 ici que dans d'autres combats où il est davantage question de performance. Et d'ailleurs
00:17:45 avant d'évoquer ces questions de performance, je voudrais avec vous interroger les limites
00:17:51 du regard et l'ambivalence du regard dans le film de boxe. Et ce film finalement dans
00:17:58 la représentation de ces boxeuses finalement reste androcentré, toujours est-il que le
00:18:03 film de boxe et donc par extension le cinéma a permis de réfléchir ce regard féminin
00:18:09 sur l'individu masculin et ce dès les débuts comme on l'a vu avec les journalistes.
00:18:15 Toutefois, elles sont davantage visionnées et destinées à un spectateur masculin hétérosexuel,
00:18:22 elles font appel au désir charnel grâce à une mise en scène d'hommes qui sont finalement
00:18:29 en petites tenues. Et comme on le sait dès les débuts du cinéma, il y avait des courts
00:18:39 films, des films très courts qui en fait mettaient davantage en scène des femmes,
00:18:45 notamment des femmes en petites tenues et on pouvait les regarder grâce à un œilleton.
00:18:50 Seulement, grâce à la boxe, le sujet masculin exhibe également son corps et l'expose
00:18:57 au désir du spectateur et de la spectatrice. Selon Diane Schreiber, toujours lui, il y
00:19:03 a une tension dans le regard dès les débuts du film de boxe, des images de boxe qui étaient
00:19:08 donc destinées à cet œilleton et les rounds étaient d'ailleurs très fructueux dans
00:19:13 ce sens-là parce qu'on voulait absolument connaître la suite du combat tout simplement.
00:19:18 Et donc pour lui, je cite "L'argument émis pour le cinéma hollywoodien classique a souvent
00:19:25 été appliqué aussi bien au cinéma dit primitif que le cinéma a été construit sur un spectateur
00:19:31 masculin heuristique avec des femmes pour objet du regard. Compte tenu de l'esthétique voyeuriste
00:19:35 du peep show, spectacle vu par la lorgnette, de beaucoup de sujets de films primitifs,
00:19:40 fiquidance, des actes de déshabillement, cette idéation tient". Mais ensuite il rajoute
00:19:46 et nuance ce propos en évoquant le film de boxe. Mais avec le boxeur masculin, spécifiquement
00:19:52 avec l'exhibitionniste Corbett, comme le sujet de l'écran et la spectatrice féminine,
00:19:57 comme la regardeuse, sa dynamique a changé. Même si les combats étaient essentiellement
00:20:03 divertissements masculins, les femmes y trouvaient du plaisir de temps à autre. Si certaines
00:20:08 femmes firent du physique de Corbett l'objet de leur regard, elles peuvent avoir apprécié
00:20:12 d'autres mises en scène également. Donc on pourrait s'arrêter à cette dichotomie
00:20:17 corps masculin, regard féminin. Or la binarité du regard n'est pas si simple à établir
00:20:23 dans le cas du film de boxe. D'ailleurs le tout premier court métrage de Stanley Kubrick
00:20:28 qui est donc son premier film, le premier film de Stanley Kubrick est un film de boxe,
00:20:33 témoigne de la complexité du regard du réalisateur sur le boxeur masculin. Il va au-delà de
00:20:40 la complicité masculine et il va au-delà aussi du bro code qui émane dans la plupart
00:20:50 du temps dans les films de boxe conjugués au masculin, après les années 50. En effet,
00:20:55 dans ce film documentaire qui est donc une adaptation de son propre roman photo publié
00:21:01 dans Look Magazine, il s'attarde sur des moments très sensuels comme l'application
00:21:06 d'huile. Il y a donc une certaine forme d'homo-érotisme dans le regard masculin de
00:21:11 ce film de boxe. Pour information, l'homo-érotisme n'implique pas nécessairement une attirance
00:21:16 sexuelle mais une tension et au cinéma elle se trouve dans le regard. Il faut savoir
00:21:21 que Stanley Kubrick a déjà photographié des boxeurs dans le plus simple appareil pour
00:21:25 Look Magazine comme Rocky Gradiano dont nous voyons le corps ici sculpté sous la douche.
00:21:30 Je vous invite à regarder l'extrait de Day of the Fight et vous verrez par vous-même.
00:21:39 Bobby James est le homme que nous allons battre dans une heure. Walter n'a jamais vu lui avant,
00:21:47 mais quand la lutte sera terminée, ils vont s'entendre beaucoup. Bobby a été dans le
00:21:53 ring avec de nombreux des meilleurs de la classe et n'a jamais été compté. C'est
00:21:58 quelque chose à penser. À un moment comme celui-ci, c'est presque comme si les frères
00:22:05 allaient dans le ring ensemble. La période est une chose étrange. Quand vous en avez
00:22:13 un peu et que vous voulez que ça dure, elle s'écoule dans tous les sens et vous ne savez
00:22:18 jamais où elle est partie. 24 ans sont un temps long, mais en quelque sorte, ça
00:22:24 s'est passé assez rapidement pour un couple de garçons. C'est seulement quand vous
00:22:28 voulez que l'heure aille, comme maintenant, que la période a un moyen de vous regarder
00:22:32 dans le visage, car elle ne se déplace pas. Mais il n'y a pas grand-chose à dire
00:22:37 maintenant avant que l'événement principal commence et que tout soit ici à la fin.
00:22:42 Lorsque Walter se prépare à sortir de l'arène et les 3000 personnes qui sont là-bas,
00:22:52 Walter devient lentement un autre homme. C'est le homme qui ne peut pas perdre,
00:22:57 qui ne doit pas perdre. Les mouvements du bras et des doigts de Walter sont différents
00:23:03 de ce qu'ils étaient il y a une heure. Ils sont des personnes nouvelles, des personnes
00:23:08 de l'arène. Le Walter Cartier que le public va voir à l'extérieur dans 15 minutes.
00:23:26 Il reste quelques instants. Il peut presque entendre le commissaire venir à l'intérieur
00:23:31 pour l'appeler.
00:23:34 Le commissaire arrive.
00:23:36 Le commissaire arrive.
00:23:38 Le commissaire arrive.
00:23:40 Le commissaire arrive.
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00:27:11 Le film de Boxe
00:27:14 Pour moi, il était vraiment important de montrer cet extrait
00:27:17 pour deux raisons, bien sûr pour la question du regard, et j'y reviens,
00:27:20 mais aussi pour évoquer la filiation générique dans le film de Boxe.
00:27:26 En effet, le film de Boxe, tout d'abord, il a vraiment été présent
00:27:31 de plus en plus avec le film de Gangster dans les années 30.
00:27:35 Et ensuite, il y a eu du film avec Afré Bogart, vous verrez plus tard.
00:27:42 Et ensuite, il y a eu le film noir.
00:27:45 Et dans ce film documentaire, il met en lumière tous ces codes
00:27:50 avec lesquels il joue et qu'il transgresse allègrement.
00:27:53 Et au-delà de l'ambivalence morale, il y a cette question de l'ambivalence
00:27:57 du regard qui est vraiment intéressante.
00:28:00 Et même si avec la figure du jumeau, le regard homo-érotique est clairement
00:28:06 très crypté, il est presque impossible de nier ici l'auto-érotisme de l'extrait.
00:28:13 En effet, à d'autres moments, il y a le symbole du miroir,
00:28:18 cet effet miroir aussi avec son frère jumeau.
00:28:22 Dans cet extrait, il est flagrant.
00:28:24 Et regarder finalement un film de Boxe en tant qu'homme,
00:28:28 est-ce que ce n'est finalement pas un rite de soi à soi,
00:28:31 un passage de garçon à homme ?
00:28:33 D'ailleurs, on peut reprendre les termes de Joyce Carol Oates
00:28:37 qui explique que la boxe est un monde d'hommes fondé sur une virilité sanctifiée.
00:28:42 Je la cite, "le champion du monde de poids lourd est l'homme le plus dangereux du monde,
00:28:47 le plus craint, le plus viril.
00:28:49 La boxe est une activité purement masculine qui se déploie dans un monde purement masculin.
00:28:54 La boxe est pour les hommes à propos des hommes.
00:28:56 La boxe, c'est les hommes.
00:28:58 Une célébration de la religion perdue de la masculinité,
00:29:01 d'autant plus que stricte qu'elle est perdue.
00:29:04 Dans cet univers, une sorte de force associée à l'intelligence et à des talents sans cesse développés
00:29:10 détermine la masculinité.
00:29:12 Tout comme un boxeur est son corps,
00:29:17 la masculinité d'un homme est l'usage qu'il fait de son corps."
00:29:21 Cette citation est intéressante dans le sens où regarder un film de Boxe,
00:29:26 finalement, est-ce que ce ne serait pas se regarder grandir en tant qu'homme,
00:29:30 que ce soit psychiquement ou physiquement.
00:29:33 Parce qu'il est notable dans les films de Boxe,
00:29:38 dans les processus de production et de médiatisation,
00:29:41 d'insister sur l'importance de la transformation physique.
00:29:45 Et c'est pour ça que le corps est vraiment dans le viseur du film de Boxe.
00:29:51 En effet, dans cette approche par le regard, la question du corps est primordiale.
00:29:57 S'il y a bien quelque chose sur lequel est porté le regard dans le film de Boxe, c'est le corps.
00:30:01 D'ailleurs, il est possible d'établir un parallèle entre le film de Boxe et le film pornographique.
00:30:07 Dès le départ, le corps du boxeur est au centre de l'attention
00:30:11 du fait du mode de visionnage à travers un œilleton et de la mise en jeu de leur chair dans des combats réels.
00:30:17 Dans le premier film de Boxe, l'efficacité cinématographique se fonde sur la mise en scène du corps.
00:30:23 Le film de Boxe fait partie de ce genre de corps.
00:30:26 Cette hypothèse ne vient pas de nulle part.
00:30:34 Elle est venue suite à la lecture d'un article de Linda Williams qui évoque les genres du corps.
00:30:41 Selon la description de Linda Williams, les genres du corps se caractérisent par une expression sensorielle et/ou émotionnelle forte du corps.
00:30:52 Traditionnellement féminine au cinéma, cette expression corporelle se conjugue au masculin dans le film de Boxe.
00:30:59 Elle se singularise par la prédominance du sujet masculin comme objet de représentation et de désir.
00:31:06 Progressivement, le corps du boxeur, majoritairement masculin,
00:31:10 fait l'objet d'interprétations cinématographiques poussées dans le court-métrage et le long-métrage.
00:31:16 Le film de Boxe se situe dans cet aspect sensationnel, dans ce monde d'hyperspectacle.
00:31:31 Vous aurez certainement vu Rocky, où la présence du désir masculin pour le corps masculin peut être auto-centrée.
00:31:43 Rien ne vaut un extrait de Rocky pour montrer cette présence du corps même en dehors des extraits de combat.
00:31:54 On regarde l'extrait de Rocky.
00:31:57 [Rocky]
00:32:00 [Rocky]
00:32:04 [Rocky]
00:32:08 [Rocky]
00:32:11 [Rocky]
00:32:15 [Rocky]
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00:47:32 [Musique]
00:47:35 Alors nous avions évoqué plutôt un rite de passage de garçons à hommes.
00:47:45 Ici dans ce film de Karine Kusama, on voit bien que sa transformation
00:47:51 et son passage de jeune femme à femme, il est flagrant dans le sens où
00:48:00 elle a tendance à mieux se connaître tout au long du film grâce à la boxe.
00:48:05 Elle essaie de réparer comme elle peut, dans les limites du possible,
00:48:10 son histoire et son passé douloureux, ses blessures traumatiques.
00:48:15 Et cette question justement du passage de la jeune femme à la...
00:48:20 de la fille à la femme est très fort dans le film de boxe conjugué au film l'un,
00:48:28 la réalisatrice est une femme. Le film par exemple que vous allez voir peut-être
00:48:35 à la suite Million Dollar Baby, dans ce film il est peut-être regrettable
00:48:41 que le passage de la fille à la femme ne soit pas fait. D'ailleurs jusqu'au bout
00:48:48 et sur son lit de mort Clint Eastwood, donc Frank Hidden, dit à Maggie Fitzgerald
00:48:57 qui est joué par Hilary Swank, "Mawkushal" qui est... je le prononce certainement mal
00:49:02 mais c'est pas grave, dit à Maggie "tu es ma fille" donc elle reste vraiment
00:49:11 dans ce statut de fille et le film Million Dollar Baby est davantage un film
00:49:15 de manager qu'un film sur une boxeuse et un film conjugué au féminin.
00:49:20 Car comme on l'a dit plus tôt, un film conjugué au féminin n'est pas
00:49:24 nécessairement un film réalisé par une femme, ce qui ouvre la porte des films
00:49:29 de boxe et permet de décloisonner les genres dans la création cinématographique.
00:49:34 Et comme vous avez pu le voir ici, c'est vraiment intéressant de voir comment
00:49:40 la question de la présence féminine sur l'écran du film de boxe est associée
00:49:48 non seulement à son mouvement pugilistique mais aussi à un discours qui est fort,
00:49:53 qui est présent et qui ne s'excuse pas. Le personnage de Diana Guzman est très
00:49:58 direct, voire directif et sa parole accompagne ses coups.
00:50:04 Et dans ce sens là, il est vraiment intéressant de noter les évolutions
00:50:09 sociales qui sont en fait reflétées dans ces films à partir des années 2000.
00:50:19 En revanche, dans la question du regard et dans la question de la performance du regard,
00:50:26 il est intéressant de noter des parallèles qui peuvent être faits entre le statut de
00:50:32 performeur de l'individu, aujourd'hui notamment à travers les réseaux sociaux.
00:50:41 Aujourd'hui, par exemple, de plus en plus de sportifs et de sportives se mettent en
00:50:48 scène dans leurs combats, dans leurs difficultés, dans leurs entraînements.
00:50:54 Aujourd'hui, cette porte ouverte avec le discours est aussi réappropriée par des femmes.
00:51:03 D'ailleurs, Mario Piredu a évoqué justement cette question de la culture de masse
00:51:13 et de la consommation. Aujourd'hui, ces questions de sexualisation des corps,
00:51:20 elle est de plus en plus ambivalente et ambiguë. Dans ce film là notamment,
00:51:26 on voit bien qu'il est possible de déconnecter l'aspect charnel, l'aspect corporel,
00:51:32 de l'aspect sensuel et sexuel. D'ailleurs, ça nous permet d'avoir,
00:51:42 de rappeler justement l'évolution du film de boxe dans sa consommation.
00:51:49 En effet, si dans un premier temps les films de boxe étaient surtout vus pour
00:51:56 la performance des pugilistes qui étaient réelles et parfois jouaient des combats
00:52:03 et ils étaient fakes tout simplement, il y avait ce qu'on appelle des fake fight films,
00:52:09 il y avait de plus en plus avec le film de gangster puis le film noir,
00:52:14 cette présence féminine qui était en fait le réceptacle des angoisses du boxeur.
00:52:22 Et c'est ce que nous allons voir d'ailleurs avec "Nous avons gagné ce soir".
00:52:28 On va passer l'extrait.
00:52:33 [Bruits de bataille]
00:52:53 [Musique]
00:53:21 [Bruits de bataille]
00:53:46 [Cris]
00:53:52 [Musique]
00:54:21 [Bruits de bataille]
00:54:50 [Musique]
00:55:19 [Bruits de bataille]
00:55:31 Alors pour remettre le contexte de cet extrait, Julie Thompson n'a pas souhaité
00:55:38 assister au combat de son mari Bill Stoker, parce qu'elle ne pouvait pas
00:55:46 simplement supporter la vue de ce combat et de cet acharnement sur le corps de son mari.
00:55:50 Donc cette question du corps, même si le corps n'est pas présent ici,
00:55:54 il est présent partout dans son esprit, dans son espace psychique.
00:56:00 D'ailleurs, j'ai évoqué la question de la consommation et de la performance
00:56:06 et vous allez me dire "quel est le rapport avec le regard ?"
00:56:10 Et bien justement, le regard qui est porté sur la boxe est un regard finalement
00:56:16 du consommateur, notamment aujourd'hui.
00:56:22 D'ailleurs je voulais citer Laura Kipnis qui parle du corps exhibé dans le film de boxe,
00:56:31 dans le blockbuster en général et dans le film porno.
00:56:37 Et ici, elle affirme que la pornographie nous prend aux tripes,
00:56:41 toutes les réactions que l'on peut avoir, du dégoût à l'excitation passant par l'indignation
00:56:46 et le titillement, ne sont que des variantes du corps à corps intense, viscéral,
00:56:50 avec ce que, dans ce cas là, le film de boxe a à nous dire.
00:56:55 Et donc le film de boxe reflète cet espace psychique et culturel qui est très fort,
00:57:06 qui est très fort dans les Etats-Unis et dans le cadre de ma thèse,
00:57:09 j'avais justement retracé cette histoire du corps de façon assez claire.
00:57:16 Le film de boxe nous permet justement d'en avoir plusieurs aperçus.
00:57:20 En effet, il y a d'abord le corps brut des retransmissions sportives,
00:57:24 ensuite il y a le corps plastique du burlesque et du film d'animation,
00:57:27 parce qu'il y a eu des films d'animation de boxe.
00:57:31 Il y a bien entendu le corps moite et angoissé du film noir,
00:57:36 il y a aussi le film Body and Soul, qui est aussi très important dans notre filmographie,
00:57:42 il y a le corps souffrant du film sportif, nous avons cet aspect assez sacrificiel
00:57:47 qui fait référence aussi à la montée en puissance de Mohamed Ali,
00:57:51 il y a le corps sanglant et expressionniste du film d'auteur, de fiction ou de documentaire,
00:58:00 et toutes ces expressions sont autant d'expressions de la virilité
00:58:06 interprétées donc au début majoritairement aux masculins.
00:58:11 Mais il faut savoir, comme on l'a vu avec Girl Fight,
00:58:14 il a été progressivement conjugué aux féminins,
00:58:19 Jacques Albert Stamm d'ailleurs théorise la virilité aux féminins,
00:58:28 en anglais "female masculinity",
00:58:30 et dans ce cadre là, le film de boxe conjugué aux féminins
00:58:40 peut aussi transposer cette virilité aux féminins.
00:58:44 Alors parfois elle se négocie cette virilité aux féminins,
00:58:48 notamment dans le cadre de la narration cinématographique,
00:58:55 il y a donc à travers le regard, et c'est l'angle de ce cours,
00:58:59 une filiation très forte à l'écran qui se fait grâce au regard,
00:59:06 elle peut se faire grâce au regard du réalisateur,
00:59:10 mais aussi grâce au regard des personnes qui sont en quelque sorte les acolytes de la bouxeuse,
00:59:19 et la question aussi de l'acolyte féminine du boxeur
00:59:25 permet aussi de renégocier la représentation de l'acteur féminin,
00:59:32 de l'actrice féminine à l'écran.
00:59:35 Donc tout d'abord il y a ce qu'on appelle une filiation masculine dysfonctionnelle,
00:59:40 donc il y a plusieurs filiations qui, notamment avec le manager,
00:59:44 se construisent dans le film de boxe,
00:59:47 mais qui ont un regard plus ou moins symétrique.
00:59:49 Il y a donc en premier lieu la filiation masculine dysfonctionnelle,
00:59:53 la question de la représentation de la boxeuse de cinéma s'est surtout posée depuis les années 2000,
00:59:58 notamment avec le blockbuster de Clint Eastwood, Million Dollar Baby.
01:00:01 Compte tenu de la diffusion à la suite de ce cours, je ne vous en dirai pas plus,
01:00:06 mais il est important de noter que Maggie est absente de plus de la moitié du film,
01:00:11 et que sa présence n'a de sens que dans le statut, comme je l'ai dit plus tôt,
01:00:16 de la filiation de Franck Hidden.
01:00:17 Il y a un autre exemple qui nous vient de l'industrie bollywoodienne,
01:00:22 qui est Marie Comme.
01:00:24 Marie Comme est une boxeuse du nord-est de l'Inde,
01:00:28 mais elle est jouée par Priyanka Champra,
01:00:31 et donc il y a une négociation, disons, du regard.
01:00:35 On va passer l'extrait de Marie Comme, qui est donc une chanson.
01:00:41 (Musique)
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01:04:34 Donc là on voit clairement qu'il y a quand même une manifestation de la virilité au féminin.
01:04:41 Mais je dirais que dans le cas de Marie Comme, c'est une manifestation conditionnelle.
01:04:48 Quelles sont les conditions ?
01:04:51 Nous avons Priyanka Chopra qui est issue de la majorité ethnique du pays hindi.
01:04:59 Ensuite, les standards de beauté qui sont très forts aussi dans l'industrie bollywoodienne.
01:05:04 Il est important de rappeler que Priyanka Chopra est Miss Universe.
01:05:08 Il y a aussi des standards en termes idéologiques.
01:05:13 En effet, Omoun Koumar qui est le réalisateur du film, a indiqué qu'il voulait faire son Mother India,
01:05:25 l'un des films les plus importants du cinéma indien.
01:05:30 Il y a une association du statut de la femme forte au statut de mère.
01:05:36 La question de l'affiliation ici, à plusieurs niveaux, est dysfonctionnelle.
01:05:41 Le statut de la femme ici est fort et associé au statut de mère.
01:05:46 Un moment, le manager lui dit qu'une femme est deux fois plus forte quand elle donne un enfant.
01:05:52 La force de la boxeuse est intrinsèquement liée à sa maternité et à la nation.
01:05:58 D'ailleurs, Salam India, je suis à tes pieds.
01:06:01 Inde, je suis à tes pieds. Le message est assez clair.
01:06:05 Selon Faiza Hirji, qui est une chercheuse sur le sujet,
01:06:09 elle a écrit un article qui s'intitule "Indian Girl Rising".
01:06:13 Est-ce que c'est vraiment une femme indienne qui monte en puissance ?
01:06:19 Il dit, je la cite, "Marie Comme se termine par un long focus sur le drapeau et l'hymne indien,
01:06:23 alors que Marie pleure de gratitude pour sa victoire sportive et le rétablissement de son jeune fils.
01:06:28 Un clin d'œil non trop subtil à la façon dont la maternité et la nation sont inextricablement liées,
01:06:34 tout en passant sous silence le racisme et la marginalisation dont sont victimes les Indiens du nord-est du pays."
01:06:42 Ces clins d'œil non trop subtils, comme dirait Faiza Hirji, sont très présents dans le film.
01:06:52 À un autre moment, Marie Comme affirme que se peindre les ongles est un droit de naissance pour chaque femme.
01:06:58 Bien sûr, c'était humoristique, mais ces clins d'œil sont assez présents dans tout le film.
01:07:05 Et le choix même de l'actrice, comme on l'a dit, était problématique pour la boxeuse elle-même.
01:07:11 Elle était très heureuse qu'elle soit représentée, mais Marie Comme a regretté le ton trop mélodramatique du film
01:07:21 et le manque de représentation de sa communauté Métail, située au nord-est du pays.
01:07:34 La boxe féminine, même si elle est incarnée par la boxe scientifique au début du XIXe siècle, par la boxe scientifique des Golden Sisters,
01:07:47 il y a aussi, et nous l'avons vu avec Adriane, une présence féminine dans le film de boxe.
01:07:56 Elle est aussi, à travers des actrices qui ont une certaine présence, comme Betty Davis dans Kid Gallad de Michael Curtis.
01:08:08 C'est un film de gangsters de 1937.
01:08:11 Cette femme, aux côtés du boxeur Ward Gunsbury, est en charge de la situation, comme vous pourrez le voir dans cet extrait de Kid Gallad.
01:08:21 Je suis désolé. Je ne suis pas en bonne compagnie.
01:08:25 C'est bon, tu as besoin de repos.
01:08:27 Oui. J'ai été dans un genre de désespoir depuis que je suis rentré dans la pluie.
01:08:32 - Il est soudain. - Il s'est mis à la place.
01:08:35 - L'air devient cool et frais, n'est-ce pas ? - Il vaut mieux que tu te remplisses de ça.
01:08:41 De maintenant, tu vas vivre sur une diète de cigare, de fumée et de fumée de gymnase.
01:08:46 - Tu n'aimes pas trop le jeu de bataille, n'est-ce pas ? - J'en avais l'habitude.
01:08:49 - Tu n'en aimes pas ? - Je me sens bien.
01:08:52 Je devrais vraiment être en colère. Tu étais une sensation, n'est-ce pas ?
01:08:56 Je ne me sentais pas comme ça.
01:08:58 Chaque fois que je me suis fait un coup de poing, je pensais que je allais perdre mes dents.
01:09:02 J'espérais finir sans me faire tirer. C'était mon dernier combat.
01:09:07 Que penses-tu maintenant ?
01:09:09 Je vais peut-être gagner de l'argent.
01:09:12 - Je ne vais pas aimer les gens. - Tu as raison.
01:09:17 Tout le monde veut être championne, n'est-ce pas ?
01:09:19 Bien sûr. Je suppose que oui.
01:09:22 Même moi, j'ai voulu être une seule fois.
01:09:25 Je voulais aller à New York danser et chanter.
01:09:28 J'ai donc fini par me faire une cabaret de Bronx.
01:09:31 Où est le Bronx ?
01:09:33 Sur la 42e rue, c'est à l'entrée de la ville.
01:09:37 Je ne vois pas pourquoi ils ne seraient pas fous de toi.
01:09:43 Tu es très belle, tu as beaucoup de charme.
01:09:46 Je crois que j'ai choisi la mauvaise chanson.
01:09:48 Je voudrais que tu chantes pour moi, Mme Phillips.
01:09:51 Ne m'appelle pas Mme Phillips, ça me fait sentir vieille.
01:09:54 Je suis Louise.
01:09:56 - Tu n'es pas plus vieille que moi. - Ne sois pas si drôle.
01:09:59 Pourquoi tu n'as pas le nom de Fluff ?
01:10:04 Je suppose que ça ne te va pas.
01:10:08 Je n'ai pas entendu ça depuis longtemps.
01:10:13 Je ne sais pas.
01:10:14 Je vais me coucher aussi.
01:10:25 Que penses-tu, petit ?
01:10:42 Je ne sais pas.
01:10:43 Ils vont tous parler de toi, peut-être.
01:10:46 Ça te donne une impression.
01:10:49 Ça arrive quand ils oublient de toi.
01:10:52 Voici les gars.
01:11:01 Vous deux, dormez ensemble.
01:11:03 Morgan.
01:11:07 Comment as-tu réussi ici ?
01:11:11 Après la fête, tu devrais rentrer à ton hôtel.
01:11:14 - Tu as signé avec Donati ? - Non.
01:11:18 Je veux parler de business avec toi.
01:11:21 - Non, tu vas le laisser. - Ne t'en fais pas.
01:11:24 Si tu sais ce qui est bon pour toi, tu signes avec moi.
01:11:27 Je ne me battrai pas pour personne mais Donati.
01:11:29 - Tue-le. - Allez.
01:11:31 Je dis tue-le !
01:11:33 Allez, reviens.
01:11:35 Ne t'en fais pas, viens.
01:11:41 En avant, Robert.
01:11:42 Pour trois ans, je t'ai gardé à l'aise avec ce type.
01:11:50 - Maintenant, tu le fais. - Je suis désolé.
01:11:53 Je ne t'ai pas dit de le prendre.
01:11:55 Maintenant, le monde va te chercher.
01:11:58 - Qu'allons-nous faire ? - On doit le sortir.
01:12:01 - Où ? - N'importe où, jusqu'à ce que Nick...
01:12:04 Que se passe-t-il à la ferme de Mme Donati ?
01:12:08 Il est fou avec sa mère et sa soeur ?
01:12:10 Nick serait en colère si un combattant venait.
01:12:13 - Sa soeur est encore à la ferme. - Elle est là ?
01:12:16 Oui. En plus, Nick ne se moque pas de Mme Donati...
01:12:19 ...en rencontrant un autre agriculteur comme le garçon.
01:12:22 Il y a beaucoup d'exercice et de nourriture.
01:12:25 - Tu le prends. - D'accord.
01:12:27 - Grand central driver. - OK.
01:12:29 Tu vois le monde.
01:12:31 Cette ferme me semble bien. Tu viens ?
01:12:36 Je n'ai jamais rencontré sa mère. Je vais rester ici et prendre soin de lui.
01:12:40 D'accord.
01:12:42 Dans "Killed Galad", la figure de Fluff, Louise,
01:12:46 elle est vraiment décisive, dans le sens où à chaque fois
01:12:51 que Ward se rend quelque part, elle est souvent à l'origine
01:12:55 ou du moins dans le processus de réflexion de son nom déjà.
01:13:01 "Killed Galad" a voulu appeler ainsi,
01:13:07 en l'honneur d'un chevalier de la table ronde,
01:13:12 le plus vaillant.
01:13:14 Si elle est à l'origine de la création de son nom,
01:13:18 elle est aussi à l'origine de toute l'intrigue du film
01:13:22 et aussi de la survie du boxeur.
01:13:24 Dans ce sens-là, il est vraiment important de noter
01:13:29 que le film de boxe, certes, ne se conjugue pas au féminin
01:13:34 depuis ses débuts, mais la présence de certaines figures féminines
01:13:40 acolytes est vraiment à mettre en lumière
01:13:43 et également pour saisir l'évolution des représentations sociales
01:13:48 des femmes dans le rapport homme-femme traditionnel
01:13:59 qui se concentrerait de façon caricaturale dans le film de boxe,
01:14:03 dans une dynamique de protection ou totale ou d'opposition.
01:14:08 C'est pour ça qu'il était important pour moi de montrer cet extrait-là,
01:14:14 notamment aussi pour contrecarrer les propos de Ledger Gridden
01:14:19 qui est un chercheur qui a fait une étude assez étendue
01:14:23 sur le sujet du film de boxe,
01:14:25 qui montrait la présence de la femme sur le ring
01:14:32 comme un négatif de la crise de la masculinité.
01:14:35 Dans mon étude, j'ai préféré prendre un angle inverse
01:14:40 qui a permetté de mettre l'aspect "l'apport des femmes dans le film de boxe"
01:14:48 tout autant que l'apport des boxeurs dans le film de boxe.
01:14:54 Ainsi, il est important de noter la réinvention au féminin du film de boxe.
01:15:04 En effet, nous n'allons pas nécessairement diffuser "La Révolution au bout des gants"
01:15:10 qui est un documentaire de Cynthia Lauvergeon,
01:15:13 mais je vais vous en dire quelques mots.
01:15:15 Le documentaire de Cynthia Lauvergeon met en scène Nelcy Torres qui boxe sur Scuben
01:15:23 et elle filme ce documentaire dans un moment où la boxe est interdite à Cuba.
01:15:30 Elle dit donc à Félix Savon qu'elle rencontre à un moment,
01:15:38 elle lui dit "que pensez-vous de la boxe féminine ?"
01:15:41 et commence à complètement détruire la boxe féminine devant elle.
01:15:44 Il y a vraiment une chute des idoles masculines
01:15:49 et l'importance de la réinvention des codes du film de boxe
01:15:54 pour les réadapter au regard féminin, à la subjectivité féminine.
01:16:00 C'est pour cela que je vais finir ce cours-là,
01:16:06 en vous montrant l'importance de la représentation et de la visibilité
01:16:11 dans le film de boxe conjugué au féminin,
01:16:17 avec "Float Like a Butterfly"
01:16:19 pour montrer que le regard du réalisateur et de la réalisatrice
01:16:24 est situé dans un contexte sociologique.
01:16:28 L'aspect phénoménologique d'Iris Bray est important.
01:16:32 On peut avoir une esthétique liée à l'approche féminine,
01:16:36 mais il faut également prendre en compte l'aspect social
01:16:40 et les conditions d'expression de réalisation des réalisatrices,
01:16:46 mais aussi s'attarder sur l'approche intersectionnelle.
01:16:49 Dans le cas de "Float Like a Butterfly",
01:16:52 il s'agit d'une apprentie boxeuse évoluant dans un milieu social marginalisé,
01:16:56 celui des "Travelers" d'Irlande, une communauté gitane.
01:17:00 Son combat pour boxer en tant que femme se superpose à son combat pour sa communauté.
01:17:05 C'est la voix de sa mère, une filiation féminine maternelle,
01:17:09 qui la pousse à gagner le combat pour sa communauté.
01:17:12 La filiation féminine est donc maternelle.
01:17:15 Elle est très forte dans le film réalisé par Carmel Winters.
01:17:18 Je vous laisse regarder l'extrait de "Float Like a Butterfly".
01:17:24 Michael, laisse-la se battre.
01:17:27 Laisse-la faire ce que tu es née pour faire.
01:17:31 Hey !
01:17:45 Tu as des gants pour ça ?
01:17:48 J'ai des gants pour mon fils pour qu'il ne se moque pas de ses fils.
01:17:52 Pour qu'il ne se moque pas de ses putains de mains.
01:17:54 Pour l'amour de Dieu !
01:18:02 Qu'est-ce qui lui est arrivé ?
01:18:04 Notre Francis est de retour. Il va y avoir des morts bleues.
01:18:06 Qu'est-ce qui lui est arrivé ?
01:18:08 "Float Like a Butterfly"
01:18:12 "Float Like a Butterfly"
01:18:18 "Float Like a Butterfly"
01:18:23 "Float Like a Butterfly"
01:18:51 "Float Like a Butterfly"
01:18:56 Mon frère !
01:19:13 Mon frère !
01:19:14 Mon frère !
01:19:21 Bien joué, Francis !
01:19:25 Mets tes mains dessus, Francis !
01:19:28 Allez !
01:19:30 Bien joué, Francis !
01:19:32 Bien joué !
01:19:33 Il va se faire mal, mon frère !
01:19:37 Il va se faire mal, mon frère !
01:19:41 Allez, Francis !
01:19:42 Va t'en, mon frère !
01:19:43 Allez, mon frère !
01:19:45 Un, deux !
01:19:46 Allez, Francis !
01:19:48 Bien joué, Francis !
01:19:51 Allez, Francis !
01:19:53 Francis !
01:20:01 Allez, mon frère !
01:20:11 Arrête-toi !
01:20:12 Arrête-toi, sale imbécile !
01:20:14 Viens, ma chérie.
01:20:18 Ce n'est pas ton problème.
01:20:21 Maman a raison, Francis.
01:20:24 Tourne l'autre bouche.
01:20:25 Il n'est pas vrai qu'il soit comme lui.
01:20:26 Combien de bouches doit une personne tourner ?
01:20:28 Regarde-la.
01:20:30 Jésus, la mère de Dieu te protège.
01:20:33 Prends-la, mon fils.
01:20:34 Avant que ce ne soit trop tard.
01:20:36 Arrête-la.
01:20:37 Ne le fais pas.
01:20:43 Elle va te faire mal si tu ne la fais pas.
01:20:45 Est-ce vrai ?
01:20:48 Est-ce votre idée de loi et d'ordre ?
01:20:53 Tu as un enfant, tu l'obtiens.
01:20:55 Tu es un indiscrète.
01:20:57 Un lié.
01:21:00 Tu es pire que les animaux.
01:21:02 Ce n'est pas assez pour toi ?
01:21:03 Tu as tué sa mère ?
01:21:05 Le seul bon tueur est un tueur mort.
01:21:08 Mort !
01:21:09 Allez, Francis !
01:21:12 Encore !
01:21:13 Sors de là, mon fils !
01:21:34 Francis !
01:21:35 Tu es le petit champion de ta mère, n'est-ce pas ?
01:21:40 Montre-le !
01:21:42 Montre-le !
01:21:43 Seuls, Francis.
01:21:50 Maintenant, garde ta tête.
01:21:52 Seuls.
01:21:55 Montre-le !
01:21:56 Montre-le !
01:21:58 Ne laisse personne t'envoyer.
01:22:02 Mon fils, le champion du monde !
01:22:05 Qui est le plus grand ?
01:22:07 Francis !
01:22:08 Qui est le plus grand ?
01:22:09 Regarde-moi, maman ! Je suis le plus grand !
01:22:12 Je sais, Francis.
01:22:13 Laisse-le s'en sortir.
01:22:17 Je suis le plus grand.
01:22:19 Je sais, Francis.
01:22:20 Laisse-le s'en sortir.
01:22:24 Je sais, Francis.
01:22:25 Laisse-le s'en sortir.
01:22:29 Je sais, Francis.
01:22:30 Laisse-le s'en sortir.
01:22:33 Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit.
01:22:57 Cinq, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix.
01:23:00 Ouais !
01:23:01 Bien fait ! Plus de pouvoir pour toi, Francis !
01:23:04 Je l'ai eu en paix.
01:23:06 Elle a fait ça, tu sais.
01:23:08 J'ai été un peu déçu.
01:23:10 Mais si j'étais moi-même, je ne t'aurais pas fait de mal.
01:23:13 C'est vrai, fils ?
01:23:14 Tu es un fou, un fou.
01:23:18 Reste avec moi.
01:23:22 Viens, mon petit.
01:23:23 Ton père ne sait plus ce qui est bon pour lui.
01:23:25 Reste avec moi !
01:23:26 Je l'ai eu ! Je t'ai montré que j'étais le plus grand.
01:23:29 Et tu l'as dit avant.
01:23:32 Rappelle-toi.
01:23:35 Maman l'a dit aussi.
01:23:37 Dis-le.
01:23:41 Dis-le !
01:23:50 Dis-le !
01:23:51 Tu m'as manqué, frère.
01:24:06 Tu m'as manqué, frère.
01:24:07 Fils de pute !
01:24:25 Fils de pute !
01:24:28 Tu es le plus grand, frère !
01:24:29 Tu es le plus grand !
01:24:34 Tu es le plus grand, frère !
01:24:36 Tu es le plus grand de tous !
01:24:39 Tu es le plus grand !
01:24:40 Tu es le plus grand !
01:24:41 Tu es le plus grand !
01:24:43 Tu es le plus grand !
01:24:45 Tu es le plus grand !
01:24:47 Tu es le plus grand !
01:24:49 Tu es le plus grand !
01:24:51 Tu es le plus grand !
01:24:53 Tu es le plus grand !
01:24:55 Tu es le plus grand !
01:24:57 Tu es le plus grand !
01:24:59 Tu es le plus grand !
01:25:01 Tu es le plus grand !
01:25:03 Tu es le plus grand !
01:25:05 Tu es le plus grand !
01:25:07 Tu es le plus grand !
01:25:10 Tu es le plus grand !
01:25:11 Tu es le plus grand !
01:25:13 Tu es le plus grand !
01:25:15 Tu es le plus grand !
01:25:17 Tu es le plus grand !
01:25:19 Tu es le plus grand !
01:25:21 Tu es le plus grand !
01:25:23 Tu es le plus grand !
01:25:25 Tu es le plus grand !
01:25:27 Tu es le plus grand !
01:25:29 Tu es le plus grand !
01:25:31 Tu es le plus grand !
01:25:33 Tu es le plus grand !
01:25:35 Tu es le plus grand !
01:25:38 Tu es le plus grand !
01:25:39 Tu es le plus grand !
01:25:41 Tu es le plus grand !
01:25:43 Tu es le plus grand !
01:25:45 Tu es le plus grand !
01:25:47 Tu es le plus grand !
01:25:49 Tu es le plus grand !
01:25:51 Tu es le plus grand !
01:25:53 Tu es le plus grand !
01:25:55 Tu es le plus grand !
01:25:57 Tu es le plus grand !
01:25:59 Tu es le plus grand !
01:26:01 Tu es le plus grand !
01:26:03 Tu es le plus grand !
01:26:05 Tu es le plus grand !
01:26:07 Tu es le plus grand !
01:26:08 Tu es le plus grand !
01:26:10 Tu es le plus grand !
01:26:12 Tu es le plus grand !
01:26:14 Tu es le plus grand !
01:26:16 Tu es le plus grand !
01:26:18 Tu es le plus grand !
01:26:20 Tu es le plus grand !
01:26:22 Tu es le plus grand !
01:26:24 Tu es le plus grand !
01:26:26 Tu es le plus grand !
01:26:28 Tu es le plus grand !
01:26:30 Tu es le plus grand !
01:26:32 Tu es le plus grand !
01:26:34 Tu es le plus grand !
01:26:36 Tu es le plus grand !
01:26:37 Tu es le plus grand !
01:26:39 Tu es le plus grand !
01:26:41 Tu es le plus grand !
01:26:43 Tu es le plus grand !
01:26:45 Tu es le plus grand !
01:26:47 Tu es le plus grand !
01:26:49 Tu es le plus grand !
01:26:51 Tu es le plus grand !
01:26:53 Tu es le plus grand !
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01:26:57 Tu es le plus grand !
01:26:59 Tu es le plus grand !
01:27:01 Tu es le plus grand !
01:27:03 Tu es le plus grand !
01:27:05 Tu es le plus grand !
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01:27:08 Tu es le plus grand !
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01:27:12 Tu es le plus grand !
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