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Chaque matin, Vincent Hervouet nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce mercredi, il s'intéresse à la situation politique au Venezuela où le président Nicolás Maduro est candidat pour un troisième mandat.
Retrouvez "L'édito international" sur : http://www.europe1.fr/emissions/vincent-hervouet-vous-parle-international
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NewsTranscription
00:00 - Pour l'édito international sur Europe 1, bonjour Vincent Herwouet. - Bonjour Dimitri.
00:04 - Vincent au Venezuela, Nicolas Maduro est candidat à un troisième mandat.
00:08 - Oui officiellement 4 millions de militants bolivariens le supplient de rester au pouvoir.
00:13 Le chiffre est bidon mais 4 millions c'est deux fois plus que les participants
00:16 aux primaires de l'opposition qui ont plébiscité la candidature de Maria Corina Machado.
00:22 Le régime veut faire croire qu'il est populaire, la révolution continue.
00:26 Maduro est désigné, il sera élu, les occidentaux siffleront le tricheur,
00:32 le reste du monde le félicitera. Il aura le triomphe modeste,
00:36 il dénoncera les traîtres de l'opposition que le peuple vomit
00:40 et il rendra hommage à Hugo Chavez.
00:42 Le scrutin a été fixé le jour de son anniversaire, le 28 juillet.
00:47 Nicolas Maduro est le grand ordonnateur de ce culte de la personnalité posthume.
00:53 Il singe son prédécesseur et c'est habile car il se cache derrière la statue du commandante.
00:59 On ne prend pas au tragique un tyran qui est représenté à la télé par Super Bigodé,
01:05 Super Moustache, le héros de dessin animé qui défend Caracas contre les Yankees et les saboteurs.
01:12 Chavez a passé 13 ans au pouvoir, Maduro lui y est depuis 11 ans
01:18 et va rempiler pour 4 ans supplémentaires.
01:20 Indestructible, c'est le slogan de Super Bigodé
01:24 et il faut l'être pour avoir tenu malgré la ruine,
01:27 la fuite de 8 millions de Vénézuéliens à l'étranger, la mise en quarantaine,
01:30 60 pays ayant reconnu un opposant en exil comme président par intérim.
01:35 Ce qui est dur, c'est duré. Maduro est Mouidero.
01:40 - Il renie l'accord passé avec l'opposition.
01:43 - Oui, accord longuement négocié par la Norvège et conclu en octobre à la Barbade.
01:47 Il fixe la présidentielle au second semestre et il prévoit surtout
01:51 qu'on puisse contester son inéligibilité devant la justice.
01:56 Cet effet exprès pour que l'opposante en chef puisse concourir
01:59 alors qu'elle a été déchue de ses droits civiques pour 15 ans.
02:03 Joe Biden a applaudi l'accord de la Barbade.
02:05 Enfin un succès à sa politique de la main tendue.
02:08 Ça marche plus avec les chavistes qu'avec les talibans ou les mollahs iraniens.
02:12 Depuis la guerre en Ukraine, Washington a recommencé à acheter du pétrole à Caracas
02:17 et Biden a tout fait pour normaliser les relations.
02:20 Il a levé les sanctions, il a fait libérer les deux neveux de la première dame.
02:24 On dit la première combattante à Caracas.
02:27 Ils avaient été condamnés pour trafic de drogue.
02:29 Et puis il a aussi renvoyé à Caracas l'homme de paille de Maduro
02:32 qui était en prison pour blanchiment.
02:33 Et puis il a protesté, à peine protesté, quand Caracas a prétendu annexer
02:39 les deux tiers du pays voisin pour mettre la main sur le pétrole.
02:42 Vu de Washington, le Guyana visiblement n'est pas l'Ukraine.
02:46 Vraiment, Nicolas Maduro a profité de ses six mois de détente comme de grandes vacances.
02:51 - Et puis vous nous dites Vincent qu'il a mis bas les masques.
02:53 - Oui, la Cour suprême, dont il a désigné tous les juges, a rejeté la candidature de l'opposition.
02:58 Il a fixé le scrutin le plus tôt possible pour prendre l'adversaire de vitesse.
03:02 Et le régime a aussi dénoncé une énième tentative de coup d'État imaginaire
03:07 et raflé des suspects.
03:08 Il a bien sûr accusé l'opposition de mettre en péril les accords de la barbade.
03:12 Ça, c'est le B.A.B.A. de la dialectique.
03:14 C'est simple, c'est brutal, c'est Maduro.
03:17 Il est sûr d'être applaudi à Moscou et à la Havane, à Pékin et à Pyongyang, à Téhéran comme à Ankara.
03:23 Il restera président à vie et l'international des tyrans ne le lâchera pas.
03:28 L'armée et la police non plus, car tout cela risque d'être pendu au réverbère si le régime tombe.
03:34 Ces gens-là jouent leur pot.
03:36 Il ne suffit pas de les gronder pour espérer les intimider, ni d'élection pour s'en débarrasser.
03:42 Répétez après moi, Nicolas, président à vie.
03:45 Nicolas, président à vie.
03:47 Merci beaucoup Vincent Herouët.
03:49 Je me fais toujours embarquer.