Portugal : les œillets sont fanés, ni fleurs ni couronnes pour la gauche

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ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Chaque matin, Vincent Hervouet nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce lundi, il s'intéresse aux élections législatives au Portugal. La droite l'a emporté, après huit ans de gouvernement socialiste. Retrouvez "L'édito international" sur : http://www.europe1.fr/emissions/vincent-hervouet-vous-parle-international LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00 - Alors l'édito international sur Europe, bonjour Vincent Herouet. - Bonjour Dimitri.

00:03 - Vincent au Portugal, la gauche a perdu les élections législatives hier, elle obtient 28% des voix

00:09 contre 29% pour le centre droit qui n'aura donc pas la majorité absolue

00:15 mais entend gouverner sans s'allier à Chega.

00:18 Chega c'est le grand vainqueur du scrutin dit-on avec 18% des voix.

00:21 Chega ça veut dire "ça suffit" en portugais et c'est donc la droite populiste Vincent.

00:25 - Oui là, surprise du scrutin, pour une fois les sondeurs ne se sont pas trompés.

00:30 La gauche sortante est battue, le centre droit passe juste devant et le nouveau venu Chega

00:35 fait mieux que doubler son score, le chantage à la peur et au retour de la dictature

00:40 a mobilisé l'électorat de gauche mais ça n'a pas suffi.

00:43 Personne ne se souvient vraiment de l'Estadonovo disparu il y a 50 ans,

00:48 seulement que sur la tombe de Salazar a fleuri une révolution des œillets,

00:52 un grand coup de vent qui a balayé le vieil empire.

00:55 C'est comme si l'histoire du Portugal avait commencé il y a 50 ans

00:59 avec des militaires communistes ou libres penseurs

01:03 et des intellectuels élevés par les bons pères et devenus farouchement pro-européens.

01:08 Avant c'est le trou noir avec tout au fond les grandes découvertes mais c'était il y a 500 ans.

01:13 Le Portugal vient de trahir cette vision progressiste, la droite tradie,

01:18 conservatrice, nationaliste, inquiète et pas libertaire pour dessous,

01:23 populaire, nostalgique et réac ou bien en colère.

01:26 La vieille droite qui pue parfois des pieds, et bien cette droite-là relève la tête.

01:30 - Voilà c'est donc le parti Chega d'André Ventura

01:34 qui ne cache pas sa détestation du système Vincent.

01:37 - Alors tous les partis ont fait campagne en promettant un changement radical.

01:41 André Ventura est plus crédible parce qu'il n'a jamais été au pouvoir,

01:45 c'est un personnage prof de droit et commentateur sportif.

01:49 Quand on écoute ses discours on est davantage à la buvette du stade que dans l'amphithéâtre.

01:53 Avant Chega, il a milité au parti social-démocrate, c'est le grand parti de la droite,

01:59 elle est honteuse au point de s'appeler social-démocrate.

02:03 On dit qu'en France il y a deux gauches dont l'une s'appelle la droite,

02:06 et bien au Portugal c'est le contraire, la droite se cache sous un nom de gauche.

02:11 - Alors vous dites qu'il se passe au Portugal, Vincent,

02:13 ce qui est arrivé en Espagne il y a dix ans.

02:16 - L'interminable reine des caodillos, Franco et Salazar,

02:19 a dégoûté pour deux générations, espagnols et portugais, du conservatisme.

02:24 Tout a changé avec l'ouverture des frontières à la main-d'œuvre étrangère.

02:29 Au Portugal, un million d'étrangers, deux fois plus qu'il y a dix ans.

02:32 Il y a les riches retraités qui font flamber les loyers,

02:36 et les brésiliens, indiens, africains qui font baisser les salaires.

02:40 Ajoutez à cela la cure d'austérité imposée par Bruxelles,

02:44 qui signifie la casse des services publics,

02:46 et la fuite à l'étranger des jeunes diplômés,

02:49 provoquant la pénurie d'enseignants, de médecins, de policiers, de magistrats, etc.

02:53 Et au bout du compte, la classe moyenne se prolétarise,

02:57 et elle se sent dépossédée.

02:59 Les mêmes causes produisent les mêmes effets,

03:01 au Portugal comme en Espagne, en Italie comme aux Pays-Bas.

03:04 - Alors il y a un autre aspect d'André Ventura,

03:07 il dit que le Portugal, Vincent, a besoin d'un nettoyage.

03:11 - Oui, les législatives étaient anticipées parce que le président portugais

03:15 a forcé le Premier ministre socialiste à démissionner.

03:18 La Cour suprême de Justice enquête sur Antonio Costa,

03:22 qui est soupçonné de collusion avec son chef d'état-major

03:25 et son principal conseiller,

03:27 tous les deux inculpés pour trafic d'influence.

03:30 Antonio Costa trébuche alors qu'il était le champion des socialistes

03:35 pour devenir président du Conseil européen l'été prochain.

03:39 Il aurait pu y faire valoir son habileté, son pragmatisme,

03:42 son art du compromis et même, disons-le, son sens des affaires.

03:46 Mais pour cela, il y a déjà Ursula von der Leyen

03:49 qui n'a toujours pas retrouvé les SMS qu'elle échangeait en secret

03:53 avec le président du laboratoire Pfizer,

03:56 auquel l'Union a acheté des centaines de millions de doses de vaccins superflu.

04:00 - Signature européen, Vincent Herweth.

04:02 Merci beaucoup Vincent, il est 7h46.

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